Allergique aux fraises... Je n'en revenait toujours pas. Moi qui adorait ça, il me serait difficile de m'en passer. C'était bien plus emmerdant qu'une allergie à un poulpe que personne n'aimait manger. Duncan me dit qu'il me croyait quand je lui disait que c'était délicieux. Bon, ce n'était pas aussi bon que ce petit geste attentionné qu'il venait d'avoir à mon égard, mais c'était quand même bien bon. Il me sourit et que pouvais-je faire d'autre que de lui répondre !

Le fleuriste enchaîna en parlant des cerises. Ce serait un repas fruité que nous aurions ce midi. Je trouvais cela agréable, de parler avec un ami de tout et de rien. On apprenait des choses et, comme certains trucs de ma vie, je n'étais pas prête de les oublier. Les cerises, c'était bon même si les noyaux étaient bien embêtant.

- Moi j'aime beaucoup le raisin aussi. C'est sucré et si tu sais t'y prendre, tu peux en trouver sans pépins !

Oui, j'avais horreur de ces petits noyaux que tu n'avais pas d'autre choix que de cracher comme un motard. Très peu ragoûtant pour ma part. Et le raisin avait quelque chose de majestueux, comme on le voyait dans les films parlant de Cléopatre, entourée de ses sujets et baignant dans du lait. Je rêvais de pouvoir faire cela, mais le lait était plus sympa à boire ! Et l'on m'avait appris à ne pas gâcher.

- Les ananas tu aime ? On a que de ça en Californie j'ai l'impression. Du fruit de base au cocktail bien alcoolisé.

Si on aimait pas ça, on pouvait toujours mourir.
Je coupais un nouveau morceau de poulet, accompagné de sauce et de riz, jetant un petit coup d'oeil à Duncan pour le cas où il remarquerait une nouvelle goutte de crème sur ma peau. J'aurais pu y prendre goût.

Dans une conversation des plus normale et passionnante, en apprenant plus l'un sur l'autre- même si ce n'était qu'au niveau de la nourriture pour le moment – je prenais plaisir à découvrir des choses sur Duncan. Il était tellement adorable que ce serait dommage pour quiconque de passer à côté ! Et il était drôle en plus ! Bon, là... je devais bien admettre que ce soit horrible d'avoir faillit mourir à cause d'un raison, mais c'était drôle parce que, je me demandais comment l'on pouvait faire !?

- Mais.. comment ça ? Tu t'es étouffé avec ? demandais-je d'un air inquiet.

A la fois risible et bizarre, je ne savais pas si je devais me mettre à rire en imaginant la tactique à prendre pour s'étouffer avec un raisin, ou bien s'il valait mieux me retenir. Mais quand même ! Il fallait en vouloir, comme on dit, pour arriver à ce résultat avec un fruit qui n'avait pas de noyau comme on en trouve dans les pêches ! C'est comme s'étrangler avec un pépin de fraise !

Nous enchaînions ensuite sur les ananas, où là encore, le beau fleuriste rechignait. Il avait un palais sensible le petit mignon ! C'était marrant d'en apprendre comme ça sur lui, des choses banales mais qui avait un petit charme.

- Mais c'est qu'on est une petite nature, dis dont ! fis-je en riant. Je comprends, toi ce sont tes papilles, moi c'est mon estomac qui est sensible et n'aime pas certains aliments, comme les bananes pour continuer sur les fruits, ou le céleri. Il les rejette

Loin de moi l'idée de parler de choses répugnantes, mais c'était ainsi. Petit estomac fragile, qui remontait à mon enfance comme le disait maman. En revanche, certaines de mes allergies avaient disparues comme par magie depuis ces dernières années ! C'était bien de pouvoir engloutir quelque chose de bon, même si j'avais un appétit d'oiseau et ne me gavait pas de saloperies.

Quelques minutes plus tard, le deuxième plat fut terminé et venait l'heure du dessert ! Un petit sourire se dessina sur mes lèvres tandis que je lorgnais sur le gâteau. Avec de telles calories, je devrais faire un peu d'exercice pour ne rien prendre sur mes hanches parfaites.

- Est-ce que tu as d'autres choses intéressantes à m'apprendre ? Ou que tu voudrais savoir de moi ?

