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Fear and love are the deepest of human emotions + Savannah

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MessageSujet: Fear and love are the deepest of human emotions + Savannah Fear and love are the deepest of human emotions + Savannah  Icon_minitimeDim 3 Aoû - 23:40

Mai 2013
Appartement de Gabriel


Il était vingt-deux heures et trente-quatre minutes, précisément. Gabriel le savait car il avait les yeux rivés sur sa montre à observer, et noter chaque minute de retard qu’avait Savannah. On en était à quatre. Il fulminait, rageait intérieurement car il n’avait pas la moindre idée de ce qui pouvait justifier ce qui venait de se passer. Il avait reçu un message de la jeune femme, elle voulait passer chez lui, lui parler, elle avait l’air inquiète et elle annonçait son arrivée dans le quart d’heure à suivre sans vraiment lui laisser le choix. Branlebas le combat il s’empressa alors de faire de l’ordre dans son appartement, ranger des factures aux chiffres étranges dans un tiroir, glisser son arme de service posée au milieu de la table dans la poche de son manteau, et passer un coup de balais quand même, car le plancher était couvert de poils de chien que son compagnon à quatre pattes semait partout dans la maison !

Gabriel avait passé le dernier quart d’heure à se demander ce qui amenait Savannah à cette heure, de manière si impromptu. Son cerveau de flic lui jouait de mauvais tour et l’obligeait à réfléchir plus que nécessaire, à essayer de trouver une réponse. Le problème, c’est qu’après le dernier coup qu’elle lui avait fait, il pouvait s’attendre à tout avec elle et c’est ce qui était embêtant. Ça ne lui avait pourtant pas empêché de faire l’impasse sur la question et il ne lui avait rien demandé, attendant sagement sa venue. Le deuxième problème c’est qu’elle n’arrivait toujours pas et ces quelques petites minutes de retard suffisaient  à l’agacer au plus haut point. Quelques secondes plus tard il était devant le frigo. Il hésita une seconde et prit une bière qu’il ouvrit d’un geste machinal avant d’en boire la moitié cul sec et de reposer la bouteille sur la table. Il se laissa alors mollement tomber sur une chaise à la table de la cuisine et entama alors un curieux manège qui consista d’abord à éloigner son téléphone portable de lui suffisamment pour qu’il ne puisse plus l’atteindre, puis il retira sa montre, qu’il repoussa délicatement sur la table en direction de son téléphone. Puis il se tourna légèrement, de manière à ne plus voir l’heure affichée sur le four derrière lui. Gabriel s’empara alors de sa bière pour continuer à la siroté, le regard perdu dans le vide, essayant de faire taire son esprit qui carburait à cent à l’heure. Voilà comment il gérait son stress, son impatiente, voilà comment il évitait de sombrer dans de profondes colères, pour trois fois rien, en ce coupant du temps qui passe, en arrêtant d’attendre et en faisant en sorte que rien ne lui rappelle que les minutes défilait devant lui. Ça rendait les choses plus faciles, parfois le temps passait plus vite.

Quelques instants plus tard, la technique porta visiblement ses fruits, Gabriel c’était calmé. Il avait pu concentrer son énergie sur autre chose et comme par enchantement il entendit frapper discrètement à la porte. « C’est ouvert, entre… » Marmonna-t-il avant de terminer sa bière. Il se leva alors, posa la bouteille vide sur le comptoir et récupéra sa montre pour la fixer soigneusement à son poignet. Il s’approcha de la porte pour accueillir poliment la jeune femme, essayant de mettre de côté tout ce stress qui était monté durant les vingt dernières minutes. Il lui adressa un faible sourire et se pencha, pour déposer un léger baiser sur sa joue, avec autant d’ambiguïté que jamais, si ce n’était plus encore…« ça va?... » Il la trouvait si belle ce soir, peut-être était-ce cette étrange et inquiétante lueur qui brillait dans ses yeux, qui la rendait si attrayante. Le policier se maudissait d’avoir de telles pensées, mais il ressentait un malaise, ne sachant plus ou se mettre il tourna les talons et se dirigea vers le frigo pour prendre une seconde bière. « T’en veux une ? » Il lui montra la bouteille qu’il sortait du frigo. Il s’empara du décapsuleur et se retourna s’asseoir. « Fait comme chez toi. » Des phrases courtes, concises, c’était tout ce qu’il était capable de laisser sortir s’il ne se contrôlait pas un minimum, ça risquait de se transformer en hurlements. Il ne voulait pas qu’elle pense qu’il était fâché. Il ne l’était pas, pas contre elle. Tout ce stress, il se le mettait tout seul. Il attendit donc qu’elle vienne s’asseoir à table avec lui, dans le plus complet des silences…
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Savannah Richardson
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MessageSujet: Re: Fear and love are the deepest of human emotions + Savannah Fear and love are the deepest of human emotions + Savannah  Icon_minitimeLun 4 Aoû - 1:30


