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| Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy | |
| Auteur | Message |
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Je n'ai plus aucun secret pour personne, enfin presque...
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| Sujet: Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy Sam 28 Sep - 2:02 | |
| Nietzsche a dit : ❝ Si vous regardez longtemps au fond des abysses, les abysses voient au fond de vous. ❞ L'assiette se brise par terre. Les éclats volent et se répandent. Les mille facettes d'un miroir qui scintillent. La douleur lancinante devient gênante. Il a mal et se sent ridicule. Il a la nette impression d'avoir agi sans raison, cette idée le dégoûte. Il repense à la rixe et s'émeut. Andrew Davies est venu le visiter, parler de Lou et se plaindre. Il est venu lui faire la morale. Il est venu le convaincre de se rapprocher de la jeune fille pendant ces heures sombres. Mais lui, n'a rien voulu savoir. Davies ne sait rien du reptile qui somnole sous sa peau. Il ne croit pas aux monstres qui le hantent. Il se fiche de savoir. Et de toute manière, il s'en fiche. Car Andrew n'a rien d'un saint, rien d'un ami. Il n'a donc rien à lui prouver. La dispute a éclaté. Les phrases se sont accélérées. Elles sont devenues grosses et pleines de haine. Le ton est monté, les coups sont tombés. Ils se sont battus comme deux gamins apeurés et désespérés. Ils ont partagé leurs poings tremblants, et mélangé leur sang poisseux. Ils ont pactisé comme des démons pour exorciser leur mal et leur peine. Mais au final, lui se sent toujours aussi sale. Sa rage grandit toujours et sa culpabilité ne s'apaise jamais. Il veut pleurer mais ne trouve aucun sein contre lequel se réfugier. Il souffre, son âme et sa joue le brûlent. Il ne veut pas se voir, il craint d'être effrayé par son reflet. Par son œil qu'il sent tuméfié et bleu. Il s'énerve et s'exprime. Il murmure quelques incantations barbares et injures vulgaires. Il se morfond et maltraite la vaisselle. Il se sent inutile et profane. Sa gêne s'accroît dans sa gorge, les larmes viennent frôler ses paupières. C'en est trop. Sa solitude le rattrape. Il perd son temps, il perd l'espoir. Tout semble vain. Une voix le tire de sa torpeur. Il lève la tête, non certain de sa provenance. Est-ce elle ? Il hésite à s'approcher ou à se mouvoir tout court. Son corps se tétanise. Son cœur menace de flancher. Que vient-elle faire ici ? Pourquoi maintenant ? Il l'a rêvée pendant des semaines. Il a désiré la voir, ne serait-ce qu'à travers un rideau. Il voulait l'embrasser, s'excuser encore et encore. Mais il craignait d'être minable, d'être ridicule. Il avait peur qu'elle lui en veuille, qu'elle ne lui pardonne pas. Viendra-t-elle pour le sauver à nouveau ? Viendra-t-elle pour l'aimer... ou pour le mépriser ? Le cliquetis des talons se rapproche.
Dernière édition par Julian King le Dim 29 Sep - 1:04, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy Sam 28 Sep - 3:15 | |
| Lucy avait pris une décision. Elle avait choisi de s'armer de courage et d'affronter la situation, elle ne voulait plus être passive comme elle avait pu l'être dans ses précédentes relations. Ce jour là, Lucy avait décidé de se rendre chez Julian. Elle ne l'avait toujours pas vu depuis son retour à Richmond, ce n'était pourtant pas faute d'avoir essayé. L'été s'était écoulé lentement, dans l'attente de son retour, dans l'attente de quelques explications. Car une dispute avait éclaté après qu'il ait quitté Magnolia sans prévenir personne, le soir de la tempête. C'était avec soulagement que la Roberts avait appris qu'il était sain et sauf, bien loin de la catastrophe, mais elle ne comprenait toujours pas pourquoi il ne lui avait pas dit au revoir, ni à elle, ni à qui que ce soit. Elle avait pourtant tenté de reprendre de ses nouvelles depuis son retour, sans succès. Le King semblait s'être renfermé dans un mutisme total. Cependant, une discussion lors du dîner avait changé la donne. Margareth avait appris par l'une des commères du quartier que Julian et Andrew en étaient venus aux mains. Cette nouvelle ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd puisque Lucy, blême, repoussa l'assiette devant elle et se leva, tout en s'excusant. Elle ne mit pas longtemps à rejoindre le numéro 1 de la rue, à la fois inquiète et angoissée. Elle avait lentement monté les marches du perron et s'était immobilisée devant la porte. Celle ci était entre-ouverte et elle ne savait que faire: sonner ou entrer ? Un bruit de vaisselle brisée la décida et elle entra. Elle se dirigea vers la cuisine tout en appelant le nom de celui qu'elle désirait tant voir. C'est alors qu'elle le vit et l'émotion la prit à la gorge. Elle avait tant espéré le retrouver qu'elle ne savait plus comment agir. Elle restait donc pétrifiée, à quelques mètres seulement de lui, en proie aux plus grands doutes. Le garçon l'avait entendue et se tourna vers elle. Lucy fut plus choquée par la lueur qui brillait dans son regard que par le cocard qui encadrait son oeil.
Est ce que ça va ? demanda-t-elle d'une voix à peine audible tout en s'approchant de lui. |
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| Sujet: Re: Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy Dim 29 Sep - 1:04 | |
| Nietzsche a dit : ❝ Si vous regardez longtemps au fond des abysses, les abysses voient au fond de vous. ❞ Les talons s'arrêtent. Julian sent sa présence. Elle est là. Elle ne bouge pas. Il n'ose plus respirer. Son cœur ralentit, doucement. C'est horrible. Pourquoi reste-t-elle immobile ? Qu'elle parte, qu'elle vienne mais qu'elle se décide. Le temps semble durer et durer. Les minutes se ressemblent dans un silence dérangeant. Julian se retourne finalement. Il veut la voir. Voir son visage. Voir sa peau blanche. Voir son regard. Comprendre. Il espère pouvoir le faire si simplement. Mais il ne trouve que de l'incompréhension. Elle hésite. Elle semble même décontenancée par ce qu'elle voit. Il l'effraie ? Cette pensée lui tord le cœur. La douleur dans sa poitrine ravive la lacération sur sa joue. Il porte une main tremblante à sa pommette rouge. La sensation visqueuse le répugne. Et pourtant, il n'exprime rien. Ni dégoût, ni tristesse. Il reste là, impatient, les nerfs à vif. Il transpire l'adrénaline et son visage reste impassible. Elle fait le premier pas, comme à chaque fois. Elle lui demande si tout va bien. Il sent ses lèvres remuer, communiquer un « non » inaudible. Non, ça ne va pas. Non, il ne va pas bien. Non, il a l'impression qu'il va se mettre à pleurer. Il regarde ses mains tremblantes, sous le regard bienveillant de la jeune fille.