Bien oui ! Si l'on ne parlait pas de moi j'allais dépérir ! J'étais là pour qu'on s'occupe de moi. Bon, d'accord, en me racontant sa petite vie, Duncan me parlait avec confiance en pensant peut-être que j'étais une personne de confiance à qui on pouvait parler. Mais bon... J'avais envie de « faire mieux » si on veut.

Duncan était donc bien peu doué avec les raisins, pour s'étouffer avec. Bien que cela me paraisse impossible à moi, étant donné la quantité que je mangeais, ça me faisait légèrement rire. Mais ne voulant pas blessé mon ami, je lui fit un sourire. Tout pouvait arriver après tout ! Nous n'étions pas à l'abri, mais à l'avenir, je ferais un peu plus attention lorsque je m'enfilerais une grappe de raisins, au cas où !

- Je crois que je vais m'en méfier un peu plus alors.

Quitte à être dans les grandes confessions niveau nourriture, le petit fleuriste m'avoua avoir le palais sensible à toute attaque acide. Ce devait être dur de ne pas pouvoir manger ce genre de choses si sucrées. Je raffolais du sucre, même si je n'en mangeais pas avec excès. Les ananas étaient très acides, mais c'était délicieux et lorsque l'on vit dans un État chaud, ça rafraîchit!
Le dessert devant nous, je confiais un petit truc personnel à Duncan. Clair que ce n'était pas joyeux, mais cela expliquait pourquoi parfois je sautais un repas... Mais je ne lui dirais pas. Bien qu'il se serait inquiéter de moi, il m'aurait plus fliquer qu'autre chose et moi je préférais les étreintes que les coups de cravaches. Ça faisait mal !

Prenant ma fourchette en main, je demandais à Duncan s'il voulait me dire quelque chose de spécial ou s'il voulait que moi je lui parle de moi. Il était d'avis que je lui raconte ce que je voulais ! C'était super ! Peu de gens étaient comme ça ! Prenant la première bouchée, je réfléchissais à ce que je pouvais lui dire.

- Et bien... Niveau alimentaire je pense qu'on en a déjà bien assez fait non. ... Sinon, bah tu sais que je viens de San Fransisco. C'est beau là bas tu verrais ! Ça me manque un peu parfois, mais ici on est bien et les fleuristes sont vraiment plus gentils ! ... J'adore la musique ! Je me suis acheté une guitare dernièrement, pour reprendre un peu. Je pourrais te faire écouter un jour si tu veux ! ... J'ai envie de devenir journaliste ou styliste de mode, si je n'arrive pas à devenir mannequin. Tu crois que je pourrais ? Et... je cherche mon prince charmant...

Un peu de tout dans ma vie, un peu de rien. Chercher mon prince était primordial ! J'en avait un semblant mais il fallait être réaliste, celui-là n'était pas prêt de le rester. C'est pour ce côté de ma vie que San Fransisco me manquait...

Après avoir parlé de tout ce qui était nourriture et allergies en tout genre, ou encore méfiance quant à certains fruits un peu traître pour mon ami, nous en étions venu à un sujet que je connaissais bien puisqu'il s'agissait de « moi » ! Duncan voulait en apprendre sur ma petite personne et bien il n'allait pas être déçu !
Je commençais par lui parler un peu de ma vie avant, pouvant introduire la musique dedans car je l'avais découverte là bas avec de charmantes personnes. Plaçant que je m'étais acheté une guitare également. Oui, depuis que j'avais retouché l'instrument chez monsieur Jay Black le crétin, ça m'avait redonné encore plus envie de reprendre, et j'adorais pratiquer ! Ça me détendait, mais vraiment beaucoup et m'évitait de croiser trop souvent ma soeur dans les couloirs de la maison.

Ensuite je lui parlais de mes envies quant à mon futur. Il est vrai que bien que le mannequina m'intéresse grandement, j'avais plus dans l'idée de travailler derrière les models pour être reconnu en tant que grande figure de la mode, ce qui durait plus longtemps que mannequin. Passer trente ans, il fallait se reconvertir bien souvent. Styliste me plairait beaucoup, car le travail manuel de cette façon là ne me faisait pas peur. Oui j'étais un peu feignant, mais dans ce cas-ci, bien moins.
E pire – ou mieux – dans tout ça ? C'est que Duncan m'écoutait pour de vrai, lui ! J'aimais que l'on s'intéresse à moi, car ma vie n'était pas si vide de sens que certaines personnes et j'avais à coeur que les gens le voient. Et Duncan arrivait à me faire sourire et me voir comme la reine du monde quand il se mettait à me faire es compliments ! Et il m'en fit !!

