Eh oui, Naya n’avait toujours pas finit avec sa période écolo. Depuis son road trip en Amérique Latine cet été, Naya était une femme transformée. Cultiver son jardin lui faisait du bien. D’ailleurs, ce jour là Naya était allée au magasin de bricolage pour acheter de nouvelles graines à faire pousser. Le mois de septembre était encore assez doux pour que des fleurs aient le temps de voir le jour avant l’arrivée de l’hiver.
Le magasin était désert, et les vendeurs avaient l’air de franchement s’ennuyer à leurs caisses. L’été était fini, l’heure du bricolage n’était plus au rendez vous, il fallait reprendre son sérieux et le travail. Le rafistolage de la balançoire attendra l’été prochain. Mais les planches de bois n’intéressaient guère Naya, qui passa à travers les rayons jusqu’au fond du magasin. Et là, oh surprise, un homme élégant se tenait face à des arbustes, hésitant entre deux modèles. Elle le reconnut tout de suite : c’était le gérant de l’agence de rencontre de la ville. La jeune étudiante l’avait déjà rencontré une fois dans sa boutique d’ailleurs. Pas qu’elle se cherche quelqu’un, Naya avait toujours été contre ce genre de pratique, elle préférait que ce soit le fruit du hasard, et payer pour ça, pouah. Mais bon, au-delà d’un certain âge, il fallait bien se résoudre à trouver un peu d’aide et elle était finalement d’accord sur l’utilité de l’agence matrimoniale, même si elle en faisait un triste constat.


« Bonjour Harrisson, vous vous mettez au jardinage ? »


Naya lui sourit, contente de le trouver dans ce rayon. Alors qu’elle récoltait des fonds contre la pollution des plages, Naya était allée toquer à la porte Greene. Harrisson s’était montré alors très intéressé et militant pour la cause, lui confiant qu’il avait lui aussi été dans l’asso écolo à son époque et glissa un gros billet dans sa petite boite en plastique. Quelle bonté ! Son karma lui remerciera et Naya se nota dans sa tête qu’elle lui apporterait une bonne tisane.

Harrison et Katarina avaient emménagé à Magnolia que depuis quelques semaines, et tout restait à faire dans leur charmante nouvelle demeure. Si aujourd’hui Harrison se tenait dans le rayon jardinage du magasin du coin, c’était pour faire plaisir à son épouse. Il avait eu une idée de génie ce matin, en buvant son café. Planter un arbuste, qui ferait de jolies fleurs pour ravir sa belle. Mieux, il allait planter un arbre qui donnerait à Katarina la satisfaction de voir des fleurs qu’elle aimait le plus : des magnolias. Certes il s’y prenait un peu tard, car cette fleur avait besoin de chaleur pour pousser, mais tant pis. Il ne résistait pas à l’envie de voir le regard émerveillé de sa femme quand il lui ferait part de ses intentions.

Il était dans ses pensées, quand une voix l’interpella. Il se retourna et aperçut la jeune Naya Freeman. Il lui fit un sourire. Naya était une jeune femme qu’il appréciait. En fait, elle lui rappelait le bon temps de ses années de faculté. Il militait dans une association étudiante en faveur de la protection de l’environnement, et aujourd’hui encore il était ancré en lui ces valeurs. Lorsqu’il avait connu Naya, celle-ci récoltait des fonds afin de protéger les plages. Harrison n’avait pas eu à hésiter longtemps pour lui donner un gros billet. Evidemment la jolie métisse avait été ravie, et Harrison était content de voir que la jeunesse s’intéressait à autre chose qu’aux people des télé réalité (genre Jersey Shore émission sur laquelle il étai tombé une fois, et en avait fait des cauchemar par la suite). « Oh bonjour Naya ! » fit-il tout sourire. « A vrai dire je ne suis pas tellement un pro du jardinage. » confessa-t-il en se grattant la tête. « Je cherche à planter un arbuste dans notre jardin pour que Katarina puisse admirer ses fleurs préférées quand elle veut. » il n’était pas peu fier de cette idée. Ça ressemblait bien à leur couple. Ils étaient deux romantiques dans l’âme. Après tout, c’est bien pourquoi ils avaient décidé de créer une entreprise censée apporter bonheur et amour à leurs clients. « Ça me semblait une excellente idée, mais maintenant qu’il s’agit de la réaliser… C’est plus compliqué ! » il ne perdait pourtant pas espoir. Quand il voulait quelque chose pour sa femme, il savait le lui procurer.