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« why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥

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Summer Andrews
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MessageSujet: « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ Icon_minitimeDim 2 Déc - 19:53

Summer & Lorenzo Di Mascio
« she takes your hand, I die a little »

« La pauvre, j'ai entendu dire que tu-sais-qui avait revu Nina... » Summer se stoppa net dans son entreprise d'arpenter les couloirs jusqu'à son bureau. Les roux étaient supposés ne pas avoir d'âme, mais aux dernières nouvelles, ils avaient belle et bien des oreilles, et ça, ces demoiselles -visiblement ragots-addictives-, semblaient l'avoir oublié. Mme Di Mascio avait vu leurs regards pleins d'une pitié qui avait quelque chose de méprisant se poser sur elle dans une retenue dégoûtée. On aurait dit qu'elles l'avaient fait exprès pour qu'elle entende, comme si elle s'en fichait, comme si elle ne dirait rien, parce qu'elle ne disait jamais rien. La jeune femme revint sur ses pas, un faux sourire aux lèvres. « "la pauvre", dit la blondinette récemment délaissée par son attardé de quarterback pour une cheerleader anorexique. » C'est ce qu'elle aurait certainement dit si elle ne s'était pas raisonnée: c'étaient des adolescentes, des gamines; entrer dans leur jeu n'aurait en rien aidé. « Tu as quelque chose à me dire Chloé? Je suis là, j't'en prie, je t'écoute. » La jeune femme avait le regard fuyant, presque surprise qu'on l'ait entendue, ou qu'on la reprenne. Elle ne voulait pas être collée, elle n'aurait pas pu sortir le week-end suivant si ses parents venaient à apprendre qu'elle l'était... « C'est ce que je pensais. Quand j'aurai besoin de ton avis je te le ferai savoir, en attendant retourne en cours, tes exos de maths vont pas se faire tout seuls. » Les deux filles repartirent sans un mot; elles n'avaient rien à dire de plus, après tout, elles se foutaient de ce que pensait, disait, vivait Summer. Elles voulaient juste avoir de quoi parler, et en l'occurrence imaginer des scénarios dignes des feux de l'amour entre un prof de maths et une secrétaire était visiblement plus intéressant que l'arrivée des fêtes, au grand dam de la rouquine. Et si elle faisait comme si elle se fichait du fond de leur pensée, elle ne put s'empêcher de retourner cette phrase dans sa tête dans tous les sens en marchant dans les couloirs... Qu'est ce qu'il était encore allé faire avec la jeune femme?

***

Il était peut-être huit heures, et Lorenzo n'était toujours pas rentré. Summer aurait d'habitude été très raisonnable; une réunion un peu prolongée, des cours à préparer au lycée... elle en aurait conclu qu'il avait eu un empêchement quelconque, ou même peut-être qu'il aurait croisé Elias et n'aurait pas vu le temps passer. Même ça, elle aurait préféré. Seulement là, en faisant les cent pas entre le repas qu'elle avait préparé avec trop d'anxiété pour qu'il soit réussi et la télé dont elle changeait la chaîne toutes les deux minutes sans même analyser ce qu'elle voyait, elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer son mari dans les bras d'une autre. Et quelle autre. Elle s'en voulait de s'angoisser de la sorte, juste pour ça. Juste parce que des élèves l'avaient suggéré -et ne se rappelaient même plus de leur conversation désormais-, juste parce qu'elle était jalouse. Et pourquoi diable serait-elle jalouse? De qui, de quoi? Lorenzo était son époux, et elle devait lui faire confiance. Pourtant ça la torturait. Elle se répétait que c'était seulement par fierté, parce qu'elle était trop possessive. Avouer que c'était parce qu'il s'agissait de Lorenzo était trop difficile. Elle ne se serait pas permis cette faiblesse. Mais bientôt, elle fut sortit de ses songes par le bruit de la porte d'entrée. Elle tourna alors vivement la tête, comme réveillée dans un sursaut, arrêtant alors de se ronger les ongles. Elle n'avait même pas remarqué qu'elle était en train de le faire... Elle marcha vers son mari, tout sourire, qui ne songeait absolument pas avoir causé un quelconque mal. Elle n'avait pas l'intention de faire comme si de rien n'était, même si elle avait espéré pouvoir rester calme. Et puis pourquoi ne l'avait-il pas prévenue? ça allait être compliqué... « Et les textos, tu connais? » eh merde. C'était parti trop sèchement pour qu'on eut pu croire que ça venait de Summer... « Ah pardon, tu devais avoir autre chose à faire, c'est vrai, c'est compliqué de s'envoyer en l'air et de prévenir qu'on sera en retard en même temps... » Elle s'en voulait de lui parler comme ça; en fait, c'était étrange. Elle était blessante mais elle-même n'était pas certaine de la personne qu'elle cherchait à blesser: en parlant de la sorte, elle se faisait mal à elle-même. En entamant une dispute avec son mari, elle savait qu'elle se ferait souffrir. Et aussi paradoxale que cela puisse paraître, c'était précisément parce qu'elle avait mal qu'elle essayait de lui en faire. Pourtant lui devait se ficher de ce qu'elle pensait, s'il venait vraiment de passer quelques heures avec Nina... Alors définitivement, c'était bien à elle qu'elle se faisait du mal. Peut-être pour se tester, dire à haute voix qu'il la trompait et espérer que ça ne lui fasse rien. ça ne marchait pas. Elle ne s'en fichait pas; elle avait mal.
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MessageSujet: Re: « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ Icon_minitimeLun 3 Déc - 22:27

Mine de rien, sa discussion avait Montaine l'avait forcé à s'éterniser au lycée. Au fur et à mesure qu'elle s'attardait dans sa classe, il regardait les minutes défiler sur le cadran. Summer allait s'inquiéter, il trainait rarement jusqu'à des heures tardives au lycée. Mais surtout là, ça semblerait suspect. Heureusement, sa petite femme était trop parfaite pour formuler un quelconque reproche. Quand il vint finalement à bout de la jeune fille, il regarda l'heure. 19h. Il ne pouvait pas croire qu'elle avait joué à son petit jeu pendant deux heures. Il la regarda passer la porte, et s'affala sur son fauteuil, lessivé. Repousser Montaine, c'était un peu comme contrôler le décollage d'une fusée vers la lune, ou intercepter la trajectoire d'une météorite avant qu'elle ne touche la Terre. Le temps qu'il rassemble ses affaires, lave son tableau et rentre chez lui, il allait être un bon 19h30, voire 20h. Summer allait s'inquiéter. Tout en rangeant, il chercha quelle excuse inventer, il ne pouvait décemment pas expliquer que Montaine lui avait fait des sous entendus lourds et douteux pendant deux heures. Même si leur relation était au beau fixe, mieux que jamais, qu'il avait instauré une confiance dans leur couple et que Summer avait tiré un trait sur ses écarts de l'année passée, évoquer Montaine serait comme tendre le bâton pour se faire battre. Connaissant la jeune fille, quelques pensées malsaines traverseraient forcément l'esprit de sa femme. Invoquer un des joueurs de l'équipe de football qui a eu une piteuse au dernier contrôle, et qui est privé de match jusqu'à ce que sa moyenne remonte, c'était bien plus crédible.

Quand il se gara devant sa maison, le ciel était déjà noir. Mais bizarrement, il restait serein. Il passa la porte un sourire aux lèvres, accrocha son manteau et posa clés et cartable tout en criant d'une voix joyeuse « Chérie je suis rentré ! » Au fil du temps, il avait pris l'habitude de lui donner ce petit surnom, même si au début, chacun trouvait ça idiot. Mais ils avaient vite compris que pour jouer le jeu, il fallait le faire à fond. H24. Malheureusement, ce soir, Summer jouait un jeu très différent du sien. « M'envoyer en l'air ? Mais de quoi tu parles ? » Mille et unes idées lui traversèrent l'esprit : Summer avait mis des caméras dans sa classe et avait vu Montaine y entrer. Montaine avait posté un statut facebook expliquant qu'elle revenait à la charge auprès de son professeur ... Toutes plus saugrenues les unes que les autres. Il resta quelques minutes à la regarder, les yeux écarquillés. Si elle l'avait giflé, il ne s'en serait même pas étonné, tant sa colère semblait réelle. Pourquoi une telle réaction ? L'impensable était peut-être finalement arrivé. Et peut-être que leur relation - qui n'avait pas commencé comme toute relation normale le devrait - empruntait désormais un chemin traditionnel. « Summer explique moi ce qui te prends, je ne comprends rien, de quoi tu parles ? » En tout cas, il préférait qu'elle s'explique, avant de lui servir un quelconque mensonge sur son retard. Peut-être que l'honnêteté ne serait pas plus mal, en fin de compte. Après tout, la jeune femme se faisait déjà des films. Il restait devant elle, les bras ballants, attendant qu'elle se calme, impuissant devant ce petit bout de femme qui jouait à la grande. Il hésitait à s'avancer vers elle, de peur de se prendre des coups. Il osa néanmoins s'approcher d'elle, passer gentiment son bras sur ses épaules, signe de paix. Tant pis si la jeune femme attrapait ensuite son bras, le retournait à terre et annonçait enfin qu'elle était ceinture noire de judo.
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MessageSujet: Re: « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ Icon_minitimeJeu 6 Déc - 22:17

« Chérie je suis rentré ! » Ce ton jovial, ce surnom auquel ni l’un ni l’autre ne croyaient, peut-être, écorchait les oreilles de Summer. Elle alla vers lui, expliquant enfin son désarroi ; depuis plus d’une heure elle faisait les cent pas, en colère et triste à la fois, comme poignardée. Enervée en tout cas. Finalement c’était comme s’il n’y avait plus qu’à son infidélité qu’elle en voulait. Elle en voulait à la terre entière, à elle-même peut-être aussi. Des tas de questions se bousculaient dans sa tête, notamment sur leur avenir. Leur avenir… ils avaient promis qu’il serait commun. Pourtant rien n’était moins sûr ; ce plan était voué à l’échec. Il n’y avait seulement pas de plan, en fait. Passer sa vie avec quelqu’un… Même les couples les plus passionnés ont toujours été décriés pour cette audace que constitue le mariage. Il n’y a pas d’amour heureux, écrivait Aragon, alors que dans le même temps on affirmait qu’épouser une femme, c’était parier avec elle de qui cesserait d’aimer le premier. Epouser quelqu’un, c’est jurer qu’on sera toujours là. Aujourd’hui, demain, dans n’importe quelque circonstances. On la banalise souvent, mais finalement cette phrase le résume à merveille : pour le meilleur et pour le pire. Dire oui, c’est jurer qu’on ne sera jamais absent, que l’on ne se manquera jamais. Et c’est là que tout meurt, tout disparaît. Je ne te manquerai jamais. C’est là que le désir s’absout en ce qu’il est logique du manque. C’est là qu’on ne désire plus l’autre, parce qu’il est nôtre. C’est là que la passion fait place à une amitié trop exclusive pour être saine. Et pourtant Summer ne les reconnaissait dans aucune des configurations pré-modelées pour expliquer ces faits sociétaux étranges. Elle ne demandait que ça, être son amie. Sa seule amie de ce type. Il semblait difficile de se projeter dans l’avenir, de s’imaginer main dans la main lors de leurs vieux jours, alors même que l’orage les déchirait déjà. Ils n’avaient jamais vraiment eu leur calme avant la tempête, et ils semblaient plutôt arpenter les flots avec une inconstance perturbante. Et pourtant ils étaient toujours là. Et récemment, Summer avait pensé pouvoir avoir droit, elle aussi, après tous ses efforts, à son moment de répits. Mais son mari en avait décidé autrement, pensait-elle. Elle ne savait plus que faire, que dire ; elle ne savait plus ce qu’il cherchait, ce qu’il attendait d’elle, ce qu’il ressentait. Finalement c’était bien ça qui l’énervait. Ils devaient ramer ensemble ; alors oui, ils rameraient, mais d’un commun effort.