- Mais oui, il doit être en chemin, qui sait !? Si tu vois passer un type sur un cheval tu me le diras hein !? fis-je en rigolant. C'est quand tu veux pour la guitare ! ajoutais-je avec un grand sourire pétillant.

J'étais capable de venir lui en jouer dès ce soir s'il le voulait ! Je le savais appréciateur de bons moments et la musique en faisait passer des superbes, comme me le rappelait mes souvenirs d'avant.
Sans plus repenser à tout ce qui avait pu se passer, je me reconcentrais sur mon ami, reprenant une petite bouchée de chocolat.

- Si je venais te jouer un morceau, tu voudrais écouter plus de quoi ? Que je vois à me remettre bien dans le bain.

Il fallait l'impressionner oui. Qui sait, il avait peut-être dans sa famille à lui des petits gars bien mignons, voire « chamant ». La question me vint toute seule, changeant complètement de sujet.

- Tu as de la famille ailleurs ? A part London.

- C'est quand tu veux ! En semaine j'ai moins de choses de prévu les soirs, alors à toi de voir quand est-ce que tu veux m'inviter.

Lui dis-je avec mon plus beau sourire. D'une part, ce serait super de jouer de la guitare, surtout pour lui. D'autre part, passer une soirée en sa compagnie me ferait plus de bien qu'avec quiconque. Mes amis, pour certains, n'étaient pas très réceptif, alors que Duncan, lui, savait comment s'y prendre pour me donner de la joie. Et nous pouvions rire, comme sur le fat du prince charmant. Y croyant quand même un brin, s'il existait, il n'avait qu'à se pointer et ne pas ressembler à un de ces idiots comme il y en avait quelques uns à Magnolia.
La discussion s'enchaîna sur le genre de chanson que mon ami désirerait entendre. Je pouvais lui jouer pas mal de choses, rien qu'avec une guitare sèche, hormis du hardrock peut-être... Je n'aimais pas ça de toute façon. Je préférais la pop ou le rock gentillet, c'était plus agréable à entendre.

- Hum.. Et bien je ferais une petite liste et nous verrons le moment venu.

Fis-je en plantant ma fourchette dans mon dessert pour le laisser fondre dans ma bouche. Miam ! C'était si rare de trouver des gâteaux comme ça dans une pâtisserie, encore plus de parvenir à les préparer, l'on obtenez jamais le résultat escompté. Ici, c'était tout bonnement divin !
Dégustant tranquillement ce petit met, je demandais à Duncan s'il avait de la famille autre que London. S'ils étaient tous aussi adorables de son côté de la famille, ce devait être merveilleux ! ... Mais il n'avait qu'elle et ses parents. Tant pis alors. Je n'aimais pas London, c'est un fait. Elle se chargeait bien de me faire des misères avec Mya, alors que je ne cherchais pas spécialement. Le comportement de Mya supportait tellement que je n'avais d'autre choix de l'embêter, mais la miss Sheppard n'avait rien à venir faire dans nos querelles de soeurs.

- Ne dis pas ça. Tu as une vie stable et des gens qui t'aime, c'est enivrant.

Nos vies n'étaient pas les mêmes certes. Pas de remariage chez nous, pas de demi quelque chose, à part peut-être Mya, demi-thon ! Et encore, penser à mal sur elle n'était drôle que si elle pouvait riposter. Aussi, je me concentrais sur mon gâteau et la voix de Duncan. Il me demandait si je m'entendais bien avec ma famille quand j'allais mettre une fourchette dans ma bouche, me stoppant. Chez les Cleavers, c'était compliqué.

- Avec mes parents, ça va vraiment bien. Ils sont tellement gentils et attentionnés avec moi, je les adores. Mon petit frère aussi, même s'il se prend un peu plus pour le grand frère protecteur sans nous laisser le couver, mais il est génial ! Et puis.. on à Mya...

Comment décrire cette relation si étrange que nous entretenions, comme si nous n'étions pas soeurs, mais plutôt deux personnes totalement inconnues et sans relations aucune, oubliant le reste de la famille dans nos embrouilles quotidiennes.

