Quand tarzan bouffe du Brownie

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Ft King Kong, le tarzan de Magnolia

Quelque accords grattés sur ma basse acoustique, j'arrange une mélodie au feeling, au gré de l'inspiration qui va et qui vient dans ma tête. Ca va et ça vient, sans relâche mais tant que c'est là, autant en profiter, autant l'exploiter. Pour une fois que je n'ai pas des souvenirs qui tournent en boucle dans ma tête, pour une fois que ce que j'ai au plus profond de moi peut avoir un aspect de lumière, qui peut aspirer à toucher le bien et non la médiocrité ou bien les abysses profondes des ténèbres. Ouais. Pour une fois. C'est peut-être pour cela que j'aime la musique, cette faculté qu'elle a de pouvoir changer le plus mauvais en bon, en quelque chose de plus lumineux, proche de l'espoir. Il a été dit que rien ne se perd, tout se transforme mais moi, je n'ai pas la formule pour et quand je regarde derrière mon épaule toute les tâches d'ombres que je dois « transformer », l'espoir bat de l'aile et je me retrouve seul, sans arme face à l'étendu inerte, face aux ténèbres. Un bruit à l'étage inférieur me tire de ma composition et je tend l'oreille. Peut-être Jay ? J'entends la porte qui claque et des râlements étouffés de colère. Ah. C'est Adams. Je sais pas ce qu'il a en ce moment, rageux et encore plus que d'habitude même s'il tente de l'étouffer dans son gosier à coup de bière ou bien de silence froissé. Au début, je m'inquiétais pas des masses, Adams est un adulte, il peut gérer ses propres soucis mais voilà que ça traîne depuis un bon moment maintenant et il faut bien croire que mon sens mère poule comme se plaît à dire Jay s'est réveillé. Alors, oui, je m'inquiète, peut-être pour rien, peut-être que non. Il n'empêche que dans son regard à mon ami, à mon frère, j'y vois trop de choses inhabituelles pour que ce ne soit rien. Je lâche la basse et m'extirpe de mon lit avant de descendre au rez-de-chaussée.

« Hey King Kong ! T'es où ? Je t'ai entendu rentré avec le boucan que tu fais ! Un vrai hippopotame dans une boutique de porcelaine ! » Je crie dans le salon. Peut-être pas la meilleure façon de s'y prendre mais chasser le naturel, il revient au galop. Je ne sais pas montrer mon affection alors plus j'emmerde, plus j'aime. Prévisible hein. Aucun signe de mon macaque préféré dans le salon, peut-être la cuisine ?

« Yo ! Tarzan ! T'as perdu ta langue ? » Provoquer n'est jamais une bonne façon, peut-être que je tente de faire jaillir ce qui rampe en lui. Mais y'a des chances que ça me revienne à la figure puissance 1000 connaissant la colère dévastatrice d'Adams. je prend le risque, c'est mon pote après tout, mon frère, mon bro de coeur.

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Adam faisait du sport depuis plusieurs heures maintenant mais cela n’arrangeait pas son humeur. Depuis un certain moment plus rien ne lui permettait de se détendre. Il avait même du mal à jouer de la batterie ce qui ne lui était encore jamais arrivé depuis qu’il avait commencé à en jouer mais apparemment sa vie avait décidé de partir en miette depuis à petit et Adam ne savait pas comment faire pour quelle redevienne comme avant. Pour une fois ses poings ne lui servait à rien et il fallait l’admettre que cela le perturbait au plus haut point. D’habitude il lui suffisait de cogner ou de faire du sport pour se détendre mais ni l’un ni l’autre ne fonctionnait. Il se trouvait donc avec sa rage, sa honte, sa douleur et aucun moyen de la faire sortir et de l’exprimer à part de piquer des crises de rage et de rester silencieux pendant des heures. Il plaignait ses colocataires qui devait le supporter dans cet état déjà que d’habitude il était pas facile à vivre là ils devaient en avoir plus que marre de lui.

Quand Adam fut complètement crevée physiquement par son entraînement mais pas du tout apaisé mentalement il se décida à rentrer à la maison et s’enfermer dans sa chambre où il pouvait être tranquillement et ruminer ses mauvaises pensées même si cela n’était pas la solution au contraire. Il devrait plutôt rester avec des gens comme cela il devait se concentrer sur le présent et non pas sur le passé mais cela l’insupportait de devoir faire semblant d’avoir envie de parler ou que ce qu’on lui disait l’intéressait. Il gara sa voiture dans l’allée vu qu’il avait du aller dans une autre ville pour trouver une salle de sport convenable ce qui ne le dérangeait pas d’habitude mais aujourd’hui cela l’agaçait au plus haut point.

