Appuyé contre le mur du perron, Christian attendait la réponse de la sainte quand les lumières de la rue s’éteignirent.

- Oh… Y’ a plus de luz !

Petite improvisation dans un espagnol plus qu’aléatoire, en tout cas il se fit rire tout seul avant de tirer une bouffé de son joint, tournant la tête vers les exclamations des jeunes à l’intérieur. Imitant la cohue en levant les bras en l’air et poussant des exclamations, toujours morts de rire, le garçon rentra à l’intérieur en allumant son briquet qu’il brandit en l’air en plissant les yeux. Pourquoi il était retourné à l’intérieur d’ailleurs ? Oh peux importe, il y était.

- Ouaii wouh les gens wouh, c’est la fin du monde !

Cria t’il avant d’entendre un bruit de verre cassé dans la véranda. La, l’ambiance changea nettement, et même si une bonne partie des ado continuaient a rouspéter, une autre avaient été attiré par le bruit, et bientôt des cris de terreur couvrirent ceux de mécontentement.

- Hé arrêtez la, ça devient glauque.

Glissa t’il en entendant une fille crier qu’une fille saignait. Qu’une fille ? Quelle fille ? Et la réponse lui fut donnée dans un nouveau cri. Lou.

La, malgré l’alcool, malgré la fumette, ce nom résonna comme un électrochoc dans l’esprit aussi embué soit il de Christian si bien que le prénom de la jeune fille fut la seul pensée a peu près concrète qu’il avait tandis qu’il tentait tant bien que mal de se frayer un chemin vers la véranda. Putain pourquoi les gens étaient aussi cons dans les situations critique et courrait tous comme des demeurés dans tout les sens ?! Sérieusement les gens pouvait pas être logique une fois dans leur vie ? Au moins dans CE moment de leur vie ? Son cœur battait à tout allure tandis qu’il entendait que d’autre débile hurlait des prénoms à travers le salon. C’est ça tu veux que je te passe une pancarte aussi ? Ça sera plus simple mec !

Dégageant les gens qui avaient soif de voir une choses intéressante dans leur vie, et par chose intéressante il n’avait forcément pas la même notion que la populasse pour le coup, Christian arriva enfin dans la véranda.

A la lueur de son briquet, il vit la silhouette de la jeune Huntington gisant au sol, inconsciente, et à vrai dire c’est tout se qu’il remarqua. Se précipitant vers elle il la saisit dans ses bras en tapotant sa joue dans un réflexe totalement débile mais paniqué. Il reconnut la voix de sa sœur, entendit des sirènes, un truc totalement barré, mais ça ne ressemblait pas au trip qu’il se tapait régulièrement, la c’était carrément angoissant, carrément plus grave… Mais bordel qui avait fait ça ? A cette simple pensée il blêmit…

Les ambulanciers se saisirent du corps qu’il tenait et dans un réflexe il saisit la main de la jeune fille, suivant le brancard.

Mr & Mrs O'Conell avaient passés la soirée en ville. Joey étant revenu d'un long voyage d'affaire, ils avaient décidé de 'fêter' leur retrouvailles dans l'un des meilleurs restaurants de la ville. Ils avaient passés une délicieuse soirée mais le jeune couple préféra rentrer à la maison et ne pas prolonger la soirée plus longtemps, l'un comme l'autre exténués par cette longue journée de travail.

C'est ainsi que le couple O'Conell prirent la voiture, direction Magnolia Cresent. En arrivant dans le quartier une étrange sensation envahit Eliza. Aucun lampadaire n'éclairait les rues, aucune maison n'était allumée. C'était étrange, trop étrange …

« -Tu as vu Jo', on dirait que les plombs ont sautés dans tout le quartier ?!

Eliza consulta son portable, par pure habitude et vit inscrit « Un nouveau message ». Heatcliff avait tenté de la joindre. Elle consulta le message. C'est ainsi que la jeune femme apprit ce qu'il se passait dans la demeure des Hamilton.

« - Oh m*rde … Joey ! Va chez les Hamiton ! Vite ! Il y a un problème ! 'Cliff et Claire sont la bas !

La voiture accéléra, et en quelques seconde ils se retrouvèrent devant la maison n°19. Une ambulance vint se garer près d'eux. Eliza sortit de la voiture en trombe et entendit alors les cris et les pleurs de ces jeunes adolescents. Prise de panique elle tenta de rentrer dans la maison mais un urgentiste lui barra le passage.

« -Madame, vous ne pouvez pas entrer. Le lieu n'est pas sécurisé. Attendez près de votre voiture. Nous vous préviendrons quand nous aurons du nouveau.

« - Écoutez, nos enfants sont à l'intérieur ! Alors laissez moi aller les chercher. Faites votre boulot, au lieu de jouer les cowboys ! Des adolescents sont peut être en danger !

Certes, Claire, Heathcliff et Adrian n'étaient pas ses enfants à proprement parler, mais elle ressentit une telle peur pour eux que cela pouvait se comparer à la peur qu'éprouve une mère lorsqu'elle sait son enfant en danger.

