Mike eut un petit rire aux réflexions de Carl, il n'avait pas changé celui-là. Ça l'aurait d'ailleurs étonné si le garçon était déjà bourré dès le début de la soirée, quoique, il en serait bien capable, vu la vitesse à laquelle il s'enfilait les verres d'alcool. Il était déjà bien échauffer, taquinant Mike. « Je marche Spencer ! » Après tout, Mike était venu ici pour s'amuser et retrouver de vieux amis, pas seulement pour parier de l'argent. Mais la bonne ambiance du groupe se refroidit à la réflexion de Lily, qui leur reprochait de l'ignorer, avant de partir en direction du bar, de tout évidence vexée. Mike ouvrit la bouche pour dire quelque chose, la retenir, mais à vrai dire il était lui aussi coupable, n'ayant pas vu la rouquine. C'était bien dommage, lui qui appréciait Lily n'avait jamais cherché à l'ignorer. Finalement le groupe se réduisit et le Huntington resta seul avec Scarlett et Annie, qui finit par lui lâcher le bras pour prendre une boisson. Lui-même s'empara d'un verre de rosé qui passait par là, avant d’acquiescer à la proposition des filles d'aller jouer un peu d'argent. « Il parait que j'ai de la chance au poker ! » en réalité il n'y avait pas joué depuis un bout de temps, mais avec un peu de chance c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas. Il s'avança vers une des tables où une partie avait été lancée, et tenta d'expliquer en temps réel ce qu'il se passait, les règles du jeu, la suite logique de la partie...Autant qu'Annie pourrait comprendre. « Tu vois ce qu'il fait là ? il bluffe ! C'est pour faire croire à l'autre qu'il a une main supérieure à la sienne. » Il resta silencieux le temps que l'autre joueur riposte, et aussi le temps qu'Annie comprenne toutes ses explications..

Elias se demandait vraiment pourquoi Shelby l'avait rejoins. Après leur scène au club vidéo, il aurait cru qu'elle le bouderait à vie. Mais non... Elle était peut-être devenue plus mature ou elle voulait seulement venir l'emmerder alors qu'il était tranquille dans son coin. La deuxième option était la plus plausible en tout cas! Croyant être coincé avec elle pour le reste de la soirée, il fut content de voir que Carl avait des problèmes. Enfin, content est un grand mot, il n'était pas content de la situation, mais parce que cela lui donnait une raison de s'échapper de Shelby. Alors, en tant que super ami, il défendit son ami, mais à la Elias. C'est-à-dire en cherchant la merde. Il aurait bien pu tirer Carl pour l'éloigner un peu, mais non. Il n'avait pas aimé ce qu'il avait vu alors voilà! Il s'en mêla... Ensuite, Aaron intervenu en glissa quelques mots à Elias, qui était à vrai dire plutôt marrant. Le jeune homme ne connaissait pas vraiment Nathan et ne savait pas si c'était dans son habitude de toucher au jeune. Et puis, Carl à son tour ajouta en disant qu'il pouvait bien se défendre lui-même. Si c'était ce qu'on gagnait pour le défendre. La prochaine fois il allait le laisser se faire tabasser. « C'est bon! » s'exclama-t-il en levant les mains dans les airs. « La prochaine fois je te laisserai dans ta merde si c'est ce que tu souhaites! » Sur ce, il tourna les talons et retourna vers les deux filles qu'il avait laissées il y a quelques minutes. Il prit le verre de Shelby pour le boire d'un coup et ensuite, il s'attaqua à celui d'Evane. Bah quoi? C'était plus vite que d'attendre le barman et il en avait besoin là! Il demanda quand même à ce dernier de lui en préparer un. Ensuite, il passa son bras sous celui Gertrude et pris son verre avec sa main libre. « Alors ma chère Gertrude! Prête à perdre ton cash? » demanda-t-il avant de se tourner vers Shelby, qui n'était certainement pas invité à les suivre. « Et toi, il se fait tard? T'as pas un couvre-feu? »

