[HJ : Je tiens à te remercier !! J'ai cru qu'on ne me répondrait jamais lol. Je t'ai donc préparé une longue réponse dans laquelle je me perds en blabla futile et inutile ]

Comme elle s’y attendait, la personne en face d’elle allait fayotter et s’écarter en s’excusant. Elle ne pouvait que tomber sur quelqu’un de pareil, ou un autre extrême, du genre un lourdaud qui ne daignerait pas bouger…
Mais cette voix lui était familière… Il s’agissait de celle de la petite voisine. A vrai dire, elle ne se rappelait pas du tout de son nom, mais elle savait juste qu’elle était l’une des rares personnes qu’elle trouvait réellement jolie dans ce quartier. Le genre de sœur qu’elle aurait bien aimé avoir, du moins physiquement. Après, elle avait l’air d’être gentille, certes… Mais Diana n’aimait pas trop la gentillesse. C’était à ses yeux une faiblesse, il fallait un peu de cruauté pour réussir.
En tout cas, il fallait avouer qu’elle trouvait son père plutôt sexy… Diana ne l’avait jamais dragué, même si son attitude pouvait prêter à confusion. Mais bon ! C’était Diana Ciccone, et elle était comme ça naturellement, même lorsqu’elle se brossait les dents, c’était pour dire…
En tout cas, autant dire qu’elle le trouvait intéressant, il devait être vieux donc expérimenté, mais il n’avait pas la dégaine d’un vieux, c’est ça qui était plaisant. Cependant, elle ne lui vouait pas autant d’intérêt qu’à son homme. D’ailleurs, elle aurait bien aimé tomber sur London, cette chienne qui essayait de lui piquer Liam. Elle aurait été verte de jalousie aux vues de son corps dans ce maillot de bain, elle qui était si plate.

Elle ouvrit doucement les yeux vers la jolie blonde. Une chevelure d’or, de belles formes, un corps ferme, des jambes plus qu’enviables et du style, enfin plus ou moins. On ne pouvait pas dire que sur le moment c’était la grande classe, mais dans le genre décontracté ça assurait pas mal.

Merci… dit-elle sur un ton un peu chantant, ne bougeant pas. Mais elle s’ennuyait, et apparemment Amber était la seule personne matinale du quartier. Pourquoi ne pas profiter de cette occasion pour apprendre à la connaitre ?
Il ne fallait tout de même pas trop lui en demander ! Elle voulait bien discuter, mais que l’autre ne commence pas à lui raconter sa vie. Enfin bon, on verrait bien.

Elle se redressa légèrement, ne tenant que sur ses coudes mais toujours allongée. Elle la scruta de la tête aux pieds, comme pour l’analyser à nouveau, mais tout avait été dit. Diana n’aimait pas s’entourer de gens inutiles, et donc perdre son temps. C’est ce qui l’exaspérait chez sa sœur : elle était une perte de temps ambulante, et ne faisait que se taper le plus de mecs possible. Elle semblait vivre pour cela… Et autant dire que cela désespérait Diana d’avoir une telle tare dans sa famille. Elle était si peu ambitieuse, sauf concernant le sexe… Et quel était le but exactement ? Avoir un tableau de chasse plus garni que celui de sa grande sœur ? Si c’était cela, alors elle avait réussi, car la jeune femme ne saurait dire combien d’hommes étaient passés sur son abrutie de petite sœur. Et quel était le but exactement ? A part devenir la trainée du quartier, elle n’arriverait à rien.

Oh bien sûr, Diana était elle aussi une trainée dans son genre… Mais ce n’était définitivement pas comparable : Diana usait de ses charmes de façon intelligente. Elle ne couchait pas à tout va, et c’est pour cela qu’elle était attirante. Elle n’aurait plus aucun secret pour personne si elle s’était fait tous les hommes de Magnolia Cresent. Il fallait garder une part de mystère, même si cela pouvait paraitre misérable de considérer la couleur d’un téton comme un mystère. C’était malheureusement vrai…

Elle en avait perdu de vue la jolie blonde qui se tenait toujours devant elle ! Le rapport entre tout ce qu’elle avait pensé et la voisine ? Elle aurait tout simplement préféré avoir une sœur comme elle. Elle ne la connaissait pas, mais elle avait toujours l’air moins idiote que Renata… Diana avait longtemps été considérée comme la honte de la famille à cause de son attitude, mais Renata était une adversaire de taille ! Elle lui léguait donc ce titre, mais pas celui de reine du quartier…

Tiens, bonjour… Tu veux quelque chose ? lui demanda-t-elle directement, sans attendre. Elle préférait éviter d’avoir à dire son prénom, vu qu’elle ne le connaissait pas. Elle s’était donc contentée d’un simple bonjour.

Cette fille ne pouvait définitivement pas être inutile : Diana était trop peu entourée de jeunes, et elle avait tout de même vingt-quatre ans… Si elle voulait persister il fallait savoir se renouveler, c’est pourquoi elle décida qu’il serait de bonne augure de parler aux ados ! Peut-être que sa jeune voisine était gentille, mais ça, elle s’en fichait. Ce ne serait qu’un petit plus, dans le cas où elle l’était…

Eh bien, elle était directe cette petite… Diana aimait ça. Elle aimait aussi le fait qu’elle la flatte. Bon d’accord, elle ne l’avait pas dit explicitement, mais ça se comprenait, et puis en complimentant son maillot de bain, elle affirmait qu’elle avait de bons goûts.

C’est vrai qu’il n’était pas mal. Sobre, simple mais classe. Il lui allait sûrement mieux à d’autres qu’à elle à cause de son corps, et Amber le remplirait peut-être moins bien. Elle ne voyait pas cette fille porter des choses aussi sombres, ça n’irait pas avec la blondeur de ses cheveux. Cette fille était plus faite pour les choses claires, lumineuses… Tout le contraire de sa sœur, qui était une obscure trainée idiote. Rien que d’y penser… Elle serra le poing.

