Ginerva avait passé une agréable journée, ce qui était un fait plutôt étrange après ses mésaventures, quelques jours auparavant dans le cimetière de Magnolia. La rouquine était bien décidée à ne plus vivre dans la peur, après tout si Dirty Secret avait voulu tenter quelque chose elle l’aurait fait au moment où elle était le plus vulnérable ; dans le cimetière en compagnie d’Elisabeth et d’une pioche. Mais il n’en avait était rien et même si la jeune fille s’était auto-préconisée de rester loin de la garce anonyme –dont les post étaient aussi ravageurs pour le quartier que des ouragans à la Nouvelle Orléans-, l’idée de rester si faible et si ignorante face à une entité aussi présente dans sa vie et celle de ses voisins la dérangeait un peu. Elle n’avait aucune idée de la manière dont elle allait s’y prendre, ni si sa coéquipière de toujours allait la rejoindre dans ce sen, mais elle ne voulait définitivement plus être passive du venin de Dirty Secret. Cette dernière avait peut-être trouvé bon et judicieux de les effrayer dans le cimetière, mais quand bien même cette tactique avait marché un temps, Ginerva se sentait plus prête que jamais à enquêter. Et ce même si elle devait travailler dans l’ombre. Elle avait envoyé un sms à son amie qui partageait beaucoup de bons -et mauvais moments- avec elle ces derniers temps. Elle lui avait proposé de se rendre à la scène ouverte ensemble. Pour la soirée et son passage sur scène, Ginerva avait revêtue une robe à manche longue qui lui arrivait à la mi-cuisse et dont les motifs « liberty » or couvrait le tissu en mousseline bleu nuit. Elle avait attaché ses cheveux en chignon banane et posait un rouge intense sur ses lèvres qui ne faisait que ressortir sa chevelure rousse, laissant ses yeux naturels seulement ses cils avait une fine couche d’eyeliner pour mettre ses yeux perçants en valeurs.

Trois minutes d’attente s’écoulèrent entre son premier coup de klaxon et l’arrivée d’Elisabeth.

- Enfin … lâcha-t-elle sur un ton taquin. Comment vas-tu, ma belle ? poursuit Ginerva en claquant une bise à Elisabeth.

Beau temps et bonne humeur étaient inscris au programme en cette première journée d’été et personne ne risquait d’y échapper, même pas Elisabeth. Elle qui se faisait un peu plus rare lors des évènements qu’organisaient le quartier ces derniers temps, elle s’était tout de même laissée tenter par la fête de la musique accompagnée de son amie la rouquine avec qui elle était devenue presque inséparable, depuis l’épisode du cimetière qui n’avait cessé de la tourmenter. De son côté, la jeune brune avait prit l’initiative d’informer sa petite sœur de cette histoire mais n’avait rien dit à la jeune pianiste à ce sujet. Pourquoi ? Parce que l’espace d’un instant elle voulait avoir une vie sans constamment penser à DS, sans vivre dans cette peur qui domine cette ville depuis un peu trop longtemps, elle voulait tout simplement passer un bon moment sans se prendre la tête. Tout simplement. Elle savait cependant que ça n’allait pas être chose facile parce que sans savoir pourquoi, elle avait toujours cette impression que le danger et l’aventure n’était jamais très loin lorsqu’elle était en compagnie de la jeune Wainwright et pour son plus grand malheur, elle se laissait souvent entraîner dans les combines foireuses sans pour autant essayer d’y résister. Peut-être parce qu’au fond d’elle-même, elle savait qu’elle avait besoin de ce petit coup de pouce pour que son côté aventurière ne ressorte, bien qu’elle pourrait très bien s’en passer pour la soirée. Finissant de se préparer, elle attacha ses cheveux en faisant un simple chignon, ne cherchant pas à se compliquer la tâche, et comme synchronisée à son amie, une fois son sac récupéré elle entendit un klaxon qui lui informait que son chauffeur était arrivé. Tête en l’air qu’elle était, elle mit tout de même un petit moment avant de sortir de la demeure familiale parce qu’elle avait perdu son trousseau de clés, ce qui valut au salon un léger retournement de meubles avant qu’elle ne retrouve son trousseau. Une fois ça de fait, elle prit la direction de la porte pour gagner ensuite la voiture de la jeune rousse, elle rangerait le salon plu tard ou quelqu’un d’autre le ferait à sa place. « J’aime bien me faire désirer. » Répliqua la jeune brune sur le même ton taquin qu’avait emprunté la jeune pianiste. « Je vais bien, et toi ? » Elle lui fit un petit sourire pour accompagner car même si elle allait ‘bien’ à première vu, elle avait cette appréhension sur le déroulement de cette fête de la musique qui allait sûrement être comme toutes les fêtes de quartier : exceptionnelle.

- Super, enfin j’essaye, commença par dire Ginnie. Depuis les histoires des poupées, je suis du genre parano mais sinon je fais en sorte de me booster et ne pas trop y penser … poursuivit-t-elle. Enfin, je viens de le faire donc ça marche pas si bien que ça, conclu Ginerva promptement en haussant les sourcils avec un petit sourire en coin.

