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Are you doing ok ? [Heathcliff]

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MessageSujet: Are you doing ok ? [Heathcliff] Are you doing ok ? [Heathcliff]  Icon_minitimeJeu 13 Fév - 23:38


     

     
❝ Are you ok ? ❞

De la musique en bruit de fond, des gens partout. Je ne suis pas friande de contact humain en général mais là, je suis passablement éméchée alors j'ai presque l'air sociable. Tous ces gens là, je les connais plutôt bien. Oh, on ne peut pas dire que ce soient mes amis. Je ne leur fais pas confiance, ce ne sera jamais le cas. Mais ils savent comment organiser une « soirée ». Ils sont tous plus ou moins riches, l'alcool coule à flot et la coke passe de mains en mains. Nous sommes dans une suite à l'hôtel du coin. Ce genre de soirée, la jeunesse dorée en est folle. Qu'est-ce que je fais là moi ? Je me tape le type à qui appartient la chambre. Il ne m'aime pas. Ou plutôt si, il aime que je le suce. Au final, ça m'arrange, il me paie mon herbe, il me laisse respirer, il est plutôt réglo. Nous sommes tous les deux affalés dans le fauteuil à nous passer un joint tout en échangeant quelques caresses éparses. Le coeur n'y est pas. Il faut dire que je ne suis pas très réactive, mon corps est engourdit par la marijuana. Je me laisse bercer par la musique et par la respiration du garçon. Autour de nous, les gens parlent trop fort. En fait, tout le monde essaye d'attirer l'attention du type. Il s'appelle Noah, je pense. Enfin, en tout cas, c'est comme ça que la fille assise par terre l'appelle. Tout à coup, j'ai l'impression d'étouffer. Je me redresse. Noah grogne, me rattrape par le t-shirt. « Où est-ce que tu vas, bébé ? ». Il est sérieux ?! Putain, il ne connait même pas mon nom, j'en suis sûre. Quel con. Il passe sa main sous mon t-shirt, caresse mon ventre. Il se redresse et m'attire contre son torse. Sa main monte sur mes seins, se fait insistante. Je penche la tête en arrière, il m'embrasse. C'est alors que la musique change. I love rock and roll de Joan Jett & The Blackhearts. J'adore cette chanson, j'adore cette chanteuse, j'adore ce groupe ! Je repousse le type, me lève, monte sur une table. « Va y bébé, danse ». Ta gueule, connard. Je danse mais pas parce que cet enfoiré me l'a demandé, parce que j'en ai envie. Je danse lentement, pas vraiment en rythme, et il me regarde avec cet air de dépravé qui lui va si bien. Je décide de ne plus le regarder. Je ris toute seule, tourne sur moi même. Dieu ce que j'aime cette chanson.

Le morceau se termine et un autre, beaucoup plus rythmé prend sa place. Soudainement, tout le monde est sur la table avec moi. Je reste un instant avec eux, amusée. Noah vient à nouveau se coller à moi. J'ai l'impression qu'il a plus que deux mains tellement elles sont partout sur moi. Je me frotte contre lui, je le nargue en le regardant dans les yeux, lui faisant croire que je vais l'embrasser. C'est alors que, du coin de l'oeil, j'aperçoit le seul type qui ne soit pas entrain de danser. Je fronce les sourcils parce qu'il me semble que je le connais. Noah se rend compte que ce n'est plus lui que je regarde. Alors, il m'attire encore plus contre lui, m'attrape les fesses. Il essaye de m'embrasser mais je le repousse nonchalamment, fascinée par celui que je crois reconnaître. Car oui, je suis presque sûre qu'il s'agit de l'ex de ma soeur : Heathcliff. Il a le regard dans le vide, on dirait qu'il broie du noir. « Putain, bébé, il t'arrive quoi ? », me demande Noah tout en attrapant ma tête dans ses mains pour me forcer à le regarder. Ecoute moi mon bonhomme, tu m'appelles encore comme ça et je te coupe les couilles. « Rien, lâche moi ». J'essaye d'échapper à son emprise mais il me retient. « Tu crois que tu vas où comme ça ?! ». Il glisse une main entre mes cuisses. J'en reviens pas, ce type est vraiment obscène. Je le gifle. « Lâche moi je t'ai dis, putain ! ». Il me fusille du regard, on dirait qu'il me déteste. L'espace d'une seconde, j'ai peur qu'il me fasse mal. Pour finir, il me lâche. « Pétasse », me crache t'il. « Connard », je lui répond.

Je descend de la table à toute vitesse, je manque de me ramasser salement par terre. Je m'éloigne vite. Une fois que je suis assez loin de lui, de l'agitation, je m'arrête pour souffler. Sur le buffet, dans un coin de la pièce, il y a toute une rangée de joints, roulés à l'avance en prévision de la soirée qui n'attendent qu'à être consommés. J'en prend un, m'appuie contre le mur et l'allume. Alors que je souffle lentement la première bouffée, terre en arrière, je me rappelle de Heathcliff et de son air profondément triste. J'ai envie de savoir ce qui lui arrive mais d'un autre côté, il fait aussi partie de la ligue des gros cons. Il a mis enceinte ma soeur et il a eu le culot de lui en vouloir quand elle a avorté. Il croyait quoi celui-là ? Qu'elle allait le garder parce qu'un enfant de lui c'est la plus belle chose qui puisse lui arriver ?! Non mais faut pas déconner. Sa relation avec ma soeur est tumultueuse, presque violente et ça lui fait mal à mon Annie.

Un instant plus tard, je me décolle du mur et marche vers lui. L'inquiétude pour ce débile a prit le dessus. Une fois à sa hauteur, je lui tend mon joint sans le regarder et lui lance, comme à contre coeur :

- Hey. Tu viens fumer sur le toit avec moi ? On étouffe ici, je veux m'en aller. En plus Noah est un trou du cul.

Je ne sais pas s'il m'a vue tout à l'heure, quand j'ai giflé Noah. Peut-être que oui, après tout, la suite dans laquelle nous sommes n'est pas si grande. Je n'ai aucune idée de s'il va accepter. Il doit sûrement penser que je suis une salope sans coeur. C'est faux. Je n'aime pas voir quelqu'un que je connais avec le genre de regard qu'il arbore en ce moment. On dirait presque qu'il pense à faire une connerie. Il arriverait quoi à ma soeur s'il s'ôtait la vie ? Je préfère ne pas y penser. En fait, je ne me l'avoue pas mais je m'en fais pour lui.

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MessageSujet: Re: Are you doing ok ? [Heathcliff] Are you doing ok ? [Heathcliff]  Icon_minitimeVen 14 Fév - 18:09

Je saigne encore, je sourie à la mort. Tout ce rouge sur mon corps, je te blesse dans un dernier effort.
Are you doing ok ?
L'odeur d'alcool, de shit, de beu, la vue de la coke, l'entente de la musique, le goût du whisky dans sa bouche. Heathcliff était une loque. Pas parce qu'il avait consommé des substances illicites mélangées à de l'alcool en tout genre, mais parce qu'il était déprimé. Il se retrouvait dans cette suite, sans ne savoir réellement pourquoi ni avec qui. Il ne savait même pas comment il était arrivé là. Tous les gens dans cette pièce lui étaient inconnus. Ce n'était que des drogués, des gens complétement éclatés. Il voyait un mec se faire un garrot pour se piquer une seringue. Puis un autre faisant de même avec cette même seringue. Quelle bande de cons, choppez bien le sida pensait Heathcliff. Ces deux mecs après avoir eu leur dose, commencèrent à tripoter la même fille. Elle était complétement explosée, à la limite de l'overdose. Elle allait prendre cher avec ces deux gars qui n'avaient pas l'air très doux. Elle se laissait faire, ne comprenant pas ce qui lui arrivait. Ça se voyait qu'elle n'était pas majeure cette pauvre gamine, elle se faisait entraîner par la haute sphère des fils à papa qui cherchaient jusqu'à où s'arrêtaient leurs limites. Lui aussi était comme ça. Lorsqu'il avait dix-sept ans, il passaient ses nuits dans des suites de ce genre à se défoncer la gueule. Il couchait avec n'importe qu'elle fille tant qu'il ne la reverrait plus le lendemain. Il se détruisait pour avoir l'attention de son père, cherchait son côté sombre, se cherchait. Malheureusement pour lui, ça ne lui avait servi à rien. Ces soirées, il les connaissait pas cœur, mais les voir de cette façon, de l'extérieur sans se joindre à la partie était flippant. Il avait l'impression de planer avec ces gens, c'était comme si les vapeurs pénétraient dans son cerveau, comme si la fumée des joints brouillaient son esprit. De dehors, ça ressemblait à une grosse partouze de gens dépravés. C'en était presque pathétique. Tous ces gens présents dans cette pièce étaient là pour une raison bien précise. Lui, avait tué sa meilleure amie par accident le conduisant directement aux enfers. La femme qu'il aimait venait de lui tourner le dos. Ce n'était pas plus compliqué que ça. Il détailla une fille assise en boule près de lui. Elle tremblait, elle délirait totalement. Elle devait surement être là pour une tout autre raison, ou pas. Qui sait, n'importe qui à ses petits soucis et c'était eux qui étaient la cause de tout cet amas de gens détruits, mitraillés par la vie.

Les gens commençaient à bouger après le signal d'une blonde qui se trémoussait sur une table, un mec la touchait. Il se remémora ses soirées, se disant qu'il était le même type de gars, prêt à tout, aucun respect, macho au possible et complétement éclaté. Son corps ne réagissait pas, il ne pouvait pas se joindre aux autres. La seule chose qu'il faisait était observer. Normalement, il détestait ce genre de gars qui était là que pour décorer, qui ne faisait rien. Mais vu sa gueule, on aurait pu croire qu'il était défoncé comme les autres. Qu'il était en mode arrêt sur image. Sauf que c'était pire que la drogue, c'était la dépression qui pointait le bout de son nez. Il savait que les flash-back allaient réapparaître, que ses nuits seraient de nouveau blanches, que son corps allaient de nouveau lui jouer des tours. C'était peut-être pour ça qu'il était là enfaite, il avait peur d'affronter ses bêtes noirs. Mais se retrouver dans cette suite remplie de personnes aussi noires que lui n'était peut-être pas une très bonne idée. Au moins, il ne trouverait personne qu'il connait en ce lieu. Il ne pouvait pas voir Savannah, non. Il était trop faible, avait beaucoup trop reculé dans sa monté pour oser la voir. Annie et Evane, il ne voulait même pas y penser. Nate et Lily.. Ce ne serait vraiment pas une bonne idée. Il s'était déjà montré assez faible ces derniers temps, il ne pouvait pas se permettre de leur rendre alors qu'il était au plus bas. Au final, il ne restait plus que Scarlett, c'était bête mais la femme qui était avant sa pire ennemie, pouvait après leur dernière discussion plus que encourageante être la seule personne qui pouvait aider l'avocat. Sauf qu'il s'était défilé au dernier moment, préférant airer dans cette suite.

