« Cela n'arrive pas à tout le monde de se faire percuter par Satine Wainwright, la voisine insaisissable. » Ces mots tournèrent en rond la petite tête de la rousse en question. C'était à la fois finement dit, mais aussi un peu vexant. Après tout elle l'avait peut-être bien cherché. Elle avait volontairement ignoré son voisin, préférant l'éviter. Ses raisons ? La peur, le manque de confiance aussi... Maxim n'avait peut-être jamais connus ce genre de sentiment, elle le voyait comme ces personnes à qui tout réussis. Il avait du succès, il était sympathique. Il venait même d'avoir une petite copine, lui qui était réputé pour être un grand dragueur.

Alors, pourquoi ne pas l'avoir invité à venir lui montrer son article ? De quoi Satine Wainwright avait-elle peur ? Elle avait peur de sa mère, elle avait peur de ne pas avoir le temps pour ce genre de relation avec d'autre personne, les faire entrer dans son monde n'était pas si facile que cela pourrait paraitre. Malheureusement Satine n'était pas totalement indépendante, ces choix se répercutait souvent sur son travail et ce que sa mère prévoyait pour elle depuis sa naissance. Oui, Satine avait flippé, alors que son entretien il y a quelques mois avec le charmant Maxim c'était pourtant très bien passé. Elle s'était même surprise ce jour-là à pouvoir suivre une conversation seule avec un garçon.

La seconde phrase du jeune homme avait pour effet chez Satine de se sentir coupable. Elle inspira un coup avant de tenter de le rattraper. « Excuse-moi pour le mail Maxim... » Elle ne savait pas trop comment si prendre. Ce n'était pas le genre de situation qu'elle avait l'habitude d'avoir avec les gens. Elle posa ses doigts sur une de ses tempes pour l'aider à trouver les mots qui pourraient lui faire comprendre que ce n'était pas sa faute à lui, tout en fronçant les sourcils. « Je.. j'ai pas géré. Je le sais. Je me suis laissée enfermer dans mon monde une nouvelle fois. » Elle chercha son regard, espérant que le jeune homme soit compréhensif. Pour une fois qu'elle avait pu avec contact avec quelqu'un d'autre que son cercle privé et très surveillé elle le laissait partir avec une mauvaise impression. Il fallait rattraper le coup, trouver quelques choses, trouver du temps pour lui faire comprendre qu'elle n'était pas le genre de fille à faire des promesses en l'air, seulement une fille effrayée par le monde qui l'entoure et légèrement dégonflée. Enfin sauf pendant ses trois secondes où elle osa lui dire. « Je ne suis pas vraiment pressée tu sais ... Je venais prendre un café. Ah moins que tu sois pressé à ton tour ? » Ce n'était pas très clair, maladroit, mais il y avait à son avis assez de sous-entendu pour qu'il comprenne qu'elle lui proposait de l'accompagner. Ainsi elle aurait plus de temps pour lui expliquer son attitude des derniers mois. Si elle y arrivait.

Il voulait simplement lui épargner sa présence. Oh oh. Dit comme cela Satine compris que ce que pensait Maxim. Il pensait alors que sa voisine voulait l'éviter, mais pas l'évité juste histoire de l'éviter. Satine avait plus l'impression qu'il l'avait mal pris, plus dans le sens « finalement cet après-midi a été un fiasco ». Elle avait tout fait de travers, elle ne voulait pas qu'il pense cela, non. Elle aurait préféré qu'il l'oublie tout en restant un bon terme. Hors si elle n'était pas rentrée dans lui sans faire exprès Maxim aurait peut-être gardé cette image négative de Satine qui fait des promesses, mais ne les tiens pas. Oui bon, c'était un peu le cas dans le fond, elle avait eu espoir que ce rendez-vous n'aboutisse pas. L'alcool, le soir et l'ambiance fêtard sont des choses que Satine ne connait pas et pire, elle en a peur. Elle aurait aimé lui faire comprendre qu'elle n'y arriverait pas comme ça du premier coup, qu'il lui fallait du temps ou sinon Maxim aurait été forcé de la pousser à l'intérieur pour qu'elle daigne faire acte de présence dans un bar de la ville. C'était même compliqué pour elle de comprendre ce qui lui faisait peur... Tout ce qu'elle savait c'est que s'imaginer cette soirée tant promis lui donnait la boule au ventre. La boule qu'elle avait quand elle avait 10 ans et qu'elle allait se mettre à jouer devant un juré. Une vraie boule de traque quoi.

