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Help me if you can, I'm feeling down / Katarina

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MessageSujet: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeLun 4 Fév - 21:51

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Nietzsche a écrit : ❝ L'absurdité d'une chose n'est pas une raison contre son existence, c'en est plutôt une condition. ❞

    Les yeux rivés sur Andy, son hamster, Sara réalisa qu'elle s'ennuyait à mourir. C'était un samedi, le soleil brûlait presque -fort étrange pour un mois de janvier-, et William s'était absenté. Un match de football à l'extérieur, avait-il dit. Elena avait elle aussi disparu, peut-être avec Jersey, qui était en ville, ou alors avec Monica, sa grande copine. Leah n'avait donné de signe de vie depuis la veille, et c'était pas faute d'avoir envoyé quelques messages. Tous s'étaient décidés à la laisser seule. Et dieu sait comme Sara détestait ça ; elle avait l'affreuse impression de ressembler à Andy, qui se fatiguait dans sa roue.
    La jeune fille, pour au moins la dixième fois dans l'après-midi, retraça les actualités sur FaceBook. Elle ne trouvait rien d'intéressant, rien à commenter, pas même une nouvelle photo. Déprimant. Il n'y avait personne de connecté en ligne pour s'occuper. De fil en aiguille, elle se mit en tête de regarder, une fois encore, les quelques deux cent identifications de William. Elle se surprit à sourire, à se remémorer quelques évidents souvenirs. Mais la petite entreprise de la jeune fille tourna au vinaigre lorsqu'elle découvrit un commentaire plutôt récent de Montaine destiné à William. Sara hallucina en imaginant tous les sens cachés de ce message qui n'étaient certainement pas désirés compte tenu de l'expéditrice (a).
    Le premier sentiment de Sara fut la surprise, mais s'en suivit une rafale de pensées contradictoires. Colère, jalousie, pitié. Mais celui qui se grava dans sa tête fut l'envie, comme toujours. Parce que certes Montaine n'était pas maligne, mais elle avait un corps de rêve et n'avait qu'à claquer des doigts pour faire tomber n'importe quel type à ses pieds. Et pire, elle n'avait pas de gêne, ni de scrupule à faire valoir ses envies. Montaine semblait n'avoir peur de rien ni de personne. C'était peut-être dû à sa stupidité et au fait qu'elle ne calculait pas les dangers qui l'entouraient, mais Sara ne considéra pas cette perspective. Elle était envieuse de ces atouts que possédait Montaine et pas elle, et craignait pour son couple : William ne devait jamais retomber dans les bras de cette bombasse.
    Se redressant vivement, la jeune fille se posta devant son miroir et se représenta mentalement Montaine. Ouais, elle n'avait rien à voir avec cette pin-up pompon-girl. Elle était tellement banale. La déception la saisit au corps et à la gorge et elle comprit qu'elle allait se gâcher la journée. Il fallait vraiment qu'elle voit quelqu'un, et pas n'importe qui.
    La jeune fille fila dans la salle de bain vérifier son maquillage, sauta dans un jean et s'arrêta dans la cuisine. Elle n'avait pas mangé ce midi et il était enfin temps. Elle hésita entre un yaourt ou une salade de fruit industrielle, mais préféra une barre de céréale. C'était plus pratique pour la manger en chemin. Après tout elle avait toute la rue à descendre.
    Après avoir fermé la porte derrière elle, Sara s'engagea dans Magnolia Street. Au bout d'une centaine de mètres, la jeune fille pénétra dans un chemin. Elle frappa trois fois au numéro cinquante-cinq.


Dernière édition par Sara Van Wagner le Sam 9 Fév - 0:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeVen 8 Fév - 9:44

LE GIF DE DOUTZEN ME REND TOUTE CHOSE *_*

Samedi après midi, Katarina aurait pu s'adonner à bien des occupations. Evey lui avait proposé une petite sortie shopping, Charly avait laissé un message à propos d'une nuit croustillante à raconter. Mais Harrison était absent ce weekend, un des voisins lui avait proposé une virée entre hommes, son mari avait l'air trop enjoué pour que Katarina oppose la moindre objection. Elle restait néanmoins suspicieuse, à propos de ce Lorenzo. Dirty Secret le criait haut et fort, monsieur était volage et son ménage était un fiasco dont il ne se préoccupait pas. La jolie blonde avait vite rencontré cette pauvre Summer, dommage collatéral de l'amour. Lors de son emménagement dans ce quartier, Katarina n'aurait pas soupçonné le nombre d'enfoirés affectifs qui s'y cachaient. En réalité, bien des femmes étaient malheureuses, une réalité insupportable pour Katarina, dont la situation amoureuse était à bien des années lumière de ces tristes demoiselles. Qu'importe, telle la nouvelle Hitch de Magnolia, Katarina entendait bien les aider, toutes. Et tant pis si ce Lorenzo était un ami de son mari. Après tout, perdre Summer ne le chiffonnerait probablement pas (alors toute remarque sur ma schizophrénie serait sévèrement niée en bloc). En tout cas, elle ne pouvait pas profiter du soleil tranquillement, alors que d'autres souffraient en silence.

Seule dans sa grande maison, elle avait allumé sa chaîne hifi, connecté son ipod, et se déhanchait désormais au centre du salon, au son de ce chanteur français qu'elle aimait tant. Pieds nus, elle semblait en transe. Ses pas ne ressemblaient peut-être à rien, à aucune figure de danse connue, mais elle n'en avait que faire. Elle s'amusait, simplement. Ses cheveux relevés au sommet de son crâne dans un chignon en bataille, elle se perdait dans ses pensées, les yeux fermés. Quand elle revint à la réalité, réveillée par une présence à la porte, elle ne put s'empêcher de rire, elle avait l'air idiote. Virevoltant jusqu' à l'entrée, elle prit soin d'enlever son élastique et de secouer sa longue chevelure. Harrison lui répétait que c'était un toc douteux, mais Katarina détestait qu'on la voit les cheveux attachés. « Sara ! En voilà une bonne surprise, je ne t'attendais pas. Entre vite avant de fondre sous ce soleil » elle s'écarta d'un pas pour inviter la jeune fille, puis referma prestemment la porte, pour empêcher la chaleur d'envahir plus longtemps la fraicheur de sa maison. Elle rejoignit la cuisine, Sara sur ses talons. Lui désignant au passage un des tabourets, elle ouvrit son frigidaire, prête pour une mission impossible et périlleuse : offrir à son invitée un rafraichissement et une petite douceur à grignoter. Malheureusement, Katarina n'était pas un cordon bleu. Au contraire, elle possédait un master en "commande de produits livrés tout prêts et réchauffage de plats surgelés". A faire hurler plus d'une maîtresse de maison de ce quartier. « Je ne vais pas te proposer de faire une citronnade ou un smoothie, je risquerais de t'intoxiquer ! Mais j'ai du bon jus d'orange en bouteille, du thé glacé, du lait ... Et je dois même avoir une boîte de cookies dans le placard ! Ce petit goûter industriel te tente ? » Katarina aurait dû avoir honte, mais ne se souciant jamais de rien, elle préféra rire de son manque de talent culinaire. Personne n'était parfait, à part Harrison bien entendu.

Une fois leur petit pic nic improvisé, Katarina prit place en face de son amie. « Alors, quel bon vent t'amène petite Sara ? » Au fond d'elle-même, la jeune femme priait pour une simple visite de routine. Son amie faisait également partie des victimes du gang des "je suis en couple mais je drague à tout va et je le vis bien". Ajouté à cela une mère aveugle, incapable de conseiller ou même réconforter vraiment sa fille, la pauvre Sara traversait une mauvaise passe. Parfois, quand elles traînaient ensemble, des jeunes hommes les interpellaient en les qualifiant de soeur. Et au fond, Katarina considérait Sara comme tel. Une petite soeur toute fragile qu'elle devait aider à grandir, une fleur timide qui ne demandait qu'à éclore.
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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeSam 9 Fév - 3:36

Nietzsche a écrit : ❝ L'absurdité d'une chose n'est pas une raison contre son existence, c'en est plutôt une condition. ❞

    La porte s'ouvrit sur Katarina. Sara était ravie de ne pas tomber sur Harrisson, non pas qu'elle ne l'appréciait pas, juste qu'elle préférait vraiment voir son amie. Et vu la différence d'âge qui régnait entres elles, Sara n'avait pas honte de la considérer comme une sœur aînée. Après tout, elles partageaient de nombreux secrets, et Katarina était une conseillère hors-pair. Et pas uniquement dans le domaine amoureux.
    Elle permit à la jeune fille d'entrer et referma aussitôt derrière elle. A l'intérieur, l'air était frais, et c'était terriblement appréciable. Sara ôta la veste qu'elle avait enfilé avant de partir, la posant dans l'entrée. Puis, comme suggéré par Katarina, Sara s'installa sur un tabouret et observa en silence son amie.
    Elle craignait un peu sa réaction, à l'annonce des raisons de sa venue. William n'avait rien fait, c'était elle, comme presque toujours, qui se faisait des films et n'avait pas confiance en elle. Il suffisait qu'une pin-up comme Montaine poste un commentaire ou un mot doux à William pour que Sara panique. Comparé à Claire ou Gabrielle, Sara ne pouvait pas rivaliser, elle en était bien consciente. Elle n'était pas assez jolie, ni populaire, ni sociable. Mais à trop se dévaloriser, Sara en oubliait presque la fidélité plutôt remarquable de son petit-ami.
    Entendant Katarina lui proposer un goûter, Sara accepta aussitôt. Oubliée la barre de céréale, Sara avait envie de chocolat. C'était certainement le malaise qui dictait ce besoin, mais elle s'en fichait : elle voulait un cookie.

    -Je veux bien un verre de lait et un cookie, oui, s'il te plaît, se permit-elle de demander.

    Sara posa son menton dans le creux de ses paumes en attendant que Katarina ait sorti le goûter. Elle avait cet air pensif des mauvais jours. Elle ne savait plus quoi penser, à savoir si c'était uniquement invention de sa part ou si elle avait bien raison de s'inquiéter. Ou même si ses craintes étaient stupides et uniquement dues à son manque total de confiance en elle. C'était certainement ça, mais elle ne comptait pas faire de psychanalyse. Elle avait bien suffisamment à faire au lycée. Entre ses rêves de gloires et de popularité et William, il n'y avait pas le temps pour une séance de psy à cinquante euros. Autant goûter chez Katarina, cela revenait à peu près au même, d'ailleurs.
    Sara leva les yeux lorsque l'entremetteuse chercha à comprendre les raisons de sa venue.

