Lorenzo venait de révéler à sa femme le secret de ses talents de danseurs : des cours, depuis sa jeunesse. Avec la cuisine, la danse était la seconde passion que lui avait transmise sa mère. Quand elle quitta ce monde, il fit d'abord un blocage et fut incapable d'utiliser un four où de se retrouver sur une piste de danse. Les regrets, la culpabilité ... l'en empêchaient. Mais peu à peu, il prit le taureau par les cornes et se força à s'y remettre. En mémoire de sa mère. Ainsi, désormais, à chaque fois qu'il cuisinait ou dansait, il avait une petite pensée pour elle, celle qui lui avait tout appris. Encore aujourd'hui, à 27 ans. Après tout, c'était jeune 27 ans. Ou presque.

« J'y pensais, à m'y remettre. Maintenant que nous sommes définitivement installés, je n'ai plus d'excuses pour retarder. » Il garda pour lui qu'il s'était déjà renseigné sur les cours de danse dispensés en ville. N'importe quel mari censé aurait fait part de ses projets à sa femme. Lorenzo avait tout fait dans son dos. Il n'avait pas agi ainsi délibérément, ça ne lui venait pas encore à l'esprit que certaines de ses décisions, Summer devait aussi en avoir connaissance. Il eut alors une idée - certes machiavélique sur les bords - pour avouer ce secret à sa femme, sans passer pour un égoïste cachotier. « En fait je me suis déjà renseigné et, je voulais te faire la surprise plus tard mais qu'importe, j'aimerais bien que nous nous inscrivions à Ça te tente ? » Il sourit de son demi mensonge. Honnêtement, sa proposition était sincère, il avait envie d'apprendre à danser avec Summer, de partager avec elle ce moment intime et sensuel qu'est un tango. La danse permettait aussi de connaître son partenaire, la danse c'est se regarder droit dans les yeux et se mettre à nue. Et il prenait conscience qu'il voulait s'y mettre avec sa femme. Comme un couple normal. Il l'avait assez prise pour une idiote. Et elle, si compatissante, ne lui en tenait pas rigueur. Ils faisaient tacitement table rase du passé, sans aucun accord écrit mais chacun le savait. Surtout, Lorenzo réalisait que, au moindre faux pas, il n'aurait plus de nouvelle chance. S'il voulait jouer son rôle de mari, il devait l'assumer jusqu'au bout. Et pour l'heure, cela lui convenait. « Je suis sûr que tu veux faire une pause parce que tu es fatiguée après notre danse ! » Il rit gentiment. Ils ressemblaient à un couple d'adolescents, mais ils rattrapaient seulement leur retard.