La jeune femme bouscula l'urgentiste et pénétra dans la demeure, s'éclairant avec le flash de son téléphone portable. Elle n'avait qu'un seul but : trouver les autres membres de la famille O'Conell

« - Claire ?! 'Cliff ?!

Noah et Jay arrivèrent donc devant la maison des hamiltons, même si rien était éclairé, on pouvait facilement la reconnaitre car il y avait toujours la lune pour éclairer l'extérieur. Les cris qui provenaient de l'intérieur de la maison rendai l'atmosphère très étrange, il n'eut pas le temps de se poser plus de questions car Cinzia sortit en courant, se prit les pieds dans le tuyau d'arrosage et tomba par terre. Le jeune garçon éclata de rire en la voyant, elle était tombé de façon si disgracieuse qu'il regretta de ne pas avoir pu filmer la scène. Néanmoins il l'aida quand même à se relever et garda la main de sa belle dans la sienne jusqu'à ce qu'elle passe son bras autour de lui, il glissa donc sa main sur sa taille et la caressa doucement. Il fut très surpris lorsqu'elle demanda à son meilleur ami pourquoi il avait du sang, après tout plusieurs personnes l'avaient vu frapper Jesse, et ils avaient du en parler depuis leur absence. Tout à coup elle le regarda, l'interrogeant du regard comme si elle le soupconnait aussi d'avoir fait quelque chose. Pour une fois qu'il était le plus sage il n'allait pas se prendre des reflexions tout de même. Il fut encore plus choqué lorsqu'elle demanda à son collocataire si c'était lui qui avait agressé les filles. Mais quelle filles? Il ne savait pas du tout de quoi elle parlait :

-Mais de quelles filles tu parles bébé? Quelqu'un a été agressé? Ca ne peut pas être Jay j'étais avec lui dans le quartier, on a fait un tour pour se changer les idées.

Il ne savait pas si elle disait ça pour rire ou si c'était vrai, mais une ambulance arriva et se gara juste devant, deux pompiers en sortirent et s dirigèrent à l'intérieur. Il ne comprenait pas du tout ce qui se passait. Elle était donc sérieuse, quelqu'un avait vraiment été agressé, mais qui et pourquoi? Il fouilla dans sa poche à la recherche de son portable pour voir si il avait reçu des messages, mais ses poches étaient vides, il avait juste son porte feuille. Il était certain d'avoir prit son portable avec lui avant de venir, il regarda sa copine et lui dit:

-Cinzia t'as prit mon portable? T'es chiante ! Rends le moi !

Il detestait qu'elle fouille dedans, d'autant plus qu'il n'effacait pas toujours tous les messages, mais si elle tombait sur certains elle dirait que c'est un de ses colocs qui lui a emprunté, après tout il était fidèle... Son regard fut attiré par le toit, il y avait quelqu'un, une fille apparemment vu la longueur des cheveux, elle était juste au bord du toit, qu'est ce qu'elle faisait? Elle était folle ou quoi? Il murmura doucement pour ne pas affoler les autres :

-Chérie, Jay... Il y a une fille sur le toit, faut qu'on monte !

Il agit d'instinct, prit la main de Cinzia et fit un signe de tête à Jay, sans savoir si il le suivait ou pas ils rentrèrent dans la salle, en courant et en bousculant les invités, ils montèrent les marches d'escalier quatres à quatres et se retrouvèrent sur le toit. La fille était dos à eux, heureusement le toit était plat mais sa copine avait bu et fumé alors il avait peur pour elle.

-Va lui parler toi, moi j'ai pas de tact avec ce genre de choses, fais attention à toi, je reste là... T'approches pas du bord.

C’est vrai que c’était bizarre. Enfin, pas pour Clyde, bien qu’il est peu l’habitude d’embrasser des filles avec autant de classe que Naya. Même s’il n’avait pas les idées nettes, et ne pouvait donc pas vraiment réaliser ce qui venait de se passer, il en était fière. Mais voilà que le moment de tendresse s’acheva brusquement. En effet, il était temps peut être de se mêler à la foule. Car c’est bien beau de s’embrasser, mais il semblerait que les choses dégénèrent un peu trop ici.

« Cassandra, blessé ? Qu’importe elle l’aura bien mérité », se dit-il d’un haussement d’épaule. Mais Lou Huntington ne lui fit pas le même effet. Que sa pire ennemie soit blessée à sa fête, ok, mais une jeune fille innocente… Il fronça juste les sourcils. Il sentit alors Naya, sa protéger de la soirée, s’échapper de sa main. Il la regarda juste courir, comme une furie en direction des blessés. Il se dit alors d’un regard mélancolique que ce serait surement la dernière fois qu’il la voyait. Dommage, il avait bien apprécié cet échange de salive dans les escaliers. Il regretta alors de ne pas en avoir assez profité.

