La pagaille continuait dans la vie de Shelby. Tout avait débuté lorsque Benjamin avait commencé à s’amouracher de cette menteuse de Junie. Shelby avait de suite refusé cette relation, sans même accorder le bénéfice du doute à celle qu’elle considérait comme trop vieille pour son frère. Sûre qu’il ne s’agissait que d’une manipulatrice elle avait testé sa soit-disant cécité. Le tout s’était très mal terminé et cela faisait des semaines que c’était la guerre froide avec Benjamin. C’était extrêmement dur pour elle qui n’était encore qu’une enfant et qui n’avait comme seul soutien familiale son frère, mais elle était têtue comme un pou et refusait de lui pardonner. Lui de son côté était aussi fâché contre elle mais il était finalement venu s’excuser. Mieux, il avait même quitté Junie pour elle. Du moins c’est ce qu’il lui avait dit. Il avait fait quelques tentatives pour retourner vers elle mais Shelby l’avait traqué jusqu’à ce qu’il abandonne.

Sauf que voilà, Benjamin était triste. Il était malheureux comme les pierres de ne plus voir Junie, et Shelby avait de plus en plus de mal à le supporter. Même si elle ne voulait pas le reconnaître elle s’en voulait de faire souffrir son frère. Elle n’avait aucune envie que ces deux-là se remettent ensembles mais elle voulait revoir Benji sourire. Alors ce jour-là elle avait pris son courage à deux mains et était partie jusqu’à la coloc des filles. Elle ne savait pas trop ce qu’elle allait dire ou pas à Junie, mais elle verrait bien quand elle serait face à elle. Le tout était de commencer une discussion, à voir où ça les mèneraient.

Shelby avait mis une petite jupe noire avec un chemisier classe, des collants opaques et une veste de tailleur. Elle était perchée sur de hauts talons et avait comme d’habitude un brushing et un maquillage parfait. Elle ne voulait pas paraître faible devant Junie et pensait que se présenter correctement était un premier pas pour ne pas perdre la face. Qu’importe que sa rivale ne puisse pas la voir, Shelby aurait ainsi la confiance en elle suffisante.

Elle frappa à la porte et attendit qu’on lui ouvre. Ce n’était pas Junie qu’elle avait en face d’elle, mais Alana. Les deux femmes ne se connaissaient pas vraiment, Shelby savait qui elle était mais elles ne s’étaient jamais réellement parlées. Ce qui expliquait qu’Alana ne l’avait pas reconnue. « Bonjour, en quoi je peux vous aider ? »

Shelby ne se démonta pas. « Bonjour. Je suis Shelby la sœur de Benjamin. J’aimerais parler à Junie s’il vous plait. » C’était étrange de se vouvoyer, mais elle répondait de la même manière pour ne pas paraître impolie.  

"Ah, je ne t'avais pas du tout reconnu Shelby, comment vas-tu ?" Alana lui souriait. Shelby en fit autant. « Tout va bien merci et toi ? »

"Elle n'est pas là, que veux-tu à Junie ?" « Ah, mince ! » Shelby n’avait pas vraiment de temps à perdre pour Junie. Qu’elle ne soit pas là était regrettable. Certes elle n’habitait vraiment pas loin et pouvait revenir n’importe quand. Mais elle avait déjà pris son courage à deux mains pour venir lui parler, il n’était pas sûre qu’elle ait le courage de venir le faire une nouvelle fois. « Rien de spécial, j’avais un truc à lui dire. » Hors de question de raconter ses histoires personnelles à la coloc de Junie, qui n’avait pas à savoir ce qu’il se passait dans sa vie. Ce qu’elle se demandait par contre, c’était ce qu’elle en savait déjà. Elle vivait avec Junie, celle-ci lui avait sans doute raconté beaucoup de choses. Sur benjamin, sur elle… Peut-être même des trucs intimes avec Benji. Berk, ça la dégoutait de penser à ça. Quoi qu’il en soit elle pensait Junie suffisamment manipulatrice pour lui avoir mentit et donc avoir raconté des trucs méchants sur elle. Elle n’allait donc pas trop s’aventurer sur cette pente glissante.

« Est-ce que je pourrais rentrer ? » demanda-t-elle en avança d’un pas, s’invitant presque dans la maison. « Je pourrais l’attendre ici ?! » demanda-t-elle d'un ton mi-interrogatif mi-affirmatif pour ne pas laisser l'envie à Alana de lui dire non.