Il ne semblait pas comprendre –ou pas vouloir comprendre- de quoi elle parlait. Il lui demanda donc à plusieurs reprises de s’expliquer, et Summer ne se fit pas prier plus longtemps. « Oui c’est vrai, de qui est-ce que je peux bien parler… » demanda-t-elle, rhétorique, persuadée qu’il comprendrait –loin de se douter qu’il était avec Montaine. « J’en ai marre ; tu le comprends ça ? j’en ai ma claque de sourire en t’attendant bien sagement à la maison le temps que tu aies fini avec ta maîtresse. » Avait-il seulement conscience de l’humiliation que Summer ressentait ? Certainement pas. Et peut-être parce qu’elle souriait toujours, parce qu’elle s’appliquait à être douce, compréhensive, bienveillante. C’était peut-être ça, le problème. Alors elle comptait bien lui faire savoir ce qui n’allait pas ; l’éternité, c’est vachement long. Et ils étaient censés la passer ensemble. Ils ne pouvaient pas continuer de tenter de bâtir quelque chose –puisqu’il faut le reconnaître, tout serait plus simple s’ils parvenaient à le faire ; c’était souhaitable- sans communiquer, réellement, sans parler ensemble de leur conception de leur propre couple. En tout cas selon Summer, cela ne voulait pas dire attendre bien sagement que son mari daigne rentrer. Et être mariés ce n’était pas seulement se regarder l’un l’autre –et dieu sait que Lorenzo avait le regard fuyant- mais regarder dans la même direction.

Or ils semblaient ne pas prêter attention au regard l’un de l’autre ; tout cette mascarade était vouée à l’échec s’ils n’y mettaient pas du leur ensemble. « Alors de deux choses l’une ; soit ta période Nina n’est qu’une petite phase, allégoriquement représentative de ta feu-liberté, qui s’évanouira sitôt son avion envolé pour Philadelphie, soit, seconde option, parce que cette petite phase a une durée de vie relativement longue pour une simple passade, t’es amoureux d’elle, et alors là on a un gros problème Lorenzo. » Summer croisa les bras, cherchant son regard, guettant sa réaction. Elle avait peur de la réponse ; elle, c’était différent. Elle le voyait bien. Elle n’était pas juste une jeunette sexy, non, c’était plus problématique que ça. Elle eut un léger rire, comme nerveux, perdu. Eh merde. « On a un gros problème. Et cette fois c’est toi qui vas le résoudre. » Affirma-t-elle en le pointant du doigt. Elle ne savait pas comment il pourrait s’y prendre, mais c’était bien là tout le problème : elle ne savait pas non plus. Elle ne savait plus. Elle avait tout fait pour lui paraître parfaite, pour lui rendre la vie facile et pour éviter qu’il ne soit trop peiné de rentrer à ses côtés le soir. Mais elle ne pouvait certainement pas contrôler ses sentiments, même avec le plus beau des sourires qu’elle pouvait lui décerner. Et s’il était amoureux d’une autre, elle ne pouvait l’en empêcher.

D’un autre côté, ils n’allaient pas se séparer. Ils le savaient, au fond, malgré tout. Alors elle était à cours d’idées. Ils étaient comme coincés ensemble, et cette fois elle n’y pouvait plus rien. Elle n’avait plus la force d’être seule à se battre pour… pour rien, finalement. Son élocution était rapide, rancunière, perçante, et pourtant on y décelait une immense détresse qu’elle-même ne savait plus contrôler. « Parce que j’en ai marre ; j’ai fait ce que je pouvais, stop, finito, capisci meglio in italiano ? J’oublie, je souris, je serre les dents, je ravale ma fierté et mon animosité en me persuadant que c’est pas facile pour toi de passer du statut de Dom Juan à celui d’homme marié, mais j’en ai marre d’être la seule à faire preuve d’empathie dans notre mariage. J’en ai marre d’avoir le sentiment que je suis la seule à me battre pour autre chose que des apparences. J’oublie tes frasques, je souris en disant que notre couple va bien, non, mieux que ça, je suis assez conne pour penser qu’il va mieux ! Je te fais confiance et trouve encore le moyen de m’en vouloir quand j’ai le malheur de douter de toi –et merde ! j’te parle même pas de fidélité là, je te demandais juste de me le dire ! » Summer se détacha de son hésitante étreinte, calmement. Elle ne l’avait jamais vraiment repoussé, c’était peut-être ce qui le poussait à partir, toujours plus loin, toujours avec la même fille.

En l’occurrence, la rouquine voulait finir, quitte à n'en plus jamais parler après. Il fallait crever l'abcès : elle avait trop de choses à dire, et en même temps mettre des mots tus sur des sentiments indicibles était plus compliqué qu’il n’y paraissait ; comme si on les épiait, comme si elle ne voulait pas qu’on sache ce qu’il se passait une fois leur porte close. C’est certainement pour ça que son ton était désormais si agressif. « J’en ai marre de me taire et de pédaler dans la semoule parce que t’es trop accaparé par le décolleté d’une minette pour m’aider à faire avancer ce tandem merdique, maintenant c’est toi qui vas faire des efforts ; j’ai les jambes en compote. » Et si prosaïque soit la métaphore, elle la pensait étonnamment adaptée. Un tandem, c’était ça. Ils devaient faire un voyage ensemble, et s’ils s’arrêtaient de pédaler ils tomberaient certainement. Ils échoueraient. Et ce n’était pas une option possible. « Tu l’aimes ? On fait quoi alors ? Tu veux qu’on s’affiche ouvertement comme couple libre, libertin peut-être, échangiste même ! tu pourrais la voir, comme ça. J’m’en fous, j’veux juste que t’arrêtes de me prendre pour une conne. C’est trop demander ? Tu vois une autre solution ? Dis-moi, je suis ouverte à tout ! Tu veux divorcer ? - Mais je garde la maison. Alors tu me dis, franchement j’en n’ai plus rien à faire des qu’en-dira-t-on, à condition que toi aussi tu les entendes ; on est deux dans ce mariage, que tu le veuilles ou non : alors je serai plus la seule à me battre. J’prends ma retraite. » Elle restait devant lui, articulant ses mots comme des bombes à retardement, trop occupée à penser à cent à l’heure pour réfléchir à leur cohérence ou à leur bienséance. Elle voulait juste une solution à ce problème qu’elle ne pouvait décemment plus affronter seule. Même si ça lui était pénible, il était temps qu’il prenne ses responsabilités, d’une manière ou d’une autre ; parce qu’elle ne voulait plus se sentir délaissée de la sorte. Et peu lui importait si c’était par simple orgueil ou par réel attachement à un homme qui était censé passer le reste de sa vie à ses côtés.
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MessageSujet: Re: « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ Icon_minitimeSam 8 Déc - 10:25

Summer perdait les pédales, totalement. Et Lorenzo la contemplait, interdit, impuissant. Ses sentiments partagés se bousculaient dans sa tête, incapables de se coordonner. Oui, Summer aussi était capable de générer le chaos dans ses pensées. Il ne comprenait pas sa réaction. Enfin si, il avait toujours appréhendé le jour où Summer en aurait assez d'avoir un mari frivole et incapable de remplir ses devoirs conjugaux. Mais jamais il n"avait pensé la voir s'enflammer ainsi. Il était face à une autre Summer, une facette de sa personnalité encore inconnue, et qu'il aurait préféré ne jamais rencontrer. Ce qu'il ne comprenait pas, c'était les raisons d'un tel engouement, démesuré. Aucun des sentiments qu'elle éprouvait pour lui ne pouvait motiver une telle tempête, pourtant son épouse s'était transformée en tornade, colérique, dévastatrice. Il se prenait une claque à chaque phrase, à chaque parole, à chaque mot. Il avait agi comme un égoïste, incapable de voir que la jeune femme souffrirait d'un tel comportement, quand elle, elle tentait de sauver les apparences en affichant le visage de l'épouse parfaite, heureuse et comblée. Elle avait revêtit un masque de théâtre à plein temps, et Lorenzo avait préféré y croire, à ce jeu d'actrice, plutôt que de regarder la vérité en face. Croire que sa femme se satisfaisait d'une telle situation, c'était utopique. Mais le pire dans toute cette histoire, c'est qu'il ne voyait plus Nina depuis des lustres. Enfin, il n'entretenait plus avec elle cette relation qu'évoquait sa femme. Mais pourtant, la culpabilité était bien là. Somnolente durant si longtemps, elle se réveillait tout à coup, provoquée par les paroles enflammées de sa femme. Summer l'avait provoquée, alors ce sentiment de culpabilité avait décidé de le ronger, d'un coup, là dans ses entrailles. Bien sûr qu'il s'en voulait, il n'était pas un monstre sans coeur. Après un an de mariage avec la jeune femme, il éprouvait bien sûr des sentiments pour elle. Mais il ne voulait pas se voiler la face : si les rôles avaient été inversés, jamais il n'aurait eu une réaction si passionnelle.