Elle offrit son plus beau sourire à sa voisine et baissa la tête pour contempler son maillot de bain, mais surtout sa poitrine qui le remplissait bien.

Ca ? Ouais, il n’est pas mal hein ?

Elle réfléchit un moment… Elle achetait pas mal de choses à vrai dire, mais pas autant qu’on pourrait le penser. Diana avait l’air d’être très superficielle, mais elle ne l’était pas tant que ça en fin de compte, elle était même plutôt intelligente et réfléchie. C’est pourquoi elle n’avait pas quatre armoires de vêtements comme on pourrait le croire. Elle n’achetait que ce dont elle avait envie et ce dont elle avait besoin, ce qui lui faisait donc une garde-robe certes assez fournie mais plutôt modeste si l’on s’imagine déjà une maison vouée à servir d’armoire géante.

Finalement, cela lui revint :

Je l’ai acheté pendant un voyage en Italie. Joli souvenir n’est-ce pas ?

C’était comme enfoncer le couteau dans la plaie, surtout que la jeune fille allait probablement être déçue d’apprendre cela. Elle ne voulait pas la décevoir, seulement lui faire réaliser qu’il était réellement unique. Mais histoire de ne pas avoir l’air trop désagréable et surtout pour ne pas la faire fuir, elle ajouta un peu après :

Mais c’est un grand magasin, si tu veux j’ai leur site internet… Il doit pas être trop dur à trouver.

L’Italie… Quel beau pays. C’était ses origines, et elle ne les reniait pas du tout ! Elle avait même envie d’y faire sa lune de miel avec Liam. L’Amérique était suffisante pour un mariage, mais elle voulait réellement se dépayser et surtout quitter Magnolia Cresent et la boulette Renata. C’est pourquoi elle voulait se marier le plus vite possible.
Mais pour elle, mariage était synonyme de prison. Elle craignait de se voir réduit à l’état de femme au sens matrimonial et non anatomiquement parlant du terme. Liam n’était pas ce qu’on pouvait appeler un possessif jaloux, sinon il ne l’aurait pas épousée, mais il était tout de même son fiancé, et par conséquent elle ne pouvait se permettre de trop draguer.
Vraiment, Renata tombait très mal ! Cette prostituée n’aurait jamais dû voir le jour.

Mais pour l’heure, Diana se leva et fit face à la jeune fille. Elle releva ses lunettes et se rapprocha d’elle, la fixant du regard. On aurait presque pu croire qu’elle allait l’embrasser… Mais elle sourit et se toucha la poitrine tout en disant :

Ouais, je suis vraiment fière, c’est une affaire !

Elle s’était assez vantée comme ça, non ? Elle recula de quelques pas pour examiner la jeune fille de la tête aux pieds pour la troisième fois avant d’avouer :

Mais tu ne t’en sors pas mal non plus ! C’est… Elle réfléchit un instant, et finit par dire d’un air tout à fait hypocrite en penchant la tête sur le côté : coquet !

Pourtant, elle le pensait. Bon, pas coquet, mais cool quoi. Elle n’allait sûrement pas marcher sur le tapis rouge fagotée pareil, mais pour se balader à Magnolia Cresent c’était tout à fait suffisant.

Elle se demandait comment serait la jeune fille, dont elle ne se rappelait toujours pas le nom, en maillot de bain. Pas mal, sûrement.

Si tu aimes celui-là, j’en n’ai pas mal d’autres que je ne mets plus. Ils sont encore en bon état, et je pensais justement à les revendre.

Elle se pencha vers elle, et donna à nouveau l’impression qu’elle allait joindre ses lèvres aux siennes, mais lui confia :

Et entre nous… Tu les porterais vachement mieux que…

Elle désigna sa maison d’un regard insistant.

Non sérieux, t’as l’allure d’une sirène, alors que Renata est un thon.

Ça, c’était dit…

Mais qu’est-ce qui poussait Diana à traiter si bien sa jeune voisine ? Tout simplement l’envie de se lier d’amitié avec elle. Une amitié sincère ou fausse, elle s’en fichait, elle voulait juste sympathiser et voir ce qu’elle pourrait lui apporter. La sympathie était un bonus, le plus important était le business.

Que de compliments, que de flatteries ! L’égo de Diana jubilait, mais bon, ce n’était pas comme si elle ne s’y attendait pas de toute façon. Elle voyait mal la jeune fille lui parler de façon inappropriée et la descendre de mauvaises paroles.

Son rire est très… mignon ! C’est une fille coquette, et c’est assez plaisant de voir tant de naïveté et de force en une seule personne. Elle la changeait vraiment de Renata… Et elle imaginait que de son côté, sa voisine devait elle aussi être plutôt… dépaysée. C’est vrai, elles ne s’étaient jamais réellement parlé et il fallait dire que Diana avait tout de même sa réputation dans le quartier. Alors ce n’était pas comme parler à une actrice, mais Diana espérait, et sentait, que c’était quelque chose de nouveau.

Si tu as aimé celui-ci, tu trouveras sûrement ton bonheur !

Diana remarqua qu’elle se faisait tutoyer par sa cadette, et cela ne lui plaisait pas vraiment. Elle aimait être vouvoyée, c’était pour elle un signe de supériorité. Mais sa jeune interlocutrice n’avait pas forcément l’air de vouloir se rabaisser à l’état de faire-valoir… Cela promettait d’être intéressant.

Oh oui, Diana détestait sa sœur. Cette petite peste n’était vraiment qu’ici parce qu’elle lui faisait pression et risquait de dévoiler son secret, ce qu’elle n’aimerait pas du tout… S’il n’était pas question de ça, elle l’aurait déjà mise à la porte.