    -Et bah... commença-t-elle en évitant son regard, j'ai peur de n'être pas assez bien pour William.

    Sara marqua une pause, et fit la moue. Elle hésitait à déballer son sac à Katarina parce qu'elle se ramenait chaque fois avec la même valise. C'était en effet toujours le même discours, mais cela ne servait jamais de leçon.

    -Quoi, il y a toutes ces filles qui tournent autour de lui. Elles sont belles, populaires, intelligentes -enfin, pas toutes- précisa-t-elle en pensant à Montaine. Elles lui correspondraient tellement plus que moi...

    Sara leva les yeux au plafond, l'air triste. Elle tripotait ses doigts nerveusement, et finalement, jugea bon de s'occuper avec le cookie que venait de lui proposer Katarina. Elle l'émietterait si besoin, mais surtout, se gorgerait de chocolat...


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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeDim 10 Fév - 13:02

Katarina préparait le petit goûter improvisé machinalement, ses oreilles restaient connectées aux lèvres de son amie, prêtes à saisir ses prochaines paroles. La jeune femme pouvait parier sans trop d'avancer que soit William, soit Elena, s'était la raison des tourments de Sara. Dans le mille, il s'agissait du petit ami. Katarina poussa un long soupir, alors qu'elle remplissait deux verres de lait tiède. Elle détestait la façon dont Sara présentait la situation, mais au fond elle comprenait les inquiétudes de son amie. "Jolie Sara, es-tu en train de me dire que tu ne mérites pas William ? Balivernes !" Sara lui précisa alors le fond de sa pensée, mais Katarina restait campée sur ses positions. Elle examina son amie quelques instants, réfléchissant aux meilleurs mots a employer, pour ôter de cette petite tête têtue des idées aussi saugrenues. Sara s'appliquait a émietter son cookie, malheureusement ce n'était pas un biscuit chinois, et aucun proverbe pouvant solutionner ses problèmes ne se trouvait a l'intérieur. Katarina devait donc enfiler sa cape de vieux sage chinois et prodiguer a Sara des conseils avisés. Même si ce n'était pas leur première conversation a ce sujet, Katarina ne démordait pas, et démontrait encore et encore par a plus b à son amie qu'elle méritait William autant que ces autres filles. Toute personne - suffisamment, méritante gentille et bonne - méritait de trouver l'amour et de vivre heureuse et épanouie en couple. "Explique moi, qu'est-ce que ces filles ont fait pour mériter l'amour, ou William en l'occurrence, plus que toi ? Tu es belle, intelligente, gentille, vraie ... Quand je vois certaines filles vulgaires de ton âge se pavaner dans le quartier, je me dis que ce sont elles, qui ne méritent pas de trouver l'amour !" affirma Katarina, avant de boire une gorgée de son verre. Elle avait mis tant de détermination dans ses paroles que sa gorge était desséchée. Maintenant, elle devait aborder le cœur du problème avec des pincettes, subtilement. Selon elle, les craintes de Sara étaient surtout motivées par un manque d'attention certain de son petit ami. Au contraire de ses pensées, c'était William qui ne méritait pas une fille douce et gentille comme Sara. Ce dernier ne faisait rien pour dissiper les soupçons de sa petite amie, pire il les alimentait. L'amour était une question de vérité et de confiance, il n'a que faire de la popularité. Mais William, en bon footballeur, s'appliquait a développer la sienne. Il ne réalisait pas que, avec Sara, il n'avait pas besoin de se pavaner comme dans les couloirs du lycée. L'être aimé a cela de magique qu'il nous aime et nous comprend par delà les masques. Si Sara pouvait apercevoir le William sans les artifices, alors arrêterait-elle de le voir comme un coq en quête de la plus belle poule de la bassecour. Seulement, fallait-il encore que cette facette du jeune homme existe réellement. Ne le connaissant pas vraiment, Katarina préférait croire que du bon se trouvait en chaque personne, la nature humaine ne pouvait pas être si mauvaise. "Tu en as parlé a William, récemment ? Peut-être qu'il mettait un peu plus du sien dans votre relation, tu ne ferais pas face à autant de doutes. En attendant, tu souffres en silence, et vit dans la peur panique qu'il en préfère un jour une autre" Katarina posa sa main sur celle de Sara, avant de la couver du regard, comme un petit chaton si fragile. Il est vrai qu'avec William, elle jouait dans la cour des grands. Et certaines de ses concurrentes étaient probablement déterminer à lui voler le garçon, à en croire la taille de leurs vêtements quand elles se pavanent dans le quartier.

Désolée s'il y a des fautes, accuse le correcteur automatique !
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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeLun 18 Fév - 0:46

Nietzsche a écrit : ❝ L'absurdité d'une chose n'est pas une raison contre son existence, c'en est plutôt une condition. ❞

    Katarina ne laissa pas plus longtemps Sara dans la dévalorisation. Elle se jeta corps et âme dans la lutte pour tirer la jeune fille d'idées aussi noires. Pour elle, il n'y avait aucune raison que l'amour ne frappe pas à sa porte. Elle méritait amplement William, si ce n'est plus que ces autres pimbêches qui trémoussaient leurs fesses et exhibaient leurs chairs à qui veut bien regarder et palper. Sara sourit timidement, et s'efforça de ne pas trop rougir. Elle était touchée par les mots de Katarina, comme à chaque visite. La jolie blonde savait toujours quoi dire exactement, et c'était d'ailleurs ce qu'adorait Sara. D'une part, ses conseils étaient toujours avisés, et d'autre part, ils étaient chaque fois soigneusement présentés. A croire que Katarina avait banni toute maladresse de son être.
    Finalement, Sara réussit à croquer dans son cookie avant de le transformer en poussière. Le chocolat des quelques pépites fondit sur sa langue et la jeune fille profita de cet instant d'extase. Le chocolat avait des vertus insoupçonnées, c'était certain.
    Lorsque Katarina lui s'interrogea sur l'aveu de ses craintes à William, Sara fit à nouveau la moue. Elle en profita pour boire une gorgée de lait et essuyer la moustache blanche qui s'était dessinée sous son nez.

    -Non, jamais. Je ne veux pas... lui en parler, commença la demoiselle en évitant le regard de son aînée.

    Elle n'osait pas partager ses doutes avec William. Pour la simple et bonne raison qu'en sa compagnie, elle affichait une assurance sortie de ses plus beaux rêves. Gloire, popularité, ambition. C'était ce pour quoi elle priait chaque matin. Alors devenir fragile et hésitante en face de William n'était guère une bonne idée.

    -En fait, je préférerais garder tout ça pour moi, enfin, pour nous, corrigea-t-elle. J'aimerai que tu m'aides à devenir plus sûre de moi, ou plus belle. Et ne dis pas que je le suis déjà suffisamment : c'est faux.

    Sur ses derniers mots, Sara avait un peu haussé le ton. Elle appréciait vraiment les conseils de Katarina, mais il fallait désormais qu'elle passe à la vitesse supérieure. Son rêve, elle le frôlait du bout des doigts en traînant de plus en plus avec Erica, Montaine, et Gabrielle. Mais il fallait maintenant qu'elle leur ressemble. Ainsi, il n'y aurait plus aucun risque que William détourne le regard, et elle serait bien plus heureuse.
    Aussi, elle quitta son tabouret pour dévoiler son corps mince à peine mis en valeur. Elle écarta les bras avant de tirer maladroitement sur son tee-shirt pour exprimer son malaise.

    -Comment rêver de gloire alors que je ne sais même pas m'habiller ? Même pendant ses jours de congés, Jersey est au top du top. Je dois viser le top, moi aussi ! Alors William ne pourra regarder que moi... conclut-elle en rêvant un peu à une vie bien plus palpitante.

    En réalité, Sara était certaine que Katarina n'allait pas l'approuver. Elle privilégierait le naturel et tenterait de lui ôter du crâne cette idée saugrenue, mais la petite blonde ne démordrait pas. Elle désirait plus que tout ressembler à ces filles jolies, populaires et intelligentes. Peut-être que l'entremetteuse irait argumenter avec leur tempérament vulgaire et provocant, mais Sara réfuterait en expliquant qu'elle n'était pas ce genre de caractère et qu'elle resterait raisonnable.


Dernière édition par Sara Van Wagner le Jeu 21 Fév - 22:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeMer 20 Fév - 22:23

La situation de Sara déroutait son amie. La jeune femme posa un regard attristé sur cette pauvre adolescente, en proie à des interrogations si éprouvantes. Selon elle, un couple ne pouvait pas fonctionner si des secrets persistaient entre les deux amoureux. L'amour, c'est ne rien cacher à l'autre. Le conjoint est également un confident, une aide et un soutien. Mais là, Sara cachait ses états d'âme à son petit ami, car elle avait justement peur de le perdre. Comment pouvait-elle vivre jour après jour en portant cette peur panique en elle ? C'était invivable. Katarina la fixait, impassible. Dans sa tête, elle imaginait la calme et timide Sara devenir une furie, dévastée par cette hantise qui la rongeait de l'intérieur, et finirait par la rendre folle, qui l'empêchait de vivre. « La Sara que je connais est une personne véritable, pleine de vie, sincère ... Mais pas superficielle. Ces airs que tu te donnes, pour ressembler à je ne sais quelle camarade de classe pompon girl, ce n'est pas toi au fond. Et ça, tu le sais. Tu souhaiterais être populaire comme elle, car selon toi William ne peut sortir qu'avec une telle fille. Seulement Sara, tu sais que tu n'es pas comme ça. Et tu mens à William, comme tu te mens à toi. » Parfois, Katarina se demandait si Sara aimait vraiment William pour ce qu'il était, ou juste pour son statut social. Mais la jeune femme restait persuadée que la petite valait mieux que ça, mieux que ses camarades de classes superficielles. « Un adage idiot dit qu'il ne faut pas changer pour un homme, or, au fond, c'est pour lui que tu veux te métamorphoser en une ... Jersey 2.0. Pour qu'il reste à toi. Tu ne m'as jamais raconté, comment vous êtes vous rencontrés, et rapprochés ? » La question pouvait sembler intrigante, voire déplacée. Katarina voulait juste savoir si, ce jour-là, William avait confondu Sara avec l'une des reines du lycée. Ou s'il était simplement tombé sous le charme de ce petit bout de femme, la vraie Sara, pas celle qui se voulait pimpante et glorieuse. Afin d'inciter Sara à la confidence, la jeune femme décida de se confier la première. « Ma rencontre avec Harrison est vraiment ... originale. Ne le répète pas, mais plus jeune j'étais assez timide, et pudique. Dans mon pays, pour réussir dans la vie, il fallait être belle, n'avoir peur de rien ... afin de décrocher un contrat de mannequin ou d'actrice avec ces américains qui venaient parfois roder. Alors j'ai pris les cornes du taureau - c'est bien ça l'expression ? - et j'ai décider d'aller me baigner, nue comme un ver, dans le lac à l'extérieur du village. J'avais peur, j'étais pétrifiée, et une fois dans l'eau, j'ai entendu du bruit. J'allais m'évanouir, et là je l'ai vu, lui. Je suis restée tétanisée, mais je crois qu'il était aussi gêné que moi ! » avoua-t-elle en rigolant. Pour toujours, elle garderait ce visage gravé dans sa mémoire, souvenir éternel du début de leur idylle. Elle était apparue devant lui sans aucun artifice, il avait vu la vraie Katarina, il connaissait ses moindres secrets, et elle savait que, pour rien au monde, il n'avait envie de se séparer d'elle. Elle le sentait, dans sa poitrine, quand il posait sur elle ce regard amoureux. Elle était forte, elle était belle, elle était respectée. Mais quand il la regardait, elle se transformait en un petit singe tout timide, gêné, et poser ses mains sur ses yeux, pour se cacher. Car devant lui, elle aimait être elle-même, et elle aimait qu'il l'aime pour ce qu'elle était, et non pas pour ce qu'elle prétendait être (il y a trop de "elle" dans les dernières phrases, j'en ai conscience). « Depuis ce jour, nous ne nous sommes plus quittés. L'amour, c'est aimer l'autre pour ce qu'il est, Sara, pas pour sa place sur l'échelle sociale. Mais est-ce en partie pour cette raison que tu aimes William ? » Son amie risquait de monter sur ses grands chevaux, mais qu'importe. Ses conseils tombaient dans l'oreille d'un sourd, si elle avait vu juste. Dès lors, Sara n'aurait plus qu'à demander à sa belle-soeur comment se transformer en une poupée muette à accrocher au bras de William, pour qu'ils se pavanent dans le quartier tels le prince William et Miss Middleton
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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeJeu 21 Fév - 22:59

