« i have loved you for a thousand years. » || PETER

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Les courses hebdomadaires. Un rythme convenable qu'avait adopté la rouquine depuis son arrivée à Magnolia Crescent. Elle avait inconsciemment pris des habitudes qu'elle n'avait pas conscience d'avoir, en entrant systématiquement dans la même rangée de voitures pour se garer, en prenant un caddy dans la file de droite, en se rendant d'abord au rayon des produits d'entretien pour terminer à celui des yaourts. Aujourd'hui pourtant, sa routine était perturbée. Elle commença toujours par les céréales, termina également par les yaourts, mais la contenance de son caddy était bien différente. Pas de mousse à raser. Pas de gel douche pour homme. Pas de ce paquet de ces biscuits que Lorenzo adorait. Pas de quoi faire des plats italiens. Deux fois moins de raisin. Un paquet de riz plus petit. Et trop de chocolat. Il y avait bien longtemps que la secrétaire n'avait pas eu à faire les courses pour une et unique personne -sa personne, en l'occurrence. De la même manière, elle serait seule pour les ranger, serait seule pour déguster ses pâtes au beurre. Il faudrait qu'elle apprenne à cuisiner autre chose que les cinq plats -en tout et pour tout- qu'elle savait à peu près réussir.

C'est perdue dans ses pensées qu'elle s'avança vers la caisse, les yeux rivés sur le contenu de son caddy. Il y avait pas mal de monde qui attendait, et elle songea qu'elle en avait pour un bout de temps à réfléchir au fait qu'elle avait un besoin quasi chronique de chocolat noir pour se remonter le moral. Vivement qu'elle organise une soirée avec Alana. Mais lorsqu'elle releva les yeux, Summer songea que sa petite escapade au centre commercial pourrait potentiellement devenir un peu plus intéressante -et certainement moins déprimante- qu'elle ne l'avait été jusqu'à présent. En effet, elle remarqua que devant elle se trouvait Peter. Sans même le vouloir, sans même être capable de s'en empêcher, elle sentit un sourire étirer ses lèvres fines. Elle fit un petit pas vers lui, longeant son propre caddy jusqu'à pouvoir atteindre du bras son épaule, qu'elle tapota légèrement à trois reprises pour attirer son attention. « Coucou! » se contenta-t-elle d'articuler rapidement, comme si elle était nerveuse, ou toute excitée, toujours souriante malgré le fait qu'elle essayait de retenir cette expression a priori si anodine qui traduisait trop bien sa pensée. Elle était contente de le voir... et au moins, maintenant, elle avait le droit de l'être.

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En véritable bon grand frère c'était Peter qui s'occupait d'aller faire les courses. Et à vrai dire c'était plus sain que de laisser Bryan remplir le frigo par ses propres achats. Son cadet serait capable d'oublier quelque chose d'important. Peter s'armait toujours d'une feuille avec écrit dessus ce qu'il fallait acheter pour être de ne rien louper lors de ses achats. Rayant au fur et à mesure que les produits s'entassaient dans son caddie.
Faire les courses lui rappelait combien il était célibataire depuis trop longtemps. Il n'avait même pas la personne à qui concocter de bons petits plats le soir pour faire plaisir à la femme de sa vie. Si dans son adolescence le professeur n'avait pas vraiment été un cordon bleu les années lui avait fait rattrapé ce retard en plus de son statut de "père" en quelque sorte dans sa maison depuis 3 ans.

En s'installant à Magnolia il avait pensé trouver une gentille demoiselle, pour oublier son amour de jeunesse qui était installé hors d'ici à l'époque. Junie lui avait gentiment poignardé le coeur et pour finir Summer était arrivé. Mais pas seul...Peter avait bien sur été jaloux de cet italien qui revenait lui aussi au bras de son ex jolie rousse.

Penser à sa vie, on en arrivait là lorsqu'on attendait patiemment à la caisse remplie de monde. Il n'y avait rien d'autres à faire alors le cerveau tournait. Peter fut cependant coupé dans ses pensées par une main qui tapota son épaule. Le professeur se retourna et sourit en apercevant la jolie rouquine de ses rêves en ce moment.