Disons que je déteste les intrus dans son genre qui se permettent de squatter chez moi se contenta de répondre Diana pour ne pas trop éveiller la curiosité de la jeune blonde. Si elle en venait à aborder le chantage, ce serait assez fâcheux pour elle, surtout qu’elle essayait de se la mettre dans la poche.

Il fait trop chaud pour aller à l’intérieur, je t’assure on meurt… Je ramène le carton, attends moi ici.

Elle ne lui proposa rien à boire ou quoi que ce soit. Si elle voulait quelque chose, elle n’avait qu’à le lui demander. Diana rentra rapidement et ressortit presque aussitôt avec un carton en main. Un carton plutôt bien rempli en couleurs et en tissu. Il fallait dire que certains de ces maillots de bain remontaient à son arrivée ici… Peut-être qu’en fin de compte, ils iraient à Amber.

Diana retourna le carton et tous les maillots de bain tombèrent sur l’herbe, où elle s’assit, un sourire enfantin lui illuminant le visage. Cela lui rappelait des souvenirs, mais agir de la sorte lui faisait penser à l’attitude d’une vieille femme aigrie nostalgique de sa jeunesse…
Il n’empêche que c’était plaisant de se replonger dans le passé. Elle s’attarda le haut d’un deux-pièces rouge. Elle le portait lorsqu’elle avait rencontré à la piscine son premier petit copain à Magnolia Cresent. Elle avait seulement… dix-huit ans ! Comme la jeunesse lui manquait… Elle n’était pas vieille, mais c’était désormais une femme. Ce n’était pas non plus l’enfer : elle était indépendante, puissante et dominatrice. En fin de compte, elle avait beaucoup plus de contrôle sur sa vie que lorsqu’elle était jeune, même si elle ne s’était jamais laissé commander.

N’y va pas de main morte, c’est pas la peine. Je leur ai définitivement dit adieu. Sérieux, ils ne me vont plus, regarde…

Elle zieuta sa poitrine et en mit un autour de celui qu’elle portait en ce moment. Elle ne parvenait même pas à en joindre les deux bouts. Son bonnet avait comme qui dirait doublé !

Diana jugea bon d’engager une conversation autour de ce magnifique tas de tissus. Elle lança donc un très conventionnel :

Alors… Parle-moi un peu de toi. On est voisines, mais on ne se connait même pas, c’est un peu bête. A vrai dire, je ne connais même pas ton père, ni même les Huntington.

On ne pouvait pas dire que Diana soit très entourée dans le quartier. Bien sûr, elle était très attirante. Bien sûr, c’était un fantasme vivant. Mais elle aimait garder une certaine distance entre elle et ses voisins. Cela conservait le mystère qui planait autour d’elle. C’était un peu comme coucher le premier soir et ne plus avoir de secrets. Si elle en disait trop, on saurait tout, ce qui n’aurait plus aucun intérêt.

Ah oui, les commères de Magnolia Cresent… Que deviendrait cette petite rue sans ses légendaires habitantes sur leur trottoir, similaires à des pigeons sur des fils électriques ou des prostituées qui racolent ? Sûrement un petit coin tranquille et plaisant à habiter. Diana les haïssait.

Il était évident que la venue de sa petite sœur allait faire du bruit, et on se demandait pourquoi d’ailleurs. Bien sûr, si un nouveau venu arrivait dans le quartier et qu’il était de la famille d’un résident, Diana aurait aimé le voir… afin de comparer, pour voir s’il y avait un air entre deux personnes. Mais elle n’irait pas se mêler de leurs affaires, non pas par politesse mais par désintérêt. Elle avait déjà assez à faire chez elle.
En tout cas, c’était tout à fait ridicule. Ce n’était pas comme si sa cousine Madonna venait lui rendre visite, ce n’était que l’insignifiante Renata !

Dès qu’elle le pouvait, Diana plaçait Madonna dans ses conversations. En effet, partager le même nom que la femme la plus célèbre du monde n’était pas négligeable. Elle pensait avoir des liens de parentés avec elle mais n’en avait jamais eu la certitude. En tout cas, autant dire que ça l’arrangerait bien, même si d’un côté elle n’avait pas besoin de ça pour être célèbre à sa manière.

Alors que sa voisine répondait à sa question, sans toujours mentionner son prénom, ce qui l’agaçait car elle ne s’en souvenait définitivement pas, Diana ne semblait pas l’écouter et essayait encore des maillots de bain par-dessus celui qu’elle portait. Aucun ne lui allait. Non pas qu’elle souhaiter les reprendre, mais c’était marrant de voir à quel point ses seins avaient grossi.
En réalité, elle écoutait attentivement ce que lui disait sa voisine, seulement, elle avait du mal à la regarder en l’écoutant sans être distraite par ces merveilleux maillots de bain. Quel goût elle avait…

Diana savait déjà qu’elle vivait seule avec son père, et on se demandait vraiment pourquoi. Son père était tout à fait le genre d’homme qui l’attirait, bien plus qu’une loque telle qu’Adrian O’connell… Lui, c’était un vrai homme : viril, séduisant, sympathique… Mais c’était le père de son interlocutrice, il ne fallait pas trop rêver de lui. De toute façon, elle était engagée auprès de Liam. Monsieur Seyfield resterait donc un fantasme… Dommage quand même. Elle ne tromperait pas Liam, mais elle aurait aimé apprendre à le connaitre avant de rencontrer son fiancé…

C’était tout de même obscène de penser à tout ce qu’elle pourrait faire avec le père de la jeune fille qui lui parlait sur le moment. C’est pourquoi elle ne laissa rien paraitre. La conversation était plutôt bien orientée vers la sympathie, il ne fallait rien gâcher, absolument rien.