-Je... je suis désolé Lucy.
Ses excuses sont sincères. Il n'a guère eu de mal à être honnête. Ses mains ouvertes au ciel finissent par tomber. Il serre les poings et ses épaules sursautent. Une larme se hisse jusqu'à l'un de ses yeux noirs, il préfère alors baisser la tête. Dans un soupir, il parvient à articuler.
-Tu me manques. Et il répète. Tu me manques tellement...
La larme frémit et se détache. Elle glisse sous les cils et rejoint la cicatrice sanglante. Le sel le brûle. Mais elle n'est rien comparée à celle qui agit sous la peau. Et si elle part ? Si elle le laisse seul avec ses larmes ? Si elle claque la porte en sortant ? Il sent ses jambes qui flanchent, qui hésitent à le soutenir. Mais il tient bon. Il doit être fort, encore quelques secondes. Il doit rester calme, jusqu'à ce que Lucy réagisse. Mais les sanglots grimpent. Il sent sa gorge grossir. Il croit que l'explosion est imminente. Que tous ses sentiments vont déborder. Que son chagrin, sa culpabilité, sa colère, ses remords, son amertume vont se fracasser contre le mur brinquebalant de l'espoir, l'amour et l'empathie. Seulement, pour cela, il est nécessaire que Lucy l'accepte à nouveau. Et cela, il n'y a qu'elle pour le décider.
Dernière édition par Julian King le Dim 8 Déc - 1:00, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy Lun 30 Sep - 5:47 | |
| Combien de fois avait elle imaginé cette scène ? Combien de fois avait elle espéré l'avoir aussi proche d'elle ? Combien de fois avait elle espéré leurs retrouvailles ? Elle ne les comptait plus depuis son départ. Cependant, pas une seule fois elle avait imaginé que cela se passerait ainsi. Elle avait pourtant songé à de nombreux scénarios et à de multiples rebondissements, mais jamais ils ne ressemblaient à la réalité. Julian se tenait devant elle, enfin, et pourtant il lui semblait encore plus loin que lorsqu'il était à Richmond. Le garçon qu'elle voyait avait l'air torturé, il ne ressemblait pas au Julian confiant qu'elle avait vu plusieurs semaines auparavant. Mais ce qui l'inquiétait le plus était la plaie au dessus de son oeil. Il s'agissait certainement de la plus superficielle de ses blessures, mais c'était celle qu'elle parviendrait à soigner avec le plus de facilité, elle en était certaine. Lucy oublia toute hésitation au moment où elle aperçut une larme perler au coin de l'oeil de Julian, au moment où il prononça ses premiers mots. Le chagrin qu'il éprouva l'émut et lui tordit le ventre. Elle ne perdit pas une seconde de plus et s'avança jusqu'à lui, prit son visage tuméfié entre ses mains tout en prenant bien soin de ne pas lui faire mal.
Chut, ça va aller, souffla-t-elle avec un doux sourire.
Ses yeux cherchaient à croiser les siens, encore baissés, presque honteux d'une faiblesse qu'ils ne parvenaient à cacher. Jamais elle ne l'avait aimé autant qu'à ce moment précis. Elle aurait voulu le serrer dans ses bras et prendre en elle toute la douleur qu'il ressentait, elle aurait voulu le débarrasser de ses peurs et de ses colères, mais elle n'avait aucun de ces pouvoirs là. Elle se contentait de le regarder, de lui sourire et de caresser doucement sa joue, comme pour rassurer un enfant qui a peur du noir. |
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| Sujet: Re: Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy Mar 8 Oct - 1:16 | |
| Nietzsche a dit : ❝ Si vous regardez longtemps au fond des abysses, les abysses voient au fond de vous. ❞ L'attente devient insupportable. Les larmes battent ses paupières. Sa gorge menace d'exploser. Il a besoin de savoir, d'être fixé. Elle reste ? Elle part ? Il n'ose pas la regarder. Il préfère entendre la porte claquer plutôt qu'affronter le regard effaré de celle qu'il ose aimer. Il s'efforce de respirer calmement mais son corps tressaute et s'agite. Vite, que cette torture prenne fin. Il entend du bruit, et sent son parfum. Le contact de ses mains glacées sur ses joues abîmées le fait frissonner. Elle est restée. Il arrête de lutter. Ses larmes glissent sur sa peau souillée par le sang. Il ne peut plus retenir ses sanglots. Il recouvre les mains de Lucy par les siennes, les redécouvre tendrement. Elle le console doucement, le rassure et le chérit. Lui, profite de sa présence. Il n'arrive pas à lever les yeux, le poids des larmes entraîne ses paupières vers le bas. Il préfère la toucher, la respirer, la deviner les yeux fermés. Elle doit avoir changé. Ses cheveux détachés chatouillent son visage meurtri. Cela ne le fait pas rire. Il ne dit rien. Ses larmes en disent long. La peur et la douleur de l'instant viennent alimenter son chagrin. Andrew s'est vengé du passé, il doit aller bien mieux, maintenant. Julian, lui, va bien pire. Mais il n'y aura qu'elle pour le savoir. La crise s'estompe et le silence revient. Elle n'a pas reculé d'un millimètre, lui non plus. Il sent qu'il faut parler, désormais. Il en est capable. Et il a des choses à dire.
-On s'est battus avec Andrew. Même dans les pires moments, on n'arrive pas à s'apprécier.
Il parle doucement. Les mots sont fragiles, ils risquent de se briser sur ses dents. Il préfère prendre son temps. Il a du mal à s'exprimer, de toute manière. Sa mâchoire se bloque et le fait souffrir. La situation avec Andrew est une peine perdue. Si la détresse de Lou ne suffit pas à les unir, rien ne le pourra. Il essaie de voir la gravité de ses blessures. Une trace rouge se dessine sur ses doigts et la douleur lance d'un coup sec.
-Je n'arrive même pas à lui en vouloir, en plus, finit-il par conclure, désespéré.
Il a du mal à lever les yeux. Il préfère observer leurs mains qui s'enlacent. Elles restent soudées, comme il voudrait qu'ils le soient à jamais. Peut-être qu'enfin ses rêves deviendront réalité.