- Hey ! Salut !

Ils n'avaient pas vraiment eut le temps de discuter depuis la scène de crise de Lorenzo dans le couloir du lycée. Peter ignorait où ça en était entre les deux mariés. Il ne put s'empêcher de jeter rapidement un oeil dans le chariot de Summer et releva qu'il n'y avait aucune affaire masculine dans le tas. Du moins à la surface.

- Comment tu vas ? C'est rare de se croiser au supermarché !

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Depuis "l'incident" dans les couloirs du lycée, Summer n'avait pas vraiment eu le temps de revoir Peter. Elle avait peut-être même été soulagée de ne pas avoir à subir la confrontation: en théorie, elle aurait adoré pouvoir lui parler, seulement cela l'aurait certainement conduite à se confondre en excuses et à se poser des questions -plus encore, il s'entend- sur son mariage. Elle avait peut-être jugé ce petit temps d'adaptation nécessaire; elle aurait bien aimé se cacher dans un trou de souri.

Et en attendant, les choses s'étaient décantées plus efficacement qu'elle ne l'aurait pensé: résultat, elle habitait à nouveau seule, son mari était à l'hôtel, et elle redeviendrait bientôt officiellement mademoiselle Andrews. Point. Final. Maintenant donc que les choses étaient plus claires (douloureuses, peut-être, mais plus claires), elle ne pouvait que s'enchanter de le croiser, fut-ce en faisant la queue à une caisse de super-marché. « ça... peut aller! » S'enquit-elle, souriant toujours. Elle se sentait étonnamment à l'aise, comme toujours en sa compagnie, en fait. Cela dit, ce sentiment de complicité risquait de s'atténuer lorsqu'elle commença à se sentir un tantinet nerveuse: si elle ne lui avait pas parlé depuis un moment, il n'était donc pas au courant de son divorce. Elle voulait le lui dire le plus rapidement possible, mais ça arriverait certainement comme un cheveu sur la soupe... Elle était déjà assez honteuse de ce qu'il s'était passé la dernière fois qu'ils s'étaient vus, la tâche ne serait pas aisée. « Enfin, c'est que... Je ne sais pas trop comment te dire ça, en fait. » Elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille, et toussota légèrement. « Lorenzo et moi... on est séparés. C'est un peu difficile pour l'instant. » Summer parlait plus doucement, peut-être pour éviter les oreilles indiscrètes, peut-être parce qu'elle détestait avoir à mettre des mots sur cette situation gênante... surtout face à Peter. Elle se persuada que c'était pour le mieux, qu'elle devait le lui dire. Maintenant, et rapidement, elle devait changer de sujet? « Enfin, c'est comme ça... il faut juste laisser passer un peu de temps, ça ira mieux, c'est sûr. Et toi alors, comment ça va? Préposé aux courses? Tes colocataires sont indignes! » Dans un petit rire, elle offrit à son interlocuteur un joli sourire en espérant le lancer sur ce sujet plutôt que sur le précédent... ça serait certainement plus évident à gérer.

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L'annonce de Summer fit comme l'effet d'une bombe sur Peter. Ce dernier avait bien sur remarqué que le couple n'était vraiment pas des plus harmonieux mais il n'avait pas pensé que le divorce arriverait si vite. Le professeur hésitait entre être heureux ou pas. Il était triste pour la jolie rousse qui méritait d'être heureuse mais en même temps elle avait enfin quitté le dragueur italien. Il y avait aussi le fait que maintenant Summer était libre...et lui aussi l'était. Cependant il était hors de question pour Peter de tenter quoique ce soit, ce n'était pas un profiteur et surtout son ex ne l'aimait peut être plus.

- Mince...je suis désolé...

C'était sincère malgré les apparences et Summer avait l'air pas trop déprimer. Elle savait de toute manière que en cas de besoin Peter était là pour l'écouter, papoter. Ca n'avait toujours pas changé cette amitié conservé entre eux deux. Une séparation n'était jamais facile, on la vivait plus ou moins douloureusement.

