Les voilà tous les deux seuls. Enfin seuls non car ils étaient entourés de dizaines de danseurs mais seul dans le sens plus avec les autres. La fête battait son plein, la musique était forte et Andrew et Naya dansaient de façon proche, la petite taille de la piste improvisée ne leur laissant guère d’autres alternatives. Andrew n’avait jamais été un bon danseur, ses gestes étaient saccadés et ne semblaient pas fluides et naturels comme ceux de Naya. D’un côté, cette fille avait un véritable don pour la danse, qui lui permettait d’ailleurs de faire ses études à New-York dans le domaine. Mais pour Naya, Andrew était mignon avec ses gestes robotisés. D’habitude, Naya ne dansait qu’avec des personnes de son « niveau », wesh elle voulait pas qu’on lui foute la tehon ! Mais Andrew c’était Andrew, il a la classe partout. Et surtout Naya était total in love de lui.

Il lui parla d’abord de Christian, et Naya leva les yeux au ciel et continua de danser sans répondre. A quoi bon ? Ca ne servait à rien de déclarer une 3e guerre mondial, tout le monde savait que ces deux là ne pouvaient pas se blairer. Mais il était si insupportable ! Mais ce qu’il lui dit après effaça tout le reste. Son sourire s’étira de chaque coté de son visage. Il l’avait remarqué ! Naya était contente que son petit plan marche, bien qu’elle doutait fortement de sa réussite en enfilant le dit chemisier tout à l’heure.


« Oui en effet ! Je ne pensais pas que tu le remarquerais. Moi par contre je me souviens de comment tu étais habillé »


Naya rigola, ah ce fameux pyjama ! Pas très warrior, et Naya lui avait fait remarqué ce jour là, avant de vouloir le lui enveler. Ah oui, ça aussi. Naya rougit légèrement à cette pensée, de ce qui aurait pu se passer si Kat n’était pas revenue. Et si Annie n’avait pas été là mais on va oublier ce détail.


« Heureusement que Kat était revenue à ce moment là. Ou malheureusement, je ne sais pas. »


Naya se rapprocha de lui, bien qu’ils étaient déjà suffisamment proche pour s’entendre. Elle feint de vouloir danser avec lui, passa la main sur son épaule pendant qu’il la prenait par la taille. Parler de l’hopital réveilla tous ses souvenirs et ses sentiments pour Andrew ne pouvaient être aussi certain qu’à ce moment là.


« Ce jour là je … hum .. »


Elle aurait bien voulu un verre à ce moment là également. Ses mots n’arrivaient pas à sortir, ils étaient si emmêlés dans sa tête ! Pourtant ce n’était pas son genre, de chercher les mots elle était plutôt du genre cash. Mais là, elle ne savait pas si ça allait lui retomber dessus, elle préférait prendre des pincettes pour son pauvre petit cœur. Mais il fallait bien sauter le pas !


« Ca fait longtemps qu’on s’est pas retrouvé à deux Andrew. »

J'étais loin de m'imaginer que lorsque j'allais approcher Joy, elle allait démarrer au quart de tour. Je ne savais pas ce qui venais de se passer entre Dean et elle et tout ce que je voyais c'était qu'elle était assise en boule au sol et qu'elle pleurait toutes les larmes de son corps. Je m'approchais d'elle et lui demandais si elle allait bien. En une fraction de seconde elle se leva et me gifla fortement que je sentis ma tête faire trois tour. Je plaquais ma main sur mon visage, complètement bouché. Mais qu'est ce que j'avais fais?!?

JOY – Tu as eu ce que tu voulais bordel ! Mais Claire, je ne veux plus te voir, je ne t’aime pas, tu peux comprendre ça ?

J'ai eu ce que je voulais? Qu'est ce que c'était supposé vouloir dire? Je fronçais les sourcils, toujours étonné de la claque que je venais de me prendre. Je ne savais pas comment réagir. Elle me poussa pour s'éloigner de moi alors que je ne comprenais pas ce qui se passait. Je pris quelque minutes pour assembler les morceau du puzzles. Dean venais de laisser Joy, et c'était pourquoi elle s'en était pris à moi. C'était donc de ma faute? Des larmes me montèrent aux yeux et je filais a la cuisine rejoindre Mitchie et Emily.

CLAIRE - Em...

Je ne réussi pas a dire quelque chose de plus que je fondais en larme dans les bras de ma meilleure amie. J'avais la marque de la main de Joy sur ma joue, tellement elle y était aller avec force.

CLAIRE - Ma faute...Dean..Joy...fini...

Ses cinq mots voulaient tout dire et Emily, qui savais tout ce qui se passait, allait être en mesure de comprendre ce qui venais de se passer. Je me redressais, attrapais la bouteille de vodka qui était sur le comptoir et la porta a mes lèvres, bien décider a en boire tout son contenu. J'allais me saouler pour oublier la douleur que j'étais en train de vivre et personne n'allais être en mesure de m'arrêter ce soir.

Je n'avais même pas eu le temps de parler un peu a Joy que Dean l'attrapa pour l'amener dans un coin. Je croisais les bras, tout en le dévisageant, il était effronté. Je soupirais et regardais tout autour de moi. J'étais complètement seule. Quelle idée avais-je eu aussi d'accepter l'invitation, sachant que j'allais me ramasser seule. Enfin, quand j'avais accepté j'avais compté sur ma soeur pour me tenir compagnie, mais depuis près d'une semaine elle ne m'adressais pas la parole. C'était dur, mais d'un côté je devais le mérité... Par contre, le fait qu'elle ne m'adressais pas la parole allait être un peu dur pour lui remettre son cadeau, car c'était elle que j'avais piocher dans l'échange. Je trouvais bien amusant d'avoir piocher ma soeur comme personne à qui offrir un cadeau, au moins je n'aurais pas trop à me creuser les méninges pour tenter de trouver le cadeau idéal.

Je décidais de m'approcher de ma soeur, décidé a lui remettre son cadeau. Elle était avec Jeremy. Pourquoi était-il la lui? Enfin bon, je me collais un faux sourire dans le visage et m'approchais du couple.

CAMILLA - Joyeux Noël vous deux.

Dis-je sans même les regarder. Ensuite je m'approchais de la petite et lui donnais un bisous.

CAMILLA - Joyeux Noël ma puce. Tu veux bien donner ce cadeau à ta maman de ma part?

Dis-je en lui tendant la petite boite. Bien sur j'étais au courant qu'elle n'était pas en mesure de comprendre tout ce que j'avais dis et qu'elle n'allait pas être capable de tenir la boite, remplis de truc pour bébé, mais c'était une manière détourné de donner le cadeau à Zoë. Je déposais la boite devant ma soeur et sans rien dire de plus je les laissais seul. Je retournais me mêler aux autres lorsque je vis Joy partir à la course, juste après avoir mit une claque à Claire O'Conell. Je fronçais les sourcils et décidais de suivre la jeune King.

J'arrivais devant la porte de la salle de bain et tentais de l'ouvrir, mais bien sur la jeune femme avait barré la porte. Je cognais trois petit coups.

CAMILLA - Joy..c'est Cam, est ce que je peux entrer?

Lorenzo attendait que Nina lui répondre. Peut-être afficherait-elle un air satisfait, parce qu'il éprouvait de la jalousie. Sûrement, même, elle devait être trop contente. Pourtant, elle n'en fit rien, et mit même un moment avant de comprendre de quoi il parlait. Peut-être avait-elle embrassé tellement de mecs ce soir, qu'elle ne savait pas duquel Lorenzo parlait. Il la regarda passer devant elle et aller se rincer le visage à l'eau, elle devait bien en avoir besoin, pour avoir les idées claires. Il avait remarqué que Nina n'était plus toute nette. Mais il ne s'attarda pas sur ce sujet, car Nina retrouva enfin la mémoire. Il était temps. Il s'appelait donc Andrew, mais oui, Lorenzo se souvenait l'avoir eu en cours, il y a quelques années. Un élève très brillant, un des meilleurs de la promo d'ailleurs. Un élève comme on aime en avoir, en somme. Mais, désormais, cet Andrew perdait tout de son charme et devenait bien moins agréable. Petit ami ? Ces mots agressaient les oreilles de Lorenzo. Il voulait la faire taire, lui dire d'arrêter, de changer de sujet. Mais reconnaître que ses paroles le blessaient et touchaient son amour propre, c'était bien trop difficile. Monsieur était trop orgueilleux ... et monsieur devait donc l'écouter débiter ses paroles, ces paroles qui voulaient dire « Eh oui tu as vu je suis heureuse, t'aurais pas cru hein ! Avoue t'es vert et tu kiffais me voir souffrir, me voir malheureuse alors que toi tu respires le bonheur dans ta petite maison avec ta femme sans âme ! ». Lorenzo devait trouver quoi lui répondre, il ne voulait lui donner satisfaction, qu'elle voit qu'il était désemparé. Il prit soin de pousser la porte de la salle de bain avant d'ouvrir la bouche. A Magnolia, les murs avaient la fâcheuse tendance d'avoir des oreilles. Et cette discussion ne devait vraiment pas être ébruitée. Certes, être enfermée avec une adolescente dans une salle de bains n'était peut-être pas mieux, mais Lorenzo préféra cette option. Au pire, il raconterai que Nina était mal en point et voulait se confier à lui car elle avait trouvé en lui un véritable psy lors de leurs cours de maths particuliers.

Lorenzo ▬ Oh oui, j'aimerais vraiment que tu me le présentes, un homme qui réussit à te supporter, c'est tellement rare de nos jours ...

Dieu que c'était mesquin, il avait l'impression de s'abaisser à son niveau. Il faillit même lui demander si son petit ami savait qu'elle embrassait d'autres mecs, mais il se retint : il était mal placé pour dire ça. Il entendait déjà Nina lui répondre « Et ta femme, elle sait que t'embrasses des étudiantes ? » ou alors « Et ta femme, elle sait que t'embrasses des filles qui ont une âme ? ». Alors il se tût. D'ailleurs, il ne fallait mieux pas évoquer ce baiser dans un lieu si public. C'était risqué, avec tout ce monde en bas. Lorenzo ne préférait pas imaginer le scandale, tous les regards tournés vers lui, toutes ces personnes et leurs messes basses ... Vraiment, très peu pour lui. Et Tiffany, bon dieu, que dirait Tiffany !

