James Ҩ Finnen

« Regarde. Regarde moi, j'effleure la liberté. »

Alors que le soleil était levé à son zénith à l'angle de Magnolia Street, James traversait la rue d'une vive allure, la mine essoufflée. Celui-ci était en retard. Celui-ci était malencontreusement toujours en retard - Sans doute au plus grand damne de James. On aurait pu feindre à de l'insolence, mais le jeune garçon était loin d'être de cette trempe. Et de ce fait, son retard était encore plus affligeant lorsqu'on savait qu'il ne le faisait même pas exprès. Ce comportement, qui attirait l'agacement de plus de certain, relevait plus d'une désorganisation journalière, en proie tentatrice de toujours faire 7 choses à la fois, l'esprit toujours dans un capharnaüm constant.

Cette fois, la faute revenait à la maison des Fitzgerald, agréablement vide de façon presque exceptionnelle. Ses parents étaient partis pour le week end dans un salon culinaire quelconques et ses trois soeurs étaient partis Jenesaisoù. Quoiqu'il en soit, il avait l'opportunité de profiter de la maison Fitzgerald, seul, depuis un bon moment. Aussitôt conscient de son statut privilégié de la journée, il n'avait pu s’empêcher de traînasser dans son lit, T rex en fonds musical, Orgeuil et préjugé de Jane Austen entre ces doigts.

Au fonds, il était largement aisé de décrypter le comportement de James : on pourrait facilement interpréter son " Je veux traînasser la journée dans mon lit et m'occuper l'esprit par des interactions fluctuantes et hypocrites" par " Je suis stressé, je ne veux pas penser à ce qui m'attends dans deux heures et quelle chemise je porterais" mais ça, son inconscient ne le tolérait jamais.

Alors c'était sans surprise qu'il avait relevé les yeux vers une heure douloureusement trop tardives. Une fois conscient de son retard, James s'était afféré dans la salle d'eau, de manière trop précipitée. Il avait jeté un bref coup d'oeil vers sa garde robe, enfilant une chemise blanc cassé, un jeans affinant sa silhouette, tout en prenant vite le temps d'enfiler sa veste kaki et un sac en bandoulière. En passant nerveusement une main dans ses cheveux pour essayer de les sécher de façon presque illusoire, il avait prit la porte.

Choisir ce qu'il allait porter, dans une fraction de seconde, d'une lucidité presque effrayante, était une manière plus qu'efficace d'éviter son trac. Il devait bien l'avouer : Il n'avait pas l'habitude de rencard amoureux. Au plus juste, il devrait dire qu'il n'avait pas l'habitude de rendez vous qui semblait compter vraiment.

Comme la plupart du temps, mais particulièrement dans ses instants là, James manquait cruellement de confiance en lui. Il bafouillait, rougissant à tout va. Cachant sa nervosité sous une nonchalance presque agaçante, il était d'un franc parlé presque indélicat. Et puis dans la plupart des fois, il était tellement pris de doute et d'appréhension qu'il n'allait tout simplement pas au rendez-vous. Alors si, James aurait prit la peine la veille de se poser devant sa garde robe pour choisir et anticiper le rendez-vous, il est certain qu'aujourd'hui, il y serait encore, l'estime frisant le sol.

James traversa le rond point, la marche rapide et la respiration erratique. Il était à deux rues du centre commercial et en se tordant un peu le poignet, il put vérifier qu'il n'avait que 15 minutes de retards. Buvant une gorgée du café frappé qu'il avait acheté le matin même au Gordon Coffee, il ne put s’empêcher de se mordre la lèvre, réalisant ce qu'il était entrain de faire. Toute l'appréhension qu'il avait cherché à souffler dans son inconscient reprenait le dessus.

Il y a 6 mois, il aurait sans doute refusé. Mais aujourd'hui, il se sentait indéniablement plus au clair avec lui même et c'était presque avec un sentiment d' agréable surprise qu'il se sentait en accord avec ce qu'il faisait. Alors quand il vit la silhouette de Finnen se dessiner contre le mur du centre commercial, il ne put s’empêcher sourire largement.

James s'empressa de s'approcher de celui-ci, la respiration encore courte, les joues rougies par l'effort. Il lui adresse un léger sourire.

- Désolé, désolé, désolé, désolé d'être en retard ! Tu attends depuis longtemps ? Demanda-t-il, dans une grimace.

- Oh ! Et bonjour ! Ajouta-t-il avec empressement, déposant un baiser sur sa joue.

James se permit de détailler Finnen un instant, curieux. Il est vrai qu'il n'avait vu celui-ci qu'en maillot de bain - Certainement loin de lui déplaire pour autant. Son air, comme sa façon de s'habiller sonnait comme quelques choses de décontracté et plein d'aisance. Avec une impression douloureuse d'une certaine nonchalance, presque louche. Un doute s'insinua dans l'esprit de James, remettant en question ses intentions. Alors, aussitôt, un point de regret vint lui tirailler les entrailles.

Peut être qu'il avait mal compris les intentions de Finnen ou peut être qu'il avait eu trop de prétention de croire que ce genre de garçon pourrait poser son regard sur lui. - Après tout, un certain nombre de filles étaient déja entrain de le matter sur le parking du centre commercial, il n'imaginait même pas ce que ca devait être au quotidien. Oui, sans doute avait-il été stupide de penser qu'il aurait pu être à la hauteur.

James finit par secouer la tête, cherchant à faire disparaître ses appréhensions. Bien qu'il s'était visiblement fourvoyé sur ses intentions, la circonstance restait cependant tangible. Il avait fait le choix d'accepter ce rendez-vous. C'était peut être un choix des plus anodins, mais pour celui-ci, ce simple geste engendrait bien plus qu'il n'en disait.