« Non non, rien de grave ne t’inquiète pas. » Répondit Shelby. Elle ne voulait rien dire de ce pourquoi elle était venue. Elle voulait parler avec Junie et rien de plus. Car si la demoiselle adorait les potins elle ne voulait pas que les siens se propagent. Elle ne se risquerait donc pas à raconter ce pourquoi elle était là.

Junie la laissa rentrer et lui proposa de boire quelque chose. « Ah merci, je veux bien un jus de fruits si tu as ça ? » Alana, au contraire de Junie avait l’air de quelqu’un d'adorable. Ou alors elle jouait un petit jeu et était aussi manipulatrice que sa colocatrice. Shelby décida de lui accorder le bénéfice du doute. Sans pour autant lui faire confiance il va de soit.

Shelby suivit Alana jusqu'à la cuisine. Celle-ci débarrassa un peu la vaisselle et sortit deux verres. Puis elle prononça des mots auxquels Shelby ne s’attendait absolument pas. "Tu vas l'attendre longtemps. Elle a quitté la ville, il y a quelque jours déjà."

Shelby écarquilla les yeux. « Pardon ? » demanda-t-elle interloquée. Peut-être avait-elle mal compris. Comment Junie avait-elle pu quitter la ville sans qu’elle le sache. Pourquoi son frère ne lui avait-il pas dit. Il était donc fâché contre sa sœur au point de ne plus rien lui raconter. Mais ça aurait été bien qu’il la prévienne, ça aurait évité de lui faire perdre son temps et de passer pour une cruche à venir la demander ici.

« Combien de temps est-elle partie ? » demanda Shelby. Sans doute Junie avait été voir ses parents ou des amis. Shelby se dit qu’elle sera sans doute revenue à la fin de la semaine, ou peut-être dans une dizaine de jours. Shelby se dit qu'elle reviendra la voir quand la brune sera de nouveau à Magnolia.

Alana dit qu’elle pensait qu’il s’agissait de quelque chose de grave. Shelby devait avoir un visage vraiment préoccupé pour qu’elle pense cela. Elle essaya donc de se détendre un peu pour ne rien laisser paraître, mais ce moment « détendu » dura bien peu de temps puisque Alana lui annonça une nouvelle surprenante. Non seulement Junie était partie, mais voilà qu’elle ajoutait maintenant que c’était apparemment définitif. Elle se sentit défaillir, elle perdait le contrôle de son monde, elle avait l’impression d’être dans un aéronef qui était juste sur le point de s’écraser. Pour l’instant l’appareil était encore volant mais ça n’allait pas durer longtemps. Si Junie était partie à cause d’elle Benjamin ne lui pardonnerait jamais ! Certes le plan de Shelby avait parfaitement abouti, puisque si Janie était partie alors elle avait réussit à les séparer au delà de ses espérance, mais elle allait sans doute le regretter.

« Attends, je ne comprends pas ! Pourquoi elle a fait ça ??? » Dit-elle toujours stupéfaite. Beaucoup d’hypothèses tournaient dans sa tête, peut-être même était-ce de la faute de son frère qui avait fini par la quitter à cause de Shelby. Elle ne comprenait pas que Junie avait pu quitter ses colocs sans même leur expliquer pourquoi. Ou alors elle était encore pire que l’image qu’elle se faisait d’elle. Ou alors elle avait fuit pour cacher quelque chose. Shelby lui reprochait depuis bien longtemps de n’être qu’une manipulatrice et de cacher beaucoup de choses. Tout cela était peut-être vrai…

Alana lui demanda si Benjamin n’était pas au courant qu’elle était partie. « Euh... En fait… Je ne sais pas. » Elle n’avait pas parlé à son frère depuis un moment et même si il avait été au courant de quelque chose il n’aurait sans doute pas osé lui parler de Junie, sujet le plus polémique au monde en ce moment. « En fait on s’est disputé tous les deux. Je venais un peu pour ça. » Shelby baissait sa garde en avouant quelque chose sur elle. Ce n’était pas dans ses habitudes mais elle était trop occupée par ce que venait de lui dire Alana pour penser à se protéger. C’était bien la peine de venir chiquement habillée pour impressionner son monde si c’était pour se dévoiler au détour d’une phrase.

Alana ne savait pas pourquoi Junie était partie. Elle semblait avoir fuit sans prévenir personne. C’était quand même le comble. Sa colocatrice pensait même que Benjamin allait être au courant. Shelby tombait de haut, étonnée du comportement étrange de l’ex de son frère.