À vingt-deux heures trente tapante, Savannah regarda l’horloge clignotante dans sa chambre. Gabriel, à qui elle avait donné rendez-vous à cette heure précise, habitait à deux pâtés de maison de chez elle. La jeune femme ne parvenait pourtant pas à quitter le cocon sécurisé de son domicile pour aller affronter le policier en face. Pourtant, il était venu le moment de prendre des décisions et d’assumer les conséquences de ses actes. Quelques semaines auparavant, elle avait sombré à nouveau dans une période de son passé dont il ignorait tout. Ne voulant n’y mettre davantage en péril ce qui les liait ni prendre le risque de le laisser avoir une emprise toujours plus grande sur elle, Savannah avait choisi de couper court à toute (fausse) relation entre eux, de mettre un terme à cette comédie qui n’en finissait plus. Elle n’aurait jamais cru quelques mois auparavant, que cette amitié d’enfance se transformerait de bien des façons. Sa plus grosse surprise avait été de voir que Gabriel avait tenu chaque choc, chaque déception, chaque mauvais coup. Il avait fermé les yeux sur tous ses comportements, même si la jolie blonde avait pris un malin plaisir à profiter de sa protection policière pour surfer avec les limites de la légalité. Savannah n’avait pas eu de limites, lui non plus dans un sens à tout accepter sans rien lui dire, pour tester jusqu’où elle serait capable d’aller. Jusque-là. La jeune femme n’avait bien sûr pas montré tout ce dont elle était capable, mais dernièrement, elle était toute dans la retenue pour ne pas lui attirer des problèmes. Or avoir des scrupules ne lui ressemblait pas… Ensuite, elle se sentait coupable de ce qu’elle avait fait, avoir dérapé alors qu’elle partageait avec lui un « faux » lien de couple et qu’ils ne s’étaient jamais interdits d’avoir des libertés sur le côté. Autant de signe qui avait tiré la sonnette d’alarme chez elle : rien n’allait plus. Elle avait atteint ses limites. Les limites de l’attachement qu’elle tolérait d’avoir pour une autre personne… Savannah était coincée dans un étau, enfermée dans ses démons, elle ne pouvait décemment rien dire, ni même aller au de-là. Couper le cordon, mettre un terme à cette blague sordide, lui apparaissait comme la meilleure solution, la moins contraignante aussi .Il avait tenu, elle flanchait la première. Non pas parce qu’elle ne le supportait plus, mais au contraire parce que l’inverse se produisait. Savannah prenait bien trop goût à ce jeu, en devenait trop dépendante et s’accommodait de plus en plus à sa présence chaque jour. Non. Elle avait besoin de lest, de retrouver sa liberté limitée, de se détacher tout simplement. D’autant qu’elle ignorait tout de ce que Gabriel pensait… Il était tellement difficile à cerner, insaisissable même. Prenant une nouvelle inspiration, la jolie blonde s’aperçut que deux minutes supplémentaires s’étaient écoulées. Connaissant un peu le spécimen policier, il devait fulminer de devoir ainsi patienter après elle. Ce genre de nouvelles ne s’annonçait pas autrement qu’en face, et si Savannah était frileuse à l’idée de lui annoncer, elle assumerait jusqu’au bout. Game OVER. Se levant de son lit, la jeune vendeuse enfila une longue veste légère et descendit l’escalier chez elle en silence, alors que toute la maisonnée dormait déjà, pour sortir et le rejoindre chez lui. Quelques minutes supplémentaires… et tout serait fini. Prenant une nouvelle inspiration, la jolie blonde manifesta sa présence. De l’intérieur, Gabriel lui cria d’entrer. Savannah, qui connaissait la maison comme sa poche depuis qu’elle le fréquentait, s’introduisit à l’intérieur. Retirant sa veste qu’elle déposa sur un cintre à l’entrée, la jeune femme s’avança jusque dans la cuisine où il lui esquissa un petit sourire de bienvenue et lui déposa un baiser chaste sur la joue. Ils étaient devenus tellement plus proche même entre eux, sans personne autour, que ce geste un poil distant la surprit, même s’ils n’avaient bien sûr jamais franchi de frontière plus… physique que de simples baisers. Savannah lut clairement l’inquiétude dans les yeux du policier mais elle préféra ne pas s’y attarder et profiter d’abord d’un dernier moment de « normalité » entre eux. Enfin, normal… Rien ne l’avait jamais vraiment été en réalité. Toute cette situation ne rimait à rien. Elle acquiesça positivement à chacune de ses questions, plus par automatisme que par concentration sur ce qu’elle disait. Lorsqu’il lui remit une bouteille de bière, elle réalisa alors qu’elle n’avait plus beaucoup de temps. Tirant sur quelques secondes supplémentaires, Savannah se mit en condition et but une première gorgée de la bière, puis une deuxième et enfin une troisième. La bouteille était à moitié vidée, lorsqu’elle se sentit enfin le courage de prendre la parole pour la première fois depuis son arrivée. « J’espère que tu en as un stock dans le frigo, parce que je crois que j’en aurais besoin d’une deuxième très vite. » Lâcha-t-elle d’un air amusé, soudain plus décontractée, comme si elle ne s’apprêtait pas à lui annoncer LA nouvelle. Savannah hésitait sur le coup… quitte à passer une dernière bonne soirée. « Ta journée s’est bien passée ? » Tenta-t-elle vainement de noyer le poisson par une question des plus banales, surtout entre eux. Bravo ou comment s’enfoncer encore plus en deux secondes.
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MessageSujet: Re: Fear and love are the deepest of human emotions + Savannah Fear and love are the deepest of human emotions + Savannah  Icon_minitimeLun 4 Aoû - 13:18

L’arrivée de Savannah fut silencieuse, difficile. Gabriel la voyait, tentant d’alléger l’atmosphère, d’éviter la fatalité. Elle tournait autour du pot dans l’espoir d’éviter cette discussion qu’elle était venu avoir avec lui. C’était difficilement supportable. Elle but la moitié de sa bière en silence. Il l’accompagnait sans rien ajouter. La fixant d’un regard intense et insistant. Sous la table sa jambe gauche tremblait frénétiquement de stress. Quand elle lui dit qu’elle espérait son frigo plein, il se leva machinalement pour en sortir deux autres bouteilles qu’il posa un peu brusquement devant eux avant de se rassoir alors qu’elle lui posait cette ridicule question qui en cachait tant d’autres. Il avait envie de la prendre à bout de bras et de la secouer en hurlant en lui demandant ce qu’elle foutait là… Il se râcla légèrement la gorge, agacé. Essayant de garder son calme au mieux, il lâcha froidement.

