La chine. Destination de rêve si on oublie le décalage horaire avec l’Amérique et le trop pleins de nouilles. Ma mère avait trouvé bon de m'envoyer là-bas trois mois plus tôt. Du jour au lendemain j'avais du faire ma valise et me tenir prêt à partir sans avoir la force de lui dire au revoir. ON venait à peine de se se mettre ensemble, et pourtant impossible de lui transmettre le moindre message. C'était donc cette aspect du couple qui me gênais pour que je puisse même pas le renseigner sur ma destination. Va savoir.

J'avais quitté l'aéroport depuis une bonne heure et demie, et ne pensait plus qu'à lui en m'engageant sur Magnolia Cresent. Je roulais au pas, coupant la radio qui venait d'annoncer 15h et la pluie.
J'inspirai à fond avant de couper le contact, j'évaluais mon reflet dans le rétro j'étais rasé du matin et avec un visage à peine plus fatigué qu'à la normale.

Qu'allais-je lui dire? C'est moi! Tu m'as manqué. Je pensais t'oublier avec la distance mais la vérité c'est que je n'ai même pas pu différencier les gens qui se présentaient devant moi tant c'est ton visage qui m'apparaissait devant le leur à chaque instant. Dur à croire. Pourtant j'avais le sentiment d'avoir changer en bien. Je n'avais plus besoin de personne sinon lui. Durant ces trois mois je n'avais pas eu la moindre relation. Même pas eu l'envie.

Je franchissais l'allée en quelques enjambée bien plus rapidement que je m'étais vu le faire et répéter dans ma tête tout au long du trajet de retour.
Et soudain j'appuyais sur la sonnette prêt à faire la plus belle déclaration qui puisse exister sur terre, le sourire large et invincible prêt à le cueillir à l'ouverture de la porte.[/justify]

Allongé sur son canapé, Jay changeait de chaînes toutes les secondes essayant de trouver un programme intéressant à la télévision, mais à 15h de l'après midi il n'y avait pas grand choses. Ses journées étaient vraiment ennuyantes, il ne pouvait même pas appeler un ami pour discuter étant donné qu'il ne pouvait toujours pas articuler un seul mot convenable. Seul l'effet de la pression arrivait à lui faire dire quelque chose de compréhensible, et encore c'était pas gagné.

Son ennui fut cependant coupé lorsque la sonnette retentit. Jay se releva du canapé tous sourire d'avoir de la visite mais désenchanta rapidement en voyant qui c'était. Holden Turner osait venir se pointer devant sa porte après plusieurs mois d'absences, sans aucune nouvelle, rien du tout même pas un petit texto pour lui dire qu'il était partie, désolé ou bien même qu'il lui manquait.
Le chanteur voulu lui demander ce qu'il foutait ici, mais comme d'habitude il resta bloqué, il sentait sa gorge se serrer au même rythme que les larmes. Sa main quitta la porte pour venir claquer la joue d'Holden avant de pointer la rue, mimant aussi distinctement qu'il le pouvait avec ses lèvres le mot "dégage".

Je n'eus pas le temps de me demander s'il fallait mieux que je fasse demi-tour que des bruit de pas suivie la porte qui me laissa le temps de me décomposer lorsque je vis la tête de Jay qui lui se décomposait en voyant que c'était moi. Il fallut improviser:

"Je.."

La gifle claqua avec ma première syllabe et fut rude sur ma joue. Il n'était déjà plus question de voyage ou de décalage horaire, j'étais à présent plus que réveillé et (presque) prêt à faire face.
La situation était déjà embarrassante mais Jay poursuivit en pointant la rue tandis que moi la main sur ma joue j'essayais de reprendre des couleurs. Je n'entendis pas ce qu'il me dit lorsqu'il sembla joindre la parole au geste. A croire que le coup m'avait rendu sourd.
Je secouais la tête avant de parler précipitamment certain qu'il allait me claquer la porte au nez:

"Attend Jay, une seconde. Excuse moi je sais que j'ai été un vrai con je, j'aurais du te contacter s'il te plait laisse moi une chance de m'expliquer!

J'étais plus qu'effrayé son regard semblait sans appel et moi c'était certain je n'avais eu que lui dans ma tête pendant tout ce temps et je ne voyais pas comment ça pourrais changer à moins de me faire sauter la cervelle.

Je ne pus m'empêcher d'attraper sa main les yeux brûlants ou plutôt piquants de douleurs et de tristesses, je savais qu'il allait m'en vouloir mais même dans mon pire scénario rien ne me paraissait si désespéré. Je ne voulais pas que ça se passe comme ça j'avais tort mais il ne pouvait pas m'avoir balayé comme ça en trois petits mois seulement non?...