« Summer, calme-toi s'il te plaît, je n'ai pas de maîtresse » D'abord éteindre le feu qui s'était éveillé en elle, allumé par une passion secrète que jamais Lorenzo n'avait soupçonné. Ils n'avaient jamais passé d'accord, tous les deux, mais il existait comme une entente, tacite, entre eux. Ils n'étaient pas des amants à la Roméo et Juliette, jamais leur histoire ne pourrait provoquer des élans désespérés sous l'égide de l'amour. Et pourtant. Alors forcément, Lorenzo était dépassé. Pourtant, il refusait de prononcer - même intérieurement - les noms des sentiments animant la jeune femme. Non, elle ne pouvait pas être jalouse. Non. Elle se sentait simplement trahie car en se disant oui, il y a plus d'un an de cela maintenant, ils avaient juré de faire face, à deux. Or aujourd'hui, seule Summer se battait, et ce n'était pas juste. Voilà, les uniques sentiments qui la motivaient. D'ailleurs, quand elle qualifia la situation de "problème", Lorenzo fut conforté dans sa pensée. Ils avaient un problème parce que avoir une relation extra conjugale n'était pas prévue au programme, et ne pouvait pas l'être, d'ailleurs. « Summer ... » Il attrapa sa main, tentative désespérée pour la calmer. « Je n'étais pas avec Nina ce soir, je te le promets, ni aucun autre soir. Elle et moi c'est du passé » Mais cette réponse eut le malheur de mettre le feu aux poudres. Peut-être parce qu'en affirmant ne pas être avec Nina ce soir, il refusait de répondre à sa question, il refusait de dire s'il l'aimait ou non. Et qui ne dit mot consent. Mais il était incapable de lui mentir. Oui il pensait encore à Nina, tout le temps. Oui elle le hantait, et encore plus depuis qu'il savait que jamais elle ne pourrait être sienne. Peut-être qu'au fond, elle le hantait autant juste pour ça. Peut-être qu'il la désirait autant juste parce qu'il ne pouvait pas l'avoir. Après tout on désire toujours posséder ce que l'on ne pourra jamais obtenir. Et Summer avait été au courant des règles, de la situation, dès le début. Jamais Lorenzo ne lui avait caché son passé, ses habitudes, son mode de vie. Elle savait que le jeu n'était pas facile. Elle savait aussi que ni l'un ni l'autre n'avait eu le choix, alors elle ne pouvait pas reprocher à Lorenzo d'être égoïste et de ne faire aucun effort. « La seule à te battre ? Tu penses vraiment être la seule à te battre ? Tu sais ce que c'est, de l'avoir croisée chaque jour dans ce putain de lycée, en me disant que non, je suis marié, je dois faire bonne figure ? Tu trouves que je ne joue pas mon rôle de mari, tu ne vois pas les efforts que j'ai fait, moi aussi ? Arrête de tout me mettre sur le dos. Je n'ai rien à te dire, je ne t'ai jamais trompée, avec Nina ou qui que ce soit, depuis le début de notre mariage. Mais toi, tu restes cloitrée ici et tu deviens folle, alors tu te fais des films bizarres. Notre mariage est un fiasco, alors ça te plairait, que je te trompe, avoue le ! Ça te plairait que je sois l'unique fautif, mais non désolé Summer ça ne marche pas comme ça, JE fais des efforts moi aussi, mais tu es trop aveuglée par ton désespoir pour le voir ! » Lui aussi, avait haussé le ton, lui aussi, en avait marre. Mais le pire, dans tout ça, c'est qu'il ne la détestait pas. Il avait bien plus à dire, mais tout à coup il avait préféré se taire, subitement. Il réalisait peu à peu que ses efforts aussi, étaient motivés par des sentiments nouveaux. Voir sa femme, ainsi, déchainée. La petite ménagère qui jetait son tablier de femme parfaite et laisser sortir aux yeux de tous ses cornes de diable. Quand elle évoqua une nouvelle fois Nina, il ne répondit pas. Il était dépassé. Il la regarda, et au mot "décolleté", ses yeux se sentir comme obligés de regarder le sien, à elle. Elle ne se rendait pas comme qu'il la désirait, elle aussi. Qu'elle avait fait naître en lui des sentiments. Mais l'image de Nina restait présente, toujours, constante. Alors il ne pouvait rien dire, car elle n'avait pas totalement tort, au fond. Il se rendit dans la cuisine, motivé par le besoin de s'asseoir. S'énerver contre Summer l'avait vidé de toute force, comme si hausser le ton contre ce petit bout de femme demandait un effort surhumain. Mais elle le suivit, et recommença son laïus, osant même lui poser la question fatale. Oui, il l'aimait. Qui pouvait en douter. Mais cela ne signifiait pas que Summer le laisser totalement indifférent. Du moins il le croyait. A moins que ce ne soit qu'un leurre, dessiné par ce petit train train quotidien dans lequel ils s'étaient installés. Pourtant, quand elle évoqua la solution du divorce, ou du couple libre, son coeur cria Non. Un grand Non haut et fort. Non, il ne voulait pas la partager. Elle non plus. « Putain Summer ... » Elle l'exaspérait au point de se laisser aller à de la vulgarité. Mais au fond, elle le provoquait, aussi. Il se releva, brusquement, il la rejoignit brusquement, en quelques enjambées, et la prit dans ses bras pour l'embrasser. Une main dans sa nuque, l'autre dans le bas de son dos, il la serrait contre lui, fort, aussi violemment que les paroles qu'elle lui avait balancées quelques secondes auparavant. Ça non plus, ça n'était pas prévu au programme. « Tu me rends dingue là ... » Il avait desserré son étreinte, le front posé sur celui de sa femme. Il la regardait, droit dans les yeux, complètement paumé. Bien sûr, elle n'oublierait pas cette autre femme qui animait également son mari. On dit qu'il y a la passion, avant l'amour. Si l'une avait atteint le seconde stade, Summer et lui vivaient désormais le premier.
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MessageSujet: Re: « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ Icon_minitimeSam 8 Déc - 22:29

Lorsqu'elle reviendrait à la raison, Summer s'en voudrait peut-être d'avoir agi de la sorte, d'avoir perdu son sang froid. Pourtant elle était plus certaine encore du fait qu'elle ne pouvait continuer à se taire. Ce n'était bon pour personne; ni pour son futur ulcère à l'estomac, ni même pour Lorenzo, malgré les apparences. Il était plus qu'inutile de continuer de mentir, elle n'allait pas mentir toute la vie. Et le poids de ses sourires était de plus en plus pénible à supporter pour ses lèvres, définitivement fatiguées. On aurait définitivement dit une tornade passionnelle, passionnée, déchirante. Et pourquoi diable fallait-il maintenant qu'ils se comportent, l'un comme l'autre, comme des êtres de passion? Quelle qu'en soit la raison, Summer ne savait plus l'arrêter. Elle avait l'impression d'être consumée depuis trop longtemps par un feu destructeur au fin fond d'elle; c'était comme s'il l'avait désormais transformée en flamme vivante. Lorsqu'il affirma qu'il n'avait pas de maîtresse, elle arqua un sourcil, déglutit difficilement, réfléchissant encore une fois à toutes les raisons qui l'avaient poussées à y croire, comme pour vérifier qu'elle ne s'était pas trompée. Elle ne savait plus si elle devait le croire, en fait. Pourtant techniquement, ce n'était pas important. Elle songeait qu'il savait pertinemment qu'il aurait pu le lui dire, si c'était le cas. Il l'avait regardée dans les yeux, il avait l'air sincère.

D'ailleurs, s'il avait voulu mentir, il l'aurait fait plus habilement; en ne répondant pas par exemple. D'ailleurs c'est pertinemment ce qu'il fit, éludant la question des véritables sentiments qu'il éprouvait pour Nina. Il avait pris les mains de Summer, se voulant apparemment rassurant. Mais son silence était éloquent. Finalement, il n'y avait même pas de quoi être surpris. Tout le monde devait le voir, le savoir. Il n'y avait eu que Summer pour fermer les yeux, pour une raison qu'elle-même ignorait. Enfin... elle avait toujours su qui il était. Elle savait pertinemment qu'il lui arriverait de regarder autre part que dans ses yeux. Et elle ne pouvait pas lui en vouloir, ça faisait même un an qu'elle ne lui en voulait pas. C'était normal, finalement, ils le savaient l'un comme l'autre. « Quoi? ça me plairait?! tu te fous de moi? tu crois que ça me convient comme situation, que j'ai que ça à faire de ma vie de la rendre pathétique et d'accuser les autres? Tout ce que je te dis c'est que je sais plus quoi faire, là. Tout ce que je te dis c'est que je sais que tu l'as revue, et plus encore que tu l'aimes. Alors... alors je sais pas, je sais plus, je sais pas où on va et j'ai le sentiment que je suis la seule à me poser la question, puisque de toute évidence toi tu n'aurais aucun problème à me remplacer. » Alors c'était ça. Elle avait peur d'être seule, en fait. Elle était certaine qu'ils vivaient une situation difficile, certes, mais à deux. Alors c'était peut-être le sentiment qu'ils n'étaient pas ensemble dans ce combat qui la peinait. Elle avait toujours eu besoin de se sentir proche des gens, de savoir qu'elle pouvait faire confiance à ses amis... en fait, elle avait du mal à se sentir seule, dans un combat en général. Enfant déjà elle pensait qu'il n'était pas grave de se perdre, ou d'arriver en retard en cours, à condition de ne pas être seul. Elle aurait tout pu affronter avec quelqu'un à ses côtés; mais c'était bien le fait de penser qu'ils se battaient dans deux directions opposées qui la chagrinait. Non pire que ça, qui la terrifiait.

Elle baissa néanmoins les yeux; si elle recevait ses mots comme des gifles monumentales auxquelles elle n'avait seulement plus la force de répondre, elle ne pouvait s'empêcher de le croire. Il disait vrai, même s'il était amoureux, même s'il l'avait revue. C'en était "resté là". Et on n'aurait su dire ce qui aurait été le pire... Ils ne pouvaient pas prétendre non plus être des étrangers. Ils étaient mariés depuis un an, partageaient un quotidien et une intimité que tous les autres couples connaissaient, même si leur relation avait quelque chose de plus fragile, nécessairement. « Putain Summer ... » la jeune femme se stoppa, hésitante, tentant de déceler la signification du ton qu'il employait. Exaspéré, énervé? Certainement un peu des deux. Et pourtant il y avait autre chose. Il se releva alors vivement, marchant rapidement vers elle, qui ouvrit de grands yeux ronds épris d'une certaine retenue, les laissant se fermer dans un soupir las lorsqu'il l'embrassa, dans une sorte de douce violence, animée d'une lunatique passion. Son visage affichait comme une tristesse désarmée, et pourtant comme apaisé par ce qui ressemblait à une demande de trêve. L'armistice dans un baiser qu'elle lui rendait avec tout autant de ferveur, passant ses mains autour de son cou. Lorsqu'il posa son front sur celui de sa femme, celle-ci reprit son souffle, fixant un instant le sol, comme pour se calmer. Elle porta ensuite son regard dans le sien, passant une main sur sa joue dans une tendresse elle-même peu assurée alors que son visage marquait son incompréhension. Elle ne savait plus où elle en était, à vrai dire, mais elle savait qu'elle ne voulait plus réfléchir, ou plus exactement se prendre la tête, et encore moins lever le ton toute la soirée. « Chut... » murmura-t-elle, ne voulant en fait rien dire de plus; elle n'était pas certaine de tout ce que cela voulait dire, de ce que ces disputes qui se "résolvaient" en un baiser trop ardent signifiaient. Et peu importait. Peu importait qu'on eut dit des adolescents pathétiques et immatures; elle chercha ses lèvres, s'en approchant lentement, mêlant son souffle au sien, comme pour être raisonnable, un instant. Un instant seulement, ne pouvant s'empêcher par la suite de lui donner un baiser enflammé malgré elle, ignorant à la vérité pourquoi son étreinte lui importait tant. Elle n'y réfléchirait pas, pas tout de suite, préférant nettement l’entourer de ses bras encore peut-être un peu frêles malgré la ferveur qui les animait.
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MessageSujet: Re: « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ Icon_minitimeDim 16 Déc - 22:44

Il était l'homme, elle était la femme. Dans les conceptions italiennes et bien arrêtées de Lorenzo, cela voulait tout dire : il parlait, il régnait, elle se taisait. Pourtant, les rôles s'étaient brusquement inversés. Summer lui faisait la morale, durement. Et le pire, c'est qu'il ne bronchait pas, acceptait les reproches sans rien dire car, au fond, il était parfaitement conscient qu'elle avait raison. Il baissa la tête. Oui il l'avait revue, oui il l'aimait toujours. Mais quand elle avança qu'il n'aurait aucun problème à la remplacer, il ne put se taire plus longtemps. Que Summer ait une telle opinion le blessa profondément. Non, ils n'étaient pas le modèle de l'amour parfait depuis un an, mais ce n'était pas une surprise. Mais de là à dire qu'il pourrait la remplacer dans un souffle, elle tirait des conclusions trop hâtives. Pour preuve, si c'était le cas, il l'aurait fait depuis longtemps. Mais non, depuis tout ce temps maintenant, depuis qu'il avait retrouvé Nina, il hésitait, perdu entre ses sentiments pour l'une et pour l'autre, hésitant, et surtout incapable de faire un pas de travers, sans cesse rappelé à l'ordre par sa droiture. Lorenzo était un homme bon, par nature. Alors il était incapable de faire de Nina sa maîtresse. Alors il était incapable de cacher à Rose ses sentiments pour sa petite soeur. Alors il était incapable de se séparer de Summer ainsi. « Aucun problème pour te remplacer ? Dis moi que c'est une blague, Summer, dis moi que tu n'es pas sincère ! Tu crois que je serais encore ici, devant toi, si c'était le cas ? Je ... » Il faillit les lui dire, les trois petits mots magiques, sans vraiment réfléchir. Summer le faisait sortir de ses gonds, et il n'aurait jamais cru que la jolie rousse motive chez lui une telle réaction. Leur relation avait pris un tournant passionnel, discrètement, sans prévenir, les prenant tous les deux au dépourvu. Avait-il pensé ces trois petits mots qu'il avait réprimé au dernier moment ? Il était incapable de mettre un nom sur les sentiments si particuliers qu'il ressentait pour Summer. Leur couple au début si conventionnel, avait évolué au fil du temps. Mais des sentiments si forts ? Il n'en savait rien, car dès lors, une autre question naissait dans son esprit : est-il possible d'aimer deux personnes à la fois ?