« Tu veux quoi Savannah, pourquoi tu t’empresses de venir ici à une heure pas tellement descente ? Surement pas pour savoir si ma journée c’est bien passée… se serait bien la première fois. »

Gabriel était comme ça, quand il était énervé, anxieux… Quand la rage bouillait en lui. Un espèce de lueur de défi naissait dans son regard, avide d’avoir une réponse pour mettre fin à toutes cette tensions et ces interrogations. Cette histoire avec Savannah avait pris des proportions surdimensionnées. Il n’était pas con, il commençait à la connaitre et il savait très bien ce qu’elle pensait de tout ça. Il voyait aussi qu’elle était mal à l’aise.

« Faut tu me dises, vite. » Cette fois si on aurait pu lire une pointe d’inquiétude dans sa voix… comme une fatalité. Ça l’énervait. Elle était là, devant lui, vivant une quelconque détresse intérieure dont il était visiblement la cause, et ça le rendait fou. Il savait très bien qu’elle était cette détresse, cette peur. Il n’avait pas envie de lui arracher les mots de la bouche, mais il valait mieux tout de même qu’elle parle rapidement, qu’elle l’allège de ce poids qui commençait à peser sur sa poitrine et à saccader sa respiration. Le silence qui c’était installé dans la pièce était pesant. Gabriel termina sa deuxième bière, entama l’autre. Il essayait de prendre son mal en patience. Il se mit à jouer machinalement avec la capsule de la bouteille sur la table, en s’attendant au pire de ce qu’elle pourrait dire, en se faisait des scénarios aussi tordus les uns que les autres ; il essayait de trouver la raison de sa visite ; il craqua, balança la capsule à l’autre bout de la pièce. Il se maudissait, de se mettre dans cet état pour cette gamine. Dès le début, après lui avoir ôté une belle épine du pied en la sortant de garde à vue , il c’était promis que cette femme ne deviendrai pas plus importante dans sa vie qu’elle ne l’avait été jusqu’à présent… mais pour la peine on peut dire qu’il c’était enfoncé dans la merde jusqu’au cou en laissant à Savannah diverses portes ouvertes sur sa sombre vie, portes qu’il n’avait ouvert qu’à peu de monde auparavant et qu’il était maintenant plus compliqué de refermer…. De quoi pouvait-on parler dans cette relation particulière qu’ils entretenaient depuis quelque temps déjà ? C’était un jeu, un jeu malsain, un jeu qui se termine toujours très mal. Il n’avait jamais voulu être sincères tous les deux. Ils avaient voulu le croire peut-être, mais jamais ils n’avaient fait preuve de la sincérité nécessaire, celle qui permet d’installer une belle et douce relation, sans embrouille. Mais aucun des deux ne voulaient d’une relation comme ça, aucun d’eux n’était prêt à risquer cela. Etait-ce à cause de la manière dont ce petit jeu avait commencé ? Elle avait voulu lui faire vivre des choses différentes, lui faire croire qu’une relation à deux, c’était mieux ?  Ils c’étaient amusés au début, c’était retrouvé dans de drôles de situations. Les baiser échanger, pour « faire croire » aux autres, les moments de complicités naissant d’il ne savait ou… Et ces nuits entière, à parler, à boire, à se convaincre mutuellement de choses et d’autres. Tout cela, c’était du factice, c’était dans la retenue, c’était du jeu, parce que derrière tout ça se trouvait la peur, la peur du vide, la peur de l’oublie… La sensation de voir ses sentiments évoluer pour elle, la nécessité qu’il ressentait de la protéger, et son besoin grandissant d’échanger quelques paroles quotidienne avec elle avait eu raison de lui mettre la puce à l’oreille, ils avaient dépassés les limites de ce dans quoi ils étaient capables de s’investir …
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Savannah Richardson
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MessageSujet: Re: Fear and love are the deepest of human emotions + Savannah Fear and love are the deepest of human emotions + Savannah  Icon_minitimeLun 4 Aoû - 14:34


