La journée était agréablement ensoleillée pour un mois d’octobre. Scarlett décida donc de profiter de l’occasion pour se remettre à son jogging qu’elle avait délaissé ces derniers jours par manque de temps. Elle s’apprêta pour sa séance de sport et sortit ensuite de chez elle pour démarrer. La jeune Spencer se dépensa pendant une bonne heure à courir dans le charmant quartier de Magnolia avant de revenir dans le coin résidentiel. Scarlett arriva au bout de la rue et aperçut alors une silhouette familière à quelques dizaines de mètres de là. Holden ?! Elle n’avait pas vu le jeune homme de tout l’été et voilà qu’elle le voyait de loin en compagnie de sa mère. Il venait probablement de revenir dans le quartier. La jeune femme ralentit son rythme jusqu’à marcher. Mieux valait ne pas se faire remarquer par maman Turner dans cet état : cheveux ébouriffés, joues rouges et assez essoufflée. Scarlett n’avait pas oublié le pseudo-rôle qu’elle devrait un jour jouer par amitié pour Holden. Ils rentrèrent chez eux avant qu’elle n’arrive à la hauteur de leur demeure. La jeune femme continua de marcher jusque chez elle et rentra à son tour pour détendre ses membres après la course. Elle se prépara un encas qu’elle mangea tout en songeant à ce qu’elle venait de voir. Sans réfléchir plus longtemps, la jolie brune attrapa son téléphone et écrivit un texto à son ami.

Citation :

Rentré petit chat ? Il faudrait qu’on se voit !

C’était simple et concis, mais il n’en fallait pas plus pour qu’Holden comprenne. Et hop un petit surnom gentil pour la route. Scarlett laissa son téléphone sur la table et se rendit ensuite dans la salle de bains pour prendre une bonne douche après cette petite séance de sport. Une fois sortie et habillée, elle consulta de nouveau ses messages en remarquant qu’elle avait reçu une réponse de l’intéressé qui l’invitait justement à venir le rejoindre. La jeune femme ne s’était pas attendue à le voir aussi vite, mais elle n’en était que plus ravie. Elle attrapa ses clefs et sortit de chez elle pour se rendre au numéro 23. Elle sonna à la porte et attendit patiemment qu’on vienne lui ouvrir. Et si la mère d’Holden était toujours là ? Zut ! Scarlett espérait que l’héritier n’avait pas commis cette erreur, mais c’était peu probable. Elle découvrit alors son charmant sourire accueillant à la porte.

« Coucou ! Alors, ce sera un bonbon ou un sort aujourd’hui ? » Lâcha-t-elle alors de façon inattendue, dans un contexte où Halloween approchait à grands pas. « Tu dois avoir un tas de choses à raconter monsieur-je-suis-parti-tout-l’été ! » Ajouta-t-elle sans toutefois la moindre once de reproches de ne pas avoir donné de nouvelles depuis un moment. Elle devinait que si Holden n’en avait pas donné, c’était parce qu’il avait eu besoin de se couper complètement de ce quartier malsain. Elle délaissa bien vite le moment plaisanterie douteuse et laissa tomber la barrière de la distance, pour s’approcher et prendre son ami dans les bras afin de profiter de cet instant de retrouvailles. Elle se détacha alors, légèrement timide, peu habituée à montrer ce genre d’effusion. Disons qu’Holden lui avait terriblement manqué ces derniers mois. Ils rigolaient toujours bien ensemble. Mais Scarlett avait le don de remarquer quand quelque chose n’allait pas et elle releva rapidement que c’était le cas aujourd’hui. Le jeune héritier semblait… préoccupé.

La porte claqua dans mon dos. Une rentrée de merde, voilà ce qu'était cette soirée. Alors que je venais de repartir de chez Jay avec désormais la mission de couper définitivement tous ce qui me liait à Savannah, je repassais chez moi pour y poser mes affaires et là ma mère trouvait encore le moyen de me tomber dessus.
J'étais donc passablement énervé une fois qu'elle fut partie et je n'avais pas très envie de me prendre encore la tête ce soir. Heureusement mon téléphone vibra pour m'apporter un peu de réconfort en la personne de Scarlett:  

Citation :

Rentré petit chat ? Il faudrait qu’on se voit !

 

Je restait un instant à observer le message. J'avais pour la première fois depuis longtemps besoin de parler et à part elle et Adrian qui été très occupé par son bébé, je ne voyais personne.
Je piannotai donc rapidement avant de me laisser le temps de changer d'avis:

Citation :

Trop longtemps. Je t'attends chez moi faudrait qu'on parle.

