Pippa était rentrée de New-York dans l'après-midi. Elle avait une semaine de creux et en avait profité pour libérer sa chambre d'hôtel et venir voir comment se passer la vie du coté de la petite banlieue résidentielle. Loin du dynamisme New-Yorkais. Malgré la curiosité de voir comment évoluer cette famille brisée qu'elle avait construite, Pippa rentrait à Magnolia à reculons. Elle n'était pas vraiment la bienvenue dans son foyer, que ce soit son mari ou sa fille aucuns des deux ne voulaient la voir dans les parages. Heureusement que Jules était arrivé au bon moment dans cette crise, elle au moins était plus agréable que le reste de la maison avec Pippa. Bien qu'elle l'avait cherché, c'était assez frustrant pour une star de cinéma de son ampleur de se faire rejeter ainsi, encore plus par les siens.

Quelle surprise de constater que la moitié de sa garde robe avait disparue, Pippa se demandait bien où avait pu passer son armoire. Elle comprit très vite que sa peste de fille avait quelque chose à voir derrière tout ça. Pippa se précipita jusqu'à la chambre de Leah, pour fouiller un peu partout voir si ces affaires étaient par là. Rien. Pippa hurla à la bonne mexicaine de rappliquer dans la chambre et d'emporter Lenny dans la cuisine. Après avoir inspécter la chance avec dédain, Pippa en sortit en claquant la porte. Elle rejoignit la bonne et le hérisson dans la cuisine.

S'adossant contre un plan de travail de la cuisine en marbre, les bras croisés sous sa poitrine et avec une vue sur la porte d'entrée, Pippa attendait que sa morveuse de gamine se pointe. Quand la porte se claqua, Pippa avait bien compris que Leah était rentré à la maison, à cette heure-çi Jules devait boire un café avec des amis et Dereck lui était au travail.

- Chérie dans la cuisine ! cria Pippa pour faire savoir à Leah qu'elle était là.

Elle regardait la jeune fille avec un sourire un peu sadique sur le visage. Avec son rouge sang sur les lèvres, Pippa avait tout l'air de la reine des garces. Elle se décala un peu pour laisser le mixeur dans le champ de vision de Leah. Dans le mixeur se trouvait le pauvre Lenny. Pippa avait appris à utiliser la manière forte pour faire obtempérer Leah, ce qui n'était pas une chose aisée. Elle posa son doigt sur le bouton sans appuyer, mais prête à le faire si la situation ne tournait pas à son avantage.

- Maman est de retour, lui dit Pippa. Tu dois comprendre qu'elle est très en colère car il semblerait qu'une petite voleuse soit venue dans sa penderie, continua Pippa le plus calmement possible avec ce même sourire sadique sur le visage avant de changer de ton pour devenir plus autoritaire et perdre tout expression faciale. JE VEUX LA TOTALITÉ DE MES AFFAIRES.

Leah avait profité de l’absence de son père au travail pour aller se promener tranquille en ville. Au moins comme ça elle n’aurait pas eu affaire à l’interrogatoire du retour, ni à se balader avec le kit anti-agression. Une journée en paix c’est tout ce qu’elle demandait et elle ne se trouvait pas trop égoïste à demander ça.

Après avoir lancé des cailloux aux canards du parc, fait peur à des enfants, cracher un chewing-gum sur le trottoir et avoir volé une paire de lunette de soleil immonde au centre commercial elle décida de rentrer chez elle et de ranger de jeu d’adolescente ingrate qui avait tendance à l'a gaver un peu parfois. C’était un peu comme si c’était ce que tout le monde attendait d’elle ici, qu’elle devienne violente et perturbé parce qu’elle s’est fait enlever enfant. N’importe quoi, pour Leah ce n’était qu’une bande d’abrutie avec qui elle aimait jouer, juste pour voir le visage faussement outrée de la voir faire tout ça, alors qu’on font c’est ce qu’ils attendaient tous.

En rentrant Leah allait simplement se faire des pancakes avec Lenny et regarder en film en mettant ses pieds sur le canapé. Ou pas. Une voix perçante raisonna dans la maison au moment où la jeune fille posa un pied sur le seuil de la maison. La voix l’appelait à la suivre dans la cuisine. Instinctivement Leah suivi la voix même si sa raison lui criait de fuir c’était un lien particulièrement compliqué qui empêchait Leah de courir loin, c’était sa mère.