Elles pouvaient faire toutes les longueurs de natation qu’elle souhaitait, jouer du piano à tue-tête et passer ses week-ends à faire du Yoga, son cerveau ne pourrait s’empêcher de penser à ça. Même si à présent la curiosité prenait le dessus sur la peur, elle avait analysé le moindre moment de la soirée, elle ne voulait rien oublier. En fait, le petit jeu d’épouvante dont elles avaient été victime au cimetière n’avait fait que renforcer son envie de connaître la vérité. Il était loin le temps des gouttes d’urine dans la culotte entre deux pierres tombales, Ginerva avait peu à peu oubliait toute la peur qui l’avait envahi durant cette soirée alors que paradoxalement elle se repassait cet évènement en boucle chaque soir pour être sûre de n’être passé à côtés d’aucuns détails. Elle se demandait si Elisabeth n’allait pas la trouver trop lourde à rabâcher cette histoire, elle aurait de quoi. Ginerva remettait le couvercle alors qu’une fois le temps des actions arrivé, Elisabeth se montrait bien plus aventurière et vaillante qu’elle. Mais elle était obligée de lui parler d’une chose à laquelle elle avait pensé, un soir avant de s’endormir dans les bras de Morphée, un petit détail de rien du tout qui la chiffonnait. Elles connaissaient tous les protagonistes de cette photo, mais à aucun moment elles ne s’étaient posé la question de savoir où elle avait été prise. Ginerva se souvenait de détails qui auraient pu les aiguiller dans une direction toute autre que celles qu’elles s’étaient imaginées auparavant.

- Il y avait des volets bleus sur la maison qui constituait le fond de cette photo, ainsi qu’une rampe sur le porche qui était de la même couleur, dit-elle le plus calmement du monde comme si de rien était pour appâter Elisabeth et l’incitait à se poser des questions, du genre « je dis ça, je dis rien ».

Comme lors de chaque fête entre voisins, ou chaque évènement du quartier auquel la jeune femme se rendait, Nina avait l'impression de n'avoir pas discuté avec ses voisins depuis des siècles. Le concours des jeunes talents n'était pas une soirée qu'elle attendait avec beaucoup d'impatience, ni qui avait énormément d'importance à ses yeux, contrairement à d'autres fêtes traditionnelles telles que Noël ou Halloween. Mais elle se décidait chaque année, au dernier moment, à faire un effort et à sortir dehors. Elle se disait que rien de bien ne pourrait lui arriver dans la journée si elle ne daignait pas même faire un pas dehors, à simplement attendre que les heures passent chez elle. Ses années universitaires l'avaient rendue beaucoup plus sérieuse et calme, mais elle n'en aimait pas moins faire la fête, rencontrer ses vieux amis ou de nouveaux habitants, et par le fait, écouter de la bonne musique. Nina sortit donc de chez elle vêtue d'une jolie robe noire légère, peut-être un peu trop habillée pour les circonstances, et se décida à virevolter à travers les différentes scènes où les musiciens commençaient à jouer. Elle avait tout de même emporté des boules quiès dans son sac au cas où les chanteurs ne soient vraiment pas à la hauteur. Mais qui sait, peut-être y allait-il avoir ce soir la relève des 1D, aka les idoles d'Elisabeth Spencer. Nina lui envoya d'ailleurs un sms pour savoir où elle se trouvait. Puis elle chercha si un programme ne s'était pas égaré quelque part, histoire de savoir quels jeunes talents allaient passer et si, par hasard, elle en connaissait certains.

Les deux jeunes femmes prirent rapidement la route pour se rendre au parc une fois qu’Elisabeth gagna la voiture. Sans grande surprise lorsqu’elle demanda à son amie comment est-ce qu’elle allait, cette dernière remit sur le tapis l’histoire du cimetière et des poupées, ce qui provoqua un petit frisson chez la jeune Spencer. Elle ne pouvait que comprendre la rouquine, il n’était pas non plus très facile pour elle de ne plus y penser, elle avait même fini par tout raconter à sa jeune sœur tellement cette histoire la pesait. Elle se contenta de répondre par un petit soupire compatissant et d’un petit sourire pour indiquer à Ginnie qu’elle aussi c’était la même chose de son côté avant de prendre tout de même la parole. « Je pense que vu ce qu’on a vécu cette nuit-là, le plus inquiétant aurait été qu’on reprenne nos vies comme si de rien n’était, en zappant totalement cette mésaventure. » Un petit silence s’installa dans la voiture entre les deux jeunes femmes, silence qui n’était pas gênant mais qui apportait son lot de réflexion. Pour la énième fois depuis des semaines, elle se repassait cette nuit en boucle dans sa tête pour essayer de trouver un petit indice qui lui indiquerait qui avait bien pu les suivre dans ce cimetière et leur prendre la photo pour laisser à la place un souvenir dont elles se seraient bien passées. Coupée dans le fil de ses pensées par la voix de la Wainwright, elle fronça légèrement les sourcils. Elle savait que même cette soirée-là, elle n’allait pas pouvoir la passer tranquillement sans que la conversation ou que les moments de réflexions ne tournent autour de cette fichue photo, et il était peut-être temps pour Elisabeth de tenir son amie au courant des dernières nouveautés. « Oui je sais. » Elle marqua une courte pause le temps de fouiller dans son sac, et en sortit une photo – et pas n’importe laquelle – qu’elle tint de façon à ce que la conductrice puisse voir de quoi il s’agissait. « Je pense que j’ai des trucs à te raconter et à t’expliquer par la même occasion… » Sans qu’elle ne puisse rajouter un mot de plus, son téléphone se mit à vibrer dans le fond de son sac et elle se précipita pour le récupérer, attendant un message ou un appel de Scarlett à tout moment. Mais au lieu de ça, fausse joie – ou faux moment de panique, au choix – il ne s’agissait que de Nina qui lui demandait où est-ce qu’elle était. Elle lui répondit qu’elle était en chemin et qu’elle n’allait pas tarder à venir, avant de ranger son téléphone dans son sac mais de façon à ce qu’elle puisse le récupérer sans problèmes si besoin, et reporta son attention sur Ginnie dont elle attendait une réaction.