Il avait besoin d'évacuer toute cette pression, mais à l'instar de son coeur qui étouffait dans sa poitrine, il était prisonnier de cette maison, de cette prison dorée. Il ne pouvait pas s'échapper dans un tel état, avec tant de pensées qui se bousculaient. Faire un tri à l'extérieur ? Non, sa mère disait toujours qu'on lave le linge sale en famille. Summer était sa famille, ils devaient avancer ensemble. Pourtant, la regarder le déstabilisait. Ce petit bout de femme si parfait et si discret, capable de chambouler autant le rythme de son coeur. Il entendait ses battements raisonner, dans tout son coeur, désordonnés, instables. Il découvrait avec surprise que Nina n'était donc peut-être pas la seule, à déclencher des tempêtes. Alors que ce soit simplement lui, qui était trop fragile, trop exposé. Petit, il avait toujours rêvé de l'amour avec un grand A, d'une passion chaude comme le sable fin d'une plage italienne sous le soleil d'été, des sentiments qui vous font transpirer et vous brûlent de l'intérieur, il avait toujours voulu aimer à l'italienne, et dans le verbe et dans le geste. Alors, il était peut-être simplement malade, malade des femmes. Pourtant, il n'était pas convaincu de cette explication. Il se tourna vers Summer, comme si elle portait la réponse. Mais il ne lisait en elle que l'exaspération, et une interrogation naissante, probablement due à la réaction de son mari. Si Summer avait attendu que Lorenzo trouve une solution à leur problème, c'était peine perdue. Au contraire, un peu maso, il décida de le complexifier, de se jeter sur elle, et de l'embrasser dans un élan de passion. Ses mains caressaient ses joues, douces. Mais il la sentit défaillir, un peu, comme si ce baiser la faisait fondre. un élan de passion trop brûlant, peut-être. Il en profita pour passer son bras autour de sa taille, et la serra contre lui. Il la plaqua contre le mur, elle l'embrassa à nouveau. Son coeur lui dictait de lui rendre ses baisers, ses mains le démangeaient, il voulait caresser chaque centimètre de son corps, la sentir contre lui, et sentir qu'elle était à lui. Mais dans sa tête, tous les voyants rouges clignotaient, indiquant la surchauffe et la panique qui le gagnait. Mais la passion a raison de tout, et tût bientôt ses peurs naissantes. D'un baiser, il balaya toutes les questions qui le taraudaient : "Qu'est-ce qu'on est en train de foutre ?", "Qu'est-ce que je ressens pour elle ?" mais aussi "Et Nina, dans tout ça ?". Connaissant Summer, Summer la raisonnable, Summer la sage, elle risquait de bientôt les réveiller, les faire sortir de cette idylle impromptue et inattendue. Alors, il préféra laisser le rêve interdit durer un peu plus longtemps.
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MessageSujet: Re: « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ Icon_minitimeDim 23 Déc - 23:45

Si Summer était d’une nature assez discrète, elle refusait que quiconque confonde ce trait de personnalité avec de la soumission. En l’occurrence, quoi que la situation que vivait son couple eut pu suggérer, elle ne voulait pas non plus que Lorenzo se pense tout permis, et effectivement il n’aurait eu aucune raison de douter de son droit à le faire si elle ne s’était pas manifestée. C’est peut-être aussi pour cela qu’elle s’était décidée à dire ce qu’elle avait sur le cœur, dans le doute, des fois qu’il ne le sache pas… Sur le cœur. Alors c’était ça ? ça venait vraiment du cœur ? Proust avait écrit ces quelques lignes : « Si nous n'avions que des membres, comme les jambes et les bras, la vie serait supportable ; malheureusement nous portons en nous ce petit organe que nous appelons coeur, lequel est sujet à certaines maladies au cours desquelles il est infiniment impressionnable pour tout ce qui concerne la vie d'une certaine personne et où un mensonge – cette chose inoffensive et au milieu de laquelle nous vivons si allégrement, qu'il soit fait par nous-même ou par les autres – venu de cette personne, donne à ce petit coeur, qu'on devrait pouvoir nous retirer chirurgicalement, des crises intolérables. » Et que pouvait-elle faire contre ça… Mens-moi encore, je ne veux pas l’entendre, cette triste vérité. Tout était mensonge, mais elle s’était perdue dans la virtualité d’un jeu qui la rattrapait. Distinguer le faux du vrai était bien trop compliqué, parce qu’elle était censée étaler ses sentiments en public, parce qu’elle ne savait plus où s’arrêtait le mensonge. Les mensonges. Les siens, ceux de son mari, les leurs. Et elle s’attachait, malgré elle, à cet homme qui mentait peut-être mieux qu’elle, qui finalement était tout aussi perdu qu’elle. C’était déraisonnable, oh bien trop déraisonnable, un cœur, elle n’y avait pas pris garde. Pourtant, il est bien connu qu’il ignore la raison, et inversement. Il est un adage qui dit que ceux que nous aimons nous font du mal, mais qui oublie de préciser que nous aimons ceux qui nous font du mal. C’était peut-être ça, au fond. Penser qu’ils ne pourraient jamais être un couple parfait, et le vouloir de toutes ses forces pour la même raison. Illogisme insurmontable, paradoxe impossible. Et pourtant il était resté. Malgré Nina, malgré toutes les autres, en fait. Il était toujours là, en face d’elle, à la regarder s’embraser d’une passion dangereuse. C’est ainsi qu’il la contredit, affirmant dans une conviction déconcertante qu’il serait déjà parti s’il lui avait été facile de la remplacer. Summer sentit son cœur faire un bon, sa poitrine se soulevant dans un souffle manqué lorsqu’il ne termina pas sa phrase. Elle déglutit difficilement, baissant les yeux, comme pour trouver au sol les balises du chemin dangereux qu’ils arpentaient. Elle-même était emplie de doutes, elle ne savait plus. Elle ne savait plus si leur mariage avait un sens, s’il en avait jamais eu un, si au contraire il n’en avait jamais plus eu qu’à cet instant présent. Ils dépassaient les limites, sortaient des rails, du droit chemin… si bien qu’elle ne savait plus où celui-ci se trouvait. Finalement, c’était eux qui avaient posé les barrières ; maintenant, ils semblaient se retrouver seuls à les repousser, les construire un peu plus loin. Il semblait logique qu’ils soient perdus dans l’immensité d’un monde auquel ils s’ouvraient en acceptant de dépasser celles qui avaient été établies un peu plus d’un an auparavant. Perdus. Ils étaient perdus, ils étaient foutus. Mais foutus ensemble. « Je sais pas, je sais pas Lorenzo. Je sais plus. » non tant qu’elle eut su avant ; mais à la vérité elle ne s’était jamais posée tant de questions.

Aucun d’eux n’aurait imaginé leur futur de la sorte, certainement. Les grands rêves adolescents mènent rarement à la conclusion qu’ils représentaient aujourd’hui. Des doutes, tout le temps, partout, à chaque pas, à chaque inspiration. À chaque baiser ? Ce n’était raisonnablement pas la meilleure solution de résoudre le problème, pourtant celle-ci avait l’avantage de les empêcher de réfléchir, une fois de plus. Si leur raison était incapable de prendre le dessus sur la passion, autant la laisser elle seule maître de leurs âmes. Peut-être trouveraient-ils la vérité de cette manière. C’est ainsi qu’en sentant le bras de son mari autour de sa taille, Summer se blottit contre lui alors qu’il la plaquait contre le mur. Elle aurait dû sortir de son étreinte, se séparer de lui quelques instants pour les laisser comprendre que cela n’arrangerait rien. Pourtant elle-même voulait y croire. Jusque là, leurs tentatives de raisonner correctement avaient échoué. Ne raisonnons-plus. La rouquine s’empara à nouveau de ses lèvres, le souffle court, rapide, alors que ses mains s’appliquèrent à défaire les deux premiers boutons de la chemise de Lorenzo. Elles se réfugièrent ensuite derrière son cou alors que Summer reprenait son souffle, tandis que ses yeux encore clos dénièrent peu à peu s’ouvrir pour tomber dans ceux du jeune homme. Et même ça, ce n’était pas comme d’habitude. Toujours adossée au mur, elle releva une de ses jambes en la pliant derrière celle de Lorenzo, n’y parvenant que difficilement à cause de sa jupe serrée. Dans un léger sourire, elle l’embrassa à nouveau, peut-être plus calmement, brûlant toujours de désir, peut-être plus tendrement, laissant sa main s’attarder entre sa joue et son oreille. Elle s’assurait dans le même temps de toujours rester proche de lui, trop proche, comme pour sentir qu’ils pouvaient s’appartenir, comme ils étaient supposés le faire, comme pour confirmer qu’ils pouvaient se faire confiance, partager quelque chose. Et peu importait si ça n’avait pas de sens, en théorie. Elle ne voulait plus réfléchir, la théorie ne lui importait plus.
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MessageSujet: Re: « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ Icon_minitimeVen 4 Jan - 20:29

Elle ne savait pas, et lui non plus. Il était perdu dans l'océan brumeux qu'était leur relation, incapable de lui donner un nom. Affection, amour, passion ... Ou simple illusion causée par la singularité de leur lien. Peut-être avaient-ils commencé leur relation à l'envers, mais que les sentiments étaient désormais réels. Qu'ils étaient désormais faits pour être ensemble et étaient prêts à mener une longue existence heureuse. Mais déjà, cette idée lui déplaisait, et fragilisait l'élan passionnel dans lequel ils étaient lancés. Mais, peut-être, au contraire, que leur passion était animée par une sincérité véritable, qu'ils se collaient désormais l'un à l'autre par amour et non par besoin. Enivré par son parfum, il déposait de doux baisers dans son coup, descendant doucement vers sa poitrine. Ses mains s'acharnaient sur les boutons de son pauvre chemisier, une difficulté de taille causée par son ardeur et son empressement. Dans sa hâte, il aurait juré en avoir arraché un, mais qu'importe. Déjà, sa poitrine se dévoilait, il l'embrassait, encore et encore, couvrant son corps de caresses, comme pour mieux la posséder, comme s'il pensait que ce corps - qui lui appartenait pourtant sur le papier - n'était pas vraiment pour lui.