Lorenzo ▬ Et sinon, ça fait combien de temps que vous êtes ensemble ?

Ce que voulait savoir Lorenzo, au fond, c'était si ça faisait plus ou moins d'un an. Si c'était plus sérieux que leur relation, en fait. D'ailleurs, ce n'était pas la seule question que Lorenzo voulait lui posait. Au fond, il voulait tout savoir : combien d'hommes avait-elle connu depuis qu'il était partis ? Avaient-ils compté autant que lui ? C'était malsain. Et puis, ces questions voulaient tout dire, mais Lorenzo ne s'avouait rien pour autant. Il niait, toujours. Ces questions le démangeaient uniquement parce que Nina était son ex, il voulait simplement connaître ce qu'elle était devenue. Si crédible ...

En effet Lou aurait pu sourire car pour une fois c'était elle qui était une épave, elle était celle qui avait besoin de réconfort, celle en demande. Aujourd'hui Julian était là pour elle, pas comme la dernière fois. S'il devait y avoir un seul point positif dans l'histoire, Lou choisirait celui-là. Il veillait sur elle, et c'était dans ce rôle là que Lou voulait le voir, et pas celui de dépressif acerbe qui ne parle à personne. Quand Julian se montrait attentif aux autres, Lou l'aimait davantage, parce que c'était ça Julian, un garçon réservé mais avant tout à l'écoute. Il semblait apte à l'écouter autant en profiter. Elle lui avait donné son cadeau pour qu'il se calme, ça avait marché, elle ne voulait pas le faire culpabiliser non plus : qu'il soit dur avec elle n'était pas une mauvaise chose. Parfois on a juste besoin quelqu'un vous recadre. Mais Julian avait décidé de s'excuser de son comportement, peut-être pour ne pas la heurter.

« De rien, dès que je l'ai vu j'ai pensé à toi. »

Elle ne regardait même pas son ami, elle avait le regard dans le vague. Perdue dans ses pensées, elle allait cracher le morceau c'était inévitable désormais. Comment est-ce qu'elle allait lui présenter la chose ? Certes ce n'était pas grave. Enfin vu d'un point de vu extérieur. A l'intérieur c'était grave. Trop grave. A vrai dire pas franchement le baiser, plutôt les sentiments. La confusion.

« Si je t'assure je suis conne. »

Elle avait envie de se donner des claques. D'envoyer valser tout, de partir loin de là, de ne jamais revenir. Ça devenait trop compliqué de grandir. Quand elle était petite Lou avait toujours voulu être adulte, maintenant que ça arrivait elle n'était plus si sûre. Les choses sérieuses lui faisaient peur, bien qu'elle essayait de se montrer sûre d'elle, déterminée. Elle se rendait compte qu'en fait elle n'était pas la fille qu'elle pensait être. La fille qu'elle voulait être n'aurait jamais agi de la sorte ce soir. Alors elle sentit la tristesse monter en elle inévitablement. Elle n'allait pas pleurer, non non. Pas encore, plus ce soir. Elle allait simplement assumer. Qu'elle se montre digne au moins une fois ce soir.

« Je... J'ai, enfin non Andrew m'a embrassé tout à l'heure. »

Révélation certes banale, en apparence, malgré tout ça ne l'était pas. Elle regarda son meilleur ami et eut un rire sans joie. Il devait la prendre pour une folle. Elle aurait préféré parler de ça à Zoë pour le coup, solidarité féminine, toutefois Julian était un mec, alors son avis comptait double.

« Tu dois te dire 'et alors ?' mais le truc c'est qu'il m'a avoué qu'il kiffait Naya, et moi la seule chose que j'ai trouvée à faire c'est l'allumer. »

Les torts étaient partagés Lou le savait. Elle n'en voulait pas du tout à Andrew, quant à Naya, en fait elle s'en fichait. La seule chose qui comptait pour elle en cet instant c'était l'état pitoyable dans lequel elle se retrouvait.

« Et maintenant il danse avec elle, et ça me soûle, alors que je devrais m'en foutre bordel. »

Elle tapa du pied doucement, et décida d'enfin quitter ses chaussures. Mon dieu ça faisait du bien.

Nina était une très mauvaise comédienne, il serait idiot d'affirmer le contraire. Elle s'embrouillait plutôt qu'autre chose, mais surtout, elle n'était absolument pas crédible. Lorsqu'elle avait honte de quelque chose, elle savait très bien mentir. Oui chacun avait ses petits secrets et elle était plutôt douée lorsqu'il s'agissait de dissimuler les siens. Mais lorsqu'il s'agissait de trucs débiles du genre les sentiments, l'amour, tout ça, elle jouait très mal la comédie. Nina était le genre de fille à toujours dire ce qu'elle pense, impulsivement, même si ses paroles pouvaient faire mal, ou blesser aussi. Ce n'était souvent qu'après avoir parlé que Nina se rendait compte qu'elle venait de dire un truc qu'elle n'aurait pas du. A quoi bon continuer à jouer la comédie avec lui de toute façon, puisqu'elle ne tiendrait pas cinq minutes de plus à ce petit jeu-là.

« Rappelle-moi qui a réussi à me supporter pendant un an, déjà ? »

La jeune fille haussa les sourcils, puis marqua une courte pause. Nina se recula un peu en arrière, étonnée, abasourdie même.

« Tu fais semblant toi aussi, ou tu crois vraiment ce que je suis en train de te raconter là ? »

Voilà son petit mensonge avait marché, mais elle se trouvait mitigée. D'un côté, elle était bien contente qu'il soit tombé dans son piège la tête la première - bien fait - mais de l'autre, elle se sentait déçue. Déçue en fait qu'il n'ait pas compris à quel point cette supposée histoire était trop peu crédible pour être vraie. Il avait vraiment cette image d'elle, alors ? Il voyait Nina comme une fille qui se tapait quarante mille gars par soir alors qu'elle en aimait un autre ? Ah, bien. Certes Nina aurait pu le faire, mais détrompez-vous ce n'était pas son genre. Pourquoi ? Parce qu'au fond elle espérait qu'il y ait ce truc entre Lorenzo et elle, le même truc qu'il y a un an. Naïve ? Oui.

Elle était débile de s'accrocher comme ça, ça ne lui ressemblait pas, et puis il lui avait dit pourtant : c'est fini, mais Nina non, plus têtue connais pas.

« Ça fait zéro jour qu'on est ensemble, on est pas ensemble, idiot ! Jamais ! T'es juste arrivé dans la cuisine au mauvais moment. » Elle soupire. « C'était juste un jeu, un pari, enfin un truc pour les gamines de mon âge j'imagine. »

Ok là elle s'enfonçait, il fallait qu'elle arrête de parler deux minutes. La jeune fille soupira puis se laissa tomber par terre pour se retrouver assise contre la baignoire. C'était pas tout mais le rebord lui faisait mal au cul. Puis elle avait mal à la tête, il ne fallait pas qu'elle retombe une seconde fois dans la baignoire, surtout pas, ce n'était pas le moment. Nina appuya sa tête en arrière contre la baignoire de sorte à pouvoir regarder Lorenzo d'en bas. Pff, qu'est-ce qu'il était canon. C'était trop injuste. Pourquoi la rousse et pas elle ?

Quand Nina évoqua leur relation, Lorenzo réprima un sourire. Mais il en avait envie, pourtant, de sourire, tant cette période passée était riche en souvenirs inoubliables. Mais, le principe d'une période passée, c'est qu'elle était finie, terminée, caput et jetée aux oubliettes. De temps en temps, on pouvait y repenser par nostalgie, mais il fallait avoir le coeur bien accroché, car certains souvenirs étaient pires que les montagnes russes, que le Space Moutain ou que la Tour de la Terreur. C'était le cas pour leur relation. Alors, Lorenzo se retint de répondre et chercha à penser à autre chose. Il parcourut la pièce du regard, dis donc ces serviettes étaient vraiment jolies. Lorenzo se demanda où les Freeman avaient pu les acheter, peut-être à cette boutique là, en centre-ville, réputée pour ses draps et ses serviettes. Lorenzo se souvint y avoir acheté un peignoir une fois, il en avait été très content. Il se souvint aussi, de ce jour où Nina avait débarqué chez lui sans prévenir. Peut-être avait-elle maté un porno avant ou surpris ses parents au lit, car elle était excitée comme une chienne en chaleur. A peine avait-elle fermé la porte que la moitié de ses vêtements se retrouvèrent à terre - Lorenzo l'avait soupçonnée de se déshabiller sur le chemin, d'ailleurs - et elle se jeta sur lui. Là, elle avait défait la ceinture du peignoir de Lorenzo et ... Mais merde ! Lorenzo se frappa le front. Il avait dit "ne plus penser à leur relation" et voilà qu'il évoquait mentalement leurs ébats. Il soupira, ne jamais sous estimer le pouvoir d'une serviette éponge. Heureusement, Nina reprit la parole, lui fit oublier son peignoir et calma ses ardeurs. Car oui, penser à Nina à moitié nue n'était pas bon pour sa santé (ou pour celle de son entrejambe). Il l'écouta d'une oreille quand il réalisa ce que sa phrase voulait dire. Au passage, il nota pour lui d'écouter plus attentivement les femmes, même si la plupart du temps elles ne parlaient que de futilités. Là, ce n'était pas le cas. Il prit une grande inspiration pour plancher sur le sujet ( "vous avez quatre heures, l'utilisation de la calculatrice est interdite" ... ah pardon non je confonds). Si Nina lui demandait s'il la croyait, c'est donc qu'il ne fallait pas la croire. Or, elle lui avait dit qu'elle était en couple avec Andrew - ce mec super génial. S'il ne fallait pas la croire, c'est qu'elle n'était donc pas en couple CQFD. Bravo, vous avez 20/20, vous n'irez pas au rattrapage.

Lorenzo ▬ Tu t'es foutue de moi ?!