Dans la cohue, Clyde se contentait de regarder les autres s’agiter, et puis même s'aperçut que certains adultes débarquaient. Il soupira à la vision de d’une grande blonde. D’une manière étrangement calme, il sortit de sa poche son paquet de clope, c’est fou ce que c’est pratique un bagui, on peut y mettre toutes sortes de choses. Toujours à la même vitesse, il sortit dehors pour allumer sa cigarette, là où personne ne le bousculerait. Bizarrement, il faisait plus clair dehors que dedans, il tourna autour de lui se demandant à quoi était-ce du, puis leva les yeux aux yeux. « Ah, madame la lune » se dit-il un sourire béat aux lèvres. Il constata en baissant la tête, qu’une tâche de sang s’était étalée sur son sweet-shirt. Il ne comprit pas tout, une fois de plus.

Puis des voix familières le ramenèrent sur terre. C’était Jay, Noah et Cinzia. Il eut immédiatement le sourire aux lèvres, ces trois amis réunis en même temps. Il s’empressa d’aller les rejoindre, essayant de détendre l’atmosphère, mais ils semblèrent beaucoup trop préoccupés par les évènements. Clyde était à quelques pas lorsque Noah parla de la fille sur le toit. Immédiatement, le jeune Ainsworth regarda cette silhouette, tant mystérieuse qu’inquiétante. « Joy » était le premier nom qui lui venait en tête. C’est vrai qu’elle était du genre suicidaire, et ça tout le monde le savait, surtout Clyde. De plus, il ne l’avait pas vu depuis quelques temps, il y avait de quoi s’inquiéter. Persuadé de son analyse, il était bien décidé à aller lui dire deux mots. Mais à peine un pas fait, qu’en relevant la tête, la jeune fille n’était plus là, Cinzia la remplaçait. Les actes s’enchainèrent, mais celui qui le marqua le plus, c’est de voir Jay tomber de deux étages pour atterrirent dans la piscine. On peut dire que Clyde était bien placé pour voir la scène, il la vu même au ralentir, la gorge serré. Lorsqu’il entendit un énorme « plouf » il fut alors rassuré que ce ne soit pas un « spash » atterrissant sur la pelouse du jardin. Tout juste après que Jay était tombé dans l’eau, Clyde accouru au bord de la piscine. Qu’est-ce qui le faisait réagir ainsi ? Tout et rien en même temps, l’adrénaline, l’alcool, la drogue, ou surtout son amitié envers Jay. Arrivé au bord de l’eau, il remarqua que Jay ne remontait pas… Clyde ne réfléchit pas, déjà que ça lui arrivait pas souvent, mais là il ne prit même pas le temps d’enlever ses chaussures, pour plonger. Il plongea, la tête la première, cherchant à aller au plus profond de l’eau, au plus vite, puis, malgré l’eau et le chlore qui lui faisait mal aux yeux, il aperçut Jay, s’enfonçant petit à petit dans les profondeurs de la piscine. « Mais qu’est-ce qu’il fou ! » se dit Clyde qui commençait déjà à n’avoir plus de souffle. Il agrippa violemment son ami par son t-shirt, puis l’attrapa immédiatement ensuite par la taille. Il mit toute ses forces pour remonter à la surface, c’est qu’il n’était pas léger ce Jay ! Après y être arrivé, Clyde ressentit comme un soulagement, comme s’il revivait. Il eut du mal cependant à hisser Jay sur la terre ferme, ne manquant pas parfois de lui faire boire la tasse. Heureusement, il se sentit moins seul tout à coup, Jesse était là. Clyde fut d’avantage soulagé, car il lui retira un poids en moins. Il l’aida à sortir Jay de la piscine, essayant de faire le moins de dégâts possible, mais lorsqu’on est aussi mou qu’un poireau, la tâche s’avère plus difficile. Clyde fut étonné de voir que l’homme gay avait en lui une certaine force musculaire dans les bras, et c’est grâce à Jesse que Jay retrouva la terre ferme.

Le jeune Ainsworth de son côté se hissa tranquillement, pour sortir de la piscine. On peut dire que ce bain l’avait bien réveillé. Il se releva, mit sa main dans sa poche puis sentit des bouts de carton mouillés. Après avoir comprit il soupira longuement.

« Meeeeerde, mes cigarettes… »

C’était étrange. Se qui se passait autour de lui, il n’en avait plus tout à fait conscience, même du fait qu’il tenait la main de Lou et qu’elle était allongé dans un brancard. Il sentait que ses jambes pouvaient flancher à n’importe quel moment, c’était comme un très mauvais trip sauf que la, tout était bien réel et jamais il n’avait été confronté à ce genre de situation critique. Pourtant il connaissait des fêtes qui étaient partis en live… Un ami qui était allé chercher de l’alcool c’était fait agresser dans la rue, il était rentrer le visage en sang, s’était enchaîné coup de fil à la police, allé retour entre salon et salle de bai pour trouver de quoi nettoyer la blessure… Pourtant Christian avait tout de suite cherché à faire redescendre la pression. A vrai dire il planait totalement, mais pendant que tout le monde pleurait ou affichait des visages graves, il avait endossé le rôle de clown à l’humour noir et finalement avait même réussi à décrocher quelques sourires aux invités sous le choc. Quand il y repensait, si quelqu’un faisait ça, la, en ce moment, il lui enverrait sûrement son poing dans la figure. Pas moyen de rire, il était bien trop inquiet.