Dernière édition par Julian King le Ven 18 Oct - 0:36, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy Dim 13 Oct - 4:05 | |
| Julian ne semblait pas se résigner à lever les yeux vers elle, finalement ce n'était pas plus mal. Le voir pleurer était une torture, elle n'était pas sûre de vouloir croiser ses yeux pleins de larmes. Elle ne dit rien et attendit patiemment qu'il se calma. Elle ne l'avait jamais vu dans cet état là et doutait que sa dispute avec Andrew en soit l'unique raison. Lorsque ses sanglots s'estompèrent, doucement, elle lâcha ses joues pour prendre ses mains, bien consciente de ce lien qu'elle ne devait en aucun cas rompre. Julian finit par parler. Il lui parla d'Andrew, de leur différent, de leur impossible réconciliation. Lucy déglutit, attristée par la situation, attristée pour Lou. Elle aimait bien Andrew en temps normal, mais elle ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir pour avoir blessé Julian. Il semblait évident que c'était le Davies qui était venu sonner à la porte du King. Ce dernier n'aurait jamais invité l'ancien petit ami de Lou chez lui, même si ces deux là avaient de gros problèmes de couple.
Moi je lui en veux, soupira-t-elle comme simple réponse. Viens, on va nettoyer cette plaie.
Elle l'entraîna avec elle vers la salle de bain. C'était peut être la seule chose qu'elle pouvait faire: être là pour lui et soigner ses blessures. Ils traversèrent cette maison qu'elle connaissait si mal et gagnèrent la salle d'eau. Elle fit s'asseoir Julian sur le rebord de la baignoire et commença à chercher des compresses et du produit désinfectant, guidée par le King. Elle trouva rapidement ce qu'elle cherchait, se lava les mains et imbiba la compresse de désinfectant. Elle se tourna alors vers Julian et lui sourit.
Ca ne devrait pas faire trop mal, dit elle pour le rassurer.
Elle approcha la compresse de son oeil et l'appliqua doucement, attentive à la moindre réaction du garçon. Elle espérait ne pas lui faire mal. Il lui était souvent arrivé de soigner les bobos de son petit frère, mais elles n'avaient jamais été aussi importantes que celle ci.
Je ne comprends pas pourquoi en êtes venus aux mains... dit elle, sachant très bien qu'elle relançait un sujet de conversation désagréable.
Dernière édition par Lucy Roberts le Mar 22 Oct - 18:54, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy Ven 18 Oct - 0:50 | |
| Nietzsche a dit : ❝ Si vous regardez longtemps au fond des abysses, les abysses voient au fond de vous. ❞ Il réalise qu'il n'attend rien de la jeune fille. Sa seule présence comble l'immense vide qui s'est creusé dans son cœur à coup de pelles et de pioches. Elle le chérit, auréole de tendresse qui l'apaise et le réconforte. Et lui, il se blottit dans ce cocon de chaleur et d'amour. Il a l'impression de découvrir cette sensation pour la première fois de sa vie. Il pense que cela lui a manqué, pendant ces presque trois longs mois sans elle. Il est sûr que sa vie sans elle est si morne qu'elle devient insipide. Elle se range de son côté, sans hésiter. Elle dit qu'elle en veut à Andrew Davies et il lève enfin ses yeux sur son visage. Leurs quatre pupilles se croisent et s'embrassent une seconde. Pourquoi est-elle si belle, si franche, si gentille ? Pourquoi l'a-t-elle choisi lui, le vilain petit canard ? La question comme un poignard se fiche dans son cœur enamouré. Il déteste ne pas savoir, mais se refuse à chercher la réponse. Pour une fois, il se contentera de l'ignorance. Elle l'oblige à bouger, le guide dans sa propre maison, hésite et manque de se tromper. Elle ne connaît pas les pièces, vérifie chacune d'entre elle. Il ne critique pas ni ne relève. Il s'assoit sur le rebord de la baignoire et dirige la main de la brune à distance. Elle trouve le désinfectant et quelques compresses. Elle transpire d'amour et d'attention. Elle donnerait envie de vomir au Diable en personne. Mais lui, il a encore une part d'humanité et ce côté-là de sa personne redouble de passion pour elle. Il ne sent presque pas la compresse sur son œil. Il souffre d'autre part. Le front ? L'épaule ? Il ne sait tout à fait. Les coups ont plu à verse et son corps a reçu beaucoup de haine. Il préfère de toute façon ne plus y penser. Le mal est fait, la guerre est finie. Les troupes s'en retournent à leur campement. Elle l'interroge sur les raisons de cette dispute. Il ne veut pas les lui dire. Il a honte. C'est de sa faute. Il a frappé le premier. Pourquoi, déjà ? Ah oui, une réflexion sournoise et désobligeante. Un déclic à l'origine d'une cascade de violence. « T'es incapable d'aimer ». Il entend la voix âpre de Davies lui réciter cette affreuse comptine. Et il se sent pris d'une fureur grandissante, de celles qu'il est impossible à contenir. Il balance son poing à travers la pièce. Début de l'acte un.
-Il a dit quelque chose qui ne m'a pas plu et je l'ai frappé.
Il baisse les yeux honteusement. Il ne se sent pas très glorieux d'avoir cédé à si peu.
-Ca devait arriver un jour ou l'autre, de toute façon. Donnant-donnant.
Il fait référence à une soirée qui date de quelques années. Il fait référence à la correction qu'il a subie par Jay Black. Il fait référence à l'origine de cette triste mascarade. Mais ce n'est qu'une justification puérile. Car il sait mieux que quiconque que la violence ne résout rien. Néanmoins, il reste convaincu qu'avec Andrew Davies, les conversations ne se finiront jamais pas un point, mais par un poing.
Dernière édition par Julian King le Dim 3 Nov - 20:50, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy Mar 22 Oct - 21:58 | |
| Lucy s'appliqua à nettoyer la vilaine plaie qu'il avait au dessus de l'oeil. Elle n'était pas bien profonde, heureusement, mais le garçon était quand même bien amoché. Elle changea deux fois de compresse jusqu'à obtenir le résultat voulu. L'autre joue était ornée d'un bleu, mais elle ne pouvait rien y faire. Elle se releva et jeta le matériel utilisé à la poubelle. Ce faisant, elle écoutait les maigres explications du garçon. Ainsi, Andrew l'avait cherché et il avait été le premier à frapper. Lucy ne dit rien, pas certaine de la meilleure réaction à avoir. Elle aurait pu le disputer pour avoir usé de violence, c'est ce qui lui était venue en tête d'abord, mais elle savait que cela ne servirait à rien. Elle se mura donc dans un silence tout aussi réprobateur, mais que pouvait elle faire d'autre ? Julian était un grand garçon, et elle n'était de toute façon pas sa mère. Elle se tourna vers le lavabo et se lava les mains.
Est ce que tu as mal autre part ? demanda-t-elle, toujours de dos.