Il se contrôla, difficilement. Aucune émotion ne devait se lire sur son visage (vaut mieux que ce soit dedans que dehors parfois). Mais à l'intérieur, c'était la fête du 14 juillet, la 3e Guerre Mondiale. Au fur et à mesure qu'il avait analysé la phrase de Nina, un décompte s'était effectué dans sa tête. Et quand il eut compris, ce fut pire que le "bonne année" que tu hurles à minuit. Il était heureux, satisfait, béat, chanceux, comblé, content, gai (pas avec un y alors Jay calme tes ardeurs), joyeux, ravi, triomphant, veinard, enchanté ... Mais il ferma sa gueule, elle ne devait pas le savoir. Même si, quand il vit sa petite tête dépitée, Lorenzo eut envie de lui confier la vérité. Il la regarda glisser à terre. On aurait dit que lui avouer le pot aux roses l'avait vidée de toute énergie. Certes, elle était une gamine, mais dis donc que Lorenzo avait pu la kiffer, cette gamine. Un pari, juste ça. Et lui qui s'était imaginé midi à 14h, qui avait hurlé au complot ... Il était idiot. Alors, il rejoint le club des idiots anonymes de Nina et alla donc s'asseoir à côté d'elle, contre la baignoire.

Lorenzo ▬ Et moi alors, ne suis-je pas gamin ? Regarde comment j'ai réagi, pour rien ... Et puis, tu fais ce que tu veux, de toute façon.

Monsieur Lorenzo Di Mascio, nous vous remettons ce soir l'oscar du plus grand hypocrite de l'histoire des hypocrites. Ah, pardon, je confonds ? Nous ne sommes pas à la remise des oscars ? Qu'importe, Lorenzo le méritait amplement. Bonjour, moi c'est Lorenzo, et ma bouche dit un truck mais mon coeur pense le contraire. Bien sûr qu'elle ne faisait pas ce qu'elle voulait, elle devait attendre le jeune homme bien sagement assise chez elle, jusqu'à ce que Tiffany soit écrasée par un bus ou poussée du haut d'une église. Mais ça, il ne pouvait pas le dire tout haut ...

Andrew sur la piste de danse, c'est un spectacle qui se déroule ce soir rien que pour vos yeux en direct de la maison des Freeman. Pourquoi avait-il proposé à Naya de danser, bon sang de bon soir ? L'espace d'un instant, Andrew avait crut que ça serait comme dans les films, que le héros - lui - qui n'avait jamais su danser tout à coup aurait des ballerines qui lui pousseraient au bout des pieds et qu'il serait le Billy Elliot de Magnolia. Mais rien à faire, Andrew dansait comme un manche à balai. Et encore, même dans la Belle et la Bête, les balais dansaient mieux que lui. Et les miracles de Noël et tout le tralala hein ? Remboursé, y'avait rien du tout. Andrew dansait comme un clampin et le Père Noël devait bien kiffer de voir ses pieds s’emmêler, son popotin flirter dangereusement avec le sol. Andrew lui en voulait, à cet idiot au manteau rouge. Il en voulait aussi à Cupidon, et la magie de l'amour elle était où ? Celle qui dit que l'amour te donne des ailes ? Andrew se sentait arnaqué, il était énervé. Et n'allez pas lui dire qu'il n'avait pas à se plaindre parce qu'il était en compagnie de Naya et qu'il n'y avait que ça qui comptait, il risquerait de sortir les crocs. En parlant de Naya, à croire qu'elle lisait sur son visage qu'il était préoccupé, car elle réussit tout à coup à lui changer les idées. Dis donc, elle était douée, quelle femme ! Enfin, il fallait dire qu'elle le connaissait bien.

Andrew ▬ Oui, ce jour là, comme tu dis, heureusement que Katya était là ...

L'image était encore très nette dans l'esprit d'Andrew, comme si c'était hier. Naya, sur son lit, très proches, trop proches même. Mais qu'est-ce qui leur avait pris ? Ils étaient inconscients, parfois. C'était lui, c'était elle, ils étaient comme ça. Enfin, lui un peu plus qu'elle. Naya, c'était la provocation, Andrew c'était l'immaturité. A eux deux, ils formaient un sacré cocktail, ils étaient la Rolls Royce des cocktails, même. Par contre, en ce qui concerne la danse, c'était pas trop ça. Au pire, Naya pourrait toujours lui apprendre, un jour, plus tard. Là, maintenant, ils passaient un moment à deux, mais pas pour parler de danse. Andrew se sentait projeté un an en arrière. A Londres, il n'y avait que Naya et lui, personne d'autre. Ils étaient libres et avaient pu faire ce qu'ils voulaient, sans craindre les jugements et les commérages. Ici, à Magnolia, c'était différent. Andrew sentait tous ces regards sur lui, qui s'interrogeaient sur ce couple saugrenu. D'autant plus que Naya dansait de plus en plus près de lui (à ses risques et périls, si elle voulait perdre un pied ou se retrouvait les fesses à terre). Pas de doute, les autres invités remarquaient qu'il se passait quelque chose entre eux, qu'un courant passait. De façon habile, Andrew jeta un léger coup d'oeil vers son meilleur ami ... actuellement occupé à ouvrir le cadeau de sa petite amie. Andrew sourit, ce couple était vraiment l'un des plus mignons du monde. Et au moins, Christian ne s'apercevait pas du petit jeu auquel jouaient Naya et Andrew. Il la prit par la taille. L'un contre l'autre, ils devenaient invincibles, plus fort que tout, plus personne ne pouvait les blesser, plus personne ne pouvait les atteindre ! Mieux que Superman et Wonderwoman ... Pardon, je m'égare. Surtout que, en fait, Andrew ne se sentait pas vraiment en sécurité, aussi près de Naya. Il était mal à l'aise. Oui, Andrew Davies, le plus grand Warrior de tous les temps, était mal à l'aise. Mais un tout petit peu de rien du tout hein, tout en bas de l'échelle du mal être ! Mais ... il s'y trouvait quand même.

Andrew ▬ Normal Nayou, on n'a pas été à deux depuis Londres, tu sais, le bon temps ...

Il lui fit un clin d'oeil. Par quelques mots, il sous entendait tellement de choses, tellement de souvenirs. Eux deux en couple, surtout. Puis, il eut une idée qui, en plus, le sauverait de la torture de la danse pendant quelques instants.

Andrew ▬ Au fait, je ne t'ai pas encore offert ton cadeau, viens !

Son engouement le poussa à prendre Naya par la main sans qu'il s'en rende compte. Mais au contact de sa peau et de celle de la jeune fille, Andrew ressentit un léger coup de jus, électrique. Il tourna la tête et regarda Naya ... puis lui sourit. Enlever sa main ? jamais ! Il l'emmena dans un coin de la pièce, près de l'endroit où il avait rangé son sac à dos/hotte de personnel et en sortit un petit paquet qu'il tendit à Naya. C'était ça, c'était symbolique, ça transpirait l'amour et le niais, mais il s'en foutait. Il attendit qu'elle ait ouvert et découvert le bijou avant de reprendre la parole.

Andrew ▬ Je ne sais pas si tu t'en souviens, on l'avait vu dans une bijouterie à Londres, un jour. Tu avais trop flashé dessus, mais en fait jamais je ne te l'avais acheté, à l'époque. Alors voilà, j'ai réparé mon erreur et j'suis retourné à la bijouterie, quand j'étais à Londres

Peut-être ne s'en souviendrait-elle pas. C'était il y a si longtemps. Pourtant Andrew s'en souvenait encore. Ils marchaient tous les deux dans une rue, main dans la main. Naya avait voulu s'arrêter devant cette bijouterie, pour regarder. A l'époque, il l'avait écouter s'extasier sur les bijoux sans vraiment écouter. Mais finalement, cette ballade insignifiante s'était avérée très utile. Il espérait juste que ça lui plairait.

Andrew ▬ Ça te plaît ? On peut échanger hein sinon ! Peut-être que la Naya de Magnolia n'a pas les mêmes goûts que ma Naya de Londres ...

L'alcool coulant à flot, Emily ne se sentit pas mieux. Elle essayait de relativiser, de se dire qu'avec Mike ça repartirait et que ce n'était qu'une énième dispute. Au fond d'elle, Emily avait un énorme doute et réalisa qu'elle avait fait une énorme connerie. Mais en même temps, cela prouvait que lui n'en avait rien à faire et qu'il n'avait pas les coui**** de la quitter pour se mettre avec cette autre débile de Fynes. Vieille acharnée !

Claire et Mily descendirent deux bières tout en alternant avec la vodka. Puis, Mitchie Dekker, une amie proche d'Emily se joignit à elles. Elle lui tendit une bière et lui fit un sourire.

– Oh ouaaais, bien sûr que tu peux rester. Mais je te préviens, on fait nos saoulardes ce soir !!

Emily rigola un peu puis se concentra sur la bouteille de vodka. A peine, eut-elle finit sa phrase que Claire lui dit qu'elle revenait dans quelques instants. Emily se doutait que son départ n'était pas pour aller voir un quelconque habitant de Magnolia, non, Claire allait voir Joy, c'était certain. Heureusement que Mitchie était là, enfin, la pauvre allait devoir supporter la folie de Emily. Effectivement, une fois que la jeune femme boit, elle passe par beaucoup d'émotions, tout est augmenté. Donc, si elle ne finissait pas la soirée en train de pleurer ou de rigoler pour rien ou même pour se mettre en colère, et bien Mitchie aurait beaucoup de chance.

Quand Em regarda Claire partir, elle vit Mike déposant un baiser sur la joue de Junie. Par contre, cette image là, Emily aurait préféré l'ignorer. WTF ? Bordel, là Em se sentit vraiment conne et trahie. Il s'en foutait depuis le début, il lui avait mentit et ça Em ne l'encaissa pas. C'était une amitié foutue en l'air, Mike ne c'était jamais vraiment détaché de Junie et ça fait toujours mal de l'apprendre.
Pendant un long moment Emily les observa, c'était plus fort qu'elle. La bouteille de vodka était déjà bien entamée pourtant ça ne servait à rien. Em venait de prendre une claque dans la figure là.

En parlant de claque, Claire revint les larmes aux yeux. Oh mon Dieu, elle avait vraiment été voir Joy. Claire lui confirma et Em vit qu'elle avait une marque rouge sur la figure. Oh ! La jeune O'Conell pleurait à chaudes larmes dans les bras de Emily puis attrapa la bouteille et commença à boire. Elle ne ferait pas long feu la vodka.

– Elle ne te mérite pas, c'est qu'une garce ! Sérieux, tu as vu ce qu'elle te fait ? Franchement, je la tuerai bien sur place là ! Pour qui elle se prend non mais oh ! Bordel qu'elle petite conne. Elle vient de perdre une super meuf et tout. Elle avait pas le droit de jouer avec toi ! C'est une bitch !