Il laissa alors sa main dans sa nuque. Se faisant violence, il tira doucement sur sa chevelure rousse, pas pour lui faire mal, pour qu'elle se cambre légèrement, et qu'il regarde son cou. Il y déposa la marque de ses lèvres, mais déjà sa bouche lui manquait. Leurs lèvres se retrouvèrent, et il se colla un peu plus quand même. Il remonta le long de sa cuisse, releva sa jupe, et caressa ses fesses. Mais dès lors, l'image de Summer s'effaçait peu à peu dans son esprit. Attiré et excité, la brune de ses rêves lui revint alors en tête, son visage entêtant et étourdissant. Il ne pensait plus qu'à elle, chacun de ses baisers, chacune de ses caresses, tout était pour elle. Restreint depuis si longtemps par tant d'interdits que le monde dressait entre eux, il se laissait aller à nouveau. « Nina ... » Mais aussitôt, prononcer son prénom à haute voix rompit le charme. Ce n'était pas Nina, illusionné par ses rêves honteux, il s'était perdu en chemin. Ce n'était pas Nina, mais sa femme, Summer. Il s'écarta, troublé, haletant. Il tentait de reprendre sa respiration, mais il étouffait, dans cette pièce, dans cette vie qui n'était pas pour lui. Encore une fois, il pensait à elle. Peut-être était-ce seulement l'impossibilité de l'avoir pour lui, qui le rendait fou d'elle. Mais quelle que soit ses motivations, elle ne voulait pas sortir de sa tête, il était prisonnier de ce maléfice dont il ne voulait pas se dépêtrer, prisonnier bien heureux de sa condition, à croire que même si la porte de la prison s'ouvrait, il ne voudrait pas en sortir. Il était dans une impasse, il cherchait une solution à tout prix ... Mais la seule solution possible ne le satisfaisait pas. Alors, il préférait rester bloqué, idéaliste inconscient détestant les responsabilités de ses choix passés. Il aurait donné n'importe quoi pour retourner en arrière, alors qu'il n'avait d'autre choix que d'aller de l'avant. Mais face à ce nouveau problème, il avait encore moins envie d'avancer. Il gardait les yeux baissés, dépité, incapable d'affronter les foudres de Summer, pourtant tant méritées. En fait, ça l'aurait presque un peu arrangé, qu'elle le foudroie sur place. Tout, plutôt que de tirer un trait sur ses rêves brisés.
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MessageSujet: Re: « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ Icon_minitimeVen 4 Jan - 23:46

Ils avaient beau être perdus, cette perdition toujours plus complète ne déplaisait pas vraiment à la rouquine: au moins faisait-elle enfin partie de sa vie, même s'il n'en était pas encore très certain. C'était peut-être là que tout ça était censé les mener, à cette passion dévorante. Finalement ce n'était peut-être pas plus mal qu'ils soient perdus, c'était peut-être mieux que de se savoir étranger l'un à l'autre. Ainsi, incapable d'expliquer le pourquoi du comment, Summer s'était laissée à l'abandon, frémissant sous ses caresses plus que de raison, respirant avec peine alors seulement qu'une décharge remontait sa colonne vertébrale lorsqu'il entreprit d'embrasser son cou puis sa poitrine. Un sourire amusé avait fendu ses lèvres en le voyant batailler avec les boutons de son chemisier, comme trop hâtif. Et elle le laissait faire, l'encourageant même en passant sa main dans ses cheveux, sentant son souffle s'accélérer alors qu'elle cherchait ses lèvres parmi ses caresses ardentes. Entrant trop facilement dans son jeu, elle acceptait chacun de ses baisers comme une promesse, comme une trêve peut-être, se sentant si frêle et si vulnérable en constatant l'effet que lui provoquait la marque qu'il avait laissé derrière lui en la faisant se cambrer. Elle avait ce désir nocif, destructeur de lui appartenir, de se sentir sienne, certes, mais surtout de sentir que c'était ce qu'il voulait. Ainsi sentait-elle déjà sa main s'aventurer sous sa jupe relevée.

Ses joues s'empourpraient dangereusement. Mais voilà. Le mot vint. Sournois, brisant l'harmonie de leurs souffles saccadés, s’immisçant entre eux comme un parasite indélogeable, et ce malgré toute la volonté qu'ils y mettaient. Nina. En entendant ces deux malheureuses syllabes, Summer grimaça, songeant un instant qu'elle avait mal compris... ce n'était pas possible. Et pourtant la culpabilité de son mari s'avouait seule dans le fait qu'il se recula soudainement. Trop tard. La main de la rouquine venait déjà de claquer violemment sa joue, annihilant à nouveau le silence paisible que laissait derrière eux cet aveu maladroit. Summer restait là, encore bêtement haletante, le fixant d'un regard noir et déçu. Tellement déçu. Tellement blessé. Elle resta peut-être une minute à le fixer ainsi, à étudier son regard, miroir de son âme, à hauteur du dégoût qu'il lui inspirait, vision qui pourtant lui était insupportable. Elle se pencha alors, ramassant nerveusement son chemisier qu'elle remit avec difficulté, constatant qu'il lui manquait un bouton. C'était malin. Tout ça pour ça. Tout ça alors qu'il aurait espéré l'arracher à Nina. Tout ça pour elle. Et tous ces baisers, toutes ces caresses sous lesquelles elle frémissait bêtement... c'était bien pour elle, tout ça. Elle se sentait bête, tellement stupide, naïve, peut-être. Et en même temps elle lui en voulait, d'accepter, après tout ce qu'ils avaient dû affronter ensemble, de la considérer comme un jouet représentatif de son véritable désir. Elle s'en voulait. Elle lui en voulait. Une fois son calme reprit, ses esprits à nouveau en place, son souffle redevenu presque calme, elle reprit, d'un ton placide qui pourtant laissait entrevoir la colère profonde qui l'animait désormais. « Tu sais quoi, tu devrais la sauter. » Volontairement provocante, trop peut-être, elle n'en revenait elle-même pas de parler de la sorte, de lâcher si crûment à son mari d'aller voir ailleurs, de l'envoyer dans les bras de sa plus grande concurrente. Qu'est-ce qu'elle espérait, au juste? Qu'il se rende compte que ce n'était pas si bien que ça? Peut-être. En tout cas, la savoir tout à côté de lui sans pouvoir la toucher devait accroître son désir pour elle. Si bien que lorsqu'il pouvait toucher quelqu'un -sa femme en l'occurrence- il aurait souhaité jusque dans son subconscient qu'il s'agisse de la brunette. Alors elle ne pouvait plus le retenir. « J'suis sérieuse Lorenzo. Peut-être que c'est c'qu'il faut faire finalement: la meilleure façon de résister à la tentation, c'est d'y céder, il paraît. Alors cédez donc, monsieur Di Mascio! Parce que figure-toi que j'ai pas l'intention de te servir de poupée gonflable sous prétexte que t'es pas foutu de t'empêcher trente secondes de penser à elle. » Elle avait mal. Plus qu'elle n'aurait dû. Elle devait être une idéaliste convaincue, utopiste peut-être, naïve apparemment. Elle se gratta nerveusement le cou à l'endroit où quelques secondes plus tôt il l'embrassait avec fougue. Ses yeux trahissaient sa tristesse, sa déception, alors qu'elle tentait vainement de retenir cette légère surface liquide qui peu à peu, malgré elle, se formait au devant de ses pupilles, brouillant sa vision des choses. Littéralement cette fois-ci. « Et puis vas te faire foutre. » Elle avait dit ça dans un ton si las, si désespéré... ses bras étaient presque tombés le long de son corps, elle n'avait seulement pas la force d'étayer son argumentation, même pas la force de croire en ce qu'elle disait. Sur ces mots elle se dirigea vers le salon, se laissant tomber sur le canapé en songeant qu'ils auraient quelques jours difficiles à passer et que, comme d'habitude, ils finiraient par faire comme si de rien était. Elle essuya furtivement une larme qui roulait depuis quelques secondes sur sa joue, s'en voulant de ne pas l'avoir vue plus vite, de ne pas l'avoir faite disparaître plus rapidement. Elle fixait le sol, cherchant une activité inutile et débile si possible pour pallier à ce trouble qu'il avait un instant semé en elle. Finalement il devrait faire de Nina sa maîtresse: au mieux se rendait-il compte qu'il était simplement homme, et que de fait il était condamné à chercher son bonheur là où il n'était pas, sans jamais le trouver. Au mieux était-il simplement frustré parce qu'il était un humain. Au mieux était-il frustré de ne pas avoir Nina comme il aurait été frustré de ne pas avoir Summer s'il avait été marié à la brunette. Au pire en tombait-il réellement amoureux; elle le rendrait plus heureux qu'il ne l'avait jamais été... Et après? Finalement si son bonheur était là, il semblait plus juste qu'il aille l'y chercher, au lieu de rester emprisonné aux côtés d'une femme à qui il ne pensait seulement pas lorsqu'il lui faisait l'amour. Summer ne souhaitait pas non plus son malheur. Elle avait trop d'estime pour lui pour ça. Elle avait été heureuse, elle aussi, fut un temps. Et elle ne pouvait pas prétendre que leur relation chaotique menait à un bonheur évident, comme celui qu'elle avait pu connaître dans les bras de Peter. Enfin, elle s'égarait... Elle plongea son visage dans ses mains en soupirant, comme si elle priait intérieurement pour que Lorenzo lui-même oublie ce qu'il venait de se passer. Parce qu'à la vérité, c'était humiliant.
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MessageSujet: Re: « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ Icon_minitimeDim 6 Jan - 15:35

Il avait honte, profondément. La sensation d'être un monstre l'envahissait. La situation n'était plus supportable, ni pour l'un ni pour l'autre. Cette pensée - pourtant si évidente - qu'il taisait de force depuis si longtemps, refit surface dans son esprit : ils s'étaient mariés trop tôt. Mais que faire, ils étaient bloqués. Coincés dans une impasse où ils ne pourraient jamais avancer. Et aucun demi tour n'était possible. Divorcer ? Il ne voulait pas reconnaître que son mariage était une erreur, un échec. Pourtant, cette vérité sautait aux yeux, et après ce qui venait de se passer, il ne pouvait plus le nier. Peut-être Summer avait-elle raison, peut-être devait-il simplement la sauter. Mais au fond, il sentait qu'il désirait plus. Alors peut-être foutait-il son mariage en l'air pour rien, qu'il était simplement motivé par des désirs illusoires qui s'envoleraient une fois qu'il aurait obtenu ce qu'il désirait ardemment. Seulement tant qu'il resterait insatisfait, la situation ne risquait pas de s'arranger. Malheureusement, tout n'était pas si simple. Et si Summer lui suggérait si gentiment de "la sauter", il ne pourrait pas s'exécuter. « Summer je suis désolé ... » De plates excuses, voilà tout ce qu'il pouvait lui offrir. Maigre consolation pour une femme qui se sentait utilisée comme un objet. D'ailleurs, Summer ne put s'en contenter, et lui répondit d'aller se faire foutre. Il sentit la douleur de sa joue se raviver, là où son épouse avait laissé la trace de sa main quelques instants auparavant. Juste quelques mots suffisaient à le blesser, il le pensait sincèrement, il s'en voulait. Mais le mal était fait. Au fond, il n'avait fait que dire tout haut ce qui sommellait depuis si longtemps, ce dont chacun se doutait sans oser l'avouer : il aimait Nina. Ou du moins, il pensait toujours à elle, encore et encore. Et ce n'était en rien la faute de Summer. Ce n'était même pas une question de fautif. Le coeur a ses raisons que la raison ne connait pas, dit-on. Aucune explication rationnelle ne pourrait justifier la passion que Lorenzo éprouvait pour Nina. Il l'éprouvait, simplement, c'était un fait. Alors, oui, comme l'affirmait Summer, peut-être cette passion était elle un simple feu dangereusement attiré par l'attirance de l'interdit, par cette barrière dressée que tout le monde veut un jour franchir. Mais en attendant, cette considération ne diminuait pas le désir qu'il éprouvait, véritable tornade qui dévastait son coeur, sa vie et son mariage. Il la regarda quitter la pièce, incapable de la retenir. A quoi bon, il n'avait rien à dire de plus. Pire, la prendre dans ses bras serait malvenu, il était impuissant face à sa colère. Pourtant, il finit par la rejoindre dans le salon, pour assister à un bien malheureux spectacle. Il se prit la tristesse de sa femme en pleine figure, un malheur qu'il avait toujours nié, s'appliquant à penser que Summer n'était pas si affectée par les soubresauts de leur mariage. En vérité, Lorenzo gâchait lentement la vie de son épouse, et désormais il ne pouvait plus se défiler face à cette réalité. Il s'assit à côté d'elle, impuissant mais incapable de rester sans rien faire. « Summer je suis vraiment désolé pour ce qui vient de ce passer, je ... je ne sais pas quoi faire » Il baissa les yeux, honteux de cet aveu. Il aurait tout donner pour revenir en arrière et stopper ce prénom avant qu'il ne sorte de sa bouche. Mais le mal était fait, et il ne lui restait plus qu'à ramasser les vestiges de leur relation, envolée en éclats.
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MessageSujet: Re: « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ Icon_minitimeLun 21 Jan - 22:13