Complètement gauche, Savannah n’avait jamais été la reine en matière de conversation, surtout lorsqu’il s’agissait d’aborder un sujet qui lui prendrait la tête. Elle détestait ce genre de discussion et les fuyait comme la peste quand elle ne pouvait pas les éviter. La jolie blonde tenta donc de gagner du temps par quelques mots qui se voulurent plus léger, sauf que la patience de Gabriel durait aussi longtemps qu’un poisson vivant hors de l’eau. Énervé, il lui posa une question plus directe sur la raison de sa venue tout en lui assenant qu’il la connaissait : elle se fichait bien de ce qu’il avait fait de sa journée ou non. Bon point pour lui. Les conversations vides de sens n’étaient pas de mises entre eux, elles ne l’avaient jamais été. Doué de la même froideur qu’elle, le policier n’usait d’aucune diplomatie et lui lançait un regard tranchant, comme s’il aurait voulu découper le masque qu’elle arborait à l’aide de petits poignards visuels pour découvrir ce qu’elle avait exactement en tête. Savannah baissa les yeux et étudia un instant le contenu de sa bière, déjà à moitié vide. En écho à sa demande, Gabriel se leva pour en prendre deux nouvelles, dont une qu’il lui tendit, puis il réitéra son empressement. Sa voix dure fit sursauter la jeune femme, qui le regarda à nouveau cette fois. « Tu ne trouves pas que le jeu a assez duré ? » Demanda-t-elle soudainement, d’un air innocent, son avis sur la question avant de lui donner véritablement le sien. En réalité, Savannah avait déjà pris sa décision. Elle essayait simplement de se convaincre que Gabriel pensait la même chose, à savoir qu’il était temps d’arrêter cette mascarade. Étaient-ils sur la même longueur d’ondes à ce sujet ou se verrait-il bien le continuer ? Dans un cas, comme dans l’autre, la réponse qu’il lui donnerait lui permettrait d’avoir une meilleure idée sur ce qu’il pensait de leur « relation ». Au fil des mois, Savannah avait appris à mieux le connaître et l’apprivoiser, pourtant Gabriel restait toujours aussi difficile à cerner à ses yeux. « On s’empêche peut-être de vivre d’autres choses. » Argumenta-t-elle alors l’excuse la plus débile du monde, alors qu’en réalité, ils ne s’étaient jamais empêchés de continuer à voir d’autres personnes en s’enfermant dans cette sordide histoire de « couple », disons juste qu’étrangement… ils ne l’avaient pas fait, jusqu’à ce que Savannah craque la première avec Holden, et ressente une émotion inédite pour elle : de la culpabilité, ce sentiment de l’avoir trahi alors même qu’elle ne lui devait rien, ne lui avait rien promis et surtout ne s’était engagée à rien. La vraie raison était tout autre bien entendu, elle avait compris qu’elle s’attachait et, effrayée à ce que cette simple idée l’effleure à nouveau, elle voulait retrouver une liberté totale avant qu’il ne soit trop tard. Après ces quelques mots, Savannah vida le reste de la première bière et sonda Gabriel quant à sa réaction. Elle ne savait pas comment il le prendre : rirait-il de ses questions en le prenant comme une blague ? Se mettrait-il en colère de la voir ‘abandonner’ soudainement, sans raison valable apparente, un défi qui durait depuis des mois ? Serait-il soulagé de retrouver sa propre liberté ? Ou le prendrait-il simplement avec indifférence ? Vu son caractère lunatique, toutes les réactions auxquelles elle venait de songer pouvaient tellement être possibles de sa part. Après quelques secondes de silence, la jolie blonde décida de prendre son courage à deux mains et de dire clairement pourquoi elle était venue. « Je veux qu’on en finisse. » Froidement, platement, aucune émotion dans la voix. Elle avait remis sa carapace d’indifférence, comme si tout ceci, n’avait finalement était qu’un délire de passage et que rien n’avait vraiment compté. Savannah saisit le décapsuleur égaré et ouvrit la deuxième bière. L’agacement de Gabriel ne faisait que commencer, car s’il lui demandait des explications, elle serait bien incapable de lui en donner de suffisamment convaincantes, du moins sans qu’il devine un mensonge liée à sa fichue fierté mal placée derrière. En un sens, Savannah préférait tout arrêter maintenant avant qu’il ne soit trop tard, trop tard pour revenir en arrière et se détacher. Elle les protégeait, ou du moins elle se protégeait, d’une rupture ultérieure qui serait sans doute bien plus douloureuse que celle d’aujourd’hui, qui n’était rien censé signifier à leurs yeux, encore moins dans ceux de Gabriel.
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MessageSujet: Re: Fear and love are the deepest of human emotions + Savannah Fear and love are the deepest of human emotions + Savannah  Icon_minitimeLun 4 Aoû - 17:01

Cette soirée qui avait débuté sans une ombre au tableau prenait des proportions harassantes. Gabriel avait fini pas très bien comprendre ce qui amenait Savannah ici et après tout ce stress il n’avait pas envie d’attendre plus longtemps à échanger des banalités. Il comprenait la difficulté de la situation mais pour le coup il n’avait pas la patience de passer outre. Il voulait cette histoire réglée, au plus vite. Son amie capitula enfin et ce décida à formuler en mots ce qu’il pouvait lire dans ses yeux depuis son arrivée. Les paroles de la jeune femme avaient été électriques… Elles avaient fait leurs effets.  « Tu veux qu’on en finisse de quoi Savannah ? Qu’est-ce qui a assez duré ? » Il savait très bien ce qu’elle voulait dire, où elle voulait en venir. Pourtant une petite voix dans sa tête refusait de l’admettre, comme s’il avait déjà l’impression de s’être largement assez investi dans cette absence de relation pour avoir son mot à dire. La situation était complètement absurde, elle voulait mettre un terme à quelque chose de fictif…. Et c’était ridicule. Pourtant le jeune homme ne pouvait pas s’y résoudre. Il ne pouvait pas la laisser filer comme ça. Mais ses mots dépassant toujours sa pensée, au lieu de demander calmement des explications, voilà qu’il se mettait à sortir tout cette rage qu’il avait sur le cœur.

« À t’entendre on dirait qu’on a gardé les moutons ensembles. Tu veux mettre un terme à quoi là au juste ? Quelle relation ? Quelle amitié ? Quoi ? J’ai été là pour te sortir des pires merde du monde, j’ai joué ton petit jeu à la con, je m’y suis prêté avec plaisir… Vas savoir pourquoi. Toi tu débarques, comme une fleur,  et tu veux en finir ? » Il voyait rouge il parlait dans le vide, il ne la regardait plus. Il se dressa sur ses pieds prenant sa bière avec lui il se rendit devant un tiroir de la cuisine et commença à fouiller dans ce dernier. Il finit par en sortir un paquet de cigarettes toutes ratatinées. Précipitamment il en sortie une, fit tomber le paquet en même temps, jura, foutu un coup de pied dans ce dernier qui alla s’écraser à l’autre bout de la cuisine. Il le laissa là. Il calla la clope entre ses lèvres et l’alluma en craquant une allumette. Il laissa la fumée s’échapper de son nez en soufflant longuement, il ouvrit en grand la fenêtre de la cuisine. Il regardait dehors. Il fallait se calmer, inspirer, expirer. Faire le vide. Ne pas perdre ses moyens.  Au fond elle n’avait pas tort. Mettre un terme à cette histoire était la chose la plus sensée, il y avait pensé plus d’une fois, mais le fait que l’occasion se présente si brusquement l’avait désemparé, le ton qu’elle avait pris pour s’adresser à lui également.