Je rangeais mon téléphone. Il fallait que je me dépêche.
Je rangeais ma valise en quatrième vitesse, m'attendant à la voir débarquer d'une seconde à l'autre.
Au moment eus j'eus fini de ranger ma valise, faire le ménage et monter un plateau avec verres, boissons et sucreries, je dû me rendre à l'évidence: je ne savais pas quand elle allait débarquer.
Je décidais de mettre sa venue de côté le temps de trouver ce que j'avais fait préparer quelques mois plutôt par Adrian: le contrat de divorce.
Ile manquait que sa signature et les closes étaient sans appel elle n'aurait rien. Il avait appel à la nullité du mariage puisque celui-ci n'avait pas été consommé et que nous ne vivions pas sous le même toit...
Je failli m'étouffer. Il avait bien été consommé...

C'est à ce moment là que la sonnette retentit me faisant sursauter. Dans le stress je balançai la feuille dans le tiroir de mon bureau avant de rejoindre l'entrée en courant. Je soufflais une second, reprenant un visage serein et souriant avant d'ouvrir la porte:
« Coucou ! Alors, ce sera un bonbon ou un sort aujourd’hui ? »

Mon sourire s'étira. C'est vrai qu'Halloween n'était plus très loin. Le jour des cauchemar, même si pour moi il semblait avoir pris de l'avance...
Je lui répondais sur le même ton de plaisanterie:

"Si c'est toi un sort me tente pas mal mais comme j'ai déjà préparé les bonbons dans ma chambre... je crois que je vais devoir choisir de t'inviter à me suivre."

Je lui faisais un clin d'oeil avant d'ouvrir plus grand la porte pour la laisser passer. Nous montiames à l'étage et entrions dans la chambre lorsqu'elle reprit:

« Tu dois avoir un tas de choses à raconter monsieur-je-suis-parti-tout-l’été ! »

Je souris sans répondre lui apportant les bonbons tandis qu'elle s'installait sur mon lit prête à discuter et grignotter. Je tirais mon fauteuil devant le lit, face à elle, m'y installant avant de répondre:

"Ouais je sais j'aurais du prévenir mon entourage de mon départ, mais bon tu sais comment c'est ce quartier de fou! Alors laisse moi me rattraper, j'étais en Chine sur ordre de ma mère pour le travail! D'ailleurs il me semble bien t'avoir ramené un petit truc...

Nouveau clin d'oeil et je me levais pour ne pas lui laisser le temps de protester. J'attrapais un paquet sous mon bureau que je posais devant elle. Je me rasseyais satisfait de mon coup. J'attendais de voir sa réaction lorsqu'elle decouvrirait le chapeau conique symbole de la Chine comme une petite blague avec dessous caché un kimono rose avec des fleurs et des chinoises fait mains. Plus gros cadeau, mais dernièrement je n'avais pas eus d'amie plus proche que Scarlett et poir une amie, rien n'était trop beau...

