Rose n’aimait pas quand les choses s’imposaient à elle. C’était pourtant le cas aujourd’hui. La jeune violoniste avait besoin d’un piano pour l’accompagner lors d’un concert. Elle avait en effet promis à la maison de retraite dans laquelle elle s’était produite durant les fêtes de Noël de revenir faire un concert en ce début d’année. Dans son orchestre personne n’était disponible. Évidemment, quand on fait appel à la générosité des gens, on peut toujours attendre longtemps avant de trouver une bonne âme. En désespoir de cause, et surtout pour tenir son engagement, Rose avait proposé à Satine de jouer avec elle. La jolie rousse avait accepté sans se faire prier. Rose était à la fois contente, mais avait aussi une boule au ventre rien qu’en y pensant. Non pas que Rose avait peur de se retrouver face à Satine, non. Elle avait simplement peur de ne pas savoir se contenir. Sa relation avec Satine était un peu compliquée. La brunette l’admirait autant qu’elle l’enviait. Répéter avec elle allait sans doute être un supplice. Toutefois, Rose avait pris son courage à deux mains, et il était convenu qu’elles répètent chez Satine en fin d’après midi.

Au début les deux musiciennes avaient été un peu froide, un peu maladroites l’une envers l’autre. Il n’y avait pas eu beaucoup de discussion, mis à part quelques banalités. Bien vite elles s’étaient mises au travail, répétant quelques morceaux de musique classiques assez simples. Rose devait bien le reconnaître ; leur entente musicale sonnait assez bien à l’oreille. Si seulement leur amitié pouvait être la même dans la vie de tous les jours. Après quelques heures de travail, Rose en avait un peu marre. Cependant elle se tâtait à demander une pause. D’une parce qu’elle ne saurait pas entretenir une conversation normale avec Satine, et de deux parce qu’elle avait envie de rentrer chez elle au plus vite. Malgré tout, les deux jeunes femmes n’étaient pas des machines, alors elle prit son courage à deux mains. « On fait une pause ? » demanda-t-elle à la pianiste avant qu’elles ne reprennent le début du morceau. « Je pourrais avoir un café s’il te plaît. » dit-elle en posant son regard sur Satine. Elle lui fit un sourire timide, légèrement hypocrite. Il ne fallait pas qu’elle fléchisse, et soit fidèle à elle-même. Impénétrable. Que Satine ne puisse pas deviner ses sentiments. En l’occurrence sa gêne. La jeune femme rangea son violon dans son étui, regardant autour d’elle. Elle n’avait jamais mis les pieds dans cette salle où Satine devait répéter tous les jours avec sa mère. Comme Rose aurait tout donné pour avoir un cadre pareil, idéal et propice à une réussite fulgurante. Dont Satine était d’ailleurs la preuve vivante.

La première réaction de Satine quand elle reçut le message de Rose était surement la surprise. Elle n'avait pas eu l'occasion d'entendre la voix de son « amie » depuis un moment, elle l'avait vite fait aperçue au nouvel an, mais les deux jeunes filles ne s'étaient même pas adressée la parole, c'est pour dire à quel point leur relation était devenue tendus entre elle. Pourtant, de très bonnes amies à la base les deux musiciennes avaient finis par l'éloigner l'une de l'autre avec le temps à cause de la monter en flèche de la carrière de Satine qui prenait à présent énormément de place dans sa vie et sans le savoir Satine montrait aux yeux de Rose ce qu'elle n'avait pas. Depuis les jeunes filles seraient incapables d'expliquer comment elles en étaient arrivées là, tout ce qu'elles savent maintenant c'est que le dialogue entre être en était devenue depuis quelques années très froides, tendus voir presque hypocrites.

Alors, forcément Satine appréhendait cette entrevue entres elles, mais de là à refuser, non. Elle savait que cela devait être important pour Rose pour qu'elle en arrive à lui demander à elle, de plus c'était aussi pour la musique qu'elle le faisait. Comme elle s'y attendait leur dialogue entres elles eut du mal à s'installer et les musiciennes préférèrent se mettre vite au travail plutôt que de continuer dans un échange de banalité. Cependant, elles n'étaient pas des machines, il le fallait une pause, ce que Rose finis par lui demander ainsi qu'un café. « Oui bien sûr, sans sucre je suppose ? » Ce n'était pas parce que les filles ne se parlaient plus que Satine en avait oublié toutes les petites habitudes de son ancienne amie. Elle se leva alors préparer les cafés pour chacune, un sucré et un non puis tendis le sien à Rose. Le dialogue était quasi inexistant, Satine se demandait de quoi elles allaient pouvoir parler pendant cette pause...