Jay n'avait pas envie d'entendre les explications tordues qu'allaient lui sortir Holden. Il l'avait abandonné comme une merde, dans une période où il avait eu besoin de quelqu'un pour le sortir du fond du trou. Et voilà que le blond revenait comme une fleur, comme si rien ne s'était passé. Jay avait envie de rire tellement ça paraissait surréaliste et en même temps de frapper encore et encore cet homme qui finirait par lui broyer le coeur.

Jay retira sa main de celle si brulante de son interlocuteur et retourna à l'intérieur laissant la porte ouverte pour indiquer à Holden qu'il pouvait entrer. Cette longue discussion le fatiguait déjà et il aurait nettement préféré continuer de zapper la télévision plutôt que de devoir subir le regard d'Holden. Les mois avaient beau être passé, revoir le blondinet montrait au chanteur qu'il n'était pas encore arrivé à l'oublier. Si Shawn apprenait que Holden était venu ici, un nouveau meurtre serait annoncé dans le journal.
Le chanteur attrapa une tablette posé sur la table, nouvelle acquisition plus économique que d'user des tonnes de papiers pour pouvoir communiquer. Une fois son message tapé, il le montra à Holden.

- Tu m'a abandonné, j'ai failli mourir, j'ai tenté de me suicider, je suis muet pendant je ne sais combien de temps et tu voudrais que je te pardonnes ?? Hahaha...T'es qu'un sale connard Holden c'est tout ! Va pourrir chez ta mère !

Il retira sa main terminant d'arracher mon cœur et soufflant sur le peu d'espoir qui m'avait animé jusqu'alors. Je savais que c'était impossible à présent. Je pouvais encore essayais de me battre, mais seulement pour me dire que j'aurais tout essayé.

Il me laissa sur le perron laissant la porte ouverte, prêt à le regretter.
J'entrais constatant que rien n'avait changé. Remarque stupide vu qu'il ne s'était passé que trois mois. Une éternité.
Je reportais mon regard sur mon amant (mon ex?). Il attrapait promptement une tablette avant de se mettre à pianoter sur l'écran, avant de me le tendre sans merci:

Citation :

Tu m'a abandonné, j'ai failli mourir, j'ai tenté de me suicider, je suis muet pendant je ne sais combien de temps et tu voudrais que je te pardonnes ?? Hahaha...T'es qu'un sale connard Holden c'est tout ! Va pourrir chez ta mère !

Je restais plutôt amer après lecture. J'étais un vrai con, non un sale connard. C'est lui qui avait raison. Pourtant malgré ça je cherchais à recoller les morceaux.
Je m'interrogeais un instant sur ma réaction dans le cas où les rôles auraient étaient inversés. Je ne serai sans doute pas plus coopératif. Pourtant je l'aimais et je suis persuadé que j'aurais pu passer au-dessus de ça.

Question présente, à part se posait à moi, je n'hésitais pas quitte à passer pour un gros lourds, nous n'étions plus à ça près de toute manière:

"Tu préfère que j'écrive pour être sur un même pied d'égalité où que je parle?"

Pince sans rire. Il avait essayé de suicider, la question qui me brûlait, pourquoi??? Mais pas sûr qu'il accepte de me répondre et encore moins que je demande.
D'autre part il était muet était-ce ma faute, notre pseudo-rupture qui l'avait rendu aphone?
Quoi qu'il en soit il n'en avait rien à foutre que je m'excuse alors quoi lui dire, à part retourner chez ma mère. Je reprenais donc calmement:

"Ecoute ce que j'ai fait c'est impardonnable, je ne pense pas du moins que tu puisses l'oublier avec de simples excuses. Tout ce que je sais c'est que je t'aime sincèrement, je m'en fous même si tu me crois pas laisse moi te le dire. Je t'aime. Je n'ai pas cessé une seconde de penser à toi durant ces derniers-mois, et même si ça ne rattrape rien sache que je n'ai vu personne. Je laissai s'écouler une seconde avant de reprendre. Je sais pas pourquoi je ne t'ai pas donné de nouvelles, je suis plus sûr de mes sentiments pour toi que jamais, mais je referais pas le passé. Maintenant si tu peux pas l'accepter je m'en irai."