Diana aurait aimé l’interroger sur ses choix de filière, même si c’était un sujet assez ennuyeux. C’est pourquoi elle préféra rebondir sur sa gêne apparente lorsqu’elle se mit à parler des Huntington. L’italienne connaissait tout à fait ça…

Je pense qu’ils t’iraient bien, mais tu ferais mieux de demander à Mike, tu ne crois pas ? dit-elle en penchant la tête sur le côté à nouveau, un sourire malicieux aux lèvres. Juste un voisin ? Tu m'en diras tant ! Dans ce cas, pourquoi ne pas mentionner l’autre là, Jeremie, ou encore leurs parents dont je ne veux pas me rappeler le nom ?

La jolie blonde devait se sentir gênée, c’est pourquoi elle prit un air compatissant et lui confia :

T’as pas à être gênée… C’est normal, et c’est pas un si mauvais choix, après tout…

Son ton pouvait laisser douter sur le fond de sa pensée, mais non, elle n’était pas du tout attirée par ce type. Bien loin de là. Disons que, techniquement parlant, il y avait largement pire dans le quartier. Comme Adrian. Bon dieu, si ce n’était pas pour emmerder l’autre petite niaise blonde, elle ne daignerait pas lui jeter un regard…

Si tu ne te bouges pas, il va vite filer… Agis !

Eh oui, Diana se mettait à donner des conseils, mais ce genre d’attitude l’exaspérait. Si on voulait quelque chose, il fallait l’obtenir, et non pas attendre qu’il vienne à nous. Après, on se plaignait de le voir partir aux bras d'une autre pouffe ! Pour cela, elle pouvait peut-être commencer à venir se faire des séances de bronzage sa en compagnie ?

Et voilà qu’en une discussion, Diana s’improvisait conseillère matrimoniale… Ca promettait !

En tout cas, Amber se trompait comme il fallait. Si elle lui avait dit le fond de sa pensée, Diana aurait menti, car il ne fallait absolument pas que l’on sache qu’elle avait été tout ce qu’il y a de plus nerveuse avec Liam. Elle ne cessait de se demander si elle en faisait trop, pas assez, s’il allait la trouver vulgaire, s’il allait la trouver ennuyeuse… Ce devait être ce que l’on appelait l’amour.

Car avec les autres hommes, il n’y avait aucun problème, car il n’y avait pas de grands enjeux, contrairement à Liam, qu’elle aimait réellement. Mais il ne fallait décemment pas parler de cela. C’était assez honteux pour une séductrice affirmée…
Mais avec les autres, ce n’était pas la même chose. Ils n’étaient pas Liam. Ils ne voulaient pas tomber amoureux d’elle, même s’ils étaient prêts à on ne sait quoi pour passer une nuit avec elle. Mais c’était tout. Ou alors juste du sexe, ce qui ne l’intéressait pas, contre toute attente.

Le sexe ? Du plaisir, mais un plaisir encore plus intense lorsqu’on en profitait en couple. Sa mine radieuse venait sûrement de là. Elle avait toujours été très belle, mais on ne pouvait nier l’éclat qui l’illuminait depuis qu’elle était en couple avec Liam. Il fallait dire que depuis l’arrivée de sa sœur, c’était un peu mou de ce côté-là, car Diana elle-même n’aimait pas cela, peut-être à cause de sa pudeur.
Les autres enjeux du sexe, selon Diana, étaient la réussite, notamment. Et elle en avait usé, sans pour autant coucher. Elle dégageait un sex-appeal rien qu’en mâchant un chewing-gum ou en battant des yeux, alors…

Encore une fois, cela était assez contradictoire, et cela rejoignait la pudeur qu’elle ressentait en présence de son fiancé ET de sa sœur. Elle ne pouvait définitivement pas coucher avec Liam lorsque sa sœur était dans la chambre d’à-côté. C’était du bon sens, même si sa sœur ne se gênait pas pour transformer sa petite maison en baisodrome…
Et en réalité, Diana n’était pas du tout aussi dévergondée qu’on pourrait le croire. C’était une image qu’elle se donnait, pour attirer l’attention et réussir. En privé, elle était tout ce qu’il y a de plus pudique.

Comme quoi, les gens se laissaient facilement avoir par les apparences… Et comme quoi Diana parvenait à leur faire gober n’importe quoi ! Sérieusement, qui pourrait penser que cette déesse en maillot de bain sur sa pelouse était en réalité gênée à l’idée d’être vue nue en privé ?

Mais concernant Amber, n’avait-elle pas toutes ses chances ? Elle était belle, sympathique, coquette… Après, elle ne connaissait pas Mike, et à vrai dire elle ne voulait pas le connaitre, mais pourquoi cela poserait un problème ? La façon qu'elle avait de relever ses lunettes alors qu'elle confiait à Diana que cette dernière avait raison montrait une certaine détermination, ce dont l'Italienne fut tout à fait satisfaite !

Elle se demandait quel était le point de vue de son interlocutrice sur tout ce à quoi elle avait pensé… ? Diana était tout à fait capable de suivre une conversation et de se perdre dans ses pensées sans perdre le fil de quoi que ce soit. Mais elle ne pouvait pas lui demander ce qu’elle pensait du sexe. Quoi que… Cela collait à son image.

Mais Amber ne lui donnait pas envie de continuer à renvoyer cette image. Non, elle n’allait pas se convertir au christianisme et devenir nonne, loin de là. Mais pour le moment, quel était l’intérêt d’avoir l’air d’une allumeuse aux yeux d’Amber ?

Bien ! On progresse. Que dis-tu d’enfiler un maillot de bain et de me rejoindre sur la pelouse ?

Elle doutait que ce soit du genre de sa voisine, mais il n’y avait rien de vulgaire. Pas encore, du moins… Non, elle ne prévoyait pas de faire du monokini à Magnolia Cresent, ni nulle part ailleurs d’ailleurs. Mais si Amber la suivait dans ses plans, elle verrait que c’était une phase plutôt aisée…

Afin de l’en persuader, elle ajouta :

Il fait chaud, le soleil brille, les oiseaux chantent, il n’y a personne et on est à côté de chez les Huntington… C’est parfait, n’est-ce pas ? dit-elle en remettant ses lunettes et en s’allongeant à nouveau.