Tout aurait pu être simple. Ils auraient pu être un couple modèle, celui que les adolescents regardent avec des yeux envieux et scintillants d'un espoir passionnant, celui devant lequel les personnes âgées souriraient, se remémorant la beauté de cet amour, de ce lien si intense et si pur qui pouvait unir deux êtres dans une sorte d'infini troublant. Ils auraient pu être un couple des plus normaux, il aurait pu l'aimer à la folie, elle aurait pu avoir des papillons dans le ventre lorsque son regard croisait le sien. Il aurait pu vouloir que la flamme dure une petite éternité encore, elle aurait pu considérer qu'il la rendait heureuse. Ils auraient pu être deux, contre le monde entier. Mais qu'advient-il alors si ces deux personnes, pourtant officiellement liées, luttant ensemble contre le monde entier, en venaient à faire face à une lutte interne? Comment ça marchait, concrètement, lorsque deux soldats d'une même patrie se tiraient dans les jambes? Ils en étaient là. Et à chaque fois que l'un d'eux semblait capable de faire un pas vers l'autre, le second reculait plus vite encore. Comme s'ils se faisaient peur. Comme s'ils se le refusaient. Comme s'ils avaient essayé, mais que ça n'avait pas marché.

Summer avait rêvé à l'amour éternel, à ce fichu sentiment qu'on lui décrivait si bien qu'elle se le représentait comme moteur de l'existence. Elle avait déjà voulu se sentir si bien dans les bras d'un homme qu'elle aurait pu crever de bonheur. Elle aurait voulu s'étouffer de mièvreries que son conjoint seul comprendrait. Elle aurait voulu ressentir cette sorte de force intérieure qui unissait deux êtres au point même qu'ils semblaient lutter ensemble. La vie n'est pas facile. Et c'est dur de l'affronter seul. Elle aurait voulu pouvoir dire qu'être aimée seulement par une personne rendait tout plus simple. Alors nécessairement, parfois, ça lui faisait du bien de s'auto persuader qu'elle pouvait le dire. Elle appréciait, faiblement, lâchement, de se convaincre que le simple fait qu'elle portait une alliance montrait qu'elle avait réussi sa vie. Qu'ils avaient réussi leurs vies. Ou leur vie. Ensemble. La chute était d'autant plus douloureuse. Que pouvait-elle faire, après tout? C'est ainsi qu'elle ramassait son chemisier, le reboutonnait comme on aurait fait un retour rapide, comme on aurait supprimé une erreur. Malheureusement elle ne pouvait pas effacer ce prénom.... elle ne pouvait pas l'empêcher de le dire, certes, mais pire encore, elle ne pouvait pas l'empêcher d'y penser. Elle s'était surprise à plusieurs reprises à avoir trop mal par la faute de ces deux syllabes. Elle s'était trouvée honteuse de jalouser une adolescente de la sorte. Et puis elle se le demandait toujours; pourquoi? pourquoi elle, qu'avait-elle de plus, qu'avait-elle de spécial? Le coeur a ses raisons que la raison ignore, paraît-il. Mais elle ne comprenait pas ce qu'ils pouvaient faire de plus. Elle était peut-être naïve, mais elle avait toujours pensé, à chacune des crises qu'ils traversaient ensemble, que leur couple survivrait. Plus puissant, plus fort, plus vrai. Oui définitivement, c'était naïf. Pour elle, le simple fait que Nina s'envole pour Philadelphie aurait dû suffire à ce que Lorenzo trouve son bonheur dans son foyer. Pourtant il rêvait toujours à ses baisers.

Lorsque son mari vint s'asseoir à ses côtés, Summer ne bougea pas, déglutissant difficilement en tentant de ravaler ses larmes avec plus d'efficacité que ce qu'elle n'aurait pu ravaler sa fierté. « Summer je suis vraiment désolé pour ce qui vient de ce passer, je ... je ne sais pas quoi faire » Elle acquiesça lentement, se mordillant la lèvre inférieure, nerveuse. C'était ça. C'était bien ça, le problème. « Moi non plus. » affirma-t-elle, désabusée, froide, en colère, encore, toujours, déçue de constater son impuissance. Leur impuissance. Aucun d'eux ne savait plus que faire. Et la question lui brûlait les lèvres; qu'est-ce que lui voulait vraiment? aimait-il -encore? au moins un peu?- sa femme, pensait-il pouvoir l'aimer -la réaimer?- plus tard? Questions qu'elle-même aurait dû se poser, mais plus tard, certainement, étant donné qu'elle avait toujours envisagé que ce soit possible. Ils étaient perdus, si ce n'était pas le cas. Et elle ne voulait pas l'entendre. Parce qu'il n'y avait pas de réponses. Le divorce semblait trop extrême pour les deux teste dure qu'ils étaient. D'un autre côté, ils ne pouvaient pas continuer de se détruire de la sorte. Summer aurait aimé pouvoir prédire l'avenir, voir où ça les menait. Est-ce qu'ils n'allaient pas s'en sortir, finalement? Est-ce qu'il était utile de continuer d'essayer? Finalement ils devaient peut-être renoncer à toutes les raisons qui avaient fait qu'ils avaient pensé que leur mariage était une bonne idée. Renoncer l'un à l'autre, et à tout ce qu'ils s'apportaient mutuellement. Renoncer à rentrer le soir après une longue journée de travail et avoir la chance de trouver un ami à appeler "chéri". Ce serait dur, et pour tout dire la rouquine ne l'envisageait seulement pas... mais si c'était la seule solution pour qu'ils ne se rendent pas mutuellement fous et dépressifs... « Tu veux quoi? Non plus exactement, tu me veux? je vois plus que ça: est-ce que ce mariage a eu, a, ou aura un sens incessamment sous peu, ou est-ce qu'on va continuer à courir de plus en plus vite alors qu'on sait très bien qu'on fonce droit dans le mur? elle marqua une pause, s'en voulant peut-être d'avoir la faiblesse d'évoquer indirectement des sentiments. est-ce qu'on fonce dans le mur? » comme s'il avait une réponse. Il fallait qu'il en ait une. Ou qu'ils en aient une, ensemble. Mais il fallait une solution. Il devait y en avoir une. Ce devait être mathématiques, à chaque problème on devait trouver une réponse. Ils devaient trouver la leur, et Summer priait de tout coeur pour qu'elle existe, qu'elle ne soit pas un leurre. [trop de 'eur']
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MessageSujet: Re: « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ Icon_minitimeMar 29 Jan - 8:47

Lorenzo ne se reconnaissait plus lui même, alors il n'osait imaginer ce qui devait en être pour Summer. Elle avait épousé un homme qu'elle croyait connaître, peut-être trop vite. Ils avaient appris à s'apprivoiser, à se comprendre, à se déchiffrer. Le résultat n'était pas si mauvais, en fin de compte, ils avaient construits un couple solide sur des bases fortes. Au début, ce ne fut peut-être pas le couple passionnel, qui transporte et transcende, dont ils avaient pu rêver chacun, dans leurs sommeils les plus fous. Au début, ils s'étaient juste trouvés au moment où chacun avait besoin de l'autre. Pas de coup de foudre au premier regard, à raconter aux petits enfants plus tard. Pas de situation roccambolesque, à évoquer lors de leurs anniversaire. Mais le temps aidant, ils s'étaient découverts une attirance réciproque et insoupçonnée, plus forte que de raison, qui les attiraient comme deux aimants, à devenir de fougueux amants. Lorenzo se répétait, mais leur relation avait à l'envers, mais elle pouvait marcher. Ou plutôt, elle aurait pu. Si ce dernier n'avait pas été si faible. Il était toujours perturbé devant une jolie femme, mais il les avait toutes envoyer promener, pour Summer. A croire que, au fond, elle l'embrasait autant que sa chevelure flamboyante. Puis, il avait reçu Nina. Elle, elle ne faisait pas partie de "toutes ces femmes", qui se contentaient juste d'être belles et attirantes. Elle, elle avait ce petit truc en plus qui vous perturbe et vous interpelle. Comme ce petit mot qui reste coincé sur le bout de la langue, et qui vous reste à l'esprit toute la journée, entêtant, insistant. Il avait voulu lutter, mais comment faire quand on reste complètement désarmé. Devant Nina, il n'était qu'un vieux fou qui allait au combat sans épée, armure ou bouclier. Une folie justifiée par une envie de perdre, délibérément. De perdre et de tomber, dans ses bras, surtout ne pas lutter, la retrouver. Laisser aller cette passion qui venait d'elle même, alors qu'avec Summer ils avaient dû si difficilement la chercher. Avec Nina, il ne réfléchissait pas, guidé par un coeur pas si inconscient, en fin de compte. Un coeur - trop romantique - qui pensait simplement que les gens qui s'aiment autant doivent finir ensemble, heureux. Pendant plus d'un an, sa raison avait embrigadé son coeur, attaché, emprisonné. Il avait épousé Summer, il l'aimait. Elle était celle avec qui il se voyait construire un foyer. Mais leur histoire tenait plus du petit couple penard, installés dans une routine confortable, évitant les tracas. Avec Nina, ils étaient les deux adolescents qui s'enfuient de chez leurs parents pour vivre une folle histoire et se marier sur la plage. Il ne pouvait pas blâmer son coeur : les histoires à risque, un risque qui crit "j'en vaux la peine", sont toujours plus tentantes. Mais Lorenzo devait se rendre à l'évidence : il n'était plus un adolescent, depuis longtemps. Si Nina vivait ce genre de folie, ça ne pouvait pas être avec lui. Encore une fois, toutes ses pensées s'organisaient vers une seule et même conclusion : Reste avec Summer, oublie Nina. D'ailleurs, s'il voulait retrouver sa meilleure amie, il ne pouvait pas en être autrement.

Pourtant, il persistait et signait. Pourtant, il venait d'appeler Summer "Nina", un rejeton lancé par son coeur et passé outre les barrières de la raison. Pourtant, il aimait Summer, la désirait. Pourtant, il lui aurait décroché la lune. Mais pour Nina, il aurait également attrapé toutes les étoiles qui allaient avec. « Summer bien sûr que ce mariage a eu un sens ! » s'offusqua-t-il. Il tourna alors la tête vers elle, il était pourtant si difficile de soutenir ce regard meurtri par le chagrin. « Et j'espère qu'il en a toujours un » ajouta-t-il moins sûr de lui. Il ne savait pas quoi faire, il ne savait pas comment faire, mais au fond il aurait tout donné pour se débarrasser de ses sentiments incrustés. Il osa poser sa main sur le genou de sa femme, délicatement. Sa gorge déglutit, difficilement, mais il lui devait des réponses. Malheureusement, il savait qu'elle ne serait pas satisfaite d'un "c'est toi que j'ai épousé". « Je n'ai aucune envie de foncer dans le mur, aucune envie de te perdre, Summer. » dit sa raison, avec toute la conviction du monde. Tandis que, au fond de lui, son coeur criait encore et encore le prénom de Nina, mais personne pour l'entendre.