Elle l’attendait là dans la cuisine, prête comme toujours. Pippa avait toujours une longueur d’avance et Leah la détestait pour ça et plein d’autres raisons encore. Un autre petit cri attira son attention, c’était bien pire que le simple fait d’avoir Pippa Jones comme mère, c’était Lenny enfermé entre les mains de cette sorcière aux ongles parfaitement manucurés. Mais pas enfermé n’importe où, Lenny était dans le mixeur. Leah sentie son cœur faire un bon, elle aurait voulu jouer elle aussi à qui serait la plus méchante des deux, mais c’était la vie de son meilleur ami qui était en jeu et elle savait que sa mère serait capable de faire le pire.

Elle lui expliqua simplement la situation, sans s’énerver pour autant. Pippa n’avait pas besoin de la force pour obtenir ce qu’elle voulait, juste d’un moyen de pression. Leah tenta bien que possible de rester impassible, la lèvre légèrement tremblante elle lutta pour rester forte devant la personne qu’elle détestait le plus dans ce monde. Et puis elle cria qu’elle voulait retrouver la totalité de ses affaires. Leah sursauta de peur pour Lenny, mais elle n’avait rien fait. Il y avait tellement de choses qu’elle rêvait de lui cracher au visage à ce moment précis que les ravaler était une vraie torture, mais il le fallait pour Lenny.

« Ravie de te revoir parmi nous aussi. C’était bien tes vacances ? Euh pardon.. ton boulot. Ta penderie dis-tu ? Je croyais que c’était les vêtements de la collection de l’année dernière comme tu ne les portais jamais… Ou alors c’est peut-être parce que tu n’étais pas là ? Que je suis sotte. » Elle était consciente qu’elle jouait avec le feu, mais c’était si infime par rapport à ce qu’elle aurait voulus lui dire en vrai. « Je ne te rendrais rien si Lenny ne retrouve pas sa cage saint et sauf loin de toi. » Finit-elle par conclure.

Quelle insolence, Pippa ne supportait pas le comportement de sa fille. C’était pour ça qu’elle ne s’entendait plus. Pourtant elle avait essayé de gagner une place dans son cœur quand Leah était revenu auprès de sa mère et Dereck. Mais après une multitude de refus, Pippa en avait marre de combattre. Elle n’avait plus envie de se faire apprécier de sa fille, elle la detestait presque et penser souvent à quoi sa vie aurait ressemblée sans Dereck et Leah si elle avait avorté au bon moment et dans la plus grande discrétion. C’était triste en effet, Leah avait gâché sa vie et son couple, c’était presque une chance qu’elle se fasse ‘’kidnappée’’ enfant, en y repensant Pippa se disait que si elle l’avait eu dans ses pattes la morveuse aurait même pu gâcher sa carrière, mais Dieu soit loué il n’en avait pas été ainsi. Pippa regardait sa fille lui balançait tout un tas de reproches qui ne l’atteignaient pas. Elle voulait la prendre par les sentiments et lui faire croire que son absence la dérangeait ? Ca faisait bien longtemps que Pippa avait compris que rien ne la lierait à sa fille à par son sang.

- Effectivement, tu es bien sotte ma chérie. Trop même, lui répondit Pippa avec condescendance. Tu te crois en position de m’imposer un ultimatum ? Elle éclata de rire à la fin de sa question, à tout moment dans son fou rire elle aurait pu appuyer sur le mixeur involontairement.

Ses vêtements, Pippa s’en fichait bien. A par quelques sacs à mains et prototypes conçus spécialement pour elle, elle pourrait racheter cette garde-robe autant de fois qu’il lui plairait. Elle pouvait même essayer d’étouffer Leah avec une liasse de billets, sans verser une larme d’avarice. La disparition de sa penderie tomber comme qui dirait à pic, c’était une bonne excuse pour éduquer sa fille. Ce n’était pas par pur sadisme égoïste, c’était dans l’intérêt de Leah d’être dressée également. De toute façon, elle n’avait rien à perdre personne ne l’aimait dans cette maison à par Jules, même la bonne à l’heure actuelle était horrifiée par la scène qui se passait sous ses yeux. Pippa était égoïste et orgueilleuse avant d’être une mère, elle ne se considérait même plus comme une mère. S’était-elle déjà considérée comme tel ? Tous les moyens était bon pour atteindre Leah et la remettre à sa place, même si le hérisson devait un être un dommage collatéral, Pippa serait prête à le disséquer sur le champ sans la moindre hésitation.

- Ma pauvre enfant, tu crois que je tiens vraiment à ses vêtements au point de t’obéir ? Je n’aime juste pas les voleuses, encore moins quand elles ont tout ce qu’elles désirent. Un jour, j’ai vu une femme cuisiner un cousin à ta sale bête. Il fallait enlever ses pics un à un alors qu’il était encore vivant. Tu ne croyais quand même pas que j’allais utiliser le mixeur pour de vrai ? lui dit Pippa avec un sourire sadique au visage et une voix parfaitement posée.