Son consentiment était la preuve qu'il continuait à se battre. Q'un jours, dans un nirvana presque de moins en moins utopique, il serait complètement en accord avec ce qu'il était, appréciant pleinement de ses choix. Un jour, il n'aurait plus peur de l'avis de ses parents et de tout ceux qui le contraint à croire qu'il devrait baisser les armes. Et ce jour, et ce choix, était l'une innombrables preuves qu'une fois de plus, il était en chemin pour y parvenir. Et que lorsqu'il repensait aux tout premier choix qu'il avait fait, quelques années auparavant, de remettre toute son existence en question pour être en harmonie avec lui même, il était loin d'être faible. Ses innombrables découragement étaient loin. Là, en compagnie de Finnen, il se sentait bien. Depuis longtemps, il avait l'impression de toucher les bonnes décisions. Il se battait. Il se sentait fort. Peut être qu'un jours, il sortirait enfin la tête de l'eau. Et aujourd'hui, il sentait doucement l'air libre, il entrevoyait un échappatoire.

James Ҩ Finnen

« Regarde. Regarde moi, j'effleure la liberté. »

Parfois, James pouvait être un paradoxe complet. Indéniablement, le jeune garçon était quelqu'un de réaliste et n'aimait pas se faire de fausses illusions. De nature sensible et sans doute plus en proie que les autres, d'attentes, de rêves doux et infondés, qu'il avait pris la décision depuis longtemps de ne pas se laisser berner. Les conséquences des désillusions étaient rudes et lorsqu'il touchait le sol, un douleur incurable le prenait au tripe et un sentiment de regret inimaginable venait s'emparer de lui.

Il ne fallait pas longtemps pour comprendre que James était quelqu'un de fragile. Alors le besoin de se préserver et de prendre des précautions devenaient plus exponentielles que d'autres. Ainsi, il avait toujours voulu avoir un jugement rhétorique et pertinent, non faussé par ses quelconques sentiments qui pourraient l'amener vers le mur. Alors quand il jugeait que quelques choses étaient perdu d'avance et qu’espérer ne l’amènerait qu'a serrer ses entrailles, il préférait toute suite éviter des ascenseurs émotionnels et le jeune homme se refermait, aussitôt. Il camouflait à lui même et aux autres toutes traces d'émotions qui pourraient le trahir. Cherchant peut être à se convaincre lui même. Il ne se laisserait pas bêtement aller dans les filets de Finnen, alors que celui-ci n'était même pas intéressé. Il devait cessé tout de suite son imagination et ne pas interpréter chacun de ses gestes de façons ambiguës.

Il n'était pas invulnérable, sans doute que dans bien des cas, il avait échoué, mais c'était une chose qu'il avait plus ou moins acquise. Il ne se ferait pas plus de mal qu'il n'en faudrait. Alors quand il vit l'attitude très détachée de Finnen et qu'il comprit qu'il s'était peut être fourvoyé, il s'était fait une raison. Finnen Allen était un hétéro. Ou du moins, Finnen Allen n'était pas intéressé par lui. Alors, il fallait qu'à tout prix, il arrête de laisser aller son esprit et son coeur. Il n'était pas pour James.

Alors quand Finnen vint déposer un baiser sur sa joue, à la franche limite de ses lèvres, James prit un effort considérable pour ne pas sourciller. Le maître nageur n'avait tout simplement pas fait attention et feindre à un quelconque espoir que l'acte était prémédité était stupide. Réellement.

Faignant de l'ignorance, il prit la direction du centre commercial alors que Finnen l'invita à le suivre. Passant une main dans son dos - Acte qui ressortissait sans plus à de la camaraderie qu'a un quelconque acte ambigu, ils entrèrent tout deux à l'intérieur.

- Tu veux faire quelque chose en particulier ? Comme prévu, je dois passer cher le disquaire, mais si quelque chose te fait envie avant, n'hésite pas, lança Finnen.

- Oh ? Je dois aussi passer chez le disquaire, il y a quelques cd que j'aimerais posséder depuis un moment. Prépare-toi, on va sans doute rester un certain d'ailleurs ! Euhm. Tu ne veux rien faire d'autres toi ? Moi, j'aimerais passer à la librairie. Les vieux bouquins et moi, c'est quelques choses de particulier. J'espère que tu n'as pas les livres en grippes ? Dit-il avec empressement, dans un monologue rapide.

Il prit machinalement le chemin vers le disquaire, sa rapidité trahissant son habitude des lieux. Aussitôt, James se laissa distraire par les traces de artistes qui s'empilaient les uns derrières les autres.

- J'avais rangé une partie de mes cd dans une boite de carton en entendant de leur trouver une place convenable. Jaylann et son coté maniaque à du penser que c'était des vieux cartons du déménagement, du coup je suis en manque d'un certain nombre de cd qui sont nécessaire à ma collection, s'expliqua-t-il, en sortant plusieurs boîtiers.

- Oooh Pink Floyd, voilà ! Et Dire Straits. Oh, et Police, s'extasia-t-il, serrant les boîtiers contre lui.

- Evane et Ginerva refuse de rentrer avec moi dans les bibliothèques et les disquaires, elles disent que je reste trop longtemps et que je les ennuie. Du coup, c'est vraiment pas chouette d'y aller seul ! Se défendit-il, en sortant d'autres boîtiers, la mine concentrée.

James finit par se retourner vers Finnen, rougissant de son enthousiasme. Il s'était peut être emporté. Il est vrai qu'il ne pouvait s’empêcher de se faire passer pour un gosse passionné lorsqu'il rentrait dans ce genre d'endroit. Mais ils n'étaient pas venu que pour lui, mais aussi pour Finnen.

- Et toi ? c'est quoi ton style ? Demanda-t-il.

James Ҩ Finnen

« Regarde. Regarde moi, j'effleure la liberté. »

Lorsque Finnen lui avoua beaucoup apprécier lire des bouquins, James ressentit une légère pointe dans le fonds de son ventre. Il avait cruellement pas mal de centre d’intérêt commun, même si du premier regard, ce n'était pas évident.

