Les deux jeunes hommes sortirent donc dehors où une fine pluie tombait. la tempête n'avait trop fait de dégât, jusque des branches d’arbres étaient tombés sur le sol mais les bâtiments semblaient en entier. Heureusement qu'ils avaient évité une catastrophe. Jay regarda Holden tourner sur lui même, heureux comme un enfant et cela le fit doucement sourire. Même si son ami était plus vieux que lui il avait encore l'esprit enfantin et c'est ce qui lui plaisait. Plutôt que d'être sérieux par rapport à sa succession comme certaines personnes....
Holden finit enfin par se tourner vers le chanteur, un sourire sur les lèvres et une lueur indéfinissable dans les yeux. Il lui demandait où ils allaient et à vrai dire Jay avait bien envie de marcher un peu pour se dégourdir les jambes même si il ne faisait pas très chaud. mais après avoir dépensé autant d'énergie et être rester au chaud pendant une soirée cela faisait du bien.

- Je propose de marcher, peu importe où laissons nos pas nous guider

Il lui offrit un sourire et exécuta ses paroles, ses chaussures se posant sur le sol mouillé. Il ne savait pas trop quoi dire et son impression que Holden voulait lui dire quelque chose d'important n'avait pas disparu. Il y avait aussi cette chose dont il n'avait toujours pas mit un mot dessus qui était revenu en voyant le blondinet tourner sous la pluie.

Les deux jeunes marchaient sur la route jusqu'à ce que leur pas les guidèrent près d'un parc. Sans doute prit par son côté enfantin Holden voulut s'asseoir et entraîna Jay sur l'aire de jeu avant de poser ses fesses sur la balançoire. Rester comme ça debout commença à lui donner froid et le chanteur se frotta les bras pour se réchauffer un peu tout en suivant le balancement du blondinet sur sa balançoire. ce dernier semblait en plein dans ses pensées et alors que Jay allait lui demander ce qui le tracassait Holden ouvrit la bouche et prononça des mots auquel il ne s'attendait pas du tout. Restant la bouche ouverte, coupé dans son élan Jay resta scotché par la révélation.
Il ne savait pas quoi dire et en fait il n'arrivait pas à réaliser. Il avait envie de pleurer mais aussi de rire, des milliers d'émotions passant dans son esprit. la dernière phrase de Holden ne faisant que rajouter encore plus de confusion dans sa tête. Holden et lui ? Ensemble ? En fait ce n'était pas vraiment le fait que se soit un homme qui lui demande mais plutôt qu'on veuille de lui...
Si le blondinet était au courant de son passé nul doute qu'il ne voudrait plus de lui et puis même le chanteur ne voulait prendre le risque de le blesser et il ne l'aimait pas non plus. Alors pourquoi son coeur se tordait t-il ainsi ?

Jay était toujours figé sur place alors que Holden attendait surement une réponse. Le chanteur finit enfin par se connecter et croisa les prunelles de son ami mais aucun son ne parvenait de sortir de sa bouche. Il ne pouvait rien à y avoir entre eux, c'était impossible pour son bien. Incapable d'être honnête le chanteur détourna les talons et s'enfuit en courant laissant Holden tout seul, comme un lâche. Jamais il n'avait courut aussi vite de toute sa vie et c'est avec un soulagement qu'il arriva sur le pas de sa porte, sortit les clés de son pantalon avant d'ouvrir pour se précipiter dans sa chambre alors que son coeur battait la chamade entre l'effort qu'il venait de produire et la révélation d'il y a cinq minutes.