Il ouvrit la porte d’entrée à la volée autant pour l’entrée calme et discrète de toute manière on était l’après midi ses colocataires ne devaient pas sortir ou alors faire la sieste mais tant pis ils ne lui en voudront pas de les réveiller mais la maison était tout à fait vide en tout cas en bas car il semblait à Adam d’entendre de la musique qui venait des chambres ce qui l’énerva encore plus vu qu’il ne pouvait plus faire de musique. Grognant comme un ours mal léché il alla dans la cuisine pour prendre un verre de jus de fruit. Il buvait tranquillement quand il entendit Shawn qui l’interpellait du salon. Adam ne répondit pas peu être que Shawn allait partir tout seul si le silence lui répondait. Mais apparemment le bassiste avait décidé de lui parler et rien de l’en empêcherait même pas le silence borné d’Adam.

Yo ! Tarzan ! T'as perdu ta langue ?

Adam soupira bruyamment Shawn était vraiment borné quand il le voulait et il ne lâcherait pas le morceau jusqu'à qu’il est une réponse convenable. Adam posa son verre dans l’évier et sans répondre il passa à coté de Shawn et alla s’asseoir sur le canapé. Peu être que Shawn comprendrait et aurait le bon coup de le laisser tranquille mais il avait peu d’espoir que cela fonctionne. Adam regarda dans le vide s’enfonçant dans le canapé comme pour disparaître de la pièce. Il ne voulait pas aller dans sa chambre sinon Shawn allait venir avec lui et il ne voulait personne dans sa chambre pour le moment. Adam entendit Shawn arriver dans la pièce. Adam était excédé.

Qu’est ce que tu veux Shawn ? Laisses moi !!

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Il m'ignore, il m'ignore le gorille ! Ca a le don de me foutre les nerfs en rogne. Je grimace face à son silence. Un silence qui dure depuis un bon moment, je commence vraiment à en avoir ma claque de cette maison qui part en sucette entre Jay qui se la joue solitaire silencieux et Adam qui se la joue … eh bien pareil. Y'en a vraiment marre ! C'est quoi qui cloche dans cette foutue maison ? Et moi ? Je suis quoi ? Je sers pas qu'à foutre cette maison en ordre. Je suis là pour écouter si y'a besoin, je sers pas qu'à amuser la galerie avec mes conneries à deux balles. Ca me saoule qu'il ne vienne pas vers moi. C'est quoi le soucis ? Je suis pas assez bien pour recevoir ses confidences ? Il a pas confiance ? Pfff. Je souffle alors qu'il passe devant moi sans un mot mais tout en soupirant lui aussi.

« T'as qu'à dire si je te fais chier, ça ira plus vite » Il me saoule. Bon, je vais pas le forcer non plus à se confier à moi mais j'ai limite envie de lui faire percer son abcès. Il se pose dans le canapé, s'y enfonce, l'air bien fermé. Je capte, j'ai capté le message mais il peut aller se gratter pour que je lâche l'affaire. Tout ça a bien assez trainé. Trop longtemps pour moi. Je le suis et me plante dans le salon, face à lui, les bras croisés sur le torse.

« Ce que je veux ? C'est que tu me causes. C'est quoi qui va pas ?! J'en ai ma claque de te voir dans cet état. T'es pas comme d'hab ! »

Mon bras se saisit d'un coussin et je le lui balance à la figure. Je veux péter ses remparts et que le flot qu'il garde jalousement en lui sorte enfin. Je veux savoir, je veux.

« Tu vas me causer ou quoi ? Tu te mets le doigt dans l'oeil pour que je te laisse. Je suis pas prêt de lâcher l'affaire et tu me connais, ce ne sont pas des mots dits à la légère. Alors tu te mets à table ou faut que je te cogne ? » Je joue le jeu de la provocation, je le sais. Et peut-être que je m'en mordrais les doigts par la suite, je ne sais pas. Peut-être bien mais ça vaut bien le coup d'essayer non ? Tentons le tout pour le tout !

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Adam avait vu juste en se disant que Shawn ne lâcherait pas l’affaire tant qu’il n’aurait pas ce qu’il voulait c’est à dire parler de ce qu’il n’allait pas. Mais Adam n’en avait pas envie il préférait ruminer tout seul ce qui lui prenait la tête. Surtout sur ce sujet il ne risquait pas d’en parler à quelqu’un. Cependant il savait que cela lui ferait du bien de communiquer ce qu’il ressentait mais Adam n’avait jamais été doué pour les épanchements. Il voulait qu’on lui foute la paix mais Shawn pouvait être aussi collant qu’un chewing-gum sous une chaussure. D’habitude cela amusait plus ou moins Adam, en même temps un rien l’énervait, mais aujourd’hui ce n’était pas le bon jours pour le provoquer.