« Mais finissons-en ! Avec plaisir. Ça m’évitera de m’inquiéter outre mesures pour des affaires qui ne sont pas les miennes et de mettre mon boulot en danger pour couvrir ton petit cul. » Il lui adressa un regard noir. Rempli de haine certes, mais quelque part une lueur de désespoir y miroitait. Il ne voulait rien laisser paraitre, ni moins encore lui laisser croire en cet instant qu’il pouvait avoir besoin d’elle. Et ça surtout c’est quelque chose qu’il ne pouvait avouer à lui-même. Dépassé par la colère ainsi que par toutes ces émotions il fumait sa cigarette à la fenêtre, espérant que la nicotine aurait raison de tout ce stress et l’empêcherai de commettre l’irremplaçable. S’il prononçait ne serait-ce qu’un mot de plus, il risque de se mettre la jeune femme à dos toute sa vie, elle risquait de l’haïr au plus haut point, de passer cette porte et ne plus jamais remettre les pieds ici. Mais était-ce une mauvaise chose au final ? N’était-ce pas plutôt la direction à prendre ? Il n’en savait trop rien, complètement perdu, il fulminait entre l’envie de l’incendier, et celle de lui demander pourquoi. Il préféra de rien dire. Il se passe les mains sur le visage, espérant peut-être se réveiller d’un mauvais cauchemar, mais elle était toujours là. Assise en face de lui, posant un regard sur lui qui voulait tout dire. Il se permit de penser qu’elle avait sûrement rencontré quelqu’un d’autre, quelqu’un d’équilibré mentalement qui ne risquait pas de la détruire comme j’aurais été capable de le faire. L’envie ne manquait pas, mais encore une fois, c’est elle qui gagnait la partie, elle aurait ce qu’elle voudrait comme elle l’entendait. Si ça impliquait ne plus jamais la revoir, il le ferait. C’était plus fort que lui. Il ne pouvait rien lui refuser, et elle était en train de lui demander de faire un trait sur cette fausse relation. Qu’il en soit ainsi. « Ouais… mettons fin à ce que tu veux » souffla-t-il froidement. Il prit quelques longues gorgées de bières, balança sa cigarette par la fenêtre et commença à faire les cents pas. Il n’avait qu’une envie c’était de la foutre dehors… mais il lui laissa tout de même la chance d’ajouter quelque chose, avant qu’il ne soit trop tard.
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MessageSujet: Re: Fear and love are the deepest of human emotions + Savannah Fear and love are the deepest of human emotions + Savannah  Icon_minitimeLun 4 Aoû - 20:23