Julia arriva avec une bonne heure de retard à la soirée casino. Un beau petit monde était déjà arrivé, tout Magnolia Crescent semblait présent, bien habillés pour les circonstances. Elle, s'était contenté de son indémodable short, contraste parfait avec les habits des autres invités. Elle ne savait même pas pourquoi elle était venue, ne sachant pas vraiment jouer à un quelconque jeu d'argent. À vrai dire, l'argent et elle, ça faisait plutôt deux. Faute de savoir qu'elle avait une chance de gagner, elle espérait qu'il se passerait au moins quelque chose d'intéressant. Et elle vit juste, puisqu'elle débarqua en plein milieu d'une conversation enflammée, dont elle connaissait bien le principal protagoniste. Elle suivit de loin l'échange, attrapant au passage un verre qu'elle sirota lentement en écoutant les gens s'énerver les uns contres les autres. Finalement, le groupe se dispersa, et elle en profita pour suivre celui qui était, de tout évidence, le fauteur de trouble. Elle se glissa derrière lui et s'accouda au comptoir du bar alors qu'il faisait de mine de parler à deux gamins. « Je vois que Carl Spencer reprend du poil de la bête. Un peu trop peut-être ? »

Leah se redressa fièrement sur sa banquette, la gommette avait fait son petit effet. Pas un brin de peur, elle s'attaqua au nouvel arrivant en travestissant au passage Alistair. Cette histoire de travestisme commençait à devenir récurrente, et inquiétante. C'en était néanmoins impressionnant, et il en arriva rapidement à une conclusion plausible.

"Hey, vous vous connaissez ?" demanda le frisé, le regard passant vivement de l'un à l'autre. "Enfin... Pitié, dites-moi que vous vous connaissez" continua-t-il d'un air mal assuré.

Piochant dans son paquet de cacahuètes, il commençait enfin à se sentir dans son élément, décochant un clin d'oeil à une serveuse, ébouriffant les cheveux de son poto au passage, et scrutant les personnes présentes comme un vieux pervers. Qu'il n'était pas, tout de même. Ce joyeux intermède fut rapidement interrompu par l'arrivée d'une personne qui lui provoqua des remontées acides, au souvenir d'un après-midi passé dans le bunker des Livingstone. Sa charmante voisine, Julia Fitzgerald, qui avait alpagué Carl sans un regard -enfin si, un de côté, hautain- pour lui et Leah. Ah, ce qu'il aurait donné pour se barrer de ce quartier et rejoindre ses parents en voyage.

Mon ventre s'est arrêté de grogner, temporairement calmé par les petits fours que je viens de manger. Une coupe de champagne dans une main, je prends le bras que me tend le cher docteur de l'autre. Il me demande ce à quoi j'ai envie de jouer et la réponse est évidente: Black Jack ! Cela fait une éternité que je n'ai pas joué, et ça me manque cruellement. Nous marchons entre les convives à la recherche de la table de Black Jack. Il y a une dispute dans le coin, beaucoup de regards sont tournés vers les personnes en question, mais ce n'est pas le cas du mien. Par la porte d'entrée viennent d'arriver deux jeunes, et l'une des deux est facilement reconnaissable. Il s'agit d'Andy, la jeune fille à qui j'ai parlé au Dancing, un soir. Je ne l'ai pas revue depuis, mais Dirty Secret a fait en sorte que je n'oublie ni son nom, ni son visage. Je déglutis, ne m'attendant absolument pas à la croiser ici, et tourne le regard. Mieux vaut l'éviter, elle, et les soucis qu'elle amène avec elle. Jake et moi nous installons à la table de jeux. Alors, t'es prêt à ce que je t'écrase Clarkson ?