Adam envoya donc balader Shawn en espérant qu’il aurait le bon goût de lui foutre la paix. Mais non au lieux de comprendre qu’il n’était pas le bienvenu Shawn répondit qu’il voulait savoir ce qui n’allait pas. Adam soupira encore bruyamment et serra ses mains l’une contre l’autre quand il vit qu’il commençait à trembler sans vraiment savoir pourquoi. Il ne dormait pas assez ces temps ci et cela devait lui scier les nerfs.

Je n’ai pas envie de parler !!! Si tu es là pour qu’on cause cela sert à rien tu peux repartir d’ou tu viens… Ou restes ici mais arrêtes de me harceler de question !!

Adam tourna la tête vers la fenêtre et se mit à la fixer comme si cela pourrait lui permettre de se téléporter dans un endroit tranquille comme une île déserte par rapport comme cela il n’y aurait pas d’emmerdeur et d’hypocrite. A cette pensée Adam sentit la colère l’envahir hypocrite c’était bien le bon moment pour qualifier la personne vers qui sa rage était dirigé. Quel enfoiré ! Adam avait vraiment envie de le démolir et en même temps il ne pouvait supporter de se retrouver dans la même pièce que lui.

Il serrait les mâchoire de désespoir. Comment il allait pouvoir se sortir de ce problème. Pour le moment il était trop choqué pour vraiment arriver à réfléchir correctement. Il allait se lever pour quitter la pièce il verrouillerait la porte de sa chambre pour empêcher Shawn de s’inviter quand il reçu un oreiller au visage.

Tu vas me causer ou quoi ? Tu te mets le doigt dans l'oeil pour que je te laisse. Je suis pas prêt de lâcher l'affaire et tu me connais, ce ne sont pas des mots dits à la légère. Alors tu te mets à table ou faut que je te cogne ?

Adam attrapa l’oreiller et le jeta violemment en travers de la pièce et se leva en serrant les poings. Il sentait la rage la rancœur se déverser dans ses veines. Une petite partie de son cerveau lui rappelait que ce n’était pas contre Shawn qu’il était en colère mais pour le moment Adam s’en moquait il voulait seulement une cible pour sortir sa frustration et le basiste était tout a fait ce qu’il fallait.

Toi me cogner !! Mais tentes donc ta chance tu sais que je vais t’abattre mais après tout si tu aimes te faire frapper tu es allé au bon endroit !

Adam s’approcha de Shawn avec un air mauvais. Il en avait assez qu’on ne le laisse pas tranquille il ne demandait rien à personne seulement de lui foutre la paix. Adam savait qu’il allait regretter après de s’être emporté contre Shawn qu’il appréciait vraiment mais ce dernier faisait exprès de le chercher. Adam se doutait que c’était parce que son colocataire s’inquiétait pour lui mais il ne voulait pas de sa sollicitude.

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Il soupire, ma présence n'est vraiment pas la bienvenue ici, je le sais, je le sens, je l'entends. Il aurait été judicieux que je me tire, que je tourne les talons mais je n'ai pas envie. Cela dure depuis trop longtemps et à chaque fois j'ai fait profil bas, j'ai tourné les talons, j'ai fait celui qui ne voyait rien dans l'espoir que cela passe ou qu'il s'adresse vers moi, qu'il vienne vers moi mais rien, il ne s'est rien passé du tout et je suis resté comme un abruti à attendre. L'abruti, il en marre. Marre de jouer au jeu du silence, ça va un moment mais faut pas pousser Mamie dans les orties. Je l'observe serrer ses mains l'une contre l'autre et je remarque qu'il commence à trembler, signe d'insomnie. Je connais ses signes pour les avoir eu aussi souvent, elles font partie du lot de mon quotidien.