Il était vraiment sérieux de lui poser une pareille question ? Jay serra les poings, se retenant de lui en foutre une pour son impertinence. En plus de revenir comme une fleur dans sa vie voilà qu'il se permettait de faire de l'humour sur la situation du chanteur. Cela se voyait clairement sur son visage que ça ne passait pas du tout. Une mauvaise approche de la part d'Holden qui ne méritait qu'un coup de pied au cul pour sortir rapidement de cette maison.

Néanmoins Jay ne bougea pas, autant écouter ce que l'autre avait à dire. Le blondinet lui assurait qu'il l'aimait, ce qui n'enlevait pas le doute cependant du chanteur là dessus. Il s'était tellement foutu de sa gueule, avec l'histoire de Savannah notamment. Jay tapa à nouveau sur sa tablette.

Citation :

- Apparemment c'est facile pour toi de le dire, tu l'a dit combien de fois à Savannah ? Tu comptais me le dire quand pour vous deux ? Arrête de te foutre de ma gueule Holden, j'en ai marre ! Je sais tout et manifestement ton amour pour moi n'es pas assez grand pour arrêter ton jeu avec elle !

Il avait grande peine à se retenir de frapper Holden avec ses mains, tellement il avait enfoui sa colère en lui. Son interlocuteur était parti sans rien dire ne lui laissant même pas le temps de se défouler. Aujourd'hui le voi;à qu'il se retrouvait face à lui, et pas sur que Holden ait eu une bonne idée de venir ici.

Ma blague était mal venue. Je le savais. Pourtant je n'avais pas pu m'en empêcher. C'était toujours comme ça avec moi. J'étais incapable de résister à mes envies quelqu'un soient les conséquences. Seulement c'était lui ma seule envie, la seule que tout mon être tolérait à présent. Ce n'était plus juste une envie. C'était une passion qui m'envahissait rien qu'en restant à côté de lui même en sachant qu'il me haïssait sans doute.

Il avait reprit la tablette pour recommencer son pianotement frénétique. Je restais planter là de manière stupide. C'était juste tellement irréel. Impossible de ne pas me répéter que je ne m'attendais pas à ça et combien j'avais été stupide de penser le voir m'ouvrir plus facilement les bras.

Le verdict fut rendue en même temps que la tablette. Je parlais d'espoir soufflé plus tôt, j'étais loin de m'imaginer qu'il venait de se changer en gouffre. Je lisais et mon visage se décomposait, je devait être blanc à présent, tant le sang semblait avoir déserté mon visage. Il ne me fallut pas plus pour comprendre pourquoi tout était si différent de ce que j'avais imaginé.

Savannah.

La fureur me gagnait à la simple pensée de son prénom. Je me contenais avant de réussir à articuler entre mes dents serrées:

"Qu'est-ce qu'elle t'a dit?"

Je fulminais allez savoir ce que cette pute (pardon) avait pu lui dire sur nous. Je savais mieux que personne que la première personne à se mettre à table gagnait. Si elle s'imaginait que j'allais la laisser tourner la situation qu'elle avait créé à son avantage elle allait pouvoir vite déchanter.

Bizarrement Jay ne ressentit aucune joie en voyant le visage de Holen se décomposer face à la lecture de son message. Il en avait tellement sur le coeur que le chanteur n'avait pas fait le tour du pot et avait frappé sans attendre. Il savait ce qui liait Savannah et Holden, il connaissait la version de sa petite soeur de coeur, mais quelle était celle de Turner ? Il était fort à parier que ce dernier allait mettre tout ça sur le dos de Savannah, comme d'habitude. Assumer ses conneries, Holden n'avait jamais su le faire.

Citation :

Elle m'a dit que tu as refusé de mettre un terme à votre petit jeu sous sa demande...Et ne dit pas que c'est faux Holden je ne te croirai pas...Je ne te croirai plus jamais à présent

C'était sans doute bâtard, mais Jay en avait assez de ces conneries, de tout ça. Il avait envie de pouvoir avancer dans sa vie sans plus qu'aucune personne ou chose ne vienne entacher son désir. Jay ne se voilait pas la face, il savait pertinemment que son coeur battait encore pour Holden, que c'était loin d'être une bataille gagné. Mais là, à l'heure actuelle il n'avait pas la foi ni l'envie de pardonner à son interlocuteur ce qu'il lui avait fait. D'accord il avait couché avec Savannah après leur rupture mais c'était encore plus badant justement...Une dispute et directement il baisait Savannah sans attendre...Ca lui faisait une belle jambe d'apprendre que pendant ces mois d'absence il n'avait eu aucune relation. Il faudrait énormément d'imagination et de temps pour que Jay arrive à oublier.