Voilà, ça c'était Emily qui avait trop bu, Emily triste et en colère. Bah oui, pourquoi pas. Elle attrapa la bouteille, elle en but une gorgée puis la passa à Mitchie.

– Et toi Mitchie, tu as des soucis ? Parce que cette soirée craint vraaaaiment.

Bon, Emily aurait pu éviter de boire. Elle délirait complètement. La métisse ne put s'empêcher de jeter un regard vers Mike et Junie, ce qui lui fit comme un Xieme coup dans le cœur...

La présence d’Andrew hypnotisait littéralement Naya. Elle ne voyait que lui, ne pensait à rien d’autres. Sa maison aurait pu bruler, une inondation aurait pu arriver dans la salle de bain ou une baston, Naya n’aurait rien remarqué. Même la danse, qui était pourtant sa passion, n’était que secondaire à cet instant là. Et pourtant, quand on savait ce qu’était la danse pour elle ! La musique changea mais Naya continuait toujours à bouger son corps au rythme de la musique. Dommage que ce n’était pas un slow, elle aurait eu une raison de se rapprocher d’Andrew mais ce n’était bon que pour les boum de primaire. Leurs deux corps dansants s’animaient collés serrés sur la musique dynamique, ce n’était pas si mal non plus.

La conversation partit donc sur le sujet de l’hôpital. Heureusement que Kat était arrivée ? Oh ! Le cœur de la petite Freeman se serra fortement. Ses gestes avaient été expressifs, si entreprenant. Oui ça avait toujours été son genre, Naya était le genre de fille qui n’a pas froid aux yeux. Peut-être pour ça qu’elle n’a pas toujours une bonne réputation auprès des filles, ce qui était souvent à tort d’ailleurs. Aujourd’hui, les souvenirs de ce jour la mettait mal à l’aise, elle avait été si mais à l’époque, non ça allait elle le vivait même plutôt bien. Toute cette scène de l’hôpital aurait pu passer pour de la provocation seulement, à cause de la présence d’Annie , l’ex Andrew. En tout cas, Naya espérait que le jeune homme ne l’eut pas pris ainsi. Oui son corps était en manque de lui, mais son cœur encore plus.

Andrew l’attira dans un coin et lui annonça alors qu’il avait un cadeau pour elle. Oh vraiment ? Elle espérait qu’il soit aussi mignon que celui de Katya ! Et en effet, il le fut, et bien plus encore. Les yeux de Naya se remplirent d’étoiles à l’ouverture du petit écrin. Elle découvrit alors un petit coller en or mélangé, deux cœurs entremêlés. Oh il était magnifique ! Elle leva la tête, le visage illuminé de joie et d’émotion, et lui prit la main pour le remercier une première fois. Ce collier ne lui était pas inconnu, mais elle n’arrivait pas à mettre le doigt dessus, jusqu’à ce qu’Andrew le lui rappelle.


« Oh Andrew ! »


Elle était émue, si émue. Oh que oui elle s’en souvenait ! Ce collier avait donc fait un long voyage, Naya l’avait repérer un an et demi auparavant alors qu’elle se promenait avec Andrew. C’était vers la fin de leur relation, de son séjour. Quelle belle intention, Naya n’arrivait pas à croire qu’il ait fait ça pour elle. Et surtout qu’il s’en souvienne. Et elle pouvait affirmer qu’à cet instant, jamais elle avait tant aimé le Tintin. Londres avait été un moment si particulier de sa vie. Elle n’y avait passé que des vacances, qu’un seul mois mais pourtant, Naya avait l’impression que cette période la marquerait toute sa vie. La métisse avait regretté de quitter Londres, elle avait laissé derrière elle une personne qu’elle avait aimé. Tous deux le savait, que leur histoire ne pourrait durer, qu’il n’y avait rien de sérieux, mais on n’y peut rien, les sentiments sont des garces. La rupture avait été dure, elle estimait qu’il était beaucoup plus qu’un coup d’un soir, qu’un amour de vacances, mais elle était repartie en Amérique la tête plein de bon souvenirs. Ah ces bons souvenirs, Naya en avait les larmes aux yeux et ce beau cadeaux consolidaient toutes ses attentes.


« Il fallait pas, vraiment. Mais je l’adore, merci merci ! Met le moi ! »


Naya se tourna vers lui et mit ses cheveux en queue de cheval sur le côté pour qu’il puisse attacher son présent. Toutefois, Naya se sentit un peu conne. Il lui avait fait un si beau cadeau, et elle, n’avait rien à lui offrir. Bouh mauvaise Naya ! Elle était sure que même Lou en avait un pour lui wesh. Bad point. Elle allait donc improviser un petit cadeau personnalisé.


« Moi aussi j’ai un cadeau pour toi … »


Bon, ce n’était pas vrai mais un tel cadeau méritait bien une récompense non ? Naya se rapprocha du garçon et mit ses bras autour de son cou. Elle se hissa sur la pointe des pieds et délicatement, posa ses lèvres sur les siennes. Oh oui, elle attendait ce moment depuis si longtemps !

Que Julian ait une bonne opinion d'elle était gentil, même un peu trop. Il agissait en bon ami, il tentait de la rassurer, mais ça ne marchait pas plus que ça. Lou se sentait conne, et ce n'était malheureusement pas qu'un ressenti c'était aussi un fait. Malgré tout, Julian ne voulait pas qu'elle dise ça d'elle, très bien elle se tairait, mais elle n'en penserait pas moins. Il lui fit un bisou sur le front, et elle lui répondit par un sourire. Parler avec lui faisait du bien. Alors elle s'était confiée, avait dit ce qui s'était passé entre Andrew et elle. Après tout si on ne pouvait pas se confier à ses amis à qui pourrait-on ? Julian ne la jugerait pas, elle en était sûre, ils se connaissaient depuis tellement longtemps ! Ils avaient été élevés et avait grandis ensemble, leur amitié avait résistée à presque tout. Seule la mort de la mère de Julian avait un peu remis les choses en cause, et puis finalement tout était redevenu presque comme avant. Il ne savait pas tellement quoi lui dire, mais ce n'était pas ça qui comptait. Rien que le fait de l'écouter calmement lui faisait plaisir, elle savait pertinemment que Julian ne pouvait pas trouver une solution miracle à tout. Cependant il essayait de trouver une raison aux agissements de Lou, et ce qu'il disait ne plaisait pas tellement à sa meilleure amie...

« Mais... Non. Je ne suis pas amoureuse de lui, t'es fou. »

Julian passa ses bras autour des épaules de Lou ; ses gestes d'affections étaient réconfortants il fallait bien l'admettre. Néanmoins les paroles de son ami raisonnait dans sa tête. Lou amoureuse d'Andrew ? No way ! D'accord, elle avait certes des sentiments pour lui mais s'imaginer amoureuse du jeune homme ne lui plaisait pas. Et pourtant il fallait bien mettre un mot sur ses foutus sentiments qu'elle éprouvait pour lui. Est-ce que c'était assez fort pour être de l'amour ? Elle en doutait. Quant aux autres hypothèses elles semblaient beaucoup plus probables et beaucoup plus acceptables pour Lou. Elle était jalouse et ne supportait plus Naya. Jalouse parce qu'eux avaient le droit de montrer leur sentiments comme ça si facilement, et puis Naya l'avait déçue, elle était amère, elle n'avait été qu'une victime de plus de sa peste attitude. Elle pensait valoir mieux que ça.

« T'es gentil, mais j'ai franchement ce n'est pas le seul en tort dans cette histoire. »

Oui, elle n'avait pas encore eu l'occasion de raconter toute la scène qui précédait la soirée. Elle allait se lancer dans ce récit là quand Julian se leva brusquement relevant par la même occasion Lou qui se pressa de remettre ses chaussures. Elle aperçut alors Cinzia et Alix qui semblaient planer grave. Elle leur fit un petit coucou, mais ne su même pas si elles les avaient vues. Doucement il l'entraîna alors dans la maison ne sachant pas ce qu'il avait derrière la tête, jusqu'à ce qu'il demande où se trouvait Andrew... Elle tenait encore son meilleur ami par la main, le retenant.

« Mais non, non laisse je veux pas aller le voir maintenant, il est avec Naya ça se fait pas. »

Et puis elle le vit là, donner un cadeau à Naya, un collier. Chou. Elle lui fit attacher. Elle l'embrassa ensuite pour le remercier, un simple bisou, délicat, romantique, chargé de sentiments forts. Ça faisait mal de voir ça. Pourtant Lou savait que rien n'était possible avec Andrew, elle ne savait d'ailleurs même pas si elle voulait quelque chose avec lui. Ce qu'elle voulait juste c'est qu'il soit là pour elle comme avant. C'était en fait terriblement égoïste, et sans doute que cela montrait que son attachement pour lui était bien plus conséquent qu'elle ne voulait se l'admettre.

« Oh et puis si, vas-y. »

Dit-elle en lui lâchant la main. Encore une autre action pour laquelle elle allait se taper les sur les doigts demain.

L'attente était horriblement stressante. Andrew ne savait pas du tout comment Naya réagirait. Il avait l'impression qu'ici, elle était différente. Il s'en rendait compte, de toute façon, il se souvenait encore de la première fois où il l'avait revue, à l'anniversaire de Holden. La première phrase qu'elle prononça fut une raillerie destinée à Christian. Elle avait planté le décor dès le début : ici, Naya était méchante, franche ... Pas comme à Londres. Andrew restait persuadé que si son meilleur ami l'avait connue à Londres, il n'aurait pas eu le même avis sur elle. Malheureusement, ce n'était pas le cas, et Andrew devait donc prier pour que son meilleur ami soit trop occupé par Katya. Il ne se voyait pas expliquer ce soir à son bro qu'il avait des sentiments pour Naya et pour Lou. C'était un être sensible qu'il fallait ménager. Et puis, peut-être qu Naya n'aimerait pas son cadeau, qu'elle lui en voudrait d'avoir acheté un trucK aussi niais et qu'il n'aurait donc pas à avouer son vilain petit secret à Christian. Malheureusement (ou Heureusement) ce ne fut pas le cas. Naya fut ravie et réclama même qu'il lui mette. Il prit donc le collier et lui accrocha autour du coup. Quand elle se retourna, il réalisa à quel point elle était juste ... magnifique.