« Je bougerai pas, Adam. Pas tant que je saurais pas ce qui se passe. Tu peux faire ta tête de mule, tu sais aussi bien que moi, que je peux être têtu quand je veux » C'est la vérité et il le sait. Autant je peux être aussi discret qu'une fantôme en errance, autant quand je le veux je peux être aussi emmerdant qu'un gosse de cinq ans en quête de sucrerie, même si c'est plus rare. Mais comme je l'ai dit, pour mes frères de coeur, peu importe les méthodes, je ne leur souhaite que du bien, je veux qu'ils soient biens. Peut-être qu'ils ne le sachent pas, je ne leur ai jamais dit mais ils m'ont bien évité de finir au bout d'une corde pendu à une poutre. Ils m'ont été dans un grand secours et si je suis encore ici, c'est grâce à eux, c'est grâce à Adam. Alors si à mon tour, je peux être utile, ça serait bien, plus que bien. L'oreille vole à travers la pièce alors qu'il se redresse les poings serrés. Ah. La provocation marche, je vois dans son regard que la colère semble monter de palier en palier. Je l'affronte et continue de le regarder dans les yeux, rempli de provocation. Je ne recule pas non plus quand il s'approche de moi, le visage fermé, prêt à me frapper. Je soutiens son regard et mes poings se ferment aussi comme pour le provoquer encore plus, j'esquisse un pas vers lui, la mâchoire serrée, le regard provocateur.

« Tu veux te battre ? C'est ça que tu veux ? M'abattre te ferait le plus grand bien ? Peut-être que tu veux que je t'en mette une, ça te ferait peut-être du bien ça ! » Je balance que des conneries tout ce que je cherche, c'est de faire péter ses remparts. Je m'approche encore plus de lui puis mes mains viennent frapper mon torse

« Alors ? Tu frappes ou tu veux que je commence ? Poule mouillée » Alliant le geste à la parole, je le pousse en arrière, une première fois. « Montre ce que t'as dans l'ventre, mon petit » Suicide, c'est du suicide mais je le pousse une deuxième fois mais cette fois-ci plus violemment. Tout le monde sait qu'il ne faut pas énerver ni provoquer Adam sauf si on cherche à crever... Bon les gars, je fus ravi de vous connaître, Adieu monde cruel.

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Adam était désormais debout serrant les poings et s’approchant de l’emmerdeur qui lui servait de colocataire. Heureusement que tous ceux qui habitaient avec lui n’était pas comme Shawn même si Adam appréciait beaucoup la compagnie du bassiste d’habitude. Là il avait l’impression d’avoir une abeille qui lui bourdonnait dans les oreilles et qui le piquait sans arrêt pour le faire hurler. Toute la colère, la frustration et le désespoir qu’il avait accumulé ces derniers temps faisaient une boule compacte indigeste dans son estomac et le rendait fou et assez agressif aussi, plus que d’habitude serait plus juste.

Une petite partie de son cerveau essayait de le faire reprendre pied lui rappelant que ce n’était pas contre Shawn qu’il était énervé que ce dernier ne lui avait rien fait. Serrant les mâchoires Adam essayait de se calmer et commença à ralentir quand il entendit les paroles de son coloc qui avait décidé qu’il devait s’en prendre une bonne pour se remettre les idées en place. La colère d’Adam redoubla, il avait déjà du mal à reprendre ses esprits obscurci par la rage si en plus on le provoquait il ne répondait plus de rien.

Ta gueule Shawn !

C’était le dernier avertissement qu’Adam lui donnerait s’il ne fermait pas sa grande bouche il allait avoir mal dans très peu de temps. Le bassiste n’utilisait pas la bonne méthode pour faire parler Adam. Normalement elle aurait pu marcher, une fois que la colère d’Adam serait retombé il se serait excusé et aurait expliqué son geste seulement il n’arrivait plus à se calmer. Adam passait de la rage au désespoir en quelques minutes puis la colère reprenait le dessus et il y avait cette honte qui ne le quittait jamais et qui le rongeait de l’intérieur et le bouffait peu à peu.

Il fallait qu’il trouve une solution à son problème avant de perdre l’esprit. La situation était pour lui insurmontable alors que pour la plupart des gens auraient sûrement trouver un moyen de s’en sortir en parlant avec la personne concernée mais Adam en était incapable. Rien que de penser à se retrouver dans la même pièce qu’elle il sentait la nausée le saisir. Depuis tout petit Adam avait toujours eu du mal à contrôler ses émotions fortes qui l’envahissait comme un ras de marée mais il s’en était accommodé. Mais dans cette situation c’était plus un handicap d’autre chose, tout jouait contre lui ni sa force brute ni sa force morale ne pouvait l’idée ce qui le rendait encore plus dingue.

Alors ? Tu frappes ou tu veux que je commence ? Poule mouillée. Montre ce que t'as dans l'ventre, mon petit.

C’est officiel Shawn avait envie de mourir. Sans dire un mot et avant que le bassiste puisse faire un geste Adam l’attrapa par le col de son tee shirt et lui enfonça le poing dans le ventre assez violemment pour lui couper le souffle. Le repoussant brutalement le faisant perdre l’équilibre Adam lui asséna férocement un coup de poing dans l’épaule pour le mettre au sol.

Tu as pris assez de coup ou tu en veux encore !?

