Après avoir bu quelques verres, Scarlett laissa l’alcool lui envahir les sens. Elle s’était plutôt lâchée ce soir par rapport à d’habitude, mais certaines choses qu’elle gardait au fond d’elle l’avaient rattrapée. La jolie brune quitta alors le bar avant de regarder dans la salle. La jeune femme cherchait où était Elias, elle ne l’avait pas vu depuis un moment. Ils s’en étaient tenus à ce qu’ils avaient dit, à savoir se décoller l’un de l’autre pour la soirée. Cependant, la fête touchait doucement à sa fin et elle avait soudainement besoin… de le retrouver. Elle le remarqua alors à une table de black jack aux côtés de la jeune Damenez. Scarlett n’appréciait pas vraiment l’idée qu’Evane avait traîné avec Elias une bonne partie de la soirée, alors que celle-ci était la cause principale de la rupture entre Heathcliff et Annie. La jolie brune n’avait rien contre elle en particulier et n’empêcherait pas son petit ami de fréquenter qui bon lui semblait, mais l’alcool dans sa tête lui éveilla une petite voix selon laquelle elle devrait tout de même se méfier. Après tout, Evane semblait avoir un penchant pour les hommes pris… ou du moins pour leur tenir compagnie, une pensée renforcée par son esprit embué. Scarlett ne croyait pas être une petite amie imposante ou nourrie d’une jalousie maladive, mais elle ne se sentait pas au mieux ce soir et voulait le rejoindre pour la fin de soirée. Elle se dirigea donc vers les tables de black jack et s’approcha alors que la partie en cours semblait s’achever. « J’espère que je ne vous interromps pas dans un super plan, mais on dirait que la soirée est bientôt terminée. » Souffla-t-elle alors en arrivant à leurs côtés. Scarlett cacha aussitôt que quelque chose n’allait pas, elle était passée maître dans l’art de ne rien laisser paraître. Elle espérait seulement ne pas trop s’attarder, après avoir bien réfléchi, elle avait quelque chose d’important à dire à Elias, quelque chose qui ne pouvait pas se dire dans cet endroit. Elle salua rapidement l’Espagnole qu’elle n’avait pas vue de la soirée avant de se tourner vers son petit ami. « Alors vous avez eu de la chance au jeu ? » S’enquit-elle en souriant. De son côté, Scarlett s’était bien laissé tenter au poker contre Mike mais en était ressortie bredouille. Le frère de Lou était bien plus expérimenté qu’elle à ce jeu, une nouvelle qui devrait ravir Elias qui perdait souvent contre elle.  

Les lèvres légèrement retroussées, Erica avait hâte de commencer à jouer à ce petit jeu dangereux. Elle savait très bien qu’elle excellerait dans l’art de la séduction, c’était habituel. Ses cils battants légèrement, elle inclina la tête délicatement en accompagnant sa discrète révérence d’un sourire enjoué. Au mot « popoche », Erica arqua un sourcil. Non pas car elle jugeait cette phrase trop beauf pour être énoncée en sa compagnie mais car, ce soir Nathan faisait office d’une belle popoche. Le voyant chercher désespérément une table de poker, le jugement d’Erica se confirmer. Puis, alors qu’ils déambulaient dans la salle de jeux, Daniel trouva enfin une table de libre. Pile trois places, la table n’attendait plus qu’eux mais Nathan se fit harper par sa fille au même moment.

- Bon … dit-elle, on a attendu toute notre vie pour devenir très riches. On peut encore patienter quelques instants !

Erica avait employé l’adverbe « très », car Daniel venait d’une famille plus aisée que la classe moyenne. Non pas que celle d’Erica était fauchée mais les Daniels n’étaient pas aussi aisés que les Montgomerry. Elle ne voulait pas que Daniel la considère comme une souillon, si par malheur elle avait simplement parler de « devenir riche », alors que « très riche » … aux USA personne ne serait jamais assez riche. Elle se rappela de la phrase qu’avait commencée Daniel avant que le père Evans l’interrompe.

- Tout à l’heure, tu allais me posais une question. Et pitié, ne me dis pas que tu ne te souviens plus … demanda Erica.