Ce gars était un blasphème tout entier. Il était canon et il était cultivé. James fût alors curieux de savoir ses défauts. En tout cas, un tas de questions venaient à lui.

- Abon ? Tu aimes lire? Quel est ton auteur préféré ? Tu es plutôt de quel genre ? Demanda-t-il, curieusement au passage.

James eu l'air de se rendre compte qu'il c'était emporté, une fois à l'intérieur. Sa gêne revenant, il se tourna vers Finnen en rougissant, l'air penaud et, pour se rattraper, lui demanda :

- Et toi ? c'est quoi ton style ?
- Toi bien sûr ! Répondit-il du tac au tac, un sourire en coin sur les lèvres.

Le sourire de James faiblit légèrement à l'attente de ses paroles. Alors qu'il s'était convaincu qu'il s'était fourvoyé sur les intentions du jeune homme, il se mettait à douter. C'était clairement une drague poisseuse non ? Peut être qu'il essayait de le mettre en doute. En tout cas, il n'aimait pas qu'on se joue de lui. James rembruni aussitôt, méfiant.

Cet à ce moment si qu'il se demanda si accepter le rendez-vous du jeune homme était une bonne idée. Son comportement lui déplaisait, vraiment.

- J'aime un peu de tout, mais ma véritable passion ça reste le rock, sous toutes ses formes ainsi que tout ce qui est un peu comment dire.. Qui te fait planer, qui t'emmène loin, tu vois ? Comme les Pink Floyd, Blur, Anathema...reprit Finnen, aussitôt.

James acquiesça, beaucoup plus distant. Il reprit son attention sur les cd qu'il avait entre ses doigts, pensant que son voisin avait tout de même d'assez bon goût musicaux.

James Ҩ Finnen

« Regarde. Regarde moi, j'effleure la liberté. »

Alors que James était occupé à trier les cd qu'il allait prendre, il sentit le regard du jeune homme se poser sur lui.

- Excuse moi si j'ai fait quelque chose qui t'a déplu...

La surprise parut jaillir des deux cotés. A peine cette phrase avait était prononcé que le jeune homme semblait douloureusement la regretter. Comme si elle venait de lui échapper et qu'il s'en blâmait tout aussitôt.

Il ne fut pas difficile de voir la surprise sur le visage de James. A l'inverse, cette phrase le plongeait un peu plus dans l'incompréhension. Dans son regard comme dans sa voix, il trahissait une certaine inquiétude empressée, comme si son but n'avait jamais été de le blesser. Au fonds, quand il réflechissait plus longuement, son attitude était compréhensible. Sans doute qu'il ne devrait pas se fier à ce genre de médisance, mais certain on-dit sur Finnen lui était venu autrefois aux oreilles. Le jeune homme semblait joueur, dragueur à souhait, cherchant à avoir une fille tout les soirs dans son lit. Il était clair que le jeune homme était loin d'être stable et qu'il pouvait se permette une certaine nonchalance avec les autres, sans que ça ne les fasses fuir. Mais James n'était pas de cette trempe.

Après, il ne pouvait savoir l'authenticité de ses potins et il ne préférait pas s'aller à des préjugés. Mais James pouvait se dire que son comportement s'apparentait peut-être à une habitude et non une réelle envie de jouer avec lui pour le blesser. Et puis, le parti de James n'était sans doute pas des plus rassurant. Il ne savait pas trop ce qui pouvait courir sur lui ou ce qu'il inspirait, mais il était sur qu'il n'avait pas l'image d'un homme qui se laissait draguer facilement et qui couchait après un soir.

Cette divergence de publique l'effrayait-il peut être pour être amené à faire un premier pas ? En tout cas, Finnen se fourvoyait. En cherchant la compagnie du jeune maître de nageur, il cherchait sa présence agréable. Connaitre le genre de bouquin qu'il raffolait. Ce genre de chose. Mais sortir avec lui était au antipode de ses pensées. Cette illusion frisait le ridicule. Et lui, il était réaliste. Finnen n'était pas le genre de personne à sortir avec quelqu'un. Finnen serait sans doute loin d'être le petit ami idéal même. Et puis, et puis, il n'était indéfiniment pas prêt. Il hésitait, doutait.James était exactement le genre de personnes indociles et imprévisibles, prêt à prendre ses jambes à son coup dés que la situation l'échappait. Se préserver, toujours, encore et toujours. Lui, lui, tout ce qu'il cherchait c'était son affection et son attention. Une situation agréable qui s'apparentait à aucun titre oppressant et à aucune obligation contraignante. En voyant sa précédente réaction, peut-être qu'il n'en était pas si loin ?

James secoua la tête, pensif.

- Tes réactions me déstabilisent. Je n'aime pas qu'on se joue de moi dit-il d'une voix brusque. Il ne savait pas si Finnen s'attendait à ce qu'il fuye la question mais il était de notoriété publique que James était une personne franche. Et puis, il voulait mettre les choses au clair. Il pouvait être fragile et maladroit, mais il savait se montrer très fort lorsqu'il fallait se défendre.

James Ҩ Finnen

« Regarde. Regarde moi, j'effleure la liberté. »

James ne savait pas quelle réaction il avait appréhendé en étant franc, mais la réaction que Finnen eu était à l'antipode que tout ce qu'il avait supposé. Aussitôt les mots prononcés, il eut l'air d'avoir un effet considérable sur sa personne. Un trouble tangible s'affichait sur son visage, partageant une certaine faiblesse insoupçonnée. James pu, un infime un instant, percer involontairement la carapace du maître nageur. On aurait cru à un gamin paumé qu'on avait envie de prendre dans les bras.