Savannah se redressa sur la chaise droite comme un i lorsque Gabriel réagit aussi promptement à sa demande. Elle ne comprenait pas une telle envolée de la part du policier. N’était-il pas content, dans une certaine mesure, de retrouver enfin la liberté, de pouvoir dire qu’il avait gagné la partie à laquelle elle mettait fin et qu’il allait enfin pouvoir se débarrasser de cette femme à problèmes dans sa vie ? Au contraire, cette nouvelle en aurait soulagé plus d’un, pas lui visiblement. La jolie blonde s’emmura dans un premier temps dans le silence le laissa déverser sa colère jusqu’au moment où il insinua qu’ils n’avaient pas fait d’élevage ensemble et qu’il avait été là pour elle à chaque moment. Savannah ne remettait pas cette présence en question, toutefois il était évident que le jeu prenait une autre ampleur et qu’il fallait y mettre un terme avant qu’il ne prenne une autre dimension. Imaginons l’infime possibilité qu’il se soit aussi attaché à elle au cours de ces derniers mois… ça les mènerait à quoi ? Volages, instables, broyés par leurs démons intérieurs… Ils n’étaient pas faits pour de telles niaiseries. Les relations sérieuses ? Très peu pour Savannah. Elle ne tiendrait pas ses engagements, ne pouvait faire aucune promesse au risque de décevoir une nouvelle fois sans parler de la peur qui la tenaillait à cette simple idée de se retrouver bridée dans une histoire exclusive, de ne plus en faire qu’à sa tête… de l’entraîner avec elle dans les bas-fonds sombres de sa conscience. Elle les détruirait tout simplement. « Tu sous-entends que je me suis servie de toi ? Je ne t’ai jamais demandé de couvrir mes conneries, ni d’en assumer chaque conséquence. » Siffla-t-elle pour lui rappeler que ce plaisir, il se l’était donné tout seul, à l’exception de la fois où elle lui avait demandé son autorisation pour sortir un Holden drogué de la maison où venait de disparaître Naya. Savannah lui en était reconnaissante bien sûr mais n’avait (quasiment) jamais rien demandé, déjà parce qu’elle avait bien trop de fierté, ensuite parce qu’elle ne voulait pas lui devoir quelque chose en retour. Elle avait eu la crainte que cela arrive, qu’il finisse par attendre d’elle ce qu’elle ne pourrait jamais rendre après. D’une certaine manière, en mettant un terme à leur faux couple, Savannah lui rendait service. Elle sentait qu’elle avait besoin d’exploser, de commettre à nouveau des bêtises qui seraient au-delà de ce qu’il pourrait accepter en tant que policier. Il ne pourrait plus la couvrir et cela le rendrait malade, elle le savait. Gabriel s’était missionné comme son ange gardien depuis qu’elle l’avait aidé en ce jour de leur enfance où elle avait crié à l’aide pour lui sauver les fesses. « Ce petit jeu à la con, tu me l’as proposé, rappelle-toi. » Lui rafraîchit-elle ensuite la mémoire. La jolie blonde sursauta une nouvelle fois et se concentra sur sa seconde bière tandis qu’il s’énerva encore plus à l’écoute de ses propos. Il s’emballa derechef et s’excita sur un pauvre paquet de cigarettes quand elle marqua avec détermination qu’elle voulait en finir. « C’est un jeu, comme tu l’as dit. Depuis le début, on savait dans quoi on s’engageait. Pourquoi tu le prends comme ça ? » Éleva-t-elle la voix à son tour, en se levant cette fois pour lui tenir tête. Elle avait pesé chacune de ses paroles. Oui, pourquoi le prenait-il tant à cœur tout d’un coup ? Savannah avait la nette impression que lui aussi ne lui disait pas tout ! Il se leva et commença à faire les cents pas après avoir balancé sa cigarette. La jeune femme ne comprenait pas l’ampleur d’une telle réaction. Ses yeux avaient-ils manqué quelque chose qu’elle ignorait ? « Ce que je veux ? Ce n’est pas ce que tu veux aussi ? » Demanda-t-elle alors d’une voix à la fois surprise et soudainement radoucie. Elle se rapprocha de quelques pas tout en restant à une distance respectable, par mesure de prudence. Elle ne savait pas comment il pouvait réagir sous le coup de la colère. « Je ne suis qu’une fille à problèmes Gabriel, et je finirais par t’entraîner dedans un jour. » Elle n’arrivait juste pas à s’ouvrir sur lesdits problèmes et ne comptait pas le faire. Cette conversation s’en tiendrait simplement à ces mots-là et sur ces raisons-là. À lui d’accepter la situation telle quelle ou non, Savannah n’en dirait pas plus à ce sujet.
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MessageSujet: Re: Fear and love are the deepest of human emotions + Savannah Fear and love are the deepest of human emotions + Savannah  Icon_minitimeMar 5 Aoû - 19:31

Sous-entendre que Savannah c’était servie de lui était un peu osé. Ce n’est pas ce qu’il avait voulu dire, mais chacune de ses paroles portait à confusion, il ne faisait que gueuler le reflet de ses propres peur. Il préférait s’imaginer qu’elle avait eu besoin maintes fois de lui plutôt que de s’avouer que c’était lui, qui supportait difficilement l’idée de la savoir en difficulté. « Tu sais très bien que ce n’est pas ce que je veux dire.» Simplement, après tout ça, il trouvait que c'était tourner la page un peu vite... mais Il secoua légèrement la tête avant de la pencher en arrière, espérant trouver une quelconque réponse à ses interrogations au plafond. Evidemment que ce petit jeu à la con venait de lui comme toutes les idées géniales qu’il avait depuis quelque temps. Il avait voulu se prouver quelque chose… Ou avait-il vraiment essayé d’aller avec cette histoire, il n’en savait trop rien, mais il savait une chose. La voir se défiler en premier le prenait de cours. Maintenant il fallait qu’il assume ses conneries. « Oui, une bien drôle d’idée finalement que j’ai eu. Ça n’aurait jamais dû arriver. On n’en serait pas là. »

Gabriel avait l’impression que Savannah lui dressait le tableau d’un désastre inévitable s’ils continuaient à se fréquenter de cette manière. Au fond elle n’avait peut-être pas tords, mais il ne voulait pas se poser la question, il n’avait pas envie de penser à ça. Une seule question effleurait ses lèvres depuis le début… Pourquoi ? Ce simple mot il était incapable de le prononcer… Elle n’avait aucune bonne raison valable à lui donner, ou simplement lui cachait-elle quelque chose d’encore plus gros que ce qu’il pouvait imaginer… Pour cela, cette question resta en suspens. Quelque part, il ne voulait pas savoir. Avait-il peur d’en connaitre la réponse ? Possible. Toute cette violence soudaine, cet excès de colère laissa un instant place au désarroi quand le ton de la jeune femme s’adouci et qu’elle lui demanda si ce n’était pas ce qu’il voulait lui aussi… « Mais j’ai rien demandé de tel moi… » Ajouta-t-il sur un ton plus fébrile qu’il n’aurait voulu le laisser paraitre. Une fille à problème, il en avait vu des pires tout de même, mais il préféra lui accorder le bénéfice du doute.