Andrew ▬ Ouah ...

Andrew se trouva un peu teubé sur le coup. Sans voix, il était un peu gêné de cette proximité. Et quand Naya se rapprocha encore plus de lui et passa ses bras autour de son cou, le jeune homme fut encore plus mal à l'aise. Elle allait faire quoi là ? Elle ne se sentait pas bien et avait peur de trébucher, peut-être. Oui, c'était sûrement ça. Ah non, elle allait lui offrir son cadeau, apparemment. Mais pourquoi n'allait-elle pas le chercher alors ? Peut-être le cadeau était-il dans sa poche. Oui, voilà, elle avait dû lui acheter un très petit cadeau alors. Une carte cadeau ? Une bague ? Un mouchoir ? Une place de cinéma ? Un rouge à lèvres ? En tout cas, elle ne se décidait pas à prendre le cadeau dans sa poche. Non, Naya continuait à fixer Andrew. Là, il comprit. Alors, elle aussi. Elle aussi avait de nouveau des sentiments pour lui. Andrew était content, sisi. Content comme un gosse de 12 ans qui reçoit une playstation 3 à Noël (je vous arrête tout de suite, non je ne compare pas Naya à une console de jeux vidéos). Et là, bam badaboum boum, Naya l'embrassa. On était loin de l'échange fougueux de tout à l'heure avec Lou. Naya lui déposa un tendre baiser sur les lèvres. Depuis quand Naya était la délicatesse et Lou l'ardeur ? Andrew était paumé, quand il réalisa qu'il osait penser à Lou alors qu'il embrassait Naya. Quel connard. Naya voulait de lui, c'était ce qu'il avait espéré depuis des semaines, et il s'embrouillait l'esprit. Quel con. C'est là, qu'il décida d'arrêter de se prendre la tête. Andrew passa une main dans les cheveux de Naya et il glissa l'autre dans le dos de Naya, sous son chemisier. Il lui rendit son baiser, plus passionné, plus fougueux. Mais ils ne devaient pas s'emporter, même si, connaissant Naya, elle en serait capable. Doucement, leurs bouches s'éloignèrent. De toute façon, Andrew savait qu'elles se retrouveraient bientôt. Il posa son front sur celui de Naya et la regarda en souriant. Il se mordit la lèvre inférieure, ses yeux pétillaient de malice. Elle ne le savait peut-être pas, mais Naya lui avait offert le cadeau qu'il avait le plus souhaité. Le Père Noël avait donc dû le juger sage, cette année.

Andrew ▬ Moi aussi, j'adore vraiment ton cadeau ! Mais, tu ne voudrais pas qu'on s'éclipse un peu ?

Rose qui n'était pas de nature à fêter Noël se surprenait à vraiment apprécier toute l'ambiance qui régnait autour d'elle. Il fallait dire aussi que la soirée ne faisait pas vraiment Noël, mis à part la décoration de la maison avec toutes ses guirlandes et son grand sapin, rien d'autre ne laissait supposer une fête de Noël. En tout cas pas telle que Rose l'imaginait dans un quartier comme Magnolia. A vrai dire elle pensait que les voisins allaient parler de la pluie et du beau temps en groupe et que peut-être à un moment tous se réuniraient pour chanter des chansons de Noël autour du piano en buvant du lait de poule. Bref, un truc ultra kitch et chiant qui se serait soldé par l'échange de cadeau. Dans l'imagination de Rose la soirée ressemblait à un truc formel mais ce ne fut pas le cas. C'était au delà des espérances de Rose, elle ne s'y ennuyait pas, mieux que ça elle s'amusait... Merci à Bryan qui bien sur en était le principal responsable.

Bien entendu le voyage à Paris avait mis en branle l'humeur de la jeune femme qui avait du mal à chasser ce voyage de ses pensées. Devait-elle souligner une fois de plus ô combien elle avait hâte de partir. Ça serait énorme, voilà c'était ça le mot, énorme. Elle ne laisserait rien gâcher ces vacances ; pas ses parents, pas les mauvaises langues non rien. Alors forcément Rose contente se montrait attentionnée, en dansant avec Bryan elle se fichait même de la musique, tout ce qui comptait à ses yeux était la proximité et la chaleur que dégageait son partenaire. La sensation de bien être qu'elle ressentait en compagnie du jeune Mayfield était pratiquement impossible à décrire. Il l'apaisait, la rendait plus calme. Un peu comme si rien qu'en le regardant elle savait que tout allait bien se passer, quoi qu'il arrive.

« Ah bon tu as aussi quelque chose pour moi ? »

Lui répondit-elle légèrement surprise. En fait, elle s'attendait bien à avoir un petit quelque chose, mais avec Paris elle était déjà aux anges. Elle avait envie de savoir, tout de suite là maintenant. Et puis autant qu'elle donne son cadeau aussi, ils seraient débarrassés ensuite. Elle enleva ses bras qui entouraient la nuque de Bryan afficha un sourire malicieux sur ses lèvres et lui demanda :

« J'ai envie de savoir tout de suite. S'il te plaît. »

Retombait-elle en enfance ? Pour le coup on pouvait la comparer à Nina, presque aussi enjouée et souriante que sa petite sœur. Elle lui attrapa la main et quitta les danseurs afin de trouver un endroit où ils ne seraient pas obligés de se parler en se murmurant des choses à l'oreille. Elle passa devant plusieurs groupes de personnes, ne faisant même pas attention devant qui elle passait. Elle décida finalement d'aller dehors sur le perron. Il faisait frais, mais Rose ne sentait pas le froid, trop préoccupée par Bryan.

« Joyeux Noël. »

Fit-elle en lui tendant un petit paquet souple. Il contenait un pull en cachemire American Vintage d'apparence banale, mais à l'intérieur Rose avait cousu un petit cœur en or dans la manche. Elle n'avait pas eu d'autres idées que ça. Elle se sentait un peu... frustrée parce que le cadeau de Scarlett pour lui avait été tellement beau, mais l'attention et surtout les sentiments étaient là, elle espérait donc avoir touché Bryan.

« Regarde dans la manche... »

Lorsqu’elle remarque que le visage de son partenaire c’était soudainement assombri, Jersey se dit qu’elle avait peut-être fait une grosse erreur en abordant ce sujet. En réalité, elle avait juste remarqué que Jay lançait souvent des regards en direction du jeune couple, et s’était dit que peut-être, il essayait de les rendre jaloux… Mais, elle aurait vraiment mieux fait de ne pas en parler apparemment. Elle s’attendait à ce que le chanteur s’énerve ou se montre d’un coup distant, mais au contraire il continua sur le sujet, déclarant que Scarlett avait l’air de plutôt s’en ficher de lui.

« En effet, elle a l’air totalement absorbé par Holden. »

Jay continua en déclarant qu’il n’utilisait pas du tout Jersey. Eh bah tant mieux ! D’un coup l’idée d’être un lot de consolation bouillonna dans le cerveau du jeune mannequin. Elle n’y avait pas du tout pensé, mais l’idée ne lui plaisait pas tellement. Selon son avis personnel, elle était plutôt le gros lot ! N’importe qui devrait s’estimer heureux d’avoir une touche avec la belle, elle n’était pas n’importe qui tout de même ! C’était l'un des mannequins les plus prisés du pays, des millions d’hommes devaient se languir devant des photos d’elle, que ce soit dans des magazines ou même à la télé…

« Ah bah j’espère bien que tu me n’utilises pas ! »

N’empêche, l’idée d’être utilisée pour rendre une autre jeune femme jalouse, ce n’était pas totalement déplaisant. Dans le fond, ça avait quelque chose de flatteur. On ne choisissait pas n’importe qui dans ce genre de cas, à moins que l’on prenne la première qui vous tombe sous la main… Mais Jersey ne pouvait pas croire que Jay choisisse n’importe quelle pimbêche pour rendre jalouse une autre. Il avait un physique trop appréciable pour cela. Et finalement, Jersey se dit qu’être la fille qui rend jalouse, ça pouvait peut-être l’occupée pour ce soir...

« En tout cas, sache que ça ne me gêne pas si tu veux que je t’aide à les rendre jaloux… Si je peux me rendre utile, ça me fait plaisir ! »

La seconde d’avant elle s’énervait dans son coin, n’aimant pas du tout l’idée d’être « utilisée » et la suivante la voilà qui se proposait elle-même ses services. Trop lunatique peut-être.

Nerveusement, et surtout parce qu'elle ne savait absolument pas quoi dire, Nina se mit à rire. Elle se sentait trop mal en fait, à cause de tous les verres qu'elle avait enfilé - cimer Lou les shooters. La jeune fille avait simplement prévu de passer une soirée amusante entre amis, elle s'était donc mis bien dès le début de soirée. Quoi de plus normal.. Ce qu'elle n'avait pas prévu, c'était de croiser Lolo. Non, jamais elle n'aurait pensé qu'il la calculerait ce soir, surtout qu'il était venu accompagné de la rousse. Alors, qu'il la relève, lui demande de lui montrer l'emplacement de la salle de bain et lui tape la discute, ça non elle ne l'avait pas prévu. Du tout du tout. Si elle avait su, elle n'aurait pas bu autant, peut-être juste un peu histoire d'être joyeuse dans ce monde de fous. Sauf que là elle était tellement à l'ouest qu'elle racontait vraiment n'importe quoi. A commencer par l'histoire d'Andrew, qu'elle lui avait dite juste pour lui foutre le seum, sauf que si elle avait vraiment voulu le lui foutre en beauté, elle aurait tenu plus de deux minutes avec ce mensonge. Vraiment, Nina ne réfléchissait pas beaucoup parfois. Ce soir, encore moins.

Lorenzo commença à s'énerver, Nina, elle, commençait à avoir peur. Elle se recula un peu en arrière - même si c'était chaud car elle était déjà adossée à la baignoire - et le regarda d'un oeil curieux. Est-ce qu'il allait la taper ? Non, il lui demanda "juste" si elle se foutait de lui.