En lui posant cette question, Erica avait frôlé le bras de Daniel du bout de ses doigts. Comme si elle n’avait pu s’empêcher de le toucher, ressentir un contact physique avec le beau jumeau de Gabrielle, qui l’avait défloré quand elle était revenue de Chicago pour s’installer à MC avec Natalie.

La longue animosité que Alistair et William entretenaient depuis des années aurait put se résumer en regardant tout simplement un documentaire animalier. Prenez par exemple un lion. Un lion grand, fort, rugissant, tout ce qu'il y a de plus classique. Prenez maintenant un deuxième lion, tout aussi grand, fort et rugissant que le premier. Amenez-les à fréquenter les mêmes terres, à côtoyez les mêmes meutes, à envier le même gibier. A présent, mettez sur le chemin une et une seule lionne, que chacun des deux pense mériter pour lui tout seul. Maintenant, regardez les se grogner dessus, montrer les crocs et se battre. Observez la démence de leurs regards, la bave écumante qui jaillie de leurs mâchoires, l'extrême tension qui raidit leurs muscles. Regardez les se sauter dessus et se...

Soudain, une main se posa sur le torse de William et vient mettre fin à ses divagations. Au bout de cette main se tient Sara, Sara et son regard désapprobateur, Sara et ses sourcils légèrement froncés. Cette même Sara qui était la raison pour laquelle William et Alistair ne devenait pas ces lions, la seule raison pour laquelle ils continuaient de s'endurer, sans même se sauter à la gorge.
William se ressaisit alors, et adressa à sa belle un sourire poli, quoiqu'un peu étonné.

« - Je te tiens, tu me tiens ? Tu es sure de vouloir jouer à ça ? »

Mais avant que celle ci eut le temps de répondre, Alistair accepta l'invitation, avant de délivrer un baisemain sur la main de l'interessée. Une ultime provocation que William s'efforcerait d'ignorer. Pour l'instant, il avait plus important à faire :

« - Je marche, moi aussi. »

Et sans plus de cérémonie, William prit le menton de son éternel adversaire entre ses doigts.

Les cheveux, le geste du bras, l'oreille qui gratouille et le coup de pied sous la table, c'est bon Carl était paré.

- Ouais ! fit-il en réponse à Shelby, tout fier, avec hâte de commencer.

Les deux jeunes se dirigèrent alors vers une table de jeu avec deux places libres et ils participèrent au jeu, s'installant l'un à côté de l'autre. La partie commença, et Carl, même un peu perdu au début, compris vite le but du jeu. Ils jouaient tous contre le croupier, et cela amena Carl à se demander comment on en arrivait à faire croupier. Peut-être la fibre maternelle. Mais l'étudiant avait également remarqué les autres joueurs, qui ne semblaient pas être très riches. Non seulement par leur mise (qu'ils avaient du gagner avec un coupon surprise) mais aussi par leur visage, on aurait plutôt dit, malgré leur smoking, que l'un était gardien de musée, et l'autre photocopieur, ou dieu sait comment l'on nommait ceux qui s'occupait de ces choses-là. Le Spencer voyait bien qu'ils stressaient, qu'ils misaient tout ce qu'ils pouvait et il les imaginait avoir révisé les règles depuis longtemps histoire d'être sûrs de gagner.

Mais une mèche placée derrière l'oreille lui fit prendre l'avantage, et Carl et Shelby se sourirent, complices.

Mike haussa les sourcils. Il lui avait manqué, tiens donc ? Ce n'était pas vraiment ce qu'elle lui avait laissé penser ces derniers temps, mais à vrai dire ça l'étonnait encore plus qu'elle le lui dise. Annie n'était pas vraiment le genre à faire part de ces choses-là, il la connaissait assez pour le savoir. Et à vrai dire il ne pensait pas qu'elle puisse s'imaginer qu'il l'utilisait comme bouche-trou. Ils étaient amis, avant de se perdre de vue, et Mike avait encore de l'affection pour la McCormick. « Oui c'est ça, allez allons boire un coup. Emily ne viendra pas, de toute manière. » il entraina annie vers le bar, et prit le verre que la jeune fille lui tendait, trinqua, et but cul-sec, à en tirer une grimace. faute d'avoir beaucoup gagné aux jeux jusque-là, il avait au moins retrouver une vieille amie.