Nietzsche a écrit : ❝ L'absurdité d'une chose n'est pas une raison contre son existence, c'en est plutôt une condition. ❞

    Comme l'avait imaginé Sara, Katarina n'approuvait pas sa volonté de devenir populaire. Elle lui rappela comme elle était sincère sans ressembler aux autres gamines superficielles. Sara n'était pas stupide : elle le savait. Son être véritable, son essence, ce n'était pas comme ça qu'elle était. La perfection, ce n'était pas elle. Elle n'avait pas besoin de bijoux, de vêtements, de gloire. La reconnaissance et l'amour lui suffisaient amplement. Mais c'était Sara, et s'il y avait bien une chose pour contrecarrer ce qu'elle savait au plus profond d'elle-même, c'était son complexe d'infériorité. Elle avait peur. Peur de perdre ces autres qui l'aimaient tant. Peur d'être humiliée, d'être méprisée. Peur de décevoir. Et c'était dans ce but, pour se protéger de ces craintes, qu'elle enviait Erica, Jersey, Montaine même ! Il n'y avait rien de plus confortable que le succès, que d'être désirée à son tour. Et si seulement elle réussissait à se conformer un peu à ces gloires, alors Sara était certaine de ne plus jamais risquer d'être malaimée. Et tout son corps s'était accordé avec sa peur, l'obligeant chaque seconde à souhaiter un peu plus la popularité.
    Baissant les yeux presque honteusement, Sara laissa Katarina finir. Elle pouvait cependant sentir quelles idées implicites la jolie blonde tentait de lui faire passer. Certaines la blessaient, d'autres créaient des questions auxquelles elle ne trouvait pas de réponse. Devenir une copie de Jersey... oui, c'était peut-être ce qu'elle avait voulu devenir. Une fille forte, une fille belle, une fille désirée. Un modèle. Mais dit sur le ton employé par la Greene, Sara avait l'impression que c'était une tare que de vouloir s'améliorer. Et cela lui déplut. Rêver d'une vie meilleure, avec du piment, de la réussite, des regards envieux, de l'admiration ? Etait-ce vraiment détestable ? Non, Sara était sûre de ne pas faire fausse route avec un souhait comme celui-là. Certes il fallait penser aux erreurs à ne pas commettre, aux déviances éventuelles, aux parcours de facilités à ne jamais emprunter. Sara devait éviter ces raccourcis dangereux, car c'était uniquement en changeant sa direction qu'elle se risquait à perdre son âme. Devenir superficielle, capricieuse, égoïste même. Oui, décidément, Sara n'était pas stupide, elle connaissait tout ça. Mais c'était son rêve, et son destin. D'être un jour admirée par une autre comme elle ne pouvait s'empêcher d'admirer Jersey, Claire et Erica.
    Katarina finit ses discours moralisateurs en demandant à Sara de lui raconter sa rencontre avec William. Aussitôt, la jeune fille leva le regard. Elle ne comprit pas en quoi une telle information pouvait intéresser Katarina. Surtout après les sermons qu'elle s'était permise de lui faire. Mais soudain, la Van Wagner réalisa qu'elle conversait avec une entremetteuse amoureuse de l'amour en lui-même. Finalement, c'était même étonnant qu'elle n'ait pas cherché à savoir les détails de sa rencontre avec Will plus tôt. Mais avant même que Sara n'eut le temps de retrouver en mémoire la situation et le contexte de son premier regard avec le Livingstone, Katarina s'empressa de raconter elle, sa rencontre avec Harrison. Sara se laissa absorber par l'histoire que lui racontait l'étrangère. Elle en oublia les différends qui les éloignaient la seconde auparavant et s'imagina des années plus tôt près de ce lac. En dépit de l'aspect étrange et cocasse de son discours, Sara fut émue par ce premier échange duquel se dégageait une authenticité déroutante. Mais alors qu'elle baignait dans une sorte de conte de fée réel, Katarina vint l'en tirer avec une question terrible. Si elle aimait William pour son rang sur l'échelle sociale. L'entente de ces mots choquèrent Sara, qui sortit de ses gonds dans la seconde.

    -Pardon ? Non ! Jamais ! William est la meilleure chose qui ne me soit jamais arrivée ! C'est horrible ce que tu dis... Sara avait presque crié. Je l'aime du plus profond de mon cœur, depuis le premier jour !

    Sans s'en rendre compte, la jeune fille avait posé une main sur sa poitrine, à l'emplacement même de ce cœur qui battait nuit et jour pour William. Une larme osa perler au coin de son œil, mais la colère se muait déjà en elle. L'idée même de se moquer du Livingstone et de trahir ses sentiments la rendait furieuse. Il n'y avait pas plus franc qu'elle à ce sujet.


    Désolée, c'est pas génial et c'est super long. --'



Dernière édition par Sara Van Wagner le Sam 2 Mar - 14:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeMer 27 Fév - 13:38

Mon post était fouilli ça n'a pas dû t'aider ^^
Excuse la qualité de celui-ci, j'ai les doigts congelés pour cause d'absence de chauffage ^^

Ses paroles avaient bien sûr fait tilt, dans l'esprit de Sara. Katarina espérait bien la brusquer un peu, la sortir de ses craintes. Le couple d'adolescents était sans conteste l'un des plus beaux que l'on puisse croiser dans le quartier. Dès son arrivée, Katarina avait observé ses voisins, noté les relations amoureuses et les divers comportements. La plupart des adultes traitait l'autre avec indifférence et habitude. A croire que, plus le temps passe, moins l'autre a besoin d'attention. Alors, un couple de lycéens, pour qui l'amour est naissant, nouveau, devenait bien plus attendrissant. Quand elle les voyait à deux, Katarina mourrait d'envie d'immortaliser l'instant, cette représentation d'amour personnifiée. Jamais elle n'avait douté que Sara aime William pour ce qu'il était. Alors pourquoi l'inverse ne serait-il pas vrai ?

« Calme toi Sara, je n'ai jamais douté de tes sentiments pour William. Mais, pourquoi l'inverse n'est-il pas vrai alors ? Tu penses qu'il ne t'aime pas autant que toi, depuis ce premier jour ? »

Katarina laissa son amie réfléchir en finissant son biscuit. Elle se retint d'en prendre un second, cet écart n'était pas raisonnable. Elle réalisa alors, non sans surprise, qu'elle s'empêchait de manger un autre cookie pour qu'il ne vienne pas s'empâter sur ses hanches. Sur le coup, ses craintes étaient aussi superficielles que celles de Sara, que l'Estonienne avait pourtant critiqué. Un exemple qui lui donna une idée.

« Tu vois Sara, j'ai envie d'un autre biscuit. Pourtant il est hors de question que j'en prenne un, car j'aurais trop peur que ça finisse sur mes hanches. Je suis superficielle, dans un sens. Sauf que c'est pour moi, que je me retiens. Je sais très bien que Harrison m'aimera toujours autant si j'ai quelques grammes en plus. » dit-elle en rigolant. Elle avait en tête le visage de son mari, dérouté, quand Katarina se plantait devant lui et pinçait ses bourrelets inexistants, en affirmant qu'elle avait grossi. Il finissait toujours par soupirer, avant de l'attraper pour la prendre dans ses bras. Ses paroles se voulaient toujours rassurantes, voire un peu moqueuses, parfois, devant les peurs infondées de sa femme. « Ce que je veux dire, Sara, c'est que tu dois changer pour toi, pas pour William. Tu aimes ta personnalité aujourd'hui, non ? »

Katarina hésitait à revenir sur le précédent sujet, à savoir confier ses appréhensions à William. Elle restait intimement persuadée que là était la seule façon d’apaiser ses doutes et sa conscience tourmentée. Sara vivait corps et âme pour William, son coeur battait au rythme du sien. Il était le seul à pouvoir changer l'avis borné que Sara s'était mis en tête. « Je sais que tu ne veux pas en parler à William, mais je reste convaincue que tu devrais y réfléchir, pourtant. Un petit ami, c'est celui à qui on peut tout dire. Il n'est pas là que dans les bons moments, il est là aussi pour conseiller, rassurer, et faire taire les doutes » Elle finit sa jolie tirade d'un sourire, expression ultime pour convaincre Sara. Pourtant, Katarina n'y croyait même plus, l'esprit de son amie était trop perverti par ses camarades douteuses.
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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeSam 2 Mar - 17:54

Nietzsche a écrit : ❝ L'absurdité d'une chose n'est pas une raison contre son existence, c'en est plutôt une condition. ❞

    Les joues rougies de Sara exprimaient fort bien la colère qui s'était insinuée en elle. La perspective de trahir William, de profiter de lui, de sa popularité, était trop difficile à concevoir. Elle aurait pu faire les quatre cents coups pour atteindre ses objectifs de gloire, mais jamais, elle n'irait inventer des sentiments pour William. Elle l'aimait, de tout son être, avec son cœur et pas uniquement avec sa tête. Et la question n'était pas de savoir s'il l'aimait autant qu'elle. Sara n'en doutait pas, ou plutôt ne s'était jamais interrogée à ce sujet. Si elle voulait tous ces changements, ce n'était pas pour protéger son couple, mais uniquement à des fins personnelles. Sara désirait ardemment devenir un modèle à son tour, comme l'était Claire ou Jersey pour elle ; et dans cette optique, elle continuerait inépuisablement à devenir meilleure. Il n'était pas question d'incinérer sa personnalité, mais bien de l'améliorer, et de l'élever à un autre rang. Du moins, c'était ainsi qu'elle percevait ses souhaits.
    La jeune Van Wagner n'eut pas le temps de parler, en dépit des précieuses secondes laissées par Katarina. Car déjà l'estonienne venait de reprendre la parole. Avec pour morale de sa tirade l'importance de changer pour soi et non pour un autre. Et surtout pas pour son amant, car s'il y avait une chose qui ne peut changer avec des détails modifiés, c'était bien l'amour. Sara était consciente de la justesse des propos de son hypothétique grande sœur, mais elle restait bornée et certaine de ses envies profondes.

