| Sujet: Re: Boy meets girl / Jaylann ; Jeu 4 Avr - 17:00 | |
| Et même si il pensait, sincèrement à ce qu'elle pouvait en juger, qu'elle méritait le bonheur cette gentillesse était tachée par le pessimisme du jeune homme. Nous ne sommes jamais les seuls responsables de notre malheur seulement les causes extérieures sont bien souvent obscures.
- C'est parce que tu as décidé de te voir comme étant le seul coupable que tu te refuses à la vie. Pourquoi tu continues à te blâmer alors que tu n'y es pour rien ?
Sans pour autant le dévisager Jaylann faisait attention au moindre de ses mouvements, elle pensait qu'en les analysant elle réussirait à percer toute cette noirceur qui émanait de lui. Parfois en l'écoutant elle avait l'impression de se retrouver, la femme qu'elle est aujourd'hui avait eu aussi ses années noires à penser simplement et purement que la vie n'était pas faite pour elle.
C'était étrange, ces deux êtres qui une heure auparavant semblaient vouloir s'entre-tuer étaient désormais en train de souhaiter le bonheur de l'autre. Confortablement assis face à face ils s'échangeaient une cigarette en jetant quelques regards au soleil, ils discutaient comme des personnes se connaissant de longue date, qui aurait pu croire qu'un jour ils crachaient sur leur nom de famille ?
- Tu n'es pas aussi asocial que les gens le prétendent.
Même si elle n'avait jamais eu besoin de personne pour se faire une idée de ce qu'était réellement Julian King, les gens de Magnolia avaient la fâcheuse tendance de parler sans cesse, souvent à tord car estimant connaître la vie des autres sur le bout des doigts, et c'est ainsi que son nom lui vint aux oreilles souriant alors de la réputation de lonely boy autant que lorsqu'elle entendait parler de la sienne.
- Je ne voudrais pas paraître étrange mais tu veux quelque chose à boire ? Un café ? Avec ou sans poison c'est au choix.
Elle avait accompagné ses phrases d'un sourire moqueur, car si à priori proposer quelque chose à boire à quelqu'un était quelque chose de parfaitement banal, entre ces deux personnes cela l'était un peu moins. |
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Je n'ai plus aucun secret pour personne, enfin presque...
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| Sujet: Re: Boy meets girl / Jaylann ; Ven 5 Avr - 14:28 | |
| Bouddha a dit : ❝ Si la haine répond à la haine, comment la haine finira-t-elle? ❞ Sourire avant lui. Julian avait vu tellement de ses proches s'épanouir qu'il en avait presque pris l'habitude. Malgré son cœur figé, gelé dans une époque désormais révolue, le monde continuait de tourner. Et les habitants de Magnolia Cresent, de ceux qui avaient connu Alicia, de ceux qui avaient pleuré sa mort, de ceux qui avaient sali son nom. Ils vivaient tous, et regardaient tous l'avenir. Julian était seul, mort parmi les vivants, à contempler le temps qui passe sans en subir les effets. Il vieillissait, comme l'être humain qu'il était, ensemble d'atomes avec une durée de vie impartie, mais son âme restait la même. Inexorablement la même. Celle de ce gamin terrifié à la vue de cette poupée de porcelaine inerte en bas des escaliers. Et si Jaylann le pensait victime de ce drame, s'essouflait à lui répéter qu'il n'y était pour rien, Julian connaissait la vérité. Il n'avait pas été un simple spectateur, et s'en voulait terriblement. Il se punissait, certainement, mais c'était l'unique chose à faire. Les gens comme lui ne vivaient jamais bien longtemps sans payer le prix de leurs aberrations. Il préférait amplement cesser de vivre mais rester au milieu de ces gens hypocrites que finir entre quatre murs avec comme unique compagnie un camarade tatoué peu commode. Enfin, avait-il réellement à faire ce choix ? Pour l'instant, Julian se le permettait, mais il ne doutait pas qu'un temps viendrait où la vérité éclaterait comme un ballon de baudruche et viendrait éclairer ses méfaits. Mais lassé par l'ignorance de ses proches, Julian ne répondit pas. De toute façon, il ne pouvait s'étendre sur le sujet, alors se la jouer « Parce que. » était d'un puéril qu'il destinait uniquement à Andrew Davies. Après quelques secondes de silence durant lesquelles le King piquait une nouvelle fois la cigarette de sa charmante hôte pour tirer dessus nonchalamment, Jaylann avoua qu'elle ne le trouvait pas aussi asocial que certains le disaient. Julian pouffa une seconde, avant de lever les yeux au ciel.
-Ravi de pouvoir infirmer leurs rumeurs, lâcha-t-il presque amusé.
Un léger sourire était apparu sur ses lèvres minces. Il détestait ses voisins, plus que lui-même. Surtout ces langues de vipères qui avaient trahi Alicia sitôt son décès confirmé. Depuis le drame, aucun jour n'était passé sans que quelque part dans cette ville, le nom des King soit traîné dans la boue. Evidemment, chaque rumeur avait sa part de vérité, et Julian avait bien cherché son titre d'asocial de Magnolia. A s'énerver, s'éloigner, se taire, ou s'isoler chez lui, il avait donné matière à réfléchir à ces femelles ennuyées. Mais évidemment, il n'était pas aussi seul qu'elles auraient voulu le penser, et il était réellement heureux que Jaylann puisse le voir tel qu'il était, ou presque. Une étrange relation liait désormais ces deux enfants déçus, mais Julian ne pouvait lui donner un nom. Ce n'était pas une amitié, loin de là, mais ce n'était plus une ire sans borne. La complicité qu'ils ressentaient était tout aussi obscure que leurs espoirs respectifs. Ils se comprenaient, se ressemblaient, à défaut de se connaître. Et lorsque la Fitzgerald proposa à boire à Julian, le jeune homme réalisa à quel point sa présence ici, dans cette chambre, antre de la sorcière, était bizarre. Il refusa en la remerciant. Il ne comptait pas rester là indéfiniment. Il n'était pas à sa place, et le fracas d'une porte au rez-de-chaussée le lui rappela. Il fit face à Jaylann une seconde, sentant son cœur s'accélérer. Si c'était Julia, elle le tuerait sur le champ. N'était-il pas en train de pactiser avec sa chère grande sœur détestée ? Si c'était Katya ou James, il survivrait, tous deux trop soumis et effrayés par le Julian qu'on peignait dans le Magnolia Times. Si c'était Leeda, Julian ne saurait comment réagir. Et si, par malheur, c'était Henry, alors tout se compliquerait.
-Il y a quelqu'un ?
Julian ne reconnut pas la voix féminine. Ni Julia ni Katya avaient une voix aussi marquée. Ses doutes trouvèrent rapidement une réponse : Leeda Fitzgerald était de retour au bercail. |
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