Maxim avouait qu'il avait du mal à discerné la jeune fille. Après tout c'était peut-être normal que personne n'arrive à cerner Satine dans le fond si elle-même elle a du mal à comprendre ce qui lui fait aussi peur. La mystérieuse Satine qui se cache dans sa maison pour jouer du piano et ainsi ne pas avoir à gérer les problèmes liés aux liens amicaux venait justement de s'en créer un. Elle avait fait passer un message négatif à Maxim et elle s'apprêtait à lui expliquer. Même si elle ne savait pas vraiment comment. Ce n'était pas comme si c'était dans ses habitudes de parler de ses états d'âmes à quelqu'un qu'elle ne connait à peine.

Le jeune étudiant avait donc finit les cours lui aussi et accepta donc de suivre Satine prendre un café. « Cool » commença-t-elle pas trop sûre d'elle et de ce qu'elle allait bien pouvoir lui dire. Elle commença alors à reprendre sa route tout en marchant à ses côtés. « Je ne voulais pas te donner cette impression de faux crois-moi... C'est que... » Elle fronça les sourcils, cherchant comment lui faire comprendre le fond de sa pensée. « Imagine qu'on te demande de faire quelque chose qui n'est non seulement pas dans tes habitudes, mais en plus qui te fait peur. Mais qu'on te soutient de tous les côtés que ça te fera du bien... C'est presque masochiste... Faire quelque chose qui te fait peur pour ton bien. » Elle se demanda si c'était assez clair comme explication et se répéta ses propres mots dans son crâne. « Je m'exprime hyper mal, excuse-moi » avait-elle conclu à cette première tentative d'explication.

Les mots n'étaient pas simple, Satine avait toujours et du mal à s'exprimer. Poser des mots qui avaient plus ou moins de sens et qui exprimait de manière fixe ce que vous ressentiez. C'était une tâche éprouvante que Maxim réussissait lui avec brio pour elle. Après tout il était journaliste, c'était normal chez lui de trouver les mots, Satine était plus musical, s'il fallait d'écrire en chanson ce que ressentait elle y arriverait sans aucun doute aussi, seulement on ne peut pas se balader avec un piano derrière soit tout le temps.

Il semblait donc comprendre, son exemple un peu vague pour ne pas dire nul avait donc parlé à l'étudiant. Il était vrai qu'ils étaient très différents tous les deux, leur plus gros point commun était donc d'être voisin. Il s'excusa néanmoins pour le ton froid qu'il avait eu et précisa que ce verre n'était pas là pour mettre mal à l'aise la rousse, mais pour passer du bon temps. Après tout il s'était très bien entendu. Satine se rappelle encore de ce sentiment de confiance que Maxim dégageait et avec quelle facilité elle s'était retrouvée à discuter avec lui, elle qui n'avait pas l'habitude de trainer seule avec des garçons. Au final ils ne faisaient pas si peur que ça, enfin ça dépendait lesquels !

C'était assez surprenant d'entendre dire de quelqu'un qu'on était différente des autres. Satine ne démordait pas à la règle. Différente en bien ? Différente en mal ? Peu importe, cela avait donc permis à Maxim de réaliser à quel point Satine n'était pas très social et que pour elle cette simple sortie était compliquée. De son côté il est vrai que Satine avait entendu pas mal de rumeur sur Maxim, mais elle s'était rendu compte qu'il ne fallait pas trop les écouter, le Maxim qu'elle avait rencontré avant Noël n'avait rien de semblable avec le Maxim que décrivait Dirty Secret. Pas étonnant que quelque temps plus tard il sortait avec Joy King, ce jeune homme était simplement en plein changement sans même s'en rendre compte. Ce Maxim avait pu peut être existé, mais Satine était sûre que celui qu'elle avait rencontré en décembre avait déjà changé. « Maxim le séducteur » était seulement une étiquette.