Il y a quelques temps de cela, la jolie Ruth Danielson-Dikens s’est disputé avec son frère, ce qui lui a permis de faire la connaissance d’une potentielle nouvelle amie, à voir comment leur relation évolue, à savoir Ginerva. Mais, même si en fin de compte cette dispute a eut une bonne répercussion dans sa vie, en la faisant connaître cette nouvelle amie justement, la brunette en ce jour de la fête de la musique se sent mal d’avoir eut des mots violents envers son frère. Elle ne sait pas comme leurs ennuis sont loin d’être terminés, comme ils ne sont pas «loin derrière eux désormais». Mais pour l’heure elle a décidé d’inviter son frangin à la fête de la musique, d’autant plus que Monica les oblige à s’y rendre. Mais bon, elle fait comme si l’invitation venait d’elle. Ce sera l’évènement qui leur donnera l’occasion de tirer un trait, peut-être, sur ce qu’il s’est passé.

La musique, l’ambiance… la brunette est contente d’être là même si elle est aussi un petit peu angoissée. Alors qu’elle a l’habitude de la foule. Mais bon, elle a toujours plus ou moins de trac avant d’attirer l’attention sur elle. Les choses sont ainsi faîtes. Quoi qu’il en soit pour le moment elle a besoin de profiter et de se rapprocher de son petit frère aussi se tourne-t-elle vers lui pour lui faire une proposition.

«- Je sais que ces derniers temps, tout n’a pas été toujours tout rose entre nous mais je veux que l’on reparte sur de bonnes bases. Tu es mon petit frère et je t’aime tu le sais ça ? Alors ensemble on va danser pour oublier, pour oublier les mots qu’on s’est dit et qui n’étaient pas gentils…» propose la brune avant de prendre la main de son frangin pour le conduire jusqu’à la piste de danse. Et les voilà qui commencent alors à danser. Et lorsque la musique cesse, la demoiselle aperçoit Ginerva au loin qui arrive au parc, à qui elle adresse un signe de la main.

L’intention d’Elisabeth n’a jamais été de cacher quoi que ce soit à son amie, du moins pas à ce sujet là. Elles étaient toutes les deux liées depuis la vente aux enchères et l’étaient encore plus depuis l’épisode du cimetière, la jeune brune avait simplement pensée qu’elle aurait tout le temps de lui en parler sans revenir à la charge avec ce sujet. Elle en avait parlé à Scarlett il y avait seulement quelques jours et le temps qu’elle réalise et qu’elle se décide enfin à en parler à la rouquine, elles étaient déjà arrivées à cet instant présent. En aucun cas Elisabeth ne voulait la trahir ou la tenir à l’écart de toute cette histoire, cette aventure elles l’avaient –malheureusement – commencées ensemble, et elles allaient devoir la finir ensemble. Avant qu’elle ne puisse continuer dans sa lancée, son téléphone se mit à sonner et elle s’empressa d’y répondre tout en écoutant la conductrice, mais ne pouvant se concentrer sur deux choses à la fois, elle prit le temps de répondre calmement avant de reporter son attention sur la rousse. « Oui, pardon, désolée… » Se confondant en excuses, elle reprit ensuite sentant que Ginnie n’allait pas tarder à perdre patience, si ce n’était pas déjà le cas. « Bien sûr que j’ai confiance en toi voyons, ne soit pas idiote ! Tu dois être l’une des personnes en qui j’ai le plus confiance. Mais je suis partie voir Scarlett dans la semaine, et une chose en entraînant une autre, je lui ai parlé de la photo…et du cimetière. » Elle prit son temps pour bien remettre les choses en contexte, même si elle se doutait bien que la rouquine n’avait rien à faire d’avec qui elle était, quand, quoi ou comment, mais voulait juste les informations qui étaient en liens avec la photo. « On est rentrées à la maison pour essayer de trouver une copie de la photo, et coup de chance, on a pu la trouver dans un vieil album de famille. Pour éviter la même erreur que l’autre fois, j’en ai fait des copies, comme celle que tu tiens. » Elle en avait d’ailleurs encore quelques copies bien au chaud dans son sac au cas où celle-ci viendrait à disparaître comme par magie, ne sait-on jamais, cependant, il n’y avait pas que ça. Elle prit une pause un peu plus longue avant de reprendre, réticente quand même. « On a trouvé des… des choses, des indices, enfin, des trucs qui nous font penser à des indices, mais ça, on verra en présence de Scarlett, elle doit venir nous rejoindre normalement. » Malgré le fait qu’elles avaient ralentis pour discuter en chemin, elles arrivèrent très vite au point de destination et à peine la jolie brune avait-elle fini sa phrase, qu’elles étaient déjà devant le parc où se tenait l’évènement.