L'idée qu'elle avait eu n'arrangerait certainement pas les choses entre Alistair et William. Ils se détestaient pour des raisons compréhensibles et d'autres moins. Elle, avait cessé de vouloir s'interposer entre eux. Ils avaient le droit de se haïr. Du moment qu'ils n'en venaient pas aux poings, elle devait les laisser jouer. Ce n'était après tout qu'une sorte de jeu, de c'est moi qui ai la plus grande. Ah, la fierté masculine, tellement mal placée. Ce fut en particulier pour cette relation encore puérile que Sara proposa un passe-temps du même acabit. Tu me tiens je te tiens par la barbichette. Voilà ce qui pouvait arriver de meilleur et de pire entre eux. C'était un combat, une lutte qu'elle leur proposait. Avec un gagnant à la clé pour chaque partie qu'ils feraient. Mais sans lances, sans épées, sans fusils. Ils devaient s'efforcer de faire rire l'autre. Mais était-ce seulement possible ? Sara jeta un regard à William, qui paraissait déterminé à ne rien lâcher. Il n'offrirait même pas un sourire. Elle tourna la tête vers Alistair, terriblement ravi de la joute qui allait l'opposer à son pire ennemi. Il ne rirait pas plus que William. Voilà une situation qui s'apparentait à une belle dread.

-Ok, euh... commença Sara non certaine de ce qu'elle venait de proposer, j'ai aussi le droit de vous faire rire, de vous gêner et de vous humilier. En sept manches.

La jeune fille se demanda bien comment elle pourrait faire rire ces deux abrutis. Les gêner ou les humilier semblait plus accessible. Elle y pensa une seconde avant de sentir ses lèvres s'étirer. Elle avait en effet quelques bonnes idées. A voir comment ceux-là réagiraient, mais elle risquait d'en payer le prix fort post-game.

Ce n'est pas par la colère, c'est par le rire que l'on tue. Cette phrase lue dans l'un des bouquins qu'étudiait Harper au lycée lui revint soudainement en tête. Peut-être que Sara lui offrait une chance ultime d'écraser le Livingstone. Peut-être que c'était ça la solution. S'élever au-dessus de son adversaire, méprisant la haine qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre. Mais ce jeu était bien trop distrayant pour l'arrêter de sitôt. Un jeu que la jeune fille avait décidé de concrétiser, et de manière assez conséquente.

"Sept manches ?! On y est encore demain à ce rythme..." grommela le frisé. Encore heureux qu'elle n'avait pas proposé un bras de fer, il aurait été ratatiné en dix secondes. Son ego aurait probablement mis des semaines à s'en remettre. Ravalant sa bile, il s'empara du menton de William, après que ce dernier ait empoigné le sien sans ménagement. Dans d'autres circonstances, cela l'aurait fait rire, cela devait vraiment être comique à observer, pour quiconque les connaissait. Encore heureux qu'il n'aurait pas à entendre parler de ça au lycée, maintenant qu'ils ne suivaient plus les mêmes études. Mais ce n'était vraiment, vraiment pas le moment de rire.

"On y va alors ?" Il s'arrêta deux secondes pour être bien sûr des paroles, et éleva la voix d'une manière candide. "Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette..."