A choisir, elle préférait le soigner plutôt que parler plus longtemps de cette bagarre. Lucy n'aimait pas se dire que Julian était violent. C'était une part de la personnalité du garçon qu'elle ne connaissait pas. C'est alors qu'elle réalisa que son petit ami était parfois imprévisible: il disparaissait sans dire au revoir, revenait sans donner de nouvelles et avait tendance à se battre. Ce n'était décidément pas le Julian qu'elle connaissait, ni celui dont elle était tombée amoureuse. |
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| Sujet: Re: Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy Dim 3 Nov - 21:28 | |
| Nietzsche a dit : ❝ Si vous regardez longtemps au fond des abysses, les abysses voient au fond de vous. ❞ Dans la salle de bain des King, les souffles chauds des amants maudits s'entre-mêlent. Leur bouche close restent silencieuses, mais leur âme brûlante s'agitent et se la jouent messagères. Il a l'impression qu'elle le punit par son mutisme. Qu'elle le confronte à toutes les mauvaises décisions qu'il a pu prendre jusqu'à présent. Et lui, il reçoit cette volonté de plein fouet, et accuse ses échecs en silence. Elle le panse, elle le soigne et apaise ses maux. Elle lui insuffle une quiétude délicieuse et il la remercie ironiquement en lui offrant cyclones et tempêtes. Son imprévisibilité, comme celle des vagues salées, la meurtrit et la blesse. D'une seconde à l'autre, sa houle peut s'enrager et devenir incontrôlable, ou bien tomber à plat. Elle, qui l'aime et le chérit, est obligée de supporter ses changements d'humeur et ses coefficients extrêmes sans comprendre. Il a du respect pour elle, d'être capable d'autant pour lui.
-Non, nulle part d'autre.
Sa voix se casse dans les vapeurs de désinfectant. Il n'ose lui parler du fardeau trop lourd qu'il porte. Il ne veut pas s'attarder non plus sur les différends qui les ont opposés durant l'été. Il préfère profiter du silence, aussi réprobateur soit-il. Ecouter respirer sa promise, ressentir sa présence bienfaitrice. D'un geste doux et lent, il approcha sa paume encore rouge de son sang de la joue diaphane de la jeune fille. Il la caresse du dos de la main, pour ne pas la salir. Une envie de coller ses lèvres sur les siennes s'empare de lui mais il s'efforce de ne pas céder à sa pulsion. Son amour, il souhaite davantage le transmettre dans ses mots.
-Lucy, je... je suis tellement désolé. Je te cause tellement de soucis.
Changer intégralement est difficile. Mais il sait aussi qu'il faudra faire maints efforts pour garder sa belle près de lui. Et étrangement, depuis quelques mois, depuis que Scarlett lui a assuré qu'elle trouverait une solution à ses malheurs, il se sent plus apte à devenir meilleur. A prendre les dispositions pour ne plus être un fardeau. Il songe même à quitter le domicile dans lequel a vécu sa mère, à prendre un appartement, à vivre par lui-même. Il veut trouver un travail. Il veut inviter Lucy à partager sa vie. Mais pour cela, elle doit lui pardonner sa nature, son essence même. Saura-t-elle prendre un si gros risque ? Lui ne pouvait encore l'affirmer.
Dernière édition par Julian King le Sam 9 Nov - 18:53, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy Jeu 7 Nov - 0:41 | |
| Rester silencieuse lui fut pénible. Après des mois de silence radio, Lucy avait envie d'entendre sa voix, de lui répondre et ne plus jamais avoir à souffrir de ce mutisme. Elle se sècha les mains et se tourna à nouveau vers son amant, qui lui affirmait qu'il n'avait mal nulle part ailleurs. Il s'était levé et se tenait devant elle. Malgré ses dires, il semblait souffrir, tant mentalement que physiquement. D'un geste lent, il vint caresser sa joue du dos de la main. Automatiquement, la peau de la jeune fille rosit et un timide sourire naquit sur ses lèvres. Elle devait prendre sur elle pour ne pas parler. Mais c'est lui qui parla le premier. Il s'excusa, encore. Depuis leurs retrouvailles, le mot désolé était certainement celui qui avait été le plus prononcé. La brune sentit sa lèvre inférieure trembler, elle était soudain prise d'une envie de pleurer. La raison, elle ne le connaissait pas vraiment. Peut être était ce de réaliser qu'il lui avait manqué, peut être ce était le soulagement de savoir qu'il ne l'avait pas oubliée, peut être était ce l'inquiétude de le voir ainsi. Peu importe, elle vint coller sa joue au creux de son épaule et l'enserrer de ses bras. Une larme perla au coin de son oeil droit mais elle se refusait à pleurer sans raison. Elle ne voulait surtout pas l'inquiéter. Après quelques minutes, elle finit par ouvrir la bouche.
Est ce que tu veux que je te laisse ?
Il venait de lui venir en tête qu'elle s'était pointée sans son autorisation et que peut être, il voulait maintenant être seule. |
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| Sujet: Re: Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy Sam 9 Nov - 18:53 | |
| Nietzsche a dit : ❝ Si vous regardez longtemps au fond des abysses, les abysses voient au fond de vous. ❞ Il sent la joue glacée de la jeune fille frémir sous ses doigts. Il regarde ce visage diaphane, ces cils bruns qui battent l'air et la poussière comme les ailes fragiles d'un papillon, ces lèvres roses qui tremblent et appellent à l'amour. Il l'aime à en mourir, à pactiser avec le diable. Son cœur brûle de passion pour cette fille de givre. Il espère pouvoir la garder près de lui encore des décennies. Elle glisse jusqu'à son épaule, sur laquelle elle dépose sa douce figure. Il sent ses bras maigres qui l'enserre amoureusement. Il a l'impression qu'elle veille sur lui comme une fée, une bonne étoile, une amante qu'il peut prier le soir. Il aimerait faire autant pour elle. Mais comment protéger quelqu'un lorsqu'on ne sait individuellement se protéger ? Cette intimité provoque un lui un long frisson de bien-être. Il glisse un bras dans le dos de la jeune fille et sens à travers ses côtes son cœur qui bat. De longues minutes passent dans le silence. Il profite du calme pour écouter leurs respirations qui luttent l'une contre l'autre, qui se disperse et s'anéantissent. Il compte les battements sous ses doigts. Il mémorise ce corps qui lui a tant manqué et qu'il ne veut plus jamais quitter, au plus profond de lui. Quand elle lui demande s'il a besoin d'être seul, il la contredit doucement.
-Jamais. Reste avec moi.
Sa voix suave a cessé de trembler. A être si proche d'elle, il reprend peu à peu confiance. Elle est sa kryptonite. Elle le nourrit d'énergie et d'assurance, de confiance et de force. A ses côtés, à boire ses mots et son air, il devient Superman. Il lève la tête pour l'observer et imprimer un peu plus ses traits fins et son regard dans sa mémoire. Puis, il se redresse, se met debout. Il ose jeter un œil dans le miroir. Sa pommette tuméfiée lui déplaît. Il fait la moue mais finalement se désintéresse. Il se tourne vers Lucy, et tend sa main pour qu'elle y glisse la sienne.
-Sortons de là, les vapeurs de désinfectant me donnent la nausée.