Bien que le terme « idiote » la fit grimacer intérieurement, Ginerva était soulagée qu’Elisabeth lui assure sa confiance. La dernière chose qu’elle voulait, ce serait de perdre la complicité qui les avait unies depuis la vente aux enchères. Ce jour où tout avait commencé. Leur pseudo-enquête qui s’était terminé en scénario digne d’une série policière, en bonus deux poupées pour récompenser leur fidélité aux risques. S’il y a encore quelques jours, la jolie rousse avait entendu de la bouche de son interlocutrice que celle-ci ne savait pas à qui en parler d’autre qu’elle, Ginerva constatait qu’Elisabeth avait finalement trouvé une oreille à qui se confier dans la personne de sa sœur. Elle n’était pas dérangée par l’idée que Scarlett soit au courant de toutes ces actions que les filles avaient dû endurer seule. Au contraire, Ginnie était même contente qu’une troisième personne se joigne à eux dans cette intrigue, car comme le disait le dicton « plus on est de fous plus on rit », même si en l’occurrence la fête était amère et sinistre. Peut-être était-ce par pur égoïsme que Ginerva était satisfaite à l’idée que la cadette d’Eli se mêle des affaires de Dirty Secret en leurs compagnies, à trois elles étaient plus fortes qu’à deux. Ginerva fit un geste de la main, invitant Elisabeth à oublier ses reproches sur la confiance, accompagné d’une moue qui ressemblait à des excuses de s’être emporté si vite.

- Tu as bien fait de lui raconter, dit-elle.

Elle avait non seulement bien fait pour la raison citée plus haut, mais également car Scarlett avait l’air d’être une alliée de taille. Aux dires de son amie, elles avaient trouvé des indices et la photo identique qui leurs avait été dérobée dans le cimetière. L’attention de Ginerva était à son apogée, elle était impatiente d’en savoir plus. Puisque sa coéquipière avait eu la bonne idée d’en faire des copies, Ginerva plia celle qu’elle tenait dans ses mains et la rangea dans son sac, après s’être garé sur le parking du parc. Elle aperçut au loin, Ruth, cette fille qu’elle avait rencontrée l’après-midi même à la piscine, qui était en train de lui faire un signe. Ginerva lui rendit en inclinant la tête avec un sourire. Si elles étaient si visibles de loin, aucun doute que Dirty Secret devait déjà être en train de les surveiller.

- J’espère que cette garce va profiter de la fête, ça risque d’être sa dernière, souffla Ginerva un peu vindicative. Enfin, je parle de Dirty Secret ! Pas d’"elle", se rattrapa-t-elle en montrant d’un signe de tête Ruth, avant de rire légèrement amusée. Je dois t’avouer que j’ai hâte d’en savoir plus sur ce que vous avez trouvé !

Un petit sourire prit place sur les lèvres de la Spencer lorsque son amie la rouquine lui dit qu’elle avait bien fait d’en parler à sa jeune sœur. Elle trouvait également que c’était une bonne idée, pas parce qu’il s’agissait de petite sœur à elle, mais parce qu’elle sentait que malgré le danger qu’elles couraient toutes les deux en faisant ce qu’elles ont prévu de faire, elles se rapprochaient grandement, retrouvant même cette complicité qu’elles avaient autrefois et qui manquait à la brunette. Cependant, elle n’était toujours pas à l’aise avec l’idée d’entraîner Scarlett dans ces histoires au risque que cette garce de Dirty Secret ne s’en prenne à elle, au lieu de la protéger, Elisabeth avait presque l’impression de la faire plonger avec elle. « Je pense aussi, même si je dois t’avouer que l’idée qu’elle s’implique dans tout ça ne me réjouit pas vraiment. » Souffla-t-elle à Ginnie. Une chose est sûre, c’est que jusqu’à ce que toute cette histoire soit derrières elles, Elisabeth n’allait pas arrêter de se sentir coupable de l’implication de Scarlett, même si elle devait reconnaître que cette dernière était un atout. Elle parti d’un petit rire lorsque son amie qualifia DS de garce, mais se rattrapa pour préciser qu’elle parlait bien de cette dernière. « Je ne sais pas si cette fête sera sa dernière, mais je sens qu’on est proche de quelque chose. » Dit-elle en s’arrêtant de rire mais avec le sourire aux lèvres tout de même. « Oui je me doute que tu ais envie de savoir, mais je préfère attendre que Scarlett soit là pour qu’on puisse en parler toutes les trois, surtout qu’elle ne devrait pas tarder à arriver. » Enlevant sa ceinture de sécurité, elle ouvrit la portière en prenant soin de récupérer son sac au passage et le passa à son bras avant de refermer la portière. Le parc était éclairé et décoré pour l’occasion, juste ce qu’il fallait pour indiquer qu’une fête allait se tenir à cet endroit. Tournant la tête en direction de la personne que saluait son amie, Elisabeth reconnu au loin la jeune Ruth. Elle ne connaissait pas vraiment cette dernière mais vu les salutations qu’elles venaient de s’échanger elle et la rouquine, tout laissait à penser qu’elles étaient amies. « Tu vas nous présenter ? » Demanda-t-a la jeune brune, le sourire aux lèvres en traversant le parking pour atteindre le parc.

La demoiselle adresse donc un signe de la main à Ginerva qu'elle aperçoit un peu plus loin en grande conversation avec une jolie brune qu'elle ne connait absolument pas. Elles ont l'air pas mal occupée aussi Ruth préfère ne pas essayer de rejoindre son amie de la piscine, de peur que sa présence, si elles discutent de choses graves ou importantes, n'agace cette dernière. La reine de beauté ne veut pas avoir d'histoires, pas avoir d'ennuis. Alors elle se dit que si son amie veut lui parler, si son amie en a envie, elle viendra d'elle-même l'inviter à se joindre à leur conversation. Du coup la jolie brune reporte son attention sur le reste de la foule amassée ici, ce qui lui fait d'ailleurs remarquer qu'elle a égaré son frère, sa mère et son beau-père dans la foulée. Ainsi que son demi-frère naturellement, qui a voulu les accompagner quand sa sœur a préféré aller chez une amie pour une fête de la musique entre potes.