D’après son message, Holden voulait lui parler. Scarlett se demanda un instant si son ami souhaitait lui raconter son « merveilleux » été à l’étranger ou si autre chose lui occupait l’esprit. À son air préoccupé qu’il tenta tant bien que mal de cacher derrière des sourires avenants, elle comprit que la deuxième option était sans doute la plus probable. Sa curiosité s’éveilla aussitôt, mais la jeune femme se retint de poser des questions trop directes. Elle préférait d’abord laisser place aux retrouvailles. L’héritier choisit l’option bonbon et laissa le sort pour une autre occasion. Holden n’avait jamais caché son goût pour les sucreries. Il avait d’ailleurs déjà tout préparé pour l’arrivée de Scarlett. Malgré ces derniers mois écoulés, elle voyait que son ami était toujours égal à lui-même pour certaines choses. La jolie brune s’installa sur le lit et ouvrit grand ses oreilles pour entendre les mille et une aventures d’Holden. Le jeune homme s’assit en face d’elle avant d’admettre qu’il aurait dû prévenir son entourage de son départ de Magnolia, mais il avait voulu se détacher totalement de ce quartier de fou. Scarlett ne lui en faisait pas du tout le reproche, elle comprenait d’ailleurs parfaitement ce comportement.  Il lui parla alors vaguement de la Chine où sa mère l’avait envoyé travailler tout l’été. La jeune Spencer s’apprêtait à le charrier en lui disant qu’il avait sûrement rencontré de jolies femmes là-bas, mais il ne lui laissa pas le temps d’en placer une qu’il sortit un paquet et le lui tendit. Scarlett écarquilla les yeux de surprise. Disons qu’elle ne s’y attendait franchement pas. « Qu’est-ce que t’as encore fait ? » Protesta-t-elle tout d’abord en levant les yeux au ciel. Mais il lui déposa le paquet entre les mains de sorte qu’elle n’avait d’autres choix que de l’ouvrir. Elle défit l’emballage et découvrit tout d’abord un chapeau conique si typique de la Chine. Elle esquissa un sourire et le mit sur sa tête avant de s’apercevoir qu’Holden n’en était pas resté là. Un kimono rose élégant et des plus raffinés s’ajoutait au présent. Ébahie, Scarlett se leva et sortit l’habit de l’emballage. Son ami avait toujours eu du goût. Après l’avoir admiré quelques instants, la jeune femme retomba vite sur ses pattes. « C’est ma future tenue de fiancée ?» Demanda-t-elle pour le taquiner. « Je pourrais la mettre pour t’accompagner lors de ton prochain voyage là-bas ! » Ajouta-t-elle ensuite. Trêve de plaisanteries. C’était vraiment un très beau cadeau. « Vous êtes fous Holden Turner vous savez ? » Adopta-t-elle un ton plus solennel de faux reproches avant de redevenir normale. « C’est très beau ! Merci ! » Conclut-elle ensuite. Scarlett rangea soigneusement le kimono et le chapeau dans l’emballage, elle ne manquerait pas d’essayer la tenue ultérieurement, mais pour le moment, elle voulait profiter de leurs retrouvailles. La jeune femme se rassit sur le lit et se risqua ensuite à une question. «  C’est ce dont tu voulais me parler dans ton message ? » Demanda-t-elle comme si de rien était. Bien sûr que non ! Scarlett n’était pas stupide au point de le croire, disons simplement qu’elle amenait la conversation subtilement vers le sujet qui répondrait à sa curiosité éveillée depuis quelques instants.

« C'est ma future tenue de fiancée ?» 

Je souris en entendant ses mots. En plus de m'aider et d'être présente elle avait cet humour dont je raffolais. Un mot et nois étions tous les deux lancés, à celui qui donnerait le mieux la réplique:

"Ah tu sais du moment que tu ne porte rien en dessous toute les tenues font de toi la meilleure des fiancées! Mais je t'avoue que j'aimerais bien te voir dans celle-la!"

« Je pourrais la mettre pour t’accompagner lors de ton prochain voyage là-bas ! » 

"Tu risques de la mettre souvent alors! N'oublies pas qu'en devenant madame Turner tu auras un voyage par semaine minimum dans la destination de ton choix! "

« Vous êtes fous Holden Turner vous savez ? » 

"Jamais trop pour vous ma mie"

Notre dialogue s'achevait là-dessus, sur quoi nous retrouvions une note plu sérieuse. Elle remballa son cadeau avant de reprendre très sérieuse cette fois:

 « C’est très beau ! Merci ! >>

Je souris comme ultime réponse. J'étais content que le cadeau lui plaise, c'était tout ce qui importait.
Scarlett bifurqua alors sur la raison de sa venue sans aucun doute, la fameuse discussion:

«  C’est ce dont tu voulais me parler dans ton message ? » 

C'est à ce moment-là que j'hésitais, je savais que ça se passerait comme ça. Je n'étais plus sûr de vouloir partager mon secret. Je l'avais protégé tellement longtemps que je ne pouvais pas juste le dire comme ça d'un coup.
Je relevais la tête avant de lui répondre en souriant:

"Tu m'as vraiment manqué! J'avais vraiment envie que tu me racontes tout ce qui t'es arrivé ces derniers mois."

Ce n'était pas vraiment juste de ma part mais j'avais vraiment du mal à aborder le sujet, même maintenant...