Scarlett se retrouva seule en compagnie d’Annie et de Mike. Elle était contente de passer un peu de temps avec sa meilleure amie durant cette soirée. À sa bonne surprise, la jeune McCormick se contenta de prendre un soft pour ne pas oublier ses peines de cœur grâce à l’alcool. Scarlett proposa ensuite au trio d’aller commencer à jouer, car la soirée avait déjà bien débuté et ils n’avaient toujours rien fait. Annie ajouta ensuite une idée plutôt amusante en pariant avec la brunette qu’elle misait dix dollars sur la victoire de Mike. Sans être la meilleure des joueuses, la jeune Spencer était souvent chanceuse en jeu. Donc pourquoi ne pas avoir ses chances contre un joueur un peu plus expérimenté qu’elle ? Scarlett était une bluffeuse hors-pair quand elle le voulait. « Pari tenu ! » Accepta-t-elle de relever le défi avant de suivre ses deux compagnons à la table du poker. « Mais je me demande ce que Mike y gagne dans cette histoire… ? » Taquina-t-elle sa meilleure amie en lui faisant peur que le jeune homme ne joue pour son compte. La jeune Spencer s’installa à la table et attendit la fin de cette première partie tandis qu’elle écoutait vaguement les explications que Mike donnait à Annie à propos de bluff. En effet, son attention était concentrée un peu plus loin. Son frère venait de provoquer le père Evans qui l’avait empoigné au col. Lily s’était alors interposée avant qu’Elias n’ajoute son grain de sel de façon maladroite. En d’autres circonstances, Scarlett se serait levée pour empêcher Carl et son petit ami de faire de nouvelles bêtises, mais elle ne bougea pas d’un pouce ce soir. Depuis le jour de la prison, son frère avait clairement fait comprendre qu’il pouvait très bien se débrouiller tout seul. La jeune femme savait pertinemment qu’il se vexerait de voir tout le monde lui venir en aide… quant à Elias, que pouvait-elle lui reprocher à part de protéger son frère –un peu trop maladroitement peut-être- ? Alors qu’Aaron, le « héros » de la situation (a) intervint à son tour pour calmer la situation, Scarlett se reconcentra donc sur le cours du jeu sans aller s’en mêler. Tant que les mises ne montaient pas trop hauts, elle participerait volontiers à quelques parties. Le croupier distribua ensuite une autre fournée de carte. La jolie brune prit les siennes dans ses mains et une nouvelle partie put commencer.

Nathan parlait à Daniel comme s’il cherchait à le modérer dans sa consommation d’alcool, mais ces « conseils » ne cadraient pas du tout avec l’intention du personnage. Le père Evans cuvait littéralement plusieurs verres à la suite, jusqu’à preuve du contraire le jeune footballeur n’en était pas encore à ce point. D’après Nathan, son foie ressemblait à une éponge comme filtre alcoolique. Cette image amusa Daniel qui imagina bêtement le petit personnage jaune –Bob- s’amuser à cuver dans le ventre du père Evans l’alcool qu’il ingérait. Le jeune footballeur ne s’inquiétait pas encore de son propre foie… Il était encore jeune et sans doute un futur médecin brillant, il n’aurait qu’à se soigner lui-même. Ils parlèrent ensuite de gros pactole, une information qui intéressa le jeune Montgomery. Et si grâce à Nathan, il pouvait s’en mettre dans les poches ? Il demanda donc au joueur expérimenté assis à côté de lui de lui donner quelques astuces. Flatté sans doute de recueillir ainsi l’attention du jeune homme, le père Evans le surnomma « jeune ami » avant d’entamer ses explications… aussitôt avortées par des cris derrière eux. Carl simulait un orgasme auprès de Lily uniquement dans le but de provoquer son père. Au début, Nathan tenta de l’ignorer mais c’était sans compter sur l’obstination du jeune Spencer. Daniel esquissa un sourire – ce Carl était vraiment une tête à claques dans le fond, à croire qu’il aimait se faire frapper. Heureusement, le jeune footballeur avait eu l’intelligence de ne pas le faire quand son « parrain » d’études avait quitté sa sœur. Il assista donc depuis sa place au bar au petit manège entre Nathan et Carl. Dès qu’il y avait un événement un peu inhabituel dans une soirée, tout le monde se sentait obligé d’accourir pour s’en mêler et intervenir, attirés par l’incident… comme des mouches sur un caca. C’était vraiment ça. Lily, Elias, Aaron… Daniel arrêta de compter ceux qui se succédèrent et se tourna ensuite vers une voix suave qui venait de lui adresser la parole. Erica. S’il y en avait bien une qui était loin d’être une petite fille sage, c’était bien la jeune Daniels. Il reconnut cette approche en mode innocente. Pour toute réponse, le jeune footballeur se contenta de prendre son verre et de trinquer contre celui de la jeune femme en plongeant son regard dans le sien. À vrai dire Daniel n’était pas vraiment surpris de la voir, ils ne s’étaient pas vus depuis un moment et cette soirée était l’occasion de « renouer » le contact. « Dis-moi Erica, tu… » Commença-t-il en l’invitant à s’asseoir à côté de lui. Mais il fut interrompu par le retour de Nathan qui s’accouda au bar de l’autre côté de lui. Le père Evans enchaîna quelques verres avant de se frotter les mains et de reprendre leur conversation où elle avait été arrêtée… à savoir comment gagner de gros gains. « Je suis toute ouïe. » Répondit-il à son interlocuteur, avant de se tourner vers Erica. « Et toi, tu aimes bien les jeux ? » Demanda-t-il en espérant que la discussion ne la barberait pas au bout de deux minutes comme il le devinait déjà. Bon d’accord, Daniel savait très bien qu’elle aimait un certain genre de jeux, mais il ne parlait évidemment pas de ceux-là.

