Ayant fini son service un peu plus tôt ce jour là, Elena avait décidé de faire un peu de lèche-vitrine au centre commercial. Elle troqua son horrible uniforme jaune du café contre une petite robe bleue marine qui s’accordait avec le beau temps de Magnolia Cresent. Bien qu’elle n’ait plus aucun sous pour s’acheter quoi que ce soit, Elena aimait bien traîner au centre commercial, regarder la dernière collection qui était sortie, flâner à travers les différentes vitrines. La jeune femme s’arrêta devant la vitrine d’une de ses boutiques préférées. Elle baissa les yeux vers les prix et grimaça. Si elle voulait avoir cette robe, mieux vaut qu’elle se trouve un nouveau petit ami très riche ! Une voix la fit sortir de ses pensées de harpie x)

« Lena ? »

Elena se retourna en souriant, comme c’est agréable de rencontrer des connaissances lorsqu’on se ballade ! Jusqu’à ce qu’elle tombe sur Holden Turner. Son sourire se crispa un peu. Comment n’avait-elle pas fait attention à sa voix ? Elle, qui avait du la subir pendant presque deux ans. Et il n'y avait que lui qui l'appelait Lena. Ils ne s’étaient pas parlés depuis leur rupture, et Elena se demanda bien ce qu’il avait à lui dire.

Instinctivement, Elena baissa les yeux vers ses chaussures. Ces escarpins, c’était Holden qui les lui avait offerte. Et sa robe, c’était lui qui lui avait acheté. Sans parler des boucles d’oreilles qui avait été son cadeau de leur six mois de relation. A croire que sa garde robe avait été faite par Holden Turner ! Le hasard faisait qu’ils se recroisent aujourd’hui au centre commercial, lieu où ils passaient le plus de temps après les bars et leurs lits. Allait-elle être distante ou lui sauter dans les bras ? Avec ses ex, Elena avait toujours été très cool, et restait en général bons amis avec eux, mais avec Holden ça avait été différent. Même si leur rupture datait d’un an maintenant, Elena n’avait toujours du mal à faire face au jeune homme. Finalement, la jolie blonde esquissa un sourire.

&
Elena & Holden

Pathétique existence des êtres qui m'entourait dans cette maison. J'esquissai un rictus méprisant tandis que Mark et Kennedy se disputait encore, ils ne savaient faire que ça ? Faites l'amour pas la guerre, pensai je avec ironie en les voyant se disputé comme des chiffonniers. Aujourd'hui n'était pas coutume, je m'ennuis. Profondément, surtout avec le petit couple parfait qui se disputait devant moi. Soupirant profondément, je me levais enfin du canapé, attrapai ma veste et claquait la porte en sifflotant. Pensif, je montais dans ma voiture de sport et démarrai en trompe ; dans l’ensemble j’aimais assez ma vie. J’adorais être le plus riche et le plus populaire des jeunes du quartier ; ma vie était assez simple et était gouverné par un seul mot d’ordre ; s’amuser. Me garant devant le centre commercial, je saisis mes lunettes de soleil et pénétrai a l’intérieur. Flâner dans les magasins, observer les gens qui m’entourai, oublier ma vie. M’effacer juste quelques heures, pour n’être plus qu’un jeune homme banal et non Holden Turner. Un plan qui paraissait parfait, évité les gens que je connaissais, me fondre dans la masse. Parfait jusqu'à ce que j’aperçoive cette chevelure blonde. Mon cœur eut un raté tandis que je m’approchai d’elle. Son nom s’échappa de mes lèvres bien malgré moi, je ne l’avais pas revu depuis un an. Longue mois sans nouvelle, nous nous retrouvions l’un en face de l’autre, partageant un passé qui nous avaient marqué. Un sourire crispé se dessina sur ces lèvres, mangeant son visage de gène et retroussant ces lèvres d’une manière artificielle. Elena avait été le premier amour de ma vie, une romance de celle qui marque, qui transforme vos cœurs. Une histoire qui aurait pu durer, Elena était tellement unique, rayon de soleil dans mon quotidien, j'avais oublié ces défauts, fermé les yeux sur ces qualités, rien ne comptait d’autre qu’elle. Mais le temps emportait tout, les promesses d’amour éternel comme la confiance qui unissait deux êtres. Et après nous avoir aimé durant deux années, nous n'étions plus a présent que des inconnus.

« Tu n'as pas répondu au téléphone quand je t'ai appelé. »

Première parole échangé en douze mois ; pleine de rancœur et de question. Mais avais je réellement le droit de me comporté ainsi ? Oui ! Je n’avais pas fuis la situation moi. Je lui jetai un regard froid tandis que mes yeux s’accrochaient aux boucles d’oreille que je lui avais offerte quelques mois plutôt. Décidément, le passé refaisait surface.

Voir Holden devant elle lui faisait tout de même quelque chose. Pas qu’elle l’évitait, Magnolia Cresent était une petite ville et ils s’étaient recroisés plusieurs fois, mais Elena feignait à chaque fois de ne pas le voir. Elle avait encore du mal à digérer cette rupture, deux ans de relation, c’était long, même pour elle. Elena lui sourit finalement, et fit un pas vers lui. Elle s’arrêta cependant à la seconde phrase prononcée. C'était lui qui lui faisait un reproche ? Elle n'y croyait pas ! Si quelqu’un devait être amer, ça devait plutôt être Elena et non le contraire ! La jeune femme estimait avoir été juste avec Holden, suite à ce qui s’était passé avant leur rupture. Quels appels ? Ceux d’il y a un an où il disait à quel point il était désolé alors qu’il n’en pensait pas un mot ? Ou celui il y a deux mois où il lui proposait de prendre un verre comme si de rien n’était ? Non, Elena n’avait daigné répondre à aucun de ceux là.