« Satine le jeune femme calme et réservée en a parfois un peu marre de son étiquette, mais je ne crois pas qu'elle soit prête à sortir le soir pour boire un verre avec un jeune homme qu'elle connait à peine après tout. » parler d'elle à la troisième personne la fit sourire « Et j'espère que Maxim le séducteur a beaucoup de patiente, car ce ne sera pas une tâche aisé de me convaincre de sortir. La dernière sortie que j'ai faites et qui était une première aussi avec les jeunes de notre quartier était le nouvel an. Pas besoin de te faire de dessin hin ? Ce n'était pas la soirée du siècle je t'avoue que recommencer l'expérience ne me tente pas vraiment. » Si sortir rimait toujours avec problèmes Satine n'en voyait vraiment pas l'intérêt, raison de plus pour se méfier de ce genre de situation.

Pourquoi était-ce si compliqué que de se laisser faire et de vivre sa vie pleinement ? Sans arrêt Satine entendant cette petite voix intérieure lui dire qu'il ne fallait pas, que le piano devait passer avant tout, qu'elle n'y arrivera pas, qu'elle n'aurait jamais le niveau. Il était compliqué d'oublier cette petite voix, peu importe ce qu'elle faisait Satine faisait toujours une comparaison avec la musique et sa vie professionnelle. Elle y pensait 24h/24 et même la nuit elle en rêvait. Le piano c'était sa vie et la moindre erreur pouvait lui couter cher.

Seulement Satine se sentait oppresser, peut-être bien que Maxim avait raison après tout. Elle avait bien le droit à un moment de répit, un moment d'oubli. Lucy et Ginny sortait bien et elles ne rataient pas leur vie pour autant. Il pourrait être de même pour l'ainée de la famille. Si seulement c'était si simple que d'être l'ainée de la famille. Il n'y a pas une journée qui passe sans que Satine ressente sur ses épaules tous les espoirs qu'y pose sa mère pour son avenir. Il n'y a pas une journée sans remords concernant la masse de travail qu'elle aurait pu donner. Il n'y avait pas une journée sans que sa mère surveille dans son dos ses progrès sur les morceaux qu'elle lui donnait. Il n'y a pas sans piano. Tout à fait pour que Satine n'est qu'une seule chose en tête dans sa vie, sa carrière. Il lui était impossible de prendre une décision sans penser aux conséquences pour sa carrière.

Maxim semblait vivre plus paisiblement, impression que la rousse lui enviait de plus en plus à mesure qu'elle le voyait. Il tenta de rassurer Satine au sujet des soirées à Magnolia et proposa même à Satine de venir à plusieurs si cela pouvait l'arranger. Une idée alléchante qui n'avait pas atterrie dans l'oreille d'une sourde. Il ajouta que si elle ne voulait pas cela ne serait pas grave tout en souriant. Maxim avait le don de mettre les gens rapidement en confiance, elle ne le trouvait pas insistant comme aurait pu croire d'autre personne, elle le trouvait prévenant. Au fond elle avait compris que cette proposition n'était pas là pour la mettre mal à l'aise, mais pour l'aider à s'ouvrir un peu plus.

« Je vais y réfléchir... pour de vrai cette fois. Mais je ne te promets rien, j'ai des concerts à préparer pour bientôt. Je suis désolée de t'avoir déçu. J'espère que tu ne garderas pas une mauvaise idée de moi... Je ne suis pas très habituée à ce genre de choses, moi ce qui me préoccupe dans la vie ce n'est pas de savoir avec qui je vais passer mon samedi soir et si je n'ai pas oublié de prendre des nouvelles de machin. Je sais que c'est différent avec toi, tu es plus sociable tu arrives à parler avec les gens facilement, tu as plein d'amis aussi. Moi ma vie se résume pratiquement à ma carrière. »

Elle appela ensuite le serveur pour lui demander de les servir aussitôt et passer son attention de Maxim au serveur. Elle avait plus peur de la réaction de Maxim suite à son aveu sur ses préoccupations que de celle de serveur suite à sa commande.

« Ta vie ne se résume pas qu'à ta carrière Satine » C'était compliqué à assimiler ça comme phrase. Satine n'avait jamais réalisé que sa vie pouvait avoir d'autre tournant que ceux lié au piano et à la musique. Elle n'avait pas été élevé dans cette optique et elle restait encore très accroché aux paroles de sa mère. C'était sa mère elle ne pouvait que lui dire de faire tous ses efforts pour son bien. Il était facile de l'écouter et de l'obéir, car Satine lui offrait une confiance aveugle. Maxim souligna un fait intéressant dans son discours, le fait que Satine devait rêver de dire non un jour à sa mère. L'idée était bien présente dans son esprit, mais jamais elle n'avait osé y penser réellement jusqu'à que Maxim réveille cette pensée. En y réfléchissant Ginny disait non bien souvent, pourquoi pays elle aussi ?