Il était parfois bon de savoir quand une soirée allait déraper ou non. Aaron se serait en effet bien gardé de venir au secours d'un quarantenaire pour finalement se faire descendre par l'étudiant en médecine aux chevilles surgonflées. Il était fatigué de toutes ces précautions à prendre avec les gens, et s'imaginait parfois partir sur une île déserte pour quelques temps. Nathan était furieux, mais il lâcha bien vite l'affaire. Carl était tout aussi énervé, vexé même, que personne n'ait songé le laisser se dépatouiller. Pauvre pitchoune. Elias ne s'offusqua pas du départ précipité de Spencer. De cette mêlée apparente ne restèrent que Aaron et Lily, pour le meilleur comme pour le pire. La jeune fille ne se gêna pas pour témoigner de sa lassitude. Les deux amis s'éloignèrent du bar, trouvant asile dans les rangées de machine à sous. La rouquine prit place et contre toute attente, fit face au jeune homme plutôt qu'à la distraction à laquelle était destiné son siège. D'une voix hésitante, elle tenta de remémorer au garçon une de leur conversation. Rien de très clair, premièrement. Aaron arqua un sourcil, pas tellement certain d'être sur la même longueur d'onde que la jeune fille. Elle tenta de clarifier la chose et cela activa quelques neurones. Un souvenir en particulier émergea. « New-York ? » Il trouvait qu'un quiproquo aurait été inapproprié. Si tel était bien le sujet de la conversation, ce n'était pas une discussion futile sur laquelle on pouvait rigoler. « Tu en as parlé à quelqu'un ? A part moi, je veux dire. » l'interrogea-t-il pour se mettre au courant. Il savait que Lily n'était pas très sociable, et cela faisait malgré tout un peu son charme ; néanmoins, elle avait des amis auxquels elle faisait confiance. Il n'était peut-être pas tant l'élu, finalement.

L'adolescent manqua de s'étrangler de rire à la remarque de Carl. Il essuya une larme au coin de son oeil et but une gorgée de cocktail pour faire passer sa toux.

"Décidément, tu ne changes pas toi ! Mais, mon jeune ami, je n'ai plus de temps pour ces folies... Mon coeur est pris, vois-tu," ajouta-t-il, en panachant le tout d'un regard énamouré envers le Spencer.

Ainsi donc Leah et lui ne se connaissaient pas. Enfin il croyait ? Il ne comprenait plus rien, ce jeune homme avait le don de le faire tourner en bourrique à la première occasion. Lorgnant les tables de jeu, il avait bien envie d'aller y faire un tour, lorsque Carl invita Julia à les rejoindre à leur table, avec une proposition salace en guise de cerise sur le gâteau. Il irait saluer Annie plus tard, quoique cela le tentait bien de mettre la confusion parmi ses prétendants. Mais pour le moment, la conversation se déroulant à sa propre table était assez croustillante.

"Tarifs négociables" compléta le frisé avec un clin d'oeil, en faisant mine de remonter une jupe qu'il ne portait pas, dévoilant des porte-jaretelles qu'il ne portait pas non plus.

Julia eut un sourire. Elle n'avait pas vu Carl depuis un bon bon bout de temps, depuis la fête de l'Indépendance en fait, depuis qu'ils s'étaient crêpé le chignon à propos de sa copine Gabi(on), mais à ce qu'elle constatait depuis quelques minutes, ni la rentrée ni les cours de médecine n'en étaient venus à bout du garçon, qui semblait plus en forme que jamais. Elle retrouvait avec plaisir son ami, à vrai dire elle serait bien allé boire un coup avec lui, peut-être tenter sa chance aux jeux, mais d'autres avaient été plus rapides qu'elle et ils semblaient bien s'amuser, tous ensemble. Elle jeta un coup d'oeil à la fille et au garçon qui l'accompagnait, garçon qu'elle avait croisé à la tempête du 4 juillet mais dont le nom lui échappait. Et se fit un plaisir de retirer la main du Carlos de sa joue (elle lui met un stop, si tu préfères) « Eh ben, tu t'arranges pas toi, t'en es aux détournements de mineurs maintenant ? » fit-elle en riant légèrement.