Alana lui dit ensuite qu’elle était désolée mais que Shelby ne pourrait pas lui faire d’excuse vu qu’elle n’était plus là. Lui faire des excuses ? Shelby réagit au quart de tour. « Ah non, mais je ne suis pas là pour lui faire des excuses. » Elle était venue ici pour parler avec Junie, pour essayer de s’expliquer sur ce qu’il s’était passé. Bien sûr elle souhaitait trouver un terrain d’entente avec la petite brune, ce qui lui permettrait de se rabibocher avec son frère. Mais des excuses, ça non ! Elle ne regrettait pas ce qu’elle avait fait et ne pensait pas se rabaisser devant Junie en s’excusant alors qu’elle ne démordait pas du fait que c’était une manipulatrice. Et même si elle venait parler avec elle elle le faisait juste pour Benjamin, mais elle ne cessait pas de penser qu’ils n’étaient pas fait pour être ensembles.

« Puis elle… » Shelby ne finit pas sa phrase, et ouvrit les yeux en grand, surprise de ce qu’elle venait de voir. Dans le couloir en face d’elle, un homme avec une serviette autour de la taille venait de passer. Elle cligna des yeux plusieurs fois. « Attends, je rêve ou je viens de voir passer un mec là ?? » A sa connaissance il n’y avait que des filles qui vivaient ici. Alors sans doute ce jeune homme avait passé la nuit avec l’une d’entre elle. Sauf qu’elle ne l’avait jamais vu dans le quartier et sa curiosité la poussait à se renseigner sur lui.

Alana s’excusa une fois encore de l’absence de Junie. « Ce n’est pas grave. » Après tout Junie était partie, bien loin de Benjamin. Au fond c’est ça que voulait Shelby depuis bien longtemps. Alors pourquoi être triste de ne pouvoir lui parler. Elle était arrivée à ses fins, comme d’habitude. « Arrête de t’excuser ! » Asséna-t-elle un peu sèchement. Elle n’aimait pas les personnes faibles, les personnes trop ‘gentilles’, celles qui s’excusaient sans cesse. C’était exactement ce que faisait Alana.

Cependant Shelby n’eut pas le temps de continuer la discussion puisque son regard fut attiré par un garçon qui passait en serviette. Obligatoirement elle questionna la jeune fille sur la présence de ce jeune homme ici. Celle-ci lui apprit que c’était son "coup d'un soir".

« Oh » s'exclama Shelby, surprise qu'Alana ait eu un coup d'un soir, plus encore qu'elle ose l'affirmer ainsi. « Je vois » dit-elle en souriant. Après tout Alana pouvait bien faire ce qu'elle voulait, elle avait le droit de profiter. "Tu as raison, profite, surtout qu'il n'avait pas l'air mal du tout !" de ce qu'en avait vu la blonde il avait l'air plutôt bien bâti.

Et Alana s’excusa… Encore ! Shelby faillit vraiment s’énerver cette fois ci. Elle avait l’impression qu’elle se moquait d’elle. Heureusement elle n’en eut pas l’occasion puisqu’elle fut coupée par un beau jeune homme à moitié nu. Alana se justifia en disant qu’il fallait profiter de la vie, ce qui fit rire Shelby. « Ouais, t’as pas tord. » Elle la trouvait amusante. Elle assumait ses coups d’un soir mais sans être vulgaire ou orgueilleuse comme pouvaient l’être toutes ces filles aux hauts talons et aux décolletés plongeant jusqu’au nombril qui consommaient les garçons comme des paquets de mouchoirs et pensaient se jouer des hommes alors que c'était eux qui les prenaient pour des poupées gonflables. Car bien qu’ayant un côté vestimentaire superficiel Shelby ne s’était jamais comportée comme une traînée. Bref, Alana n’avait pas du tout ce côté vulgaire, elle était au contraire très naturelle et il était plaisant de voir qu’elle assumait de ce qu’elle faisait de son corps. Shelby ne l’aurait peut-être pas avoué aussi facilement, surtout face à une inconnue car ça restait du domaine de l’intime et que ça n’avait pas à être exposé au grand jour, selon elle. Mais après tout pourquoi pas. Et puis Alana rougissait tout de même et ça aussi c’était amusant.

Puis, ce fut un tour à 360° qu’Alana donna à la conversation en changeant totalement de sujet, lui demandant ce qu’elle faisait dans la vie, comme si au lieu de laisser repartir Shelby chez elle elle comptait commencer une nouvelle conversation. La petite blonde fut déstabilisée par cette question soudaine. « Euh… » Ce qui était le plus étrange c’est que les deux filles étaient en train de parler sur le pas de la porte. Soit Alana la faisait rentrer soit elle lui demandait de partir, mais là c’était bizarre pour elle.

