J’ai toujours voulu me démarquer des autres membres de la famille. J’ai toujours voulu être celle qui est mieux que tous les autres. On dit de moi que je suis superficielle et manipulatrice. On ne va pas se le cacher, je suis effectivement comme ça. Je fais ce que je veux, de qui je veux. J’ai également un don pour mentir. Je mens comme je respire et rare sont les personnes qui savent déceler le moment où je mens, du moment durant lequel je suis sincère. C’est aussi pour cette raison que je veux devenir actrice. Au-delà du fait que la notoriété soit pour moi quelque chose d’important dans la vie, j’ai envie de mettre à profit le fait que je sache mentir à la perfection. Je suis également arrogante et hautaine. Comme je le disais, je pense être mieux et meilleure que tout le monde. Prétentieuse ? A peine… Je suis juste moi-même. J’ai également un côté jaloux. J’aime bien avoir plus que les autres. Quand ce sont les autres qui ce que je veux, je n’aime pas et je le fais bien remarquer.

La famille ? C’est une notion superficielle pour moi. La seule personne avec qui je m’entends réellement c’est Nora Jane, ma sœur jumelle. Au-delà de ça, je ne suis pas axée famille. Mon père et Aaron, mon frère ainé sont des enquiquineurs de première catégorie. Ils sont toujours là à vouloir savoir ce que je fais ou non de mes journées et ça a vraiment le don de m’énerver. Ma mère c’est typiquement le genre de personne à qui je n’ai pas envie de ressembler plus tard. Certes, elle est affectueuse, elle donne tout l’amour du monde mais je n’ai pas envie d’une vie comme ça. Je n’ai pas envie de vivre par procuration à travers mes enfants. Heather n’a rien à faire dans la famille selon. La pauvre, elle n’avait pas de parents… Ouais et alors ? Le monde ne s’arrête pas de tourner, pour autant. Je ne l’aime pas, elle m’insupporte et clairement, je ne la considérerais jamais comme une sœur. Cependant, j’évite de le montrer. Je préfère l’ignorer. Néanmoins, j’aimais bien Tessa et j’ai très mal vécu son décès. Pour moi la famille se résume à moi et ma jumelle. Les autres, je m’en moque tant que je peux faire ce que je veux.

S’était l’année dernière. J’ai été accusé d’être derrière le blog de Dirty Secret. Certes, parfois j’aurais bien aimé être derrière tout ça, pour dire ce que je veux sur n’importe qui. Mais je ne suis pas le genre de fille à vouloir me mettre toute une ville à dos. Mais on m’a quand même accusé. J’ai été arrêté par la police, j’ai passé des heures et des heures dans cette foutue salle d’interrogatoire. Je répondais toujours la même chose : ce n’était pas moi. Sauf que personne ne semblait le croire. Ma famille en a également subit les conséquences. Des menaces, des messages de haine. Le genre de chose qui peut blesser. Ce même genre de chose qui soi-disant soulage les personnes qui les envoient. Moi, j’étais incapable de rien faire. Personne ne voulait me croire. Toutes les preuves semblaient m’accuser. Je sais que je n’ai jamais été la petite fille gentille, comme l’était Nora Jane. Je sais que dès que je pouvais faire du mal à quelqu’un, je le faisais. Mais je ne me suis jamais cachée derrière un blog pour le faire. J’ai finalement été libérée de prison car des preuves m’innocentant ont été découvertes. Est-ce que j’ai été soulagé ? Absolument pas. Cette expérience a réussi à me mettre plus bas que Terre. Bien sûr, je ne montre rien devant les voisins. J’essaie de ne rien montrer devant mes frères et sœurs et mes parents. Mais à l’intérieur, je ne vais pas bien. Je me demande qui peut m’en vouloir assez pour avoir réussi à m’accuser. Certes, j’ai beaucoup d’ennemis et la liste des personnes qui m’en veulent peut-être très longue mais ce n’est pas forcément une raison. Cela fait un an que je suis rentrée chez moi. Un an qui je fais mine que tout va bien. Un an que j’attends avec impatience de voir dévoiler la personne qui se cache derrière ce blog. Un an que j’ai essayé de reprendre ma vie tant bien que mal. J’ai peur de l’avenir. J’ai peur de ce qui peut se passer dans un futur plus ou moins proche. Parfois, j’ai envie de partir. Prendre le premier car pour une destination choisie au hasard. Sauf que ce serait leur donner raison et ça, je n’en ai pas envie. Je garde, néanmoins la tête haute mais au fond de moi, j’ai mal. Sauf que personne ne semble le remarquer.

« Elin, tu me désespères ? Quand auras-tu envie de grandir ? » me demanda ma mère alors que je venais à peine de me lever. Je soupirais mais ne préférait pas répondre. « T’as vingt-et-un ans, tu crois qu’il serait temps de te prendre en main ? Comme en te trouvant un job, par exemple ? » Ca y est ! Elle était bien décidée à me gonfler jusqu’à la moelle et ce, dès le matin. J’attrapais le pot de Nutella et le pain de mie pour me faire des tartines. Ma première idée fut de ne pas répondre. La conversation allait encore une fois partir en cacahuète. Tout ça parce qu’elle a encore mis son grain de sel, là où il n’avait pas lieu d’être. « Ouais bah excuse-moi, mais un job j’en cherche un… » Je n’eus pas le temps de finir ma phrase, qu’elle recommençait déjà : « Parce que tu crois que faire des castings et vouloir devenir célèbre, c’est suffisant comme job ? » Je soupirais de nouveau. Je préférais ne pas répondre. Elle avait son point de vue et j’avais le mien, ça s’arrête là. Je décide de prendre mes tartines et mon jus d’orange et d’aller dans le salon, histoire de couper court à la discussion.

Depuis que j’étais revenue à la maison, s’était comme ça. Elle ne voyait pas que j’étais mal. Que j’avais peur de l’avenir. Elle pensait qu’à une chose : que je trouve un foutu job. Je n’avais pas envie de travailler dans un bar minable, ni d’être serveuse. Je ne voulais pas travailler dans un endroit public où tout le monde allait avoir les yeux rivés sur moi. Certes, en étant actrice, tout le monde me regardera mais ce ne sera pas pareil. Je suis connue et reconnue et j’arriverais certainement à mieux gérer toute cette histoire. Une fois mon petit déjeuner engloutis, j’allais déposer mes couverts dans l’évier. J’aurais pu les mettre dans le lave-vaisselle mais je n’en avais pas envie. En remontant, dans ma chambre, j’entendis ma mère râlé. Je m’habillais, envoya un texto à une copine pour lui proposer une séance de shopping. Elle accepta. Je pris les clefs de ma voiture et redescendis dans le hall. « Tu vas où, comme ça ? » me demanda ma mère. Je la regardais et ne prit même pas la peine de lui répondre. Je claquais la porte derrière moi et pris place dans mon véhicule : direction, le centre-ville.

J’arrivais en une quinzaine de minute dans le centre. Je mis quelques minutes à trouver une place, puis je me dirigeais vers le point de rendez-vous. Je retrouvais mon amie, lui fit la bise et commençait à lui raconter la conversation avec ma mère. Elle me donna raison, ce que j’appréciais de sa part. On partit ensuite en direction des magasins. J’avais bien envie de faire chauffer ma carte de crédit. Certes, je ne devais plus avoir grand-chose dessus, vu que je n’avais aucune rentrée d’argent mais qu’importe. J’avais l’intention de passer une bonne journée loin de la famille Hamilton.