- Moi et bien ça va...la routine quoi...faire les courses comme tu le vois !

Il sourit, sa remarque était assez drôle. Ses chers colocataires en effet n'allaient pas souvent remplir le frigo. D'un côté Peter était celui qui avait un bon salaire dans le trio.

- Tu veux venir manger ce soir à la maison ? Si tu n'a rien de prévu bien sur

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L'annonce allait être douloureuse. Summer s'y préparait depuis quelques jours, elle allait devoir répéter une cinquantaine de fois cette si jolie phrase, ce mot si doux: "séparés". "Nous allons divorcer". Clap de fin sans applaudissements. Pour certains, ça allait sembler logique. Peut-être quelques personnes trouveraient ça dommage, beaucoup se demanderaient en réalité par quelle bizarrerie cette séparation n'avait pas eu lieu plus tôt. Les époux eux-mêmes n'auraient su l'expliquer. Parce que ça les arrangeait, peut-être. Parce que c'était plus facile, parce qu'ils n'avaient pas d'autres bras où aller. Quoi que. Enfin, le résultat était là: après trop longtemps -ou pas assez- à s'accrocher à une union bancale, les -plus très- jeunes mariés se séparaient. Définitivement, a priori. Et quoi qu'elle en dise, Summer en souffrait. C'était pesant, tout de même, la solitude. Même lorsqu'elle s'accompagnait d'une tranquillité certaine, peut-être même d'une sérénité nouvelle. Le calme après la tempête. Tempête qui s'avérait lui manquer, à l'occasion. Même si leur couple battait de l'aile depuis un bon moment, la rouquine ne pouvait affirmer sans mentir qu'elle n'était pas attristée de cette fin tragique. « Merci... » se contenta-t-elle de dire dans un petit sourire, baissant toutefois les yeux. Elle savait que c'était sincère, et ce même si leur relation tendait parfois à l’ambiguïté. Si elle était venue trouver en lui une oreille attentive, il y aurait consenti sans rechigner. C'était un véritable ami, même si Summer avait parfois du mal à le voir seulement comme tel.

Ne voulant surtout pas être un poids -et surtout pas pour Peter- la secrétaire tenta de s'informer sur la vie actuelle de son interlocuteur, apparemment désigné d'office pour les courses. Il avait l'air de le prendre avec le sourire, c'était le principal. « Je vois, je vois... » Fit-elle dans un petit rire compatissant.

Summer ouvrit de grands yeux lorsqu'il lui proposa de venir manger chez eux. Elle afficha un joli sourire qui traduisait malgré elle son engouement à l'idée seule de le voir un peu plus longtemps. « Oh, je... avec plaisir! » Elle acquiesça pour appuyer ses propos. « Enfin, si ça ne te dérange pas... Si ça ne vous dérange pas » reprit-elle, supposant que ses colocataires seraient présents et auraient, dans cette hypothèse, également leur mot à dire. Il n'empêchait qu'elle était ravie qu'il le lui propose, c'était adorable.

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Même si ça dérangerait les deux hommes qui partageait sa maison, Peter s'en moquerait. Il avait enfin l'occasion de pouvoir manger avec Summer sans penser à Lorenzo derrière, qui viendrait le frapper en apprenant que le professeur avait passé du temps seul avec sa femme. La jolie rousse était à présent seule et indépendante, sans avoir besoin de rendre des comptes.

- Ca ne me dérange pas...et puis c'est encore chez moi j'invite qui j'ai envie

Répondit il avec un sourire, heureux comme un enfant. Ca lui manquait ses petites intimités avec son, son amie depuis tellement longtemps. Certains couples ne gardaient pas contact après leur séparation ce n'était pas le cas de eux deux. Après tout ils s'étaient séparés en quelque sorte d'un commun accord, sur un truc débile mais bon...le regret était arrivé trop tard chez Peter.

- Qu'est ce que tu aimerai manger alors ?

Il avait envie de faire plaisir à son interlocutrice, de lui offrir ce que Lorenzo n'avait pas pu. C'était assez présomptueux de sa part vu que premièrement ils n’était pas ensemble et que deuxièmement il était déjà passé avant l'italien dans la vie de Summer.