Posant délicatement sa main dans le dos de sa femme (oui, lui prendre la main ça faisait too much), il lui indiqua deux fauteuils libres où ils pourraient être plus tranquilles. Mais il entendit alors un bruit de verre brisé, qui le força à se retourner malgré lui, pris d'un sursaut. Il vit alors Elias, regardant son verre hébété. Qu'est-ce qui lui prenait ? Lorenzo ne reconnaissait pas son ami, il ne pouvait pas déjà être bourré si tôt, son expérience lui disait que Elias tenait beaucoup mieux l'alcool. Ah moins qu'il ne se soit envoyé une bouteille express. Mais il était avec Scarlett, ce comportement aurait été surprenant. Il devait agir sérieusement. « Attends un instant, quelque chose n'est pas net ... » Il fit quelques pas vers Elias, mais un grand et long cri se fit entendre. Il regarda Summer, effaré, mais elle n'en savait plus que lui. « On vient bien d'entendre une fille crier, je n'ai pas rêvé ? » Il regardait dans tous les sens, mais aucune fille dans la pièce ne semblait avoir poussé ce cri, quel était le délire ? Un autre cri se fit alors entendre, plus proche, plus familier, il repéra Jersey, son ex. Elle semblait tituber, comme si elle était prise de vertiges. Il voulut l'aider, mais à ce moment là il entendit Nina derrière lui, qui criait le nom de son animal mort. Elle lui avait tant parlé de lui, quand il fut retrouvé mort, il se retourna (oui Lolo fait la girouette, c'est une autre danse qu'il a apprise) et découvrit Nina à terre. D'instinct, il voulut se précipiter sur elle, lui demander ce qu'elle avait et l'aider à se relever. Et surtout, la prendre dans ses bras pour la rassurer. Mais il croisa le regard de sa femme, ses traits s'étaient durci. Ce serait une mauvaise idée. Heureusement, une nouvelle victime se manifesta. En entendant Scarlett prononcer le mot "sang", paniquée, il regarda Elias ... qui n'avait aucune trace de sang sur lui. Cette fois-ci, c'était clair : ils n'étaient pas normaux. « Tu vois ce que je vois ? Ils ne peuvent pas tous être déjà bourrés, quelque chose ne tourne pas rond, non ? » Il s'adressait à sa femme, qui semblait encore saine d'esprit. Scarlett lui avait mis la puce à l'oreille : l'alcool pouvait faire des ravages donner des vertiges à Elias ou Jersey, mais de là à lui donner de telles hallucinations. « Viens avec moi » Il aurait voulu aider Nina, mais son bon sens le retint. Elle l'aurait probablement envoyé promener, de toute façon. Ils se rendirent aux côtés de Elias et Scarlett. Son côté professeur protecteur reprenait le dessus, Summer et lui devaient être les plus âgés de la pièce. La plupart des personnes ici étaient ses élèves ou ses anciens élèves, il devait les aider, et trouver ce qui les attaquait en laissant indemne les adultes. « Scarlett, Elias, vous allez bien ? Nous t'avons entendue crier ... » Il gardait son calme, voulant rassurer la jeune fille paniquée.

Plusieurs personnes ne tardèrent pas à nous rejoindre. D'abord Montaine Branderson, que pour ma part, je ne connaissais pas, puis une petite brune mince aux allures de Punk bizarre et au visage squelettique. Elle avait rejoint Cody et tous deux paraissaient proches, sûrement Harper Albright, l'ancienne collègue de Katya dont cette dernière m'avait souvent parlé. Et pour finir, Leonor Stone vint m'aborder avec une autre filles aux allures d'actrice de films pornos chics à ses côtés. A en juger par leurs ressemblances, elles devaient être soeurs. Apportant mon verre à mes lèvres, j'observais la soeur de Leonor la mariée sans gêne. Leonor n'était pas encore arrivée vers moi que Katya me lança : « Tu devrais prendre exemple sur Cody, lui au moins il a une chance de pécho ce soir… » Je la regardais avec de gros yeux. Elle et mini Montgomery? C'était une blague? Peut-être que pendant mes moments d'absence il s'était passé quelque chose entre ces deux là. Je m'apprêtais à lui demander si elle me cachait des choses quand elle me coupa dans mon élan pour ajouter : « Du moins, s’il continue comme ça ! » Je fis une grimace et souriais. Katya pouvait dire ce qu'elle pouvait, j'avais deux jolies filles qui s'avançaient vers moi, dont une que j'avais pu voir sous de nombreuses coutures... « N'en sois pas si sûre ma belle... » Je répondais avec un sourire en coin en fixant Leonor. Harper nous félicita pour nos costumes mais je ne fis pas attention, trop occupé à essayer de trouver les ressemblances entre Leonor et sa soeur. Un instant, je crus voir deux jumelles, puis leurs visages redevinrent normaux. Chelou.

« Salut, je sais pas si tu connais ma soeur? » Je secouais la tête et m'apprêtais à répondre que je n'avais jamais eut ce plaisir lorsqu'elle afficha une rangée de belle dents et tendit la main. Ses dents devinrent vertes et pointus, ses yeux rouges et une langue de serpent sortit de sa bouche. Je hurlais de terreur et fis un bond en arrière, bousculant au passage mon amie Katya. Je baissais les yeux par terre, sur ma planche de surf et la serrais dans ma main gauche, prêt à frapper si le serpent refaisait surface. Puis lorsque je relevais les yeux, se trouvait de nouveau une belle jeune femme. Secoué je répondais « Euh... Salut, t'es en quoi? En serpent? » Je me rendis alors compte de ma connerie et me tapais la tête. Je regardais autour de moi et je vis alors au loin mon modèle de toute une vie : BRICE DE NICE! Je me mis à courir vers lui et le jetais sur lui : « Oh Brice! Brice! Brice!! » Je le serrais dans mes bras, et lorsque je m'éloignais je me rendis compte que c'était Nina.