- Elle est gentille mais... Elle se prend beaucoup pour la reine du monde et ça m'agace. On se chamaille beaucoup, mais dans le fond, on ne peut pas choisir tel ou tel membre de sa famille, on prend le lot complet ! On s'entendait mieux quand on était plus jeunes, je n'sais pas ce qui à changé en elle.

Peut-être n'était-elle pas la seule à avoir changé, oui, mais je n'allais as reconnaître mes tords devant mon fleuriste. Je préférais faire une petite moue triste, comme si j'étais vraiment affectée par cette distance entre Mya et moi. Je l'étais un peu, bien sûre, nous avions tant en communs, mais d'un autre côté, je n'aimais pas sa clique et était ravi de ne pas être un mouton.

- Mais ne t'en fais pas, ça changera bien un jour. Oh regarde ! Tu as un raisin dans ton bol ! dis-je en le piquant avec ma fourchette, sauvant mon ami de sa phobie avec un sourire en croquant dessus. Succulent et juteux à souhait. J'adorais !

Tout convenait à Duncan côté musique, j'avais déjà mes idées sur les morceaux que je pouvais lui jouer et qui lui laisserait une trace agréable dans l'âme. La musique était tout un art de vivre, et je ne m'en passait plus ! J'aimais partager ma passion, bien que la dernière fois que j'ai tenté, je me soit fait ramasser en beauté. Aussi, Jay Black n'était qu'un idiot qui n'appréciez pas les bonnes choses et j'avais une rancoeur profonde envers lui ! Mais décidant de ne pas penser à cette mésaventure, je me concentrais sur Duncan, observant ses lèvres et ses yeux en souriant, l'écoutant parler de sa voix douce. Il était toujours gentil avec moi, je n'en revenais pas qu'un tel homme puisse exister !

Nous parlions de nos famille, lui me disant de parler avec Mya sans nous écharper, ce qui était plutôt difficile ces derniers mois, voire années ! Je souris malgré tout à mon fleuriste, voulant le rassurer.

- Je verrais. On peut peut-être se réconcilier. J'aimerais mais son attitude est tellement horripilante par moments que je me braque et l'agresse de même !

On en tenait une couche toutes les deux, certes, mais je me considérais comme victime de cette peste agaçante, prenant un malin plaisir à ranger nos parents de mon côté en toute occasion. Non pas par lâcheté ou défaite, mais surtout lorsque j'en avais marre de lui répondre en fait !
Changeant un peu de sujet, j'avais remarqué un raisin que je m'étais empresser de piquer dans son assiette, ne voulant pas qu'il s'étouffe. Je prenais soin de lui comme ça. Bon, il voulait faire le fort et s'exclama qu'il en avait peut-être déjà mangé avant. Je rougis légèrement, avouant ainsi qu'au delà de mon sauvetage, j'étais une gourmande.

- Ce sera celui là de moins alors ! dis-je en souriant.

Le beau Duncan me prit un bout de mon dessert en vengeance, et je le laissais faire, trop occupée à le dévisager avec appétit.

- Oseriez-vous m'ôter le pain de la bouche, jeune chevalier !? J'espère que ça te plaît au moins. Moi j'adore !

M'exclamais-je en levant les mains au ciel en guise d'approbation, avant de replonger ma fourchette dans le chocolat fondant. Miam ! Et lui qui me disait qu'il fallait penser à manger, le voilà me chipant mon dessert. Quel petit coquin !

- C'est vraiment bête que tu doive travailler cette après-midi... Moi je serais bien rester à flâner avec toi. avouais-je d'une moue boudeuse.

Très perspicace mon fleuriste ! Il avait de suite deviné que Mya me pourrissais autant la vie que je pouvais le lui faire payer. Je hochais donc la tête en signe de positif.

- Oui, elle n'y va pas de main morte.. On commence à avoir l'habitude, mais c'est lassant.. Je pensais qu'une grande soeur était supposé aider la plus jeune et la soutenir contre les épreuves de la vie.. Moi, Mya m'enfonce plu qu'autre chose et se sert de ces petites choses qui m'arrive pour me mettre mal..

C'était vrai ! Je n'avais pas besoin de mentir au sujet de Mya. Elle et moi étions bien différentes et l bonne entente de notre jeunesse avait disparut. Aujourd'hui, elle profitait de certaines de mes actions passées pour avoir le plaisir de me voir lui hurler dessus.. elle abusait vraiment ! J'aurais sût, j'aurais fais certains choix bien différents de ceux là...
Mais e sujet m'agacer fortement, aussi, je volais doucement un raisin de mon ami et s'en suivit une petite partie de rigolade. Il était charmant... et m'avais piqué mon gâteau !!