Le cœur du O'Conell battait de plus en plus fort, au même rythme de la musique qui ne cessait d’accélérer. Il avait l'impression que son organe allait exploser, tapissant les murs de sang. Personne ne s'en rendrait compte dans cette pièce de toute façon. Ils prendraient ça comme hallucination dû à leur merde. Il sentait sa respiration se bloquer, la chaleur, la pièce trop petite pour le nombre de personnes présentes l’oppressait. Il se disait qu'il ferait mieux de fumer et de se péter la gueule. Après tout, sans consommer il sentait les effets. Peut-être que si il fumait et snifferait ça ferait effet inverse. Au fond, il n'y croyait pas trop, mais il n'avait plus rien à perdre.

Tout à coup, une voix qui avait l'air de s'adresser à lui le sortit de ses pensées. Il voyait un gros joint bien roulé devant lui, comme si quelqu'un venait d'entendre son souhait. Il suivit du regard la main qui le tenait mais ne vu qu'une masse de cheveux blonds. Pourquoi elle ne le regardait pas ? Elle lui proposa d'aller sur le toit, et lui parla d'un Noah qui était un 'trou du cul'. Mais c'était qui ce Noah et qui était cette fille ? Elle tourna un peu la tête. Il vit une fille tout aussi éclatée que les autres, ayant une grosse trace de maquillage sur la joue. Ses habits laissaient voir son soutien-gorge, son short était court et ouvert.. Il détailla ensuite son visage. Ces traits, ces cheveux.. Non.. Minnie. Il fut d'abord un peu étonné puis en y réfléchissant, c'était vraiment le type de soirée où la sœur de son ex pouvait squatter. Elle ne l'appréciait pas vraiment, mais lui, ne pouvait s'empêcher de la trouver attachante. Il l'avait même vu une fois sans sa tête de défoncée et tout son maquillage et était plutôt jolie. C'était marrant à quel point les sœurs McCormick ne se ressemblaient pas. Il hocha la tête et la suivit.

Il faisait froid sur ce toit, le vent se plaquait sur son visage. Il ne sentait rien, comme anesthésié. Ce joint allait le rendre encore plus vulnérable mais il n'en avait rien à foutre. C'était la plus dur période de sa vie, il pouvait bien faire un écart. Il laissa la blonde allumait le joint et tirer la première taffe. Il regarda la fumée se propager dans les airs. Elle faisait des jolies formes avec cette dernière comme si elle fait ça toute sa vie. Après tout, c'était possible. Elle lui passa le joint. Il le détailla, ça faisait si longtemps qu'il n'en avait plus eu dans les mains. Il observa Minnie qui ne l'avait pas encore regardé de la soirée puis lui demanda.

« C'est qui ce Noah ? »

Cette question avait peu d'importance, mais il fallait bien commencer par quelque part. Il approcha le joint près de sa bouche, puis tira une taffe. C'était si doux en bouche, si plaisant. Il regarda devant lui, se laissant aller dans ses pensées qui se floutaient.
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Dernière édition par Heathcliff O'Conell le Dim 16 Mar - 22:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Are you doing ok ? [Heathcliff] Are you doing ok ? [Heathcliff]  Icon_minitimeVen 14 Fév - 20:47


     

     
❝ Are you ok ? ❞

Il y a un moment de flottement pendant lequel je suppose qu'Heathcliff hésite. Il se demande sûrement s'il est sage de me suivre sur le toit. Après tout ne suis-je pas la folle du quartier ? La fille qui fait frissonner tous les parents et qu'il leur fait remercier le ciel que leur enfant n'est pas comme moi. Qu'ils aillent se faire foutre. Ils ne savent pas ce que j'ai vécu, ils ne savent rien de moi et, pourtant, ils me jugent. Enfin bon, je ne peux rien y faire n'est-ce pas ? Je me mord la lèvre inférieure. Trop fort. C'est un tic que j'ai quand je suis angoissée. C'est-à-dire à peu près tout le temps. Dans l'immédiat, j'ai une boule au ventre parce que j'ai peur que l'ex de ma soeur m'envoie sur les roses. Pour une fois que je fais un pas vers quelqu'un, je le prendrais vraiment mal qu'il me repousse. Je suis prise par l'envie de lui dire de laisser tomber, que l'invitation ne tiens plus. Si c'est moi qui part, c'est moins grave non ? L'incident serait vite oublié, on retournerait tous les deux à nos petites vies respectives, j'aurais encore plus de raisons de le détester.

Heureusement, il finit par hocher la tête. Je souris, malgré moi. J'espère qu'il ne m'a pas vue. Faudrait pas qu'il aille se faire des idées. Je le guide en silence vers le toit de l'immeuble. Ce n'est pas bien loin. J'y suis déjà allée quelque fois. La plupart du temps quand je viens ici, c'est pour me faire sauter par Noah. Il y a toujours un moment où j'étouffe dans sa suite et alors il faut que je monte sur le toit. Pour le coup, c'est peut-être la dernière fois que je viens. Ou pas, je ne sais pas. J'ai tendance à beaucoup changer d'avis. Il y a une seconde, j'étais persuadée que je ne voulais plus jamais voir sa gueule de connard. Maintenant, j'hésite déjà. Il est pas si méchant que ça. Il a aussi l'avantage considérable d'avoir le cul bordé de nouilles et d'être partageur de sa beuh. Tout ce qu'il me demande en échange c'est de coucher avec lui. Alors oui, peut-être que quand je retournerai en bas, je retournerai dans ses bras.

Pour l'heure, je suis sur le toit et il n'y a plus que ça qui est important. Je respire profondément en fermant les yeux. Il fait froid. Je ne suis pas très habillée et bien que je sente la morsure du froid, elle ne me dérange pas. C'est un effet secondaire du nombre élevé de grammes d'alcool que j'ai dans le sang. Sans compter que ce n'est pas mon premier joint de la soirée non plus. Il y a du vent, aussi, mais j'aime le sentir jouer dans mes cheveux. Je sais que ça me donne encore plus un air d'allumée mais qu'est-ce que j'en ai à faire ? Ha oui, Heathcliff. Bah, il me connait. Il a déjà certainement sa propre opinion sur moi. Il y a longtemps que j'ai arrêté d'essayer de changer ce que les autres pensaient de moi. C'est une perte de temps et d'énergie. C'est en silence que j'allume le joint, tire dessus. Pendant que je souffle, lentement, je le lui tend. Ma gorge est brûlée, je ne sens plus du tout le froid. Mon corps fonctionne au ralentit. Est-ce que mon coeur bat toujours ?

Heathcliff prend la parole. Il me demande qui est Noah. J'émet un petit rire qui s'approche d'un ricanement. Quelque part, il vient de l'insulter. Noah qui se prend pour le roi du monde se retrouve en fait dans une soirée qui se déroule dans sa propre suite et où la moitié des gens n'est même pas au courant de qui il est. C'est ce que j'ai envie de croire. Ça le rend ridicule, moins menaçant. Même moins pervers, bizarrement. Il n'est soudainement plus que ce type qu'Heathcliff ne remet pas. Je passe une main dans mes cheveux et les arrange pour que, malgré le vent, ils ne soient pas devant mes yeux. Je m'approche d'Heathcliff et pendant qu'il souffle sa fumée, je lui répond :

- Le type qui a payé pour le joint que t'es entrain de fumer.

Ma voix est différente de tout à l'heure, chaleureuse. Je n'ai pas beaucoup de confidents dans la vie. Sur le coup j'ai envie de tout déballer à l'ex de ma soeur. Lui dire que je couche avec ce type, tout comme je couche avec beaucoup d'autres. Lui raconter que je suis perdue dans la vie, que j'ai peur de tout le monde, que j'ai envie de m'enfuir. Seulement, pour lui dire tout ça, il faudrait que j'aie confiance en lui. Ce n'est pas le cas. Je ne le connais que très peu. Il n'est pas impossible qu'il fréquente des gens en liens avec la mafia ou quelque chose du genre. Enfin, ça à la limite je m'en foutrais. En revanche, il pourrait décider de déballer tout ce que je lui dirais aux mauvaises personnes. Je n'ai pas envie que mon entourage me prenne encore plus en pitié. Alors, voilà, je préfère fermer ma gueule.

Sans le prévenir ni lui demander son avis, je lui attrape doucement le poignet et l'attire vers un petit muret où on peut s'asseoir. C'est mieux que rester debout à attendre que le vent finisse par nous déraciner et nous entrainer au loin. Toujours en silence, je m'assied, libre à lui de m'imiter ou pas. J'aimerais qu'il le fasse. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai envie de sa présence à côté de moi. Elle a quelque chose d'étrangement rassurante. Je tourne le regard vers lui, plante mes yeux dans les siens. J'ai envie de lui demander ce qui lui arrive mais je ne sais pas comment m'y prendre.

- Ca ne peut pas être que ma tepu de soeur qui te met dans cet état, si ?

Je tend la main vers lui pour récupérer le joint. Je tire lentement dessus et reporte mon attention sur la vue qui s'offre à nous. Oui j'ai traité ma soeur de pute mais j'espère qu'il est conscient que je ne le pense pas. J'admire qu'elle s'amuse du fait que tout le quartier la traite de « tepu ». Elle assume à cent pour cent. C'est une fille géniale, mon Annie. Je souris aux anges en pensant à elle. Est-ce qu'Heathcliff va comprendre que je lui tend une perche pour qu'il se confie à moi ?

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MessageSujet: Re: Are you doing ok ? [Heathcliff] Are you doing ok ? [Heathcliff]  Icon_minitimeJeu 27 Fév - 15:38

Je saigne encore, je sourie à la mort. Tout ce rouge sur mon corps, je te blesse dans un dernier effort.
Are you doing ok ?
Plus il se dirigeait vers le toit, moins il entendait la musique abrutissante. Le fait de sortir de cette pièce le rendait moins à la masse, comme si la musique l’hypnotisait. Malgré ça, il restait tout de même à côté de la plaque. Les escaliers en fer qui résonnaient sous ses pieds lui donnaient l'impression que chacun de ses pas étaient un supplice pour ses pauvres oreilles qui n'étaient que mal traitées depuis le début de cette foutue soirée. Chaque pas en avant lui donnaient envie de faire trois pas en arrière et de retourner chez lui pour une soirée de plus à broyer de noir avec une bouteille de vodka et deux paquets de cigarettes dans sa chambre. Il ne savait pas pourquoi il avait accepté de suivre cette fille, surtout sachant que c'était la sœur de celle qui le faisait souffrir. Mais une voix lui disait qu'il ne pouvait pas se laisser abattre par cette rousse. Qu'il fallait qu'il continue sa vie sans se la gâcher pour une fille qui n'en valait peut-être pas la peine.