Alors qu'elle commençait à crever de chaud, Nina elle n'en avait pas fini avec ses trucs de surnaturel et tout, à croire qu'elle regardait beaucoup trop de films d'horreur, faut pas non plus confondre fiction et réalité.

« Nan, moi les seuls trucs surnaturel que j'étais censé vivre c'est les chaines que j'ai pas renvoyé. A cette heure, j'aurais déjà dû être morte tu vois. »

Elle ne savait pas vraiment quoi répondre mais comme elle savait que Nina n'appréciait pas le fait qu'elle esquive ses questions, elle lui donna une réponse toute simple.

Elle eut à peine le temps de terminer son verre que la brune avec qui elle était venue agrippa son poignée d'un coup sec pour l'emmener jusque la piste de danse. Mais pour on ne sait quelle raison, Nina ne parti pas jusque là et s'arrêta avant même qu'elles ne pu faire un pas, mais bon, pas grave, elle pouvait toujours danser en étant à sa place, non !? Bah si. Elle commença à bouger n'importe comment sur la musique, ne suivant même pas le rythme et écoutait à moitié ce que racontait la brune à côté d'elle, mais lorsque celle-ci reconnue qu'elle aussi elle avait chaud, elle lâcha un énorme :

« BORDEL COMMENT J'AI LE FEU AU CUL MOI CE SOIR ! »

Arrachant le verre de l'un des invités présent dans la pièce, elle bue d'un coup sec le contenue du gobelet avant de repartir danser, mais sans pouvoir l'expliquer, Amy ne se sentait pas comme d'habitude, enfin, on pourrait penser que ce soit normal vu les verres qu'elle venait de s'enfiler, mais là encore c'était différent. Elle avait chaud et avait l'impression de ne pas pouvoir rester en place, et pour couronner le tout, elle était prise d'une crise de fou rire qu'elle ne pouvait pas contrôler.

« De quoi ? » dit-elle à Nina qui semblait lui parler.

Haut perchée comme elle était, elle ne pouvait pas bien comprendre ce qui se passait autour d'elle, mais la réelle raison de son hilarité c'était parce qu'à chaque fois fois que des gens passaient à côté d'elle, elle avait l'impression de les entendre dire « WOOOOUUUUUAAAAHH », ce qui pouvait sembler être con, mais tellement drôle pour la jeune Hopper vu son état actuel.

Nina qui ne semblait pas avoir fini avec Amy, la présenta à quelqu'un dont elle avait à peine su capter le nom, elle était beaucoup trop absorbée par son costume qui ne laissait pas les gens indifférents.

« Pourquoi cette meuf a collé un canard sur ses fringues ? » demanda la jeune adolescente.

Mais encore une fois, elle n'avait même pas envie de connaître la réponse, se contentant de hausser les épaules encore une fois. Nina qui avait encore une fois envie de danser, mais Amy avait tellement chaud que si elle continuait à bouger, elle allait flamber sur place.

N'en pouvant plus, elle commença à enlever son espèce de cape qui se trouvait autour de ses épaules, puis elle se dit que tant qu'à faire, il valait mieux enlever son haut tout court. Et c'est ce qu'elle fit, jusqu'à ce qu'elle ne se retrouve en soutient-gorge avec seulement le bas de sa tenue. Voilà, elle était maintenant prête à aller sur la piste de danse.

Mais cette fois, ce fut elle qui fut retenue d'aller sur la piste. Il y avait en effet quelqu'un qui venait de courir sur Nina pour la serrer dans ses bras. Avec les idées embrouillés, Amy se rapprocha tout doucement vers la personne et lorsqu'elle arriva à quelque centimètres de lui, elle pointa son doigt sur la personne en disant :

« Bob l'éponge, c'est toi ? Tu t'es déguisé en Patrick ? Comment t'es moche comme ça. »

Sa crise de fou rire repartie de plus belle sans qu'elle ne puisse se contrôler et même si elle pouvait sentir le regard des gens sur elle, elle s'en foutait complètement.