James fut prit vaguement de dépourvu. Il s'attendait à voir le jeune homme remplis de confiance et d'aisance, pourtant, là tout de suite, il semblait incapable de gérer la situation. Et le laisser entrevoir cette faille l'étonnait considérablement..

James se persuada qu'il n'avait sans doute pas l'habitude de draguer des personnes tel que lui. Peut-être que c'était la première fois qu'il essuyait un certain refus. Enfin, ca n'en était pas tellement un en tant que tel. Ca s'apparentait plus à du mécontentement, de la distance et de la franchise mal placée qui pouvait être douloureusement vexante.

Le jeune homme se dit que si le maître nageur réagissait de cette manière, c'était que sa présence et sa personnalité ne devait pas lui être insensible. L'idée parut lui plaire, mais il ne voulait pas se faire des suppositions trop hâtives. En tout cas, cette certaine faiblesse dégageait chez lui..quelques choses de rassurant. Finnen n'était pas qu'un être imposant remplis de qualités, qui à coté, les autres personnes peuvent se sentir si insignifiantes. Il était humain avec ses défauts. Il avait presque l'impression de l'atteindre du bout des doigts.

Finnen finit par reprendre contenance, toussotant un peu.

- Je suis désolé si j'ai paru me jouer de toi.. Il se trouve que moi aussi, tu me déstabilises énormément James..

Cette phrase le plongea à nouveau dans l'incompréhension, quelques secondes. Finnen qui s'excusait et qui avouait qu'il le déstabilisait. James n'aurait jamais pu penser déstabiliser quelqu'un. D'habitude, c'était l'inverse. Mais il est vrai qu'il avait tendance à ne pas se laisser faire. Avouer ses faiblesses. James ne put s’empêcher de remarquer amèrement qu'il avait considérablement mal jugé le jeune homme. Il lui avait attribué une mauvaise estime, sans vraiment le connaitre. Il l'avait jugé facile, fier, dragueur, peut être sans coeur et joueur. Désormais, James se sentait vaguement mal à l'aise, les joues rouges, de l'avoir si mal considéré.

- Ecoute je... On va oublier ça ok ? C'était pas cool comme début et je crois qu'on a eu du mal à se comprendre... Tu voudrais pas reprendre à zéro ? Je promet de simplement essayer d'apprendre à te connaître, sans.. Sans allusions étranges.


James le considéra un instant, silencieux. Après quelques instants, James finit par lui adresser un sourire chaleureux.

- On a du se fourvoyer tout les deux, en effet ! Je suis d'accord de reprendre depuis le début, simplement, lança-t-il d'une voix indéfiniment plus calme.

- Je vais payer les cd! On se rejoint à la sortie et on va à la librairie ? Demande-t-il, d'une voix plus entraînante.

James Ҩ Finnen

« Regarde. Regarde moi, j'effleure la liberté. »

James n'avait sensiblement pas l'habitude de ce genre de rendez-vous et sans doute que ces actes le démontrait. Alors qu'il attendait Finnen à l'entrée du disquaire, ses achats payés, il fit un bref résumé de ce qui s'était passé. De façon théorique, il avait réussi à anéantir un hypothétique rendez vous à un temps record presque désespérément. Alors qu'il aurait dû se montrer attachant et drôle, il s'était montré maladroit, avait incendié le jeune homme et l'avait jugé d'une façon peu agréable. Il avait une étrange manière de démontrer son affection, vraiment. En tout cas, ce qui était sûr, c'était que grâce à son intervention, Finnen avait délimité leur relation comme une amitié sans aucune ambiguïté. Vraiment, James pouvait se féliciter.

Alors qu'au fonds, il voulait juste être respecté et obtenir l'affection du jeune homme, il douta soudainement de ses méthodes. Mais il était clair que James n'avait pas de méthode. Il réagissait de façon plutôt catastrophique aux yeux bleus du jeune, essayant de maladroitement contrôler ses émotions si contradictoires qui surgissaient de tout part. Vraiment, il n'avait aucune idée de quel comportement adopter. Sa raison lui dictait d'agir d'une façon et de manière presque interloquante, il agissait d'une tout autre manière.

Il prit alors la décision de ne plus réfléchir. Appréhender ses réactions étaient inutiles. Il s'occuperait juste de connaitre le jeune homme, sans prise de tête et de profiter de sa présence. Et oui, cette théorie était largement plaisante.

Finalement, Finnen vint le rejoindre, un sac dans les mains.

- Alors, on y va à cette librairie ? Je n’ai toujours pas le dernier bouquin d’Amélie Nothomb et je meurt d’envie de le lire ! Lança-t-il.

Aussitôt, James pris le chemin dit.

- On y va de suite ! Amélie Nothomb, vraiment ? J'adore cette écrivain Belge ! Elle a une façon si originale de compter les histoires. Et puis, je dois dire que ces histoires farfelues m'étonne à chaque fois. Quelle est ton livre préféré d'elle ? Dit-moi que ce n'est pas Stupeur et tremblement, j'ai dé-tes-té ce livre ! Par contre, j'ai dévoré plein de fois les Catalinaires! Je ne sais pas si tu l'as lu ? Tu viens d'acheter quelle livre? La critique que je peux lui attribuer sont sur la parution des derniers bouquins. Vraiment, j'ai trouvé qu'elle était à côté de ce qu'elle faisait d'habitude. Du coup, j'admets avoir arrêter de lire ses derniers. Tu me diras ce que tu en penses !

Le pauvre maître nageur ! Une fois que James était lancé sur les livres ou sur la musique, il était difficile de l'arrêter. Cependant, James acheva son monologue causé par le sourire, étrangement sincère, de Finnen qui vint quelques secondes le troubler. Aussitôt, il perdit le fil de ce qu'il disait.

Finnen ne parut pas le remarquer, continuant de parler.