Les arguments de Maxim étaient assez bons, Satine ne savait pas trop comment l'expliquer, ni comment revenir en arrière. Elle avait la trouille, il avait raison. Elle n'était pas vraiment associable, légèrement timide et facile à de dérider en général. Avec les inconnus elle devrait ne plus avoir trop de mal à se laisser faire. Elle avait fait énormément d'effort pour en arriver là. Elle prenait sur elle pour tenter d'argumenter des conversations et réussir à avoir une vie sociale un peu plus importante cette année. Disons que en tout avec toutes les personnes du quartier au moins 10 pouvais affirmer avoir échangé plus de dis mots avec Satine Wainwright depuis la rentrée 2012.

« Tu as sans doute raison, cependant je ne regrette rien dans la mesure que je ne peux pas regretter quelque chose que je ne connais pas. Hors je ne connais pas votre mode de vie. Je n'ai pas l'habitude de séparer vie sociale et vie professionnele. Jouer les doubles vies comme ça là... Je peux demander à quelqu'un de m'accompagner et aux filles de me couvrir... » Elle se sentait bête de devoir programmer une évasion comme si elle avait quinze ans et que le lendemain elle avait court. « Mais autant te prévenir maintenant Maxim, il faudrait être patient avec moi. Très patient. » Elle savait que ce ne serait pas demain la veille de sa folle sortie avec Maxim et quelques amis, ni même la soirée des excès, mais plus une soirée teste, une soirée découverte, une soirée qui ne tournerai pas mal.

Devoir faire la jeune fille complètement à l'aise avec l'idée de sortir était encore trop compliqué pour Satine. Elle voyait bien que Maxim ne lui voulait que du bien, mais elle n'arrivait pas à s'imaginer dans ce monde avec eux, leur euphorie des moments et cette vie sociable plus que bien remplie. Pour en arriver à ce que Satine se laisse tenter pour de bon, oui il faudra de la patiente. Mais Maxim semblait patiente, du moins c'est ce qu'il disait. Il ne voulait en aucun cas la forcer, mais comme il l'expliquait Satine était seule à décider de ce qu'elle ferait ou pas et si elle le voulait ou non.

La comparaison entre les agents secrets et ce qu'expliquait Satine l'a fit rire. Elle exagérait peut-être un peu en effet, et puis c'était juste, elle ne serait pas ici si sa mère n'avait pas commis ce qu'elle lui interdit encore et encore. Est-ce que Sa mère était malheureuse ? Satine ne savait pas vraiment, elle savait juste qu'elle passait ses rêves sur sa fille ainée. Mais à entendre Maxim la rousse ne savait pas s'amuser, ce qui l'a chiffonnait un peu, cependant il avait peut-être raison.

« A ton avis Maxim, pourquoi ma mère me pousse autant à devenir la même qu'elle à son âge, tout en veillant à ce que ce soit ma priorité » Satine n'était pas née de la dernière pluie, elle savait bien que sa mère vivait d'une manière à travers elle. Mais se mettre à l'accuser était peut-être trop facile. Elle tenta alors de changer de sujet, peu fière de ce qu'elle venait de lui dire. « Enfin bref, tu as surement raison, je ne dois pas être très amusante pour une jeune fille de 23 ans... »

Comme changement de sujet il y avait mieux, Satine chercha alors autre chose à dire qui changerait de sa vie sociable si peu vivante. « Et toi Maxim alors, j'avoue que je lis un peu ce blog de temps en temps-là, DS. J'ai cru comprendre que tu sortais avec la soeur de Julian King » Elle ne se rappelait plus de son prénom, Julian était un peu plus facile à retenir comme nom puisque qu'il traine souvent avec Lucy à la maison et qu'il était devenu un sujet de conversation courant dans la maison Wainwright.