En la compagnie de Shelby, la Damenez 'admirait' la scène de là où elle se trouvait. Elle ne pouvait rien entendre depuis le bar, alors elle attendait juste de voir si le conflit allait dégénérer ou non. Et après quelques minutes, chacun repartit de son côté. Evane se re concentra alors sur son verre et après avoir bu une gorgée, on le lui prit des mains. Le gros Serge avait resurgit et allez savoir pourquoi, il but un a un les alcools de Shelby et Evane. « Hey ! » Finit-elle par crier, mais c'était trop tard. Elias avait tout avalé et lui redonna au passage le verre complètement vide. Sheirman demanda à se faire servir une nouvelle fois auprès du barman et la brunette s'empressa d'ajouter « Deux s'il vous plaît ! Et ajoutez-les à sa note bien entendu. » Tout sourire, elle fit signe en direction d'Elias. Après tout, il lui avait bu sa Magarita, il pouvait bien payer la prochaine tournée ! Ce dernier passa ensuite son bras autour du sien et ils partirent tous les deux en amoureux, leur collation à la main, en direction des jeux. « Plutôt prête à en gagner oui ! » Elle lui fit signe d'aller vers les machines à sous. L'espagnole se rappelait d'une certaine technique qu'on lui avait apprise. « Tu vois la petite vieille là ? Ça fait une heure qu'elle joue sur cette machine et elle n'a toujours rien gagnée.. On va donc attendre discrètement qu'elle parte pour prendre sa place. Tu me suis ? » Si effectivement la mamie n'avait rien récoltée depuis tout le temps qu'elle était là, les deux avaient plus de chance de faire fortune en se mettant à cette machine.

Alistair trouvait qu'il ne jouait pas beaucoup, pour une soirée casino. Tout cela était bien beau, mais il avait besoin d'action, et ses roucoulades avec Carlito ne suffisaient pas. Il allait suggérer à ses deux amis de se mettre au jeu, lorsque Leah proposa d'évacuer la salle pour leur laisser de l'intimité.

"Tu serais un amour" lança-t-il, lui décochant un sourire Colgate. "D'ailleurs, tu n'as pas un peu de rouge à lèvres et de fard, que je me refasse une beauté ?"

Tapotant du bout des doigts sur le rebord de la table, il finit son mojito, regrettant soudainement d'avoir dépensé autant pour si peu. Rien ne valait les bonnes bouteilles en plastique qui faisaient passer n'importe quel alcool n'importe où, finalement. C'était bon d'être adolescent. Il profitait de ses derniers mois de liberté, refusant de penser à un après, où il devrait... étudier, gagner de l'argent, s'émanciper. Secouant ses boucles, il se reconcentra sur le présent. Le futur n'existait pas.

William Livingstone n'avait jamais touché le jackpot aux jeux de hasard. Pourtant, ce soir là, lorsqu'il posa les yeux sur Sara, il sut que peut importe le nombre de billets dans les poches avec lequel il repartirait, il quitterait les lieux en serrant contre lui le meilleur lot de la soirée. Une fille magnifique, sa fille magnifique, dont le sourire suffit à lui faire oublier le stress de ce début de journée.
Mais aussi souriante montra t-elle, sa belle ne tarda pas à dévoiler ce qui la préoccupait. Et en l’occurrence, les amourettes torturées des jumeaux Montgomery. Son réaction si sincère et naïve ne manqua pas de faire sourire le garçon ; Comme beaucoup de personnes avant elle, Sara venait de se heurter à ce duo indissociable, qui avait déjà fait fuir nombre de prétendants.

« - Oh, je vois que tu as fais la connaissance de Daniel, observa t-il avec nonchalance. Oh, c'est pas un mauvais garçon. Un peu collé à sa soeur, certes mais... »

William s'interrompit. Etait il réellement une bonne idée d'ouvrir le dossier "Gabrielle Montgomery" en plein milieu de cette soirée qui semblait pourtant bien commencer ?

« - ... mais ce n'est pas important. Ce qui est important ce soir, c'est toi. Il y a quelque chose qui te ferait plaisir ? »

Jolie pirouette, se dit il en se rattachant tant bien que mal au fil de la conversation. Ce soir, William s'improvisait équilibriste, et pour quelques mots de plus, il avait bien failli connaitre le grand saut.