Il titubait sur le toit où l'avait emmenée cette blonde. Il sentait le besoin d'un bon verre de scotch. A la place, ils avaient un bon gros joint pour deux. Ce qui n'était peut-être pas si mal. Mais il voulait quand même boire. Même si ses expériences passées lui avaient démontrées que l'alcool ne pouvaient pas noyer ses souvenirs, que tout resterait à jamais gravé dans sa tête et qu'aucune substance soit elle ne pouvait résoudre ce problème. Il inspira longuement, ne voulait pas relâcher l'air qui se trouvait dans ses poumons. Il ne possédait plus grand chose, sa petite amie, sa sœur qui était à l'hôpital, son secret dévoilé, tout lui filait entre les mains. Il ne pouvait s'empêcher de développer des tocs bizarres, de porter de l'importance à des choses auquel il ne connaissait même pas l’existence. Il se rendait compte ce qu'était la vie d'une personne qui ne dirigeait rien, qui ne faisait que subir son avenir en bouffant tous les dommages collatéraux en pleins dans la gueule. Heathcliff avait vécu des moments difficiles, mais jamais comme celui là. Il avait l'habitude d'avoir tout en main, même quand il se laissait aller à la débauche. Alors que là, il ne contrôlait vraiment plus rien du tout.

La question de l'avocat fit rire Minnie. Il ne savait pas réellement pourquoi mais bon, tant qu'il ne la faisait pas pleurer. C'était peut-être l'alcool, la drogue qui la rendait comme ça, ou bien elle se foutait de la gueule de ce Noah. Ce qu'elle lui confirma. Il comprit malgré son esprit embrumé pourquoi elle ricanait. Effectivement, c'était bête d'organiser une soirée où les invités ne savaient même pas qui était l'hôte. Il repensa au nombres de soirées aux-quelles il s'était rendu sans même savoir à qui appartenait la maison. Il n'était pas un profiteur, un pique-assiette ou quelque chose du genre. Mais il était souvent invité à ce genre de fêtes, faisant parti de l'élite tout en ayant un passé très mouvementé niveau alcool et drogue. Il avait donc sans doute gardait des contacts qui lui permettait de se joindre à ce genre d'événements.

« Ah heu, tu pourras lui dire merci alors. »

Il s’en foutait qu'elle le fasse ou non, ce n'était même pas une question de politesse. C'était sorti tout seul de sa bouche. Il tira une latte une seconde fois en l'honneur de ce Noah. Son esprit fit le rapport entre la fille qu'il venait de voir avant sur la table et qui se faisait peloter par un mec. Cette fille était sans doute Minnie et le gars Noah. Il avait envie de lui demander pourquoi elle n'était pas restée avec lui, ou pourquoi elle se laissait toucher comme ça mais ça ne le regardait pas. Il n'avait pas un lien très fort avec la McCormick. Malgré sa longue relation avec Annie, ils ne s'étaient jamais vraiment parlés. Il la voyait toujours de loin, soit défoncée soit fatiguée de sa soirée passée.

Il se laissa entrainer par la blonde qui malgré ses gestes plutôt doux, manqua de faire tomber Heathcliff qui n'était vraiment pas à son apogée. Il regarda d'une façon hébétée Minnie qui s'assit tranquillement sur un petit muret qui se trouvait en face d'eux. Après quelques secondes immobile, l'information arriva enfin à son cerveau et l'O'Conell s'assit aux côtés de cette intrigante jeune femme. Il mit ses jambes en tailleurs tout en gardant le joint qui se trouvait dans sa main. Il regardait les étoiles qui n'étaient pas très abondantes à cause des lumières de la ville. Le regard de Minnie força Heath' à la regarder à son tour. Il la sentait insistante et laissa le ciel pour les yeux verts/bleus de la blonde qui lui fit penser à ceux de Annie.

La question de Minnie le mit sur pause. Il regardait le sol tout en laissant la jeune femme s'emparer de ce qu'il tenait dans les mains pour sentir quelque secondes après l'odeur du joint. C'était obligé qu'en se trouvant avec elle, elle allait lui poser des questions sur Annie. Il ne savait pas vraiment ce qu'elle connaissait de leur histoire. Elle devait surement le prendre pour un connard qui avait abandonné sa grande sœur alors qu'elle avait avorté. Il ne pu s'empêcher de remarquer qu'elle l'avait traitée de tepu. Après tout, la rousse ne cachait pas ses manières de pétasses et Minnie son côté franc parlé. Mais il s'étonna quand même de l'entendre dire de la part de quelqu'un. Il savait que beaucoup de monde le pensait, mais que personne ne lui avait jamais vraiment dis. Il laissa un petit sourire s'échapper sur son visage marqué par la douleur.

Bien sure que c'était à cause d'elle mais pas que. C'était plutôt le fait qu'elle l'avait condamné à retourner à la case départ malgré tous les efforts qu'il avait fait pour sortir de cette spirale terrible de dépression. Elle était la seule personne qui boostait Heathcliff, elle était la seule à pouvoir le faire sortir de là. Mais elle ne l'avait peut-être pas compris, ou bien elle s'en fichait royalement.

« Disons qu'elle y contribue. Elle était mon seul espoir mais elle a préféré coucher avec un autre gars. Enfin tu vas me dire que ça fait rien vu qu'on n'est pas ensemble. Mais justement, on s'était promis de l'être après s'être rétabli chacun de notre côté. Et j'étais sur la bonne voie mais je sais pas pourquoi, savoir ça m'a complétement anéanti.. Désolé je sais pas pourquoi je te raconte ça.. »

Il laissa tomber sa tête entre ses mains. Son discours n'était vraiment pas clair, surtout pour quelqu'un qui ne connaissait peut-être pas l'histoire. En plus, il se demandait pourquoi il lui racontait ça. C'était la grande sœur de Annie, et puis il le méritait peut-être après tout. Ses idées étaient trop embrumées pour qu'il arrive à réfléchir. Il prit le joint sans lui demander et tira le plus fort qu'il pouvait, sentant les larmes lui monter.
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MessageSujet: Re: Are you doing ok ? [Heathcliff] Are you doing ok ? [Heathcliff]  Icon_minitimeDim 2 Mar - 19:10


     

     
❝ Are you ok ? ❞

Heathcliff me répond, mécaniquement, comme s'il n'y avait pas vraiment réfléchit, qu'il faudrait que je remercie Noah. Je glisse un regard vers lui et fronce légèrement les sourcils, me demandant s'il est sérieux, s'il s'attend vraiment à ce que je remercie Noah, ce type qui me traite si mal depuis le début de la soirée. Depuis le début de ma relation avec lui, en fait. C'est bien la moindre des choses, après tout ça, que je puisse profiter de ce qu'il a à offrir – des joints, en l'occurrence. J'ai à nouveau l'impression que je vais suffoquer. Je sens une angoisse sourde monter en moi. Tout ça parce qu'il faudrait que je dise merci à Noah et que ce n'est pas juste. Les gens de mon entourage sont toxiques, il y a des jours où ma vie ne tiens qu'à un fil mais je devrais dire merci pour ça. J'ai bien sûr conscience que ce n'est pas ce qu'il voulait dire – qu'il ne voulait d'ailleurs rien dire de spécial – mais je ne peux m'empêcher de penser ainsi. Pendant une seconde, je suis sur le point de me mettre à crier. Ou pleurer. Ou les deux à la fois. Je suis prête à passer de l'autre côté du miroir, pour le dire en d'autres mots. Ce qui m'empêche de le faire c'est tout simplement l'O'conell en face de moi. Il est entrain de tirer sur son joint, le regard vide. Ma frustration se retrouve happée par ce vide, aussi vite qu'elle n'était apparue. Le désespoir qu'il affiche me fait peur mais me fascine, aussi. Il serait mentir de vous dire que je connais bien Heathcliff mais, à vrai dire, je n'ai pas besoin de le connaître beaucoup pour remarquer qu'il n'est pas dans son état normal. Comment qui que ce soit pourrait être plongé dans un tel état de léthargie et toujours être considéré comme étant « dans son état normal » ?! Il y a une certaine partie de son comportement qui est du à l'alcool, c'est indéniable. Seulement, je suis sûre qu'il y a plus que ça. Il est écrit en grand sur son front qu'il souffre de quelque chose. Quant à savoir qui de l'oeuf ou la poule est arrivé en premier...

Comme pour me prouver que j'ai raison, le jeune homme manque de tomber alors que je le tire vers le muret. A ce moment là, il y a dans un coin de mon esprit une petite voix qui me demande si je ne ferais pas mieux de contacter des gens plus qualifiés que moi pour s'occuper de lui. Après tout, je ne suis pas la mieux placée pour veiller sur lui et encore moins pour le consoler. Ce n'est pas mon rôle. Je devrais n'en avoir rien à faire, d'ailleurs. Surtout qu'il en a fait voir de toutes les couleurs à ma soeur avec cette histoire d'avortement. En fait, je pense qu'on a beau essayer de me faire entrer dans la boite de la droguée qui n'en a rien à foutre de rien, j'en dépasserai toujours un peu. Je n'en ai pas rien à foutre du malheur des autres. Si bien que je me sens soulagée quand il finit par s'asseoir à côté de moi. C'est bête mais j'ai l'impression que l'inviter sur ce toit, à fumer avec moi, ça l'aide déjà un peu. J'ai plusieurs fois voulu que quelqu'un fasse pareil avec moi. Juste pour me prouver que je ne suis pas une autre âme en perdition sans valeur au milieu de tellement d'autres. Bref, il faut que j'arrête de penser à ça, c'est vraiment pas le moment. Là sur ce toit, sous les étoiles, au milieu du vent, c'est Heathcliff qui est important. Je lui demande donc si c'est ma soeur qui est la seule responsable ou s'il y a plus.

Il me raconte qu'Annie était son seul espoir mais a préféré coucher avec quelqu'un d'autre. Malheureusement, c'est bien le genre de chose qu'elle ferait. Je ne peux pas expliquer son comportement mais oui, ma soeur couche à droite à gauche avec pas mal de mecs. C'est un peu comme si c'était inscrit dans ses gênes. Cette théorie tiendrait la route puisque c'est un peu ce que je fais aussi. Mon raisonnement – qui me semble pourtant si logique – n'a pas vraiment de sens, ce qui est sûrement dû au joint que nous sommes entrain de partager. Quoi qu'il en soit, il est possible que moi aussi j'aurais été amenée à tromper Heathcliff dans une telle situation. Etre « le seul espoir » de quelqu'un est un fardeau très lourd. Il aurait été carrément beaucoup trop lourd pour moi et je n'aurais pas su gérer. Il aurait fallu que je détruise tout, que je fuie en m'abandonnant à un autre. Est-ce que ma soeur a couché avec ce type pour honorer sa réputation de tepu ou ce pourrait-il qu'elle soit plus semblable à moi que je ne le pense ? La question restera à jamais sans réponse parce que je sais d'avance que je ne la lui poserai pas.