Daniel repéra rapidement une table pour aller jouer au poker avec Erica et Nathan et mettre en place leur petite stratégie, quand le père Evans croisa fille en route. Laissant les retrouvailles se faire en famille, le jeune Montgomery s’éloigna en compagnie de la jolie brune pour aller s’installer à la table et ‘garder’ les places en attendant la venue de Nathan. Une fois installé au jeu de poker, Daniel commanda deux boissons pour Erica et lui. La jeune femme nota qu’ils pouvaient encore patienter quelques instants après avoir attendus toute une vie pour gagner de l’argent. Le jeune footballeur acquiesça. Il n’avait pas l’habitude de jouer à tous ces jeux de gains, pas qu’il était spécialement proche de ses sous, mais l’idée d’en perdre inutilement était pour lui comme en jeter par les fenêtres, ça lui laissait un goût amer. Nathan était donc plus ou moins leur garantie de limiter les dégâts aujourd’hui, et avec un peu de chance, de se remplir les poches. Si leur stratégie ne marchait pas, ils pourraient toujours arrêter après une ou deux parties sans s’être trop fait plumés. Erica lui demanda ensuite ce qu’il avait voulu dire avant que le père Evans ne vienne les interrompre un peu plus tôt en soirée. Elle accompagna sa question d’un petit contact physique qui arracha un sourire à Daniel. Il n’était pas stupide et comprenait ce qu’elle espérait peut-être de cette question, pourtant il ne se souvenait vraiment plus de ce qu’il devait lui demander. Mais comme elle lui avait prié de ne pas lui dire qu’il l’avait oublié, il en inventa une sur le moment. « Oh rien d’important… Je voulais juste savoir ce que tu devenais. » Répondit le jeune footballeur. Bon d’accord, il aurait pu trouver mieux pour le coup, mais il pensait surtout au geste que venait de faire Erica. Ils ne s’étaient effectivement pas vus très souvent depuis qu’ils avaient arrêtés de se fréquenter pour leurs relations, mais Daniel avait mis le ‘hola’ pour une bonne raison. Il avait eu l’impression vers la fin que la jeune femme commençait à s’attacher, et il l’appréciait bien aussi. Mais il avait préféré stopper avant que ça ne prenne une autre ampleur, surtout qu’à l’époque, il était aussi dans une autre relation compliquée. Erica était encore devenue une plus belle jeune femme depuis lors, pourtant Daniel ne se voyait pas remettre le couvert pour le moment. Il faisait pas mal de changements dans sa vie ces derniers temps. Ils avaient décidé avec Gabrielle de ne plus s’étouffer constamment, surtout en matière de relation et il avait aussi décidé de faire des recherches sur son père inconnu, il n’était donc pas très concentré sur le reste, encore moins pour se relancer dans quelque chose. Il extrapolait peut-être beaucoup un petit geste, mais son idée était bien là. Il regarda alors en direction de Nathan pour voir si celui-ci arrivait, justement le père Evans le regardait en souriant en parlant à sa fille. Daniel se demandait bien pourquoi.

Les taquineries entre Aaron et Nathan fusèrent. Le quadragénaire ne se laissait pas faire, ce qui amusait encore plus le jeunot. Leur relation complice avait souvent été un refuge lorsque la tension devenait plus qu'insupportable au numéro dix-neuf. Ils rirent encore un peu de leur bêtise avant que Nathan réalise qu'Aaron connaissait son jeune padawan, comme il l'appelait. Aaron crut comprendre que le vieil homme et le footballeur n'avaient pas encore fait trop connaissance. Mais une chose était sûre : il ne s'était pas trompé sur le Montgomery. C'était un chic type. En fait, Aaron ne l'avait croisé que de rares fois sur le terrain, à des occasions un peu exceptionnelles. Tous deux n'avaient pas le même âge, mais il savait qu'il était étudiant en médecine. Bon, cela ne voulait pas dire qu'il était intelligent – preuve à l'appui avec un dénommé Carl Spencer ! – mais qu'il était ambitieux, ça oui.
Se tournant vers Lily qui avait depuis quelques minutes fait profil bas, Nathan l'interrogea sur un possible mariage arrangé entre elle et Montgomery. Elle rougit aussi, pivoine ou tomate ou les deux à la fois, avant de le contredire aussitôt. Apparemment, elle ne voulait pas d'un médecin dans sa vie. La réaction de la jeune fille fit rire Aaron qui secouait la poche pleine d'écus qu'il n'avait pas encore eu le temps de ramener au guichet. « Faut que j'aille déposer tout ça. On se retrouve après ? » demanda-t-il à Lily dont les joues étaient encore bien trop colorées. Il récupéra la poche de la demoiselle et s'auto-escorta jusqu'à l'accueil. Il posa les deux poches bombées devant la jeune fille de l'association qui fit de grands yeux. Elle s'agita et sautilla comme une pucelle sur sa chaise avant de verser le contenu des poches dans une grosse balance en alu. Le bip la fit sursauter et le montant indiqué lui arracha un sourire jusqu'aux oreilles. « Alors, combien ? » l'interrogea Aaron, impatient de savoir à combien s'élevait sa chance pour ce soir. Elle lui donna un nombre à quatre zéro et il hallucina. « J'ai des doigts en or on dirait ! » Derrière son comptoir, la jeune fille se détendit un peu. Peut-être que jusqu'à présent, le casino n'avait pas rapporté beaucoup à l'asso. Ils parlèrent un peu tandis qu'Aaron surveillait du coin de l’œil Lily.