Au moment de se rassoir Satine bouscula sa chemise dans laquelle elle avait rangé ses partitions, ayant déjà une copie à l’avance de la pièce qu’elle jouait elle n’avait donc pas demandé à Rose de lui faire une copie. Elle avait retrouvé cette ancienne partition qu’elle avait déjà jouée il y a longtemps dans cette fameuse pochette qu’elle venait de renverser. « Arf » Elle aurait pu rajouter un « que je suis maladroite » ou alors « elles ne tomberont pas plus bas » Mais non, c’est comme si le moindre mot en plus était de trop, ou serait soupçonné d’être hypocrite ou alors pèserait sur l’ambiance déjà bien trop froide entre elle.

Satine se pencha alors pour ramasser ses feuilles dispersées sur le sol, entre elles elle y retrouva une en particulier qui allait bien avec la situation actuelle. C'était un programme de concert, mais pas n'importe quel concert. Celui qui marque leur rencontre, quand Rose venait d'arriver en ville et dans le quartier et que les deux jeunes filles se sont tellement plus qu'elles sont devenues amie plus vite qu'elle ne l'aurait crus. Satine fixa la feuille entre ses mains avec un léger sourire sur le visage en ressassant les souvenirs qu'elle lui rappelait. C'était de bons souvenirs. « Tu te souviens de ça ? » demanda Satine tout en lui tendant le programme. C'était une bonne manière d'engager la conversation, au moins le temps d'un café et d'une pause.

Trouver de quoi parler, c'était bien une pause en effet, mais si ce n'était pour se regarder dans le blanc des yeux pendant dix minutes Satine préférait largement sacrifier sa pause et continuer à jouer. Heureusement par sa maladresse elle découvrit le programme de leur tout premier concert, de leur rencontre aussi qui déclencha un début de conversation entre les deux jeunes filles. Elle avait demandé alors à Rose si elle s'en souvenait et sa réponse était naturellement un oui. Elle rajouta que Satine l'avait impressionnée ce jour-là et que c'était pour ça qu'elle avait voulus devenir son amie. Ce genre de déclaration peut paraitre bizarre vue leur situation actuelle, mais Satine avait l'avantage de connaitre Rose et de ne pas lui en tenir garde. C'est vrai que la situation avait pas mal changé depuis, Satine avait doucement perdu une des rare personne en dehors de sa famille qui pouvait comprendre son monde et le plus bizarre dans cette histoire c'est que ne savait pas trop comment les deux jeunes filles en étaient arrivées là, jamais elle n'avait soulevé le sujet, au contraire elle l'avait clairement évité autant qu'elles s'étaient évitées entre elles. Peut-être qu'elles oseraient en reparler maintenant, après que le temps soit passé.

« Toi aussi tu m'as impressionné, j'avais pour habitude de rencontrer des premiers violons assez vantard qui n'aidait pas vraiment leur pupitre et qui lors de leur concerto pour soliste jouer avec piano voyait plus cela comme un duel qu'un duo. » Elle soupira légèrement en repensant à ces concerts qui avaient été des clavaires. « Je crois qu'on avait une même approche de la musique ce même ressentie... enfin qu'on a je veux dire » Elle sentie le besoin de se rattraper dans ses propos de sachant plus trop ou situer leur amitié dans le temps entre le passé et le présent. Cette frontière fragile restait encore flou pour la rousse qui ne savait pas jusqu'où elle pouvait aller ou non. Elle espérait seulement ne pas avoir fait de gaffe aujourd'hui qui envenimerait leur relation encore plus.

La pause continua plus longtemps que les deux jeunes filles ne l'aurait cru,doucement mais surement elles commencèrent à discuter. C'était un bon début après tout après tout ce temps de passer à ne rien ce dire. Même si Satine était un peu perplexe et maladroite dans ses propos face à Rose, elle était contente que Rose n'est trouvé qu'elle comme pianiste et qu'elle puisse passer du temps avec elle. C'est maintenant en la revoyant dans sa propre maison avec son merveilleux violon qu'elle se rendit compte à quel point son amie lui manquait. Certes elles n'étaient pas encore rendues au stade des câlins d'excuse et des fous rires animé et peut-être qu'elles ne les retrouveront jamais, mais Rose était là en face d'elle et rien que cela suffisait à lui remonter le moral.

Rose complimenta alors leur duo, c'est vrai qu'elle s'en sortait particulièrement bien aujourd'hui. Il faut dire que Rose et Satine n'était pas non plus des amatrices et elles savaient très bien ce qu'elles faisaient. Le fait que Rose exprima que ces moments lui manquaient rattrapa un peu la maladresse de Satine. Elle avait senti le regard de Rose s'interroger sur elle avant de regarder ailleurs lors de sa déclaration. « A moi aussi » répondit simplement Satine, un sourire nostalgique sur le visage. Elle était sincère, cette connexion musicale elle ne l'avait eu qu'avec Rose. Etait-ce parce qu'elles étaient amies ? Ou bien parce qu'elles ressentaient la musique de la même manière ? Peu importe le pourquoi du comment, Satine se sentait bien quand elle jouait avec Rose, comme si les notes se jouaient naturellement sans même s'en donner la peine. Jouer avec Rose était un vrai plaisir en réalité et non un devoir.