Il y a quelque chose d'autre qui me travaille : pourquoi est-ce que le sexe est si important pour tout le monde ? Enfin, non, comprenez moi bien, je sais pourquoi c'est important. Parce que c'est bon, parce que c'est addictif, parce qu'on est tous – à des degrés divers – à la recherche de ce genre d'expériences. Ce que je ne comprend pas c'est pourquoi on le lie tellement aux sentiments, pourquoi ça fait toute une histoire si on couche avec plusieurs personnes à la fois en n'en aimant qu'une seule (voir aucune). Alors oui Annie a couché avec quelqu'un d'autre mais ça ne veux pas dire que ses sentiments pour Heath' ont changés. N'allez pas croire que je suis différente des autres sur ce point : je suis moi-même prise dans cette conception du monde et, si je ne lie pas les sentiments d'amour à l'acte d'amour, il y a chez moi une forte composante de possessivité qui entre en jeu. Alors, est-ce que ce serait ça ? Ce serait juste une histoire d’orgueil ? Est-ce que ce qui nous blesse là-dedans c'est que quelqu'un profite de ce que l'on pensait réservé uniquement à nous ? C'est peut-être mon cas, sûrement parce que je ne suis pas amoureuse, mais pour Heathcliff c'est clairement autre chose. C'est plus que de la jalousie causée par de la possessivité, c'est quelque chose qui est entrain de le détruire. Il attendait quelque chose de ma soeur et elle n'a pas été capable de le lui donner.

Alors qu'il a la tête entre les mains, je l'observe à la dérobée, pensive. Je ne lui répond pas tout de suite, je ne sais pas quoi dire. Je ne suis pas une grande partisane du mensonge, aussi étrange que cela puisse paraître, et je ne peux donc pas le rassurer en lui disant que ma soeur va revenir à ses esprits et qu'elle n'a pas fait ça pour lui faire mal. C'est peut-être vrai – j'espère que ça l'est, même – mais je ne peux décemment pas l'affirmer. Je ne suis pas dans la tête de ma soeur, je ne peux pas parler pour elle ou deviner ses intentions. Il tire à présent sur le joint comme si sa vie en dépendait. Des larmes se profilent au coin de ses yeux. J'ai envie de le toucher, de le prendre dans mes bras, de le caresser. Comme si j'avais oublié comment on fait pour être proche de quelqu'un sans que ça passe par du physique. Parce que ce serait inapproprié de faire autrement, je garde mes mains pour moi.

- Je pense que tu me racontes ça parce que tu en a besoin...

Magnifique interprétation, bravo Minnie. Bon, qu'est-ce que je peux faire pour l'aider moi ? On a déjà exclut le contact physique. Il reste la parole.

- De quoi est-ce que tu avais besoin de te remettre ? L'avortement ?

Je n'ai pas su contenir l'agacement de ma voix alors que je prononçait ce dernier mot. Il faut dire que je n'ai que le point de vue de ma soeur sur ce qui s'est passé à ce moment là alors je ne suis peut-être pas très objective. Et puis, je reste sa grande soeur, il est normal que je la défende. Cependant, mon but n'était pas d'être agressive et, pour me rattraper, je lui oppose un sourire désolé. Pour l'encourager à parler, j'ajoute encore, d'un ton plus doux empli d'une certaine auto-dérision :

- Tu peux me le dire vu que de toute façon, il a de grosses chances que je ne m'en rappelle pas demain.

C'était la triste vérité : dans quelques heures j'aurais peut-être carrément oublié avoir rencontré l'ex de ma soeur et partagé un joint avec lui.

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MessageSujet: Re: Are you doing ok ? [Heathcliff] Are you doing ok ? [Heathcliff]  Icon_minitimeLun 3 Mar - 23:53

Je saigne encore, je sourie à la mort. Tout ce rouge sur mon corps, je te blesse dans un dernier effort.
Are you doing ok ?
La réaction de Minnie face à la demande de remerciement de Heathcliff confirma ce qu'il pensait. C'était bel et bien elle la blonde qui avait donné le ton à la soirée, sur la table et qui se faisait peloter par Noah. Enfin du moins c'était ce qu'il en avait conclu. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi elle l'avait laissé pour l'avocat et pourquoi elle avait l'air aussi contrarié à l'évocation du nom de leur fournisseur de joint. Si elle couché avec lui elle devait l'apprécier un minimum quand même, non ? Enfaite c'était débile ce qu'il se demandait vu que quelques années auparavant il était exactement le même type de mec que semblait être Noah. Il couchait avec des filles qui elles, avaient un minimum d’intérêt pour lui alors que lui n'en avait aucun. A part peut être pour leur seins et leur entre-jambe. Il savait que c'était dégueulasse et que les gars n'avaient pas à profiter de pauvres filles défoncées ou bourrées qui s'attachaient trop facilement. Mais bon, c'était comme ça, il ne pouvait rien y changer. Il n'arrivait déjà pas à régler ses problèmes, alors ceux des autres, autant pour lui. Certes, une part d'égoïsme était présente mais ses aventures passées lui prouvaient que l'égoïsme n'était pas une si mauvaise chose si il voulait bien se porter.

La tête entre les mains, Heathcliff se laissa bercer par le vent et la musique intérieur qui provenait de sa tête. Il tanguait comme un bateau et Minnie devait probablement le trouver bizarre. Mais toute cette dose de souffrance, de stress, de cauchemars à répétition, de déception et de douleur était vraiment trop pour lui et la conversation avec Annie était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. De plus, dans quelques jours, il allait se retrouver devant la famille Hamilton au souhait de Lily. Il ne savait vraiment pas ce qu'il allait faire la-bas et depuis cette prise de décision, dans le but principal de soutenir Lily, il ressentait une boule au ventre en permanence. Une douleur si forte et si continue mais qui n'était rien comparé à sa souffrance psychologique. Sa douleur physique ne se ressentait donc presque pas, comme anesthésiée, ce qui le terrorisait. Ne pas pouvoir ressentir son corps était une chose vraiment spéciale et même désagréable. Il préférait de loin sentir son mal de ventre plutôt que sa souffrance mentale omniprésente.

Peut-être qu'il fumait ce joint pour voir si il ressentait encore quelque chose. Pour vérifier qu'il était encore bel et bien vivant. L'alcool ne lui faisait plus rien. Il ne pouvait pas éviter d'être soûl, mais il n'était plus euphorique comme avant lorsqu'il l'était. Au contraire, la boisson faisait remonter ses pires souvenirs sans s'arrêter. Il passait donc le plus clair de son temps au milieu des bouteilles et de ses pires cauchemars. Il arrivait à ne pas tomber dans l'alcoolisme malgré tout car il prenait conscience que cette connerie ne l'aiderait pas à sortir de gouffre. Elle parviendrait plutôt à enfoncer les clous de sa tombe avant l'heure. Alors peut être que fumer l'aiderait. Même si il en doutait grandement. Mais ce soir, il avait envie de se péter la gueule. Comme ça, il aurait une raison à son mal de tête le lendemain. Il arriverait peut-être à se griller quelques neurones pour effacer certaines parties de ses souvenirs.

Il s'empara à nouveau du bédo et tira un bon coup dessus. Il sentait les larmes le picoter au coin des yeux. C'était un mélange des effets du joint et de sa vie si merdique. Il s'enfichait que Minnie le voit comme ça. Il avait appris à mettre son égo de côté et puis, quand quelqu'un fumait, ses émotions étaient plus fortes. Du moins c'était ce qu'il pensait même si tout le monde ne partageait pas son avis. Et puis, il avait de quoi pleurer aussi. Sa meilleure amie était morte dans un accident de voiture dans lequel il conduisait après une soirée bien arrosée, celle qu'il aimait couchait avec quelqu'un d'autre, son secret avait été révélé aux yeux de tous, il avait eu une conversation forte en émotions avec Evane, et devait se rendre chez les Hamilton pour signer son arrêt de mort. Qui n'aurait pas envie de chialer toutes les larmes de son corps dans une situation semblable ? Il se le demandait.

La réponse de Minnie n'était pas très pertinente en un premier temps. Il se retenait de lui dire 'sans blague', mais il n'avait pas envie de rigoler, ou de se prendre la tête si elle était susceptible. Il ne lui répondit donc pas et c'était comme si la blonde s'était rendue compte de sa phrase pas très utile. Sa question le laissa sans voix. Elle n'était pas au courant de son secret ou bien elle était trop défoncée pour s'en souvenir ? Il ne lui en voulait pas d'avoir posé cette question, loin de là. Il préférait même ça à en venir directement à Tessa. L'avortement était certes une période difficile pour l'ancien couple, mais Heathcliff s'en était remis. Et de plus, malgré ce qu'il croyait, il n'était pas prêt à être père. Et vu la situation actuel.. Un jeune papa étant le criminel qui a foutu la vie d'une jeune fille en l'air à cause de l'alcool. Il voyait déjà les gros titres des journaux en ajoutant peut-être que ce jeune homme était le fils du sénateur. Le pieds quoi. Et puis il s'en aurait voulu si Annie aurait été mêlée à cette histoire en tant que la compagne du tueur.

« Non ce n'est pas ça. C'est passé maintenant. Tu n'as pas entendue l'histoire de DS ? Que je suis le conducteur de la voiture dans laquelle est morte Tessa ? Tu sais la fille Hamilton.  »

Il lui parlait doucement avec un sourire en coin. Il n'allait pas s'en prendre à elle pour les erreurs qu'il avait commis lui-même. Et puis en parler était devenu déjà un peu plus facile qu'au début. Il arrivait à ne plus faire de crise et à se contrôler. Il était encore très fragile à ce sujet et le serait sans doute toute sa vie mais il avait quand même fait un pas en avant. Enfin du moins avant que Annie le repousse en arrière, mais ça c'était encore une autre histoire. Et puis merde, il n'avait pas besoin d'elle pour avancer, il pouvait le faire de lui même. Il pensait peut-être ça à cause des effets de la substance illicite parce qu'il savait très bien, que le penser était beaucoup plus facile que de le mettre en œuvre.