Mike laissa échapper un soupir. Bon, il n'avait pas beaucoup joué ce soir, ce qui n'était pas plus mal d'ailleurs, il avait de l'argent mais pas assez pour risquer de tout perdre en quelques parties. Et puis, il n'aurait pas cru que ce serait si simple de se réconcilier avec McCormick. à vrai dire il n'avait rien demandé, lui. C'était elle qui était revenue vers lui. C'était peut-être sa récente séparation qui l'avait rendue nostalgique de ses anciennes amitiés.
Le sourire d'Annie ramena le Huntington sur terre, et il cessa de regarder tout autour de lui. Elle préparait quelque chose elle. Acquiesçant à sa proposition de quitter le casino, il posa son verre sur le comptoir du bar, prit une voix rauque et fit. « Partons au crépuscule de la nuit, chevauchant mon étalon, jeune princesse! » À vrai dire Mike n'avait plus envie de jouer. Juste d'aller prendre l'air.

Andy s'installe à nos côtés et prend part au jeu. J'enrage, je sens la chaleur me monter au visage. Je dois être rouge, à mi-chemin entre le rouge aniline et le rouge feu. J'inspire et tente de garder mon calme, les yeux fixés sur les mains du croupier. Mais elle récidive et cette fois s'adresse à Jake. Elle se présente, rien que ça, avec une voix innocente qui plus est. Je la regarde, n'en croyant pas mes yeux. Après la stupeur, c'est le rire qui m'envahit et s'échappe de ma gorge. Un rire nerveux, entrecoupé de hoquets. Mais il ne dure pas longtemps et je repousse les cartes sur la table. Je me lève, bien décidée à mettre un terme à cette mascarade. C'en est trop. Je prends la direction de la sortie. Je ne la laisserai pas gâcher un peu plus ma soirée.

Evane ne semblait pas trop ravi par l'idée qu'Elias venait de proposer, mais lui y tenait beaucoup. En fait, il avait juste envie de voir Gerprude en pleine action. Si deux mecs étaient à ses pieds, il devait y avoir une raison. Ce n'était pas en jouant la prude que la jeune femme les a amadoué. Quoique, avec Edmond, ça pouvait être le cas. Il était un peu coincé lui-même, tandis que Heath était plutôt le contraire. Bref! Elias s'était imaginé une scène de ouf avec la brunette. Elle draguerait le croupier et se prendrait un râteau! Parce que oui, son plan était que le croupier soit de leur côté, mais il doutait que son amie réussisse à y arriver! Aucun espoir... Maintenant assis à la table, le barman était tout sourire et regardait sa chère voisine au nez énorme en lui faisant un clin d'oeil pour ensuite diriger son regard vers le mec en question. Il n'était pas moche, alors elle ne devait pas avoir l'intention de laisser tomber leur plan. Le jeu débuta et la jeune femme lui avoua à l'oreille qu'elle ne savait pas comment jouer. Roh, mais la meuf elle sait quoi faire dans la vie? Mais ça s'était rien du tout là! Le pire était que le croupier qu'elle devait draguer ne répondait pas à ses beaux yeux. Non non, il les retournait à Elias par contre! Yaaaay! Gertrude semblait trouver ça marrant. Normal quoi! Lui aussi se serait moqué si elle avait été à sa place. D'un autre côté, il n'était pas étonné que le mec le dévore des yeux. Entre Evane et lui, il n'y a pas photo. « T'as le don de rendre les mecs homo toi hein? » plaisanta-t-il doucement. Jesse Gallagher, maintenant un employé du casino. Elias devait-il craindre pour son orientation sexuelle maintenant qu'il était pote avec elle? Ils continuèrent un peu la partie et Elias n'était pas grand vainqueur, mais pas trop perdant. C'est alors que Scarlett vint les rejoindre et Elias était content de la voir. Même si cette fois-ci, ils n'avaient pas promis passer la soirée collés ensemble, il aurait bien aimé passer un peu plus de temps avec la jeune femme. Elias fronça les sourcils en sentant l'odeur d'alcool provenant de la jeune femme. Bon, elle avait droit de boire oui, mais elle semblait en avoir un peu trop bu. Ce n'était pas son genre de se laisser aller comme ça. Mais bon, il ne fit aucun commentaire face à cela. Toujours assis à la table, il passa son bras autour de sa petite amie pour la rapprocher de lui en déposant sa tête contre elle. « Non non t'inquiète! On en était à notre dernière partie. » répondit-il en lui glissant un sourire. Les invités commençaient à partir tout doucement et Elias avait bien l'intention de faire de même. Il était vieux maintenant et devait se coucher tôt le monsieur. « Pas trop en fait! J'ai surtout passé tout mon temps à expliquer à Evane les règles du jeu, parce que madame ici présent n'y connait rien. Mais sinon, j'ai de quoi aller manger chez mcdo! » ajouta-t-il en affichant un faux sourire pour plaisanter, parce que non, il n'avait pas envie d'aller bouffer un Big Mac. Surtout qu'il n'aimait pas trop ça. Et oui, il est une de ses rares personnes qui n'aiment pas le mcdo. Le barman n'était plus trop concentré sur la partie et il perdit celle-ci. Le croupier prit ses derniers jetons et Elias lâcha un rire. « Laisse tomber, je n'ai rien dit. Pas de mcdo pour aujourd'hui. Bref, il est temps de partir. » Sheirman se redressa de sa chaise et se tourna vers l'espagnol qui faisait de même. « Scar et moi on va quitter, t'es okay pour te rendre chez toi? Je crois que ta mère est encore ici. Bonne soirée Gertrude! » enchaîna-t-il avant de passer son bras autour de la taille de Scarlett en se dirigeant vers la sortie.