Et puis, sans qu’il ne puisse comprendre trop comment, quelqu’un le repoussa brutalement. Ses jambes de cotons flanchèrent alors qu’il se rattrapait à un type qu’il rejeta une fois debout tandis qu’il entendait la voix insupportable de cette petite conne de Naya Freeman lui hurler qu’il n’avait rien à faire la.

Un élan de colère s’empara de lui, il l’aurait massacré, malgré la fatigue et le choc, ou justement à cause de la fatigue et du choc, il se sentait capable de faire une bêtise monumentale si bien qu’il se contrôla, tremblant de rage, en lançant les dents serrées.

- Mais va te faire c’est mon ex !

Et il avait été sympa, bon dieu se qu’il avait envie de lui balancer des répliques bien cinglante, de la voir pleurer et de savoir que c’était lui qui faisait couler ses pleurs. Il ne remarqua même pas qu’elle était bouleverser et au bord des larmes d’ailleurs à cet instant, il s’en contre foutait. Cette pauvre garce pouvait se moquait de lui, elle ne savait pas se que Lou représentait. Il repensait encore à ses pics sur le fait que la jeune fille l'avait laissé à cause de sa flemmardise, mais il fallait mieux éviter de songer à ça sinon un troisième brancard aurait du être envisagé.

Bien qu'elle était gelée, le peu de fierté qui restait à Elin la retenait dehors, l'empêchait de faire demi-tour après être sortie de façon si théâtrale. Revenir la queue basse serait une honte qu'elle ne serait capable de supporter. En réalité, personne n'avait dû remarquer qu'elle n'était plus là, ou seulement qu'elle était apparue. Elle avait pourtant fait de son mieux. Sa tenue était probablement la pire qu'il lui ait été donné de porter, et sa sortie la plus bruyante et spectaculaire. Elle avait également la poitrine et les fesses les plus grosses de la soirée. Pourquoi ne l'avait-on pas remarquée ? C'était pourtant sa maison, son lieu de vie. C'était le sien. Il lui appartenait tout entier. Cependant, elle n'était pas capable de se l'approprier et en faire quelque chose qui la mettrait en valeur. Profiter de son statut d'hôte ne lui semblait pas possible. Elle ne voulait pas s'enfoncer encore plus profond : elle aurait vraiment l'air grotesque à remercier les gens d'être venus à sa fête quand tout le quartier ne parlait que de la fête de Nora Jane et Clyde. Mais non. Ambitieuse, Elin avait voulu débarquer de façon inattendue, choquer ce beau petit monde sur sa propriété et s'emparer de sa piste de danse, faire son show et leur en mettre plein la vue. Elle avait espéré qu'en arrivant, elle capterait l'attention de chaque invité et parviendrait à s'emparer de la fête au détriment de ses organisateurs, devenir la star de la soirée, briller, être adulée. Mais elle était Elin Hamitlon. La grosse. La lourde. La provocante. La vulgaire. L'exaspérante. Elle ne pouvait même pas rêver d'être appréciée ou ne serait-ce qu'être considérée par tous ceux qui en ce moment s'éclataient sous son toit.

Un pincement de cœur s'empara de la jeune fille lorsque le visage de sa sœur lui revint à l'esprit. Pas celle qui avait organisé cette fête et qui l'avait ridiculisée, sûrement involontairement, non, l'autre soeur, la Nora Jane quotidienne qui lisait plutôt que d'inviter des gens qu'elle ne connaissait pas à dégrader son intérieur, celle qui écoutait de la musique ennuyeuse qu'Elin ne jugeait pas assez accrocheuse, celle qui se couvrait trop et qui ne lui demandait pas ses robes. C'était pour cette Nora là qu'elle culpabilisait. Elle regrettait de l'avoir regardée si froidement, de façon si méprisante. A partir de ce moment, elle eut l'impression que rien ne serait plus jamais pareil entre elles. Bien sûr, elle ferait tout pour conserver les liens qui l'unissent à sa sœur. Elle en avait toujours besoin, et réciproquement. Car elle en était persuadée : ce n'était pas cette petite soirée qui les séparerait. Elle avait beau ressentir ce profond malaise qui lui nouait l'estomac et lui donnait envie de vomir, et cette peur qui la rongeait, elle était certaine que rien - ou presque - ne changerait. En effet, Nora Jane n'allait sûrement pas se faire des amis ce soir. Pas plus qu'Elin. Bientôt, elles se retrouveraient toutes les deux dans leur chambre et Elin imposerait un sujet de conversation afin d'éviter d'aborder celui de la fête qui venait d'avoir lieu. Nora ne broncherait pas et suivrait de façon complaisante, tout en laissant sa sœur avoir le dernier mot. La jeune fille avait ce sentiment que leur situation était irrémédiable, que rien ne pouvait changer entre elles, mais également une appréhension qui la faisait douter. Comme lorsqu'on marche seul dans la nuit avec la peur de se faire tuer par un psychopathe, tout en sachant qu'il n'y avait qu'une très faible chance que cela arrive et en étant sûr d'arriver chez soi sain et sauf. Cette peur ridicule ne nous lâchait cependant pas, malgré son invraisemblance. C'est ce que ressentait Elin.