Que faire devant une telle situation ? Ce qu'elle faisait toujours : fuir. Pas littéralement, Elena ne prit pas ses jambes à son coup, c'était tellement immature ! Elle se contenta placer le masque de l'étonnement sur son visage. La jolie blonde eut un léger pincement au cœur, jamais elle n’aurait cru qu’Holden puisse lui jeter un tel regard. Les regards froids avaient toujours été la spécialité d’Elena, et elle n’avait connu chez lui que les regards tendres et affectifs du jeune amoureux. C’était loin désormais tout ça !

« Ah ? Quand ça ? »

Elena vit que les yeux du jeune homme s'attardèrent sur ses lobes d'oreilles et aurait voulu se cacher à ce moment précis. Oui, elle portait encore ce qu'il lui offrait. Certes, c'était des souvenirs, mais c'était aussi de très beaux cadeaux, Elena ne pouvait pas juste les jeter comme les souvenirs d'autres ex. C'était bien trop précieux, financièrement parlant. Elena baissa les yeux avant de lever les yeux vers Holden qui s'était à son tour rapprocher, ils étaient à une distance de discussion "normale" à présent.

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Elena & Holden

Jouer l’indifférent en espérant qu’elle y croirait. Maigre résultat qui restait d’une relation de deux ans, je lui jetai un regard froid essayant de ne pas m’attarder sur la beauté de son visage. Elena esquissa un sourire crispé, celui qu’elle adressait aux autres, étrangement mon cœur se serra ; jamais encore je n’avais pensé appartenir a cette catégorie dans sa vie. Les autres. Ceux qui n’avaient plus vraiment d’influence dans sa vie, ceux qui avait fait leur temps. Etrangement cette place ne me convenait pas, être un des autres m’insupportait, me dégoutait presque. D’une voix faussement surprise elle lui demanda quand je l’avais appelé ; recevait-elle tellement d’appel qu’elle en oubliait les mieux ? Une pointe de possessivité demeurait figée dans mon cœur. Nous n’étions plus rien l’un pour l’autre, j’avais cherché a réparé la relation que j’avais détruite, volontairement saccager par peur de m’engager des années plutôt mais ça n’avait pas marché, pas plus a l’époque ; que deux mois plus tôt.

« Aucune importance de toute manière. »

Sa voix lui déplut, jamais encore il n’avait entendu cet élan de sincérité mêler de cette touche de vulnérabilité qui transparaissait de mes mots. Elena avait été un être important de ma vie, elle va fait partie du peu de conquête qui avait eu un pouvoir sur mon coeur. Peut être était ce d'ailleurs pour cette raison que je l'avais trompé, le besoin de tout foutre en l'air était devenu bien plus important que l'avoir auprès de moi. Curieusement alors que j'aurai du lui souhaité une bonne journée avant de tourné les talons, j'étais tenté de rester avec elle, même si je voyais sur son visage que ma présence la gênait plus qu'autre chose.

« On est pas forcer d'être aussi .. enfin tu vois non ? C'est pas comme si on était les acteurs d'un de ces putains de mélo hein ? On pourrait .. aller boire un café ? Discuter normalement. Tu vois ce que je veux dire Lena ?. »

Mes propres mots échappaient a mon contrôle. Être ami avec Elena ? Des années plus tard ? Cette idée saugrenu fit son chemin dans mon esprit et après réflexion je ne la trouvais pas si mal que ca.

Le "Lena" lui faisait toujours quelque chose. Pas qu'elle n'appréciait pas, c'était un joli surnom qui plus est. Mais seulement, il n'y avait que lui qui l'utilisait, le prononçait. Prononcé tant de fois, seulement par Holden. Non, ça lui rappelait définitivement trop de souvenirs, aussi bons que mauvais. Elena n’aimait pas être nostalgie. Le passé était le passé, autant penser à l’avenir. Elena n’avait jamais compris les personnes qui vivait dans le passé, qui n’avançait pas dans la vie. Certes, il lui arrivait comme tout le monde de penser au passé, à ses relations, son vie avant Magnolia Cresent, avant l’arrivée de Sara. Cependant, elle n’y pensait jamais trop longtemps, il y avait toujours un souvenir qui venait noircir le tableau. Comme pour Holden. Elle pensait à leur premier rendez-vous, leur escapade à Miami, puis le souvenir de l’avoir découvert se tapant une inconnue lors d’une soirée organisée par ses amis était l’ombre du tableau.

Mais c'était surtout le contenu de sa phrase qui l'avait mit dans cet état de stupéfaction. Lui proposer de discuter normalement, de tout et de rien comme des amis ? Est-ce qu’ils y arriverait ? Pourront-ils être aussi franc qu’elle l’était avec London ou Jake ? Peut-être avec le temps mais pour l’instant, tentons de briser la glace. Elena n’était pas encore prête à entendre les conquêtes d’un soir du jeune Turner, et lui non plus. Mais retrouver une relation normale, de bons voisins, pourquoi pas. Elena haussa vaguement les épaules, puis accepta d’un sourire.

« Okay. »

Un sourire plus détendu, Elena suivit Holden vers un café du centre commercial, étonné qu'elle ait accepté si facilement. Après tout, peut-être qu'il ne fallait qu'être face à elle pour que toute la rancoeur retombe. Elena n'avait jamais réussi à faire la tête à quelqu'un longtemps, mais c'était toujours plus facile lorsqu'on ne communiquait que par téléphone ou autre, sans se voir réellement. Puis, un café, ça n'engeait rien.