Holden adopta le même ton d’humour que Scarlett et lui répliqua que toutes les tenues lui iraient parfaitement bien du moment qu’elle ne porterait rien dessous. Euh… non merci ! Il ajouta ensuite qu’elle pourrait la porter souvent, car un des avantages de celle qui deviendrait vraiment sa femme serait de voyager beaucoup. Elle esquissa un sourire et le traita de fou avant de le remercier et de revenir à un sujet de conversation plus sérieux, à savoir ce dont il voulait lui parler dans le message. Holden sembla hésiter quelques secondes avant de lui répondre, son léger trouble n’échappa pas à la jeune femme. Finalement, il lui avoua qu’elle lui avait manqué et qu’il avait vraiment envie de connaître ce qui s’était passé dans sa vie ces derniers mois. Scarlett n’était pas dupe, mais choisit d’aller dans le sens d’Holden pour le moment, histoire d’endormir son hésitation. Son été ? Elle n’avait pas fait grand-chose à vrai dire. Elle avait terminé ses études et s’était pris quelques mois sabbatiques, mais ce n’était pas le genre de nouvelles très intéressantes à raconter. « Contrairement à toi, je suis restée à Magnolia et j’en ai bien profité, et puis le père O’Conell m’a engagée pour travailler avec lui. Comme tu vois, il ne m’est pas arrivé grand-chose. » Dit-elle en souriant. C'était un poste déjà important pour quelqu’un d’aussi jeune que de travailler avec le sénateur, mais disons qu’elle avait ses propres raisons de travailler pour le père d’Adrian – le meilleur ami de l’héritier si elle se souvenait bien. Elle n’avait pas envie de trop détailler et préférait en revenir au sujet qui l’intéressait. Holden. Elle chipa un des bonbons et laissa s’écouler quelques secondes avant de briser à nouveau le silence. « On ne t’a jamais dit que tu mentais très mal des fois ? » Lui lança-t-elle pour en revenir à la question précédente. Il croyait peut-être l’avoir bernée, mais c’était peine perdue. Elle commençait à le connaître assez pour savoir quand quelque chose le préoccupait, tout comme lui aurait dû se douter qu’elle n’était pas si naïve.

Je venais de détourner le sujet de sa venue. Bien sûr je ne mentais pas quand je disais qu'elle m'avait manqué et que je voulais savoir ce qu'elle avait fait. Mais ce qui était encore moins un mensonge c'est que je ne savais toujours pas comment aborder la vrai question.
Toujours constante elle m'appris donc que son été avait été plutôt simple est qu'il s'était soldé par son embauche chez Joey O'Conell... Je ne pu empêcher mon visage de se crisper légèrement en entendant cela. Je ne l'aimais pas, et je le fréquentais depuis assez longtemps pour savoir que rien de bon (mise à part ces enfants comme seule exception) ne sortait de lui.
Abandonnant l'idée de ne pas passer pour un mec stupide et protecteur je lui en faisait part:

"T'es pas tombé sur le bon samaritain... Fais quand même attention avec lui, je n'aimerais pas que tu trempes dans n'importe quoi."

Elle était loin d'être stupide et c'était plus ou moins de notoriété public que le père O'Conell était loin d'être un saint, c'est juste qu'il l'était peut-être beaucoup moins que ce qu'elle pouvait imaginer.

Restons-en là, elle essayais de me ramener à mon démon en déclarant que je mentais plutôt mal.
Je lui souriais comme pour avouer mon crime. Avant de lui dire innocemment:

"Non, personne. Je ne vois pas pourquoi tu demandes."

Nouveau sourire, j'allais finir par lui dire, peut-être, mais pour l'instant cela me paraissait un peu trop compliqué. Je me sentais beaucoup mieux depuis qu'elle était là, comme si toutes les choses désagréables de cette soirée avaient disparu.
Je changeais de sujet en lui proposant un en-cas:

"Bien, avant de penser aux choses sérieuses à savoir tous les potins que tu ne m'a pas encore raconté sur M.C. je propose que nous trinquions!"

J'avais ramené des bières de Chine très fruitées dont j'attendais d'avoir des nouvelles. Scarlett les attrapais pour les servir ou les ouvrir quand la sonnette retentit. Je me dirigeais donc vers la porte en lui lançant:

"Je crois qu'il y a un décapsuleur dans mon bureau je reviens tout de suite"

A ces mots je quittais la pièce pour aller réceptionner ce que je savais être ma commande.

