Je joue à des jeux vidéos depuis le début de la matinée lorsque ma mère en a marre de me voir enfermé dans ma chambre et me prie de sortir de la maison pour que j'aille prendre l'air. Je proteste d'abord puis m'apperçevant que je ne fais plus que des Game Over j'accepte son idée même si cela ne m'enchante guère. J'éteins ma console et me lève de ma chaise. Je ressens de gros picotements parcourir mes jambes puis mes pieds. Je suis apparemment trop longtemps resté assis. Il est presque trois heure de l'après midi mais je suis toujours vêtu de mon caleçon et de mon tee shirt de nuit. Je me dirige donc vers ma penderie pour m'habiller. Je passe aussi par la salle de bain pour vérifier l'état de mes cheveux. Non pas que je sois coquet... Bon si d'accord rien qu'un petit peu mais je n'aime pas sortir avec une tête qui laisse penser à un lendemain difficile.

Quand je sort de la maison je crois entendre un soupir de soulagement de ma mère.

«Tu es heureuse ton cher fils est enfin dehors tout seul et sans défense!» crie je en plaisantant à son intention

Je me retrouve seul sur le trottoir sans savoir trop ou aller. Je décide de me diriger vers le centre ville. On est samedi après midi les gens font leur courses ou se promènent en famille. Du côté de Madison Avenue c'est un peu plus calme. Depuis quelque temps je ne sort plus beaucoup je reste souvent enfermé dans ma chambre à jouer au jeux vidéos ou à surfer sur internet. Je sais très bien que ce n'est pas la meilleure chose à faire quand on n'est pas au top de sa forme mais qu'importe. Ma mère se fait du soucis, elle se fait tout le temps du soucis de toutes façons. Mais bon au moins ça prouve à quel point elle aime ses enfants. Mon père en revanche ne s'intéresse pas beaucoup à nous. Enfin je veux dire à moi. Il y en a toujours que pour Sean.

Je suis tellement absorbé dans mes pensées que je n'entend même pas mon prénom crié par quelqu'un qui se dirige vers moi en courant. Je me rend compte trop tard que c'est une fille et qu'elle va se jeter sur moi. J'ai tout juste le temps d'ouvrir mes bras pour la réceptionner et elle s'accroche à mon coup. Je suis surpris, les filles se jettent dans mes bras sans que j'ai à le demander maintenant. Et celle là a l'air de vraiment m'apprécier étant donné la force qu'elle met dans son étreinte. Elle m'embrasse sur les deux joues.

Mon nez rencontre ses cheveux puis son odeur... A ce moment là dans mon cœur c'est l'étincelle.

«Oh Harper...»

Spoiler:

Harper... Celle avec qui j'avais presque tout découvert. La personne avec la quelle j'avais passé la plus grande partie de mon enfance, la fille avec la quelle j'avais été le plus dans ma vie. Celle avec qui j'avais joué aux aventuriers, aux agents secrets, à papa maman, à la dînette, aux Barbies et à plein d'autres jeux si exaltants quand on est enfants. Avec elle j'avais eu mon premier bisous, un petit smack tout mignon tout plein, remplit d'innocence et d'amour enfantin. Avec elle j'avais fait tout ce qu'il est possible de faire quand on est petit. Puis un jour notre enfance c'était terminée. Nous nous étions de plus en plus éloigné et avec le temps nous nous étions perdu de vu. Au revoir rêves et jeux d'enfants bonjour travail et dures réalités de la vie. Un jour j'avais appris que ses parents étaient partis pour des raisons professionnelles. Elle ne voulait pas partir, son frère et sa sœur non plus. Ils étaient donc resté à Magnolia et leur parents eux étaient partis. Harper avait du arrêter ses études pour s'occuper de Lynn et Alistair et elle avait trouvé un emploi. J'aurai voulus lui apporter mon aide dans cette période de sa vie mais à en croire les dires des autres elle n'avait pas l'air très réceptive à l'aide que ses amis voulaient lui apporter. Déjà que le "nous" n’existait plus vraiment je n'avais pas eu envie d'aggraver encore plus les choses. Je n'avais donc rien fait et j'avais avancé dans ma vie.