La jeune femme parcourt la foule du regard pour voir si elle ne croiserai pas une autre personne qu'elle connait, qui ne serait pas déjà occupée avec quelqu'un d'autre mais elle a l'impression que chaque visage qu'elle croise lui est inconnu. Drôle d'impression c'est vrai. Parce que tout de même Magnolia Crescent n'est pas une métropole. Mais bon. Elle regorge en tout cas de cas... sociaux, pourrait-ont dire. Comme celui qui accoste la brune, l'agaçant au plut haut point.

"- Si tu m'entends, va te faire enculer." siffle la brune entre ses dents avant d'échapper à l'homme en se mêlant à un petit groupe. Hop, une fois loin de la vue de ce type elle reporte son attention sur l'assemblée et décide finalement de rejoindre Ginerva et l'inconnue qui lui parle. "Bonjour Ginerva... j'espère que je ne vous... dérange pas. Sinon vous n'hésitez pas à me le dire... Comment tu vas depuis la dernière fois ? Enchantée je suis Ruth Danielson-Dikens !" lance la brune qui se présente.

Ginerva Wainwright comprenait parfaitement qu’Elisabeth se faisait du souci pour sa petite sœur. C’est sûr, que ce n’était pas très responsable de la part d’une aînée d’entraîner sa cadette dans des histoires comme celles-ci. Mais Ginerva ne se faisait pas de soucis pour Scarlett, d’autant plus que cette dernière n’était plus jeune qu’elle d’à peine un an et que de surcroit elle n’était pas sa sœur. Sa compassion aurait probablement été plus grande si il avait été question de mêlé Balth à tout ça, mais il n’en avait pas été le cas. Il était vrai que la jeune femme bouillissait littéralement d’impatience à l’idée d’être informé des trouvailles des sœurs Spencer sur cette photo qui était décidément au centre de toutes leurs conversations. Mais Ginerva saurait se faire patiente et attendre sagement Scarlett rapportant ses éléments importants pour la « capture » de cette traînée de Dirty Secret.

- Soit très chère, j’attendrai ! dit-elle avec un sourire amusé.

Alors que les deux jeunes femmes continuaient de marcher vers le parc dans l’espoir de se rapprocher des festivités. Elisabeth s’aperçut du signe que Ginerva avait fait à Ruth, lui demandant si elle allait les présenter. Ginnie avait fait la connaissance de la jolie Ruth dans l’après-midi sans plus, elle s’était échangé quelques mots après que la rouquine l’ait percuté en nageant. La présenter était un grand mot, elle ne savait pas beaucoup de choses d’elle puisque Ginerva avait dû quitter la piscine pour rentrer chez elle plus tôt. Mais elles pourraient très bien continuer de faire connaissance à trois, ce serait aussi une manière de faire connaître Ruth à son amie, qui ne semblait pas non plus la connaître tout comme Ginerva avant cet après-midi. Puis de toute façon, la dîtes Ruth s’approcher d’elles.

- Oui bien entendu, souffla-t-elle en voyant Ruth s’approcher. Salut, Ruth. Tu ne nous déranges pas t’inquiètes. Je te présente mon amie, Eli ! lança-t-elle à la reine de beauté.

L’objectif d’Elisabeth n’étant pas de faire de nouvelles rencontres, elle s’en serait fichée si son amie lui avait dit qu’elle ne lui présenterait pas la personne qu’elle saluait au loin. Au contraire elle aurait comprit, elles étaient toutes les deux venues dans un but bien précis et sérieux, ce n’était le moment de se laisser distraire, le danger pouvant être de tous les côtés. Pendant qu’elles marchaient jusque l’intérieur du parc, la jeune brune qui essayait de garder un sourire sur ses lèvres, ne pouvait s’empêcher de regarder autour d’elle pour voir si elle n’apercevait pas quelque chose qui pouvait l’interpeller ; elle qui d’habitude accordait peu d’intérêt aux détails, s’était découvert un sens de l’observation particulier depuis la nuit du cimetière, à l’affut de la moindre petite chose qui pouvait lui être utile. A première vue, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter, le parc était calme et très peu de gens étaient présents et aux dernières nouvelles, peu de gens s’étaient également inscrits au concours de jeunes talents, mais la soirée ne faisant que commencer, peut-être que les autres arriveraient au fur et à mesure. La jeune brune arqua un sourcil amusée, lorsque la jeune fille venue à leur rencontre se présenta, ne s’attendant pas à ce que cette dernière se présente avec nom et prénom. Alors c’était donc elle la fameuse Ruth. Elle ne la connaissait pas personnellement et avant ce jour, elle n’avait même jamais échangé de paroles avec cette dernière, mais au travers des dires de la cadette Spencer, Elisabeth savait qu’elle était le genre de fille à se présenter à des concours de beauté et ne s’estimait heureuse que lorsqu’on ne leur décernait la première place. La jeune journaliste n’aimait pas juger les gens alors qu’elle ne les connaissait pas vu qu’elle n’aimait pas qu’on la juge non plus sans savoir, mais elle savait qu’un petit différend existait entre la jeune adolescente et Scarlett et ça, c’était déjà un mauvais point d’entrée de jeu. « Elisabeth Spencer. » Précisa la jeune femme en insistant bien sur le nom de famille avec un petit sourire au coin des lèvres. Elle fit une rapide petite inspection de la jeune brune et de façon totalement objective – quoi qu’un peu beaucoup subjective – elle pouvait comprendre que sa sœur ait gagné ce concours de beauté face à elle, après tout cette dernière a le charme des Spencer et dans le cœur d’Elisabeth, elle était numéro un sur tous les fronts. Et même si elle devait participer à un concours de mocheté, pour la Spencer ce serait sa jeune sœur la gagnante. La musique qui s’était arrêtée de jouer le temps d’un court instant, reprit de plus belle et sans qu’elle ne s’y attende, Ruth se mit à s’agiter dans tous les sens, laissant la jolie brune perplexe un moment en voyant autant d’enthousiasme d’un coup. « Je vois ça. » Dit la Spencer en souriant face au phénomène Danielson. Avant qu’elle ne puisse ajouter quoi que ce soit, elle sentit son téléphone vibrer une fois de plus dans son sac ; ce devait être Nina qui s’était perdue en essayant de trouver la brunette, ce qui ne l’étonnerait pas d’ailleurs connaissant le sens de l’orientation de la miss VV, qui était aussi performant que le sien. A sa grande surprise, ce n’était même pas la jeune étudiante, mais bel et bien le message qu’elle avait attendu de lire depuis le début de la soirée. Scarlett venait d’arriver sur le parking du parc et voulait s’assurer que les deux jeunes femmes soient bien présentes et voulait également qu’elles viennent la récupérer sur le parking. Son sourire s’agrandit de plus belle en lisant ces quelques mots sur son écran. C’est bon, maintenant les choses sérieuses allaient vraiment pouvoir commencer. « Scarlett est là, faut qu’on aille la rejoindre elle est sur le parking et nous attend. » Répondant par un simple ‘on arrive’ avant de remettre son téléphone dans son sac, la jeune brune se tourna vers la rouquine, attendant qu’elle ne se décide à se bouger.