Spoiler:

Scarlett se rendit compte du trouble d’Holden lorsqu’elle lui parla de son embauche chez Joey O’Conell, mais la jeune femme savait pertinemment bien que le sénateur était loin d’être commode. Certaines raisons l’avaient poussée à travailler pour lui et ce n’était pas une histoire d’ambition. Tout comme Adrian lui avait déjà recommandé la prudence, le jeune héritier lui donna le même conseil. « Ne t’en fais pas pour moi, je sais où sont les limites à ne pas franchir. Joey ou non. » Répondit la jeune femme d’un air confiant. Elle arrivait à s’en sortir pour le moment et à gérer le caractère bien particulier de Joey. Il ne lui avait jamais demandé de « tremper » dans n’importe quoi jusqu’à présent. Son rôle était de l’assister et l’aider à ‘redorer’ son blason dans l’ombre avant la prochaine campagne, une tâche loin d’être gagnée d’avance. Elle revint alors à la question qu’Holden avait éludée un peu plus tôt. Scarlett n’était généralement pas du genre à insister, mais elle détestait quand une personne vous disait qu’elle devait vous parler et qu’ensuite elle vous mentait sur le sujet. Soit il ne commençait pas du tout et se taisait, soit il allait au bout des choses une fois la question abordée. Holden feignit l’innocence et fit une nouvelle fois comme si de rien était. La jolie brune choisit donc d’abandonner pour le moment et se concentra sur la proposition suivante de son ami. Un en-cas… en parlant des potins de Magnolia ? Contrairement à toute fille digne de ce nom, Scarlett n’était pas très ragots. Si Holden espérait avoir des ‘dossiers’ ou des ‘rumeurs’ sur des gens, il n’était pas tombé sur la bonne personne. Il pouvait consulter le site de DS pour ça, elle résumait tout ce qui s’était plus ou moins passé « d’intéressant ». Toutefois, la jeune Spencer savait très bien qu’il l’avait dit sur une note d’humour. « Oh tu sais, tu n’étais pas là, alors il ne s’est pas passé grand-chose en ton absence. » Dit-elle pour le taquiner dans son égo. Elle appréciait beaucoup Holden, mais elle aimait bien parfois le piquer quelque peu. Sur ces mots, la jeune femme remarqua les bières qu’il avait ramenées de Chine, des bières fruitées. Scarlett en attrapa deux. Soudain, la sonnette retentit et appela son ami à descendre ouvrir. Il lui indiqua alors la présence d’un décapsuleur dans son bureau. Scarlett quitta la chambre et se rendit dans l’autre pièce. Elle chercha sur le bureau en lui-même, mais ne trouvant pas l’objet, elle passa derrière et commença à ouvrir les tiroirs. La jeune femme tomba finalement sur le décapsuleur (et imagina en souriant qu’Holden le gardait dans son bureau pour parfois se boire quelques verres là pour décompresser). Alors qu’elle s’apprêtait à refermer le tiroir, Scarlett fut attirée par un papier étrange. Un contrat de divorce. La curiosité était un très vilain défaut et la jeune femme contrôlait toujours la sienne pour ne pas qu’elle en devienne intrusive, mais l’inquiétude d’Holden lui revint en tête. Est-ce que cela avait un rapport avec ces papiers ? Son frère se séparait-il de sa femme ? Telles furent les premières pensées de Scarlett. Elle sortit le papier et le feuilleta pour répondre à ses questions tacites. Quand elle arriva à la dernière page, elle tomba non pas sur la signature de Mark… Mais sur celle de son ami ! Holden était-il donc… ? Elle suspendit sa pensée encore sous le coup de la surprise. Pourquoi l’avait-il caché à tout le monde ? Et à quoi servait cette mascarade devant sa mère alors ? Une foule de questions se bousculait dans la tête de la jeune femme. Scarlett prit le décapsuleur et les papiers. Elle retourna dans la chambre d’Holden et attendit patiemment qu’il revienne. Quand il entra de nouveau dans la pièce au bout de quelques minutes, elle laissa s’écouler quelques secondes supplémentaires pour qu’il se rende compte qu’elle savait. « Tu peux m’expliquer ? » Lui demanda-t-elle alors d’une voix interrogative. Il n’y avait aucun ton de reproche ou d’accusation, Scarlett voulait juste comprendre dans un premier temps ce qui se passait. Elle aurait pu faire comme si elle ne savait rien dans un premier temps, mais la seule façon d'en savoir plus avec Holden, était souvent de le mettre devant le fait accompli.