L'antiseptique n'est certainement pas le seul responsable. Sa tête malmenée lui joue encore quelques tours. Il espère ne pas avoir de commotion. Andrew a frappé fort, sans retenue. Il emmène Lucy jusqu'à sa chambre. Il n'y a pas de désordre. Les fenêtres ouvertes laissent entrer les mélodies des oiseaux. La bagarre est loin, dans le temps et dans l'espace.
Dernière édition par Julian King le Ven 22 Nov - 12:03, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy Jeu 21 Nov - 6:07 | |
| Jamais. Reste avec moi. Ses paroles sonnaient plus comme un ordre que comme une demande. Julian ne voulait pas la laisser partir et Lucy avait tout autant envie de rester auprès de lui. Elle avait attendu cela tout un été. La décision fut prise de quitter la salle de bain et les deux amants montèrent à l'étage, dans la chambre de Julian. Si la brune était bien contente de quitter cette pièce qui lui donnait mal à la tête, elle n'était pas plus à l'aise dans la chambre du garçon, sanctuaire où elle avait rarement mis les pieds auparavant. L'ordre y régnait, en désaccord total avec l'état psychologique de celui qui y habitait, malheureusement. La Roberts posa religieusement ses fesses sur le bord du lit et croisa les mains sur ses genoux. Elle ne savait quelle posture adopter, quels mots prononcer. Elle était venue jusqu'à lui et lui avait tout pardonné. C'était désormais à lui de venir vers elle. Elle tourna la tête vers la fenêtre grande ouverte et contempla la vue qui s'offrait à elle. La rue s'étalait devant elle: les maisons, parfaitement alignées, les jardins, parfaitement entretenus. Tout un ramassis de faux semblants. Où qu'elle regarde, tout lui semblait être mensonge. Cette chambre trop bien rangée, cette rue trop impeccable. Dans tout ça, seule son amour pour Julian était sincère. Et encore, il lui semblait que beaucoup de choses lui échappaient et que la confiance qu'elle avait en lui l'avait peut être rendue aveugle. Elle avait besoin qu'il la rassure, encore et toujours. Elle avait besoin de savoir mais quelque chose lui disait que les réponses qu'elle cherchait ne viendraient pas si facilement. |
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| Sujet: Re: Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy Ven 22 Nov - 12:06 | |
| Nietzsche a dit : ❝ Si vous regardez longtemps au fond des abysses, les abysses voient au fond de vous. ❞
Fiodor Dostoïevski a dit : « Vivre sans espoir, c’est cesser de vivre ». Elle est silencieuse, il s'inquiète de ne pas entendre sa voix. Elle a peut-être quelque chose à lui avouer, ou à lui reprocher. Il n'en sait rien, préfère spéculer. Tandis qu'ils pénètrent dans sa chambre, il s'interroge sur ce qui va pouvoir se passer. Il ne veut rien de charnel, il a trop mal partout et ce serait purement et simplement un acte de désespoir. Le genre même de choses que l'on fait pour se prouver que ce n'est pas un rêve, ou pour s'assurer qu'il y a une dernière fois à tout. Et il ne considère pas que voir Lucy, la toucher, l'embrasser, doit avoir une fin datée à ce jour. Il la laisse s'asseoir sur son lit sans rien dire, l'observe se mettre à l'aise. Tout est trop calme, trop bien rangé. Il sait que ça cache les ruines de cendres et de fumées qui s'étendent à perte de vue dans sa tête. Mais en marchant dans ce paysage de désolation, où le soleil meurt derrière ses nuages de poussière, on soulève une pierre qui s'effrite. On souffle sur le sable qui brûle les yeux et sature l'air. Et elle nous apparaît là comme une inconnue. La tige verte d'une fleur qui survit. La feuille aux mille nervures d'espoir. L'unique couleur dans ce monde sujet à l'apocalypse. D'un pas tranquille, il se poste devant sa fenêtre. Les rayons du soleil viennent lécher sa joue meurtrie. Il inspire patiemment. Il a quelque chose à annoncer à Lucy. Il ne sait pas trop comment s'y prendre, mais après ces tendres et éreintantes retrouvailles, il sent qu'il faut qu'il partage ses pensées profondes.
-Un grand homme russe a dit « Vivre sans espoir, c’est cesser de vivre ». Je crois que jusqu'à présent, j'ai toujours essayé de me relever sans jamais y croire vraiment. C'était plus pour faire plaisir à ceux qui continuaient de m'aimer. Je n'avais aucune vocation et aucun futur, aucun intérêt. Du moins, c'était comme ça que je voyais les choses. Mais tu es arrivée et depuis, je sens au plus profond de moi le besoin de faire des efforts.
Il se tourne vers elle, non certain de la réaction de sa mie. Il sourit simplement, mais ses lèvres tremblantes trahissent l'envie irrépressible de lui dire. Lui dire qu'enfin la foi regagne toutes ses cellules. Qu'enfin il fait la distinction entre vie et survie. Qu'enfin les choses s'éclaircissent au loin.
-Je sais que beaucoup de choses ne changeront pas immédiatement. Il s'agenouille face à elle et prend ses mains liées dans les siennes. Seulement, j'ai espoir que les efforts paieront et qu'un jour, je puisse sourire sans penser à toutes les choses horribles que j'ai fait et qui me sont arrivées. Et j'aimerai que ce jour là, ce soit toi que je serrerai dans mes bras.
Discours mielleux et mots doux, délicieux programme pour les retrouvailles des amoureux maudits et transis. Il se sent gêné d'être si tendre, mais il n'a pas besoin de plus réfléchir : ses phrases sont sincères. Il ne va pas s'en plaindre.
Dernière édition par Julian King le Mer 4 Déc - 23:45, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy Ven 29 Nov - 3:56 | |
| La paix était revenue. C'était une douce consolation après des semaines d'angoisse. Julian, face à la fenêtre, lui cachait la lumière du jour qui l'éblouissait quelques instants auparavant. Il se mit à parler, d'une voix calme, sincère. Il avait ce ton des grands discours, qui aurait pu l'inquiéter dans un tout autre contexte. Mais le garçon n'était pas mal à l'aise, ni hésitant. Il n'avait pas de mauvaise nouvelle à lui annoncer cette fois, elle en était sûre. Il lui parla d'un sombre passé et des efforts qu'il était prêt à faire désormais. Pour elle. Un sourire naquit sur son visage tandis qu'il se retournait et s'agenouillait face à elle. Lucy baissa les yeux sur leurs doigts entrelacés puis les releva sur le visage abîmé de celui qu'elle aimait tant. Il reprit la parole, appuyant ce qu'il avait dit un peu plus tôt, lui promettant à nouveau un avenir à ses côtés. Elle le regarda quelques précieuses secondes, souhaitant à tout prix graver ce moment dans sa mémoire. Puis, elle s'approcha et vint déposer un baiser sur son front, avant d'y coller le sien pour le regarder dans les yeux. Ses doutes évanouis, elle était redevenue l'amoureuse niaise et naïve qu'elle était un peu plus tôt.