    -Je veux changer pour moi ! Lâcha-t-elle assurée, et je ne veux d'ailleurs pas changer, mais m'améliorer, précisa-t-elle. Et cela ne pourra pas déplaire à William !

    Sara n'avait pas cillé pendant sa prise de parole. Elle était convaincue par ses dires et depuis le temps qu'elle pensait à devenir une plus jolie fille, moins réservée, qui puisse être admirée par d'autres, elle ne pouvait abandonner soudainement.
    Evidemment, Sara cherchait à taire son complexe d'infériorité dévorant, et à mettre en avant sa volonté de devenir meilleure dans bien des domaines. Ainsi, Katarina ne pourrait que faire face à une détermination sans limite. Peut-être même respecterait-elle cela ? Ou bien elle ne se laisserait pas berner et comprendrait que derrière ses ambitions assurées, Sara restait totalement en décalage avec ses baskets, dévalorisée et en manque de reconnaissance. Après tout, elle était lucide et semblait lire en Sara comme dans un livre ouvert.

    -Je ne veux pas en parler à Will, insista-t-elle lorsque l'estonienne revint sur cette idée. Qu'est-ce que j'irai lui dire ? J'ai peur que tu trouves plus jolie ? Plus intelligente ? Plus bavarde ? Evidemment qu'il me dirait que j'ai tort, mais ça ne changerait rien : il pourrait avoir dit ça pour me rassurer, et rêver d'une fille plus sexy en secret !

    Oui, Sara se noyait dans les mensonges et les non-dits depuis toujours. Elle était ignorante de tant de choses. Et se savait parfois tristement naïve. Pourtant, elle se plaisait à vivre de rêves et d'espoirs, de tendres murmures et de jolies promesses. Quitte à ne jamais voir la réalité dans son entier...


Dernière édition par Sara Van Wagner le Sam 23 Mar - 1:13, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeLun 4 Mar - 20:37


TON RP M'A TRANSCENDÉE *_*

S'améliorer ? Katarina imagina un instant la scène, Sara prenant du meilleure de chacune des langues de vipères qui côtoyaient sa classe, pour se l'injecter et ainsi s'améliorer. Au fond, peut-être affirmait-elle simplement être capable de devenir plus à la mode, sans vendre son âme et sa tête, sans devenir une poupée silencieuse qui sourit à chacun pour plaire à tout le monde. « Tu veux développer ta popularité sans pour autant vider ta tête, sans pour autant arrêter de penser ? Ça ressemble tellement à un pacte avec le diable, tes idées ... » Sara voulait le beurre, l'argent du beurre et la crémière. Pour Katarina, elle ne pourrait pas tout obtenir sans y quelques dommages collatéraux, sans vendre son âme pour se faire accepter dans un de ces groupes pré établis qui règnent en maître sur le lycée, par exemple. Las, la jeune femme soupira, mais où était l'intérêt pour les études dans tout ça ? Sara lui tenait tête, inépuisablement, Katarina aurait pu lui démontrer par a plus b qu'elle n'avait pas à se modifier d'un iota, Sara aurait trouvé matière à contredire. Elle venait voir son amie pour qu'elle défende une cause ... pourtant déjà perdue d'avance. Et L’estonienne en ressentait beaucoup de peine à l'égard de cette petite fille si fragile. Ne pas pouvoir confier ses tourments à l'être aimé, si elle avait été dans ce cas Katarina ne l'aurait jamais supporté. « Donc tu penses que William est capable de te mentir ... » commenta-t-elle pour elle même. Elle avait compris qu'elle ne changerait jamais l'avis déjà bien forgé et ancré de Sara. Alors à quoi bon supposer qu'il ne pouvait pas y avoir de mensonge dans leur couple parfait et idyllique ? Sara sortirait une nouvelle parade de son chapeau, et elles repartiraient de plus belle dans une nouvelle bataille dont elles connaissaient déjà l'issue : Sara serait toujours aussi déterminée à devenir une plastique que Cady dans Means Girls.

« Sara, si tu n'es pas venue ici pour être raisonnée et rassurée, que cherches-tu au juste ? Tu es déjà déterminée à changer, tu n'as donc pas frappé à la bonne porte. Je n'ai pas la popularité de Jersey, Claire ou Montaine ... Pourtant je suis heureuse en ménage tiens, moi » elle se mordit les lèvres aussitôt, mais le mal était fait. Pourtant, Katarina n'avait pas tort. La vie sentimentale de ces filles s'étalaient dans les pages du blog de Dirty Secret. Jersey se rapprochait d'un psychopathe, Claire était tourmentée par cette fille junkie dont la mère avait été assassinée, et Montaine était tout simplement une fille de petite vertu. Alors, à choisir, Katarina préférait largement ne pas être adulée et admirée, et être heureuse avec l'homme qu'elle aimait. Ah mais oui, c'est vrai, Sara affirmait pouvoir tout avoir, elle. « Tu veux la popularité tout en gardant ton petit ami. En somme, tu souhaites même devenir meilleure que toutes ces filles que tu prends pour modèle. Quelle entreprise vertigineuse » Mais Sara n'y verrait même pas le sarcasme sous entendant que son entreprise était vouée à l'échec, puisque toutes ces filles avaient échoué avant elle. Si la rançon de la gloire était tel, Sara serait-elle prête à prendre le risque de perdre William ? Katarina imaginait déjà sa réponse à l'ultimatum : "je prends les deux, je veux la popularité et je garde William". Un rêve d'enfants, en somme, sans les robes de princesse, et plus actuel, plus 2013.
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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeJeu 7 Mar - 22:17

Nietzsche a écrit : ❝ L'absurdité d'une chose n'est pas une raison contre son existence, c'en est plutôt une condition. ❞

    Un pacte avec le diable ? Oui, ça en avait tout l'air. Car la frontière entre l'acceptable et l'inacceptable était mince, surtout pour une enfant comme Sara. Vivre dans l'innocence avait bien des avantages, mais c'était aussi se rendre plus vulnérable aux aléas du destin. Qui plus est lorsque ce même destin, auquel Sara ne croyait pas plus qu'elle ne priait à une divinité supérieure, ne lui avait jamais rendu la vie plus facile. A la critique de Katarina, la blonde ne répondit rien. Elle n'avait pas envie de se répéter : elle connaissait les risques d'une telle ambition, et se sentait prête à éviter de foncer dans les pièges tête baissée. Elle pensait l'avoir suffisamment bien expliqué à l'estonienne sans qu'elle ait besoin de radoter une fois encore.
    La Van Wagner gardait le regard bien droit, sentant son sang bouillir dans ses veines. Etait-ce à cause des insinuations de la jolie blonde au sujet de son amour pour William ? Ou bien juste parce qu'elle était mise à mal par ses arguments sensés ? Elle ne pouvait le dire. Mais l'idée que la fils Livingstone soit capable de lui mentir n'arrangeait pas ses problèmes de nerfs. Evidemment qu'elle le pensait capable d'une telle chose. Qui ne l'était pas ? A son avis, l'humain ne pouvait être totalement sincère et honnête. Elle hocha simplement la tête sans prononcer un mot. Parler de cette possibilité la frustrait et la vexait plus que nécessaire. C'était son tempérament encore puéril qui l'empêchait de s'attarder sur des détails.
    Très vite, elle n'y songea plus, et comme Katarina avait repris la parole, elle s'obligeait à boire chaque mot. Sur ses premières questions, la blonde pensa : « Je veux que tu me confortes dans mon idée, pour que je sois plus sûre de moi ». Mais malheureusement, l'estonienne osa le mot de trop. Sara resta interdite, une expression de douleur sur le visage. Elle ne savait pas exactement ce que sa grande sœur voulait lui dire, mais elle avait ressenti le mépris. Et en plus de se sentir visée, elle avait perçu son âme de briser. De tels mots n'étaient pas nécessaires pour faire passer un message. Mais une fois la surprise digérée, Sara s'efforça de garder son sang-froid. Il paraissait évident que Katarina n'avait jamais voulu la meurtrir comme elle l'avait fait. Alors, elle baissa les yeux et serra fort les dents. Elle était forte ; ce n'était ni la première ni la dernière fois qu'elle aurait à essuyer une offense comme celle là. Plus tard, les mots seraient choisis avec soin juste pour toucher son ego.

    -Je sais que ça a l'air fou comme pari. Mais c'est mon seul rêve, et si irréalisable soit-il, je m'efforcerai de l'atteindre.

    Sur ses dernières syllables, Sara avait relevé le regard, sans se démonter. Elle n'avait pas peur du futur, pas plus que du passé. Mais une chose était sûre : sans Katarina, ni William pour l'épauler, Sara n'arriverait à rien.

    -Et j'ai besoin de toi. J'ai besoin que tu me soutiennes... lâcha-t-elle le regard toujours aussi insistant, Je ne te demande pas de partager mes idées mais... juste d'être là. Pour moi.

    Sara avait l'impression d'être en train de jouer un rôle qui ne lui ressemblait pas. Son discours mature était bien loin de ses comportements parfois puérils. Et son air assuré tout aussi différent de son ordinaire manque de confiance en elle. Mais pour convaincre Katarina, Sara sentait qu'il n'y avait d'autres solutions.