« Tu sais, ça m'est égale que tu t'en souvienne. De toute manière tout le monde est au courant et puis pour ce que les autres ne savent pas, je sens que je peux te faire confiance. »

Oops, il démontrait justement un élan de confiance envers elle en lui faisant part de son sentiment surement précoce. Mais avec un peu de chance, elle ne s'en souviendrait pas de ça. Et puis même, il avait d'autre soucis plus important que de se préoccuper de ses élans émotionnelles sur un toit, loin des oreilles de tous avec pour seul témoins, une blonde et un joint.
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Dernière édition par Heathcliff O'Conell le Dim 16 Mar - 22:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Are you doing ok ? [Heathcliff] Are you doing ok ? [Heathcliff]  Icon_minitimeSam 8 Mar - 19:42


     

     
❝ Are you ok ? ❞

« Non c'est pas ça ». Heathcliff a l'air interdit, comme s'il y avait quelque chose de très important que je devais savoir et qu'évidemment, je ne savais pas. Je fronce légèrement les sourcils, comme prise en faute. Je n'aime pas ça. Je me sens à côté de la plaque, à nouveau. Il y a tellement de fumée dans ma tête que je pourrais même oublier le visage de mon père. Dieu sait pourtant qu'une telle chose serait impossible. J'essaye toute fois de faire fonctionner mes méninges. Sans trop de succès, mes pensées sont accaparées à cent pour cent par le présent, par ce qui est entrain de se passer sur ce toit : les traits accablés du garçon, le vent, la fraicheur, les étoiles, l'odeur de la nuit. C'est déjà beaucoup pour quelqu'un avec autant de substances différentes dans le corps. A vrai dire, je me demande même comment j'arrive à donner le change. Il faut croire que j'ai de plus en plus d'expérience et que je gère de mieux en mieux l'ébriété. Heureusement, je n'ai pas à me torturer bien longtemps car il m'éclaire vite. Il commence par me demander si je n'ai pas entendu l'histoire de DS. Je commence lentement à comprendre. Je déteste Dirty Secret, comme la plupart des habitants mais, tout comme eux, je suis fascinée par ses posts et je suis comme obligée de les lire. Alors oui, je les lis. Tessa Hamilton. Mais bien sûr ! Oh putain de bordel ! Mon sang se glace. Je suis assise tranquillement sur un toit à côté d'un tueur. Telle est ma première pensée et elle me terrifie. Tout ce qu'il y a encore en moi d'instinct de conservation se met en alerte et mes muscles se tendent, prêts à prendre la fuite.

Heureusement, une seconde plus tard, je me calme. Qui suis-je pour le juger sur ce point ? J'aurais très bien pu être moi-même au volant, j'en suis tout à fait consciente. C'est exactement le genre de truc qui pourrait m'arriver. Je ne sais d'ailleurs pas comment ça se fait qu'à l'instant présent je n'ai encore tué personne. C'est vrai quoi. Parce que j'aime croire que je suis incapable de faire le moindre mal à quiconque mais je ne suis pas assez souvent sobre pour tenir cette promesse. Un accident est si vite arrivé. La vie a été injuste envers Heathcliff sur ce coup. C'est un brave type, il ne méritait pas ça. Il faudrait peut-être que quelqu'un le lui dise. Je ne connais pas son histoire, son passé, je ne connais pas ses fréquentation. A-t-il quelqu'un dans sa vie, puisqu'il n'a pas ma soeur, qui puisse lui dire quelque chose dans le genre ? A-t-il quelqu'un dans sa vie qui soit là pour l'aider à traverser cette épreuve ? Je me doute en tout cas que ce qu'il traverse ne doit pas être évident. Tout comme ma première réaction a été de le prendre pour un meurtrier, il doit lui-même s'en vouloir à mort.

- T'es conscient que ça aurait pu arriver à n'importe qui n'est-ce pas ?

Je suis surprise de m'entendre parler, les mots m'ont échappés avant que je ne leur donne le feu vert. J'avais juste envie de tenter quelque chose, n'importe quoi, pour qu'il se sente mieux. Je coule un regard vers lui. Je n'ai pas besoin de beaucoup d'effort pour comprendre pourquoi il aurait voulu garder tout ça secret. A cause de son père. Plus précisément, du métier de son père puisque ce dernier est sénateur. Mine de rien, ça vous fout pas mal de pression. Mon beau-père a moi est un simple Marshall, rien à craindre de ce côté là. Sénateur, c'est autre chose, tout de suite. Des images de ce qu'à dû être l'enfance d'Heathcliff me traversent. Mon imagination a toujours été très fertile sous l'influence de la drogue. Alors voilà, je le vois enfant se tenir bien, invité à des évènements caritatifs, ce genre de choses. Pendant que je rêve éveillée, je l'entend me dire qu'il s'en fout que je m'en rappelle ou non demain matin. J'aurais pu ne pas faire attention à ses paroles, les reléguer au niveau des « bruits de fond » pour me laisser dériver là où l'alcool et la drogue sont entrain de me mener, s'il n'avait pas ajouter quelque chose d'étrange. « Je sens que je peux te faire confiance ». A moi ?! Lui, il me fait confiance à moi ?! Ces paroles me touchent profondément. La confiance est un sujet sensible chez moi. Je n'accorde la mienne à presque personne et j'attend des autres qu'ils fassent la même chose. Mais lui, Heathcliff O'Conell, affirme avoir confiance en moi. En voilà assez pour me désarçonner, me faire quitter ma place de fille aussi déglinguée que blasée. Je ne sais pas comment réagir. Dois-je dire quelque chose ? J'ai étrangement peur. Quelque chose en moi veut que je m'en aille tout de suite. Ce type est dangereux. Ou est-ce tout simplement que je ne suis pas habituée à ce genre de sentiments positifs ?

- Ecoute, Heathcliff, tu n'es pas un meurtrier. Tu as fait une erreur en prenant le volant de cette voiture mais elle en a fait une aussi en te suivant. « Ne jamais entrer dans la voiture d'un mec bourré » est une règle d'or. Toutes les filles le savent, même moi. Alors à moins que tu ne l'aie forcée à entrer dans ta voiture, tu n'a rien à te reprocher.

A nouveau, mes mots ont été plus vite que mes pensées mais ça ne m'empêche pas de ne pas regretter. Je suis d'accord avec tout ce que j'ai dis. Oui, il est en tord mais c'était un accident. Et puis, elle n'avait qu'à pas entrer dans sa voiture si elle savait qu'il était bourré. Qu'elle l'aie elle aussi été n'est pas une excuse. Vous allez me dire que moi j'entre tout le temps dans les voitures de gars bourrés et que, donc, je n'ai pas de leçon a donner. La différence c'est que moi, j'ai envie de mourir. Oh, pas au point de me suicider, non. Par contre, pourquoi est-ce que vous croyez que je fais toutes ces choses dangereuses ? Parce que je ne tiens pas à ma vie. J'en ai rien à foutre que je puisse mourir d'une overdose. Quelques fois, ça me semble même appréciable comme perspective. Mais, quelques fois, comme ce soir, je me trouve une raison de vivre un peu plus longtemps. Ce soir c'est aider Heathcliff. L'air de rien pour qu'il n'aie pas l'impression que je fais ça pour lui, j'ajoute :

- J'ai la gorge sèche à cause du joint. On descend boire un verre ?

Je me lève alors et m'approche d'une échelle de sortie de secours. Elle descend tout droit du toit jusqu'à la rue. Oui, c'est ça que je voulais dire par « descendre » parce qu'il n'est pas question que je retourne dans cette chambre d'hôtel, j'ai pris ma décision. Par chance, je connais un petit bar dans une rue adjacente, pas trop loin. Faire boire Heath' n'est peut-être pas la meilleure idée du monde mais c'est la seule que j'ai en ce moment. Plonger son esprit dans une douce inconscience qui lui donnera un peu de répit. Même si ce n'est certainement pas la solution sur le long terme, c'est suffisant pour ce soir. D'un air de défis, je l'attire par ici :

- Qu'est-ce que t'attends ? T'as le vertige ou quoi ?

Je ris. Ça fait du bien. J'aime faire des trucs fou comme quitter un hôtel en descendant par le toit. J'ai conscience que, ce faisant, je laisse derrière moi des choses qui m'appartiennent. Mon sac, un manteau, mon portable. Mais je n'en ai rien à faire. Je suis libre. Si je veux me casser, je me casse. Rien ne me retiens. Ce sentiment est grisant. J'aimerais le partager avec Heathcliff mais je ne sais pas ce qu'il en pense. Me prend-t-il pour une folle ? Va-t-il refuser de me suivre cette fois-ci ?

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MessageSujet: Re: Are you doing ok ? [Heathcliff] Are you doing ok ? [Heathcliff]  Icon_minitimeMar 11 Mar - 20:12

Je saigne encore, je sourie à la mort. Tout ce rouge sur mon corps, je te blesse dans un dernier effort.
Are you doing ok ?
Même après sa 'révélation' qui n'en était plus une vu que quasiment toute la ville et même peut-être tout le pays était au courant, Minnie se trouvait toujours à côté de lui. Il sentit l'élan de panique qui submergeait au début la blonde, puis qui s’estompait instantanément. Il n'avait pas besoin de la regarder pour savoir qu'elle n'allait pas bouger, il le savait. Ils se ressemblaient tous les deux. Sauf qu'elle était peut-être plus dans l'extrême. Heathcliff était sorti de la période drogue, alcool et soirée glauques, même si il était présent à une de ce genre en ce moment même. Elle, était bloquée dans cette phase, comme si quelque chose l'empêchait de pouvoir observer la vraie vie qui les entourait. Elle avait peut-être peur de quelque chose, elle devait surement avoir de sombres sentiments en elle, elle aussi. Il savait qu'avec une fille comme elle, il n'allait pas être jugé. Elle était beaucoup trop obscure pour arbitrer à son tour les gens qui commettaient des fautes. Malheureusement pour lui, les gens comme eux étaient trop peu. La société était faite pour critiquer, pour juger, pour exclure, pour avoir des appropries. Il cracha un mollard de dégout devant lui, tout en sentant les étoiles le surplomber.

Le joint commençait à faire doucement effet sur l'avocat. Il n'y avait plus gouté depuis longtemps et sa tristesse inconditionné le rendait d'autant plus vulnérable aux effets de l'herbe. Il commençait à sentir un léger apaisement, comme si oui, ce cône pouvait lui faire un peu oublier ses soucis et ses douleurs morales et physiques. Il ferma doucement les yeux et se laissa sourire un bref instant, comme si il était un autre homme, sans soucis qui ne faisait que s'éclater à une soirée sans importance. Un mec, qu'il était, avant que tout ça ne soit arrivé. Il ouvrit à nouveau les yeux comme si la vérité le frappait. Il venait de trouver quelque chose qui l’apaisait, mais cette chose pouvait le rendre accros, ce qui le terrifiait. Il ne voulait jamais ressentir un manque pour de la drogue ou de l'alcool. Il voulait juste en consommer de temps en temps, pas en devenir dépendant. Tant-pis, il n'avait pas envie d'y penser et de se torturer l'esprit. Il était presque bien c'était tout ce qu'il savait.