- Tant mieux si ça te plaît alors. dis-je en souriant.

Ajoutant que cela me faisait de la peine de savoir qu'il travaillait cette après-midi, le beau petit Duncan tapa juste. Il fallait payer la maison. On avait pas tous la chance d'être nourrit et loger à l'oeil ! Je lui fis une moue compatissante, tout de même dégoûté qu'il doive s'en aller. Je lui rendis son sourire, heureuse d'avoir pu passer un bon moment avec lui, sachant qu'il y en aurait d'autres.
On termina nos desserts tranquillement, puis Duncan regarda sa montre alors que j'observais les clients d'à côté. Le brun m'informa de l'heure.

- Oh oui, zut ! Tu as raison. Je te raccompagne là bas, il n'y a pas de soucis, ça me fait plaisir !

Souriante, je me levais de ma chaise, réajustant ma tenue afin d'être parfaite, comme toujours. Je passais la main dans mes cheveux pour les mettre sur le côté afin de prendre mes sacs. Puis, je suivis Dunk' jusqu'à la caisse.

- Lui dire tout ça ? Tu ne connais pas Mya... Elle n'écoute rien venant de moi. Un jour elle comprendra, mais c'est pas demain la veille hein !

Dis-je en balayant l'air d'un revers de main, comme pour dire de changer de sujet. Celui-là était bien trop compliqué pour être abordé comme ceci. Comprendre les relations entre ma soeur et moi relevaient du défis. Elle n'avait pas supporter que je me fasse chouchouter alors que c'était plut^t normal après tout. Elle n'avait jamais cherché autre chose que l'affection de nos parents, me reléguant au stade de la gamine pourrie gâtée alors qu'elle l'était tout autant et pourrait encore l'être si elle changeait son attitude vis-à-vis du monde et surtout de la famille. Elle s'en fichait juste.

Mais bon... Passant sur cette affaire, le dessert se finit rapidement et mon beau chevalier protecteur m'annonça l'heure. Il devait retourner travailler en effet, s'il ne voulait pas avoir d'ennuis avec son supérieur. J'acquiesçais donc en me levant à mon tour, prenant mes affaires pour le rejoindre en caisse. Là, Duncan m'annonça qu'il m'invitait. Cela me fit rosir, j'aimais ce genre de petites attentions, même venant de mes amis. Mais les bonnes manières stipulaient de toujours être polie et de ne pas abusé, aussi je feignais la gêne et lui lançais :

- C'est gentil mais.. tu es sûr ? Je ne voudrais pas te rendre pauvre et, qui plus est, je t'ai volé de ton dessert.

Mais le jeune homme avait son idée et n'écouta pas vraiment. Intérieurement, je jubilais de voir que la galanterie n'était pas morte et que le gentil fleuriste faisait partie de ces gens là.

- Merci, Duncan. La prochaine fois, c'est moi qui t'invite.

Je venais le perturber dans son travail, c'était « normal » en somme. Il ne me laisserait peut-^tre pas non plus payer non plus, mais je restais courtoise.
Une fois ceci fait, il fallait reprendre la route de la boutique à l'étage inférieur, un pincement au coeur que ce soit déjà terminé. On s'amusait bien ensemble. J'avais repris son bras, bien plus heureuse qu'au matin et l'estomac remplit. Si seulement je pouvais échanger Mya contre Duncan, j'aurais deux frères parfaits et plus aucune peste dans la maison !

Arrivé en bas de l'escalator, la boutique n'était plus vraiment loin. Plus que quelques mètres et.... voilà ! Nous étions devant.

- Ça m'a fait plaisir de déjeuner avec toi. On remet ça quand tu veux. déclarais-je en relâchant son bras, une fois devant la porte. Merci.

Je me dressais sur la pointe des pieds, et lui déposais un baiser sur la joue. Il était bien grand et si je n'avais pas mes talons, je paraîtrais bien petite avec mon mètre soixante-neuf. Une heure sonna et il était temps. Je saluais mon ami avant de partir, disant bonjour à Sam, son patron, qui venait de sortir de la boutique pour ouvrir. Un dernier signe de la main et me voilà partis vers un petit brin de shopping avant de rentrer.