Mais alors, comment regarder le coeur de sa belle, alors qu'il n'arrivait même plus à contrôler le sien. C'était pourtant si simple, quitter Magnolia, oublier tous ces souvenirs qui le rattachait à Nina. Il détestait cette idée, mais pas seulement pour le risque de la perdre. Il aimait cette vie, qu'ils avaient construite. Leurs amis, leur foyer, les petits repas qu'il lui préparait, les coucous aux pauses au lycée, les baisers qu'il lui volait parfois alors qu'un élève pouvait entrer, et que cela la faisait glousser ... Il s'arrêta brusquement de penser, comme s'il venait de trouver la solution. Peut-être que, au final, tout ce dont il avait envie, c'était des frissons passionnels. « ça te dit, d'essayer ? On pourrait faire ce voyage qu'on s'était promis de faire, un weekend à New York ? » Et peut-être, surtout, que Nina n'était pas la seule à pouvoir les lui procurer. Il y croyait à peine, mais il n'était pas idiot. Après cette situation gênante, il s'était peu à peu calmé, était redevenu le Lorenzo matûre et réfléchi. Et une seule affirmation persistait à son esprit : jamais il ne pourrait être avec Nina.
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MessageSujet: Re: « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ Icon_minitimeVen 22 Fév - 22:34

Et ça faisait tous les jours un peu plus mal. Un peu plus mal d'avoir le sentiment qu'ils abandonnaient, s'éloignaient alors qu'ils étaient physiquement si proches. Vivre sous le même toit, et pourtant ne pas vivre ensemble. C'était bien là la plus douloureuse des issues possibles à leur mariage, et à vrai dire Summer avait de plus en plus l'impression qu'ils s'en rapprochaient. Pourtant, à y regarder de plus près, ils avaient leur chance. Si ce que Lorenzo recherchait réellement au travers de sa fantasmée relation avec Nina était l'aventure et l'ivresse de la démesure adolescente, il pouvait peut-être réaliser combien son propre mariage pouvait être en soi un challenge. Ils faisaient tout à l'envers. Ou pire encore, ils faisaient tout dans un ordre en apparence totalement illogique, semblant parfois avancer dans la passion amoureuse pour reculer vers le mariage plan-plan avant de se diriger vers les disputes destructrices pour finalement s'aimer d'un véritable amour. ça n'avait aucun sens. Ils semblaient plus lunatiques encore que le couple typique des lycéens que leur manque d'expérience pousse à être ensemble, grosso modo, si l'on additionnait toutes les disputes et réconciliations tout aussi dramatiques, une semaine sur deux... c'était aussi un défi pour eux d'essayer de tout reprendre depuis le début. Malheureusement ce n'était pas si simple. Ils ne pouvaient pas prétendre ne pas s'appartenir pour espérer que des sentiments plus forts que ceux qu'il avait pour Nina arriveraient au galop. Et ce parce que précisément ils s'appartenaient, officiellement parlant. Alors oui, c'était un challenge. Mais un challenge d'autant plus difficile à relever qu'ils seraient de toute manière restés ensemble même si l'un d'eux baissait les bras, ou du moins baissait la garde. La preuve.

Et malgré cette vision désastreuse, tumultueuse, peut-être, que tout le monde désormais, pouvait se délecter d'avoir sur leur couple, malgré le fait qu'elle se sentait toujours plus faible d'être si sentimentale, Summer n'aurait pu nier qu'elle aimait son mari. Ni même qu'elle n'avait pas de frisson et ressentait l’irrépressible envie de sourire comme une gamine insouciante les quelques fois où elle l'entendait le lui dire également. Mais c'était différent, elle le savait bien. En fait, elle ne le blâmait seulement pas. Elle savait quels efforts il avait fait pour démentir une réputation qui pourtant lui collait à la peau. S'il n'avait su s'empêcher d'aimer Nina, il avait fait en sorte de repousser les -bien trop- nombreuses avances qu'on avait dû lui faire, depuis leur arrivée à Magnolia. Et elle l'en remerciait, au fond. Quant à Nina... si elle était plus que vexée de ce qui venait de se passer, Summer était aussi étonnamment triste. Peut-être parce qu'elle avait pensé que malgré leur drôle de conception du franchissement des "cases" sur cette sorte de monopoly géant auquel ils jouaient malgré eux, elle avait pensé qu'ils auraient pu arriver sur une case qui leur conviendrait. Qu'ils auraient pu passer par la passion dévorante, s'y attarder, un peu, beaucoup, et en tout cas ne jamais avoir le sentiment qu'ils étaient une cause perdue. Elle s'était souvent dit que ça pouvait marcher, même dans le désordre. Qu'il aurait pu être le seul dont elle avait besoin. Et inversement. "ça passera, avec le temps... ou quelqu'un d'autre". mais Nina n'était pas "passée". Pas même avec Summer. Et aucun d'eux ne pouvait vraiment y faire quoi que ce soit. Ils n'avaient peut-être plus qu'à devenir de meilleurs amis qui s'aimaient d'un amour trop sage pour ne pas être durable et qui s'avéraient de fabuleux amants. ça pouvait marcher? encore fallait-il qu'il ne pense pas à Nina en embrassant sa femme...

Assise sur le canapé, ressassant toujours ces mêmes questions, qui pourtant lui faisaient un mal fou, la rouquine se risqua à quelques questions qu'elle avait toujours eu peur de poser. Finalement qu'est-ce qu'il envisageait, lui, pour eux? Voulait-il qu'elle signe des papiers de divorce, quelque chose comme ça? Elle l'aurait fait. S'il le voulait, elle l'aurait fait, parce qu'elle n'avait en aucun cas l'intention d'être responsable de son malheur. Si elle ne pouvait pas le forcer à l'aimer, elle ne voulait pas le forcer à prétendre que c'était le cas au point d'être l'allégorie de tous les dysfonctionnements de son existence. Elle n'osa le regarder qu'à moitié lorsqu'il affirma, certain, que leur mariage avait eu un sens. Elle continua son entreprise de tourner la tête vers lui lorsqu'il confia espérer que c'était toujours le cas. Ses yeux bruns s'attachèrent alors à sa main, elle-même déposée sur son genou. Elle n'en dit rien, se mordillant la lèvre inférieure en l'entendant poursuivre. « Je n'ai aucune envie de foncer dans le mur, aucune envie de te perdre, Summer. » Elle déglutit difficilement dans un soubresaut à demi contrôlé. Elle ne voulait pas non plus que leur mariage soit un échec. Et pas parce qu'elle aurait mal vécu un échec en tant que tel, mais bien parce qu'elle voulait être assez stupide pour penser que c'était à elle qu'il pensait en disant qu'il ne voulait pas la perdre. [b]« ça te dit, d'essayer ? On pourrait faire ce voyage qu'on s'était promis de faire, un weekend à New York ? » Summer arqua un sourcil, posant désormais pleinement son regard dans le sien, si familier et pourtant si imprévisible. « Tu es sûr que c'est avec moi que tu veux partir? » Demanda-t-elle, très sérieusement. Trop sérieusement. Il les avait peut-être encore confondues... devant son air coupable, elle laissa un sourire timide mais sincère investir ses lèvres, lâchant un rire sobre qui contrastait avec ses yeux encore rougis et sa voix encore affaiblie par les larmes. Cela pouvait paraître totalement déplacé d'en rire. Mais à vrai dire il ne lui restait plus que ça. Elle n'avait pas envie de se morfondre toute la soirée pour quelque chose qu'ils savaient tous les deux depuis un moment... On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. Et elle voulait pouvoir le faire avec lui. Elle voulait qu'il soit son ami, au moins. Si son coeur ne pouvait pas lui appartenir à 100% (peut-être gagnerait-elle des parts à New York?), elle voulait sa complicité, sa présence; elle refusait de le méconnaître à nouveau comme elle en avait eu l'impression lorsqu'elle avait appris qu'il avait revu la brunette. Elle ne voulait pas qu'ils deviennent étrangers l'un à l'autre, qu'ils s'oublient en route et se craignent mutuellement. Alors ça passait peut-être par une blague de mauvais goût en guise de trêve. ça passait peut-être par un voyage à New York où ils auraient le droit de se foutre des qu'en-dira-t-on. « Oui. Oui ça me dit. » affirma-t-elle calmement, acquiesçant pour appuyer ses propos alors que son sourire était trop mince pour signifier plus de l'engouement qu'une sorte de regret, certainement, regret que les choses ne soient pas aussi simples qu'ils l'auraient tous les deux voulu, de pardon peut-être, de tendresse, en tout cas.
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MessageSujet: Re: « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ Icon_minitimeDim 24 Fév - 12:05

Il s'était peut-être imaginé que ça serait facile. Il avait peut-être pensé que Summer acquiescerait, qu'ils partiraient ensuite en weekend comme si de rien était. Il avait peut-être cru que son écart de parole serait bien vite un lointain souvenir, que Summer oublierait. Mais ces pensées irréalistes s'étaient bien vite envolées, quand son épouse employa ce ton sarcastique. Non, elle n'oublierait pas. Oui, elle lui rappellerait, chaque heure et chaque seconde de cette vie entière qu'ils devaient passer ensemble. Il se sentait condamné, démuni, prisonnier à vie. Pourtant, dans son coeur, cette flamme pour Summer brûlait toujours, son coeur battait pour elle et ses pensées se tournaient vers cette femme qu'il appelait son épouse. Mais pas seulement. Une flamme, plus vive, plus importante, un incendie dévorant, se consumait pour Nina. les pulsations de son coeur s'emballaient quand ses pensées évoquaient la jolie brune. Pourtant, il s'acharnait à repousser les souvenirs restants de leur relation passée. Les rendez-vous secrets chez lui, la Saint Valentin surprise qu'il lui avait préparée, les chansons en italien qu'il lui chantait parfois, quand ils n'étaient que tous les deux, dans cette intimité qui lui manquait tant. Bien sûr, au fond, il avait conscience que cette passion dévorante s'éteindrait peut-être, une fois consumée. L'interdit attirait toute personne sensée, bien installée dans une vie tranquille, sans vague ni marée. Face à cet océan si calme, Lorenzo rêvait d'ouragan, de tsunami, de tempête. Face à cette Summer si parfaite, trop parfaite pour lui, Lorenzo rêvait de cette relation avec Nina, une relation interdite et semée d'embûches. Une relation qui valait le coup de se battre. Pourtant, Summer en valait le coup également. Mais il n'avait eu aucune bataille à affronter, malheureusement là se tenait la différence. Leur relation était originale, particulière, un trait qui ne jouait pas en leur faveur, finalement. Mais c'était à prévoir. L'amour reste au fond toujours un sentiment traditionnel, qui n'aime pas déroger à ses habitudes.