A présent tout était clair. Plus aucun doute ne subsistait. Non, je savais pertinemment pourquoi je me retrouvais dans cette situation de merde et il ne faisait aucun doute que j'allais régler d'une manière ou d'une autre.
Je lui avais donc demandé ce que Savannah lui avait dit, et je pu après quelques instants récupérer la tablette et y lire la réponse les doigts un peu plus serrés que nécessaires:

Citation :

Elle m'a dit que tu as refusé de mettre un terme à votre petit jeu sous sa demande...Et ne dit pas que c'est faux Holden je ne te croirai pas...Je ne te croirai plus jamais à présent

Je pu aisément sentir un tic entêtant faire tressauter le coin de ma bouche, seul signe distinct de l'irruption volcanique venait d'exploser en moi.
Je ne pu m'empêcher de sourire et de lui rendre un peu trop précipitamment sa stupide tablette avec ses stupides mots bien encrés dans mon esprit.
Je me dandinais d'une jambe à l'autre avec quelques gestes frénétiques tant c'était grotesque et que j'avais l'envie folle de tout casser autour de moi.
Je finis par retrouver l'usage de ma bouche ne dissimulant même pas ma folie passagère:

"Je vais pas me fatiguer Jay! Ne me prends pas pour un con, je sais pertinemment que tu ne me croiras pas! Mais tu sais quoi je m'en fous puisque je sais aussi que aussi stupide que soit Savannah je n'aurai aucun mal à la convaincre de te dire la vérité!"

Je n'avais plus rien à faire ici, ma cible était trouvée et je n'allais pas la laisser respirer une seconde de plus l'esprit tranquille Il était temps de lui régler son compte une bonne fois pour toute.
Sans plus de politesse je lâchais impatient:

"Il me semble que tout est dit et j'ai donc une affaire qui m'attend à présent."

Je tournais les talons avec le sentiment qu'à présent j'avais fini d'être gentil. Plus rien ne m’arrêterait.

Voilà pourquoi Jay détestait avoir des discussions avec Holden. Ce dernier arrivait à lui embrouiller l'esprit, à remettre en doute ses convictions d'un claquement de doigt. C'était rageant, il savait comment fonctionnait le chanteur, que sa curiosité était vraiment trop énorme dans sa vie pour qu'il ne puisse pas l'éviter. Holden parlait d'une vérité que Savannah ne lui avait pas dit. Pourtant Jay pensait que la jolie blonde n'avait rien d'autre à lui cacher, à moins que finalement se soit elle qui n'ai pas voulu mettre fin à leur "relation".

Un mal de crâne commençait à pointer le bout de son nez du côté du chanteur qui ne savait plus où se positionner, ni qui ou quoi croire tellement tout cela continuait à être absurde. Merde, il aimait Holden, il avait pensé faire sa vie avec lui, peut être même se marier et en quelques secondes on lui avait tout arraché. Ses rêves envolés, il avait enfin trouvé autre chose que sa musique.

Encore une fois, l'homme qui lui avait volé, piétiné, détruit son coeur, allait partir, lui tourner le dos. Mais Jay ne savait pas quoi faire, il se refusait de lui pardonner aussi facilement. Lors de leur dernière dispute le chanteur s'était ouvert comme un livre face au blondinet pour régler leur problème.

- Attend !!

Le mot était sortie, hurlé d'une voix rauque d'avoir pas parlé pendant trop longtemps. Jay se bougea et se mit face à Holden, tenant la tablette contre lui. Pas besoin de mot, ça se voyait très bien que le chanteur était confus mais aussi encore amoureux de cet être qu'il regardait droit dans les yeux.
Jay tapa sur son outil de communication rapidement et le tendit.

Citation :

- Va régler ton histoire avec Savannah, elle ou toi, peu importe qui est en faute...Tu ne remettra les pieds ici que une fois que tout cela sera fini...Je ne veux pas me retrouver plus tard à devoir attendre une demande de divorce...

- Attend !!

Sa voix m'avait fait le même effet qu'un coup de feu. Je stoppai net, perdant d'un coup toute la violence qui battait en moi une seconde plus tôt.
Je me tournais lentement, croisant son regard. Il me pénétra et c'est la que je compris d'où venait la sensation de malaise. Je venais de prendre conscience de ce qu'il lui arrivait vraiment. Sa voix rauque, j'avais presque pu entendre d'un coup tout le silence qu'il avait enduré. C'était sa voix qui m'avait attiré en premier. Je me souvenais exactement, comme si c'était hier, la soirée où je l'avais vu la première fois. J'avais été électrisé et à cet instant plus rien d'autre n'avait capté mon attention que ces yeux, ces lèvres, la façon dont elle se mouvait pour laisser passer sa chanson.