Je suis navrée d’habiter entre vous deux. J’imagine que tu dois me maudire moi et ma maison pour vous séparer ajouta la jeune femme, un léger sourire aux lèvres.

Elle fut pour le moins surprise qu’Amber accepte si facilement de venir prendre un bain de soleil à ses côtés. Concrètement, Diana était du genre allumeuse, et Amber n’en avait pas vraiment l’air. De plus, s’exposer d’une telle façon alors que son père risquait de la voir… et de voir Diana par la même occasion…

Il était sûr que si le Seyfield passait par là, Diana mettrait le paquet pour marquer son esprit ! Juste histoire de lui laisser un bon souvenir… Elle n’irait pas non plus lui sauter dessus et l’emmener dans sa chambre, c’était juste hors-de-question alors qu’elle arborait fièrement sa bague de fiançailles. Mais une attirance est une attirance, et on n’y pouvait rien. Du moment qu’elle ne cédait pas à la tentation, qu’elle ne ressentait pas plus que cela, il n’y avait aucune raison d’éprouver des remords par rapport à Liam.

Elle ne comprenait pas ce qu’il avait l’air de trouver à cette Suzie, moins attirante que Diana, mais elle n’allait pas se prononcer là-dessus, tout d’abord parce que commencer à dire que son père était sexy n’avancerait à rien mais surtout parce qu’elle voyait souvent Amber trainer avec le fils de cette vieille Dekker. Zach ou Zain, quelque chose comme ça… Les prénoms en Z n’étaient pas ses préférés, elle ne les retenait donc pas.
Avant de savoir que sa jeune voisine en pinçait pour Mike Huntington, elle pensait réellement que ces deux là étaient ensemble.

En parlant d’Amber, voilà qu’elle s’était changée. Lorsqu’elle ressortit, Diana se retourna doucement sur le ventre, et, en se levant, annonça :

Eh bien… Mais qui est cette bombe qui sort de chez moi ? Garde tes distances de mon fiancé, hein ! cria-t-elle pour peut-être attirer l’attention de Mike sur celle qui était magnifique dans ce maillot de bain, qui la faisait paraitre comme nue aux yeux de Diana.

Elle la siffla et l’invita à s’allonger à ses côtés. Amber était du côté des Huntington, tandis que Diana se trouvait de celui de sa voisine… et de son voisin.

Je ne l’ai pas souvent vu torse nu, et à vrai dire ça ne m’intéresse pas vraiment… Mais il n’a pas l’air si mal que ça en-dessous de son t-shirt ! Assez pour t’enlacer dans ses muscles, tout du moins dit-elle en riant encore et toujours.
Elle ne se forçait pas à rire mais y allait volontiers. Paraitre souriante, accueillante et sympathique ne pourrait que jouer en sa faveur.

Les Huntington et moi, c’est pas vraiment la grande amitié… On ne déteste pas, loin de là. Ce sont des voisins, c’est tout. Sauf Jeremy ajouta Diana en rigolant à nouveau.

En effet, le jeune Jeremy était plutôt… marrant. Il faisait partie de son fan-club. Il n’était pas vraiment au goût de Diana – trop jeune et trop sophistiqué pour un garçon – mais il n’était pas mal. En tout cas, on pouvait dire qu’il était plutôt bien placé. Lui, il pouvait être satisfait de l’emplacement de sa maison.
Justement, Amber poursuivait sa réponse.

Alors comme ça, elle avait une vue sur leur chambre d’amis ? Dommage qu’elle ne puisse en voir la décoration qui était plutôt soignée pour une chambre qui ne servait jamais, sauf depuis deux semaines. Dans ce sens-là, heureusement pour son innocente voisine…

Hé bien estime-toi heureuse, tu n’aimerais pas voir ce qui s’y passe… En général c’est ici que Renata ramène ses conquêtes et les viole, puis elle les dépèce et les mange.

C’était assez gore… Diana n’avait jamais eu un sens de l’humour très raffiné, c’est pourquoi elle se retenait souvent de blaguer. Elle préférait rire aux blagues d’un air faux et complètement désintéressé, mais les gens ne semblaient pas percevoir son jeu tant elle était superficielle. Ils devaient penser qu’il ne s’agissait que d’un autre artifice, tant elle était en plastique.

Enfin, c’est presque ça… ajouta-t-elle quelques secondes plus tard. Dis-moi… commença à demander Diana avant de marquer un temps d’arrêt durant lequel elle ne laissa rien paraitre de son hésitation.

Mais elle se demandait s’il était approprié ou non de poser ce genre de question maintenant. La jeune fille risquait de mal le prendre ou de trouver ça déplacé. Mais elle était lancée et n’avait rien d’autre sur quoi rebondir ou improviser.

Tu n’es pas comme ça ? Ne te méprends pas, je n’ai rien contre le sexe, mais je trouve juste que Renata s’en sert à l’excès. La sexualité doit être quelque chose d’exclusif… d’inédit ! Renata c’est comme un film porno : tout le monde l’a déjà vu.

Jolie comparaison, n’est-ce pas ?

Elle parlait beaucoup de Liam pour quelqu’un qui ne semblait pas intéressé… Diana rigolait moyennement à ces allusions à son fiancé, mais ne laissait rien paraitre. Non pas qu’elle n’aimait pas sa voisine, mais elle ne faisait terriblement pas le poids face à la Ciccone, il n’y avait aucun soucis à se faire de côté-là…
Mais la jeune femme comprenait parfaitement que la jolie blonde le trouvait seulement beau. Qui ne le trouvait pas beau, de toute façon ?