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Pour sûr, en théorie, Peter était tout à fait libre de proposer à qui il voulait de venir diner chez lui. Seulement Summer n'aimait pas s'imposer, et en l'occurrence ses colocataires préféraient peut-être envisager une soirée foot-ball, ou un quelconque autre cliché de ce que des jeunes hommes pouvaient faire un soir de semaine. Ils voulaient peut-être commander des pizzas plutôt que de prendre la peine de s'installer à table comme pour un "vrai" repas. Cela dit, si ça pouvait lui permettre de passer un peu de temps avec Peter, Summer était tout à fait d'accord pour manger une pizza à même le carton. Peu importait. Elle aurait accepté de ne pas manger, même. Et ce n'était pas peu dire pour la gourmande qu'elle était. « C'est gentil! » Affirma-t-elle, convaincue, en se mordillant la lèvre inférieure. Si ça avait été quelqu'un d'autre, elle aurait probablement espéré qu'il ne la prenait pas en pitié; mais étant donné que c'était de mister Mayfield qu'il s'agissait, elle savait que ce n'était pas le cas. S'il le lui proposait, ce n'était pas parce qu'elle avait l'air fatiguée, moins encore parce qu'elle avait l'air de trop apprécier la solitude de ces derniers mois, mais bien parce que l'idée lui plaisait bien. Et c'était réciproque.

Quand il lui demanda ce qu'elle souhaitait manger, la rouquine fit non de la tête distraitement. « Ce que tu veux! Je ne suis pas difficile... » Elle aurait bien précisé "tout qui ne soit pas italien" -elle sentait qu'elle devenait allergique- mais finalement, même ça, ça lui allait. Encore une fois, elle se moquait de ce qu'il y aurait dans son assiette. L'important en l'occurrence était bien la personne avec qui elle partagerait le repas -fut-ce un gratin brûlé aux allures peu ragoutantes ou un plat tout prêt au micro-ondes. « Vraiment! ça me fait plaisir d'être avec toi, peu importe ce qu'on mange. » Son sourire sincère et simple lui faisait presque oublier à elle-même qu'elle pensait tout haut. « Tu veux que j'apporte quelque chose? Un dessert ou... un DVD... quoi que ce soit? » Proposa-t-elle l'air hésitante, réalisant qu'elle ne pourrait pas faire une ilste exhaustive de ce qu'elle pourrait potentiellement amener avec elle, en plus de sa bonne humeur.

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Peter avait hâte d'être ce soir, comme un petit adolescent prêt à accueillir sa petite amie pour l'un des premières soirées en tête à tête. Avec un peu de chance Bryan et Jesse ne seraient pas là...De toute façon si le professeur leur annonçait que Summer venait manger ce soir ils les laisseraient...Bryan tenaient tant à ce que l'ancien couple se remettent ensemble et pour ce qui était de l'autre jeune adulte...Peter préférait ne pas y penser.
Il demanda ce que la jolie rousse désirait manger, et comme il s'y attendait venant d'elle elle ne suggéra rien. C'était pour cela qu'il l'aimait, l'adorait, elle était pas une femme compliqué, elle était juste elle.

- D'accord ça sera une surprise alors

De toute façon il connaissait son plat préféré, sauf si depuis Summer avait changé ses goûts culinaires. Mais celle ci n'était vraiment pas différente de celle qu'elle était lorsqu'ils étaient en couples. Elle avait juste pris de l'âge tout comme lui, accumulé des expériences désastreuses.

- En matière de DVD avec les deux jeunes j'ai de quoi faire, mais si tu as envie d'en voir un en particuliers tu peux l'amener ! C'est moi qui t’invites tu va pas venir avec un dessert voyons...Je m'occupes de tout !

D'ailleurs du coup il faudrait qu'il retourne faire les courses du coup pour préparer un bon dîner et un excellent dessert.

- Mon dieu j'ai tellement hâte que ça me donne envie de sautiller partout

Confia t-il en riant. Summer allait sans doute se moquer gentiment de lui mais bon, il ne pouvait s'empêcher de lui faire partager son impatience. Même à trente ans on pouvait agir comme un gosse.