Ginerva regardait les jeunes femmes se présentaient l’une à l’autre, elle avait quitté la piscine il y a quelques heures et elle ne pouvait pas dire qu’elle connaissait Ruth très bien. Elle ne la connaissait même pas du tout, finalement. Elle peinait à être attentive à la scène toutes ses pensées étaient obnubilées par les révélations que Scarlett avait à faire. Elle avait d’ailleurs hâte que toute ces histoires se finissent rapidement, que Dirty Secret soit jetée aux oubliettes ou … en prison. Faut dire que la garce en chef de Magnolia collectionnait les délits et les méfaits, entre ses médisances et les menaces. Le chantage était cher payé aux États-Unis. Son attention fut à nouveau attirée par Ruth qui dansait comme une folle sur une musique latine. Décidemment, dénommée Danielson avait de sérieux problèmes psychologiques se dit Ginerva quand la « danseuse » s’expliqué sur l’action qu’elle venait de faire. Les joues rouges, elle s’était épuisée à faire son petit spectacle sans aucunes retenues, Ginerva qui était un ange, malgré tout assez taquin, cherchait dans le regard d’Elisabeth une occasion de partir en fou rire. Mais une fois que cette dernière ait constatée auprès de Ruth qu’effectivement la reine de beauté avait dû mal à se contrôler, elle attrapa son téléphone. L’heure n’était plus à la rigolade sur le cas Danielson, Ginerva voyait enfin la vérité se rapprocher d’elle. Ces prières furent exaucées quand son amie lui dit que Scarlett arrivait sur le parking.

- Parfait allons-y, lança Ginerva à Elisabeth. A bientôt Ruth, lui dit-elle en la saluant de sa main.

Les deux amies s’éloignaient de la fameuse « Ruth Danielson-Dickens », ce vrai petit pitre qui avait le mérite d’être connue, si quelques heures avant ni Elisabeth, ni Ginerva avaient connaissance de son existence, c’était à présent chose faîte. Grand bien leurs fasse.  

- On a encore un sacré cas en ville, dit Ginerva en rigolant.

Qui dit fête de la musique, dit regroupement du quartier au même endroit, donc bonne soirée assurée. C'est donc de bonne humeur que j'avais quitté ma grange, coiffé, parfumé, habillé d'une chemise en jean et d'un slim noir. Mes vans aux pieds, j'avais quitté la maison en lançant à ma petite soeur que je la retrouverais peut-être là bas si l'idée lui venait de quitter sa chambre et ses bouquins. Je marchais donc tranquillement jusqu'au parc de Gordon Street. Sur le chemin, je pris mon portable et envoyais quelques messages à Carl, Jenna, et Clyde pour savoir s'ils comptaient s'y rendre. Bien évidemment, Clyde me répondit qu'il passait la soirée avec sa belle, et qu'il ne pouvait bouger. Je soupirais. Ils m'ennuyaient tous les deux avec leur paradis pourri au quel je ne faisais pas partie. Quoiqu'il en soit, j'avais Ruth. Et j'espérai qu'elle y serait. J'étais même sûr qu'elle y serait, mais voulant lui faire la surprise, je ne lui envoyais pas de message. Avec ses défilés et ses concours de beauté, il était évident qu'elle allait se présenter au concours des jeunes talents. Peut être pas de son plein gré, mais sûrement pour faire plaisir à sa mère. Je soupirais et levais les yeux au ciel. Elle, je n'étais pas prêt à la rencontrer.
Je ne mis pas longtemps avant d'atteindre le lieu de festivités. Je regardais autour de moi. Peu de gens étaient arrivés, mais j'aperçus tout de même la grande et belle rouquine Ginerva Wainwright que je ne connaissais pas encore. Je plissais les yeux, comme pour voir d'un peu plus près et je remarquai alors que deux filles lui tenaient compagnie. Elisabeth Spencer, la soeur de Carl, et ma Ruth. Je souris et m'approchais d'elles. Je croisais alors Eli et Ginny qui venait de quitter Ruth, et les regardais, les saluant machinalement. J'arrivais derrière Ruth, en silence, qui était désormais seule, et passais mes bras autour de ses hanches. Je déposais un baiser sur sa joue et la laissais se tourner vers moi : « Comment ça va toi? » Je lui souris et regardais autour de moi, afin de voir si je reconnaissais mes amis.