S’il y avait à craindre quelqu’un, ce serait Renata. Cette nympho vivait sous le même toit que son futur mari. C’était si facile de se trimballer à poil ou de laisser la porte de la salle de bain ouverte pendant une douche pour réveiller en lui un désir qu’il n’avait surtout pas intérêt à ressentir envers sa sœur !
D’ailleurs, elle était étonnée que Renata n’ait encore rien essayé par rapport à Liam… Aurait-elle acquis certains principes, une éthique ? Laissez Diana en douter ! Cette fille n’était même pas fichue de contrôler son image, et, à part remplir son tableau de chasse pour faire passer Diana pour une petite joueuse, que savait-elle faire ?

Ah… Pauvre Renata. Si elle savait que Diana pouvait obtenir tout ce qu’elle voulait des hommes. La seule différence était qu’elle avait renoncé à cela depuis qu’elle était avec Liam. Mais bon, si elle pouvait apporter un peu de joie dans l’esprit de sa brave sœur trisomique en lui faisant croire qu’elle était la plus forte… Disons que ce serait sa BA !

Heureusement, la conversation vira sur autre chose, à savoir les Huntington chérie de Seyfield.
Autant dire que son Mike n’avait pas l’air très futé. Diana ne doutait pas un seul instant que Jeremy ne devait pas se limiter dans les sous-entendus. Ou alors c’était autre chose.

Ouais, enfin tu sais, il a peut-être compris. Seulement il est trop timide pour réagir. Je le connais pas du tout mais qui sait ?

Diana n’aimait pas les stéréotypes sur les hommes. Ah, ce qu’elle les méprisait. Machos, sexistes, idiots, puérils… Elle se demandait pourquoi les féministes ne se reconvertissaient pas au saphisme si elles étaient si peu satisfaites de la gente masculine. Ridicule…
Mais au fond, n’étaient-ils pas un peu tous similaires ? Dans ce cas, la jeune femme n’aurait pas tout à fait tort quant à Mike, bien qu’elle ne le connaisse que de vue.

Mais qu’avait-elle contre les films d’horreur ? C’était pourtant très bien !

Tu ne devrais pas être aussi dégoutée des films d’horreur, tu sais. Bon, pour les sextapes de Renata on se comprend dit Diana en rigolant à nouveau. Elle était très souriante aujourd’hui. Bonne humeur ou stratégie ? Un peu des deux…

Imagine-toi dans le noir à regarder un film d’horreur avec Mike. Tu sursautes et te jette dans ses bras ! Crois-moi, les films d’horreur seront tes préférés !

Elle se tut un instant, après avoir rigolé à nouveau et continua.

Dis-moi… Il est comment ?

C’était un bon moyen de se faire une idée sur le genre de mec qu’il était. Cela lui éviterait déjà d’avoir à lui parler, car il lui semblait sans intérêt particulier, à part son physique avantageux.
Mais l’italienne doutait qu’une fille comme celle qui lui parlait puisse succomber sous le charme d’un homme rien que pour son physique. Ce n’était pas une pouffe à la London. Ce qu’elle lui avait dit quant à sa fidélité le prouvait une fois de plus. Elle avait bien raison… Il n’y avait rien de mieux que l’amour. C’était niais et mignon tout plein, et même Diana se surprenait à penser ainsi. Mais qu’est-ce qu’un coup d’un soir était en comparaison ?

Comme un steak retourné sur le grill, Diana changea de côté pour se retrouver sur le ventre. Elle passa ses mains dans son dos et défit son haut pour se retrouver en culotte seulement. On ne voyait rien, ce n’était pas du genre de la jeune femme. Mais au cas où quelqu’un viendrait à passer par là…

Elle lui confia d’un ton complice : Je déteste les démarcations, mais t’inquiète, je t’épargnerai mon cul.

Mais elle entendit la porte claquer et blêmit en voyant son fiancé arriver en maillot de bain sexy. Hum… Elle avait beau être provocatrice et séductrice dans l’âme, ça la gênait qu’il la voie comme ça. Elle ne s’y attendait pas vraiment.

Salut… dit-elle, hésitante, ne voulant pas montrer sa gêne. Elle n’avait même pas pu être au sommet de sa forme pour lui rendre son baiser. C’était… embarrassant. Il l’avait vue un millier de fois, mais pas aussi souvent dehors. Ou en tout cas, elle l’avait toujours fait seule, il ne l’avait jamais rejointe.

Pour ne pas avoir l’air trop distante, elle poursuivit, l’air enjoué et lui offrant son plus beau sourire :
Tu bronzes avec nous ?

D’un côté, il était le bienvenu : peut-être qu’il connaissait le prénom de celle avec qui elle parlait depuis quelques minutes…

Je déteste les démarcations, mais t’inquiète, je t’épargnerai mon cul.
Salut…
Tu bronzes avec nous ?

-La timidité est loin d'être un de ses traits de caractère, au contraire... dis-je avec un petit rire. Ou bien alors du moins, je ne m'en étais jamais rendue compte...

Diana me dit ensuite que les films d'horreur étaient de bons films à regarder en couple... Je souris.

-J'adore les films d'horreur... Mais je ne suis pas très film gore par contre. C'est Zac qui aime ça, et à chaque Halloween, il me force à en regarder un...

Je souris de nouveau à ce souvenir. Il était vraiment casse-bonbon avec ses films gores !

-Dit moi, il est comment ?

Je décidai de lui faire la version courte : sinon, je risquai de m'emballer et d'en parler pendant des heures...

-Et bien... Il est vraiment gentil, et drôle, et ce sont deux qualités que j'apprécie chez un homme. Il est beau, ou du moins JE le trouve beau, mais il n'est pas superficiel et... il dégage une sorte d'assurance, et de confiance en lui très rassurante... Et puis, il a un regard...

Je secouai la tête en riant : et voilà, je divaguai !
J'entendis la porte de la maison de Diana s'ouvrir : Je m'attendais à tout, sauf à ça ! Le dit fiancé dont nous parlions peut de temp avant s'était réveillé, et nous avait rejoint dans le jardin. Il me lança un "Bonjour" accompagné d'un sourire.