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Tout semblait beaucoup plus simple, tout d'un coup. Summer n'aurait su expliquer ce sentiment de soudain bien être, comme si elle avait le droit de ne plus se poser de questions, de simplement faire ses courses et de rentrer chez elle avec un sourire jusqu'aux oreilles à la simple perspective de passer la soirée chez Peter. Enfin, elle pouvait souffler. Se reposer, presque. Ne plus être sans cesse en train de jouer aux montagnes russes émotionnelles. Le calme. Elle en avait besoin; elle n'était probablement pas faite pour les tumultes qu'offrait une vie sensiblement instable. « Super, j'adore les surprises! » Ce n'était pas toujours vrai, pas en toute circonstance, mais en l'occurrence étant donné qu'il s'agissait d'un repas, elle en serait ravie.

Peter était si poli... il déclina sa proposition d'amener quelque chose, à moins qu'elle n'ait un DVD précis en tête -ce qui n'était pas le cas-, et suggéra que c'était à lui de s'occuper de tout. « En fait pour les films ça m'arrange, parce que je crois que je n'ai plus grand chose dans mes placards... » Réfléchit-elle tout haut, réalisant qu'elle devait avoir trois film qui se battaient en duel... dont un de l'âge de glace, probablement. Heureusement, son hôte semblait avoir de quoi faire. « Tu es gentil comme tout. Si tu changes d'avis, tu n'hésites pas, hein! » Elle parlait cette fois du dessert ou de quoi que ce soit d'autre dont il aurait eu besoin. Elle ne voulait surtout pas s'imposer.

Lorsque son interlocuteur confia qu'il avait envie de sautiller de partout, Summer tenta vainement de retenir un rire amusé, qu'elle força à être un peu moqueur. « On dirait un enfant la veille de noël! » Elle leva les yeux au ciel pour paraître faussement exaspérée, mais son sourire attendri montrait malgré elle qu'on pouvait traduire sa phrase par: "c'est trop mignon". D'ailleurs, elle ne pouvait pas le condamner de se sentir de la sorte, parce qu'elle-même avait déjà plus hâte qu'elle ne voulait bien le reconnaître. Sur le ton de la confidence, comme si c'était quelque chose à ne surtout pas ébruiter, elle reprit. « Mais pour être totalement sincère, je sautillerais bien partout aussi... » Elle avait le sentiment qu'elle allait passer son temps à regarder sa montre, comme elle le faisait lorsqu'elle était impatiente, comme si le fait de fixer les aiguilles en train de tourner lui donner un quelconque pouvoir sur elles, ou lui permettait au moins de réaliser que le temps passait, effectivement, même s'il passait trop doucement pour elle. Seulement, au contraire, au détour d'une conversation anodine, elle n'avait pas réalisé à quel point la caissière avait été rapide. Il ne restait plus qu'un caddy devant celui de Peter; et là, l'attente à la caisse avait paru bien moins importante que ce qu'elle ne l'était d'habitude. Comme dirait l'autre, « C'est cela, la relativité. »

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Voir Summer aussi souriante faisait plaisir à Peter. Il avait peur qu'à cause de sa séparation avec Lorenzo elle ne se sente pas dans l'humeur de venir chez lui. Heureusement la jolie rouquine avait toujours eu un moral de plomb et ne se laissait jamais abattre par les évènements. Et puis savoir qu'on était la raison de ce sourire donnait en quelque sorte une fierté dans le coeur du professeur. Il allait tout faire pour que la soirée se passe bien, continuer à ensoleillé la vie de son amie.

- Tu ne sera pas déçue !

Elle aimait aussi les choses simples, alors il n'allait pas faire un dîner majestueux avec de la musique et tout. Pour le film par contre il allait galérer un peu, il devrait sans doute demander conseil à Bryan.