Et aujourd'hui alors que ma mère me force à laisser tomber ma console et à sortir prendre l'air je la rencontre pour la première fois depuis très longtemps. Même si je m'y était fait avec le temps, sa présence m'avait manqué. Sa petite tête, son sourire, son odeur. Tout en elle m'avait manqué. Depuis la dernière fois elle avait changé, c'était maintenant un petit bout de femme. Les épreuves qu'elle avait du surmonter l'avait vieillit. Elle ne ressemblait pas à une vieille femme loin de là mais elle paraissait fatigué et son visage n'était plus si détendu qu'autre fois.

Tout en m'enlaçant et en riant elle me demande comment je vais, que ça fait longtemps et qu'elle ne pensait pas me voir là. Je vois dans son regard qu'elle ne va pas tardé à pleurer. Je l'enlace encore plus fort et lui dit :

«Je vais bien Harper et toi comment vas-tu ? Tu as changé ça me fait très plaisir de te voir»

Elle me regarde et passe sa main sur ma joue. Je me sens bien. Cela fait bien longtemps que quelqu'un n'a pas été tendre avec moi. J'ai envie de lui poser milles questions sur sa vie je lui demande alors :

«Ça te dirait d'aller discuter de tout ça devant un bon petit truc à manger ma Harper ? Je suis sûr que tu as plein de choses à me raconter et on pourra parler du bon vieux temps, si tu en as envie biens sûr.»

Je vois apparaître deux petites larmes sur ses joues. Je sais qu'à cet instant elle est remplie d'émotion. Tout comme moi d'ailleurs mais je ne le montre pas, ce n'est pas dans mes habitudes de montrer mes sentiments. Harper m'embrasse au moins cents fois sur les deux joues et m'enlace une énième et dernière fois. Elle me dit que mon sourire est toujours aussi craquant qu'avant et m'ébouriffe les cheveux. Je me sens gêné car les gens me font rarement ce genre de compliments. Toute excitée elle me répond qu'elle veut bien venir manger quelque chose avec moi et part en courant chercher ses affaires qu'elle a laissé à la bibliothèque en me promettant de revenir vite. Je la regarde s'en aller tel une petite fille heureuse le jour de pâques d'aller chercher ses œufs dans le jardin. Elle me rappelle la Harper que j'ai connus quand nous étions petits. La joie de vivre, le sourire au lèvres et l'énergie que les enfants ont cette sorte de force surnaturelle qui leur permet de courir pendant toute une journée sans jamais être fatigués et qu'ils ont tendance à perdre quand ils grandissent.

Quelque minutes plus tard je la vois qui revient toujours aussi souriante et enjouée. Elle me demande si j'ai une idée de l'endroit ou l'on pourrait manger. Comme elle a dit un peu plus tôt le Macdo c'est plus vraiment pour nous ou si mais pas dans ces circonstances. Quoi que un petit Macdo ne fait de mal à personne... En plus ça nous rappellera encore plus notre enfance. On pourrait essayer de retrouver la table à la quelle on s'asseyait tout le temps... Tout en marchant avec elle à la recherche d'un endroit je rumine mes pensées. C'est alors qu'elle me demande ce que je fais maintenant et si je suis à la fac.

« Oui je suis en fac de droit à Rowan University, je m'y plaît mais je ne sais pas vers quoi me diriger ensuite à part avocat mais ça me tente pas vraiment j'imaginais mon avenir sous un autre angle »

Après lui avoir répondu je me sens un peu bête car elle n'a pas pu continuer ses études moi j'ai eu ce privilège et malgré ça je n'envisage rien pour mon avenir. Nous continuons de marcher et tout d'un coup je lui demande :

« Écoute Harper je sais que c'est un peu la honte d'aller au Macdo parce qu'on est plus des gosses mais en fin de compte y'a pas que les gamins qui y vont et on peut passer un très bon moment là bas et je sais pas si tu te rappelle mais quand on était petit on s'asseyait toujours à la même table alors je me demandais si tu voulais qu'on fasse pareil. »

Je marque une courte pause en me rendant compte que tout ce que je viens de dire sans respirer ne serre pas vraiment à grand chose et qu'il aurait été beaucoup plus simple de dire :

«  Harper tu veux bien venir manger au Macdo avec moi s'il te plaît ? »