Scarlett mima une petite mine de dégoût pour le provoquer quand Nathanaël s’aplatit exagérément les cheveux plein de peinture en arrière. Ça ne lui allait pas du tout certes, mais la scène était surtout comique. Elle retint d’éclater de rire devant sa nouvelle tête et se contenta de se déshabiller, tandis qu’il exposait un mensonge bien fortuit à pondre à ses parents pour expliquer la pagaille monumentale qu’ils avaient créée. Nathan le prendrait sûrement à la rigolade de voir que son fils agissait encore comme un adolescent. Ce n’était pas parce qu’ils avaient quitté cette période qu’ils ne pouvaient soudainement plus s’amuser. Les occasions étaient bien trop rares pour le faire, alors pourquoi ne pas en profiter ? Katlina serait la moins commode des deux mais Scarlett ne doutait pas que Nate saurait s’en sortir sans trop de mal. Au fur et à mesure qu’il se déshabillait à son tour, elle découvrit l’étendue des dégâts sur son corps. Le dos et les bras presque entièrement recouverts de peinture, il ne sortirait pas de la douche avant un moment. La jeune femme esquissa un nouveau sourire. Elle ne l’avait franchement pas raté pour se venger de la tournure qu’avait prise leur bataille de nourriture plus tôt dans la journée : mélange d’œufs, de spaghetti, de ketchup et autres substances bien salissantes. Scarlett se demandait tout de même ce qu’ils pourraient encore bien trouver de pire après la peinture, car le cran avait bien monté cette après-midi. Ce ne serait de toute façon par pour aujourd’hui, du moins pour elle, épuisée par cette journée folle. Ils ne s’arrêtaient jamais ou très peu. Pour en rajouter une couche, la jeune Spencer lui lança ses vêtements pour le provoquer encore. Nathanaël lui promit une nouvelle fois de se venger. « Mais j’y compte bien. » Répondit-elle. Scarlett devrait bien attendre qu’il réagisse un jour, ce n’était plus son tour de lancer les hostilités. Le connaissant, il trouverait sans aucun problème de quoi riposter. Profitant de la situation, Nate trouva alors une utilité à toute cette peinture sur son corps et demanda à la jeune femme de l’aider à lui enlever tout en lui rendant la pareille ensuite. Contrairement au nettoyage en profondeur qui les attendait plus tard dans la maison, cette perspective n’était pas pour lui déplaire. Scarlett ne répondit cependant pas sur le moment et le laissa d’abord entrer dans la douche seul. La jeune femme termina de se déshabiller et le rejoignit finalement à l’intérieur en faisant coulisser la porte de la douche derrière elle. Chargée de bleu coulant le long de leurs corps, l’eau n’avait plus rien de transparent. Scarlett attrapa alors le gel douche et en mis dans ses mains. Elle les frotta pour faire mousser le produit et les posa ensuite sur le dos de Nathanaël. Elle s’occupa de savonner/rincer les endroits touchés par la peinture tout en lui massant le dos par des mouvements circulaires et précis pour le détendre après les courbatures prises dans les chutes tout au long de la journée. « Tendu comme un fil de fer. » Commenta-t-elle alors en souriant pour lui faire comprendre qu'il pouvait se laisser aller. Quand sa peau retrouva une certaine netteté, Scarlett s’arrêta et réduisit la distance entre eux. Elle passa ses mains autour de la taille de Nate et posa sa tête dans le creux de son cou, son corps se collant contre le sien pour profiter du jet d’eau chaude en même temps que lui.