- Tu as pris quoi finalement ? Je n’ai pas pu te le demander.. Oh et de qui tu parlais tout à l’heure ? Tu as cité pleins de personnes mais je ne les connais pas moi, alors bon.. J’avais un peu de mal à suivre tu vois ? Il y avait une certaine Jaylann je crois… Et puis Evane et Ginerva qui ne veulent pas t’accompagner.Fit remarquer le jeune homme.


- Finalement j'ai pris les Pink Floyd et Dire Straits. Je reviendrais un autre jour pour le reste ! Qu'est ce que tu as pris toi ? Oh, oui, désolé, c'est vrai que tu ne connais pas mon entourage. Jaylann, c'est ma détestable soeur aînée, elle n'arrête pas de me chercher ! Ginerva, c'est ma meilleure amie. Tu vois la famille de roux qui peuple la rue de Magnolia Street ? Ça vient de chez elle ! Et Evane c'est une fille dans ma classe. On reste souvent ensemble. Voila, tu sais tout ! Et toi, si tu me parlais un peu de toi ? Demanda-t-il, curieusement.

James avait l'esprit beaucoup plus léger depuis qu'il avait quitté le disquaire et c'était un vrai plaisir de discuter avec Finnen. Une fois arrivé dans la librairie, il pénétra à l'intérieur du magasin.

James Ҩ Finnen

« Regarde. Regarde moi, j'effleure la liberté. »

La curiosité de Finnen semblait proportionnelle à la sienne et de cette façon, ils ne prirent pas longtemps à se perdre tout deux dans des monologues interminables. Ce serait une erreur de leur jeter la pierre, en proie de découverte sur l'autre et d'une entente particulièrement agréable sur la littérature et la musique, il n'y avait donc rien d'étonnant de leur façon si précipitée d'appréhender les choses.

Alors que le jeune maître nageur s'attardait sur les titres de livres d'Amélie Nothomb qu'il appréciait, James les note précieusement dans sa tête. Il était certain que ses ouvrages étaient une porte très facile pour mieux cerner sa personnalité. Attentat et hygiène de l'assassin. Il avait également beaucoup apprécié ces deux bouquins. Il ne put s’empêcher de remarquer avec humour qu'il avait choisit un livre relatif à la notion de beauté. Ironie du sort. Il ne lui manquait plus qu'Anthéchrista et il aurait franchement éclaté de rire. Blur, Danakil et Anethema. Il ne connaissait pas le dernier groupe et Danakil avait soupçon d'univers trop toxicomane-hippie pour écouter pleinement leur musique, mais il rejoignait facilement son avis pour Blur. De façon générale, Finnen rejoignait ses goûts - Sauf peut être pour Stupeur et Tremblement, c'était un blasphème, mais il ferait l'effort de fermer les yeux.

- Hm.. Ah oui, te parler de moi.. Eh bien.. Qu'es se que tu voudrais savoir ?

Avant qu'il ne puisse répondre quoique ce soit, ils rentrèrent tout deux à l'intérieur de la bibliothèque et Finnen partit dans une monologue tout aussi impressionnant que le sien. C'était avec une agréable surprise, que oui, il accueilli officiellement l'idée que le jeune homme n'était pas un sportif idiot.

- Ooh ! Une version collector de Bilbo le hobbit ! Oh et là ! Le Amélie Nothomb que je voulais ! Aaah oui, la Belgariade, très bonne trilogie, il faut que je la lise un de ses jours. Ooh le Livre sans nom ! J'ai adoré mais j'ai perdu mon édition... Tu savais qu'on pense que son auteur c'est Tarantino ? Ah et voilà enfin le tome de Games of Thrones qu'il me manquais...

James se fit la remarque que celui-ci aimait des lectures typiquement masculines : Belgariade, Bilbo le hobbit, Tarantino, Game of thrones.

- Game of thrones ? Quels sont tes personnages préférés ? Demanda-t-il curieusement. C'était une fâcheuse habitude de poser cette question à toute personnes qui avait lu ou vu la série. Personnellement, moi ça se porte sur Tyrion et Arya. Tarantino? Vraiment ? Je l'ignorais ! Bilbo le hobbit. Je ne l'ai pas encore vu, mais il le faut prochainement. J'ai adoré le film, même si la présence de Martin Freeman y joue un grand rôle aussi. Cet homme à des parfaites mimiques pour jouer l'homme boudeur. Je ne sais pas si tu regardes la série, Sherlock, dans lequel il joue ?

Alors que James continuait à lui poser des questions, il se dirigea quelques rangées plus loin vers la littérature du 19ème siècles. De façon générale, c'était la littérature qu'il préférait. Il adorait déchiffrer le langage soutenu et cette particularité si drôle des anglais à formuler de manière élégante les pires insultes. Après, il ne se cacherait pas que c'était parfois des lectures plus féminines, comme Jane Austen. Il prit les "Liaisons dangereuses" de Charles Laclos et revint près de Finnen.

James Ҩ Finnen

« Regarde. Regarde moi, j'effleure la liberté. »

Un vague rictus se fendit sur les lèvres de James. L'apparenté d'un de ses sourires presque sincère qui trahissait toute l'ironie de ses pensées. Peut-être qu'il était temps d'admettre que Finnen lui plaisait. Il sentait l'hypocrisie de ses pensées à s'obstiner à dire qu'il n'était intéressé par lui que par son physique appréciateur. Il était également hypocrite de dire qu'il appréciait et appréciait seulement la présence de Finnen. Ses pensées tintaient de manière si fausse et décousue. Alors qu'il s'éperdait à croire à ses creux mensonges, il ne voyait que l'adrénaline qui se dégourdissait dans ses veines, il n'entendait que le rythme accroît de son pouls. Une myriade de réaction somatique presque infime mais, qui ne trompait pas.