- Je m'occupes de tout, tu pourras arriver en toute détente

Assura t-il avec un sourire rempli de joie. Il n'avait jamais été aussi heureux depuis longtemps, sentant ce vide dans sa vie se remplir petit à petit. Même lorsque Peter était sortie avec Junie il avait toujours ressentie qu'il lui manquait quelque chose. Une chose que seule Summer avait réussi à lui apporter et il sentait au fond de lui, que ce n'était pas perdu à jamais.
Le professeur lui fit part de son impatience, et même si Summer se moqua gentiment elle lui confia que elle aussi avait envie de sautiller.

- Je mettrai une musique de folie pour que l'on puisse sautiller tous les deux

Il se mit à rire face à la solution assez ridicule de leurs problèmes. Il aurait de quoi s'occuper jusqu'à l'arrivée de la belle, car malheureusement c'était bientôt son tour de passer pour ses achats. Toute bonne chose ont une fin, mais le meilleur reste pour tout à l'heure. D'ailleurs il commença à déposer des articles sur le tapis roulants, tout en oubliant pas bien sur de sourire à la jolie rousse.

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Devoir ré-envisager la quasi totalité de sa vie à trente ans, ça n'avait rien d'évident. Et inévitablement, fut-ce celui d'un mariage bancal, le divorce imposait aux concernés une remise en question dont ils se seraient souvent passés. Summer avait eu cette chance qu'elle s'était rapidement rendue compte qu'elle était trop attachée au quartier pour le quitter. Elle y avait ses habitudes, sa maison, ses amis... et autres. Cependant, naturellement, il lui arrivait de se sentir complètement seule, le soir venu, en rentrant dans une maison qui n'avait plus rien d'un foyer, en devant s'occuper seule, en se sentant libre mais de fait perdue. Peter lui rendait le sourire. C'était comme un effet thérapeutique inexplicable, un soin psychologique qu'on eut pu penser presque magique. Il la mettait tout simplement de bonne humeur, tant et si bien qu'elle n'envisageait seulement plus de ne pas sourire ne serait-ce que le temps d'un instant. « Alors ça, je n'en doute pas! »

ça non, elle ne serait pas déçue. La seule chose qui aurait pu la décevoir aurait été qu'il annule, à vrai dire. Elle acquiesça en l'entendant dire qu'il s'occuper de tout, lui décernant un sourire voué à le remercier silencieusement. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas ressenti un tel engouement et une telle forme de hâte pour quoi que ce soit. Elle railla gentiment son camarade lorsqu'il l'avoua le premier, mais ne put s'empêcher de lui confier qu'elle comprenait tout à fait son excitation. D'ailleurs, elle ne put s'empêcher de rire en les imaginant tous les deux sautiller sur une "musique de folie"... définitivement, elle se représentait très bien la scène. « On aura l'air malins, tiens! » enfin, personne ne les verrait... et au fond, Summer n'en avait que faire. Elle riait toujours à la simple idée de les imaginer sautiller sur une musique étrange...

« Oh, non, c'est à toi... » ça lui avait presque échappé: elle avait prononcé cette phrase assez doucement, d'un ton de déception semblable à celui d'un enfant à qui on disait qu'il fallait rentrer alors qu'il était en train de s'amuser dans le jardin. En s'en rendant compte, elle releva un regard presque inquiet vers Peter, puis s'efforça de sourire à nouveau. Après tout, le meilleur restait à venir. « Enfin, ça veut aussi dire qu'on se rapproche de l'heure des sautillements, ce qui est une sincère compensation! » Assura-t-elle en fronçant les sourcils d'un air professoral tandis que son sourire amusé la dépossédait de toute forme de crédibilité que ce soit. « Merci encore, j'ai vraiment, vraiment hâte. » Reprit-elle plus sérieusement, mais toujours souriante. C'était peut-être stupide, la météo n'avait pas changée entre temps, il faisait toujours relativement mauvais; mais sa journée lui semblait bien moins grise désormais.

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Summer était vraiment incroyable et heureusement pour elle Peter avait eu une bonne éducation sinon il lui aurait déjà volé ses lèvres. Le professeur faisait partie ces gens qui prenaient leur temps afin d'être sur de ne pas se tromper. Sa mauvaise expérience avec Junie lui avait appris que derrière un jolie visage pouvait se cacher un véritable démon. Mais pas Summer, parce que Peter la connaissait depuis longtemps et qu'elle n'était même pas capable de faire du mal à une mouche.