Adam avait encore l’esprit assez clair pour ne pas frapper au visage, sa colère diminuait et resterait ainsi si Shawn ne le poussait plus à bout. Adam baissa les yeux sur ses poings qui tremblaient à cause de l’adrénaline. D’habitude cela l’aidait à reprendre pied mais cette fois cela fit l’inverse. Il se retourna et se dirigea de nouveau vers le canapé et s’appuya sur le dossier enfonçant les doigts dans le rembourrage tournant le dos à Shawn. Adam ferma les yeux et respira doucement et profondément, il avait un goût de sang dans la bouche. Il garda le silence attendant que le bassiste prenne la parole ou sorte de la pièce il ne savait pas ce qu’il préférait entre ces deux propositions.

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En temps normal, j'aurais abandonné depuis un petit moment déjà, en temps normal. Car quand mon cher pote est dans cet état de rage, c'est qu'il ne plaisante plus, mais plus du tout. Quand cela vire au vinaigre comme cela, je me contente de tourner les talons et aller dans ma chambre attendre que ça se tasse pour éviter un conflit, une chamaillerie qui pourrait faire mal. Je suis plutôt pacifiste j'aime pas trop les conflits et les bagarres encore moins avec mes frères de coeur même si dans la courte période où je vivais dans la rue j'ai dû user de mes poings pour qu'on ne me cherche pas des poux. Là, c'est différent, je cours à ma perte peut-être mais je supporte plus cette ambiance de misère, je veux que cela cesse. Je sais qu'Adam est comme moi, il ne cause pas alors je le pousse dans ses retranchements et moi, je me pousse peut-être dans mon cercueil. Rapide, Adam m'empoigne par le t-shirt et m'enfonce son poing dans le ventre me faisant me cabrer comme il se doit sous la douleur du coup perçu. Comme je m'en doute, ce n'est pas la fin, perdant l'équilibre sous la violence du coup, il me met à terre d'un coup dans l'épaule, mon corps se heurtant au sol de la pièce sans douceur. Je reste quelque secondes à terre attendant que la douleur se décide à partir, je porte ma main à mon estomac en grognant de douleur et en serrant les dents. La douleur émotionnelle et la douleur physique se rapproche en bien des poings, si je suis plus résistant à la souffrance psychologique par les années qui ont défilés, celle de la physique reste des moindres, comme tout être humain. Je secoue la tête pour reprendre mes esprits même si on est loin du K.O

« Quoi ? … C'est tout … tout ce que tu peux donner ? Ma grand-mère ferait plus mal que toi » Je dis après avoir réussi à reprendre la parole et une respiration décente. S'il croit que ces deux petits coups vont m'arrêter, il me connaît pas. Je peux être endurant si je veux. Je me relève tant bien que mal m'aidant du canapé proche de moi et me dirige vers lui.

« C'est peut-être toi qui en veut encore ou qui a besoin de te ramasser une raclée » Je dis, provoquant. Pourtant, voir mon ami dans cet état là ne me plaît guère. Etat que j'ai déclenché de mon plein gré. Arrivant à sa hauteur, un de mes bras s'enroule rapidement autour de son cou et se resserre mais pas trop, assez pour qu'il puisse encore respirer. Je suis pas un connard pour autant même si …. Non rien.

« Tu te mets à table ?! Tu me cause enfin ou faut que je te laisse me passer à tabac et m'envoyer à l'hosto ?!! » Je relâche ma prise et le repousse contre le canapé « Si y'a que ça pour te faire sentir meilleur, vas-y ! Lâche-toi ! Tabasse-moi ! Un mal pour un bien ! T'as pas l'air de te rendre compte que y'a des gens ici qui s'inquiètent et qui, merde, veulent t'aider ! » Je dis d'une voix calme mais mes mots trahissent une frustration et une inquiétude sans limite. Parce que, ouais, c'est ce que je suis, un ami inquiet, très inquiet et je n'ai peut-être pas la bonne méthode mais ce n'est pas mon genre de me poser et passer un bras autour des épaules d'Adam pour lui parler avec douceur et lui demander ce qui va pas. C'est pas mon genre et pas le sien non plus. Je cotoie depuis un moment déjà les flammes des enfers, alors me faire brûler par les flammes de la rage d'Adam me paraît moins effrayant et si c'est ce qu'il faut pour l'apaiser, même qu'un peu, je veux bien cramer.

» Qu'on soit au cinéma ou non, tu touches à ma soeur, j'te bouffe ! / Heather
» Quand on tombe sur le répondeur
» Quand tout va mal...
» Quand on est seule chez soi
» Quand le hasard s'en mêle..

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