Rose engagea alors la conversation sur sa carrière demandant à la jeune fille comment celle-ci se passait. C'était un sujet peut être banale pour Satine, mais cela n'était pas le cas pour Rose. La pianiste avait l'habitude qu'on lui pose la question, un peu comme si on résumait Satine à son piano. « Ça avance pas mal, j'ai plusieurs dates de prévus pour le moment dont deux à l'étranger d'ici la fin de l'année. J'ai encore quelques demandes aux quelles je n'ai pas encore répondu, mais tu connais ma mère, elle sera faire tenir le plus de date possible dans mon emploi du temps et toi ça se passe comment ? » C'était naturel pour Satine de lui renvoyer la question, c'était même en plus d'un geste de politesse un geste d'amitié. Elle souhaitait à son tour recevoir des nouvelles de la vie de la violoniste.

Si ce cahier n’était pas tombé par terre, jamais les deux musiciennes n’en seraient venues à se parler avec autant d’aisance. On aurait dit que les souvenirs avaient ravivé la petite étincelle entre elles. Pourtant, elles ne s’étaient jamais disputées. Leur relation avait toujours été complexe, peut-être tout simplement parce qu’elles étaient toutes les deux complexes. Des âmes d’artiste, torturées, en somme. Quoi qu’il en soit, elles faisaient une à une tomber les barrières. Rose venait en effet de confier à Satine qu’elle lui manquait. Ou plutôt que de jouer avec elle lui manquait. Cependant, la présence de la rouquine lui manquait aussi. Un tourbillon de sentiment confus pris Rose d’un coup. Entre la mélancolie et la tristesse. Entre la joie et la nostalgie. Un sourire se dessina sur ses lèvres quand Satine lui répondit qu’à elle aussi, le temps passé ensemble lui manquait.

Malgré tout, une question brûlait encore les lèvres de Rose. A savoir comment se déroulait la carrière de Satine. Celle-ci ne se fit pas prier pour lui donner une réponse. A la hauteur des espérances de la violoniste. Des dates de concert prévues, dont certains à l’étranger, Margaret qui gérait tout cela d’une main de maître, Rose ne s’attendait pas à moins. Elle eut un sourire un coin. Finalement ça ne lui faisait pas autant de mal qu’elle aurait pu le penser. Elle ne ressentait pas cette jalousie, qui autrefois avait contaminé sa relation avec Satine. Evidemment, elle enviait Satine de réussir aussi bien. Elle aurait aimé être à sa place, elle ne pouvait le nier. Malgré tout, elle avait mené sa barque seule, et s’en sortait plutôt bien. Avait-elle muri d’un coup pour se rendre compte de ça aujourd’hui ? Peu importe, elle pouvait être fière d’elle. « Tu as une chance incroyable Satine. » répondit-elle, ne sachant pas vraiment si le mot « chance » était le plus approprié. « Eh bien moi, tout roule. Je ne sais pas si tu es au courant mais je joue dans un orchestre. On se produit dans quelques villes. L’ambiance est sympa. » elle haussa les épaules, faisant mine que ce n’était pas grand chose. Elle agissait ainsi surtout pour se donner une contenance. Non elle ne pouvait pas dire « je vais jouer à Milan dans quelques jours » ou « Paris me réclame pour un concerto », alors bien sûr elle devait donner le changer. Prétendre que ce n’était pas grand chose, alors que c’était une avancée pour elle. « Et dans cet emploi du temps bien chargé y a-t-il une place pour un garçon ? » demanda-t-elle ensuite. C’était peut-être vache de sa part d’amener sa sur le tapis. Rose savait en effet que Satine n’avait pas le temps de caser un petit copain dans sa vie de pianiste reconnue. Sa mère s’en assurait d’ailleurs. C’était peut-être uniquement sur sa que Rose pouvait se sentir supérieure face à elle. Quand elles parlaient de choses communes, Rose avait assurément une longueur d’avance. Et oui, on ne peut pas être talentueuse et célèbre tout ayant une vie privée normale. Du moins, Rose l’espérait.

Alors, comme ça Rose jouait dans un orchestre et Satine n'en savait rien. Après tout comment aurait put-elle être au courant, ce n'est pas si elle avait gardé un lien très proche entre elles depuis ces dernières années. Au contraire, les deux musiciennes c'était justement éloigné alors qu'elle avait été très proche et le temps passa si vite que Satine n'eut à peine le temps de se demander ce qu'il allait que Rose et elles étaient déjà bien assez loin l'une de l'autre. Pourtant, en la revoyant ici à jouer avec elle Satine fut pris d'un élan de nostalgie. Rose avait été une superbe amie, comme elle, elle connaissait bien le monde de la musique classique. Ensemble elle se comprenait et cela allait au-delà des mots, mais aussi dans leur manière de jouer ensemble. Il y avait toujours eu cette complicité dans leur manière de jouer, quelque chose d'inexplicable. Et malgré cela elles s'étaient perdues de vue jusqu'à aujourd'hui.