Bien sûre qu'il en était conscient, enfaite, il s'en fichait un peu de cette perspective, il savait juste que sa meilleure amie était morte dans un accident de voiture. Accident causé par un mélange de connerie d'adolescent, d'alcool, d'une voiture qui leur fonçait dessus, d'un trop grand taux d'alcool pour pouvoir éviter une coalition. C'était bête, c'était anodin comme soirée pour de jeunes gens qui ne voulaient que s'amuser entre amis, mais c'était le résultat. Une personne en moins dans la clique, trois autres qui souffraient secrètement et qui cachaient un terrible secret pendant que la famille pleurait la mort de leur fille soûl qui avait pris le volant alors qu'elle n'était pas en état de conduire. C'était triste tout de même. Actuellement, il ne pourrait dire si sa décision de masquer ce crime en accident était une bonne idée ou non. La peur de se retrouver derrière les barreaux, de voir ses deux amis avec lui et de briser le nom de sa famille l'avait poussé à commettre cet acte encore plus idiot.

« Oui j'en suis conscient, mais ça m'est arrivé à moi et mes amis. »

Il essayait d'esquisser un sourire mais c'était trop pour lui. Il n'avait pas la force de paraître sûre de lui alors qu'au fond, il se sentait tracassé bien que le joint l'aidait à éliminer doucement cette mauvaise sensation. D'un côté, il voulait chercher un nouveau bédo vu qu'ils avaient fini le leur, mais de l'autre, il savait qu'il ne devait pas. Il ne devait pas se cacher au milieu de la marijuana pour pouvoir sortir du trou dans lequel il était bloqué depuis cinq ans. Il lui fallait un verre, du whisky, de la vodka n'importe, quoique, il échappait à une addiction pour foncer tête baisser dans une autre. La sensation de bien être qui commençait à apparaitre disparue d'une seconde à l'autre pour laisser place à un mal de ventre ainsi qu'un besoin pressant de cocaïne. Pourquoi son cerveau se mettait à disjoncter et à demander des trucs aussi cons ? Il se balançait doucement d'avant en arrière pour essayer de calmer ses pulsions et de les refourguer à l'ancien Heathcliff.

Les paroles de la McCormick résonnaient dans la tête du brun ainsi que le que le son qu'émettait le tambourinement de son cœur. Il grimaçait un sourire qui ressemblait plutôt à un signe de souffrance. Son organisme commençait à péter un plomb, ce n'était peut-être pas une si bonne idée ce joint. Mais au moins, il ressentait quelque chose, un signe, une douleur autre que son mal de ventre et son mal psychologique. Il sentait tout son corps grouiller ce qui le soulageait presque, il était heureux de ressentir sa souffrance. Malgré le fait qu'il ne pouvait  s'empêcher de se sentir coupable, il savait qu'il n'était pas non plus un meurtrier. Il ne l'avait pas volontairement tuée à coups de couteau, dans un excès de colère ou à cause d'un soucis psychologique qui n'avait pas été détecté durant son enfance. C'était un accident, un énorme accident, celui qui avait coûté la vie à une personne cher aux yeux de Lily, Nate et Heathcliff. Elle n'ajouta rien au sujet du mot 'confiance' qu'il avait employé. Elle n'avait peut-être pas entendu ou n'avait pas l'habitude que quelqu'un lui dise quelque chose du genre. Il comprenait ce qu'elle pouvait ressentir car lui aussi pouvait ressentir exactement la même chose, se demander pourquoi une personne lui ferait confiance à lui.  

« Je sais que je n'en suis pas un. Mais tu sais, au fond, ça reste la même chose. Elle n'est plus là et nous en sommes tous responsables. C'est comme ça. Mais je crois que justement, ce qui me fait le plus mal, ce que je ne voulait pas que ça arrive, c'était pas fait exprès. Je n'étais pas prêt à la quitter. J'aurais préféré laissé ma vie pour qu'elle garde la sienne. »

Ses paroles étaient plutôt dures. Il s'étonnait lui même de ce qu'il venait de dire. Sans s'en rendre compte il venait de mettre un point sur sa souffrance. Il venait de découvrir ce qui le dérangeait le plus dans cet accident alors qu'il n'avait jamais réfléchi à cette hypothèse. Le fait, que d'une seconde à l'autre, Tessa n'était plus là alors que c'était la dernière chose au monde qu'il aurait voulu, il ne s'y attendait pas. Un moment de silence suivit laissant Cliff avec ses pensées. Il espérait de tout cœur qu'il se souviendrait encore de ce qu'il venait de dire. Au fond de lui, il savait qu'il n'avait pas à s'en faire pour ça, cette pensée allait resté en lui jusqu'à la fin de ses jours.

« Je rêve d'un whisky ! »

Il était content qu'elle avait la même idée que lui, boire un verre. Alors qu'il s'apprêtait à se lever pour se rendre à nouveau dans cette salle qui ressemblait à un décor de film porno, Minnie se dirigea à l'opposé et emprunta une petite échelle de secours qui menait directement dans la rue. C'était ça qu'elle voulait dire par descendre ? Cette fille était vraiment fêlée, elle ne pouvait pas se conformer aux règles en prenant les escaliers ou l’ascenseur qui se trouvait dans le bâtiment. Elle lui fit penser à Savannah qui ne se pliait pas aux règles. Il eut un léger sourire se disant qu'il pouvait la suivre et lui faire confiance si elle avait un trait semblable à celui de sa meilleure amie. L'air de défi de Minnie propulsa Heathcliff sur ses pieds qui se retrouvait à nouveau sans douleur, seul sa tête tournait un peu.

« Moi le vertige ? T'es folle ou quoi ?! »

Il s'avança, un réel sourire de bonheur aux lèvres. Il voulait sentir la peur d'être dans le vide, de pouvoir lâcher prise à tout moment. Mais aussi la réussite d'être arrivé en bas sans aucune crainte, sûre de lui. Il la poussa un peu pour accéder en premier à l'escalier. Il ne voulait pas attendre une seconde de plus de sentir le vide au-tour de lui. En plus, il aurait une jolie vue sur les fesses de la blonde. Il ne pouvait s'empêcher de retenir son côté homme à femme, même si ce n'était qu'une soirée à boire, fumer, parler. Le chemin était long, en plus la drogue ne l'aidait pas à poser ses pieds correctement sur les barres métalliques. Ils rigolaient tous les deux en descendant, tout en manquant une ou deux fois chacun de tomber. Ce qui provoquait une autre crise de rire. Il se sentait si bien au moment actuel, tellement à sa place que le retour sur la terre ferme lui fit effet dans coup de poing dans le ventre. Il voulait encore se sentir voler, sentir le vent se plaquer sur son corps, rire à en pleurer sans penser à autre chose que l'endroit où il devait placer son pied. Il avança sa main vers Minnie qui l’attrapa et sauta à pied joint sur le trottoir.

« On va où maintenant ? J'ai soif et on mérite bien une récompense pour avoir descendu cet escalier sans crever ! »

Il souriait à pleine dent, un mélange d'adrénaline et de drogue, et se mit à inspirer l'air polluer qui l'entourait. Il n'avait pas envie que cette soirée s'arrête et était prêt à d'autres aventures, ainsi que d'autres conversations avec cette fille si intrigante.
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Dernière édition par Heathcliff O'Conell le Dim 16 Mar - 22:53, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Are you doing ok ? [Heathcliff] Are you doing ok ? [Heathcliff]  Icon_minitimeMer 12 Mar - 18:01


     

     
❝ Are you ok ? ❞

Je ne suis qu'à moitié surprise qu'Heathcliff se confie aussi facilement à moi. Oui, une partie importante de ce qui se passe sur ce toit est dû au joint que nous partageons et qui nous détend, nous donne cette impression de flotter un peu au dessus du monde. Là, si proche des étoiles, il serait assez facile de le croire. Je suis détendue. Cette phrase « Je suis détendue » peux vous sembler anodine mais il n'en est rien. Je n'en reviens pas moi-même de le penser. Je suis détendue. C'est un sentiment rare chez moi. En temps normal je suis soit angoissée soit complètement assommée par des psychotropes. J'ai la forte impression qu'il n'y a pas que l'herbe qui soit responsable de mon état. Dans la chambre d'hôtel, en bas, je suffoquais. Je dois bien avouer que je n'avais qu'un mince espoir d'éliminer ce sentiment en montant sur le toit. Il faut croire que la présence de l'ex de ma soeur est rassurante. Je ne sais pas pourquoi. Ça doit faire partie de ces choses qui ne s'expliquent pas. L'amitié est toute aussi étrange que l'amour. Qu'est-ce qui fait que vous choisissez cette personne plutôt qu'une autre ? Qu'est-ce qui a fait que j'ai choisit d'aller parler au O'Conell ce soir alors que j'aurais pu tout simplement m'envoyer quelque chose dans les veines pour me faire dormir et échapper à ma propre angoisse ? Peut-être qu'on a moins de libre-arbitre qu'on ne le croit dans la vie. Le destin se charge de certaines choses pour nous sans nous demander notre avis. Cette théorie explique non seulement ce qui est arrivé à Heathcliff mais ce qui est entrain de nous arriver à nous aussi, en ce moment. Quand on y pense, cet instant précieux tient à très peu de choses. Au hasard qu'on se soit retrouvés dans la même soirée, à mon ras le bol de Noah, notre envie de fumer, la douceur du temps. De la même façon, l'accident qui a tué Tessa n'est arrivé que suite à l'addition d'une multitude de petit facteurs additionnés les uns aux autres. C'est regrettable mais c'est comme ça. Est-ce que je fais sens ? J'ai un peu la tête qui tourne, je ne sais pas trop si je pense droit. Pour le coup, je suis sûre que j'oublierai toutes ces réflexions philosophiques rapidement.