Honnêtement, Julia commençait à se faire chier en attendant un Zachary qui n'arrivait pas. Mais il avait dit trois soirées, ce qui risquait de lui prendre du temps, donc Julia décida d'attendre encore un peu et puis s'il ne venait vraiment pas, elle partirait. Tant pis hein, il n'avait qu'à aller plus vite. En attendant, elle fixait les gens en essayant de les reconnaître. Ce n'était pas fameux ; elle vit Cody et une blonde qui devait être sa sœur, accompagnés d'autres gens, Elias et des amies à lui et puis... et puis voilà. Elle n'alla cependant pas les voir ; ils n'avait qu'à venir, eux, en plus elle attendait quelqu'un donc ça réglait l'affaire.

Un bisous sur la joue la fit sursauter et se retourner... sur Zach ! Son cœur fit un bond, autant par la surprise que par la joie ; ah bah enfin ! Ils n'avaient pas vraiment eu l'occasion de beaucoup se voir depuis leur réconciliation, à part une ou deux fois. Elle lui rendit son bisous avant de regarder un peu son costume ; déguisé en un espèce de soldat de guerre armé d'un sabre en... mousse ? lui remarqua aussitôt le propre attirail de Juju. Accordés en effet, Mister John.
Il en vint à parler d'un certain... Flit ? Les souvenirs du film Pocahontas de Julia dataient un peu et elle ne fit pas le rapprochement mais remarqua tout de suite qui accompagnait Zach, après que celui-ci lui eut souri. Sa joie disparut ; Julian ? Vraiment ? Elle garda les yeux rivés sur lui tout le temps que Zach faisait son gamin ; est-ce que c'était lui qui l'avait incité à venir ? Parce qu'aux dernières nouvelles, Julian restait cloitré chez lui, oubliant tous ses proches, amis comme ennemis. À moins qu'il ait décidé de venir faire quelques frayeurs aux habitants de Magnolia Crescent le soir de Halloween ?

« Est-ce que tu as bu, Zach ? » demanda-t-elle en tournant son regard vers l'intéressé. Là tout de suite, elle avait envie de répondre Non à sa requête. Tout réglé en un sourire ? Oui bien sûr, il rêvait un peu là. Julian avait donc besoin de son propre copain à elle pour essayer de trouver une solution ? Quel grand garçon dis donc ! Elle se retourna, saisit un verre de jus d'orange et le tendit au Dekker. En snobant totalement King, bien sûr. « Tiens, c'est mieux de commencer par ça. Et calme toi un peu tu veux, j'essaie de savoir si cette maison est hantée. » Ouais parce que les fantômes d'ici lui feraient sûrement plus peur que le déguisement à peine reluqué de King - de l'avis hâtif de Julia. « Bon alors dis-moi, ils t'ont soulé à tes trois autres fêtes, c'est pour ça que t'es comme ça ? » Comme ça... qu'il parlait et faisait des références comme un gamin, plutôt. Oui, Julia était obstiné à ne prêter aucune attention au type à côté de Zach, à ne pas lui sourire et encore plus à ne pas s'énerver.

Lou était en train de quitter la piste de danse en compagnie d’Andrew qui s’en voulait terriblement de lui avoir un peu écrasé le pied. Ce n’était pas la mer à boire, il s’en voulait vraiment pour un rien. Elle n’était pas en sucre, elle n’allait pas se casser. Elle soupira quand il proposa de lui mettre un claque. Même si finalement il reprenait la chose avec le sourire, il disait vraiment des tas de bêtises. Mais elle aimait tellement cet aspect de sa personnalité, alors même si elle faisait semblant d’être blasée, dans le fond elle craquait totalement. Elle avait donc décidé de passer à autre chose et avait proposé de faire un tour de la maison. Elle voulait vraiment découvrir tous les recoins de cette habitation ; quitte à devoir serrer très fort la main d’Andrw si elle avait très peur. « Oh oui un tour du monde ! » répondit-elle, enthousiaste. Si seulement elle pouvait s’éclipser tout de suite avec lui pour partir faire le tour du monde. Elle n’aurait pas dit non et aurait volontiers tout laissé tomber. La réalité était bien moins drôle cependant, ils ne pouvaient pas partir ainsi, tout quitter. La « vraie » vie était beaucoup compliquée, malheureusement.