Dernière édition par Sara Van Wagner le Dim 7 Avr - 1:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeMer 3 Avr - 22:17

Katarina regardait Sara sans ciller mais, au fond, elle mourrait d'envie de la prendre dans ses bras, pour rassurer ce petit bébé blond si fragile. Elle qui semblait si démunie face au monde du dehors, ne prévoyait pas simplement de vivre sa vie tranquillement dans son coin : elle rêvait de gloire et d'étoiles. Un avenir bien lourd pour de si frêles épaules.

« Sara, tu es sûre que ça va ? » Katarina avait bien sûr remarqué le changement de comportement brusque de son ami. Un comportement qui n'était certainement pas anodin, Katarina était déterminée à obtenir une réponse satisfaisante à sa question. Si quelconque de ses propos avaient blessé Sara, alors elle les retirerait sur le champ. Mais elle avait beau ré écouter en boucle dans sa tête les dernières phrases prononcées, elle avait bien du mal à comprendre.

Alors que Sara semblait se remettre, affichant un visage moins crispé, elle fit un aveu qui tiqua, dans l'oreille de Katarina. La popularité ne pouvait pas être son seul rêve. Le seul but qu'elle nourrissait, le seul objectif de sa vie, ne pouvait pas être si futile et superficiel. « Ton seul rêve ? Vraiment ? Tu ne rêves pas de réussir tes études, de faire le tour du monde, de fonder une famille ... ? Tu rêves juste d'être populaire et connue ? » Ne précisant même pas le moyen par lequel elle espérait l'atteindre, Kat imaginait déjà des voies bien peu glorieuses, que Sara serait prête à emprunter. Mais la jeune fille n'était pas naïve. Maligne, elle savait comment jouer avec l'Estonienne, comme l'avoir dans sa poche. Jamais Katarina ne pourrait abandonner une amie dans le besoin. Si Sara réclamait le soutien de la sexy paysanne, elle serait là, sans hésiter. Même si elle n'approuvait pas les objectifs de vie de la lycéenne. « Mais je suis là, Sara, je ne te laisserai jamais te débrouiller toute seule et je serai là pour t'épauler dans cette épreuve difficile. » Elle se retint d'ajouter qu'elle serait présente à ses côtés, contrairement à ses amitiés factices et superficielles, qui jamais ne laisseront tomber leur masque pour se préoccuper réellement des états d'âme de Sara. Bien sûr, elle pensait à Erica, ou Jersey, ou Claire. Ces filles trop matérialistes pour être l'amie de quelqu'un. Kat appréciait Jersey, bien sûr, mais elle avait bien vite cernée sa personnalité. Joignant l'acte à la parole, elle posa sa main sur celle de Sara, la couvant d'un doux regard bienveillant et protecteur. Bien des fois, Katarina enviait Elena, d'avoir une fille comme Sara. Sa trentaine désormais entamée, la jeune femme nourrissait une impatience toujours plus profonde d'être à son tour maman un jour. Mais avec l'ouverture de ce nouveau commerce, ils devaient d'abord s'assurer une stabilité financière, au grand damne de l'entremetteuse. Alors, s'occuper des enfants des autres semblait un moindre mal appréciable.
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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeDim 7 Avr - 1:20

Nietzsche a écrit : ❝ L'absurdité d'une chose n'est pas une raison contre son existence, c'en est plutôt une condition. ❞

    Fonder une famille ? Voyager ? Les études ? Sara s'obligea de ne pas réagir, mais ces quelques mots suffirent à la rendre perplexe. Etait-ce ça, les rêves communs aux jeunes filles de son âge ? Dieu qu'elle était anormale, alors ! Car les études n'appartenaient pas à l'idée qu'elle se faisait d'un rêve ; de toute façon, elle était suffisamment intelligente et assidue pour ne pas trop s'angoisser sur la question. Voyager ? Ah ça, elle en avait envie, quitter son trou et voir le monde, les buildings de New-York, les casinos de Las Vegas, les Sept Merveilles disséminées de par l'horizon. Mais elle ne pouvait trop se projeter, du moins pas encore. Car sans les moyens nécessaires pour profiter de telles décors, il lui fallait de l'argent, et jusqu'à présent, Sara n'en avait pas encore vu la couleur. Alors d'abord devenir célèbre, gagner quelques monnaies et ensuite penser à traverser l'océan. Mais le plus incroyable. Fonder une famille ! Katarina réalisait que Sara n'avait que dix-huit ans ? Sa vie était d'une instabilité effroyable. Tout juste casée avec William, les hormones encore dérangées par l'adolescence, le rythme effréné du lycée, une mère un peu à côté de la plaque parfois, battue par le travail et le temps qui s'accélère. Pouvait-elle penser à avoir des enfants ? Non, certainement pas. Et même si en effet, elle n'attendrait pas d'être ridée pour enfanter, que c'était forcément un rêve de petite fille qui se réaliserait un jour, Sara n'était pas prête à vivoter jusqu'à ce jour. Et en attendant, elle s'autorisait à songer à d'autres choses. La popularité, la célébrité, était l'aboutissement de ses jeux de gamine, de ses défilés ridicules, de ses histoires imaginées.

    -Oui, pour l'instant, précisa-t-elle. Et je ne comprends pas en quoi ce serait un problème... Tu as bien tenté d'être mannequin, non ? C'est ce que tu as dit toute à l'heure...

    Sara était bien maligne, et retourner la situation en obligeant la jolie estonienne à regarder son propre reflet dans le miroir était plutôt fin -un peu fourbe aussi!-, de sa part. Mais cette petite manœuvre ne la dérangeait guère. Elle se sentait si juste avec ce rêve qu'elle couvait depuis presque toujours, que céder aux bienveillances de Katarina lui était inenvisageable. Certes, elle ne pouvait nier que certains de ses arguments étaient fondés, mais elle était déterminée à lui faire comprendre que quelques soient ses mots, elle ne pourrait se résigner à changer d'avis. Voilà presque treize ans que ses yeux brillaient devant les magazines de people ou de mode, qu'elle rêvait à devenir une Emma Watson nouvelle, la future Miley Cyrus ou n'importe quelle jolie jeune fille que les gens s'arrachent et envient. Et non seulement pour se sentir ainsi désirée et respectée, Sara voulait garder la tête sur les épaules, du moins, elle souhaitait réellement en être capable, pour être un modèle pour les futures enfants baignées dans les rêves. C'était ce à quoi elle vouait sa vie, et ne comptait abandonner avant d'avoir réussi. Heureusement pour elle, ce destin ne l'obligeait pas à être pompom girl, ou à être impolie. Sara était bien certaine qu'il existait des célébrités respectueuses, modestes et humaines. Et si ce type de star n'existait pas, alors elle serait la première et inventerait le genre.
    Katarina finit par céder, et avouer qu'elle soutiendrait la Van Wagner envers et contre tout. Bien que Sara eut pensé que la Greene ne saurait la laisser seule et l'abandonner à son sort, l'entendre dire ses mots lui redonna confiance. Un sourire apparut sur son visage, incontrôlé et spontané. Elle rougit presque, avant de baisser les yeux, de retrouver sa mine timide d'enfant en mal de confiance, et susurra : « Merci. » Sa main était recouverte par celle de l'estonienne, et cette condescendance l'émouvait beaucoup. Katarina était un véritable repère dans sa vie, duquel elle ne pouvait se passer. Sans la présence, ne serait-ce qu'implicite, de la blonde à ses côtés, Sara ne pouvait être qu'une petite fille avec des étoiles plein la tête, et en aucun cas une jeune femme déterminée.


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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeMar 9 Avr - 11:54

Sara marqua un point, Katarina se renfrogna. Son visage se ferma et la jeune femme tomba dans un mutisme, durant de longues minutes. Bien sûr, Sara avait raison. Katarina était attirée par argent et réussite, elle n'avait pas entamé une carrière de mannequin pour la beauté du métier ou les possibilités d'avenir. Elle l'avait fait car le monde occidental rêvait de ces filles de l'Est, dénudées, aux formes généreuses. Et si elle n'avait pas rencontré Harrison, aujourd'hui elle serait probablement en plein défilé, regardant la fin de sa vie se consumer. Car la trentaine marquait la fin d'une carrière de mannequin. Avec Harrison, elle avait tout eu, finalement : Amour, bien sûr, passion, mais pas seulement : elle avait aussi eu l'argent et la réussite à laquelle elle aspirait plus jeune. A Baltimore, elle avait connu cette popularité que Sara recherchait. La réussite de leur agence les avait propulsé dans les soirées mondaines, parmi ces clients richissimes et véreux à qui ils avaient trouvé épouse. Oui, Katarina était superficielle, elle aimait l'argent, elle aimait se montrer, elle usait de son charme sur les hommes comme sur les femmes. Son attitude franche et sans gêne trahissait son côté prétentieux. Mais avec Harrison, elle n'était pas que ça. Il lui avait permis de devenir une personne vraie, par delà les artifices. Elle savait désormais ce qui comptait vraiment dans la vie. Et si elle venait à devoir choisir, elle laisserait volontiers l'argent et la gloire, pour garder l'amour et leurs petits plaisirs simples. Ou du moins, elle l'espérait ...