Naturellement, le charme du garçon n'était pas moindre - Il possédait même un iris qui avait tendance à trop le déstabiliser. James réprouvait à dire qu'il était quelqu'un de capricieux, mais du moins il était difficile. Un simple corps d'Apollon, bien que redoutablement tentateur, n'était pas la formule nécessaire pour le convaincre pleinement de perdre raison. Il avait besoin de retrouver une certaine complicité intellectuelle qui le perdait à discuter de choses qui le passionnait avec cette personne. Il avait besoin d'alchimie incongrue et d'un panel d'émotion inexplicable. Et à l'instant, il nageait en plein dedans.

Rare était l'occasion où James avait l'opportunité de dire qu'il se sentait à l'aise avec une personne. Il restait la plupart du temps très silencieux ou s'éperdait dans des monologues pour camoufler sa gène. Lily, Ginerva, Andy et ses soeurs faisaient partie de l'élite de ceux à qui il faisait pleinement confiance. Mais concrètement, il n'y avait pas vraiment de garçon dans le lot. Maxim, son voisin, gagnait au fil du temps ce titre, mais le nombre masculin s'arrêtait là. Pourtant, presque surprise, il pouvait envisager d'y ajouter Finnen. Il avait une facilité de parole déconcertante - Certes, il restait maladroit, mais il ne fallait tout de même pas pousser les illusions trop loin.

James finit par sortir de ses pensées, levant sa tête des livres d'Erik Lhomme. Alors qu'il revenait prêt de Finnen, celui-ci reprit la conversation qu'ils étaient entrain d'aborder.

- Personnellement je préfère Daenerys et Jon Snow, ils me correspondent mieux. Mais c'est vrai que j'aime bien Arya aussi et Tyrion... Disons que de tout les Lannister c'est le moins pourrit. Il faut absolument que tu lise Bilbo oui ! C'est plein de poésie, de jeux de mots... C'est vraiment un très beau livre. Je ne regarde pas Sherlock non mais je vois à peu prêt ce que tu veux dire par là ! Au fait, tu a déjà lu « Métamorphose en bord de ciel » ? On m'a dis qu'il était bien et vu que j'aime bien ce que fait l'auteur, je n'en doute pas, mais un autre avis n'est jamais de trop. On va manger un truc après ?

Daenerys et Jon Snow, il notait.

- Métamorphose en bord de ciel ? En toute honnêteté, je n'ai reçu aucun échos de ce livre. Mais puisque je n'ai pas beaucoup apprécié la Mécanique du coeur, je suppose...

Ainsi donc, il supposait que Finnen avait lu la Mécanique du coeur. C'était assez drôle qu'il alterne des lectures si masculines à des livres à l'eau de rose. Mais ça supposait aussi qu'il avait sans doute une certaine sensibilité. Une certaine sensibilité qui l'échappait, certes.

- Je te proposerais bien d'aller manger une glace mais il fait un peu froid pour ça... Alors bon, pourquoi pas la crêperie ? Il va falloir attendre un peu à cette heure pour être servis mais ses crêpes en valent bien la peine !

- Hmh. Je suis partant ! Je commence à avoir faim à vrai dire. Et ma dose de caféine commence à se faire sentir! Dit-il, réalisant l'état de manque.

James attendit que Finnen finisse ses achats pour se diriger vers la sortie.

James Ҩ Finnen

« Regarde. Regarde moi, j'effleure la liberté. »

Alors que Finnen et lui s'attelait à finir leur achat, ils prirent la décision de se poser quelques parts pour respirer un peu. A cet instant, il rêvait de sa dose de chocolat et de café. Marchant vers la crêperie la plus proche, le chemin se fit étonnement silencieux. Alors qu'ils s'éperdaient très souvent tout deux dans des monologues répréhensibles, il considéra l'idée avec surprise qu'ils pouvaient donc rester silencieux. James jeta discrètement un coup d'oeil vers le visage de Finnen, semblant plutôt concentré. James ne put s’empêcher de se demander à quoi pouvait-il penser à cet instant ? James ne prit pas pour autant la peine de reprendre la parole, peu dérangé par les silences. En tout cas, peu dérangé par les silences qui ne le mettait pas mal à l'aise. Et c'était un fait que Finnen n'avait pas l'air d'en faire partie. Pourtant, la logique valait que c'était en sa présence qu'il devait être le plus maladroit et le plus idiot. Et pourtant.

- Tu carbure au café alors ? Je ne m'en serait pas douté, dit-il avec un sourire amusé, moi finalement c'est plutôt un bon chocolat chaud que j'aime bien, même si le café c'est toujours mieux pour se réveiller. Au fait, je n'ai pas fais attention, tu a pris des livres pour toi ? Lança Finnen, en relevant la tête.

James ne put s’empêcher de sourire imperciblement.

- Oui, j'en bois énormément même. Après les cours, je passe généralement au Gordon Coffee pour respirer un peu. Griffonner des croquis. Cet endroit..m'aide à réfléchir. D'ailleurs, mes profs n'arrêtent pas de se plaindre que je laisse des tâches de café sur mes dessins, du coup, s'expliqua-t-il, en haussant innocemment les épaules. Entrant à l'intérieur de la crêperie, James se tut un instant. Tout en s'attablant vers l'une table du fonds, il retira sa veste et son écharpe, regardant distraitement autour de lui.

- Qu'est ce que tu as pris comme bouquin finalement ? J'ai vu une grosse pille sans pouvoir identifier quoique ce soit, dit-il en rigolant. J'en ai pris qu'un seul, Liaisons Dangereuses de Charles Laclos. Tu l'as déjà lu ? Je l'avais déjà loué à la bibliothèque, mais finalement je voulais l'exemplaire.

James fouilla rapidement à l'intérieur de son sac, lui tendant la quatrième de couverture pour qu'il puisse lire le résumé. Il prit alors distraitement la carte du menu, jetant un coup d'oeil à l'intérieur.