Oui je le veux, murmura-t-elle avec un sourire amusé.
L'idée du mariage était encore bien loin, mais c'était ce à quoi leur position et ses doux mots l'avait faite penser. C'est à cet instant qu'elle se fit la promesse de ne jamais le laisser tomber, de toujours se tenir à ses côtés pour l'aider à vaincre ses démons. Un jour, peut-être, saurait elle exactement ce qui le hantait. |
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| Sujet: Re: Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy Jeu 5 Déc - 0:19 | |
| Nietzsche a dit : ❝ Si vous regardez longtemps au fond des abysses, les abysses voient au fond de vous. ❞ Oui, il est gêné. Il a l'impression de déclamer une tirade romantique au profit d'un show télévisé stupide. Pourtant, il croit chacun de ses mots et espère que tout se réalise comme il l'énonce. Lucy n'est pas qu'une petite-amie pour lui. Il ne ressent rien comme les autres, n'aime pas de la même manière que les jeunes de son âge. Ce n'est même pas comparable, en réalité. C'est comme si on cherchait à déterminer qui du vidéoprojecteur ou du polaroid est le plus performant. Lui, a à la cheville de lourds boulets qu'il traîne chaque seconde. Des chaînes si handicapantes qu'il pense à amputer sa malléole d'un coup bien précis de machette. Seulement, ces idées noires se sont effacées avec l'apparition divine de Lucy. Il n'a réussi à y croire, premièrement. Lui qui patauge dans la gadoue visqueuse et noire de la culpabilité depuis des années se voit soudain offrir la possibilité de retrouver la lumière et la douce lueur du soleil. Un rêve, ni plus ni moins. Et pourtant, loin de Lucy l'envie de se la jouer illusionniste. Des mois plus tard, il est toujours avec elle, se blottit encore dans ses bras. Parfois, les songes le rattrapent. Parfois, la matière gluante dans laquelle il a passé des années enlisé aussi. Mais chaque fois, sans hésiter, Lucy lui tend la main et fait fuir la noirceur qui l'abrite. Alors maintenant que cette obscure part de sa vie appartient aux souvenirs, il accepte de garder la tête hors de l'eau. Et surtout : il désire profondément partager sa vie avec elle. Alors, lorsqu'elle lui répond solennellement qu'elle approuve ses souhaits, il se surprend à sourire et rougir. On dirait une demande en mariage, et bien que cette idée ne lui ai pas encore traversé l'esprit, elle vient d'apparaître. C'est une pensée effrayante, d'ailleurs. Une bague au doigt, une promesse, une cérémonie. Sans savoir pourquoi, il pense à la dernière réunion de famille qu'il a eu à vivre : l'enterrement de sa mère. Il sent sa mâchoire se serrer sous la colère et le chagrin provoqué par cette triste situation. Puis, il repense à la tendresse de ce baiser que Lucy vient de déposer sur son front. De la chaleur de sa présence bienfaitrice, de son aura généreuse. La tristesse s'anéantit. Il appuie un peu plus leur contact et se concentre sur leurs doigts entrelacés.
-Lucy, je t'aime.
Il laisse son visage glisser un peu pour frôler ses lèvres. Il ne l'embrasse pas, s'arrête juste avant, comme s'il allait faire une bêtise. Il sent ses expirations s'échouer sur sa bouche, s'embraser dans un soupir. Il n'ose pas franchir ce dernier centimètre. Et pourtant, son cœur le supplie d'agir. |
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| Sujet: Re: Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy Jeu 5 Déc - 1:52 | |
| Les soucis de Lucy étaient bien loin de la préoccuper désormais. Avoir retrouvé Julian, tant physiquement qu'émotionnellement la comblait de joie. Sentir ses mains dans les siennes, sa peau contre sa peau, son souffle chaud contre ses lèvres, voilà ce qui la rendait heureuse. Oubliés les longs mois de silence et d'attente, oublié la tempête, oubliée la dispute avec Andrew. Il n'y avait plus qu'eux, leurs mots doux et leurs caresses. L'étreindre était sa seule préoccupation. Les paupières closes, elle entendit Julian prononcer les trois mots que toute fille amoureuse rêve d'entendre. Ils lui firent autant de bien que la première fois, si ce n'est plus. Elle n'avait plus à s'en faire maintenant, tant que lui l'aimait. Les Wainwright, les études, ses parents, tout cela avait été relégué au second rang. Seuls comptaient les trois mots qu'il venait de prononcer et les quelques milimètres qui séparaient ses lèvres des siennes.
Moi aussi, murmura-t-elle dans un souffle presque inaudible.
N'y tenant plus, elle franchit la frontière invisible dressée entre leurs deux bouches. Ce contact lui fit l'effet d'une décharge électrique. Des centaines de milliers de frissons lui parcoururent l'échine, les bras, les jambes, jusque dans ses doigts et orteils. C'était électrisant. Son esprit était tout entier concentré sur leur baiser, sur ses lèvres, chaudes, humides, familières et pourtant tellement excitantes. Quelques minutes après cet échange d'un réconfort absolu, Lucy baissa la tête et se mit à rire, d'un rire léger et enfantin, de ceux qui nous prennent en classe au beau milieu de l'explication du professeur.
Je... Je viens de me souvenir de la tête de Margareth au moment où je me suis levée de table et enfuie en courant à l'extérieur, finit elle par s'expliquer, toujours en riant. Ils doivent tous se demander où je suis passée, conclut-elle avec un sourire amusé, tout en caressant la joue du garçon avec son index.
