 | Sujet: Qu'on lui coupe la tête ! (et la queue ?) - James  Jeu 5 Déc - 14:09 | |
|  Anais Nin a écrit : ❝ L'amour ne meurt jamais de mort naturelle. Il meurt d'aveuglement, d'erreurs et de trahisons. Il meurt par lassitude, il dépérit et se ternit. ❞
Allongée dans son lit, Sara repensait en détail à la soirée qu'elle avait passé la veille. Accompagnée de Louis, le meilleur ami de William, elle était allée voir un match de son amant afin de l'encourager et de profiter d'une énième victoire. En soi, rien de bien incroyable. Et pourtant, elle était rentrée chez elle avec une drôle de sensation, un peu malsaine et dérangeante, qui avait fait son chemin dans la nuit et lui apparaissait soudain comme une évidence. Louis était amoureux de William. Ses regards dérobés, ses caresses volées, ses sous-entendus, tout ce qu'il faisait le trahissait. Mais depuis combien de temps ? Comment avait-elle fait pour ne rien voir ? Sara commençait à paniquer. Elle avait confiance en l'hétérosexualité de William, certain qu'il n'accepterait jamais de coucher avec Louis ni aucun autre garçon. Mais elle n'appréciait pas trop l'idée que le benjamin des Adamovitch puisse le reluquer et l'imaginer se pliant à d'étranges fantasmes. Elle frissonna dans son lit, entre amusée et dégoûtée par ses drôles d'idées.
Louis est amoureux de William, se répéta-t-elle pour se convaincre de la situation improbable. Il fallait décidément qu'elle agisse. Pour leur bien à tous les trois. Louis se languissait d'un amour impossible, William risquait de perdre son meilleur ami, et elle de regarder ce sordide spectacle sans avoir rien fait pour l'empêcher. Elle était folle du Livingstone, mais pas au point de lui souhaiter du chagrin. Et elle était certaine que si Louis avait à disparaître ou à s'éloigner de William, ce dernier serait triste. Donc, à éviter.
La solution parfaite apparut à l'esprit de la blonde assez rapidement : détourner Louis de William. Le faire aimer quelqu'un d'autre, ou bien l'amener à réaliser qu'une relation homosexuelle n'était pas convenable ou ne lui conviendrait pas. Il fallait agir sur Louis et ses sentiments, uniquement.
Elle se redressa d'un coup, contente d'avoir été si diplomate dans sa réflexion. Elle avait néanmoins besoin d'un peu d'aide, et elle pensa aussitôt à un nom tout particulier. James Fitzgerald. Le miraculeux James, capable de faire taire Alistair, de le raisonner, chose qu'elle-même n'avait jamais réussi. Le miraculeux James dont la réputation précédait le nom : un gay miraculeux. Après avoir enfilé quelques affaires, s'être rapidement arrangée pour l'occasion, elle quitta le domicile des Van Wagner et se posta devant la maison des Fitzgerald. Ce qu'elle s'apprêtait à faire était très mesquin, elle en avait conscience. Elle sonna et tomba nez-à-nez avec un homme plutôt âgé.
-Bonjour, je voudrais voir James, s'il est là.
Un sourire ravi accommodé d'un regard un peu surpris, l'homme acquiesça sans même lui demander qui elle était. Il disparut derrière la porte et elle l'entendit appeler le concerné. Bientôt, elle aurait un plan d'action. Bientôt, elle n'aurait plus à s'en faire. James, le miraculeux.
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