Scarlett le poussait peut-être à réviser pour qu’il sauve le plus possible son année, mais pas au point de jouer au tyran insensible qui ne coupait jamais aux règles. Ils se retrouvaient après plusieurs jours sans se voir et la soirée approchait à grand pas. À part au travers de leurs jeux, ils n’avaient pas vraiment profité d’être ensemble. Au diable les révisions pour le moment… La jeune femme se rapprocha de lui et constata une nouvelle fois les dégâts dans ses cheveux bleus. Des excuses… Elle trouverait bien le moyen de se faire pardonner à sa façon si c’était vraiment ce qu’il voulait. Ce n’était pas comme si on devait lui arracher un bras pour la forcer. Laissant l’eau faire son œuvre, elle réduisit la proximité entre eux pour retrouver ses lèvres. Une chose en entrainant une autre, la tension monta d’un cran. Nate se retrouva contre le mur, Scarlett s’abandonnant de plus en plus à l’envie qui couvait en elle. Soudain, elle suspendit leur étreinte et se détacha de lui en entendant l’écho aigu d’une voix reconnaissable entre toutes : celle de la mère Evans. La jolie brune regarda Nathanaël, ne sachant pas trop quoi faire étant donné qu’ils étaient en tenue d’Eve, complètement peinturlurés de bleu et que la maison était sens dessus dessous. Pile au pire moment de la journée. « Ils sont rentrés plus tôt ? » Souffla-t-elle, dans l’incompréhension. La prochaine fois, ils devraient envisager d’inverser et de mettre les jeux et les révisions surtout en dernier… comme ça les parents verraient combien leur fils était un homme sérieux et consciencieux (blablabla), après toutes leurs bêtises préalables. Nate lui indiqua de retourner dans sa chambre pour se trouver des vêtements. Les siens étant complètement souillés par le liquide bleu, la jeune femme n’avait à nouveau plus rien. Hors de question de retomber sur ce fameux short pour la énième fois… Enfin, ce n’était pas l’important pour le moment. Tout ce que retenait Scarlett était que Nate allait se jeter dans la gueule du loup tout seul alors qu’ils avaient mis le désordre à deux… surtout elle d’ailleurs. « Oui, mais attends, je viens avec toi. » Dit-elle, en se séchant à son tour. Sauf que Nate n’en démordit pas et lui intima de ne pas faire de bruit. Bien plus rapide, il sortit promptement pour aller s’habiller et rejoindre sa lionne de mère. Scarlett ne savait pas comment il faisait pour la supporter encore. Les Spencer avaient beau se fragmenter de toute part, les parents avaient encore le recul nécessaire pour prendre ce genre de choses à la rigolade et laisser leurs enfants vivre leur vie. Une famille n’étant cependant pas l’autre, la jeune femme préféra ne pas s’attarder sur ce point. Elle termina de se sécher et traversa silencieusement le couloir. Mieux valait peut-être que ce soit Katlina, au moins les avaient-ils entendu arriver. Scarlett rejoignit enfin la chambre de Nate et entendit des voix s’élever, en particulier celle de sa mère. La jeune femme détestait par-dessus tout se terrer et laisser les autres assumer à sa place, mais sachant que ce serait pire pour lui, elle usa de toute sa volonté pour faire abstraction et demeura réfugiée dans sa chambre. Elle ouvrit l’armoire de son petit ami et chercha de quoi se mettre sur le dos. Heureusement, lors d’une précédente occasion, elle avait sûrement oublié des affaires et laissé traîner un short en jeans et une blouse. À envisager : un stock plus important de vêtements, une tenue par bataille. Le problème était qu’elle ne vivait plus vraiment chez elle ces derniers temps. Elle passait encore prendre des affaires ou pour dire bonjour à Elisabeth, cependant, elle passait le plus clair de son temps chez Bryan, Shawn ou Nate quand ils pouvaient se voir. C’était devenu difficile de tout rassembler tant qu’elle ne se poserait pas quelque part. Scarlett ne voulait toutefois pas « squatter » indéfiniment chez eux et devrait soit se trouver un