Dernière édition par Lucy Roberts le Lun 9 Déc - 18:37, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy Dim 8 Déc - 1:53 | |
| Nietzsche a dit : ❝ Si vous regardez longtemps au fond des abysses, les abysses voient au fond de vous. ❞ Il entend qu'elle répond à ses sentiments sans hésiter, et il sent son cœur battre plus fort dans sa poitrine. L'amour est là, à portée de main, dans les mots et dans l'air. Et alors que leurs lèvres se frôlent presque, alors qu'elle s'évitent timidement, il réfléchit à ce qu'il est devenu depuis sa rencontre avec elle. Avant, il gardait un regard froid et noir sur le monde, comme si cet univers lui était étranger. Mais ça, c'était avant. Car depuis sa rencontre avec la brune, ou plutôt, cette entrevue imprévue dans le supermarché local, le monde a peu à peu repris de ses couleurs naturelles. De temps en temps, le gris est revenu, voile neigeux et glacial qui gelait ses avancées psychologiques et personnelles. Mais après presque un an d'évolution, il peut avouer voir en totale polychromie sans aucune difficulté ni douleur. L'amour qui les lie tous deux est d'un rose pâle et scintillant, illuminé par la lumière qu'apporte la jeune fille. Son passé reste d'un bleu morne et fade, interdit en décoration d'intérieur. Le souvenir du premier rendez-vous qu'il a eu avec Lucy – du moins, celui auquel il est allé – a une teinte orangée comme celle de l'horizon au coucher de soleil et une chaleur incomparable. La dispute avec Andrew, qui ne date d'à peine quelques heures, prend déjà une couleur rouge vif aux reflets noirs. Mais le baiser qu'ils échangent explose de mille couleurs, un véritable arc-en-ciel qui efface tous les autres souvenirs et toutes les autres pensées. C'est un sentiment indescriptible qui attise son envie et son amour et qui brûle brûle et brûle encore. Alors, lorsque leurs bouches se séparent pour qu'ils reprennent leur souffle, ils baissent la tête et rient un peu. Lucy lui explique alors qu'elle a quitté la famille Wainwright dans un dîner où tous étaient réunis. Elle lui caresse la joue alors qu'il réalise tout ce qu'elle sacrifie et sacrifiera à rester avec lui.
-Peut-être que tu devrais les retrouver alors... Je n'en ai absolument pas envie mais mieux vaut qu'ils ne s'inquiètent pas longtemps... répondit-il en posant sa main sur l'index délicat de la jeune fille et capturant le reste sa jumelle.
Il sait comme l'ambivalence le ronge. Il la veut pour lui et rien que pour lui pour le restant de ses jours. Mais il comprend aussi comme elle peut avoir besoin de liberté, d'épanouissement, et comme il ne peut pas le lui offrir. Alors il espère qu'un jour, il saura la rendre totalement heureuse. Sinon, l'arc-en-ciel s'estompera doucement, avant de retrouver la noirceur des mauvaises nuits...
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| Sujet: Re: Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy Mar 10 Déc - 3:01 | |
| Julian ne semblait pas plus qu'elle vouloir qu'elle s'en aille. Les Wainwright pouvaient bien s'inquiéter, ça lui était égal. Margareth et Marcus n'étaient pas au courant de sa relation avec le King, peut être se demandaient-ils à l'heure qu'il est les raisons de son départ précipité ? Elle comptait sur Ginerva pour les distraire. Et puis, s'ils voulaient son retour, ils n'avaient qu'à l'appeler après tout. La technologie était bien faite pour ça, non ? Lucy esquissa un sourire et vint enfouir son nez dans la nuque du garçon. Elle inspira à pleins poumons son odeur à la fois douce et virile puis y déposa un baiser, du bout des lèvres.
Je vais rester encore un peu, décida-t-elle tout en se redressant. D'abord je veux que tu me racontes comment s'est passé ton stage. Est ce que ça te plait ? A 100% ? demanda-t-elle tout en tapotant la place à côté d'elle, pour qu'il la rejoigne sur le lit.
Lucy était à la fois intriguée et impressionnée par ces personnes qui savaient exactement ce qu'ils allaient faire de leur vie. Elle, ça lui faisait peur de faire un choix qu'elle allait devoir assumer pour les quarante prochaines années. Elle se voyait bien professeure... Elle aimait la littérature, elle aimait les jeunes, elle aimait enseigner... Alors ça lui semblait être un bon compromis. Mais elle avait peur, vraiment peur. Peur d'être une mauvaise professeure, peur de ne pas savoir gérer une classe, peur de s'ennuyer au bout de cinq ans. Choisir sa voie, ce n'était pas à prendre à la légère. Alors oui, elle admirait ceux qui, à son âge, voyaient leur carrière toute tracée. Elle les admirait avec une pointe de jalousie, peut être. |
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| Sujet: Re: Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy Ven 20 Déc - 1:20 | |
| Nietzsche a dit : ❝ Si vous regardez longtemps au fond des abysses, les abysses voient au fond de vous. ❞ Il attendait de voir si Lucy allait ou non rejoindre sa famille d'accueil. Il n'en mourrait guère d'envie mais sa raison lui soufflait comme c'était une chose normale : la jeune fille vivait avec des gens bien, qui n'avaient fait de tort à personne, payaient leurs impôts et profitaient de la vie. Même si elle n'avait avec ces individus pas tout à fait la même relation qu'avec lui, ils lui permettaient de s'épanouir. Elle n'avait pas à se préoccuper de leur mal-être permanent et des secrets qui les étouffaient chaque jour un peu plus. Alors qu'avec lui, les doutes coexistaient dans une sombre désharmonie. Il ne pouvait lui offrir l'équilibre qu'elle méritait. Il agissait comme un énorme caillot dans l'artère qui irriguait son bonheur. Et plus que tout il voulait trouver l'antidote pour se détruire et réguler l'afflux d'endorphine. Seulement, une telle chose répondait au doux nom de suicide, et pour dire vrai, ce n'était pas tellement dans ses projets. Néanmoins, comme Lucy refusa l'idée de retourner à son repas avec les Wainwright, il s'autorisa un sourire. Elle était venue glisser son nez tout contre son cou et il frissonna à son contact. Il glissa l'une de ses mains meurtries dans les cheveux bruns de la jeune fille. Soyeux, doux, ils sentaient bons ; cette sensation le requinqua en silence. Elle l'interrogea sur le stage qui les avait éloigné pendant deux mois. Ce même stage qu'il avait choisi à Richmond pour laisser du repos à ses proches, et les protéger tacitement. Partir et souffrir pour mieux les nourrir. Il aurait pu chercher à passer l'été à Philadelphie, ou New-York, ce qui aurait été moins loin. Mais non, il s'en était allé à Richmond. Mais oui, son stage avait été fantastique.
-Les psychiatres m'ont traité comme un psychologie diplômé, c'était assez valorisant. J'ai pu voir des pathologies assez improbable. Très enrichissant.
Il récitait ses impressions comme s'il les avait apprises par cœur. Il aurait pu rédiger un rapport de stage long comme la code pénal, mais ce n'était pas nécessaire. Deux phrases suffisaient à faire comprendre à Lucy que sa saison lui avait grandement apporté. Mais comme il ne voulait pas s'attarder sur la question, il changea de sujet.
-Et toi, tu... ça a été, le quatre juillet ? Il ne t'est rien arrivé de grave ?