« Euh... Oui ? »

Lui répondit-elle en riant à demi. Elle avait souhaité qu'il ait le seum, mais pas non plus qu'il se mette dans des états comme ça wesh. Après tout ce n'était pas si grave, car gosh qu'il était sexy quand il s'énervait... Ca y est, l'effet je-bade-après-avoir-bu était passé, Nina était en train de redevenir aussi fofolle que d'ordinaire. La jeune fille était morte de rire, sans raison aucune. Nina se dit alors qu'il fallait peut-être qu'elle se calme, tout de même. Lorenzo allait peut-être se poser des questions et croire qu'elle se foutait de lui, alors que ce n'était pas du tout le cas. Elle ne bougea pas de là où elle était assise, car son mal de tête, lui, ne s'était pas envolé. Cela tomba bien car Lorenzo vint s'asseoir à côté d'elle, avant de lui dire qu'il avait été lui aussi un gamin. Sur le coup, elle ne comprit pas pourquoi il avait dit ça, jusqu'à preuve du contraire, il était toujours Lorenzo, l'homme canon et amusant qui la faisait craquer ; pas un gamin.

« Pourquoi tu dis ça ? »

Nina était un peu déçue : elle avait le droit de faire ce qu'elle voulait, c'était ce qu'il venait de lui dire. D'habitude, elle ne demandait que ça, faire ce qu'elle veut ! Mais là c'était différent, il n'était pas n'importe qui, elle aurait souhaité qu'il s'énerve, qu'il lui dise qu'il ne voulait pas qu'elle aille avec n'importe qui, qu'il fasse quelque chose merde, qu'il lui prouve qu'il tenait à elle tout simplement. Hm, minute. Etait-ce pour ça qu'il s'était énervé tout à l'heure ? Hm oui, bourrée, Nina était une vraie blonde : elle comprenait tout une heure après.

Voilà, c’était fait. Les gestes étaient plus forts que les mots, Naya avait tout dit avec ce tendre baiser. Et Andrew y répondit par un baiser plus passionné. Elle ne pouvait d’être plus ravie, Naya savait être délicate et tendre par moment mais c’est vrai qu’elle était plutôt d’une nature vive et fougueuse. Ce baiser si attendu fut parfait, tous les sentiments remontaient, ses pulsions, ses envies. Leur baiser prit fin, Naya était comme sur un petit nuage, elle devait avoir l’air niaise ! Mais elle s’en fichait, elle n’avait pas été ainsi heureuse depuis longtemps. Ses sentiments étaient donc réciproques ! Best Xmas gift ever. Andrew, lui aussi semblait content et lui proposa alors de s’éclipser un peu. Oui, en effet, ils étaient un petit peu exposé et Naya sentait déjà plusieurs paires d’yeux braquées vers eux, ramassant des miettes de ragots à pouvoir balancer sur DS. Rapiats va.


« Oui, tu veux monter ? »


Naya sourit et prit déjà Andrew par la main. Wow wow on se calme vous allez penser que Nayou est une tepu et qu’elle veut déjà se faire Andrew mais non. C’était juste qu’en haut, il serait plus tranquille, c’était plus calme et sa chambre était plus douilette. Non, elle n'allait pas lui sauter dessus, ils diront discuter. juste discuter et peut-être quelques baisers supplémentaires. Il ne fallait pas aller trop vite, Naya ne voulait pas tout gâcher, ça serait vraiment trop con.
Mais, sans qu’elle comprenne ce qui se passe, Julian arriva et les interrompit grossièrement. What ? Naya allait le lui faire remarquer mais avant qu’elle n’ouvre la bouche, celui-ci frappa Andrew au visage. WTF ? Qu’est-ce qu’il foutait sérieux ? D’où il y avait une baston chez elle avec le mec qu’elle kiffait ? Naya retint Julian par le bras quand il s’adressa à elle.


« Nan mais tu fous quoi ? Putain t’es chez moi et t’agresses pas mes amis, sale tox. Dégage ! »


Puis elle poussa Julian aussi violement qu’une fille pouvait , c’est-à-dire qu’il ne recula que de deux pas. Naya n’était qu’une fille après tout elle n’avait pas la force de Wonderwoman pour faire réellement sortir Julian de chez elle. Mais elle était en fureur là, elle était passée de la joie absolue à la colère extrême. Quel connard. Interrompre leur moment en plus. Julian rigola, l’ignora et partit sur le perron, ce qui mit encore plus en rogne la semi-maitresse de maison. Elle retourna alors auprès du blesser, allongé sur son carrelage blanc. Putain, il l’avait bien amoché le drogué. Naya s’agenouilla près de lui, et lui prit la main.


« Ca va mon … , euh Andrew ? »


Mon cœur ? Mon chéri ? Ma caille ? Mon Tintin ? Naya ne savait pas comment l’appeler. Il était encore trop tôt pour définir les termes de leur « relation » et surtout ce n’était pas le moment. Le sang d’Andrew continuait d’envahir son visage. Il fallait le soigner ! Naya fonça alors à l’étage, dans la chambre de ses parents direction l’armoire à pharmacie. Elle l’ouvrit en vitesse et prit pansements, sparadrap, gaze, désinfectant, coton, bref tout ce qui lui tombait sous la main. Est-ce qu’elle avait déjà soigné quelqu’un même ? La jeune fille retourna en bas, les bras chargés et revint voir Andrew là où elle l’avait laissé. Putain, Jack n’était pas là ? Elle avait peur de lui faire mal ou faire n’imp. Bon, elle improviserait. Elle appuya une compresse contre son nez pour arrêter le saignement, et avec l’autre main, essayait de nettoyer son visage ensanglanté.

Mais cette histoire, était bizarre quand même. Ok Julian est le genre de mec un peu instable mais pourquoi il a agressé Andrew comme ça ? Ses yeux paraissaient normaux en plus. Il lui avait de plus dit quelque chose à l’oreille lorsqu’il l’avait plaqué au mur. Mmh mmh. Il avait quelques points à éclaircir et Naya n’aimait pas être dans le brouillard.


« Tu m’expliques ? Il t’a dit quoi à l’oreille tout à l’heure ? »

Lorenzo était complètement paumé et cela empira quand Nina se mit à rire. Un rire de bourrée, de pochtrone, un rire qui transpirait l'alcool. Lorenzo en fut un peu dégoûté, alors elle était comme ça, elle aimait se mettre une mine à des soirées familiales où ses parents étaient peut-être présents. Effectivement, elle n'avait pas tort en se qualifiant de gamine. Lorenzo en était même déçu, elle lui avait passé l'envie de lui offrir son cadeau. Dire qu'il y avait pensé, à lui en offrir un. Alors que, la connaissant, elle avait dû acheter des cadeaux uniquement pour ses meilleures amies et dépenser le reste de son argent de poche en vodka et autres bouteilles d'alcool. Pff, Lorenzo soupira. Il voulait partir et oublier cette mauvaise scène, mais laisser Nina seule l'inquiétait. Malheureusement, ses amies n'étaient pas là, et bizarrement, Lorenzo se voyait mal descendre avec Nina sous le bras, pour la confier à Katya ou Naya en lui précisant de faire bien attention à elle car elle n'était plus toute fraiche. Non, il y avait des limites. Des limites que Lorenzo avait tant envie de franchir, mais il n'en avait pas le droit. On aime souvent flirter avec l'interdit, mais quand cet interdit est si grand qu'il ne peut être transgressé, s'en devient encore plus rageant. Lorenzo voulait hurler, pour laisser échapper sa frustration. Mais l'alcoolique à côté de lui aurait sûrement rigolé de plus belle. Elle ne méritait plus qu'il se prenne la tête, en tout cas pas ce soir.

Lorenzo ▬ T'es vraiment dans un sale état, que va dire ta soeur ...

Le jeune professeur ne connaissait pas énormément Rose, les deux jeunes gens ayant eu surtout l'habitude de se rencontrer dans un lit, avant. Mais il avait surtout remarqué que Rose tenait à sa soeur, quand ça l'arrangeait certes, mais de temps en temps elle l'exprimait. C'était d'ailleurs pour ça que Nina n'était pas au courant de leur ancienne relation. A croire que Lorenzo tenait un peu à Nina, et qu'il voulait la préserver, lui aussi ... Enfin, il tenait un peu moins à elle quand elle était dans cet état.

Lorenzo ▬ Je dis ça pour rien. On devrait descendre non ? Nous avons tous les deux des personnes à rejoindre.

Sans prévenir, Lorenzo se releva. Cette proximité avec Nina devenait trop pesante. Machinalement, il passa sa main dans la poche de sa veste, son cadeau pour elle était toujours là. Mais, à regret, Lorenzo se dit qu'il devait être mature, pour une fois. Il était temps que sa tête chercheuse arrête de penser pour lui. Son coeur aussi. Alors, il les mit sur off et laissa son cerveau, raisonnable et rasoir, le diriger. La première chose que ce dernier lui dit fut d'enlever sa main de sa poche intérieure, il était hors de question qu'il offre ce cadeau. Il devait arrêter de rêver, il n'était plus un enfant. Il avait raté le coche, il était trop grand désormais pour se rendre au pays imaginaire et rester un gosse à jamais. Il était grand, adulte, marié. Mais il n'y avait qu'à Wendy que cette situation réussissait. Lorenzo, lui, n'aimait pas. Mais qui s'en souciait ? Il tendit sa main à Nina, pour l'aider à se relever.