Lou qui pensait vraiment que Andrew et elle étaient dans une bulle, ne s’attendait pas à ce que quelqu’un vienne lui parler. Cependant, elle sentit bien une main l’attraper par le bras. Elle se retourna et vit que cru reconnaître Adrian derrière un déguisement terrifiant. Elle lui fit un sourire, mais déjà Andrew répondait à sa place. Pire, il la jouait mal protecteur et venait de passer ses bras autour de Lou, un peu comme pour dire « pas touche ». Etait-il vraiment jaloux d’Adrian ? Sérieusement, c’était le fiancé de sa sœur bordel. Elle leva les yeux au ciel quand Andrew prononça ses premières paroles. Elle n’allait pas s’abaisser à répondre à ses enfantillages. Finalement il dit que si Adrian voulait parler à Lou il devrait le faire uniquement en sa présence. De toute façon ce n’est pas comme si Adrian et Lou partageaient un quelconque secret. Elle n’avait rien à cacher, et se doutait bien que Adrian aussi. Lou avait tourné la tête vers Andrew pour lui répondre quand elle aperçut une scène légèrement étrange qui se déroulait derrière elle. Nina Van Valkenburg venait de se casser la gueule alors qu’Austin Russel s’avançait vers elle en courant et que Amy Hopper faisait un strip-tease à l’assistance. Bordel, c’était Halloween pas une Skins Party. Lou se demanda ce qui pouvait se passer dans leur tête, mais sortit vite de ses pensées qu’elle s’aperçut que c’était à son tour de répondre. « Euh, bien sûr Adrian, qu’est-ce qu’il y a ? Très réussi ton déguisement au fait. » elle n’avait même pas répondu à Andrew, s’en voulant légèrement elle s’empressa d’ajouter assez bas pour éviter qu’Adrian entende « Essaie de faire un effort non ? » elle lui en voulait un peu d’avoir une attitude aussi machiste à son égard. Elle devait lui répéter combien de fois ? Elle n’était pas une petite poupée fragile. De plus, elle doutait fortement qu’Adrian puisse être une menace. Toutefois, Lou s’en voulut un peu de lui avoir lancé ça, elle avait bien compris que le sujet Adrian était devenu légèrement tendu entre eux.

Des étoiles, puis un brouillard intense, j'avais du mal à me repérer. J'étais aveuglé par les spots et les reflets de la boule à facette. Mes voisins avaient subitement pris l'allure de personnage de comics, et je ne comprenais plus trop dans quoi je mettais fourré en snifant cette coke. Etrange, d'habitude je ne me sens pas comme ça. Est-ce la fatigue qui joue beaucoup? Le stress? Une chose est sure, j'étais réellement angoissé à l'idée de finir aux urgences et que l'on calcule quelque chose. J'essayais alors de me tenir.

Apercevoir Lou avait été comme une révélation divine, l'occasion aussi de lui toucher deux mots à propos d'Andrew. Mais ce petit merdeux était là, contre elle, et j'aurais du m'en douter. Ce n'est pas grave, j'allais la voir quand même. J'avais des choses à lui dire, et je voulais aussi montrer à Andrew oh combien c'est emmerdant lorsque quelqu'un s'immisce dans votre vie de couple. Et lui n'avait fait que ça ces derniers mois. Il était devenu détestable, comme un véritable O'Conell finalement !

Et justement, alors que j'avais réussi à rejoindre Lou sans m'écraser au sol, il fallait encore que je me retrouve à aboyer sur Andrew... "Tu t'appelles Lou? Alors écrase Davies!", je lui jetais un regard noir, repensant à notre dernière altercation. Andrew voulait assister à notre discussion, refusant catégoriquement que j'ai à échanger deux ou trois mots avec sa girlfriend... Il commençait déjà à me chauffer les nerfs, mais ce soir je ne le laisserai pas faire... Alors que Lou lui demandait de faire un effort, je m'avançais vers Andrew, et comme si j'avais un peu perdu le contrôle, j'exerçais de ma main une légère pression, mais pas suffisamment forte pour le faire reculer, sur l'épaule du jeune homme pour lui faire comprendre que je tenais à être seul avec sa fiancée. "Ca aurait pu mal tourner la dernière fois Andrew, ne m'encourage pas à le faire...". Je laissais retomber mon bras contre mon corps, et tournait la tête vers Lou.