Satine était parti sur un sujet qu'elle regrettait déjà. Parler de sa mère et de l'emprise qu'elle a sur elle. Elle s'en voulait déjà de lui avoir manqué de respect dans son dos. La culpabilité l'a rongait, elle qui suivait toujours à la lettre tout ce qu'on lui avait dit de faire et qui du haut de ses 23 ans commençait à vouloir faire ses choix. Elle était partagée entre sa mère et le reste, ne sachant pas qui suivre dans cette histoire. Maxim faisait partie de ses personnes qui l'a tirait vers le monde extérieur. Ils étaient de plus en plus à inciter la rousse à prendre elle-même son envole sans attendre que sa mère est fait d'elle ce qu'elle voulait depuis sa naissance. Satine préférais laisser ce sujet en suspend pour changer le cours de la conversation. Mais alors qu'elle croyait avoir réussis son coup Maxim retourna la sur elle.

L'amour, un sujet sensible quand on ne l'a jamais trouvé. C'était pourtant bien partie, Maxim parlait alors de DS. Ce satané blog qui divulgue tout sur le quartier. Le nom de Maxim y a été souvent écrit, il avait ses raisons de la détester. En revanche, Satine n'y avait jamais figuré alors c'était pour elle un moyen comme les autres de tuer le temps et de savoir ce qu'il se passait dans le voisinage sans à avoir à le faire avec Lucy et Ginny autour d'une table un soir entre fille et commérage. Elle gagnait limite du temps. Ceci dit elle connait ce que c'est d'avoir sa vie privée de divulguée sans autorisation à cause de son métier de pianiste et elle déteste ça. De plus l'avantage des magazines contrairement à Dirty Secret c'est que Satine peut se retourner contre eux quand elle le souhaite et qu'elle sait à qui elle a affaire.

Enfin bref, le fait est que Maxim est vite passé le côté « Moi et Joy » pour dériver vers la vie sentimentale de Satine. La rousse mal à l'aise et à la fois surprise pris du temps à lui répondre. Le temps de se répéter la question dans sa tête pour être bien sûre de ce que Maxim venait de lui demander. Il était sérieux ? Il pensait vraiment que Satine avait une vie sentimentale ? Il devait se douter que non. « Si tu parles de moi et Berlioz saches que même lui me trouve un peu trop porche de mon piano en ce moment. Il pense que je le trompe. » finit-elle par déballer d'un ton neutre, comme si c'était une réponse tout à faire normal. « Plus sérieusement, je crois que j'ai finis de croire au prince charmant Maxim. Je ne crois qu'à la musique. » Satine n'était pas très princesse dans l'âme, ni fées, ni chevalier et fin heureuse. Les histoires qui ont baigné sa vie était des opéra et les opéra baroque ont toujours tendance à très mal finir.

L'auto-dérision n'y faisait rien, ce sujet était toujours la devant son nez et Satine ne savait plus comment s'en débarrassé. C'était compliqué de dire qu'on ne pensait pas au prince charmant alors qu'on a toujours vécus dans le couffin d'une vraie petite princesse. C'était comme hôté la sucette à un bébé, Satine s'en mordait un peu les doigts parfois de rester dans son coin. Mais elle n'avait jamais su faire autrement. Ce défaire des interdictions n'est pas chose facile quand on a vécu dans un monde où on ne tolère pas l'échec.

En fait Satine était l'inverse total de Maxim niveau sociabilité. Il avait l'habitude de rencontrer du monde, de bouger, de profiter de sa jeunesse et de son côté Satine était totalement renfermé, timide et laissant le temps s'écouler sans rien n'y changer. Satine pensa qu'en suivant les conseils de Maxim peut-être qu'elle finirait par trouver un rythme de vie plus divertissant que celui qu'elle a actuellement. Seulement l'amour c'était aussi du hasard et elle finissait par oublier l'idée de changer ses habitudes en se basant sur l'expérience de sa mère qui a connus son père par pur hasard. Et encore une fois, la marâtre Wainwright avait raison d'elle.

«On verra bien ce que l'avenir me prépare... » dit-elle en touillant son café d'un air peu convaincu. « En tout cas jz suis contente pour toi. Et le journalisme, ça avance bien ? » Elle tenta, bien que c'était vu gros comme une maison qu'elle changeait de sujet exprès, de tromper Maxim en lui posant des questions et parlant de lui. Elle était vraiment contente pour lui, il avait vraiment l'air heureux et épanouie et Satine le jalousait même un peu.