« Ce qui me fais le plus mal c'est que je ne voulais pas que ça arrive ». Alors que je me rend compte que mes pensées sont plus ou moins accordées aux siennes, je souris tristement. J'ai depuis longtemps arrêté d'essayer de contrôler ma vie à cause de tout ça. J'essaye de ne rien souhaiter et de ne rien craindre pour être blessée le moins possible par cette magistrale salope qu'on appelle « la vie ». Quelque part, c'est sûrement pour ça aussi que je repousse pas mal de gens dans mon entourage. Si je ne me laisse pas m'attacher je ne connaitrai jamais la douleur dans laquelle est plongée Heath en ce moment. Il est pourtant impossible de ne pas s'attacher. Même moi je ne peux pas y échapper. Il y a dans ma vie Harper et Joy. Elles sont les deux prunelles de mon existence. Je ne sais pas ce que je ferais si on me les arrachait, si je venais à les perdre. La simple idée que je puisse en être responsable me donne la nausée. En fait, plus j'y pense et plus je peux comprendre ce que mon compagnon de joint ressent en ce moment. Il ajoute qu'il aurait préféré donner sa vie pour que Tessa puisse garder la sienne et, se faisant, il rejoint presque mot pour mot mes propres pensées. Ma vie pour celle d'Harper, ma vie pour celle de Joy. Elles le méritent plus que moi. Et puis, il doit être si difficile de continuer à vivre quand une partie de votre âme vous a été arrachée de cette façon.

Mais voilà, tout est dans cette phrase : quand ils meurent nous continuons à vivre. Ce n'est pas vivre de se lamenter sur notre sort de cette façon. Autant se suicider, si ce n'est que ça. J'ai soudainement envie de bouger, de prouver à Heathcliff qu'on peut encore s'amuser, profiter de la vie. Il y a encore des choses qui sont en notre contrôle. On peut virtuellement tout faire. J'ai envie de faire quelque chose de fou, juste parce que je le peux, juste parce que je suis en vie. Je ne répond pas à ses paroles, à la place, je lui propose de descendre avec moi, pour boire un verre. Parce que je n'ai pas envie d'être une intruse dans ses sentiments, parce que je ne saurais pas quoi dire pour lui remonter le moral, je ne suis pas douée pour ça. Ce que je peux faire, en revanche, c'est le distraire et lui transmettre mon envie soudaine de me raccrocher à la vie. Quelque chose s'est réveillé dans mon corps, j'ai l'impression de trembler de l'intérieur, de bouillonner. J'ai conscience que je suis très instable, lunatique. Un instant j'ai envie de mourir et la seconde suivante je veux mordre à pleines dents dans la vie. Et là, j'ai envie de rire, de voler, de bouger. J'en profite justement parce que je sais comme c'est instable, comme c'est fugace, comme ça peux s'envoler d'un instant à l'autre. Prise d'euphorie je ris et je le met au défis de descendre avec moi par l'échelle de secours toute rouillée le long de la façade de l'hôtel pour arriver en bas. Pour mon grand plaisir, il réagit au quart de tour, saute sur ses pieds et me pousse pour accéder le premier à l'échelle. Juste pour la forme, je proteste d'un sublime « Mais hééé ! » comme si nous étions des enfants. Deux sales gamins entrain de faire quelque chose d'interdit. C'est grisant.

Je le suis de prés dans ma décente de l'échelle. J'ai l'impression que le vent se fait soudain plus fort comme pour essayer de nous désarçonner. Ça n'en est que plus excitant. Je m'accroche aux bords de l'échelle. Mes veines s'emplissent d'adrénaline, mon coeur se met à battre rapidement. Il essaye de s'échapper de ma poitrine parce que je suis trop folle. « C'est plus possible, j'abandonne le navire ». C'est stupide, les coeurs ne parlent pas. Ce sont les substances dans lesquelles mon cerveau baignent qui me font penser ça mais, je m'en fous, ça me fait rire et c'est le plus important. Certaines personnes sont accro à l'adrénaline. En ce moment, je les comprend. C'est un sentiment dingue que celui de sentir qu'il suffirait de si peu pour mourir. Il faudrait juste que je me lâche. Pourtant, je m'accroche. Je m'accroche parce que mon envie de vivre est exacerbée par cette mort toute proche, que je peux presque toucher du doigt. Je pense que je suis une nouvelle fois sur la même fréquence qu'Heathcliff parce que je l'entend rire aussi. Ça aussi, ça me fait du bien. Je ne devrais pas mais je sens que je m'attache à ce petit bonhomme là. Son rire alimente donc le mien.

Toutes les bonnes choses ont une fin, malheureusement et, déjà, nous sommes en bas de l'échelle. J'ai envie de remonter. Juste pour pouvoir redescendre. Est-ce que je finirais par me lasser si je faisais ça ? Ce n'est pas ce soir que je le découvrirai car Heath me tend galamment la main pour que je la prenne et puisse franchir en toute sécurité les quelques mètres de vide qu'il y a entre la fin de l'échelle et le pavé de la rue. Je saute à pieds joints, histoire de prolonger pendant une petite seconde encore mon sentiment de voler. Toujours emportée par un fou rire, je fais ensuite quelque chose d'irrationnel : je me jette dans les bras de l'ex de ma soeur. Je le serre un instant contre moi, des larmes de rire au coin des yeux. Je ne suis pas le genre de personne qui dit merci. Mais merci, merci, merci, Heathcliff, pour ce moment. Tu ne lis pas dans mes pensées alors tu ne le sauras jamais mais je te remercie. Tu me sauves la vie au moins autant que je suis entrain de sauver la tienne.

Quand je m'écarte de lui c'est pour me retrouver face à son grand sourire. Le mien lui fait écho sans que je puisse le contrôler. Ce peut-il que je sois si heureuse alors que quelques secondes plus tôt mes pensées étaient si noire ? Je ressent maintenant de l'urgence. Il faut que je continue à bouger pour ne pas laisser retomber l'adrénaline, pour ne pas me laisser penser à nouveau à tout ce qu'il y a de pourri dans la vie. J'ai envie de courir, d'aller de bar en bar, de vider verre sur verre. Tout, tout pour ne pas penser. Je veux que la course folle occupe toutes mes pensées, qu'il n'y ai plus rien d'autre de réel dans mon monde. Je ne sais pas combien de temps je saurai garder le rythme, je n'ai pas envie d'y penser. Une petite voix venant des tréfonds de mon âme me souffle que je suis dangereuse pour Heathcliff, que tout ce que je vais réussir à faire c'est l'entrainer à nouveau sur la voie de la drogue et de la perdition. Pour la faire taire, j'attrape le poignet du jeune homme.

- Maintenant on va au Bar, se servir un Whisky.

Oui « se servir ». Juste parce que ça m'amuse de le laisser mariner sans comprendre ce que j'ai voulu dire je me met à courir droit devant moi, le trainant derrière. Enfin, s'il est derrière c'est sûrement à cause de la surprise, nul doute qu'il saura me rattraper. Nous titubons plus que nous courrons, la faute à nos membres engourdis par l'herbe, mais j'ai l'impression de n'avoir jamais courut aussi vite. J'entre dans un bar que je connais bien pour m'y être souvent réfugiée quand j'étais dans le quartier. A cette heure-ci, il est presque vide, le patron n'est pas en vue. Je lâche la main d'Heathcliff et je passe derrière le bar. Le tout, c'est d'avoir l'air sûr de soi, de donner l'impression de réellement travailler ici. Avec une aisance feinte mais une réelle agilité, je m'empare d'un verre et d'une bouteille de Whisky. Pour avoir beaucoup observé des barman, je connais leur technique, leur façon de faire tourner la bouteille dans leurs mains. Heath ne doit pas y être étranger non plus. Je lui sers un verre, le pousse vers lui et dans un clin d'oeil, je lui dis :

- Whisky on the rocks, sans les rocks. Ça fera 7 euro, monsieur.

Je ris. Je suis conne mais rien à branler. Il ne faut pas que je traine, quelqu'un va se rendre compte que je ne suis pas à ma place. Alors, rapidement, je me sers un verre à moi aussi. Puis j'escalade le bar comme si de rien était, me retrouve debout dessus pendant une seconde, manque de tomber et vais, finalement, m'asseoir à côté de l'avocat. Ni vu ni connu je t'embrouille. Si le patron arrivait maintenant, tout ce qu'il verrait ce sont deux clients déjà servis.

- Voilà. Je te propose de terminer ce verre le plus rapidement possible avant que quelqu'un se pose des questions. Et puis, on change de bar. Tu choisit le prochain et c'est ton tour de jouer au barman. Ça marche ?

Ce jeu, je l'ai inventé dans la seconde, tout à l'heure pendant que j'avais Heathcliff dans mes bras. Je me suis dis qu'on avait pas d'argent vu qu'on avait tout plaqué. En tout cas pour ma part, je suis maintenant officiellement SDF. Pas de portable, pas d'argent, très peu habillée, pas de papiers. Je ne sais même pas comment je vais faire pour rentrer chez moi tout à l'heure. Mais je vais vous dire, c'est bien le cadet de mes soucis. Je ne pense pas à rentrer à la maison, je pense juste à me saouler gratuitement en compagnie d'un type qui a fait l'erreur de me dire qu'il me faisait confiance, me donnant ainsi envie de m'occuper de lui. La petite voix de tout à l'heure, celle qui me dit que je suis toxique pour lui, essaye de revenir en fourbe. Je lui ferme la gueule en buvant une longue gorgée de Whisky. L'alcool me fait frissonner, je ferme les yeux d'extase.

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MessageSujet: Re: Are you doing ok ? [Heathcliff] Are you doing ok ? [Heathcliff]  Icon_minitimeDim 16 Mar - 22:52

Je saigne encore, je sourie à la mort. Tout ce rouge sur mon corps, je te blesse dans un dernier effort.
Are you doing ok ?
Que de changements brusques de comportements et de sensations bercés à un Heathcliff écorché à vif. Il avait une envie folle de se détacher de toute cette souffrance intérieur, de ne devenir qu'un homme ordinaire sans histoire, sans nom, sans passé et par dessus tout sans attache. Un homme invisible aux yeux de la société qui changerait de nom quand bon lui semblerait. Une vie de liberté au milieu de la nature à écumer les bars et faire de nouvelles rencontres. Brûler son fric, ses effets personnels et faire cramer sa voiture pour juste marcher et vivre ce que la vie lui réservait. Mourir d'une mort prématurée dans la nature, tué par un ours. Voilà qu'il recommençait à divaguer et laisser son cerveau le bombardait d'idées plutôt farfelues. Mais ce besoin d'air, de n'avoir aucune identité était causée par une atroce souffrance intérieur. Il était rongé par tant de choses, comme si il était en permanence en contact avec de l'acide. A tout ça, il ajoutait le fait que son frère se faisait battre par leur père qui disait qu'il était soit disant son préféré. Que de foutaises. Un monde rempli de mensonges, de manipulations, d'histoires de culs, de politiques incompétents, toute une société qui le dégoûtait et qui lui ressemblait, ce qu'il détestait encore plus. Le savoir semblable à la violence de son père, la luxure, l'intérêt pour ce putain d'argent lui donnait envie de gerber. Le joint lui donnait des idées révolutionnaires et des prises de consciences. Mais justement, ne valait-il mieux pas qu'il reste dans son ignorance ?