- Tu viendras me voir une fois au Gordon Coffee ? Enfin. Je me permets de te demander d'éviter les lundis. Étrangement, en se moment, j'ai des affreuses gueules de bois. C'est à cause de mon affreux voisins. Maxim Daniels. Peut être que tu le connais ? Je crois qu'il doit te faire concurrence au niveau des filles, dit-il en souriant d'un air amusé. Bref, on a prit un peu l'habitude de boire ensemble et..de finir dans des états plus ou moins louches. A la base, j'étais plutôt casanier comme garçon ! Mais il m'a largement...débauché. En m’entraînant un peu dans ses conneries journalières. Je crois même que j'y prends goût ! Mais, sinon, il est plutôt sympa comme garçon. Il m'a..sans doute beaucoup aidé sur certains point, s'expliqua-t-il en fronçant les sourcils. Bref, évite les lundis, j'aurais une mine atroce et une réaction cérébrale qui frise le ridicule, rajouta-t-il en riant.

James pointa finit par pointer une ligne sur la carte. "Ça, je prends ça!"

James Ҩ Finnen

« Regarde. Regarde moi, j'effleure la liberté. »

James avait toujours les yeux rivés sur la carte du menu quand Finnen vint appeler le serveur pour commander. En lançant un " un café noir s'il vous plait !" à la question de Finnen, il referma distraitement le menu.

- Je ne manquerais pas de passer te voir au Gordon Coffee, ne t'en fais pas ! Mais dis moi, il a l'air important pour toi ce Maxim... En quoi t'a-t-il aidé au juste ? Si ça ne te gêne pas bien sûr...Demanda Finnen, une fois le serveur parti.

James n'eut pas le temps de se réjouir de revoir bientôt le jeune homme, désarmé sur la tournure que prenait la conversation. James fronçait les sourcils, contrarié. Il avait juste voulu un peu parler de son entourage, de ce qu'il faisait, mais en aucun cas parler de ce genre..de choses.

- Passe quand tu veux au Gordon Coffee ! Lança-t-il, en souriant légèrement.

James tapota nerveusement ses doigts sur la table.

- Oh. Non, non. Enfin, si ! Enfin, je veux dire. C'est mon voisin, je ne le connais pas depuis super longtemps, il vient d'emménager cet été. Et oui, c'est vrai que dans un premier temps, on a commencé à se voir quelques fois pour faire un peu la fête et quelques conneries un peu gentille. J'en sais rien, peut être qu'au fils du temps je commence à le considérer vraiment comme un ami et ainsi avoir confiance en lui. On dépasse la limite de se côtoyer que pour faire la fête et on arrive à parler à des choses plus importante, qui ont du sens. Et ça à toujours de l'importance d'être amené à se confier non ? Enfin.Voila. S'exclama James, se rendant compte que son discours était un peu flou et qu'il s'embrouillait même un peu.

- Oh les commandes arrivent ! S'exclama-t-il, prenant sa tasse de café noir.

Il entoura ses doigts autour de la tasse pour réchauffer ses doigts, regardant distraitement autour de lui. Il était bien conscient qu'il venait de lamentablement détourner la question pour ne pas répondre à la dernière question posée. Il était hors de question qu'il aborde le sujet de son homosexualité avec Finnen. C'était à toute évidence un sujet qu'il avait extrêmement du mal à aborder et les fois où il se confiait était rare. La plupart du temps, il évitait la conversation, ou venait brièvement en parler à Ginerva et à ses soeurs. Les instants où il s'était confié à Maxim était dans des circonstances particulières : En premier lieu, la bouteille de whisky qu'il avait entamée y était pour beaucoup de choses et ensuite, le caractère empathique de Maxim l'avait mis en confiance. De toute évidence, il connaissait à peine le garçon et lui semblait si à l'aise avec cette idée qu'il l'intimidait un peu. Il était sans doute navrant qu'il ait besoin d'autant de patience et de confiance pour que le jeune homme ne se rétracte.

Et puis, Finnen et lui avait pris ce moment pour passer un moment agréable et pour se connaitre davantage, il n'était donc certainement pas question de venir l'embêter avec ses états d'âmes d'adolescent, d'affirmation de soi et du rejet de son père. S'il aurait décidé de plomber l'ambiance, sans doute qu'il l'aurait fait à ravir.

Après un instant, James porta la tasse à sa lèvre, jetant un coup d'oeil à Finnen.

James Ҩ Finnen

« Regarde. Regarde moi, j'effleure la liberté. »

Après quelques instants, James porta la tasse de café à ses lèvres et jeta un coup d'oeil à Finnen. Alors qu'il appréciait le goût acre du café sur sa langue, il sentit, presque de façon simultanée, le chemin du regard du maître nageur se poser sur lui. Sans poursuivre sa route. D'un azur électrique, Il se fit insistant. Dans ce jeu, James avait toujours été perdant. Il détestait garder son regard dans celui-ci de l'autre. Il avait toujours cette désagréable impression que l'iris pénétrant de la personne le mettait à nu. Et puis, il avait indéniablement peur de voir ce qu'il allait trouver dans le regard de l'autre. Le reflet de ses émotions ? Du mépris ? Un message ?


Alors, il se fut violence pour ne pas détourner le regard. Il ne voulait pas à nouveau vexer le jeune homme, se braquer et détourner les yeux. Il avait douloureusement conscience qu'il prenait des distances et qu'un retrait de plus pourrait décourager le maître nageur. Or, il ne voulait pas qu'il lui échappe entre les doigts. Une appréhension dans les tripes, il ne cilla pas. Il prit la décision d'accepter un bref instant de laisser Finnen entrevoir le reflet de son être. Avec peine, il essaya de ne pas se laisser déborder par la panique et se concentra sur ce qui se passait autour de lui.