"Merci Lou, ton déguisement est très chouette, aussi ! Heu.. écoute on peut peut-être aller à l'extérieur si tu préfères, je préfère qu'on soit tranquilles..."

Sans le regarder, je sentais la tension d'Andrew monter, mais vu la remarque que Lou lui avait fait, et l'expression sur son visage, je crois qu'Andrew se retenait de faire la moindre chose. Je levais alors mon visage vers le jeune homme, et tout en posant délicatement ma main l'avant bras de la jeune Huntington, j'affichais un léger sourire... Et oui Davies, tu vois... c'est excessivement énervant n'est ce pas?

Alors que Jay était en pleine discussion avec Sam quelqu'un vint le surprendre par derrière, le menaçant avec une bouteille et son bouchon. Sous ce déguisement bien fait le chanteur reconnut sans mal Holden, il n'y avait que lui pour faire ce genre de chose avec lui dans ses connaissances amicales. Même si les deux étaient plus que amis depuis peu. Jay fit donc mine d'être effrayé, s'empêchant de rire alors que le blondinet faisait péter le bouchon pour boire.
Mais il n'eut pas besoin au bout d'un moment de faire semblant, sous ses yeux le déguisement de Holden n'avait plus rien d'une supercherie. Le sang dégoulinait comme réel et ses fausses dents étaient aussi aiguisé qu'un couteau. Jay cligna des yeux plusieurs fois jusqu'à ce qu'enfin tout redevienne normal.

- Wooh...je vais arrêter de boire je crois...il doit y avoir un élément dans le ponch qui doit pas aller avec mes médicaments

Quoique en regardant autour de lui il se passait vraiment des choses bizarres. Balayant la pièce du regard il se stoppa d'un coup, devenant aussi blanc qu'un linges, ce qui ne voyait pas à cause de son maquillage mais les tremblements de ses mains eux était visibles.

- C'est...impossible...

Pourtant elle était bien là, adossé au mur un verre à la main lui souriant comme si tout était normal. Sauf que ce n'était pas possible qu'elle soit présente, elle était morte. Pourtant Jay n'arrivait pas à détourner son regard de ce fantôme qui se mit alors à bouger pour aller il ne savait où.

- A...attend !

Laissant les deux hommes qui ne devaient sans doute rien comprendre à ce qu'il se passait pour le chanteur qui suivait quelqu'un que lui seul voyait. Traversant la salle, bousculant sans les voir les gens devant lui pour ne pas perdre de vue le fantôme qui disparaissait dans un couloir.
Et puis lorsqu'il y arriva elle avait disparut. Seul lui parvenait la musique derrière lui et une voix désespérée qui appelait à l'aide.

- Hein ?

Se rapprochant des cris Jay arriva devant une porte.

- Mary c'est toi...?

Quand bien même c'était impossible Jay posa quand même la question avant de tourner la poignée pour ouvrir la porte tombant sur Lily qui était toute paniqué.

- Bah qu'est ce que tu fais là...?

Un bruit sourd de son imagination le fit alors sursauter et il regarda autour de lui, ouvrant de gros yeux face à ce qu'il voyait au bout du couloir faiblement éclairé par les lumières rallumés pour la fête. Un jeune homme pleins de sang, avec une bouteille cassé à la main une lueur étrange dans les yeux.

- Oh pu-tain !!

Il s'empara de la main de Lily et courut pour retourner dans la pièce où se passait la fête. Il chercha Holden et tenant toujours Lily fermement il s'approcha de lui rapidement, paniqué.

- Il y a un psychopathe dans la maison il faut...

La fin de sa phrase mourut dans sa gorge alors qu'il levait sa main libre tremblante indiquant une personne qui devait se trouver là mais il n'y avait rien d'autre que le vide.

- Il est lààààà !!!