Pour une fois dans sa vie elle réalisait qu'elle était pitoyable. C'était quelque chose dont elle avait parfaitement conscience mais qu'elle niait, se trouvant constamment un prétexte pour effacer cette hypothèse de son esprit. Elle trouvait d'autres raisons à la haine que les habitants de Magnolia Crescent lui vouaient : elle était trop provocatrice, et cela dérangeait les mœurs de ce quartier puritain. Elle se sentait alors comme Madonna, comme une fille qui créait la controverse et brisait les tabous. Ou bien elle s'imaginait qu'on ne l'aimait pas à cause de sa franchise, qu'elle considérait comme une de ses qualités majeures parmi tant d'autres. Dans ce cas, elle disait les choses trop crûment et se voyait à l'image d'une femme forte qui n'a pas froid aux yeux Sinon, elle pouvait toujours se rassurer en prétextant que les autres étaient tout simplement jaloux de sa liberté d'esprit, de son style, de sa beauté et de tout le reste. Tous les motifs étaient bon à prendre pour éviter d'être confrontée à l'inévitable vérité : personne ne l'aimait car elle était pathétique, car elle se prenait pour quelqu'un qu'elle n'était pas, car elle était un être méprisable se croyant supérieur aux autres. Mais hors-de-question pour Elin d'accepter cette vérité. Elle préférait encore se voiler la face et conserver une image d'elle fabriquée de toute pièce. Elle se disait que de toute façon, les personnes comme elle étaient faites pour choquer et non pas pour être appréciées. A ses yeux, on pouvait soit l'adorer, soit la détester, et cela lui faisait prendre de l'importance et flattait son petit égo.

Combien de temps allait-elle rester dehors ? Probablement assez longtemps pour que quelqu'un la remarque. En attendant, elle se persuadait qu'elle avait l'air d'une héroïne tragique afin d'atténuer le pathétisme qu'elle commençait à ressentir à son propre égard. Lorsqu'elle sentit une présence à ses côtés, elle faillit sourire de satisfaction, se disant que quelqu'un avait fini par marcher dans son petit jeu. Il s'en était fallu de peu ! Pendant un moment, elle pensait vraiment que personne ne viendrait la voir. Trop fière pour regarder de qui il s'agissait, elle continuait à regarder droit devant elle mais sentait d'avance qu'il ne s'agissait pas d'un garçon ou d'une personne qui pourrait la ravir en compliments. Non, elle avait même le pressentiment qu'elle ne serait pas du tout satisfaite, mais elle continua à fixer l'horizon. Elle ne laissa rien paraitre lorsque la voix insupportable de la bridée retentit.

*Tant pis !* se dit la jeune fille. C'était toujours mieux que rien. Du moins, c'est ce qu'elle pensait. A peine arrivée, Heather commençait déjà à rappeler à Elin pourquoi elle allait mal en évoquant une "grosse fête", qui en fin de compte ne devait pas être si "grosse" car elle n'y était pas. *Ah bah oui, c'est sûr qu'avec moi la fête serait grosse, énorme, voire obèse !*

Elin la fusilla du regard, mais comprit que Heather n'allait pas rester. Malgré tout, elle était touchée par cette attention, dont elle ne se serait pas doutée. En effet, l'entente n'avait jamais vraiment été cordiale entre les deux Hamilton, qui n'avaient en commun que le nom. C'était essentiellement ce que l'adolescente reprochait à son aînée : celle-ci ne leur ressemblait en rien. Elles auraient très bien pu ne jamais se connaitre, si leur mère n'avait pas cru être stérile. Elin ne se réjouissait pas d'avoir une étrangère dans la famille. Cela l'avait effrayée dans son enfance, lorsque ses camarades lui posaient des questions sur l'identité de cette chinoise avec qui elle vivait et qu'elle appelait sa sœur. Elin la renia donc aussitôt, l'excluant de ce qu'elle considérait comme sa famille. A ses yeux, Heather était à part, mais l'affection que ses parents portaient à cette étrangère la rendit bien vite jalouse. Sans compter que, tout en vivant comme une enfant adoptée, elle était parvenue à se faire des amis, à être appréciée par les autres et à développer certains talents, choses auxquelles Elin n'est jamais parvenue. En soi, Heather ne s'était jamais montrée méchante envers la jeune fille, elle était même dans un sens irréprochable. Elles auraient pu devenir très proches si seulement la brunette n'était pas butée et n'avait pas décidé de déverser sa haine sur sa grande sœur. Une haine modérée cependant, entre l'ignorance et le mépris discret, Elin s'étant plusieurs fois fait reprocher son attitude par ses parents qui tâchaient de lui faire comprendre qu'il n'y avait aucune différence entre Heather et elle. Pourtant, la différence était bel et bien visible.