Lorsque Lily lui avoua avoir tenté d'en parler à James, le cœur d'Aaron se pinça un peu. Il regrettait de ne pas être le seul vers qui la jeune fille pouvait se tourner. Mais c'était James, et même si les deux garçons ne s'étaient jamais adressé la parole, Aaron savait bien des choses sur lui. Et finalement, sa jalousie d'un instant se dissipa. Elle lui précisa de garder les informations qu'elle avait bien voulu lui céder pour lui, et il acquiesça. Le secret de la jeune fille était implicitement devenu le sien, et il ne comptait pas la trahir. « Je n'ai rien dit et ne dirai rien », lui promit-il en levant la main.
Un silence s'installa entre eux, mais très vite, la rouquine y trouva une alternative. Elle proposa au garçon de profiter du décor. Jouer. C'était là l'intérêt principal d'un casino, et Aaron concéda. Il n'était pas venu pour boire et surveiller son oncle un peu trop impulsif. Enfin, si le Hamilton continuait d'accompagner Lily, il était fort possible qu'aucune autre altercation soit à prévoir. « Bonne idée ! » lâcha Aaron avant de vider son verre pour s'en débarrasser. Il prit Lily par la main et l'entraîna derrière lui. Ils s'enfoncèrent un peu plus dans les machines à sou, loin des habitants de Magnolia City davantage réunis autour des tables de cartes. Le regard d'Aaron se posa sur un jeu qui ressemblait assez au Snake de son enfance. Sur son premier portable, il avait pu y jouer pendant des heures. « T'es au courant que j'ai peur des serpents ? » commença-t-il avec un sourire. Il prit en main les commandes et bidouilla un peu. Une espèce de serpent en 3D était contrôlable et bougeait au gré du joueur. Chaque fois qu'il attrapait un écu, cela faisait tomber une pièce. Un jeu addictif dans lequel il fallait tout de même insérer quelques euros pour chaque partie de deux minutes. Il entama à tenter de grappiller de l'argent, mais perdit vite et laissa la place à son amie. « Mais j'ai parfois tout de même plus peur de ta mère que des serpents ! » raconta-t-il en riant. Leur complicité n'était pas feinte, et totalement rafraîchissante.

Très vite, la situation redevint calme. Sara n'avait pu suivre les états, étant trop loin et totalement désintéressé. Elle n'avait d'yeux que pour William, qui s'amusa de sa déclaration. Il semblait connaître Daniel,ce qui n'étonna guère la jeune fille. Son petit ami était un garçon très populaire et intégré, de par le foot et le lycée. Mais lorsqu'il s'avança sur la sœur de celui-ci, la même qui selon Erica, était amoureuse de Daniel, Sara comprit qu'il connaissait aussi la demoiselle. Elle se crispa une seconde, fronça les sourcils, ses inquiétudes sourdes réapparaissant à la surface. Depuis que le couple Livingstone/Van Wagner était né, la jeune fille n'avait cessé de croiser des prétendantes au garçon. La confiance des débuts, elle l'avait très vite perdue. Et chaque fois que Sara rencontrait une nouvelle fille, l'horreur la prenait : et si celle-là aussi, avait des vues sur William ?
Elle n'eut pas le temps de relever que déjà le jeune homme changeait de conversation. Etrangement, cela ne rassura nullement la blonde. Mais elle se refusa à faire le moindre commentaire.

-Hum, commença-t-elle en posant son doigt manucuré sur sa bouche, j'aimerai bien gagner un peu d'argent. Parce que tu sais quoi ? J'ai cassé la télévision en balançant la télécommande wii.

Elle rit de sa mésaventure même si sur l'instant, elle avait plutôt paniqué. Normal ! Les Van Wagner ne roulaient pas sur l'or, et abîmer un si bel objet était un sacrilège. Le seul problème, c'était que ce soir, la casino party était organisée au bénéfice d'une association. Et l'argent ne reviendrait pas à Sara, même si la chance lui souriait.

-J'ai promis à ma mère de la rembourser, mais cela veut dire que je vais devoir stopper mes dons pour WWF et GreenPeace pour l'instant. Et puis, shopping prohibé.

Elle leva la main comme pour jurer sa nouvelle résolution. Puis, s'approchant de William pour l'embrasser furtivement, sans se soucier du monde autour, elle lui intima de choisir pour eux.