A little sister always needs her big sister

Début de l'après midi. Il n'est pas encore passé une heure. C'est la semaine de relâche alors je n'ai pas d'école à mon plus grand bonheur. Je suis seule dans la maison, ma soeur étant partie porter Hope à la garderie je crois et mon père est au boulot. Je regarde la télévision bien tranquille, quand je reçois un mail me disant que j'ai des notes a aller voir sur le site de l'école. J'y vais, puisque j'étais en attente d'un résultat en particulier question et soudainement j'entre dans une rage sans limite. Je me lève d'un bon et je me dirige vers ma chambre. Je vais tenter de m'y calmer. Ce que je viens de lire ne me plait pas du tout.

J'entre dans ma chambre et claque la porte avec force. Je respire fortement pour tenter de garder le contrôle sur moi mais j'en suis incapable.. alors j'attrape tout ce qui me tombe sur la main et je le lance au sol. En l'espace d'une demi heure ma chambre est sans dessus dessous. Je cris et des larmes de colères coule sur mes joues.

J'entends la porte d'entré s'ouvrir et je fond soudainement en larme. Je m'effondre en plein centre de ma chambre et porte mes mains a mon visage. J'ai les poings serrer et je sens mes oncles s'enfoncer dans mes paumes de mains.

A little sister always needs her big sister

Assise au beau milieu de ma chambre je n'avais pas du tout entendu ma soeur revenir de ses courses. J'étais assise au sol les jambes replier contre moi avec les poing serrer. Je ne sentais même plus mes ongles s'enfoncer dans ma peau. Je tentais, de peine et de misère, de reprendre le contrôle de mon corps mais je savais tout au fond de moi que j'allais en avoir pour des heures avant de revenir à un calme normal.

Je sursautais lorsque j'entendis mon prénom sortir de la bouche de ma soeur. Je levais la tête vers elle et fondit de nouveau en larmes. Je savais ce qu'elle allait penser... Avec l'état de ma chambre Zoë allait être en mesure de comprendre ce qui se passait chez moi. Je fermais les yeux et accotais ma tête contre elle lorsqu'elle vint mettre ses bras autour de moi.

J'avais l'air d'une enfant de 3 ans a pleurer de la sorte. Je n'étais pas capable de m'arrêter. Je sentais que j'allais finir par pleurer toute les larmes de mon corps. Je fini par desserrer mes points pour m’agripper au chandail de ma soeur. Elle devait être en mesure de sentir le désespoir qui m'avais envahis.

-Je.. sais pas ce... qui m'a pris

Dis-je entre deux soubresaut de larmes. Si je le savais et très bien même, mais je ne voulais pas me l'admettre ni l'admettre à ma soeur. Cette dernière allait forcément comprendre ce qui m'arrivais. Je n'avais aucunement besoin de le mettre en mots.


- Aide moi..

Dis-je tout doucement avant de me défaire de l'étreinte de ma soeur. J'encrais mon regard bouffis dans celui de ma soeur et passais une main de mon visage pour essuyer les larmes qui perlaient sur mes joues. Mon regard était plein de désespoir mais tout au fond il y avait encore une teinte de colère. Je sentais que j'allais exploser à tout moment.

Je pris ma petite sœur dans mes bras, gardant le silence afin de ne brusquer aucun sentiment. Si jamais mes soupçons s’avéraient être vrais, mieux valait épargner le plus possible Camilla, ne sachant pas, ou presque pas, jusqu’où elle pourrait se rendre. Enfin, j’en avais une vague idée, me rappelant de notre enfance tout de même. Justement, n’ayant pas envie de voir l’histoire se répéter, je préférais tenir ma langue et réfléchir avant de dire quoi que ce soit. Quand elle prit parole, elle me confirma indirectement que la crainte d’avoir raison avait sa raison d’être. Je baissai donc les yeux, déçue, mais aussi prête à l’aider.

Cette dernière année avait été difficile entre nous deux. Les sœurs Kahn n’étaient plus aussi soudées qu’avant et tout ça à cause d’un garçon, mais aujourd’hui, c’était comme si les dieux nous donnait la chance de renouer. J’espérais qu’il fasse de même pour ma relation avec mon père également. D’ailleurs, celui-ci devait être mis au courant de la situation. J’allais devoir en discuter calmement avec lui, sans que nous ne commencions à nous disputer, comme à chaque conversation que l’on débutait. Cependant cette fois, la situation était beaucoup trop sérieuse pour que je laisse mon père me prendre la tête. J’allais devoir rester calme, agir comme la mère du foyer, comme je l’avais toujours fait avant, depuis la disparition de ma mère. Autant lui faire honneur à nouveau. Et avec un peu de chance, cette histoire allait me faire renouer avec lui aussi, car nous allions devoir nous serrer les coudes afin d’aider ma sœur dans cette période difficile.

Camilla fit enfin son appel à l’aide. J’ignorais comment le prendre. Bien sûr, j’allais l’aider, mais j’ignorais comment. Celle-ci s’éloigna de moi afin de me regarder. Légèrement, j’eus peur de son regard que j’arrivais facilement à lire. Elle avait envie d’exploser et pourtant, je ne pouvais l’aider que d’une seule façon, et c’était de la façon qu’elle n’aimait pas.