HS : Trop de gonz' ici, fallait que je vienne sauver l'honneur des mecs de MC   

Super, la demoiselle se trouve rapidement toute seule comme les deux filles l'abandonnent. Sans regarder derrière elle, pour ne pas leur donner l'impression que les voir partir si rapidement l'affecte, la jeune femme reste de marbre en apparence et se focalise sur ce qu'il y a devant elle. Soit à peu près rien. Une scène presque vide et rien de plus. Est-ce sa danse qui les pousse à fuir de la sorte ? Si on ne peut plus avoir vingt ans dans sa tête, se soustraire cinq minutes à la pression familiale, sans se mettre le monde à dos... La jeune femme est dégoutée. Si elle avait sût, elle serait restée chez elle. Mais sa mère l'aurait traîné de force dans ce cas. C'est ça, de s'appeler Danielson-Dikens. Le regard rivé sur le sol la demoiselle pousse un soupir. Bon. Et maintenant, que fait-elle ? Elle se pose la question. SI seulement elle pouvait rentrer. Mais non. Comme elle se nomme Ruth Danielson-Dikens elle doit faire contre mauvaise fortune bon cœur et sourire, quoiqu'il se passe, quoiqu'elle pense.

Deux bras entourent soudainement les hanches de la brune qui surprise sursaute comme une paire de lèvres viennent se poser sur sa joue. Se tournant donc la jeune femme retrouve le sourire comme elle reconnait le visage d'Austin Russel. Lui, elle sait qu'il ne va pas la laisser tomber comme une vieille chaussette, pas comme Ginerva. Et elle est tellement contente de le revoir, tant elle l'a apprécié cette nuit de leur rencontre, il y a de cela quelques temps déjà. Comment va-t-elle ? Disons qu'elle a déjà connue des moments où elles se sentait un peu plus entourée. Ou pas remarquez, sa vie n'est pas facile et l'on ne peut pas dire que sa mère lui permette vraiment d'être entourée.

"- Nous allons dire que ça va. Et toi ? Quoi de neuf, raconte moi ?" questionne la brunette en retrouvant son sourire.

Depuis que j'avais annoncé à mes parents mon choix de devenir graphiste et d'abandonner mes études de médecine, les choses étaient tendues à la maison, en particulier entre mon père et moi. Ainsi, je préférais toujours sortir et voir d'autres personnes pour me rappeler, que non, je n'étais pas seul malgré tout ce que l'on pouvait me faire penser. Car oui, je devais vivre en dehors de la maison, et je m'étais donc mit à rénover et mettre à mon goût la grange du jardin, pour que je puisse vivre seul et en dehors de la maison, mais près d'eux. Car je n'étais pas revenu pour que ma mère me laisse la quitter.
Aujourd'hui encore, j'espérai que quitter la maison familiale m'aiderait à souffler un peu, et c'est en apercevant Ruth que je sentis une lueur d'espoir. Elle et moi nous étions rencontrés par hasard, et notre soirée s'était soldé sur un baiser, et gêné j'étais rentré chez moi. Mais nous nous étions revu depuis, et les choses avaient évoluées. Les choses n'étaient pourtant pas officielles, mais j'avais fait mon choix, et avais laissé de côté mon amour pour Elin, qui s'était bien contenté de rester muette après une après-midi à la piscine à se chercher et se tourner autour. Les filles, je ne les comprendrais décidément jamais.
« Je n'ai pas croisé mon père depuis deux jours, alors tout va bien... » Soufflais-je simplement en regardant ailleurs, les sourcils froncés. Sans plus attendre, je pris sa main et l'emmenais auprès des festivités. Je n'étais pas très démonstratifs, néanmoins, je ne voulais pas qu'elle pense que j'avais honte de notre relation. Alors je faisais des efforts, et montrais clairement que quelque chose d'autre que de l'amitié nous unissait.

Apparemment pour le jeune homme tout baigne et la demoiselle est heureuse de l'apprendre comme elle sait bien que les choses ne sont pas évidentes pour lui en ce moment du fait qu'il a décidé de mettre un terme à ses études de médecine pour se lancer dans un art un peu spécial, celui du métier de graphiste. En attendant la demoiselle qui rêve elle aussi d'être un jour une artiste, une grande romancière, soutient le jeune homme à cent pour cent dans ce nouveau choix de vie, dans ce choix d'orientation. Pour elle on ne prend pas un métier en fonction de ses parents et des désirs de ceux-là mais bien en fonction des siens en effet.

"- Alors à toi la belle vie ?!" souffle la brunette d'un air amusé.

L'homme lui prend la main après cela, l'emmenant au cœur des festivités. Lui n'est pas super démonstratif. Elle, c'est la même chose. Et si l'homme a peur qu'elle pense qu'il ait honte de ce qu'il vive, la demoiselle devrait se sentir encore plus gênée que ce dernier. Elle l'aime, c'est un fait. Sauf que rien est officiel, principalement à cause d'elle qui ne veux surtout pas que sa famille l'apprenne, pour que sa mère ne leur barre pas la route. Et comme elle ne dit rien à leur sujet et que sa mère la fait travailler dur, elle n'a pas beaucoup de temps à consacrer à leur histoire encore toute jeune, encore toute naissante. Alors elle dégage sa main de celle de son amoureux en s'excusant, d'un air penaud.