« Tu as raison, j'ai essayé d'être mannequin, je voulais m'enrichir et réussir. Finalement, j'ai l'amour, l'argent, la réussite. J'ai eu le beurre et l'argent du beurre. » elle eut une mine amusée, cette expression l'avait toujours amusée. En somme, du beurre ne valait pas très cher, ici, elle n'avait jamais compris en quoi avoir le beurre et son argent était synonyme de chance particulière. Mais en fait, il en allait ainsi de la plupart des expressions qu'elle avait pu apprendre. Quand elle avait rencontré Harrison, elle parlait à peine anglais. Et encore aujourd'hui, elle ne le maîtrisait pas parfaitement, et préférait bien souvent s'exprimer dans sa langue natale (non je ne te ferai pas de démo d'estonien). « Mais si j'avais dû choisir, ou si un jour je devais choisir, je choisirais Harrison, juste lui, une vie à deux, n'importe où, du moment que l'on ne nous sépare jamais. Il est mon bonheur, comme je sais que William est le tien. » Elle lui sourit, pour la rassurer. « Je ne vais pas t'abandonner, Sara, mais n'oublie jamais : ne gâche pas l'amour pour la popularité. Ces autres filles, que tu admires, elles n'inspirent pas ce sentiment si pur à tout le monde. Beaucoup les apprécient en apparence, mais au final elles se retrouvent seules. Je ne sais pas si elles sont heureuses, mais tu te rendras compte que le bonheur, tu l'as déjà » Avec William, voulait-elle dire. Ou peut-être que William ne serait pas le bon, mais auquel cas Sara finirait par trouver le vrai amour. Car dans le destin de chacun, figurait ce quelqu'un qui rendait la vie si particulière. Et à ceux qui affirmaient que toute personne n'avait pas une moitié qui l'attendait quelque part, Katarina rétorquait que si, il suffisait juste de correctement regarder. Certainement, toutes ces personnes absorbées par leur réussite au travail, jamais elles ne trouveront leur concubin. Si elle levait les yeux, ne serait-ce qu'un peu, elles le trouveraient forcément. Et elles ne réaliseront que trop tard que, seul, l'argent n'est pas suffisant. Mais l'argent et l'amour, comme pour Katarina, c'est l'apothéose.
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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeMer 10 Avr - 19:04

Nietzsche a écrit : ❝ L'absurdité d'une chose n'est pas une raison contre son existence, c'en est plutôt une condition. ❞

    Joie et gêne à portions quantitativement égales. Voilà ce qu'avait ressenti Sara lorsque son aînée avait reçu la vile accusation. Katarina disparut dans ses pensées, et la jeune fille dut se faire violence pour ne pas sourire. Elle était ravie d'avoir pu montrer à l'estonienne comme son rêve n'était pas dénué de sens. Si Kat' l'avait elle-même envisagé, ce n'était pas sans raison. Mais d'un autre côté, elle s'en voulait terriblement d'avoir été si blessante, à utiliser le passé pour influencer le présent. La Van Wagner n'ignorait pas que la vie dans ces pays de l'est n'était pas simple, et que Katarina avait certainement dû se démener pour espérer à un futur excitant et réjouissant. Mais très vite, la culpabilité dont elle était emprise disparut, car Katarina reprit possession de ses moyens. Elle le nia pas ses rêves, mais avoua que la gloire et le luxe seuls ne suffisaient pas au bonheur. Sara acquiesçait doucement, comme une enfant à qui on raconte une histoire à ne surtout pas répéter. Simplement, la jeune fille ne comptait pas vivre uniquement d'argent. Elle n'était d'ailleurs pas convaincue par ces célébrités prêtes à dépenser sans compter. Ce qu'elle voulait, elle, c'était cesser de survivre, de travailler comme une forcenée pour un simple bout de pain, c'était ne pas ramener d'argent sale, c'était penser à l'avenir, aussi stable et légal qu'il puisse être. Ce futur, elle l'envisageait avec William, mais avec une confiance réciproque. Et en cela, elle se refusait d'être la femme au foyer qui cuisine et qui attend patiemment le salaire mensuel de son mari. Alors, si la popularité venait à la choisir, elle, peut-être pourrait-elle espérer plus encore ?

    -Ne t'inquiètes pas pour ça. Je ne suis pas assez cupide pour préférer l'argent à Will, s'amusa Sara.

    Elle rêvait plus de prince charmant que de prince richissime, et comme il lui semblait que William était celui-là, Sara ne comptait pas le laisser filer de sitôt. Certains voulaient toujours plus de portes-clefs, d'autres s'adonnaient à la philatélie, la Van Wagner, elle, préférait le doux tempérament du benjamin de la famille Livingstone. Elle l'aimait bien plus qu'on ne pouvait le penser, et s'oubliait trop souvent pour ne pas lui déplaire ou le déranger. Mais malgré tout, elle ne vivait pas h24 pour lui, et son rêve que de devenir une fille populaire occupait une place importante dans sa vie. Elle ne pensait pas que cela lui cause du tort ou l'empêche de découvrir des choses magnifiques, bien au contraire.

    -Tu sais, même si j'ai parfois peur de ne pas être suffisamment bien pour Will, je sais que rien ne saura nous séparer. En fait, moi populaire, ça ne peut pas nous nuire, ce sera une sorte de bonus ! Conclut Sara en un sourire, pour montrer comme elle avait bien entendu les conseils de Katarina.

    Elle but une gorgée de lait et croqua dans son cookie, en espérant que la dispute soit passée.
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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeDim 14 Avr - 16:36

Finalement, Sara avait rallié Katarina à sa cause. Dire que, en la voyant arriver fraichement chez elle, l'Estonienne s'était persuadée d'ôter une bonne fois pour toutes ces envies perverses de la tête de son amie. Voilà que, au bout du compte, elle se mettait à y croire, elle aussi. Peut-être avait-elle réalisé que Sara n'était pas si fragile, c'était une grande fille, qui lui ressemblait, courageuse et déterminée, comme elle à son âge. Si Katarina avait atteint ses rêves, il pouvait en être de même pour Sara. Elle devait juste arrêter de la couver ainsi, et la laisser s'envoler. Elle n'était pas sa mère, pourtant parfois elle agissait comme tel. Katarina se demanda un instant si Elena était au courant, des préoccupations de sa fille. Sara était un sujet tabou entre les deux amis, si bien que la paysanne n'en avait aucune idée. Mais qu'importe, elle jouerait tous les rôles que Sara lui demanderait, si ça pouvait l'aider. « Je prie pour que tu réussisses avant la fin de l'année scolaire ! C'est ta dernière année au lycée il me semble, n'est-ce pas ? Tu as d'ores et déjà choisi où aller l'année prochaine ? » Les deux filles n'en avaient jamais parlé, aussi surprenant soit-il.

Alors que Katarina s'inquiétait des études de Sara, elle remarqua que le verre de l'adolescente était vide. Elle attrapa sa bouteille, prête à la dégainer pour remplir le verre de Sara si besoin. « Tu as le temps pour un autre verre ? » proposa-t-elle, en rigolant du possible sous entendu de sa question. Comme si elle proposait à Sara de la saouler. Une idée saugrenue dans la bouche de l'entremetteuse, celle-ci était bien trop sage pour ça. Elle buvait rarement, et en quantités modérées. Irréprochable à toute épreuve, voilà la vie qui attendait Sara. Mais c'était un prix raisonnable pour la vie brillante qu'elle espérait.

Désolé, un peu pas trop d'inspi avec Kat ces jours ci !
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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeMar 16 Avr - 17:29

Nietzsche a écrit : ❝ L'absurdité d'une chose n'est pas une raison contre son existence, c'en est plutôt une condition. ❞

    Pourquoi diable Sara ne se sentait pas en paix ? Elle avait pourtant réussi à convaincre Katarina que ses rêves n'étaient en rien plus dangereux que les siens. Qu'elle saurait affronter les obstacles et les poisons qu'on sèmerait sur sa route. Et qu'elle ferait attention à ne pas devenir une pimbêche langue de vipère, hautaine et sotte comme il était possible d'en croiser. Et pourtant, son âme s'agitait toujours dans sa poitrine. N'était-ce pas un cap de surmonté ? Le premier d'une longue succession ? Ne pouvait-elle pas se satisfaire d'avoir gardé la tête haute, assurée et confiante dans ses désirs, et d'avoir vaincu ? Non, Sara en était incapable. C'était déjà extraordainaire qu'elle ait su faire preuve de tant d'audace pour tenir tête à Katarina. Elle n'était qu'un moucheron à côté de cette magnifique estonienne aux amours parfaits et à la réussite professionnelle exemplaire. Elle lui vouait un culte secret et se trouvait bien chanceuse de pouvoir la côtoyer. Mais malgré tous ses efforts pour se hisser sur la marche où l'attendait de pied ferme Katarina, Sara n'en ressentait aucun plaisir. Etait-ce parce qu'elle visait plus haut encore ? Certainement, et en levant les yeux dans l'escalier de la réussite, elle put voir au loin le visage diaphane de Claire O'Connel. Plus loin encore, la chevelure légère de Jersey Livingstone. C'était là-haut, qu'elle voulait arriver. Mais elle savait que si son corps y parvenait, sa tête aurait bien du mal à se convertir. Ses sales habitudes, elles ne les lâcheraient pas si facilement. Et puis, qui voudrait aider une gamine incapable de prendre un billet de train première classe ?
    Pensive, Sara avait fini son verre sans même s'en rendre compte. Une fois de plus, elle essuya la probable moustache d'écume sous son nez, et écarta un peu le contenant vide. C'est alors que Katarina vint lui poser cette question, celle-là même qu'on rabâchait aux jeunes de son âge. Et après le lycée ? Sara hésitait toujours. Ses notes suivaient dans toutes les matières, elle ne pouvait pas se payer le luxe d'arrêter les cours. Et puis, l'université, c'était la base de tout. Mais que choisir ? Littérature ? Physique ? Médecine ? Journalisme ? Stylisme ? Trop de possibilités s'offraient à elle, et comme elle n'avait aucun amour particulier pour toutes ces disciplines, son choix s'avérait bien plus difficile que prévu.

    -Oh, je ne sais pas bien encore, commença Sara en baissant les yeux pour masquer son désarroi.

    Katarina lui proposa de rester encore un peu pour boire un second verre de lait. Sara sourit et refusa la boisson :

    -Je vais rester mais je voudrais juste de l'eau. Il y eut quelques secondes de blanc durant lesquelles l'hôte s'empressa d'obéir à la jeune fille, puis, une fois que Katarina fut à nouveau posée et prête à écouter, Sara poursuivit sur la question des études : Tu vois, je ne sais pas si je dois m'assurer un travail qui paiera bien, quitte à ne pas l'aimer ; ou si je dois vraiment tenter le tout pour le tout, même si ce n'est pas stable pour un sou.

    Elle avait fait une petite moue qui témoignait comme cœur et raison se déchiraient au plus secret d'elle-même. Heureusement, elle pouvait confier ses doutes à Katarina et espérer d'elle des conseils.


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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeMar 23 Avr - 13:33

Désolé ça va être tout nul, mais j'avais préparé une réponse pis j'ai mal cliqué et puis j'ai tout perdu

Katarina se reconnaissait tellement en Sara. A son âge, elle avait nourri les mêmes interrogations. Si Harrison ne l'avait pas trouvée, peut-être serait-elle mannequin aujourd'hui. Oui, il fut un temps, elle était prête à choisir les régimes stricts, les restrictions de vie privée, et l'étalage de son corps pratiquement nu dans les défilés. Car la vie de mannequin n'était pas ce que vendait les magasines, elle l'avait toujours su mais avait voulu signer. Finalement, Harrison lui avait offert une porte de salut. La possibilité d'être heureuse sans vendre son âme, ou presque. Mais elle oubliait - délibérément - bien vite, que dans le choix de Sara, elle fut prête un jour à choisir l'argent. Il ne fallait pas se leurrer, les beaux billets colorés peuvent rendre heureux. L'adage "l'argent ne fait pas le bonheur", est juste un proverbe servi aux pauvres pour qu'ils ne soient pas désespérés. En vérité, l'argent fait le bonheur, et pas qu'un peu.