Seulement, même l'ignorance ne pourrait pas l'aider à effacer son passé. Il étudiait parfois durant son temps libre des cas psychologiques où les gens, après un choc émotionnel beaucoup trop fort, ignorait la vérité qui leur faisait face. Ils s'inventaient complétement une vie, réfutant les dires des autres qui rappelaient la vérité. Tout ceci pour rester dans leur monde. Ces personnes vivaient heureuses, et parfois un jour, ils se réveillaient, se rappelant tout de leur ancienne vie ce qui était beaucoup trop dur pour eux. Certains se suicidaient. Peut-être qu'un état de choc pareil aurait duré toute la vie de Heathcliff et qu'il aurait pu être heureux, n'acceptant pas qu'il conduisait le soir de cet accident. Ou peut-être qu'il aurait eu une prise de conscience et aurait choisi d'en finir. Mais ça, il n'en savait rien et ne le saurait jamais. Ce qui lui fit penser que sa réflexion était subalterne. Mais il comprenait qu'un moment, lorsque la vie était beaucoup trop dur, les gens se tournaient vers des choses auxquels ils n'auraient jamais pensé. Certains se tournaient vers dieu, ce qui n'était pas une option pour lui. Il n'y croyait pas et même si il était au plus bas, il lui faudrait encore descendre dans les abysses sombres pour vouloir se tourner vers la lumière divine.  

Descendre, descendre, plonger au cœur de la ville. Il se leva d'un bond sans hésiter, mais malgré son enthousiasme accru pour la descente de cet échelle, il titubait. Le vent ne l'aidait pas à se stabiliser ce qui le rendait d'autant plus vulnérable que la drogue qu'il avait consommé. Aligner, un pas, l'un devant l'autre, ne pas tomber, marcher droit. Il se trouvait enfin à la hauteur de la blonde puis la poussa pour prendre place en premier dans cette descente qui le motivait tant. Elle poussa un petit cri d'indignation mais Heathcliff n'en fit rien, à part lui lancer un sourire joyeux et moqueur. La descente qu'il comparait quelques secondes auparavant avec celle de sa descente aux enfers s'avoua lui faire un bien immense. Il se sentait libre, léger, heureux, il riait aux éclats. Il aimait la sensation de l'adrénaline. En plus, celle-ci était différente de celle ressentie dans un parc d'attraction. Celle-ci était réelle, à tout moment il pouvait lâcher prise et se briser les os en s'éclatant sur le macadam. So happy i could die and it's all right. Cette sensation, il n'aurait jamais voulu la quitter, pour rien au monde. Mais il était obligé, il ne pouvait pas passer sa vie sur cette fichue échelle. Il s'en lasserait peut-être un moment, ou peut-être pas. L'esprit humain était si imprévisible qu'il ne se torturait pas une seconde de plus à se poser cette question. Il retrouva le contact du sol sous ses pieds fatigués tout en inspirant de toute ses forces. C'était un besoin, un besoin qui lui permettait de réaliser qu'il n'était pas oppressé et que malgré avoir quitté les airs, il pouvait tout de même continuer à avoir de l'oxygène dans ses poumons.

Il voyait l'envie de Minnie à retourner sur cette échelle, à retrouver la liberté. Mais comme lui, ils ne pouvaient pas se résigner à faire ça de leurs vies. Comme lui, elle se posait des questions sur combien de temps il resterait la-dessus, combien de temps il passeraient avant d'en avoir marre et de retourner à une activité plus rationnelle. Mais à la place, ils rigolaient. Et dans un élan inattendu, la blonde sauta dans les bras du brun. Au début, il resta immobile, ne savant pas quoi faire de ses bras. Puis il remarqua que c'était ridicule de rester aussi raide. Il passa ses bras autour de la jeune femme qui paraissait tout à coup être plus fragile, moins indépendante. Il ne se demandait pas pourquoi elle s'était comportée de la sorte. Il le comprenait très bien. Tous les deux avaient tout à coup besoin de l'autre durant cette soirée. Ils s'aidaient sans le faire exprès. Ils se permettaient de pouvoir vivre quelque chose en ce soir d'hiver au lieu de tout simplement survivre. Ils se permettaient de rire, de se changer les idées, de ressentir de l'adrénaline. Et pour tout ça, Heathcliff la remerciait. Il resserra un peu son étreinte, ressentant le besoin pour lui mais aussi pour elle. Il la sentit s'écarter et poser sa main sur le poignet de Cliff.

Il n'eut même pas le temps de répondre quand elle l'entraîna dans une course en le tirant par le bras. Il était d'autant plus surpris par cet élan ce qui justifiait le fait qu'il se trouvait derrière la blonde dans cette course. Bien sure aussi, encore un effet de la drogue. Mais la puissance ressentie quelques secondes plus tôt sur cette échelle lui permettait de prendre un bon rythme et de ne pas se laisser trop distancer par cet effet de surprise. Certes, ce n'était pas les Jeux Olympiques à l'épreuve du cent mètre, mais l'égo des hommes était ainsi. Ils ne pouvaient pas se laisser battre à la course par une fille. C'était hors de leurs principes. Surtout, une en talon encore plus déchirée que lui-même. Ils entrèrent tous les deux dans un bar, les yeux brillants à cause de leur course endiablée. Il rigolait tout en se tenant les côtes et essayant tant bien que mal d'avancer correctement, même si le joint le rendait véritablement maladroit. Il ne se préoccupait pas de savoir si des gens les regardait et enfaite il s'en foutait. Il voulait juste boire un verre servit par un barman et savourer tranquillement avec celle qui lui tenait compagnie. Sauf que Minnie ne le voyait pas comme ça. Comme avant, elle le surprenait. Elle se mit de l'autre côté du bar et joua la serveuse. Il se prêta au jeux sans broncher en prenant place sur un des siège prévu aux picoleurs du vendredi soir.

« Merci beaucoup mademoiselle. Vous êtes plutôt mignonne vous savez ?! »

Tant qu'à faire, déjà elle lui tendait la perche en sortant un truc débile, il se devait de surenchérir. De plus, ça l'amusait de jouer le pervers du bar qui venait juste pour pécho la jolie serveuse. Il prit le verre et bu une longue gorgée qui lui piqua la gorge. Il avait ce qu'il voulait, il était maintenant aux anges. Ce verre, il le voulait, il le méritait. Minnie se servit à son tour un verre, puis enjamba le bar pour s'assoir aux côtés de l'avocat satisfait. Au moins, ce whisky était bon. Ce n'était pas de la merde comme le servait certains autres bars. Il sourit et bu une dernière gorgée, ce qui signifiait la fin de son verre.

« Ça marche ! »

Putain, cette meuf était vraiment folle. Heathcliff s'embarquait dans des genres de conneries qu'il n'avait pas faites depuis longtemps et pour être franc, il mourrait d'envie de faire ce que lui proposait Minnie. Certes c'était du vol, certes c'était illégal et en plus de ça, ils étaient sous l'emprise de drogue. Ce n'était pas un très bon point pour un avocat. Il essayerait de pas se faire guoler ! Descendre l'échelle, courir dans la rue à toute vitesse, entrer dans un bar et se servir sans payer, toutes ces actions lui donnaient un sentiment de liberté et lui donnait de l'adrénaline. Il se sentait si bien, ailleurs, invulnérable. Il avait envie de faire toutes les conneries du mondes inimaginables tant qu'il pourrait ressentir une dose suffisante d'adrénaline. C'était mieux que la drogue, mieux que l'alcool, mieux que tout. Cette sensation grisante d'être au-dessus des règles et des conventions. De pouvoir faire ce qu'il désirait même si ce n'était pas dans la légalité. Il sentit un frisson parcourir sa colonne vertébrale et entraîna Minnie en dehors du bar, puis se mit à courir du plus vite qu'il pouvait. Cette fois il se trouvait bien devant et sentait des ailes lui pousser. Il aurait voulu pouvoir décoller du sol, laissant tout derrière lui.

Il entra dans le premier bar qui se trouvait sur son chemin, regarda brièvement autour de lui et fit de même que Minnie quelques minutes auparavant. Il arpenta le bar pour se trouver à la place du barman. Il commença à chercher une bouteille de whisky tout en vérifiant bien que la blonde se trouvait de l'autre côté du comptoir, lorsqu'il sentit quelque chose de chaud sous ses mains. Oops, c'était le vrai barman qui s'était accroupi pour chercher une bouteille. Il lui demanda ce que Heathcliff faisait là, puis dans un élan de connerie surhumaine, il prit la bouteille de whisky dans ses mains, sauta au-dessus du bar et tira la McCormick pour quitter au plus vite ce bar où il avait délibérément volé une bouteille d'alcool. Il courait encore plus vite qu'avant, la bouteille dans une main, le bras de Minnie dans l'autre. Heureusement qu'ils n'étaient plus à l'époque des cow-boys sinon ils se seraient déjà fait tirés dessus. Il sentait son cœur battre à tout rompre et ne pouvait s'empêcher de rire aux éclats.  

« Faut qu'on se planque »

Il poussa la blonde dans une petite ruelle sombre, écartée de la rue principale. Si les flics débarquaient, il valait mieux pour eux qu'il soient cachés. Il l’amena assez loin pour être à l’abri puis après quelques secondes de regards et de silence, les deux voleurs se mirent à éclater de rire. Il pleurait, il était pris d'une euphorie indomptable. Toute cette adrénaline, ce fait d'être hors la loi, d'être en plus sous l’influence de drogue le rendait complétement abruti. Mais au moins, il se sentait bien, il était heureux. Depuis longtemps il ne l'était plus, mais le voilà de nouveau sourire aux lèvres. Il lâchait des injures tout en rigolant, se rendant compte de la connerie qu'ils venaient de faire.

« A notre premier vol ! »

Il ouvrit la bouteille de whisky et bu trois longues gorgées sans prendre une seule respiration. Toutes les sensations qui bouillaient dans son corps accentuaient l'effet de chaleur qui se propageait dans l'organisme de Heathcliff. Il enleva la bouteille de ses lèvres et faisant une grimace, puis tendit la bouteille à Minnie tout en s'essuyant la bouche avec sa manche. Il voulait que toute sa vie soit semblable, un juste mélange de sensations fortes et de m'en-foutisme. Il voulait pouvoir se réveiller tous les matins sans songer aux regrets de la vieille et ceux d'encore avant. Il voulait que toutes ses soirées soient aussi mouvementées et riches en sensations que celle-ci. Il voulait pouvoir rigoler de cette façon pendants toutes les secondes de sa vie.
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