Cependant, qui était-il, pour être si égoïste, pour être si exigeant ? Le destin lui avait offert Summer, il l'aimait, et devait arrêter avec ces caprices qui les détruisaient tous les deux. Même Summer faisait des efforts, alors qu'elle était bien plus brisée que lui. Elle était mariée à un homme qui pensait à une autre en l'embrassant. Présenté de cette façon, Lorenzo se détestait, se haïssait d'infliger une telle peine à une femme si délicieuse. Elle ne le méritait pas, il n'avait jamais eu à redire sur son comportement. Elle, par contre, avait un florilège de reproches à formuler. Ce soir, elle avait craqué. Et lui, en représailles inconscientes, lui avait porté le coup fatal. Elle était trop faible pour se battre encore et encore, ou peut-être l'aimait-elle trop pour ça. Pire, elle finit par accepter sa proposition de weekend. Lui, aurait préféré qu'elle le frappe, encore et encore, pour avoir osé suggérer une telle idée, après tous ces évènements. Elle leur accordait une nouvelle chance, la dernière peut-être, et il devait la saisir. « Nous pourrons profiter des vacances d'hiver » envisagea-t-il, avant de se rapprocher d'elle, sur le canapé. Une fois à ses côtés, il osa la prendre dans ses bras, la serrer fort, une étreinte rassurante et désolée, qui implorait un pardon qu'il ne méritait pourtant pas. Il ne méritait pas son amour et son indulgence. Seulement ils avaient peu d'autres choix à disposition. « Je suis vraiment désolé Summer, de tout ce que j'ai fait » Des excuses qui voulaient dire bien plus, au fond. Il s'excusait de tout, depuis le début. Tous ses mauvais choix qui les avaient entrainé là aujourd'hui, dans une situation qu'ils auraient pu éviter. « Est-ce que tu as fait ? Ou est-ce que tu préfères te coucher ? » Il tâchait d'être aux petits soins, histoire de se rattraper. Mais à jamais, le mal était fait. Une blessure qui laisserait une trace, une cicatrice qui ne partirait jamais, et qu'il devrait affronter tous les jours, punition méritée de son comportement impardonnable.
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MessageSujet: Re: « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ Icon_minitimeDim 7 Avr - 18:47

Finalement, à y réfléchir, s'ils se détruisaient de la sorte, c'était peut-être parce qu'ils tenaient l'un à l'autre. Finalement, tous ces obstacles qu'ils tenaient à s'imposer étaient peut-être faits de leur inconsciente volonté d'être un couple normal, d'avoir eux aussi leurs embûches passionnelles de sorte qu'ils se pensent leur histoire d'amour digne de toutes les autres. Parce qu'à vrai dire, jusqu'à présent, ils n'en avaient certainement pas eu l'impression; et ce n'était pas pour s'arranger puisque maintenant c'était officiel, le coeur de Lorenzo balançait violemment entre deux femmes... et plus encore, il brûlait un peu plus pour celle avec qui il n'était pas marié. Finalement le fait qu'il semblait préférer un amour tourmenté à une relation plate créait des remous dans son couple. Ironique? Pratique? Pour l'instant en tout cas, ils semblaient en souffrir tous les deux.

Une cage. Une cage dans laquelle il s'était volontairement enfermés il y a quelques années. Il paraît que c'est la définition de la liberté... seulement aujourd'hui ils semblaient vouloir s'échapper, l'un comme l'autre, pour des raisons différentes toutefois, de cet environnement destructeur qu'ils avaient construits sur les bases illégitimes d'un mariage dont on ne donnait désormais pas cher. Et pourtant, au lieu de proposer un divorce, Lorenzo proposait un voyage. C'était peut-être à ça que rimait toute leur existence, se battre pour une chimère dont ils n'étaient seulement pas certains de la véracité. Et si le but de la vie était de trouver un but à sa vie? Ils essayaient désespérément d'être le but l'un de l'autre, mais à vrai dire ils n'étaient pas certains d'y parvenir... à nouveau? Summer avait toutefois accepté. Las de riposter, peut-être, ne voulant pas reconnaître un échec cuisant qui la mènerait à une solitude déconcertante face au côté confortable d'une union maritale, certainement. Il était insupportable d'envisager des tonnes de solutions à un problème qui -elle en arrivait toujours à cette conclusion- n'en avait seulement pas. Toute solution étudiée avait ses effets pervers, plus ou moins conséquents, à plus ou moins long terme. Pour l'instant, la solution "voyage pour se retrouver" semblait la plus prometteuse. Quoi qu'ils auraient ensuite le choix entre tenter de vraiment se retrouver ou simplement profiter de cette distance de Magnolia pour apprendre un peu mieux à faire l'autruche. Et ça, ce n'était pas une bonne idée... ils essaieraient de se retrouver. Si ça ne fonctionnait pas, ils passeraient au plan B. Ou plutôt au plan 2. Parce qu'un plan B suggérerait qu'ils n'aient que 26 plans en réserve alors que, visiblement, ils en auraient à l'infini... mais aucun n'était entièrement satisfaisant -ils n'auraient pas de problème, sinon. Il aurait juste fallu que Nina n'existe jamais. Juste. Et si ça n'avait pas été Nina, c'en aurait probablement été une autre. Restait à savoir s'il aimait la jeune femme en elle même ou si Lorenzo était plutôt amoureux de l'idée de l'être. Si la passion qui le dévorait était fait de leur compatibilité caractérielle déconcertante ou s'il lui était juste agréable de rêver à une autre femme que Summer, en tant qu'elle n'était simplement pas son épouse. ça, ils ne le sauraient probablement jamais. En fait, la rouquine ne voulait seulement pas le savoir. Dans les deux cas elle n'était qu'un pion malvenu, une tache encombrante sur un tableau qu'il aurait voulu parfait.
Son mari s'approcha d'elle, lentement, semblant marcher sur des oeufs dans la crainte perpétuelle désormais de froisser son épouse, comme s'il tentait de dompter une bête farouche... Finalement, il finit par la prendre dans ses bras. Summer ne bougea pas, ne lui rendit pas son étreinte mais ne l'en dissuada pas non plus. Les yeux mi-clos, elle fronça légèrement les sourcils en se demandant ce qu'elle était supposée faire, supposée dire face à ses excuses dont elle ne savait seulement plus si elles étaient sincères. C'était ça, le problème. Elle voulait qu'il la prenne dans ses bras, elle voulait s'y sentir à nouveau en sécurité, seulement elle se demandait si elle enfouissait actuellement son visage apeuré au creux du cou d'un protecteur, ou au contraire de l'homme qui causerait ses troubles à venir. Et malheureusement, seul l'avenir le lui dirait. Et en attendant, elle devait faire le pari de son mariage. Parce qu'il était trop tard pour faire demi tour. Parce qu'elle avait déjà commencé à se battre, et qu'il n'y avait pas vraiment de raison qu'elle fasse marche arrière à cet instant précis. Parce qu'elle avait fait le choix d'essayer jusqu'à épuisement il y a quelques mois déjà, et que si elle arrêtait maintenant, elle aurait non seulement échoué, mais elle aurait en plus perdu ses forces et son entrain dans une guerre vaine. Cependant, à ce moment-là, elle ne se sentait vraiment pas d'humeur à le serrer contre elle et lui dire qu'elle l'aimait... elle avait bien trop peur d'être à nouveau blessée, plus violemment encore. Et puis c'était trop facile. Et puis, à cet instant précis, elle ne le pensait seulement plus qu'à moitié, tout au plus. « Je suis fatiguée, je ferais mieux d'aller me coucher. » Annonça-t-elle à mi-voix, seulement audible de par le silence qui embaumé froidement un pièce autrefois si chaleureuse. Sur ces mots, elle s'extirpa de ses bras peinés avec un peu plus de mal qu'elle ne l'aurait voulu, prenant une grande inspiration avant de ne se lever du canapé, replaçant nerveusement sa jupe froissée tout en se dirigeant vers l'escalier. Elle ne savait pas si elle dormirait beaucoup, mais définitivement, elle n'avait pas faim.
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MessageSujet: Re: « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ « why can't you look at me the way you look at her? » || LOLO ♥ Icon_minitimeLun 13 Mai - 22:17

Ils ne pouvaient pas abandonner. Ils pouvaient juste rester là, immobile, Lorenzo la serrant dans ses bras, Summer ne réagissant pas. Tout autre geste complice, attentionné, amoureux, serait déplacé. Il avait commis l'irréparable, mais le pire, dans l'histoire, c'est qu'ils devaient néanmoins réparer. Réparer leur couple, réparer leur lien, réparer leur mariage, réparer leur avenir ... Et quel avenir. Vivre éternellement ainsi était un doux rêve impossible, une utopie digne d'un piètre auteur de nouvelles. Dans la vraie vie, leur histoire ne pourrait pas se terminer par un "et ils vécurent heureux pour toujours". Cependant, il avaient vivre ensemble pour toujours ... Et sans le bonheur - ou même une illusion - on ne donnerait pas cher de leur peau. Cette relation était sans issue - pire - destructrice pour tous les deux. Pour Summer, dont le mari pensait à une autre en l'embrassant. Pour Lorenzo, qui détruisait cette femme qu'il aimait pourtant. Malheureusement, leur relation n'était pas un jeu, ils ne pouvaient pas envoyer valser le plateau parce qu'ils n'étaient pas en tête et aller perdre. Les pions et les cartes ne pouvaient pas s'envoler comme bon leur semblait, retomber dans un mélange si compliqué, qu'on finirait par ranger le jeu au chaud dans sa boite. Ils devaient vivre leur relation, jusqu'au bout. Une relation qu'ils devaient reconstruire, pièce par pièce, une relation qui resterait toujours aussi fragile qu'un château de cartes. Mais ce soir, ils avaient compris que leur intérêt était de protéger leur château du moindre assaut. Car l'attaque était terrible.

A les voir ainsi à deux, on aurait pu croire qu'ils ne se connaissaient pu. Mais au contraire, ils se connaissaient trop bien. Et c'était pire. Cette pleine conscience de blesser l'autre, Lorenzo ne la supportait plus. Il aurait tant souhaiter s'arracher la tête. Mais une telle horreur n'aurait pas suffi pour apaiser la tristesse de son épouse. Oh oui, il avait mal agi. Un mal qui ne se réparait pas. Il se soignait, mais la cicatrice resterait à jamais, apparente, souvenir ancré, là pour lui rappeler qu'il avait failli dans son rôle de mari. "dans le bonheur, comme dans l'épreuve", avait-il juré, lors de leur mariage. Mais quand on devenait l'épreuve même, dont il fallait protéger sa femme, la situation tournait à l'impossible.

Alors, quand Summer choisit de monter se coucher, il en fut naturellement soulagé. Un dîner face à face, à se regarder dans le blanc des yeux, était un suicide annoncé. Le lever demain matin le serait également, comme les jours qui suivraient. Ils devraient s'affronter tôt ou tard. Mais ce soir, c'était définitivement trop tôt. Ils avaient besoin de ce sommeil, celui qu'on espère assez magique pour effacer les souvenirs douloureux. Un leurre, en somme. Mais pour l'instant, Lorenzo était faible, et y croire était sa seule et dernière solution. Il la regarda disparaitre en haut de l'escalier. Quand il n'entendit plus que son pas résonner sur le palier de l'étage, il hésita à la rejoindre. Dormir dans le même lit était la dernière des blagues, des idioties. Summer ne méritait pas cet affront. Il fit un tour rapide dans la cuisine, et rangea ce repas, cette table dressée, que son épouse avait si difficilement préparé. A chaque ustensile remis à sa place dans une armoire, son coeur saignait un peu plus. La soirée aurait pu être si parfaite. Et finalement, il retrouva le canapé, où il s'allongea sur le dos. Scrutant le plafond, dans le noir, il cherchait le sommeil, il cherchait à oublier.

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