Plus que dix minutes avant de pouvoir sortir manger avec mes sœurs que je devais retrouver devant les portes de l'église. Je comptais les secondes en écoutant le prof nous parler du négationnisme de Descartes et de la seule chose qu'il n’a même pas chercher à nier: le langage... Ce cours aurait put être passionnant si l'enseignant n'aurais pas été un vieil ivrogne qui passe ces vendredis soir dans des club de strip-tease ou des hôtel miteux avec des prostituer qui auraient préféré un homme plus jeune. Je me fais sûrement des idée sur son mode de vie si ce n'est pour l'alcool.
Je prend mon parapluie et quitte les bancs du savoir pour une petite après-midi de folies avec mes modèles de vertus. Le temps est un vire au grille mais je ne pense pas vraiment que le déluge s’abattra sur nous aujourd'hui mais il vaux mieux prévenir que guérir. Je fais le trajet qui sépare de l'église à pied. C'est une petite trotte mais plus facile quand le temps ce couvre légèrement comme aujourd'hui... Malheureusement le temps ne fait pas que se couvrir légèrement. Le ciel s’assombrit de plus en plus et la pluie commence à tomber tout doucement et s’intensifie rapidement. Je continue mon chemin quand je dépasse une petite blonde qui se protège comme elle peut... Je ne la connais pas mais par principe je m’arrête et lui souris avec bon cœur. «Salut tu veux peut-être t'abriter un moment?» Quelle question idiote, qui ne voudrais pas qu'une âme charitable partage son parapluie?! «Je suis Kayla...» Je e le lui dis pas pour obtenir une quelconque reconnaissance mais pour ouvrir une discutions puisque mon temps de trajet s'allonge avec cette pluie torrentielle.

Ca y est ! Tout est dans la boîte ! Le tournage est fini, le film est route. Il ne manque plus que sa promotion à faire, chose dont se chargeront aisément les acteurs. Et pourtant, Amber semble mélancolique. Les fins, ça a quelque chose de troublant, pense-t-elle. Surtout pour une oeuvre d'art. Quelque part en elle flottait ce sentiment d'inaccompli, d'inachevé dans ce qu'elle allait livrer au public. Un peu comme un nourrisson que l'on détache trop tôt de sa mère.

C’est alors que, comme une bénédiction venue du ciel, la pluie s’abat sur l’assistante-réalisatrice qui n’a rien pour se protéger.

« Oh non, mon book ! » s’écrie-t-elle alors qu’elle tient dans ses bras, l’album trop gros pour son sac.

Mais la providence ne fait jamais les choses à moitié.
La pluie l’épargne tout d’un coup et lorsqu’elle relève la tête, elle aperçoit l’auteur de ce geste salvateur.

-Tu me sauves la vie, Kayla !

Toutes deux se mettent à marcher. Leurs pas suivent un même chemin. Le cœur de la réalisatrice se réchauffe. C’est de ce genre de comportement dont elle aimerait s’inspirer pour ses films. Malheureusement, elle n’est encore que réalisatrice, non scénariste.

-Amber. C’est une chance que tu sois passé. Tu vas vers l’Eglise ?

Elle dévisage un moment la jeune femme. Blonde, comme elle, menue et un visage angélique. Ses yeux sont d'un bleu étrangement étincelant pour un jour comme celui-ci.

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