Il espérait qu'elle réponde par la négative, sans quoi il s'en voudrait mille fois plus de l'avoir quittée si brusquement. L'ouragan avait fait bien des ravages, et n'avait pas oublié la mince quiétude de Julian. |
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| Sujet: Re: Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy Mar 14 Jan - 23:34 | |
| Sans hésiter, Lucy avait pris la décision de rester auprès de Julian cet après midi là. Les Wainwright n'avaient vraisemblablement pas besoin d'elle, alors elle préférait de loin prolonger ses retrouvailles avec le King. Elle lui demanda comment s'était passé son stage à Richmond, puisqu'elle n'avait eu quasiment aucune nouvelle durant son absence. Il semblait réjoui de cette expérience "enrichissante" selon ses mots. Lucy approuva avec un sourire. Elle ne doutait pas qu'il s'était débrouillé à merveille. Elle le voyait parfaitement dans cet univers là, et surtout, épanoui. Elle était très fière de lui à cet instant précis. Mais Julian n'avait pas l'air de vouloir s'étaler sur le sujet. Par pudeur, pensa-t-elle. Il lui demanda ce qui lui était arrivé le 4 juillet, une pointe d'inquiétude dans la voix. Instantanément, la brune se renfrogna. Elle n'aimait pas parler de ce tragique accident. Non seulement on n'avait parlé que de cela pendant des semaines et des semaines, mais en plus il ne s'agissait de joyeux souvenirs pour personne. Et avant tout, cela lui rappelait son absence à lui.
Non, ça n'a pas été, dit-elle sèchement et en reprenant ses mots. J'étais morte d'inquiétude, j'ai vraiment cru qu'il t'était arrivé quelque chose... Personne n'avait de tes nouvelles. Elle déglutit, ressentant encore la panique de ce jour là dans sa poitrine. Mais on a trouvé rapidement un abris chez les Evans. Je n'avais pas le temps de penser puisque je devais m'occuper de Ginny qui était blessée et de Satine qui était saoûle.
Elle préféra ne pas parler de Lou et de la perte de son bébé, chose qui blesserait évidemment Julian et sujet qu'elle n'aimait guère aborder. Elle gardait les yeux rivés au sol, incapable de soutenir son regard. Elle savait au fond d'elle qu'elle ne lui avait pas pardonné son départ hâtif, parce qu'elle n'en comprenait toujours pas les raisons. Mais en même temps, elle était soulagée qu'il n'ait pas assisté à ce triste spectacle, et surtout qu'il ait échappé au danger.
Dernière édition par Lucy Roberts le Lun 27 Jan - 5:46, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy Ven 17 Jan - 15:39 | |
| Nietzsche a dit : ❝ Si vous regardez longtemps au fond des abysses, les abysses voient au fond de vous. ❞ Il n'aimait pas repenser à juillet. Il n'aimait pas repenser à son départ précipité. Il n'aimait pas repenser à l'instant où il apprit pour l'ouragan. C'était le soir même, lorsque le calme à Magnolia était revenu. Lorsque la tempête s'était tue. Il avait eu un appel, de son père, qui était rentré chez lui, avait découvert le visage sinistré de leur tendre quartier. Il lui avait décrit les maisons étêtées, les arbres déracinés, les voitures qui avaient quitté la route. Mais aussi le wah-wah de la panique, les sirènes en concert des ambulances et des pompiers, les cris de douleur et d'hystérie, les larmes et le sang. Daren lui avait listé ceux qui avaient été conduits à l'hôpital. Et comme un gosse hyperactif, mu par l'inquiétude, Julian avait crié dans le combiné, il avait demandé qui, si Lucy, si Lou allaient bien. Et son père lui avait répondu : Lucy va bien, Lou je ne sais pas. Si bien qu'il s'en était senti plutôt soulagé. Mais c'était sans savoir que sa meilleure amie vivait le pire des deuils. Et que sa petite-amie s'était fait un sang d'encre à son sujet. C'était un comble, sachant qu'il s'était tenu loin du danger et qu'elle était dans l’œil du cyclone. Alors oui, il espérait qu'elle n'ait rien eu de grave, qu'elle ait pardonné son absence. Seulement, en dépit des blessures physiques, qui l'avait épargnée, Lucy avait connu des dommages mentaux, comme une déchirure dans l'âme, et elle ne se fit pas prier pour le rappeler à Julian. Il sentit son cœur se serrer, tant les souvenirs de Lucy trahissaient sa voix. Il avait l'impression de voir son inquiétude, des mois plus tard, concentrée dans ses mots qui tombaient comme des couperets. Il baissa les yeux, dépité, un peu honteux. Il se demandait presque pourquoi il avait lancé ce sujet-là, qu'il savait pourtant délicat pour lui et qu'il supposait pour Lucy. Stupide ! Lucy lui expliqua par la suite qu'elle avait dû s'occuper des Wainwright, blessée et saoule, ce qui lui avait donné du fil à retordre. Lui, n'osa répondre, sachant éperdument qu'il ne trouverait pas la meilleure chose à dire.
-Excuse-moi, soupira-t-il.
Il prit ses mains entre les siennes avec une légère hésitation. Que se préparait-il à faire ? A promettre ? Tss, il ferait bien mieux de se taire. Mais il ne comptait pas laisser le silence répondre à sa place.
-Je vous jure, Lucy Roberts, de ne plus jamais disparaître de la sorte, de vous chérir et de vous aimer plus que je n'ai jamais su le faire.
Il jetait des regards furtifs vers la jeune fille, craignant un peu qu'elle se braque. De tels vœux n'étaient que trop formels pour de simples excuses. |
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| Sujet: Re: Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy Lun 24 Fév - 0:34 | |
| Reparler de juillet était douloureux pour tous les deux. Lucy se demandait pourquoi ils abordaient ce sujet là, alors qu'ils venaient à peine de se retrouver. Dans un monde meilleur, ils feraient la fête, danseraient sur le lit, boiraient du champagne tout en chantant la macaréna... Malheureusement, le monde n'était pas si beau et il fallait aborder les sujets qui fâchent pour régler certaines choses. Julian lui prit la main et réitéra ses excuses. Elle avait envie d'y croire, elle avait envie de juger celles-ci suffisantes. Mais qu'aurait il pu faire d'autre ? Remonter le temps ? Affronter la tempête à ses côtés ? Manquer de se faire tuer ? Non. Lucy préférait s'être fait un sang d'encre plutôt que l'imaginer un seul instant sous un tas de décombres. Mais Julian ne s'arrêta pas là. Il fit une promesse à Lucy. Celle de ne plus disparaître, de la chérir, et de l'aimer. Un sourire illumina le visage de la brune qui tourna son visage vers lui. Timidement, elle s'approcha et déposa un baiser sur ses lèvres. Au fond, elle le croyait.
La fin de l'après midi s'écoula lentement. Ils profitèrent de ces quelques heures pour faire l'amour rattraper le temps perdu. Ils se racontèrent chacun leur été et leurs projets futurs qui, sans aucun doute, seraient liés d'une façon ou d'une autre. |
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| Sujet: Re: Ca fait mal, crois-moi, une lame, enfoncée loin dans mon âme... / Lucy | |
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