Daniel discuta quelques instants avec Erica en attendant le retour du père Evans. Il avait hâte de commencer la partie pour ne pas repartir bredouille de cette soirée, sinon sa jumelle se moquerait de lui en lui disant qu’elle l’avait bien prévenu qu’il perdrait son temps à cette sortie. Mais le jeune footballeur était quand même venu au casino pour se détacher quelques instants de l’atmosphère chez lui. Ne pas voir la tête de son beau-père Curtis durant une soirée était jouissif. Il tournait un peu trop autour de ses sœurs celui-là. Daniel sortit de sa rêverie quand Nathan revint enfin près d’eux, cette fois accompagné de sa fille. Il ne s’était pas éternisé trop longtemps. Le père Evans lui lança alors une petite remarque sur une note d’humour, mais Lily rougit tellement devant eux, que ce changement intervenu chez elle n’échappa pas à Daniel. Il aurait pu passer outre et faire genre qu’il n’avait pas entendu, mais voyant que sa fille était quelque peu embarrassée et qu’Erica les regardait bizarrement à côté, il réagit dans le sens de Lily. « Futur gendre ? C’est vite dit ! Je crois qu’il faut vous faire une raison, on ne vit plus à une époque où le père choisit pour sa fille. » Répondit-il d’un air amusé, en faisant un clin d’œil complice à la jolie rousse. Daniel n’entendait pas par sa remarque que cette idée saugrenue aurait été déplaisante dans un contexte où les deux jeunes gens auraient effectivement été proches, Lily était une fille charmante et jolie malgré sa réserve. Mais en l’occurrence, ils se connaissaient à peine. Il sous-entendait plutôt que Nathan était peut-être ‘trop vieux’ (pour le taquiner bien sûr) et qu’on ne vivait plus comme à cette époque où les pères décidaient encore pour leurs filles. Une tradition qui remontait à bien plus loin que la jeunesse de Nathan, d’où le ‘vieux jeu’ qu’il était. Daniel était tout de même  ‘flatté’ par un certain côté qu’il puisse envisager de le voir comme tel, même s’il s’agissait d’une taquinerie. Il était toujours bon de se faire bien voir auprès des pères de famille. Nathan avait beau embêté sa fille gentiment, Daniel trouvait qu’elle avait tout de même de la chance d’avoir un père tel que lui. Il n’avait jamais connu le sien alors il ne savait pas vraiment ce que c’était d’en avoir un tout court. Le jeune footballeur attendit alors que Nathan prenne place autour de la table de jeu pour commencer la partie. « Ton père est plutôt chanceux d’habitude ? » Demanda-t-il alors l’avis de Lily pour être sûr de ne pas se tromper sur la confiance démesurée que semblait dégager le père Evans.