Après un premier tour de piste avec Scarlett, celle-ci me proposa de lui accorder une danse sur la musique plus douce qui suivit. Pesant le pour et le contre, avec comme seul critère de ne pas quitter la jeune femme, je finis par accepter, conditionnant mon choix par la promesse qu'elle m'offrirait ensuite un verre. Cependant sa demande m'avait surprise ce que je ne me retins pas de lui faire remarquer. J'avais été habitué à ce que ce soit les hommes qui invite et non-pas les femmes. Elle me répondit, souriant à ma remarque:

« Qu’est-ce que la normalité quand les règles sont faites pour être débordées ? Si renverser ces perspectives permet de réveiller les cœurs avachis, alors je me ferais un plaisir de te l’offrir. »

Je restai cillé. De toute mon existence je n'avais jamais entendu une phrase aussi bien dite de la bouche d'une femme. Scarlett était vraiment intelligente, même mieux que ça, ses mots m'atteignaient en plein cœur. Nous étions donc des cœurs avachis, elle et moi, réunis ensemble pour nous ramener dans la vie. Moi mon fardeau était mon amour pour Jay, mais elle. Je scrutai ses yeux avec une nouvelle clarté. Cette lueur familière n'était tout simplement pas celle qui flottait dans les mieux. L'amour dévastateur, trop lourd à porter. J'attrapai ses mains dans un élan spontané, ne pipant mots. Je venais de trouver mon alter-ego. Elle passait ses bras autour de mon cou, finissant de se coller à moi, je l’emprisonnais à mon tour dans les miens, me sentant de plus en plus troublé par notre échange. A chaque pas je faisais mes mains plus fermes dans le creux de son dos, comme si je n'avais pas touché quoi que ce soit de mes mains depuis une éternité. Sa tête se posa alors sur mon épaule. Je respirai doucement son odeur, elle m'apaisait et me terrifiait, je ne voulais plus bouger, plus jamais. Juste sentir son odeur, la caresse de ses cheveux, la chaleur de sa peau, les battements de son cœur contre moi et ce sentiment d'abandon qu'elle créait en moi.
Mon regard fut alors attiré par un couple, pas n'importe lequel non. Il s'agissait de Jay et de Jersey... En train de s'embrasser copieusement. Je fermai les yeux. J’en avais assez vu de toute façon. Je répondis alors à Scarlett d'une voix perdu et hypnotique:

"Renverse mes perspectives alors, j'aimerais me réveiller à tes côtés, me réveiller enfin de tout ça."

La musiquez s'arrêta et Scarlett glissa sa main dans la mienne pour m'entrainer vers l'open bar. Je me laissais conduire, le front enfiévré, et des millions d'aiguilles plantées dans mon ventre. Je n'accordais plus aucune importance aux gens qui nous entouraient, je la suivais elle et je ne voyais plus qu'elle. C'était tout de suite plus facile de mettre un pied devant l'autre si c'était dans son sillage. Elle s’arrêtait dans un coin, saluant je ne sais trop qui, je ne la quittais pas une seconde des yeux. Elle lâcha ma main partant à la cuisine pour... revenir vers moi, arborant une bouteille et un sourire tout aussi beau qu'elle. Comme promis elle m'offrait à boire, mais pas un verre non, une bouteille de vodka de la meilleure qualité. Elle nous remplit de verre avant de trinquer en russe. Je lui souris, ne la lâchant pas des yeux alors que je répliquai la même chose:

"Za zdarovyé"

Le verre trouva plus facilement que d'habitude le chemin de mes lèvres et le liquide me brula la gorge la seconde d'après, avalant tout mon chagrin et ma tristesse. Ma tête tournait. Mon sourire se dessina, j'adorais la vodka. Je claquais mon verre sur la table, regardant Scarlett avec une moue amusée:

"Tu ne cesses de m'étonner décidément. Je n'aurais jamais cru que je te trouvais un jour si... Passons, tu veux t'amuser? Ou peut-être préfères-tu courir après tes démons. En ce qui me concerne, j'en ai fini, c'est l'heure des festivités, puis-je te proposer de m'accompagner encore plus loin dans nos réjouissances?"

Sans nul doute. J'appréciais Scarlett, ce soir, je la rencontrais réellement et je me sentais prêt à tout pour continuer à m'amuser avec elle et de fêter et de fêter enfin dignement la naissance du christ.

Jersey ou comment remuer le couteau dans la plaie. Si jamais Scarlett réussissait à avoir Holden le chanteur ne savait pas ce qu'il ferait. Se jeter sous un pont était une option même si il n'y en avait pas dans les alentours. Peut être sauter d'un toit et s'éclater sur le bitume...Enfin pour l'instant il était en train de danser avec Jersey ça n'était pas très sympa d'avoir des envies suicidaires en compagnie de la demoiselle.

Jay avait quand même tenu à rassurer sa partenaire que elle n'était pas un objet dans ce triangle coupé. Dans une autre vie peut être aurait elle eu ce statut mais dans ce présent là il n'en était aucunement question de toute façon c'était elle qui était venu vers lui.

- Ce n'est plus trop mon genre

Enfin il y avait aussi des femmes qui étaient ravies de servir d'appât, de rendre jalouses une autre femme...les filles étaient quand même très compliqués parfois. C'est pour ça que parfois Jay se demandait si Alix n'était pas un homme dans un corps de femmes...Et il ne s'attendait pas à ce que Jersey propose de jouer au jeu. Surtout que en fait le but n'était pas de rendre jalouse Scarlett mais Holden...certes les deux étaient en couples dansants.

- Bah...je préfère faire comme si elle n'était pas là...je veux pas me prendre la tête et puis comme ça, ça reste naturel...Parce que bon voilà t'es quand même une jolie fille Jersey, tu m'a l'air gentille

Du regard il suivit son amour impossible et sa pimbêche de partenaire partir vers la cuisine. En fait il avait bien besoin de prendre un verre et de l'air aussi. Le chanteur avait l'impression d'étouffer.

- Et ça m'a donner soif et chaud notre petite danse

Il fit un sourire à jersey et l'a prit par la main afin de se diriger vers le buffet. Jay prit la première bouteille qui trainait et tendit une à la demoiselle avant de boire une gorgée de la sienne.

- On va dehors prend un peu l'air ?

Lorsque la mélodie de la seconde musique s’estompa, Scarlett sentit Holden frémir soudainement. Le jeune homme fixait un point bien précis et détourna brusquement les yeux. La jeune femme se tourna vers la direction de son regard et aperçut Jay et Jersey entrain de s’embrasser. Le jeune blond souffrait visiblement de ce couple improvisé pour quelques danses. Pourquoi les deux jeunes hommes ne se mettaient-ils pas ensemble ? Ils se tournaient toujours autour, ne rataient pas une occasion d’essayer d’attirer l’attention de l’autre… Scarlett ne comprenait pas toute leur histoire, sans doute trop compliquée. Mais elle éviterait de poser la question. Holden semblait de toute façon vouloir se changer les idées. Comme promis, la jeune Spencer lui ramena une bouteille et lui servit un verre de vodka. Ils trinquèrent à la soirée. Si au début de la fête, on lui avait dit qu’elle serait en compagnie du jeune homme, elle ne l’aurait pas forcément crû… Petite, elle s’était toujours méfiée de lui, sans trop savoir pourquoi. Mais ce soir, l’alcool aidant sans doute, la jeune femme souriait davantage en repensant à ses attitudes passées. Ses pensées commençaient à devenir un peu plus troubles, mais elle connaissait ses limites. Elle se resservit quand même un second verre de vodka, tandis qu’Holden lui avoua qu’elle l’étonnait et lui fit une proposition un peu étrange. N’étaient-ils pas déjà entrain de s’amuser ? Elle reporta alors son regard vers Jersey et Jay. Elle espérait que ce n’était pas encore une histoire pour rendre jaloux l’un ou l’autre…

« Ca dépend. A quoi tu penses ? ». Répondit-elle, arquant un sourcil, comme elle le faisait toujours quand sa curiosité la gagnait. Elle se demandait ce qu’il avait en tête exactement.

Elle porta de nouveau le verre à ses lèvres. Ses yeux croisèrent ceux d’Elias. Il détourna le regard rapidement et le dévia vers… sa partenaire de danse. Ils semblaient entrain de parler de façon assez animée, mais Scarlett ne s’aperçut pas vraiment de ce détail. Elle retenait simplement que le jeune homme était vraiment entrain de suivre le conseil qu’elle lui avait donné plus tôt… Mince. Il comptait ‘vérifier’ auprès de toutes les filles présentes ? N’avait-il pas senti l’ironie dans sa voix lorsqu’elle le lui avait dit ? Non, elle n’avait pas envie de voir ça. Elle savait comment il était et s’il s’amusait… Elle se retourna vers Holden, tentant de sourire et de sauver la face, lorsque soudain son verre se brisa entre ses mains… Ses doigts s’étaient tellement crispés contre le verre sans qu’elle s’en rende compte qu’il s’était cassé en deux-trois morceaux… La jeune Spencer se pencha pour ramasser les morceaux, et se coupa méchamment… Bravo, Scar. Toujours douée pour se faire remarquer au mauvais moment.

« Excuse-moi… » Dit-elle alors à Holden pour s’éclipser quelques instants. « Je reviens. ».

Et sans attendre, elle repartit dans la cuisine jeter les morceaux de verres brisés. Elle se rinça la coupure, mais le sang ne s’arrêtait pas. Mery Johnson qui passait par là, lui indiqua la salle de bains pour y trouver un pansement et de quoi se soigner… La jeune Spencer la remercia et se rendit à l’étage. Elle ne croisa personne mais toqua à la porte par acquis de conscience. N’entendant aucune réponse, elle ouvrit… et tomba nez à nez avec un jeune homme qu’elle connaissait du nom de Lorenzo et qui était entrain de relever Nina… Que faisaient-ils là tous les deux ? La jeune brune semblait en état d’ébriété, sans doute l’aidait-il à se redresser. Scarlett chassa les questions dans sa tête et s’excusa brièvement.

« Désolée, je ne voulais pas déranger… Je viens juste chercher quelque chose. » Lança-t-elle. Puis, sans attendre, elle ouvrit l’armoire à pharmacie que lui avait indiquée Mery, pris un sparadrap qu’elle appliqua sur sa coupure pour arrêter le saignement, avant de sortir rapidement de la salle de bains. Dans quoi s’était-elle encore fourrée ? Elle l’ignorait, et même si elle savait qu’il y avait anguille sous roche, elle ne s’en mêlerait pas. A vrai dire, ses pensées n’étaient pas préoccupées par ce qu’elle venait de voir, mais plutôt par ce qu’elle allait devoir affronter en bas, dans la salle principale.

Scarlett descendit les escaliers. Les dix dernières minutes avaient été riches en événements. Mais c’était loin d’être fini. Lorsqu’elle arriva de nouveau dans la salle, elle se rendit compte d'une agitation bizarre. Que s’était-il passé ? Elle entendit vaguement quelqu’un dire que Julian avait frappé une autre personne… Comment ça ?! Mais elle se détourna. Sa tête commençait à lui tourner… Elle avait besoin d’air, de sortir d’ici un moment. Elle aperçut Holden de loin, lui fit un signe lui signifiant qu’elle sortait. Elle ne savait pas s’il viendrait, mais au moins l’avait-elle prévenu. Elle pouvait donner l'impression de fuir, mais pas vraiment. A vrai dire, elle n’était plus tout à fait responsable de ses actes en ce moment. Elle pourrait toujours lui expliquer plus tard. Sur son chemin vers la sortie, elle rencontra Elias qui dansait toujours. Leurs regards se croisèrent, mais elle baissa le sien. Elle était sûre qu'il avait compris. Elle se rendit alors à l’extérieur et s’échappa de cette atmosphère oppressante. Elle s’appuya sur une rambarde et laissa l’air frais lui raviver un peu l’esprit. Le vent soufflait un peu dans ses cheveux. Elle entendit alors des pas non loin d’elle… Julian, qui énervé, se tenait à plusieurs pas de là entrain de fumer. Scarlett sourit, elle ne l’avait pas encore vu de la soirée.