-Bonjour...

J'avais les joues légèrement roses (le soleil ? Non, plutôt le fait d'avoir été vue par une personne qui n'était pas LA personne). Liam se pencha sur Diana, et l'embrassa rapidement. Je détournai le regard, pour leur laisser "un peu d'intimité" si on peut appeller ça comme ça.
Je jettai un coup d'oeil discret à la maison voisine : les volets étaient à demi-fermés. Après un coup d'oeil de l'autre côté, je constata que mon père dormait toujours : la persiane du salon était toujours fermée. Il l'ouvrait quand il se levait, c'était un automatisme...

Je fermai doucement les yeux, me sentant presque de trop : avec Diana, j'étais plutôt à l'aise, et nous trouvions toujours quelque chose à dire pour emplir les blancs dans la conversation, mais je ne connaissais rien sur Liam, ni ne savait quelles pourraient être ses réactions : j'étais en terrain inconnu là !

J'observai à la dérobée le couple qu'ils formaient : ils étaient adorables et très bien assortis tous les deux. Et ils avaient vraiment l'air amoureux, et c'était ça qui était si mignon ! Un vrai couple de tourtereau. Je m'imaginai l'espace d'une seconde comme ça avec Mke, et je souris à cette idée. C'en était presque cucu la praline...

J'hésitai entre partir et rester : j'attendais une réaction de Diana, qui l'invita à bronzer avec nous, pour me décider...

Son amie ? C’était vite dit… Mais il était clair que sa jeune voisine avait fait bonne impression à Diana en se montrant coquette et adorable. Ca la changeait de la nymphomane qu’elle se trimballait…
Disons que leur relation était bien entamée !

Les gestes affectueux de Liam gênaient terriblement Diana, mais elle jouait le jeu comme une pro. Elle n’avait jamais été habituée à autant d’affection, et encore moins à la montrer comme ça, devant les gens. Elle était plus du genre à embrasser Liam devant London pour l’emmerder, mais pas à exprimer ses sentiments touts guimauves devant ses voisins ou qui que ce soit.
Malgré tout, elle éprouvait l’envie, voire le besoin de se blottir contre lui. Seulement, elle était encore poitrine à l’air et ne voulait pas que tout le quartier voie ses seins, même s’il n’y avait actuellement que ses deux interlocuteurs.

Te sens pas gênée chérie, tu sais je vois Liam toute la journée, tu ne nous déranges absolument pas ! dit-elle d’un ton rassurant. Enfin, quand on arrive à se croiser…

* Et que Renata n’est pas là… *

Ce qu’avait dit la jeune fille à propos de Mike lui rappelait Liam. Elle se sentait en effet rassurée en sa présence, même si elle n’aimait pas montrer en public à quel point elle aimait. Elle était assez pudique quant à l’expression de ses sentiments. Plus elle montrerait à quel point elle tenait à Liam, plus elle souffrirait de vipères du genre de Sheppard. Encore une fois, c’était le pire moyen d’être déçu…

Non, non, tu nous déranges pas…

Elle ne croyait pas elle-même à sa dernière phrase, mais il fallait bien qu’eux y croient. Mais pour l’heure, elle se sentait terriblement stupide de se retrouver allongée à moitié nue, à faire la chaude devant son propre fiancé. Elle remit donc son haut de maillot de bain, tout en faisant un clin d’œil discret à sa comparse de bronzage. Qu’elle le prenne comme elle voulait, Diana ne savait pas elle-même ce qu’il signifiait, mais une chose était sûre : elle ne pouvait pas se rhabiller et avoir l’air d’une bonne femme de cinquante ans soumise à son mari qui reboutonnait sa chemise dès qu’un autre homme passait. C’était un moyen en soi de montrer qu’elle était toujours égale à elle-même.

On parlait de…

Elle hésita à révéler le vrai sujet de leur conversation, mais tout avait si bien commencé avec la jolie blonde, elle ne pouvait pas tout gâcher maintenant… Déjà qu’elle avait l’air pas mal gênée de la présence de Liam !

Eh bien de tout et de rien, mais surtout de vous, les hommes.

Pas besoin d’aller plus loin, son fiancé devait savoir qu’elle n’était pas du genre à les haïr et qu’elle ne s’était donc pas lancée dans une thèse féministe anti-masculine.
Diana s’amusa de la façon qu’avait la fille Seyfield de les regarder. Oh non, ils étaient très mal assortis, et ce fut décidé à l’unanimité des habitants de Magnolia Cresent !
A leurs yeux, Diana était une croqueuse d’hommes. Un succube comme la black en colère aimait l’appeler. Mais ce qu’elle se trompait…
Là où Diana était amplement différente, c’est qu’elle n’usait pas de ses charmes de façon débile. Et contrairement aux autres, elle avait une vie derrière les artifices et le rôle de provocatrice qu’elle jouait. Ces filles manquaient d’amour, ce qui n’était pas le cas de l’italienne. Elle avait un but dans la vie, une raison de rentrer chez elle et de ne pas coucher avec le premier venu.
Ce qu’elles pouvaient être pitoyables… Cela la désolait d’en avoir une dans sa famille.

Quant à Liam, c’était un brave gars sans histoire, joli garçon et attachant. Il semblait prédestiné à une fille toute aussi adorable. Ca la dégoutait rien que d’y penser, mais elle songeait à une fille comme la chienne d’Adrian. Mais non, il avait fait le choix de s’unir à Diana, envers et contre tout. Et autant dire que ce n’était pas physique, il aurait pu, comment dire… se contenter de la sauter. Mais non.

Comment faire ouvrir les yeux à un type sur qui tu craques mais qui n’est même pas capable de comprendre l’évidence ? Alors ? demanda Diana en riant. Elle avait l’impression de parler à une copine alors qu’elle s’adressait juste à son fiancé.