Pourtant, Katarina hésitait à l'admettre devant Sara, et tacler en quelques sortes ses dires précédents (non ça ne veut rien dire, mais mots à placer oblige). Car dans un sens, la popularité était un bon moyen d'accéder à un métier fortuné. Elle servit de l'eau à la jeune fille, et ouvrit la bouche ... Mais aucun son ne sortit. La conseille en playback ne serait certainement pas efficace (voir parenthèse un peu plus haut). Elle respira un grand coup, puis se lança. « Si tu es comme moi Sara, ce que je pense puisque comme toi je voulais être reconnue, alors tu ne seras pas heureuse si ton métier ne t'assure pas de hauts revenus. » Elle préférait être sincère, quitte à vexer son amie. « Ta mère et toi, vous ne roulez pas sur l'or, non ? Et ce que ça te convient, ta vie comme ça ? » La discussion prenait probablement un tournant difficile pour Sara, qui prenait quelques secondes pour répondre. Alors, Katarina décida d'ajouter une variante à son choix. Une variante un peu plus jolie. « Et puis, n'oublie pas aussi : où William compte faire ses études ? Il serait malvenu de se retrouver l'un à chaque bout du pays. » Elle lui sourit, au fond, elle la comprenait.

conclusion, assez merdique j'admets.
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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeMar 23 Avr - 16:01

Nietzsche a écrit : ❝ L'absurdité d'une chose n'est pas une raison contre son existence, c'en est plutôt une condition. ❞

    L'impatience gagnait Sara, qui considérait que mieux qu'une conseillère scolaire, Katarina pouvait trouver les mots justes pour la faire pencher d'un côté ou de l'autre de la balance. Enfin, était-ce réellement l'estonienne qui détenait un tel pouvoir, ou juste Sara qui était encline à approuver toutes les idées bienvenues de sa mentor.
    Seulement, quand l'entremetteuse annonça que Sara aurait dû mal à apprécier sa vie sans quelques moyens financiers, disons, élevés, la lycéenne tiqua. C'était horrible de se dire que c'était la vérité pure. Elle voulait être reconnue, être admirée, pouvoir aider des cadettes comme elle dans le futur, leur apporter son expérience et sa générosité, mais surtout : Sara se refusait à vivre dans le besoin. Elena et elle avaient depuis toujours du mal avec les fins de mois, à rallier les deux bouts, comme on dit. Cette situation, elles la ressentaient comme une habitude, mais Sara ne pouvait s'empêcher de rêver au jour où elles découvriraient un trésor enfoui dans le jardin. Au moins, elle n'aurait plus rien à cacher à William, enfin, elle l'espérait.

    -Non, c'est pas facile à vivre tous les jours, elle déglutit en baissant les yeux. Je ne veux pas faire vivre ça à mes enfants.

    Ah, la famille. C'était une bonne raison de vouloir s'enrichir, et tellement plus noble que d'avouer directement son envie de gagner, gagner, gagner, pour s'assurer une vie prospère. Sara avait trop vécu dans le déni et la pauvreté pour souhaiter continuer ainsi le reste de son existence. Elle souhaitait autant être reconnue qu'avoir un porte-monnaie bien grassouillet.
    La jeune fille leva les yeux vers la cuisine de Katarina. L'autre blonde avait vraiment tout gagné, en épousant Harrison, c'était clair. Rien de tous ces accessoires, grille-pain compris, n'aurait été en sa propriété sans lui. Sauf si elle s'était lancée dans une carrière comme elle l'avait expliqué. Mais tirant Sara de ses considérations pécheresses, Katarina rappela à la jeune fille à quel point la communication pouvait être absente de sa relation avec William. Tous deux n'avaient jamais abordé la question de l'orientation, et elle ne savait pas ce qu'il voulait faire l'an prochain. Pourrait-elle réellement le suivre sans mal ?

    -Je... je ne sais pas ce qu'il veut faire, et où. J'ai un peu peur d'avoir une mauvaise surprise, expliqua-t-elle dépitée.

    Elle désirait continuer de sortir avec le Livingstone, mais arriverait un moment où l'écart entre leur deux origines se ferait ressentir. Elle ne pouvait pas s'en aller plus loin que Magnolia, ne pouvait prendre un appartement, ne pouvait se payer une voiture. Lui, gambadait dans un monde bien plus vert, quelle douce couleur que celle des dollars.
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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeMar 23 Avr - 17:28

Des enfants. Quand Sara prononça le mot tabou, la respiration de Katarina eut un raté. Elle cligna des yeux deux ou trois fois, prise de court, puis afficha à nouveau un visage impassible. Mais il était à parier que cet épisode n'ait pas échappé à l'adolescente. La paysanne sexy jura, intérieurement, de s'être laissée surprendre ainsi. Elle avait voulu emménager ici, et fonder une famille dans une jolie maison aux volets blancs, avec un grand jardin où des enfants pourraient construire des cabanes magiques. Aujourd'hui, elle n'était toujours pas enceinte. La trentaine passée, elle s'imaginait déjà qu'il était trop tard, qu'elle avait raté son tour, que le train était parti sans elle. Le sujet était donc tabou, pour elle, dans son couple, avec ses vrais amis ... Personne ne connaissait la préoccupation principale de Katarina (après l’extermination de toutes ces filles qui ont décidé de s'enticher de SON mari). Elle aurait dû se préparer au fait que Sara puisse partager cette envie, appréhender ce sujet à aborder, ne pas se laisser surprendre. Mais sa déception cuisante le reléguait au fin fond de son esprit, là où on range les vieux souvenirs qu'on préfère oublier, et les problèmes trop compliqués qu'on laisse à plus tard. En parler à Sara serait idiot. La jeune fille était si fragile, elle réussirait à la préoccuper d'avantage. « Tu as bien raison, bats toi pour tes futurs enfants, c'est le plus important. » remarquant alors sa bourde, ses joues prirent tout à coup une jolie couleur rosée, elle porta sa main à sa bouche, gênée. « Enfin, Sara, je suis désolée, je ne veux pas dire qu'Elena n'en a pas fait de même, je ... Je veux dire, c'est déjà difficile d'assurer son propre avenir, c'est encore plus difficile pour ses enfants. Alors oui, il ne faut pas y penser au dernier moment. » Elle s’emmêlait les pinceaux, s'enfonçait plus qu'autre chose. Dire que, au début, elle voulait juste changer de sujet au plus vite, voilà qu'elle y avait consacré de trop longues secondes.

L'estonienne se versa un verre d'eau, le liquide frais la calma, ses joues lui donnaient l'impression d'être en feu. Heureusement, elles évoquèrent William et Sara rebondit instantanément sur le sujet. Heureusement. « Une mauvaise surprise ? Tu as peur qu'il veuille rejoindre l'armée ? »
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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeMar 23 Avr - 18:47

Nietzsche a écrit : ❝ L'absurdité d'une chose n'est pas une raison contre son existence, c'en est plutôt une condition. ❞

    Comme Katarina, Sara avait rêvé d'être mannequin. Elle avait aussi songé à devenir actrice, ou femme de président, ou même chanteuse, mais elle n'était pas si douée que ça dans les autres domaines. Elle n'était pas manipulatrice pour un sou, pas opportuniste non plus, et une casserole s'était logée tout près de ses cordes vocales. Il ne lui restait qu'à jouer de ses longs cheveux blonds, de ses yeux en amande et de sa silhouette longiligne.
    Si la jeune fille espérait à un métier si magnifique, c'était bien pour être reconnue et populaire, et pouvoir aider à son tour. Mais l'argent n'était pas une considération oubliée, loin de là. Être mannequin revenait à avoir un bon salaire, mais aussi un rythme éreintant et des propositions peu recommandables face auxquelles le refus n'était pas envisageables. Sara pensait certainement qu'elle pourrait tirer le meilleur d'une vie de people, mais saurait-elle réellement se protéger des malfrats de la mode et de la publicité ? Elle ne savait pas si ses principes pouvaient réellement faire pencher ses choix en sa faveur. Lorsque la pression est trop forte, les valeurs ne sont que superflues. On peut oublier d'où on vient et qui on est. Les exemples de personnes connues dans cette situation formaient une liste interminable. Et si Sara ne voulait jamais y voir son nom, les souhaits ne pouvaient tous se réaliser.
    Mais elle n'eut pas le temps de rêvasser plus que Katarina lui avoua qu'elle devait se battre pour ses futurs enfants. Un soupçon dans sa voix rappela à Sara la mère si peu parfaite dont elle avait hérité les cheveux. Cela parut réellement perturber la Greene qui tenta de se rattraper comme elle put, en vain. Ses essais ne faisaient que l'enfoncer un peu plus dans la gaffe qu'elle venait de faire. Mais Sara se refusait à rebondir sur ça. Elle baissa les yeux un sourire qui se voulait rassurant sur les lèvres. La blonde connaissait Katarina depuis quelques mois maintenant, et sa mère depuis près de dix-huit ans. Elle avait été surprise de voir comme elles pouvaient bien s'entendre, mais une fois, avait surpris une conversation à son sujet. Ce n'était pas une querelle de jalousie mais presque ; il faut dire qu'il y avait de quoi redire de la vie qu'avait offert Elena à sa fille. Mais la lycéenne n'arrivait à lui en vouloir. Ç’avait été difficile pour sa mère aussi...
    Katarina se dépêcha de se servir un nouveau verre d'eau. Elle semblait nerveuse, et Sara désolée de ne pouvoir rassurer mieux son amie. Puis vint la conversation sur William qui put mettre tout le monde d'accord.
    La Greene s'essaya à l'humour en demandant à la jeune fille si elle pensait que le Livingstone pourrait s'engager dans l'armée. Oui, ça, ça aurait été une sacrée mauvaise nouvelle. Mais honnêtement, Sara ne pouvait qu'en rire. Elle ne se priva pas pour pouffer.

    -William en militaire. Non, surtout pas. Tu l'imagines avec les cheveux rasés ? Elle se représentait le garçon, droit comme un i, une bouche close n'exprimant rien, les sourcils froncés, une main sur le front et criant « Oui mon général », c'était vraiment comique comme vision. Disons que comme tu dis, peut-être qu'il voudra partir loin et moi, je ne pourrais le suivre. Ce serait horrible pour moi !

    Le sourire venait de disparaître, et Sara déglutit à nouveau. Sans William, la vie lui paraissait bien plus moche.