Heather avait de multiples raisons de ne pas s'inquiéter pour Elin. Cependant, elle était venue la voir. Pas vraiment prête à révéler tous ses griefs à son aînée, Elin lança d'un air indifférent :

- Comme si ça t'intéressait.

Elle réalisa ensuite que ce n'était pas la meilleure stratégie à adopter. Il valait mieux l'attendrir, histoire de ne pas finir la soirée seule. Elle prit donc le temps de marquer une pause, pour ne pas avoir l'air de revenir immédiatement sur ses paroles et ajouta, d'un ton tout aussi sobre :

- C'est juste que... Je ne reconnais pas Nora.

La reine de la mythomanie s'applaudit intérieurement pour ce retournement de situation tout à fait crédible. En une phrase, elle était passée de l'adolescente capricieuse en manque d'attention à la sœur dévouée préoccupée par l'état de sa moitié. Si Elin possédait bien un talent, c'était la comédie, un talent qu'elle avait entretenu durant des années de mensonge à tous ses proches, s'entraînant même sur ses parents, à qui elle avait réussi à faire gober qu'elle était toujours vierge. Cela était d'un ridicule, tellement risible lorsque l'on savait quel genre de propos elle pouvait tenir devant eux. Un soir à table, elle avait même mimé une fellation avec une bouteille vide, sous le regard ébahi de toute la famille. Elle s'était justifiée en prétextant qu'il s'agissait d'un délire avec sa jumelle, alors que ce n'était rien d'autre qu'une action spontanée visant à chasser l'ennui qui s'était installé en elle et à choquer au passage.

Elle ne dit plus rien. Elle ne savait pas sur quoi enchaîner, mais soupira pour exprimer son inquiétude pour Nora Jane. C'est là que, comme un miracle de Dieu pour sauver Elin de la situation, débarqua Gaëlle McClair. Certes, ce n'était pas un cadeau, mais c'était toujours ça de pris ! Celle-ci débarqua d'une façon inattendue, quelque peu théâtrale en sa surprise. Le genre d'entrée qui fait l'effet qu'Elin aimerait produire : surprenante, classe, un peu hors-sujet aussi. Sa réplique cependant, qui se voulait probablement intimidante, était tout à fait ridicule. En quoi était-ce si surprenant de voir Elin Hamilton... devant la maison des Hamilton ?

- Excuse-moi de vivre ici lança simplement Elin, déterminée à faire passer la religieuse pour une idiote. La réponse de son interlocutrice s'avérait cependant bien plus intimidante, Elin se voyant confrontée pour la première fois aux conséquences de ses actes. Personne à part les McClair présentes sur les lieux n'avaient de preuves qu'il s'agissait d'elle, et les deux soeurs la détestaient. Avec un peu de chance, elle pourrait faire croire à un coup monté. En attendant, elle répondit :

- Si tu veux savoir, j'y ai pensé. Je me suis dit que comme tu es mon amie, je n'allais pas te dénoncer, mais sache que je ne pourrai pas te couvrir éternellement...

Et là, quelqu'un d'autre surgit. Christian Livingstone. Non, là, vraiment, c'était trop... Il ne fallait peut-être pas exagérer. Le comble fut lorsqu'il ouvrit sa bouche de poivrot. Et dire qu'il était sur sa propriété, et qu'elle ne pouvait rien faire... Pourtant, lui, ne s'embarrassait pas pour chasser la jeune fille de la sienne, et n'y allait pas par quatre chemins. C'était la principale raison pour laquelle elle le détestait et ne voulait plus avoir affaire à lui. Elle l'ignora donc royalement, pestant entre ses dents un juron inaudible. Elle le craignait mais tâchait de laisser paraitre le contraire. Puis les lumières s'éteignirent et, heureusement pour elle, personne ne pu voir l'expression d'horreur qui déforma son visage à ce moment-là. Ça, plus l'arrivée soudaine du Livingstone... Elle craignait qu'il ne la tue. C'est pourquoi, instinctivement, elle empoigna le bras de sa sœur et fonça droit vers la maison, bousculant au passage le jeune homme plutôt que de le contourner. Petite vengeance ou simple panique, elle n'en était même pas sûre. Elle ouvrit la porte avec autant de violence qu'elle l'avait claquée plus tôt, et se précipita dans les escaliers toujours en agrippant très fort Heather, envoyant bouler de sa toute sa graisse tous ceux qui se trouvaient sur son passage. Une fois arrivée en haut, elle tenta d'ouvrir la porte de la chambre, apparemment verrouillée. Elle se mit à taper dedans avec la rage du désespoir, des larmes commençant à couler le long de ses joues potelées.

- On va mourir ! On va mourir !

Honteuse de réagir avec autant de sensibilité à cette situation et d'un tel manque de classe, elle tâcha de reprendre ses esprits en respirant aussi fort qu'un bœuf essoufflé.