« Bien sûr, je vais t’aider. Dis-moi, où sont-ils ? Et ça remonte à quand la dernière fois ? »

Je n’avais pas besoin de préciser encore plus. Nous nous comprenions très bien. Elle savait de quoi je voulais parler, et je savais qu’elle risquait de se fâcher en m’entendant en parler d’ailleurs. Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, mais ça ne faisait rien. J’étais là pour l’aider. Je voulais l’aider. Elle était ma petite sœur après tout, peu importe les tensions…

A little sister always needs her big sister

Toujours assise au milieu de ma chambre, ma soeur s'approcha de moi pour me serrer dans ses bras. Je me laissais faire, trouvant cette étreinte rassurante, pourtant ça ne m'apaisais pas plus qu'il ne le fallait. Je savais ce qu'elle était en train de penser, je ne pouvais lui mentir de toute façon, elle me connaissait comme le fond de sa poche.

Je poussais un simple soupire avant de lui demander de l'aide. Je n'avais pas besoin d'en rajouter plus, elle était parfaitement au courant du sujet de ma demande d'aide. Je m'éloignais d'elle un peu afin de pouvoir poser mon regard sur elle et elle me posa deux questions qui n'allait certainement pas aider mon humeur.

Je serrais les poings, me mordant la lèvre pour m'empêcher d'exploser. C'était plus fort que moi, ce sentiment de colère était en train de m'envahir. Je portais mes mains à ma tête et ferma les yeux pour tenter une ultime chance de m'apaiser. Je restais ainsi une ou deux minutes, ou seulement trente seconde, je n'en avais aucune idée.

Je fini par relever la tête pour poser de nouveau mon regard sur ma soeur. Je me levais doucement et allait m'asseoir sur mon lit.

-Trois, quatre mois je crois... Et puis je sais pas ou ils se trouvent

Dis-je simplement d'un ton complètement las. Je savais que ma soeur n'allait pas être heureuse de mes réponses mais bon... j'avais quand même réussir à tenir environs quatre mois sans exploser c'était déjà sa non?

Je fermais les yeux une nouvelle fois, sentant de nouveau une vague de colère arriver. Je me levais d'un bond m'avança jusqu'à être très près de ma soeur...

-J'crois que tu devrais sortir...

Dis-je simplement... c'était assez clair comme message selon moi.

Comme prévu, Camilla n’apprécia pas mon interrogation. Malheureusement, je n’avais pas eu d’autres choix que de poser ces questions qui créèrent une certaine tension chez elle. Je pus la sentir presque palpable entre nous deux. Malgré cela, je restais là à la regarder dans les yeux, sans broncher ni trembler de peur. Ma petite sœur avait besoin de moi et je n’allais certainement pas reculer, peu importe le risque.

Certes, je la connaissais trop bien. Ayant reprit le rôle de notre mère dans la maison lorsque cette dernière disparue, j’avais presque l’impression de l’avoir tricoté moi-même, un peu de la même manière dont j’avais tricoté ma fille, Hope. Le mal de Camilla, je pouvais le ressentir comme le mal que ma fille pouvait ressentir. Il s’agissait d’un autre mal, un mal plus intense, cette fois, mais ça ne faisait rien. Son mal était le mien, et je ne pouvais que me dévouer à tenter de la guérir. Je regardai donc Camilla prendre sa tête entre ses mains pour retrouver son calme et attendit, silencieuse, pendant le temps qu’elle dû prendre.

Lorsque celle-ci se leva, je me levai également, attendant sa réponse. Elle ignorait donc où ils se trouvaient. Et la dernière fois remontait à plus de trois mois au moins. J’étais impressionnée. Le fait qu’elle ait pu tenir aussi longtemps sans que notre père ou  moi nous nous en rendons compte était impressionnant. J’eus même une légère envie de sourire, presque fière de voir ma sœur aussi forte, mais celle-ci ne m’en donna pas vraiment le temps puisque je la vis se lever et venir vers moi. Tout près, celle-ci me menaça presque du regard, me conseillant de sortir.

Si j’avais eu envie de sourire, j’étais désormais triste et apeurée. Afin de ne rien montrer, je passai mes deux bras autour du cou de ma sœur pour la serrer contre moi. J’étais calme, presque apaisante. Je n’avais pas envie de sortir pour la laisser se faire du mal.

« Tu es très forte Cam. Bien plus forte que je le croyais et encore plus forte que je ne le serai jamais. C’est pour cette raison que je n’ai pas envie de sortir pour te laisser seule. »

La larme à l’œil, je m’éloignai doucement, laissant couler la seule larme que je ne pus retenir. J’affichai un sourire à ma cadette en gardant mes mains sur ses épaules.

« Si c’était moi, tu n’aurais jamais voulu sortir. C’est donc à moi de prendre exemple sur toi. Je n’ai pas envie de te laisser toute seule. »