« Oh, je suis à l’université, en école de journalisme. Plus qu’un an et j’espère devenir journaliste.» Puis elle rajouta « Est-ce que tu veux que je te laisse ? Ou... »  Alana lui parlait sur le pas de la porte et dans la maison l’attendait un beau jeune homme, peut-être que la présence de Shelby la gênait, dans ce cas valait mieux qu’elle le lui dise. Sinon, la blonde serait ravie de continuer à parler avec elle. Après tout cette histoire de Junie était très étrange et peut-être qu’Alana en savait plus que ce qu’elle ne voulait bien dire. En devenant sa ‘copine’ Shelby aurait sans doute des infos qu’elle n’arrivait pas à avoir ainsi.

"C'est bien ça. Le jour où tu seras journaliste, j'espère que tu penseras à faire de la publicité de notre agence." « Ah, ben pourquoi pas ! » Pour une fois Shelby retint sa langue, s’empêchant de dire que si elle voulait devenir journaliste ce n’était certainement pas pour faire des pubs insignifiantes, mais pour couvrir de gros événements un peu partout dans les Etats-Unis. « De quelle agence tu parles ? Tu gères une agence ? Un truc matrimonial, de voyage, ou bien ? » Shelby connaissait l’entreprise de monsieur Cleavers mais ne savait pas qu’Alana y travaillait.

Soudain Alana se mit à rire sans pouvoir s’arrêter. Shelby la regarda avec stupeur, les yeux écarquillés, se demandant ce qu’il pouvait bien se passer. Finalement elle se décida à se calmer pour pouvoir répondre. "Tu sais, tu ne me déranges pas, on peut apprendre à se connaitre." Shelby ne savait pas quoi penser d’Alana. D’un côté elle la trouvait rigolote. Elle avait l’air sympa, marrante. Mais de l’autre elle semblait un peu naïve et peut-être même un peu folle sur les bords. En tous cas elle avait quelque chose de bizarre. Mais pour l’instant elle avait envie de considérer que c’était agréable. Elle lui sourit donc en retour.

Shelby lui proposa quand même de la laisser tranquille mais au final Alana lui proposa de rentrer. "Veux-tu rentrer pour qu'on parle un peu et boire quelque chose de frais ? Sauf, si tu as quelque chose à faire ?" Elle n’avait rien à faire mais elle se demandais ce qu’elle allait bien pouvoir raconter à Alana. Mais en même temps elle se sentait bien seule en ce moment. Alors là qu’elle avait la possibilité de sympathiser avec quelqu’un elle n’allait pas chipoter… « Ben… Je ne pourrais pas rester très longtemps, mais pourquoi pas un peu oui. Enfin… Si je ne dérange pas. "Ne t'inquiète pas le jeune homme va partir dans quelques minutes." « Ah ok ok », dit-elle en ayant envie de rire.

Shelby entra donc dans la coloc et ne put s’empêcher de poster ses yeux de partout. Elle regardait de tous les côtés, pour découvrir un peu le lieu. « Tu vis en coloc, donc ? Vous êtes au moins 3 ou 4 filles en plus de Junie non ? » Et voilà qu'elle remettait Junie sur le tapis. Si elle pouvait en apprendre un peu plus sur la jeune fille, c'était tout bénéf.

Alana lui expliqua qu’elle travaillait pour monsieur Cleavers, mais celui-ci n’était pas là c’est elle qui gardait la boutique. Shelby connaissait un peu Vincent, elle ne lui avait jamais vraiment parlé, mais l’avait toujours trouvé hyper sexy. Ses yeux bleus étaient magnifiques et ses cheveux qui commençaient à être un peu grisonnant… Shelby n’avait pas pour habitude de s’intéresser aux « vieux » mais avec lui c’était différent. Il avait beau avoir des enfants plus vieux qu’elle elle en aurait bien fait qu’une bouchée. Mais ce n’était qu’une idée, jamais elle n’oserait faire quelque chose comme ça, par respect pour sa famille et surtout parce que son frère la tuerait. Puis il avait beau être sexy, Maximiano l’était au moins 10 fois plus que chacun des hommes sexy de cette planète.

« Ah super, ça doit être trop intéressant de gérer une agence comme ça. » Shelby et son côté ambitieux, savait que diriger une entreprise était quelque chose qui pouvait lui plaire, d’autant plus s’il s’agissait d’une boite d’événementiel.