- On sera en petit comité on peut bien s'amuser !

Glissa t-il avec un clin d’œil complice. Et Dirty Secret n'allait de toute façon pas d'amuser à parler de leur petite fête dans son blog, sauf peut être pour se moquer d'eux vu que d'après ce que Peter avait entendu elle avait la langue bien mordante. Il n'avait de toute façon plus rien à cacher depuis cette personne avait révélé son affaire avec son frère.

- J'ai hâte aussi d'être à ce soir ! 20h ça te va ?

Il n'avait pas vraiment envie de quitter Summer mais le repas n'allait pas se préparer tout seul. Surtout qu'il était le cuisinier. Heureusement en tant qu'homme célibataire il devait s'occuper de toutes ces choses là. Entre le ménage, les courses il était bon à marier. Cependant ça ne le dérangeait pas plus que ça, il adorait déjà cuisiner et aller acheter de quoi faire des repas n'était pas une torture pour lui. D'ailleurs c'était à son tour de passer de l'autre côté du portique.
Peter commença donc à ranger ses courses au fur et à mesure jusqu'au dernier article avant de payer. Ensuite ça serait à la jolie rousse qui pouvait très bien attendre mais la soirée, elle, n'attendrait pas et le professeur détestait être en retard.

- Bon et bien à tout à l'heure alors Summer ?

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À quoi était-ce dû, au juste? à son sourire dans lequel elle se perdait si facilement, ou au poids de leur souvenir, toujours présent quoique parfois inconsciemment? Il y avait même des recherches qui montraient que des sortes d'hormonent pouvaient y être pour quelque chose... Summer répugnait cette théorie, non pas tant parce qu'elle la pensait fausse que parce qu'elle avait peur qu'elle ne soit vraie. Parce que pour elle, là, tout de suite, c'était bien plus puissant. Si elle souriait comme une gamine et avait envie de sautiller de partout alors que sa vie semblait tomber en ruines, ce n'était pas parce que la biologie lui ordonnait de le faire. C'était plus. C'était pour une personne, pas par physiologie. C'était pour eux.

Et eux presque seuls, ce soir. Il y aurait certainement les colocataires de Peter, mais comme lui-même le disait si bien, ils seraient en "petit comité". Son clin d’œil fit presque rougir la rouquine, qui sourit de plus belle. « Je n'en doute pas! » Summer aurait voulu être capable de rester totalement calme et raisonnable, ne pas en particulier s'emballer à l'idée de passer du temps avec Peter... malheureusement, ça lui était relativement impossible. Elle n'arrivait pas à se dire que c'était une soirée entre amis qui allait être juste amusante. Ce ne serait pas juste amusant; parce que même si ça s'avérait techniquement ennuyant à mourir -ce qu'elle n'envisageait seulement pas comme possible-, elle trouverait le moment désespérément magique.

« 20h, c'est parfait, j'y serai! » Avoir une heure semblait rendre le tout un peu plus concret, ce qui ne fit que l'enchanter un peu plus. Tant et si bien qu'elle oublia un instant que c'était à lui de passer. Il dut pourtant ranger ses courses et payer, se retrouvant alors avec des paquets de courses dans ses deux mains, prêt à partir. Le mieux était encore de se dire que le meilleur restait à venir. Summer acquiesça alors à sa phrase, affichant malgré elle un sourire presque hypnotisé. « à tout à l'heure, Peter. » Elle lui fit un petit signe de la main en le voyant s'éloigner, regardant la caissière attraper son premier article. Heureusement, elle allait bientôt le revoir.

TOPIC TERMINE « i have loved you for a thousand years. » || PETER 209422

» and she will be loved.
» Girl of a thousand faces | Annie
» I'm wasting my young years ○ Elisabeth
» « be my baby, I'll look after you. » (+) PETER
» « cause we belong together now. » (+) PETER

« i have loved you for a thousand years. » || PETER

« i have loved you for a thousand years. » || PETER

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