Cela faisait quelques temps déjà que j'étais déconnecté.J'avais apprit, bien après tout le monde la disparition de Naya Freeman, qui pour ma part, ne m'avait pas vraiment affecté. Évidemment, j'avais de la peine pour elle et pour les personnes de son entourage, mais je ne savais comment réagir fasse au kidnapping d'une personne a qui je n'ai jamais réellement parlé. J'avais continué d'enchaîner mes soirées, tantôt pour oublier le fait que je rate ma vie et passe à côté de mes études, et tantôt pour me voiler la face à propos des sentiments que j'éprouve pour ma colocataire Nina. C'était évident, et cette vérité s'imposait à moi depuis quelques temps déjà, mais je ne voulais pas l'accepter, je ne voulais pas croire que je puisse aimer quelqu'un, et que cette personne puisse être Nina. J'avais peur de mes sentiments et peur de ce qu'ils pouvaient m'amener à faire par amour. J'étais déjà capable de beaucoup de choses pour ma petite soeur Allie, alors je n'osais imaginer pour une fille...
Mais en aucun cas je ne comptais avouer mes sentiments à Nina. Déjà, parce que cela empêcherait notre colocation à trois - déjà bien difficile par ma faute -, puis je ne supporterais pas de la voir tous les jours en sachant que désormais, elle sait tout de ce qui se passe dans ma tête lorsque j'entends ses pas sur le sol de l'appartement, lorsque je sens son parfum après qu'elle ai prit sa douche, lorsque je pose mes yeux sur elle ou lorsque nos corps se frôlent. Je ne veux pas que quelqu'un me connaisse, que quelqu'un ai accès à ce qui se passe dans ma tête. Encore moins une fille. Car du jour au lendemain, cette personne peut décider de me détruire, de se servir de ce qu'elle sait pour me faire du mal. Et je n’accepterai jamais que quelqu'un se serve de mes sentiments pour me blesser...
Pour me changer les idées, et pour faire plaisir à ma soeur, j'étais allée la chercher chez mes parents et l'avais emmené passer un week-end au Disneyland de Orlando avec moi. Nous avions passé un très bon week-end, et c'était donc fatigué et à moitié déprimé que j'étais rentré. Car Allie et moi n'avions pas fait qu'enchaîner les manèges et dépensé une tonne de frics dans des objets inutiles mais qui font toujours plaisir. Non. On avait aussi parlé de choses sérieuses, du lycée, de ses amis, de la fac, de mes amis, de notre avenir... Et c'est en écoutant les projets d'avenir de ma petite soeur que je m'étais rendu compte de l'étendue de ma connerie. Je n'étais rien, et ce serait ça pour tout le restant de ma vie. Pourquoi ne pas me tirer une balle dans la tête dès aujourd'hui? Parce que j'aime la vie, et j'aime profiter. Ce qui me blessait le plus, c'était de savoir que ma mère allait être déçue de moi comme jamais une mère n'aurait pu l'être par son fils. Et ça, c'était impardonnable.
Au bord des larmes - parce que oui, moi aussi ça m'arrive de pleurer -, j'avais inséré la clef dans la serrure de l'appartement et avais poussé la porte. Je devais aller chercher mes affaires de cours pour me rendre au bahut. Je me rendis alors compte que l'appartement n'était pas vide. C'était Katya. Je passais devant elle dans le salon sans la regarder et entrais dans la mienne. Je fis mon sac et le mis sur mon dos. Puis en repartant, je me mis en face d'elle pour lui parler.

« Eh! Je vais... Katya? Mais... Mais qu'est-ce que tu as? » Je posais mon sac à terre et me dirigeais vers elle. Elle était recroquevillée sur elle même, pas coiffée, en pyjamas, une couverture la recouvrant. Je ne l'avais jamais vu ainsi, et je sentis mon coeur se serrer face à cette image. Il était désormais clair que je n'allais finalement pas allé en cours aujourd'hui. Mais aujourd'hui, pour des raisons autres que le fainéantise.