endroit pour elle, soit retourner chez elle. Les deux options ne lui convenant pas pour l’instant, elle attendait le bon moment pour se décider. Voyant que Nate tardait à remonter, la jeune femme devina qu’il était de corvée nettoyage. Ça la rongeait de ne pas pouvoir descendre l’aider mais elle devait prendre son mal en patience. Scarlett entendait encore les échos de la mère en train de ruminer puis les bruits de colère s’estompèrent. Elle s’assit sur le lit de Nate et attendit un instant. Les secondes lui paraissant une éternité, elle finit par se relever et regarder pas la fenêtre qui donnait sur le jardin des Evans. La Spencer le remarqua entrain d’arroser la pelouse pour faire partir la peinture, ce qui était loin d’être gagné. Elle tapa à la fenêtre pour lui faire un signe d’encouragement mais devant sa tête qui lui intimait de loin la discrétion, elle se ravisa et attendit « sagement » qu’il termine. Pour s’occuper, Scarlett feuilleta quelques livres de sa bibliothèque et les replaça lorsqu’elle entendit quelqu’un monter. Elle partit se cacher dans un coin et poussa un soupir de soulagement lorsque Nate entrebâilla la porte. « Tu parles ! Je comprends mieux pourquoi on évite toujours quand ils sont là… » Dit-elle en ne souriant qu’à demi en se posant sur les couvertures. « Ça va ? Elle ne t’a pas trop démoli ? » S’enquit-elle ensuite, lorsqu’il la rejoignit sur le lit. « Elle a dû friser l’arrêt cardiaque en voyant le désastre capillaire de tes cheveux… » Nouveau sourire. Elle ne savait pas trop ce qu’il lui avait inventé comme excuse, toutefois il avait l’air d’avoir survécu, c’était l’essentiel. « Et si elle grille ma présence ? » Demanda-t-elle finalement. Appréhendait-il ? Il n’en avait pas l’air. Nathanaël n’avait pas peur de sa mère, sauf qu’elle allait être encore plus furax si elle l’apprenait. Bonjour pour sortir en douce. En fait, Scarlett était parfaitement au courant des risques qu’il avait pris, mais elle n’avait pas envie de partir sur cette fin-là. Elle voulait profiter encore de sa présence, tant pis si ça signifiait devoir trouver une nouvelle ruse. Et puis, se voir en « cachette », le risque de se faire surprendre, c’était encore mieux en vrai. « On en était où déjà ? » Souffla-t-elle alors après avoir été rassurée. Elle posa une main sur l’épaule de Nate assis à côté d’elle et appuya doucement dessus pour qu’il s’allonge. Scarlett s’installa ensuite à la meilleure place, c’est-à-dire à califourchon sur lui et esquissa un sourire espiègle en se penchant légèrement vers lui, effleurant ses lèvres sans l’embrasser pour autant, comme pour lui laisser le choix de prolonger le moment agréable après lequel ils avaient été interrompus ou non.

Avant de sortir précipitamment de la pièce, Nathanaël lui répondit qu’ils avaient du en effet rentrer plus tôt même s’il n’en était pas certain. Après tout, le temps était passé si vite déjà depuis qu’ils s’étaient retrouvés le matin même à neuf heures. Depuis, il n’avait plus vraiment fait attention à la montre, au temps qui s’écoulait. Il s’était déjà surpris par le passé à passer une journée entière à sa compagnie sans même s’en rendre compte, du matin jusqu’au soir, alors une fois de plus ou de moins n’allait certainement pas l’offusquer. Hors de question que la Spencer descendre avec lui et ce, même si cela aurait divisé la tache de travail par deux. Il connaissait sa mère, ses crises lorsqu’il s’agissait du rangement et de la propreté de la maison et il ne voulait certainement pas que l’image qu’elle avait de Scarlett se détériore. D’autant plus qu’être deux à se confondre en excuses n’aurait servi à rien, encore moins alors qu’elle était encore sous le coup de la colère. Il était quasi impossible de lui parler lorsqu’elle était dans cet état d’hystérie mais Nathan semblait s’en convenir à merveille. Il la regardait du coin de l’œil, ruminer dans son fauteuil, sourire aux lèvres plutôt