Bien loin de s'imaginer ce qui allait advenir, Lorenzo et Summer parlaient encore de leurs cours de danse potentiels. D'ailleurs, il suggéra même qu'il avait l'intention de lui faire une surprise, qu'il s'était renseigné et espérait qu'elle accepte de venir avec lui. La rouquine arqua un sourcil, honnêtement, elle en doutait. Il voulait peut-être qu'elle vienne, mais elle n'avait pas sincèrement le sentiment qu'il s'était un jour rendu dans une école de danse dans le but de faire plaisir à sa femme. Elle lui sourit d'un air dubitatif, cherchant à lui faire comprendre que, même si elle avait du mal à y croire, elle ne lui tiendrait pas rigueur de son petit mensonge. Trop de mensonges. Et puis à vrai dire, elle avait apprécié danser avec lui; et rien ne l'obligeait à lui proposer de venir s'il n'en avait pas un minimum envie... ce qui semblait logique puisqu'ils étaient ensemble. « ça c'est une surprise! ça serait avec plaisir, c'est une super idée. » elle lui sourit tendrement. Pour l'instant, leur danse touchait à sa fin. Et effectivement, une pause semblait s'imposer; Lorenzo suggéra d'ailleurs que c'était parce qu'elle était fatiguée de cette dure épreuve physique. Souriant d'un air taquin, elle fit mine de le pousser pour suggérer qu'il disait n'importe quoi. Un amour adolescent, c'était vraiment ça. Deux gamins qui étaient bien ensemble.

Alors donc qu'ils allaient entamer leur "pause", des choses étranges commencèrent à se produire. Par réflexe, Summer se tourna en direction du bruit de verre brisé; Elias était au sol. Un instant elle songea qu'il avait trop abusé de la boisson -ça ne l'aurait pas étonne soit dit en passant-, mais ça semblait plus grave que ça. Ce qui était surprenant, c'était que Lorenzo lui-même trouve ça surprenant. Il connaissait bien Elias, et il avait dû boire de milliers de fois avec lui; apparemment ce n'était pas son genre de s'étaler par terre de la sorte. Soudain un cri retentit. Summer resta comme pétrifiée, les yeux grands ouverts, incapable de dire d'où provenait le bruit, incapable de bouger. Elle avait sursauté et sentait son coeur battre étonnamment vite. Lorenzo se retourna vivement vers elle, demandant confirmation de ce qu'il venait d'entendre. Summer fit un signe de la tête, affirmant. « C'était quoi? » elle aurait voulu avoir eu une hallucination, ou quelque chose comme ça, mais comme son mari l'avait aussi entendu, c'était bien réel. Ce cri avait quelque chose de perçant, de glaçant, pétrifiant. Il était profond et tout aussi angoissant qu'angoissé. Un vrai cauchemar. Et puis un autre cri, des gens qui marchaient le regard vide, d'autres qui riaient pour un rien, et Nina qui cria un nom d'animal. Summer tournait la tête dans tous les sens, incapable de dire ce qu'elle cherchait, incapable de comprendre ce qu'il se passait. C'était une blague, c'est ça? Quelques personnes s'étaient mises d'accord pour effrayer toute la salle? Ce n'était pas drôle, ils n'avaient vraiment pas l'air bien... La peur se lisait sur le visage de Summer, qui pourtant ne disait rien. Elle croisa alors le regard de Lorenzo, qui semblait prêt à se jeter sur Nina pour la secourir. Preux chevalier... au pied. Mme Di Mascio avait un peu de mal à croire à tout ça, elle était encore persuadée que c'était une mauvaise farce adolescente, alors que Lorenzo en profite pour voler au secours de Nina... Il resta figé, semblant avoir lu tout ça dans le regard de Summer. Elle s'en voulut un peu, elle songea un instant qu'elle avait dû avoir une expression tyrannique... Elle ne voulait pas être la femme rabats-joie qui cherchait à tenir son mari en laisse, c'était bien le meilleur moyen de lui donner envie de s'enfuir. Mais là, quand même, c'était Nina... il était déjà allé voir de ce côté là. Puis Scarlett suggéra que Elias saignait. Mais Summer avait beau regardé, elle ne voyait rien. Instinctivement, elle se rapprocha d'eux, comme pour vérifier, comme pour comprendre. C'était quoi ce délire? Lorenzo semblait tout aussi incrédule qu'elle, et Summer haussa les épaules lorsqu'il suggéra qu'ils ne pouvaient pas tous être bourrés. Ils étaient tous devenus étranges en même temps, et les effets ressemblaient plus à ceux de champignons hallucinogènes qu'à ceux de l'alcool. La rouquine suivit alors son mari, alors qu'il se dirigeait vers Scarlett et Elias. Pourquoi semblaient-ils être les seuls à être normaux? Summer avait l'impression de faire un cauchemar, tout était si irréel... elle réfléchissait à toute explication logique, et seule la blague semblait probable. Elle en était même arrivée à songer qu'on les avait hypnotiser avec des ultrasons que seuls les moins de 20 ans peuvent entendre... oui oui elle était partie loin. Mais il y avait trop de gens bizarres pour qu'ils se soient entendus pour faire une bonne farce. De plus en plus de gens, qui par ailleurs ne s'adressaient pas la parole, semblaient aller mal, être étranges, titubaient, criaient, riaient, tombaient... Tous semblaient pris de folie, et au milieu Summer croyait devenir folle. On aurait dit qu'on l'avait enfermée dans un hôpital psychiatrique -une de ses plus grandes peurs certainement. Heureusement que Lorenzo semblait normal, il n'aurait plus manqué que ça. La gorge serrée, elle affirma d'un demi-ton presque honteux: « Lo' j'ai peur. » Bientôt, ils arrivèrent près d'Elias et Scarlett. Elle espérait sincèrement que ce n'était pas une blague, elle était de très mauvais goût. Mais si c'en était une, alors Scarlett méritait un prix pour son jeu de comédienne, tant la peur se lisait dans ses yeux. Penchant la tête vers elle, tentant de capter son regard comme pour la ramener à la raison, Summer attrapa son épaule, comme si ce contact servait de lien avec le réel... réel qu'elle semblait avoir définitivement quitté. « Hey, ça va? Tu m'entends Scarlett? t'as l'air pétrifiée, pourquoi tu as crié? » elle se tourna ensuite vers Elias, toujours au sol, semblant incapable de bouger. « Tu t'es fait mal en tombant? T'as trébuché? » elle était à la recherche d'explications rationnelles, elle avait bien trop peur de tout cet aspect surnaturel des choses. ça devait être pour ça qu'elle détestait les films de science fiction.