La voix de la serveuse qui sonnait de manière mécanique, d'un son haut perché qui s'entendait comme une voix commerciale. Ses doigts ridés qui passaient sur son tablier chiffonné. Et si on écoutait bien, on pouvait entendre la porcelaine s'entre choquer quand elle vint ranger l'expresso vide sur sa tablette en bois. Puis, ce fut un mélange de ticket froissé et du tintement de la monnaie. Sa voix s'entendait mal dans le brouhaha du café. Il ne put se concentrer sur d'autres éléments, quand il eut l'impression qu'il résidait un mouvement supérieur dans l'iris du jeune homme. Déstabilisé par ce qu'il pouvait y comprendre, il finit par détourner les yeux.

Jouant avec la touillette du café, il prit un temps pour considérer ce qu'il avait cru voir. Un sourire imperceptible se fendit sur ses lèvres. Il se rendit compte qu'un silence c'était installé entre eux deux.

- Et toi, tu ne m'as jamais parlé de qui tu fréquentais ? Tu ne vis plus chez tes parents, je suppose ? Demanda le jeune homme, d'une voix mal assurée.

James Ҩ Finnen

« Regarde. Regarde moi, j'effleure la liberté. »

Avec tout ces évènements, James oblitérait souvent que Finnen était beaucoup plus vieux que lui même. Une série de problématiques venaient lui tenailler l'esprit quand il effleurait l'idée. En premier lieu, il ne voulait pas entendre parler d'une quelconque hypothèse psychanalytique qui éluderait la raison du pourquoi et comment il préférait les hommes plus vieux. Il préférait largement se remettre à l'idée qu'il voulait atteindre une certaine maturité..et une protection qu'il ne détenait peut être pas. Mais pas plus.

Puis, il y avait l'idée beaucoup plus terrifiante qu'il ne serait jamais à la hauteur face à un jeune homme qui avait 8 ans de plus que lui. Il devait terriblement le prendre pour un ado prépubère en pleine errance de soi. A toute évidence,oui, cette hypothèse le terrifiait car James essuierait un refus non pas pour un manque de personnalité ou une mauvaise accroche, mais simplement de la différence évidente de génération. " Tu es trop jeune." Une notion implacable qui ne permet aucune échappatoire.

Il cherchait vainement de se rassurer en disant qu'il ne serait pas là aujourd'hui, si le maître nageur le trouvait trop jeune. Et puis, il n'avait pas la sensation d'être foncièrement différent de Finnen. Du moins, ils n'avaient pas tout les deux un style de vie opposée. Et d'une certaine façon, il remerciait le ciel que Finnen ne ce soit allé trop vite dans la vie d'adulte.

- Eh bien.. Non, je ne vis plus chez mes parents, de toute manière ce serait relativement impossible. J'ai une maison dans laquelle je vis avec mon frère et ma soeur. Nous sommes faux jumeaux en fait.. Mais souvent j'ai l'impression d'être le grand frère du groupe quand même.

James ne put cacher sa surprise. Il vivait avec ces frères et soeurs ? Quelle drôle d'idée. Peut être que l'idée lui échappait parce que ses soeurs vaquaient toute à leur occupation respective, indépendante à tout prit de la maison familiale.

- Faux jumeaux ? Avec ton frère ou ta soeur ? Demanda-t-il, curieusement.

James n'avait jamais imaginé que Finnen soit si proche d'une fratrie, mais il n'avait pas du mal à l'imaginer comme le grand frère du groupe. Tout en l'écoutant, James entama enfin sa crêpe au chocolat.

- Après eh bien... Je traîne avec pas mal de gens mais finalement peu que je prenne vraiment le temps de connaître. Il y a bien Montaine, ma meilleure amie.. Et Lucy aussi, mais ces derniers temps on ne se parle plus tellement à cause de.. D'un truc à la con à vrai dire, dit-il d'une voix un peu amère.

Difficile à atteindre, tiens donc. Extraverti et sociable, mais sans véritable relation. James n'était pas sur que ces termes le rassurait vraiment.

- Montaine ? Je ne connais pas. Tu connais Lucy ? Tiens, donc! Comme le monde est petit ! Elle me donnait des cours de français, précisa-t-il.

James n'osa pas poser plus de question sur la jeune fille, ayant l'impression que le sujet le mettait mal à l'aise.

- En fait, je crois qu'on peut dire que je suis assez sociable.. Mais en même temps, il y peu de monde qui réussisse à me connaître réellement, conclua Finnen.

James plissa son nez. Le présisait-il pour le mettre en garde ? Qu'il ne devait pas se faire d'idée et qu'obtenir une proximité de sa personne était complexe ? Il était vaguement de moins en moins rassuré, même si cette théorie était à l'opposée de la sensation qu'il avait lorsqu'il était avec Finnen. Au fonds, il avait l'impression qu'une certaine, alchimie, harmonie, ou quoique ce soit de tel, les rapprochaient. Peut être qu'il se trompait.

- Et toi, tu vis chez tes parents alors ? Demanda-t-il d'une façon plutôt amusée.

James plissa à nouveau nez, vaguement contrarié. Cette théorie d'adolescent prépubère lui suintait le nez et l’embêtait. Il finit par secouer la tête, chassant l'idée tenace.

- Hmh? Oui, je vis toujours avec eux. Je ne saurais pas être indépendant financièrement, alors j'attends de finir mes études et de gagner de la thune, dit-il en souriant. Mais bon, au final, la maison est souvent vide. Leeda et Henry sont toujours coincé au restaurant, Katya est partie faire ses études à Phidadelphia, Julia est plus ou moins bien présente, et Jaylann montre rarement le bout de son nez, depuis qu'elle a ouvert son école de danse.

James posa ses couverts, l'air ayant difficile de rester à sa place.

- Tu n'as pas envie de bouger ? J'en ai un peu marre d'être à l'intérieur.