Ca s’affolait, ça se bousculait, ça criait, ça pleurait, et lui ne comprenait rien. Il avait définitivement sauté un chapitre et s’être absenté ne serait-ce que cinq minutes à l’étage lui avait fait louper manifestement l'Evénement en majuscule de la soirée. La personne à qui il s’était rattrapé lui avait précipitamment informer qu’un taré avait agressé deux filles, quand il avait demandé des noms, elle avait haussé les épaules, histoire de bien souligner l’impersonnalité de cette fête. Ce « taré » pouvait être n’importe qui, aussi bien un voisins qu’un pur inconnu, et cet panne d’électricité tombait à pique, on aurait pu croire que tout était organisé, se qui en sois était complètement improbable et stupide évidemment, mais l’enchaînement des choses étaient tout de même assez surprenant.

Bientôt, des pompiers entrèrent dans la maison des Hamilton, torche électrique en main, éclairant partiellement le désastre des lieux et quelques visages terrifié à travers un faisceau lumineux droit. La scène était particulièrement saisissante, personne ne semblait vraiment savoir quoi faire, lui-même était pris d’une sorte d’angoisse devant ce tableau chaotique. En tout les cas il voulait éviter d’avoir des ennuies, c’était certain, alors le mieux restait sûrement de filer, mais dans son champ de vision apparu la silhouette fluette et frêle de son amie, Gaëlle McClair, assise contre le mur. Sa présence ici était d’ailleurs un mystère, et même si le moment fut bref il vit bien que la jeune fille était perdue. S’avançant vers elle, il se mit à sa hauteur et la saisit doucement par le bras pour ne pas l’effrayer, elle semblait avoir déjà été chargé d’émotion forte pour la soirée et elle ne l'avait manifestement pas vu venir.

- C’est moi, ne t’inquiètes pas.

Maintenant qu’il était proche d’elle, il pouvait constater que la jeune fille tremblait comme une feuille. Il fallait l’éloigner de cette scène, et presque aussitôt il l’entraîna à l’extérieur. Il y avait du mouvement dans le jardin mais ici les gens semblaient reprendre leurs esprits, parlant de se qu’ils avaient vu ou commençant à fantasmer le déroulement des actions. Lui se tourna vers la blonde et après détailler son visage plus pâle que jamais, il remis une mèche de ses cheveux bouclé derrière son oreille en se penchant vers son visage, sincèrement inquiet.

- Ça va aller Gaëlle, ils vont s’occuper d’elles.

Ils ne savaient d’ailleurs toujours pas qui étaient « elles » mais il ne préférait pas vraiment faire un interrogatoire à son amie assez perturbé comme ça pour lui redemander de lui rejouer la scène.

- Tu devrais rentrer chez toi, je te ra…

Et la, un bruit sourd le coupa dans son élan, celui d’un plongeon dans la piscine, suivit de cris strident de la part de ceux qui manifestement avait été aux premières loges. De dos, il n’avait rien vu venir, c’était donc décidé par le destin cette soirée il louperait tout les ‘événements’... Se retournant, il vit Clyde sauter dans la piscine et instinctivement il s’approcha pour découvrir que l’adolescent tentait de remonter à la surface… Jay Black. Pas le temps de réfléchir, le garçon aida son ami a remonter la silhouette inconsciente du corps et l’allongea un peu plus loin. Il mettait l’histoire de plus tôt de côté, il n’était pas assez idiot pour faire jouer la rancœur dans une histoire de sauvetage. Effectuant les gestes de premier secours, il imaginait déjà se que signifiaient certains regards autour de lui « v’la le gay qui profite de la situation » mais vraiment, il n’allait pas s’abaisser à prendre en considération ce genre de remarque ridicule. Alors non quoi qu’on dirait, il ne profitait en rien pendant qu’il faisait du bouche à bouche à Jay et d’ailleurs dés que celui-ci eu ouvert les yeux, le garçon se releva, tournant le visage vers Clyde et Gaëlle.

- Occupez vous de lui, je vais appeler un ambulancier.

Et sur ce il s’exécuta, retournant à l’entrée, envoyant un homme s’occuper de Jay. Une première ambulance avait déjà quitter les lieux, l'autre aurait un nouveau passager dans quelques instants. Il n’y avait peut être rien, mais il valait mieux vérifier.

Passant une main dans ses cheveux en soupirant, le garçon jeta des brefs coup d’œil autour de lui, tentant de se calmer. C’est simple, son cerveau c’était déconnecté pendant les 5 dernières minutes, tout s’était enchaîné si vite qu’il n’y avait eu aucune place pour la réflexion, juste une succession d’actions instinctive. Et maintenant?