Il était las, de toute cette énergie qu’il avait consacré à s’enrager soigneusement et de manière incontrôlable, tout se stress laissa soudain place à un grand vide dans sa tête. Un gros coup de fatigue, comme si on lui avait asséné un coup de massue. Il poussa un soupir et regarda Savannah qui c’était approché de lui. Il pinça les lèvres plutôt qu’il ne sourit. « Tu as pris une décision. Je la respecte. T’as sans doute raison, se sera mieux pour nous deux… Tu m’as dit ce que tu avais à me dire ?.... Tu peux partir maintenant ? » Jamais il ne s’était adressé à elle si froidement. Ses paroles furent tranchantes. Il lui donnait finalement raison, mais à quel prix. Il préférait ne plus rien entendre, de peur de perdre les pédales. Il vida sa troisième bière à toute vitesse. Ferma les yeux un court instant, espérant qu’en les rouvrant la jeune femme ne serait plus là. Si c’était ce qu’elle voulait, il allait falloir si tenir et s’ils devaient en finir là, très bien, mais alors il fallait en finir complètement. Gabriel n’était plus du genre à collectionner les vestiges du passé, si elle voulait sortir de sa vie il fallait qu’elle le fasse, mais vite, et bien. « Au-delà de ça je ne suis plus responsable de tout ce que je pourrai te dire » Cette réponse était lâche, il savait se défiler devant la moindre difficulté avec grande aisance, quand il s’agissait de sujet si délicat. Depuis quelques instants, il prenait soin de ne pas écouter son cœur qui battait la chamade dans sa poitrine, comme pour essayer de lui dire quelque chose. Il était hermétique, fermé à toute émotion… Il aurait aimé qu’elle s’en aille maintenant, comprenant que de toute façon, il n’y aurait pas de retour en arrière. Savannah pensait sûrement bien faire. Tout arrêter, comme si on supprimait une partie de l’histoire, qu’on en arrachait la page pour la brûler, sans savoir ce qui se trouvait de l’autre côté… Ils ne savaient comment cette fausse relation aurait pu évoluer, ni elle, ni lui. Il ne le sauront sans doute jamais…
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Savannah Richardson
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MessageSujet: Re: Fear and love are the deepest of human emotions + Savannah Fear and love are the deepest of human emotions + Savannah  Icon_minitimeMer 6 Aoû - 14:03


Gabriel avait chamboulé son monde, dès les premiers instants, elle s’était sentie se déconnecter de tout ce qui l’entourait pour n’être plus liée qu’à lui. Emportée par ce lien hors du commun qu’ils avaient partagé durant plusieurs mois, Savannah l’avait entraîné dans son univers, lui ouvrant les portes de sa vie, tout en gardant sous clef celle de son cœur. À quel moment avait-elle perdu le contrôle sur ce qu’elle ressentait ? Quand et comment était-elle devenue suffisamment vulnérable pour qu’il ne l’atteigne plus que de raison ? Était-ce le jour où il l’avait embrassée pour la première fois devant tous les jeunes de Magnolia ? Ou bien les traîtres émotions avaient-elles toujours été enfouies dans un coin de sa tête, attendant la moindre brèche pour s’immiscer à l’intérieur ? Sa respiration était devenue difficile au fur et à mesure qu’un drôle d’un sentiment l’envahissait. Le souffle coupé, oppressé, Savannah avait envie d’appeler avec frénésie la douceur des mains de celui qui était devenu… plus qu’un jeu. Toutefois, la jolie blonde ne pouvait pas revenir sur ses choix. Fierté oblige, elle avait pris une décision et comptait s’y tenir jusqu’au bout. Elle ne pouvait pas se permettre de le laisser briser plus encore la carapace qu’elle s’était forgée durant des années et préférait le rayer de son existence plutôt que de tomber le masque. Sans jamais être vraiment tombée amoureuse, Savannah se félicitait d’être capable d’afficher une telle indifférence. Trop souvent blessée et déçue par des hommes qui avaient profité de sa passivité, elle était passée maître dans l’art d’inverser les rôles et d’être celle qui tenait les ficelles. Cependant, elle ressentait tout autre chose vis-à-vis de Gabriel. Elle n’avait ni envie de le blesser, ni de se jouer de lui. La situation devenait beaucoup trop compliquée à gérer à ses yeux. Mieux valait qu’ils en finissent avant que tout n’aille trop loin… Après lui avoir annoncé la décision qu’elle avait prise, Savannah leva une nouvelle fois les yeux vers lui. Si la jeune femme voulait se montrer parfaitement claire sur un point, c’était qu’elle ne s’était pas servie de lui. Gabriel admit que ce n’était pas ce qu’il avait voulu dire, dans la maladresse de ses paroles et de sa colère. La jolie blonde lui reconnut ce côté impulsif qui l’avait toujours caractérisé depuis leur rencontre beaucoup plus jeune. Savannah se demandait comment il faisait pour garder son calme dans un travail aussi stressant et éprouvant que le sien, et surtout comment il avait réussi à ne pas s’attirer des ennuis avec un tempérament aussi incendiaire. Cette question n’étant pas à l’ordre du jour, elle se leva pour le rejoindre et lui demander si, finalement, ce n’était pas ce qu’il voulait aussi : retrouver sa liberté. Sa réponse, prononcée d’une voix fébrile, la surprit grandement. Je n’ai rien demandé de tel… Que voulait-il dire par là ? Lui demandait-il de poursuivre leur fausse relation, cette mascarade sans queue ni tête ? Se pouvait-il qu’il y avait pris goût ? « Qu’est-ce que tu veux dire ? » Souffla-t-elle, soudainement interrogative. Toutefois, ce qui s’apparentait à un moment d’égarement de la part de Gabriel changea bien vite de mélodie. Savannah renchérit à nouveau sur le fait qu’elle n’était qu’une fille à problèmes, songeant qu’il ne pourrait pas le tolérer bien longtemps. Le policier pinça les lèvres et lui laissa croire qu’il acceptait finalement sa décision tout en lui demandant plus ou moins directement de quitter les lieux si elle en avait terminé. « C’est tout ? On se quitte simplement comme ça ? » S’étonna-t-elle, ne comprenant pas vraiment les raisons de sa colère. Si tout cela n’était qu’un jeu, pourquoi avait-il l’air de lui en vouloir à mort alors qu’elle venait, entre autre, de lui en donner la ‘victoire’ ? Savannah était perdue et refusait l’hypothèse qui s’imposait de plus en plus à elle. Et si ce n’était pas qu’un jeu ? L’espoir enflait en elle, brûlant et dévastateur. Elle ne pouvait se permettre de croire à de telles sottises. Gabriel ajouta alors qu’il n’était plus sûr d’être maître de ce qu’il pourrait lui dire à partir de cet instant. Savannah haussa les épaules, qu’est-ce qu’il pourrait rajouter de pire maintenant que tout était fini ? « Très bien. » Conclut-elle finalement en hochant positivement la tête. Il était sans doute mieux qu’elle s’en aille et que chacun retourne à sa petite vie. La facilité avec laquelle Gabriel la rayait de son existence lui confirma qu’elle avait bien fait de ne pas en attendre davantage, bien fait pour lui comme pour elle d’ailleurs. Prenant une profonde inspiration, Savannah se dirigea vers la porte d’entrée des Farnsworth sans demander son reste. Jetant un dernier regard en direction de Gabriel, elle imprima son image dans ses rétines avant d’ouvrir la porte et de la refermer derrière elle. La jeune femme sentait à la fois un vide soudain prendre place dans sa poitrine ainsi qu’une forme de soulagement. Allégé, le poids dans son cœur ne se faisait déjà plus ressentir. Reprenant enfin les rênes de sa vie, Savannah était à nouveau… totalement libre.