« Ce n’est pas trop prise de tête la colocation avec autant de filles ? » Shelby souffrait avec ces 4 mecs à la coloc, mais avec des filles ce serait encore pire, elle était sûre qu’elle finirait pas les étriper.

La petite blonde posait ses yeux un peu partout, ce qui ne semblait pas déranger Alana. Ses yeux allaient d’un cadre accroché au mur à un livre posé sur la table en passant par le clavier de l’ordinateur. Elle essayait de discrètement lire les post-it affichés au mur. C’est limite si elle n’allait pas vérifier dans le frigo quel genre de yaourt mangeaient les filles. Mais Shelby avait toujours été comme ça, à trois ans déjà ses parents l’avaient retrouvée dans la chambre d’amis chez qui ils avaient été manger, jouer avec le cadenas d’une petite boite qu’elle avait trouvé. « Ben je veux bien un petit vers de jus d’orange ou de jus d’autre chose. Ne te tracasse pas sinon, je ne vais pas trop trop rester. » Elle allait de toute façon pas tarder.

« Est-ce que je peux te demander ce que tu penses de Magnolia ? De Magnolia et de toute ce qui se passe ici ? » Et si avant de partir Shelby essayait de tirer quelques infos d’Alana. Elle ne pouvait s’empêcher de parler des sujets mystérieux de cette ville. Après tout c’est souvent en posant des questions que l’on en apprenait le plus.

Alana lui répondit qu’elle ne voyait pas souvent ses colocs, ce que Shelby prit pour un évitement de la question. Elle en conclut que ça ne se passait pas si bien que ça, mais que pour ne pas le lui dire Alana avait choisit de répondre qu’elle les voyait peu. Ce qui était sans doute vrai, mais qui n’empêchait pas que même en les voyant peu il y avait forcément des questions problématiques. Même si Shelby voyait peu les garçons avec qui elle vivait il y avait toujours un problème de vaisselle ou de chaussettes qui traînent. Puis c’était là une trop belle occasion de penser à un petit ragot, mais elle ne relança pas Alana sur la question, préférant accepter le jus que lui proposait la jeune femme.

« Merci » dit-elle en remerciant Alana qui lui apporte son verre, enchaînant sur la question à propos de magnolia. Soudain semblant méfiante, elle lui retourna une question en demandant pourquoi elle demandait ça. Shelby haussa les épaules, tentant de rester le plus neutre possible. « Comme ça, pour savoir ce que pensent les gens qui y habitent de ce quartier. » dit-elle en souriant pour mettre Alana le plus en confiance possible.

La jeune fille répondit finalement à la question, pour elle Magnolia était une ville merveilleuse de laquelle elle ne partirait pas. Puis lui retourna la question. « Franchement ça ne vaut pas mon Londres natal. Tu connais ? » répondit-elle, encore nostalgique d’avoir quitté la ville qui l’avait vu grandir. « Mais j’aime beaucoup Magnolia. C’est vraiment agréable comme lieu. » Mais ce qui l’intéressait était autre part. « Enfin… Il se passe quand même pleins de choses bizarres. Le meurtre d’Alicia, la disparition de Naya, cette fameuse DS… J’ai l’impression que tout le monde ici a un secret. Tu sais quelque chose de tout ça toi ? » Qui sait, peut-être qu’Alana était du genre à parler facilement et qu’elle pourrait ainsi apprendre quelques petits scoop. Tout était bon à prendre sur ces histoires.

Alana ne connaissait pas Londres. Shelby se demanda un instant comment on pouvait vivre sans connaitre Londres, la plus belle ville du monde. « Oui, je suis Londonienne. » répondit-elle. Elle avait toujours été fière de ses origines, de ce petit truc qui la différenciait tellement des autres.

Shelby commença à poser des questions sur Magnolia, essayant de savoir si la jeune fille connaissait des choses qu’elle pouvait ignorer. Alana sembla un peu sur la réserve mais continua à lui sourire. Elle répondit qu’elle avait bien sûr entendue parler de tout mais n’en savait pas plus. « Tout le monde ? Même toi ? Qu’à tu à me raconter sur toi.» Dit Shelby en rigolant. Sa question se voulait sur le ton de l’humour pour la faire passer, mais au fond ce n’était pas de l’humour.

« Bon, je vais peut-être te laisser. » dit Shelby. Elle avait déjà passé un bon moment ici et il fallait qu’elle rentre chez elle. « Merci pour l’accueil en tous cas. » lui sourit-elle. « J’espère à bientôt ? » Shelby s’avança vers la porte.