Christian Livingstone avait toute les peines du monde à rester calme, a ne pas bousculer cette pauvre fille qu’il ne voulait même pas appeler par son nom, les premiers qualificatifs peu reluisant qui la définissait à ses yeux était plus approprié pour parler d’elle, il la haïssait tellement à cet instant qu’il s’impressionnait personnellement de réussir à garder un minimum de self control. Cependant son corps tremblait de rage, si bien que ses mouvements étaient nerveux, haché. D’un autre côté il se disait que c’était inutile de se mettre dans un état pareil pour une pauvre fille dans son genre, cela ne l’empêchait pas pourtant de parfois ne pas réussir à pouvoir y faire grand-chose…

Alors que les deux allaient monter dans l’ambulance, un bonhomme leur indiqua qu’il n’y avait plus de place. Bordel le monde s’était ligué à le faire chier pendant l’heure qui allait suivre, c’est ça ? Poussant un profond soupire en passant une main dans ses cheveux pour les rabattre en arrière dans un geste d’événement, l’adolescent s’éloigna avant de retourner brutalement vers la voiture et d’arrêter un instant la geste d’un ambulancier qui allait fermer la porte, pointant Mike Huntington qui avait pu monter dans le véhicule du doigt.

- Toi la, tu me donnes des nouvelles !

Et sur ces paroles il se retira, fumant de rage. Il lui semblait que sa tête allait exploser, tout se qu’il avait ingurgité ou fumé plus ce stresse difficilement gérable ne faisait pas bon ménage. Posant ses mains sur ses tempes, légèrement chancelant, il releva la tête vers l’autre quand elle lui adressa la parole, lui apprenant qu’elle prenait sa voiture… Et qu’il pouvait venir. Elle était sérieuse ? Lui sincèrement, il l’aurait pas laisser monter dans la sienne, encore fallait il qu’il en ai une, et qu’il ai le permis… Enfin, ça c’était une autre histoire. C’est la qu’il croisa le regard de Kennedy Smith, manifestement aussi paumé que lui.

Ce petit bout de femme, il ne la connaissait pas beaucoup, mais il n’en pensait que du bien. Il la voyait de loin se débattre dans ce quartier qu’il maudissait, et tout se qui était extérieur à Magnolia et qui ne cadrait pas avec le paysage lui plaisait. De toute évidence à cette instant, elle aussi aurait voulu monter dans la deuxième ambulance, mais avait été boulé tout comme lui a l’entrée. Le garçon s’avança alors vers elle.

- Y’a… L’autre la, qui a une voiture, elle peux nous emmener.

Pointant la silhouette de Naya qui s'éloignait vers sa maison, Christian tourna une dernière fois le regard vers la demeure des Hamilton, et c'est la qu'il l'aperçu...

- Jersey !

Hélant sa sœur, il finit par siffler avant d'agiter une main pour lui indiquer qu'il était là. Qu'est se qu'elle faisait la ? William n'était pas à la fête ce soir, ça signifiait qu'elle était venu le chercher ? Ca faisait très maternelle mais dans le fond, ça le touchait pas mal.

Citation :

• Assise sur le lit, elle pleurait, tremblante angoissée. C'était Jay Black n'est ce pas ? Il lui semblait bien, qu'est se qu'elle allait devenir ? Elle avait poussé ce garçon, il était peut être mort, à cette simple pensée elle éclata de plus belle en sanglot. Elle ne voulait pas en arriver la, c’était elle qui aurait du tomber et frapper le sol, pourquoi avaient ils intervenus ?
  
  Même si elle lui avait prêté serrement de ne pas recommencer, lui qui l’avait aidé la première fois, elle n’en pouvait plus et cette envie d’en finir était bien trop forte. Si certains le voyaient comme un acte d’égoïsme elle le voyait comme un de courage ; hors elle ne l’avait pas encore c’était évident, sinon elle n’aurait pas attendu. Inconsolable, elle sursauta en entendant qu’elle n’était plus seule, essuyant ses joues d’un geste tremblant, se tournant vers Cinzia. Prise au piège.
  
  Elle resta silencieuse un moment, tout s’enchaînait d’une manière bien trop chaotique. Il n'y avait plus échappatoire.
  
  - Cinzia…
  
  Balbutia t’elle en se redressant. Maintenant elle connaissait son identité. Elle aurait voulu l’interroger sur Jay, mais elle avait trop peur d’entendre la vérité. Des tas de justifications défilaient dans ses têtes, des brides de phrases qu’elle n’arrivait pas à lui dire, si bien qu’elle restait la, dans l’ombre. Immobile, sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration courte et précipité, elle semblait au point de l'évanouissement.
  
  - Je t’en prie, ne dit rien.
  
  Arriva t’elle a articuler avec difficulté.
  
  - C’est vraiment important, si tu veux m’aider n’en parle pas !
  
  La lumière du plafond grésilla, et bientôt toute les lumière de maisons se rallumèrent, confirmant l’identité de la jeune fille aux yeux de la demoiselle Jordan.

Tout les lampadaires de Magnolia se rallumèrent alors que les deux ambulances quittaient le quartier. Une bonne partie des invités s’en était allé, la police en avait rattrapé quelques un pour les interroger, demain il était certains que certaines familles serait surprise qu’on demande leurs enfant au commissariat.

la fête est fini, on descend. Tout le monde devrait rentrer chez lui maintenant, et se remettre de ses émotions forte de la soirée, si cela est possible...