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MessageSujet: Re: Fear and love are the deepest of human emotions + Savannah Fear and love are the deepest of human emotions + Savannah  Icon_minitimeMer 6 Aoû - 15:27

Face à face, ils se dévisageaient l’un l’autre comme si nul ne semblait comprendre ce qui était en train de se dérouler véritablement. Leurs paroles étaient sans queue ni tête à en voir la relation qu’ils entretenaient officiellement, cette discussion n’aurait jamais dû avoir lieu, ou du moins elle n’aurait jamais dû se passer de cette façon. Ils semblaient brusquement tous les deux accorder bien plus d’importance que nécessaire à cette fausse relation. Ce spectacle en avait quelque chose de tristement comique. Savannah semblait surprise de l’entendre dire qu’il n’avait rien demandé de tel, elle lui demandait des explications… Que pouvait-il lui dire au fond… Il était vrai que cette « séparation » n’était pas de sa volonté. Effectivement il n’avait pas demandé ça, ou plutôt il ne s’y attendait pas. S’il était d’accord ? Dur à dire, mieux valait d’ailleurs ne rien dire que de devoir laisser des mots franchir ses lèvres qu’il risquait de regretter pour toujours. Il haussa légèrement les épaules, incapable de se justifier. Il chassa rapidement ce court instant de désespoir, de vide profond pour laisser place à cette nouvelle froideur qui serait de mise entre eux à présent. Gabriel était un peu comme ça, à croire que c’était tout ou rien. C’est tout ? On se quitte simplement comme ça ? Le jeune flic senti son sang ne faire qu’un tour et il la foudroya du regard, comme s’il la tenait brusquement responsable de toute cette vive douleur qui parcourait son corps sans qu’il ne l’explique, le ramenant à cet état de colère initial qui l’avait poussé à se mettre dans tous ses états. « Mais comment tu veux qu’on se quitte ? Tu veux organiser une fête pour l’occasion peut-être ? » Il ricana froidement. Sa question semblait tellement ridicule à ses yeux qu’il se senti obliger de lui servir une réponse pire encore que cette dernière.

Gabriel était épuisé maintenant, il n’avait plus envie de déployer quelconque efforts pour essayer de sauver quelque chose qui était visiblement vain… La seconde d’après, il se maudissait d’avoir de telles pensées… il n’y avait rien à sauver, rien du tout, rien entre eux. Il ne s’était jamais rien passé de plus que quelques baisers échangés et une drôle de mascarade. Machinalement, il fit quelques pas vers la porte comme pour s’en convaincre et pour lui indiquer la sortie. Le message avait été clair, elle passa devant lui, passa le cadre et referma la porte derrière elle. Gabriel eu le souffle court un instant. Voilà, c’était fait… cessation des hostilités. Il allait maintenant pouvoir concentrer son énergie sur des choses bien plus importantes. Il se frotta les mains ensembles avant de les passer sur son visage, comme épuisé. D’un pas lent, il se dirigea vers le réfrigérateur comme un automate pour saisir une quatrième et dernière bière. Il la vida d’une traite devant le frigo avant de la laisser tomber dans la poubelle. Puis d’un geste toujours aussi machinal il fit demi-tour, traversa la pièce et se dirigea vers sa chambre. Il se laissa tomber à la renverse sur son lit. Les yeux clos il passa les cinq minutes suivantes à essayer de retrouver un rythme respiratoire correct et faire le vide dans sa tête. Penser, il devait arrêter de penser, à elle, aux derniers regards qu’elle lui avait adressé, au dernier baiser échanger, la dernière soirée dont il avait vraiment profité… il fallait qu’il chasse tout cela de sa mémoire, qu’il aille de l’avant maintenant. Elle avait voulu tourner une page. Il avait dit qu’il respecterait son choix.. De toute façon, il se l’était répété assez souvent, il n’avait rien à gagner dans cette relation. Du moins c’était ce dont il essayait de se convaincre. Cette nouvelle liberté aurait dû l’enchanter… pourtant il avait juste envie de disparaitre, s’enfoncer dans son matelas, arrêter de réfléchir… dormir … au bout de quelques heures de réflexions sans queue ni tête, il finit par tomber dans un sommeil agité…

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