Enfin la conversation avançait, toutes les deux parlaient avec de plus en plus de naturelle, sans se forcer ou même sans réfléchir à ce qu'elles pourraient bien dire pour alimenter la conversation sans qu'elle devienne bizarre. Rose souligna la chance que Satine avait après qu'elle est parlée de sa carrière montante. Puis à son tour elle lui expliqua aussi ce qu'elle avait fait depuis qu'elle ne se parlait plus et à quel point son chemin de musicienne avait avancé. Ce qui nous ramène à l'orchestre. Ni l'une ni l'autre s'attarda plus sur le sujet « carrière » et en même temps tant mieux, car c'est bien sûr ce point qu'elles ont perdu toute complicité.

Cependant, le nouveau sujet de conversation n'était pas vraiment le préféré de la rousse qui se retint de rougir malgré son teint pâle. Les garçons... Elle se demanda alors si Rose avait choisis ce sujet exprès sachant pertinemment que Satine avait une vie sociale très peu active et cela depuis toujours. « Hum oui bien sûr ! Hier j'ai dû discuter cinq minutes avec le facteur je crois. » Elle lâcha un petit rire nerveux. « Ma vie sentimentale est aussi palpitante que de regarder un poisson rouge nager dans son bocal. Je crois savoir que de nous deux c'était toi la plus douée dans ce domaine. Des nouvelles plus intéressantes que les miennes ? »

Un sourire narquois s’afficha sur le visage de Rose quand elle vit la gêne s’installer chez Satine. C’était bas, mais Rose avait besoin de gonfler son égo. Elle était orgueilleuse, elle le savait pertinemment. Néanmoins, Satine gardait la face. Elle faisait même preuve de sarcasme, et Rose ne put s’empêcher de se joindre à son rire. Satisfaite de son petit effet, la jolie brune éprouvait maintenant une certaine compassion pour Satine. Elle devait se sentir captive dans cette vie qu’elle ne contrôlait pas vraiment. La comparaison avec le poisson était intéressante, d’ailleurs. Puis vint le temps des compliments. Car oui, Rose prenait les propos de Satine comme de la flatterie. Toutefois la violoniste savait que lorsque Satine avait décidé de lui retourner la question, c’était pour détourner l’attention d’elle. « Je sors avec Bryan Mayfield. Tu ne le connais peut-être pas. » il est vrai que Bryan n’était pas un dinosaure du quartier. Et comme Rose et Satine s’étaient perdues de vue depuis que Rose avait commencé à fréquenter le jeune homme, elle n’avait donc pas pu faire les présentations. Rose n’avait en plus pas vraiment envie de parler de Bryan durant des heures. Depuis quelques semaines ils étaient plus en moins en froid, et les beaux jours des débuts faisaient désormais place à des disputes. Mais après tout, c’était elle qui avait amené le sujet sur tapis, alors elle devrait en subir les conséquences si Satine s’intéressait vraiment à la chose. « Mais tu sais Satine, tu devrais vraiment faire plus de rencontres. » pour le coup, Rose était vraiment sincère. Ses propos ne se voulaient pas vexant. Elle n’enfonçait pas le clou, loin de là. Elle avait vraiment envie d’aider Satine à prendre son envol, à se décoincer un peu, à se lâcher. Ça pouvait faire tellement du bien quelques fois. Et surtout elle passait à côté de tellement de choses. Rose avait appris cela aux côtés de sa meilleure amie ; Savannah. Si elle n’avait pas été dans la vie de la violoniste, Rose aurait eu l’impression de ne pas vivre sa jeunesse pleinement. Or, les deux musiciennes étaient bien trop jeunes pour éprouver des regrets ! « Je sais qu’on s’est perdue de vue, mais pourquoi pas sortir un soir toutes les deux. Je connais un groupe de jazz qui se produit à Philadelphie et qui est pas mal du tout. » Rose préférait commencer doucement. Imposer à Satine une soirée débauche du premier coup n’était sans doute pas une excellente idée. Proposer un plan musique la mettrait en confiance. Et puis si la mère de la jolie rousse n’était pas très emballée par cette idée, Satine pourrait toujours jouer sur le fait que la sortie avait un rapport avec la musique. De toute façon ça ne coûtait rien de demander. En outre, cette initiative les rapprocherait. Rose enivrait toujours Satine, mais ce n’est pas pour autant qu’elle devait gâcher sa relation avec elle.