pas de soucis pour le temps

Je remontais les marches du grand escalier principal quatre à quatre, tenant dans mes mains une nouvelle surprise. J'avais passé ma commande de pizza par sms pensant que bière-pizza devait être un menu qui conviendrait tout à fait pour nos retrouvailles.
Je poussais la porte apposant mon coude sur la poignée avant de la pousser à reculons, lançant un "Tadaaaaaam!"
Je manquai de lâcher mes pizzas. Il ne m'avait fallu qu'une fraction de seconde pour reconnaître les papiers qu'elle tenait en main. C'était le sujet de mon appel après tout.
Je restais interloqué un temps, choqué de la manière dont elle l'apprenait finalement.
Elle me demanda simplement des explications.
Je détournais les yeux rapidement m'avançant pour poser les pizzas sur le couvre lit avant de faire quelques pas dans la pièce.
J'aurais du aborder la chose tout de suite, à présent je me sentais mal d'être comme pris sur le fait.
Je me retournais finalement vers elle, avant de finalement m'asseoir lentement dans mon fauteuil et de me poser, la tête sur mes mains jointes et les coudes sur les genoux.

"C'est ce dont je voulais te parler. Je suis désolé de ne pas avoir pu le faire avant que tu tombes là-dessus..."

Je réfléchissais observer que je ne savais toujours pas par quoi commencer. Fallait-il que j’explique mes intentions ou comment tout cela était arrivé en premier? J’optais finalement sur la deuxième solution:

"Ok... Tu sais que je suis pas vraiment un exemple à suivre en général vu que je n'ai pas le comportement le plus exemplaire...et il m'est arrivé faire parfois des conneries plus grosses que d'autres...Ce soir là j'étais avec cette fille et après que l'on ait beaucoup bu c'est devenu comme une sorte de défi. Le matin quand je me suis réveillé j'avais ce contrat dans ma poche et une gueule de bois titanesque."

Voilà le résumé de la pire soirée de ma vie, je la laissais digérer avant de passer à l’interrogatoire, mais en tant que suspect...

Scarlett restait perplexe devant ce contrat de divorce. Mille et une questions lui traversaient l’esprit. Comment se faisait-il qu’Holden était marié ? Pourquoi personne ne le savait dans le quartier ? À quoi rimait donc ce jeu de faux fiancés avec elle s’il avait déjà une vraie femme ? La jolie brune avait beau retourner l’histoire dans tous les sens, elle n’arrivait pas à dégager un puzzle cohérent ni à comprendre les cachotteries de son ami aux yeux de tous. C’est pourquoi, lorsqu’il revint dans la chambre accompagné de pizzas, elle lui demanda des explications. Holden posa ce qu’il portait sur le lit avant de faire plusieurs pas et de s’installer dans son fauteuil. Il lui avoua qu’il s’agissait précisément là du sujet qu’il avait voulu aborder avec elle. Scarlett écouta donc l’histoire de son ami. Après une soirée un peu trop arrosée, Holden s’était apparemment ‘marié’ par défi et ne se souvenait plus de rien. Cette nouvelle était surprenante certes, mais il n’y avait rien de « mal » dedans. À qui cela n’était-il jamais arrivé d’aller trop loin par jeu ou de commettre des bêtises ? Cette erreur pouvait facilement se rectifier, la preuve, puisqu’elle tenait les papiers du divorce signés par Holden entre les mains. Il comptait donc rectifier le tir. « Ah oui, carrément ! Holden Turner, une bague au doigt ! Tu devais sacrément bien l’aimer cette fille… » Lança-t-elle dans un premier temps, pour le charrier. « Ou pas, si j’en crois les papiers du divorce ». Demain ne serait clairement pas encore le jour où il s’enfermerait dans un mariage. Scarlett comprenait parfaitement, elle qui était à cent pour cent contre un tel contrat qui ne prouvait absolument rien et ne générait souvent que des problèmes d’argent, c’était d’autant plus le cas pour Holden, qui était connu pour faire partie d’une des familles les plus aisées du quartier. La jolie brune se leva et décapsula les deux bières fruitées, elle servit les boissons dans des verres que l’héritier avait ramenés et en tendit un au jeune homme avant de poursuivre la conversation. Une nouvelle question venait en effet de lui traverser les esprits. S’il divorçait, il serait tranquille, plus de bêtises en vue, alors pourquoi il s’inquiétait comme ça ? « J’ai bien compris que c’est ce qui te préoccupait, mais pourquoi ? Ce n’est pas sur le point de s’arranger ? » Demanda-t-elle donc avant de se rasseoir et de goûter à cette fameuse bière chinoise, pas mauvaise d’ailleurs. Pas besoin de s’en faire autant, alors qu’il suffisait de s’en séparer pour oublier toute l’affaire non ? À moins que cette histoire n’était beaucoup plus compliquée en réalité ou qu’il avait simplement peur que sa mère le découvre…