Sur le cul, c'est bien l'état dans lequel j'étais. Je me sens comme un gosse qu'on vient de choper entrain d'avoir faire une grosse connerie, pris sur le faite. Je me sens mal à l'aise à l'idée de savoir que Gaëlle a sûrement été témoin de ma crise de nerf évidente. Il m'en arrive tellement rarement alors pourquoi a-t-il fallut qu'elle la voit ? Personne n'aime être dévoilé sous son plus mauvais jour, surtout à une fille … à une fille pour qui on a beaucoup d'affection ce qui est le cas. Je le sais, je le sais. Je la regarde, je l'entends mais je ne sais pas quoi lui répondre, je ne sais tout bonnement pas quoi dire, quoi expliquer car je me sens moi-même dans un épais brouillard. Mais c'est évident, c'est pertinent, c'est devant mes yeux, mes réactions, cette jalousie. Gaëlle, c'est bien plus qu'une amie, quelque chose au fond de moi le sait alors pourquoi je ne peux toujours pas me l'accepter, l'intégrer. Quelque part, je sais la réponse, je la connais, toutes les réponses sont reliés à cette soirée, cette fameuse soirée que je tente d'enterrer dans les abysses de ma mémoire, avec elle, les souvenirs. Je passe ma main sur ma nuque, le regard sur le sol, incapable de la regarder. J'aime pas les situations où je dois me mettre à nu, expliquer, démontrer, je me sens vulnérable et dans ces cas là, tu peux te retrouver écorché, balafré. J'en ai pas envie. J'estime que j'ai assez morflé dans ma vie, assez. Je me laisse tomber sur le banc, incapable de répondre au interrogations de Gaëlle, je cherche des réponds dans le brouillard qu'est ma tête, c'est plus un bordel qu'autre chose. Finalement, je la sens qui prend place près de moi, je rate un battement, un deuxième et encore un troisième quand je la sens s'approcher de moi et passer un bras autour de mon cou.

On a jamais eu une telle proximité, je me sens soudain mal à l'aise mais en même temps réconforté. J'suis perdu entre deux eaux, perdu entre deux émotions, deux ressentis, je ne sais pas ce que je devrais faire, une voix me dit de partir, de prendre immédiatement mes distances, une autre me dit de ne rien faire et juste apprécier le moment présent. J'écoute longuement les mots qu'elle me chuchote à l'oreille, je baisse la tête et acquiesce en silence, je le sais. Je sais que je peux compter sur elle, qu'elle est une très bonne amie mais la question c'est, est ce que je peux me contenter que de cela ? J'aurai eu tendance de répondre par un oui mais pas après ma réaction de ce soir. J'ai atteint un point de non-retour en réagissant comme cela, en laissant mes émotions prendre le dessus sur le reste, c'est tellement pas moi, , j'ai toujours tout maîtriser, c'est dangereux, dangereux. Je soupire un moment et glisse ma main contre sa joue, juste un contact léger, quasi-chaste mais que Père McClair réprimanderai tout de même.

« Tu n'as rien fait de mal, Gaëlle. Si Jay … Si Jay te met en garde c'est juste parce qu'il a deviné plus rapidement que moi que … que … » Les mots ont trop de mal à sortir, trop de mal. Je soupire longuement alors que ma main se retrouve contre sa nuque, je pose mon front contre le sien et ferme les yeux. « Gaëlle, je crois pas qu'on pourra être amis plus longtemps. Je pense plus pouvoir être capable d'avoir une amitié simple avec toi, pas après ce soir. Je … je crois qu'il va falloir qu'on arrête de se voir pendant un moment histoire que je remette de l'ordre dans tout cela » Je dis, le coeur à l'agonie. Après ce soir, après toute ces révélations, je ne pourrais plus la regarder avec les yeux d'un ami ni la considérer juste comme tel, il va me falloir du temps car c'est trop tard, je suis dans la merde, j'ai des sentiments pour elle. Quel idiot ! Et je sais que j'ai pas une seule chance que ce soit réciproque alors je préfère prendre mes distances.

« Je suis désolé de t'imposer cette situation mais je ne l'ai pas vu venir, je … J'ai pas de suite capté et tous ses sentiments, je peux plus les gérer si je te vois tout le temps comme avant. Si j'avais su que j'aurais des sentiments pour toi, je n'aurais pas laissé une telle amitié s'installer entre nous. Mais pour notre bien à tous les deux, je suis obligé de te priver de ton ami. Désolé » Voilà, abcès éclaté. C'est dit, c'est fait. Je la libère, je m'éloigne d'elle et me redresse, les mains dans les poches

« Je sais que tu es venue avec moi mais tu peux aller profiter de la fin de la soirée et aller danser avec Cameron, moi, je vais ranger les instruments. Je te raccompagnerai quand tu auras envie de rentrer. Après tout, je suis venu te chercher et je te ramène, c'est normal » Je lui offre un petit sourire qui se veut encourageant. Le coeur n'est plus à la fête et de toute façon quel coeur

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