« Salut. » Le salua-t-elle d’une voix légère. « Tu ne fais jamais comme les autres aux soirées. » Ajouta-t-elle en souriant. Elle laissa planer quelques secondes de silence, avant de lui demander, perplexe. « Qu’est ce qui t’a pris ? ». Elle avait beau apprécier le jeune homme, elle n’était pas très partisante de la violence gratuite. Il devait bien avoir une raison...

Eli n'eut même pas le temps de faire un pas de plus que Julian King vint l'aborder pour lui donner son cadeau. Il avait été rapide et bref mais décrocha tout de même un sourire, ce qu'Eli lui rendit sans lui dire un mot, elle connaissait à peu près le caractère du jeune King, il était mystérieux et bizarre, même avant la mort de sa mère elle le trouvait bizarre et à vrai dire, Eli n'avait jamais pris la peine de se pencher plus sur son cas d'ailleurs.

Le cadeau entre les mains, elle ne comptait pas l'ouvrir tout de suite, mais connaissant Julian, on pouvait s'attendre à tout. Elle l'ouvrit d'une seule traite, faisant volé l'emballage pour enfin découvrir ce qu'il y avait à l'intérieur ( Contentes ?) Il s'agissait d'un bijou, comme quoi, tout le monde s'était donné le mot ce soir pour en offrir, en tout cas, il n'était pas très moche et Eli allait bien trouver une occasion de le porter.

Se tournant vers Josh qui était toujours en sa compagnie, elle lui fit un sourire avant de ranger le cadeau de Julian dans son sac et reprit la direction du bar pour aller chercher des boissons sans vraiment faire attention à ce qui se passait autour d'elle, elle était avec Josh et se sentait bien, pour le moment c'était la seule chose qui lui importait.

Tout à coup, elle entendit un énorme bruit et vit que le peu de personnes présentes dans le salon s'arrêtèrent de danser, elle vit seulement Julian retenu par le bras par Naya qui gueulait. Immédiatement, la première chose qu'elle fit fut de regarder la personne qui venait sûrement de se faire cogner dessus. Lorsqu'elle vit qu'il s'agissait d'Andrew, elle ne put s'empêcher de lâcher un « Bordel ! », toujours avec les yeux écarquillés.

Lorsqu'elle vit Julian passé à côté avec la même tête de chien enragé que lorsque Naya le tenait, elle donna son verre à Josh sans même lui dire un mot et fit de grandes enjambés pour rejoindre Andrew qui était dans un sale état. Il y avait un troupeau de personnes qui s'étaient entassé au fur et à mesure autour du jeune homme. Eli les bousculait, elle ne cherchait pas à savoir de qui il s'agissait, elle voulait seulement qu'ils se tirent tous.

Une fois assez proche d'Andrew, Eli s'accroupit pour être assez proche de lui. Elle n'avait rien sous les mains pour faire stopper tout ce sang qui ne cessait de couler. Elle faisait pencher la tête d'Andrew en arrière et comme elle vit que Naya était monté à l'étage – sûrement pour prendre la trousse de secours – elle le fixait avec une mine un peu horrifié. Eli n'avait jamais aimé la vue du sang, ni même l'odeur, elle était même capable de vomir à cet instant précis. Mais prenant une grande respiration, elle devait essayer de se retenir du moins, jusqu'à ce qu'Andrew aille mieux.

Elle préférait ne pas parler de peur de dégueuler sur son meilleur ami, il avait déjà assez l'air mal en point comme ça pour qu'elle en rajoute. Alors elle se contenta de le fixer et même d'essayer de lui faire un sourire rassurant, comme pour lui dire que tout allait bien, certes, il n'était pas à l'agonie mais au moins il savait qu'elle était là pour lui.

Lorsqu'elle vit Naya arriver et prendre le relais, elle se sentit soulagée, la jeune métisse semblait savoir comment s'y prendre, du moins, c'était ce que pensait Eli, elle n'avait jamais soigné personne de sa vie.

« Tu préfères pas qu'on le bouge à l'étage ? Y a un peu de trop de curieux à mon avis là... » dit-elle en tournant la tête pour regarder les gens autour d'eux.

Ce moment était parfait et Andrew n'aurait laissé personne le gâcher, pour rien au monde. Ils étaient tous les deux très niais et auraient pu remporter le teen choice award de la relation amoureuse la plus pathétique, loin devant Chuck et Blair, Marissa et Ryan ou Troy et Gabriella. Mais Andrew s'en fichait. Andrew et Naya, ça sonnait bien en plus (comme Christian et Katya, d'ailleurs). Et, quand Naya lui proposa de monter, Andrew ne put refuser.

Andrew ▬ Monter ? Pas du tout, j'ai envie de rester ici et de me gaver de petits fours !

Il lui fit un clin d'oeil et prit sa main, prêts à se rendre à l'étage. Malheureusement, c'est ce moment que le Père Noël choisit de gâcher, jugeant probablement que Andrew n'avait pas été assez sage pour aller jusqu'au bout de l'aventure. Tout à coup, Julian surgit de nulle part, comme ces trottoirs qui viennent se glisser méchamment sous vos roues quand vous débutez la conduite. Il lui mit une droite et le projeta sur le mur. Andrew était sonné et Julian ne voulait pas le lâcher, il avait son bras appuyé sur son torse, Andrew respirait avec difficultés, il voyait trouble et distinguait à peine le visage de son agresseur. Mais il aurait reconnu sa voix entre mille (ou presque). Peu de gens semblaient souffrir le martyre en même temps qu'il parlait. Qu'est-ce qui lui voulait, bon sang ? Promis, ce n'était pas lui qui lui avait volé son briquet, sa dose de coke, son cutter pour se taillader les veines, ses doliprane et son champomy pour qu'il fasse un mauvais cocktail ... Mais non, il ne s'agissait pas de ça. Lou lui avait parlé de leur petit secret de la cuisine. Ben dis donc, avec Lou, un secret était bien gardé ! Pourquoi l'avait-elle raconté à Lou, tout le monde savait qu'elle était la raison de vivre de Julian, la canne de ce Grand Corps Malade, la personne avec qui Julian mourrait d'envie de faire un voyage en train. Pourquoi ne pas le raconter à Christian aussi ? et à Naya ?

Andrew ▬ Sisi, mes baisers sont trop douloureux tavu !

Faire de l'humour alors que Julian aurait pu le hacher menu, Andrew était irresponsable. Mais il préférait en rire, ne voulant pas penser à tous ces yeux braqués sur lui qui se demandaient pourquoi Julian le mollusque se transformait en Hulk. Finalement, il décida de le lâcher et Andrew glissa à terre, le long du mur. Il avait frappé fort, ce con. A croire que se balader dans des cimetières en hurlant à la mort et que souffrir le martyre, ça musclait vachement un gars ! Andrew voyait trouble, Julian avait dû lui casser la mâchoire, un oeil et le nez. Quelques côtes aussi, ainsi que le plexus solaire et le fémur droit. Comme quoi, une droite dans le visage peut faire très mal ! Heureusement, Andrew n'était pas seul. Eli l'avait rejoint et pencha sa tête en arrière. Il ne savait pas si ça le sauverait mais, sur le coup, il fut très heureux qu'elle soit là ... Même si elle devait se demander pourquoi Julian avait fait ça.

Andrew ▬ Tu m'emmènes chez toi pour m'empailler Eli ?

Andrew tenta un sourire, mais c'était trop douloureux. Heureusement, infirmière Naya (la descendante de l'infirmière Joëlle, sisi, reste à savoir qui fait l'inspecteur Jenny) vint à la rescousse ! Elle arriva avec une tonne de trucks pour le soigner. Malheureusement, elle n'avait pas revêtu la blouse sexy qui allait avec. Shit, il n'y avait aucun plaisir dans ce malheur alors. Mais, de toute façon, Andrew ne voulait pas se faire soigner.

Andrew ▬ Laisse moi ! Je dois me venger, on ne me frappe pas comme ça !

Andrew s'appuya sur une main et, de toutes ses forces, se releva. Mais, une fois debout, il tituba et dut s'appuyer sur le mur. Il manqua de tomber mais se rattrapa de justesse.

Andrew ▬ Naya, pourquoi ta maison tangue tout à coup ? Je savais pas qu'on faisait une croisière ...

Humour, toujours plus d'humour, plutôt que regarder tous les gens autour. Christian, Katya, Eli, Naya, Lou ... tous devaient avoir les yeux braqués sur lui. Mais il ne pouvait échapper à son destin : Naya lui demanda ce que Julian avait dit. Et merde. Andrew fit marcher sa mémoire mais n'eut pas à chercher très loin, la phrase résonnait encore dans sa mémoire. « J'te préviens, tu fais du mal à Lou sans t'en rendre compte et pas par un simple baiser, tu regretteras d'être né pauvre con ! ». Il craque ce mec, dis donc. Et lui, en frappant l'objet de tous les désirs de Lou, il ne lui avait pas fait mal peut-être ? Question à 100 milliards ...

Andrew ▬ Il m'a dit « Je reviens, si t'as mangé le loup avec du Comté et du jambon braisé, tu gratteras le poisson pané au cornichon », je te jure ce mec a un grain.

Discrètement, il chercha du regard Lou, il avait besoin d'un soutien moral. Mais Lou le fuyait. Alors, il regarda Naya et Eli, priant pour qu'elles soient compatissantes. Eli avait proposé de le monter, mais Andrew ne voulait pas, c'était trop gênant. Ce n'étaient pas aux filles de s'occuper de l'homme normalement.

Andrew ▬ Naya, Eli, je suis dans un état lamentable ... Je vais rentrer chez moi et jeter ma fierté à la poubelle, je crois ...