Ce que je venais de comprendre c'est que je l'avais laissé pour aller répondre aux attentes de ma mère, que je l'avais abandonné au moment où certes il aurait, je pense, besoin de moi.
Au fond ce que je comprenais vraiment, c'est qu'en aucun cas, je ne méritais de partager sa vie. Je m'accrochais désespérément à lui, à l'amour que j'éprouvais sans me rendre compte, à aucun moment, qu'il serait peut-être heureux sans moi...

J'attrapais lentement la tablette lorsqu'il eut fini d'y écrire son message:

Citation :

- Va régler ton histoire avec Savannah, elle ou toi, peu importe qui est en faute...Tu ne remettra les pieds ici que une fois que tout cela sera fini...Je ne veux pas me retrouver plus tard à devoir attendre une demande de divorce...

Je lisais et je n'en revenais plus. Je repassais trois fois sur la dernière phrase avant de relever les yeux vers lui toujours sans trop y croire...
Je n'étais pas sûr de ne pas me tromper sur le sens de ses mots, mais au cas où c'était bien ce que je croyais l'émotion était juste trop grande et je ne pu m'empêcher de souffler:

- Jay...

Je savais que je ne devrais pas le faire mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Je fis un pas pour me retrouver beaucoup plus proche de lui. Je lui remettais le tablette entre les mains, une fraction de seconde avant de poser mes lèvres contre les siennes le temps de ciller, j'avais déjà reculé.
Je ne savais honnêtement plus quoi penser. Je l'aimais plus que tout et en même temps je n'étais plus aussi sûr pour son propre bien que rester avec lui soit ce qu'il y ait de mieux. Puis il y avait cette phrase. J'avais peur de sa réaction qu'en à ce que je venais de faire. Je pris donc les devant:

- Je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu veux dire et j'ai peur de te blesser encore plus... Je t'aime et je suis certain de pouvoir faire n'importe quoi pour toi..., et là je ne pu m'empêcher de penser 'même de te quitter' même si ça m'arracherait le cœur, j'avais plus que jamais conscience du pouvoir que nous exercions chacun sur l'autre et surtout que celui pouvait s'avérer plus que destructeur..., même ce que tu me demandes à présent.

Je parlais comme un débile. Je n'était pas sûr de quoi faire à présent. Dans ce flou j'esquissais un petit signe avant de retourner vers la sortie...

Le mur, Jay avait l'impression de foncer droit dedans encore une fois mais c'était plus fort que lui. Il ne pouvait pas laisser partit Holden comme ça alors que c'était un mensonge que de vouloir le quitter. Le chanteur l'aimait plus que tout, serait prêt à mourir si il le fallait. Shawn le tuerait avant d'ailleurs si jamais il apprenait cette discussion.

Jay ne pouvait pas voir le blondinet sortir sans lui avoir répondu, sans lui expliquer ce qu'il attendait de lui. Alors il avait cherché en lui la force nécessaire de pouvoir s'exprimer et il avait réussi. Son ordre était sortie, même si ça faisait mal de s'entendre si peu souvent Jay balaya rapidement cette émotion avant de rejoindre Holden. Il avait alors tapoté ses directives pour les tendre à l'homme qui lui faisait face.

Plus les secondes passaient à ses côtés plus le chanteur se rappelaient ses baisers, l'odeur de son parfum et la chaleur de son corps. Comme une douce torture Holden déposa un chaste baiser sur ses lèvres, trop rapide, éveillant l'appétit de Jay. Il n'avait rien fait non plus depuis le départ du blondinet et à vrai dire sa maladie occupait suffisamment ses pensées pour ne pas penser à ce genre de chose. Il fallait cependant ne pas succomber à la tentation de plaquer cet homme contre le mur pour prendre possession de cette bouche et de ce corps qui lui avait tant manqué. Quand Holden aura réglé ses histoires, peut être alors qu'à ce moment là...

Jay hocha la tête face aux paroles de son interlocuteur et attrapa rapidement un bout de papier et un stylo avant d'inscrire dessus à la hâte : " Je sais que tu peux le faire...Je t'aime Holden...Ne me déçois pas une nouvelle fois". Il plia le papier et en quelques enjambés rejoignit Holden, lui glissant le mot dans sa main et effleura ses lèvres des siennes avant de le laisser. Monter les marches des escaliers fut un véritable supplice.