détendu. Papa cool , maman flic, rien n’avait changé ici. Une fois tout le travail fait correctement et après sans doute vérification de la chef des lieux, Nathanaël remonta au pas de course et s’engouffra dans sa chambre sans attendre. Sans doute que cette longue heure avait parue bien plus longue pour Scarlett que pou lui, occupé au moins à s’afférer à quelque chose. Il remarqua aussi au passage que quelle façon elle était vêtue et se douta qu’elle ne lui avait sans doute pas emprunté ses vêtements, ni même ceux de sa sœur et encore moins de sa mère. Il ne pouvait nier qu’il préférait la voir ainsi plutôt qu’avec ce vieux short datant d’on-ne-sait-quand et d’un t-shirt banal bien trop grand pour elle mais ne s’y attarda pas plus que ça. « Eh oui, bienvenue dans mon monde. » Lâcha-t-il en lâchant une râle alors qu’il se laissait tomber sur son lit. Ca n’avait beau être « que » du ménage, il ne pouvait s’empêcher de penser que sa mère avait bien du courage pour en faire autant concernant leur maison et même leur terrain tout entier puisqu’on comptait le jardin. C’était épuisant, suant, désagréable.. Comment pouvait-elle être aussi maniaque ? Il ne le comprendrait jamais mais ne s’en plaindrait pas pour autant. « Non enfin, ça aurait pu être pire, beaucoup pire ! Et comme tu dis elle a surtout crisé pour les cheveux je crois, t’aurais du voir sa tête.. Ca valait le détour » se moqua gentiment Nathanaël. Dans le même situation (ou plutôt dans le rôle de Nathan) il n’aurait pas su comment réagir non plus mais sans doute aurait-il aussi prit un peu la mouche avant d’en rire. Après tout ce n’était pas si dramatique et certainement pas définitif , de quoi relativiser. Puis à sa question, Nate haussa les épaules. Après tout il était majeur et jusqu’à preuve du contraire, en tant qu’habitant de cette maison, il était autorisé à inviter qui il voulait dans son espace privé autrement dit sa chambre. Elle n’avait rien à dire à ce propos et ce n’était pas négociable. « Elle te grillera pas et de toute façon, je ne pense pas qu’elle ait vraiment son mot à dire la dedans » Enfin peut-être que si mais Katlina savait pertinemment que si elle refusait la présence de Scarlett au sein de cette maison, elle y verrait encore moins son fils. Et même si elle était inconsciente, elle était suffisamment intelligente pour pouvoir faire le calcul et le comprendre. De de toute façon, maintenant que le mal était fait -et rangé- même si elle découvrait qu’il avait eu une complice elle ne se permettrait pas d’en faire la réflexion devant elle. Sans doute qu’il en reprendrait encore une fois pour son grade une fois qu’elle serait partie mais ça n’irait pas plus loin. « Je détournerai leur attention plus tard comme ça tu pourras t’en aller. Ou alors.. Tu peux aussi rester. » As she likes it.  Un nouveau sourire étira ses lèvres lorsqu’elle demanda où ils en étaient restés alors qu’il se laissait basculer en arrière afin de s’allonger. Décidemment cete journée avait fait fort en rebondissements : d’abord l’université, puis l’infiltrage en mode James Bond, puis David Sheffield, puis l’avocat, puis la bataille de nourriture et la bataille de peinture, les deux douches,,.. Il n’avait pas trimé et elle non plus d’ailleurs c’est pourquoi il semblait presque logique qu’ils prennent maintenant du temps pour eux et rien d’autre. Posant ses mains dans le dos de sa petite amie, il n’eut aucun mal à la faire basculer pour inverser les rôles alors qu’il l’embrassait à nouveau, defaisant le bouton de son short en jean. La même tension déjà présente dans la douche ne tarda pas à refaire surface comme si elle avait simplement été mise en pause et qu’ils reprenaient exactement au même endroit. Les vêtements rejoignant bien vite le sol, ils scellèrent cette journée sans attendre par un moment de partage, de fougue et de passion en attente d'un nouveau lendemain plus fou encore.

FIN DU SUJET .