"- Pardon mais... ma mère est dans les parages."

La demoiselle séparée de son tendre ne reste pourtant pas très loin de lui, même sans se tenir la main elle a envie de profiter du temps qu'ils peuvent passer ensemble et qui, parce qu'elle est trop lâche pour s'imposer, est si rare pour eux. Oui, l'air de rien, en faisant passer Austin pour un ami, la demoiselle a envie de s'amuser en sa compagnie. Et elle commence par acheter une grosse barbe à papa à partager, choisissant tout exprès le parfum préféré d'Austin.

"- T'en veux ?"

Spoiler:

Spoiler:

Je retrouvais Ruth et nous nous dirigions vers le centre des festivités lorsqu'un homme s'empara du micro pour attirer notre attention à tous. Je vis Ruth se figer et lorsque j'entendis l'homme l'appeler, je fis de gros yeux. Ruth allait chanter? Etait-ce encore une volonté de sa mère ou avait-elle décidée de son plein gré de participer à l’événement. Je m'approchais donc de la scène et fronçais les sourcils. Je sentais que je n'allais pas aimer ce qui allait se passer. Pourquoi fallait-il qu'elle se montre, qu'elle fasse voir qu'elle était là, en ma présence? Je croisais mes bras, résigné, et attendis que la chanson commence. J'entendis sa voix, plutôt joli, mais elle ne me toucha pas. De toute manière, je préférai lorsque des hommes chantaient. En soupirant, je tournais le dos à la scène et allais m'asseoir plus loin. Mais les paroles m'alarmèrent alors. Cette chanson me concernait, et parlait de moi. Je fis de gros yeux en regardant Ruth qui chantait encore la chanson. Je pris alors une cigarette et l'allumais. Dans quel piège étais-je tombé? Quel était donc cette mauvaise blague?
Je fis attention à ne croiser aucun regard et je m'asseyais alors, de profil à la scène que quittait Ruth. Je tournais la tête, de façon à ce qu'elle ne sente pas mon regard. Je restais tête baissé, à regarder mes chaussures et à approcher la cigarette de mes lèvres, avec lenteur.

Alors que la demoiselle s'apprête à partager une barbe-à-papa avec Austin une voix dans le micro l'appelle et c'est en trainant des pieds, la gorge nouée, que la demoiselle avance vers la scène. En fait elle est venue ici pour ça. Autrement elle n'aurait jamais obtenue la permission de Monica Danielson-Dickens non. Elle est juste là de manière à présenter ce concours de chant, se faire voir encore une fois, montrer comme elle a un beau fascié et un beau timbre de voix. En vérité la jeune femme n'a aucune envie de tout ça. Rapidement elle regrette de ne pas pouvoir rester avec Austin. ceci dit une fois sur scène les choses sont plus simples. Ou pas. La jeune femme se sent malade et comme elle se met à chanter elle voit bien comme tout ça ne plaît absolument pas à son compagnon. Mais la brunette n'a pas le choix bien sûr et elle est là pour, ou à cause plutôt, de sa mère comme d'habitude, qui l'a trainée dans un énième concours de n'importe quoi simplement pour que sa fille soit vue et repérée par la populace. les gens du bas-peuple si l'on peut dire ainsi.

En attendant les résultats la demoiselle quitte la scène et ses environs après le passage d'Alana. En hâte elle cherche et retrouve Austin, un  peu à l'écart, qui arbore un air... Un air qui ne dit rien qui vaille à la jeune femme si bien que cette dernière s'approche de lui de son air assuré.

"- Me revoilà. Alors on la partage cette barbe-à-papa ?" demande la miss l'air de rien.

Lentement, je regarde autour de moi. En fait, j'en ai déjà marre d'être ici. Je ne veux pas qu'on me remarque, car je devrais expliquer, non seulement pourquoi je suis de retour à Magnolia et pas en train d'étudier la médecine à Philadelphie, mais aussi qu'est-ce que je fais là, à la fête de la musique. Certes, j'avais déjà fait apparition à la fête de Paques, mais me voir à nouveau allait faire comprendre aux habitants de Magnolia que j'y restais pour de bon. C'était jusqu'ici un sujet tabou, car les Melrose refusaient d'en parler, ou plutôt Isaac. Après la dispute avec Allie, il fallait qu'on garde cette image de famille unie alors qu'elle était brisée en pas mal de morceaux. Et j'avais l'impression que les choses n'allaient pas en s'arrangeant.
Ruth me coupa dans mes pensées et je la fusillais du regard. Involontairement. Je levais à peine les yeux vers elle et amenais la cigarette à mes lèvres avant de lancer sèchement : « Je n'ai pas faim. » Je tournais la tête et regardais les gens qui s'approchaient petit à petit de la scène. Alana faisait son show, et je soupirais. Quel était l'intérêt de se montrer ainsi en spectacle? Elles ne voulaient pas être chanteuse, alors pourquoi mettre en évidence leur talent - ou pas, je ne saurai juger la qualité de leur chant -. Pour écraser les autres? Pour prouver sa puissance et sa supériorité? Je ne pensais pas Ruth ainsi. Les crises, la mégalomanie, l'égocentrisme, ce n'était pas pour moi. Je me levais alors, et me mis à marcher.

HS : Personne ne poste? Ruth, évite de répondre tout de suite, ce n'est pas censé être un rp à deux ><