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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeMar 23 Avr - 19:26

William ne rêvait donc pas d'une carrière dans l'armée, Sara avait simplement peur que leurs études les séparent. Encore une fois, l'adolescente se laisser aller à une peur inconsidérée. Ses craintes la mettaient en émoi, alors qu'elles n'étaient pas confirmées. Pire, une simple petite conversation anodine avec son cher et tendre aurait pu les invalider. Pourtant, Sara préférait s'emporter, imaginer déjà William à l'autre bout du pays, et elle, seule, à Magnolia, pleurant son malheur et sa future vie recluse avec des chats. Certes, la nouvelle pouvait être mauvaise. William pouvait effectivement choisir la Californie, le Texas ... plutôt que rester dans le New Jersey. Mais la situation ne serait pas pire qu'elle ne l'était actuellement, puisque Sara s'y préparait justement, au pire. Une éventuelle chance d'amélioration s'offrait à elle, pourtant elle ne la saisissait pas.

« Une chose est certaine, jeune fille, tu ne sauras jamais si tu ne lui demandes pas. Tu es déjà horrifiée à l'idée qu'il parte, alors que peut-être il souhaite faire ses études au même endroit que toi. » Katarina avait bien entendu parler de la mère névrosée qui régissait la demeure Livingstone. Une créature sanguinaire qui devait certainement planifier des rêves fort glorieux pour son fils, à coup de Harvard, de Princeton ou autre. Mais William aimait Sara comme Harrison aime Katarina, et s'il avait des choix à faire, l'estonienne restait persuadée qu'il ferait les bons. « Vous n'en avez jamais parlé du tout ? Jamais il ne t'a dit s'il voulait être boulanger, président, rock star ... ? » une question anodine, mais en fait, Katarina commençait à penser que, si Sara ne se prononçait pas, c'est qu'elle attendait simplement que son amoureux le fasse, pour pouvoir se coller à lui au maximum.
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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeSam 27 Avr - 4:20

Nietzsche a écrit : ❝ L'absurdité d'une chose n'est pas une raison contre son existence, c'en est plutôt une condition. ❞

    Katarina n'hésita pas à rappeler à Sara qu'à être ainsi esclave de sa peur, elle se prenait peut-être la vie pour rien. Elle n'avait pas tort, ceci dit. Cependant, Sara n'était pas prête à voir s'envoler l'amour de sa vie, ah ça : non. Et elle se doutait bien qu'à l'annonce de cette triste nouvelle, elle ne pourrait retenir ses larmes. Aussi, elle espérait fortement qu'ils en parlent par texto, ou par téléphone. Mais certainement pas en face à face. Sara se trouvait bien vilaine lorsqu'elle pleurait. Evidemment, il existait une probabilité plutôt immense que William concède à rester à Magnolia Cresent. Déjà, il y avait vécu toute sa vie, ses amis, ses souvenirs, tout se trouvait dans cette ville. Ensuite, il s'opposait de plus en plus farouchement à sa mère, pour une raison qui échappait totalement à Sara, mais l'enfant tendre se rebellait. C'était certain qu'il refuserait de tout quitter uniquement pour ravir sa chère mère. Et puis, que ce soit à Magnolia Cresent ou à Phily, les universités offraient un panel d'études différentes qui ne pouvaient que le combler. C'aurait été une tragédie qu'il préfère une carrière bien spécifique inconnue dans le New Jersey.
    Mais malgré tout, Sara n'osait pas lui en parler. Peut-être que cette discussion future l'inquiétait davantage parce qu'elle tournait en rond, et comme à son habitude, se posait bien mille et une questions. Celles dont elle avait déjà fait part à Katarina continueraient de la perturber bien longtemps avait de songer à s'apaiser. Elle s'en voulait de penser à l'argent avant toute chose, mais sa jeunesse avait été si douloureuse qu'il lui semblait insurmontable de risquer encore le reste de son existence à ne pas voir le bout du mois arriver. N'était-ce pas humain, de s'assurer une vie non moins miséreuse mais acceptable ? N'était-ce pas pour ça que s'étaient battus ô combien d'acharnés des syndicats ?

    -Je crois qu'il veut poursuivre dans le sport. Il aime beaucoup le football, répondit Sara sans avoir trop besoin de réfléchir. J'imagine que s'il veut devenir professionnel, il devra rejoindre des clubs plus importants.

    Les suppositions de la jeune fille n'étaient pas infondées. L'équipe de Philadelphie n'était pas mauvaise, mais pour se faire un nom, mieux valait viser haut. New-York, Miami. Si c'était réellement le rêve du Livingstone, alors il était voué à quitter son passé, et Sara par la même occasion.

    -Je crois que s'il doit partir, je pourrais l'attendre ! Dit-elle en levant un bras pour dévoiler un muscle plutôt invisible, je suis plus forte que j'en ai l'air.

    Ou rien du tout, Katarina ne pouvait que s'amuser par cette tentative d'auto-persuasion. Car c'était exactement ça : Sara essayait de se convaincre qu'elle parviendrait à tenir le coup. En réalité, là n'était pas la question, mais plutôt est-ce que William résisterait, lui ? Il fallait qu'elle prenne du galon, qu'elle devienne populaire. Et vite !
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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeDim 28 Avr - 20:50

Bien sûr, Katarina ne se faisait pas d'illusions. Les chances que le futur de William se situe en dehors du New Jersey étaient grandes. Populaire et fortuné, ses rêves devaient être à l'égal de sa vie actuelle, si ce n'est plus grand. Néanmoins, Sara devait lui en parler tôt ou tard. Et le plus tôt serait le mieux. Fragile comme elle était, il lui faudrait du temps, pour accepter la nouvelle, réagir, exprimer ses pensées, et établir un plan d'action pour garder son bien aimé. Elle devait apprendre à contrôler cette peur qui, pour l'instant, décidait totalement de ses faits et gestes. Elle ne pouvait pas être populaire si l'incertitude du lendemain l'effrayait. Sara devait grandir, se secouer. Et ça passait aussi par des conversations non souhaitées avec son petit ami. « Effectivement, si tes craintes sur son départ son fondées, je comprends que tu aies peur. Mais une fille populaire ne peut avoir peur de rien, Sara. Tu dois pouvoir tout endurer, et surtout garder la tête haute, ne rien montrer. » Elle savait qu'une telle remarque ferait réagir Sara. Pour la popularité, elle était prête à bien des efforts, à déplacer des montagnes et remuer des océans.

Katarina la regarda, mimer des muscles imaginaires en souriant. Elle était si adorable, aucune motivation ne pourrait suffire à William pour souhaiter quitter une telle fille. Véritable et mignonne, entre la petite fille et la femme, Sara était unique. Et surtout, bien plus profonde que ces autres filles superficielles du lycée. Sara avait un cerveau. Et Katarina avait vu elle-même que, dans son couple avec Harrison, c'était son cerveau qui les avait mené là où ils étaient aujourd'hui. William était trop distingué pour souhaiter une fille creuse. « L'attendre ? Bats toi à fond pour le suivre, oui ! Garder un homme est un art, de nos jours. Tu dois t'accrocher, mais ne pas l'étouffer. Alors bien sûr, vivre à ses dépends n'est pas acceptable. Mais n'as-tu jamais pensé à trouver un petit boulot, pendant les vacances ? Cela pourrait t'aider, pour l'année prochaine. » Bien sûr, deux mois comme serveuses ne transformeraient pas Sara en Cresus. Mais les petits ruisseaux font les grandes rivières, et la petite blonde avait la niaque nécessaire pour creuser un océan.
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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitimeVen 3 Mai - 22:17

Nietzsche a écrit : ❝ L'absurdité d'une chose n'est pas une raison contre son existence, c'en est plutôt une condition. ❞

    Katarina avait les mots pour rebooster Sara. Les fois où elle commettait un impair étaient très rares. Et une fois de plus, en l'obligeant à taire ses craintes et à aller de l'avant, à bomber le torse et à lever fièrement la tête, elle mettait le doigt sur l'interrupteur du succès. Presque inconsciemment, la jeune fille se redressa pour regagner un ou deux centimètres en hauteur et toute la supériorité que nécessitait la popularité. Elle croisa ses jambes bien sagement sur le tabouret et retrouva une certaine aisance.
    Katarina avait raison, être populaire demandait un nombre de qualités incalculables. Un soupçon d'intelligence était toujours bienvenu, ainsi qu'une fierté sans limite, un contrôle de soi hors pair, un physique fort agréable, la faculté d'être un peu cruelle parfois, et celle de faire toujours les bons choix.
    Sara devait être celle qu'on pouvait admirer par les chemins de vie qu'elle avait emprunté, par la route semée d'embûche qu'elle avait surmontée, par sa manière de mêler ses origines à ses rêves, de n'ignorer ni l'un ni l'autre. Elle voulait être l'icône des petites filles qui ne s'aiment pas et en veulent au destin pour les conditions de leur existence, l'espoir de celles qui survivent dans le meilleur mais surtout dans le pire, le rêve des garces d'un soir qui se connaissent bien plus tendres en secret.
    Mais très vite, Katarina, sur sa lancée d'éclairer un peu la lanterne de la jeune fille, corrigea ses dires. Selon la jolie slave, il n'était pas question d'attendre William, mais plutôt de le suivre. Sara écarquilla un peu les yeux. Elle ne comprenait pas comment s'imposer à lui de la sorte ne pouvait pas l'étouffer. Ces deux concepts lui semblaient bien antagonistes, mais elle se refusa d'exprimer ses doutes. Elle regardait l'estonienne en hochant docilement la tête. Lorsqu'elle l'incita à chercher un petit boulot pendant les vacances qui s'annonçaient, Sara tiqua. Elle n'avait jamais vraiment travaillé, ni jamais vraiment gagné de l'argent. Elle craignait de ne pas savoir comment faire, ou même de quitter définitivement le monde des enfants, celui là-même où le travail est prohibé, et de devenir une grande personne.

    -Oui, c'est une bonne idée. Peut-être que je pourrais voir avec le restaurant où travaille ma mère s'ils ont besoin de personnel...

    C'était définitivement une question de choix. Ou se confiner dans un univers de friandises et de douceurs -bien que son enfance n'ait jamais été si choyée-, ou alors se jeter corps et âme dans la bataille qui lui proposait la vie. Accepterait-elle le défi ?


hj : tu peux faire intervenir le téléphone de Sara pour lancer la clôture du rp, ou dire qu'elle regarde sa montre ou comme tu veux. Wink
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MessageSujet: Re: Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Help me if you can, I'm feeling down / Katarina Icon_minitime

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