Elle lança un petit regard en coin à sa voisine. Ce n’était pas vraiment flatteur envers son bien-aimé, et autant dire qu’elle le faisait passer pour un con, mais ne l’était-il pas un peu ?

Diana n’avait pas besoin de plus de signes : elle sentait que Liam était gêné par la situation. Le simple fait qu’il ait pris la peine de se mettre en maillot de bain pour la rejoindre sur le gazon pour finalement repartir aussitôt montrait qu’il n’avait aucune envie de rester.
Il ne l’avait pas non plus embrassée avant de partir… Savait-il qu’elle n’aimait pas montrer ses sentiments ? Elle essayait pourtant de ne pas le montrer, même si c’était évident…

Il ne fallait pas croire que la jeune femme n’était pas contrariée par le départ si soudain de son fiancé. C’était quoi cette façon de la narguer ?
Elle n’aimait pas non plus le fait qu’il parle des filles qu’il attirait, et n’avait pas compris l’allusion à leur rencontre malgré le clin d’œil complice de son bien-aimé. Cela lui rappelait inévitablement cette salope de London, qui n’avait pas encore compris qu’il avait fait son choix. Le fait qu’ils étaient amis l’agacaient encore plus, et elle voulait absolument qu’il coupe les ponts avec elle.
Mais elle ne lui avait jamais dit explicitement… N’avait-il pas compris ou refusait-il tout bonnement de cesser de côtoyer cette chienne en chaleur ?

Autant dire qu’entre elle et Renata, Diana était servie niveau pouffes… Elle envisageait d’ailleurs sérieusement de déménager après leur mariage. C’était un projet qu’elle se réservait pour l’instant, n’en avait touché aucun à Liam.

Une fois qu’il fut assez loin pour ne pas les entendre, elle se releva et dit à l’intention d’Amber :

- Ah lala, pires que des gonzesses… Regarde ce qui t’attend !

Désormais à genoux, elle ramassait les maillots de bain et les remettait rapidement dans le carton d’où ils étaient sortis. La vitesse à laquelle elle les rangeait rendait quelque chose d’assez agréable à l’œil, comme un arc-en-ciel de couleurs défilant rapidement, sauf qu’elle disposait d’une plus grande variété de couleur qu’un simple arc-en-ciel.

- Ecoute chère voisine… J’ai été ravie de te parler, sincèrement. Mais Liam m’a fait l’honneur de se mettre en maillot de bain, je pense que c’est un appel à un peu d’amour dit-elle en souriant.

Elle se pencha pour faire la bise à la jolie blonde dont elle ne connaissait toujours pas le prénom et la dévisagea une nouvelle fois, sans aucune gêne, ne faisant pas de manières pour s’arrêter sur sa poitrine.

- Il te va super bien. T’inquiète pas pour le règlement, je te l’offre. Repasse quand tu veux, et si tu veux, reste même sur mon gazon toute la journée.

Déjà assez proche de la jeune fille, elle s’approcha davantage pour lui chuchoter :

- Tu es plus près de ton chéri, hein ?

Ca la faisait mal de couper court à une conversation, mais il valait mieux terminer sur une note positive, n’est-ce pas ? Au moins, sa voisine ne pourrait pas dire que Diana lui avait fait mauvaise impression… Du moins, elle l’espérait !

C’était un exemple de la déconnexion de Diana au monde réel. Elle pouvait parfois sortir de table pendant un dîner et aller se coucher, laissant ses invités livrés à eux-mêmes mais leur autorisant de rester. C’était un peu la même chose, sauf qu’ici, c’était également pour la bonne cause.

Elle se leva pour se diriger vers la porte d’entrée, que Liam avait déjà franchie. Mais avant de rentrer, elle se retourna une dernière fois, carton en main et poitrine pour le moins en avant, calée sur le carton, n’oubliant pas le sourire complice :

- Hey ! T’as entendu la réponse d’un couple… Tu sais ce qu’il te reste à faire !

Un petit clin d’œil et plus de Diana. Elle avait fermé la porte et était satisfaite de cette séance de bronzage bien plus fructueuse que les autres : elle avait au moins engagé le contact avec quelqu’un qu’elle ne connaissait pas encore réellement. Voir Jeremy la mater c’était amusant et très flatteur, et elle ne doutait pas qu’il devait se faire plaisir de son côté, mais un peu de nouveauté ne faisait guère de mal…

Une fois à l’intérieur, elle posa le carton devant la porte et se dirigea vers Liam, prenant une petite moue compatissante.

- Qu’est-ce qu’il y a mon chéri, je t’ai contrarié ? dit-elle en se plaquant contre lui, lui posant une main sur la joue. Y’a vraiment pas de quoi…

Je souris à Diana, et la remercia encore pour le maillot.

-Faut que je prépare le café pour mon père de toute manière... Encore merci pour le maillot !

Je me relevais, et passais juste mon short et mes ballerines. Je ramassais mes cheveux sur mon épaule droite, et lui souris à nouveau, puis je fis un vague signe d'au revoir à Liam, qui ne le vis sans doute pas et, tandis que Diana regagnait sa maison.
Je regardai la porte fermée avec un sourire : Diana était une fille vraiment bien, et très différente de ce que j'aurais pû penser !

Je traversai la pelouse, et regagnai ma propre maison, après un dernier regard vers celle des Huntington. Diana avait raison, je savais ce qu'il me restait à faire.

J'ouvris la porte de ma maison, et la referma sans faire de bruit. J'avais passé une très bonne matinée, grâce à Diana.
J'avais aimé apprendre à la connaître...

Je passais la tête à travers la porte de la chambre de mon père : il ronflait encore ce feignant !
Je souris en le regardant, puis gagnait la cuisine, sans prendre la peine de me changer.
Je ne savais pas ce que je ferrai de ma journée, mais en tout cas, elle avait bien commencé.

[Fini pour moi :p Bon RP a vous deux ;o]