J'commençais à perdre la tête. J'croyais parler à des mecs mais personne n'était autour de moi hormis la belle blonde. J'avais de plus en plus chaud et mal à la tête. Je n'ai pourtant pas bu beaucoup pour l'instant. C'est censé être un début de soirée, donc je n'ai pas enchainé les verres et pourtant, j'me sens pas si bien. Annie me demande à qui je parle et j'me rends compte que j'venais de passer pour un débile. Mais nous avions tous les deux quelque chose ce soir, ce n'est pas possible de voir des créatures bizarres. Surtout qu'elle ne voit pas mes potes invisibles, et je ne vois pas les siens : J'viens de me rendre compte qu'elle ne pleurait pas parce qu'elle voulait jouer au poker, comme mes potes me l'ont dit. Merde, faut que j'arrête d'appeler "mes potes" ces hommes invisibles, parce que j'perds encore plus la tête. Je m'approche de ma copine pour lui prendre la main et la rassurer que tout va bien. Je me rassois sur ma chaise alors qu'Annie s'approche de la fenêtre en tendant le bras. Mais qu'est ce qu'elle fait ? Ne me dites-pas qu'elle a perdu la tête et compte se jeter ? Je me lève et me rapproche d'elle mais elle s'arrête et fait le tour sur elle-même comme pour chercher quelqu'un. Elle cherche ma mère ? Dommage McCormick, elle vient de partir. J'avais la sensation que ma mère existait toujours dans ce monde et que j'allais la retrouver chez moi quand j'rentrerais. Cette impression me donnait le sourire, j'avais hâte de rentrer chez moi pour la retrouver. Annie vient dans mes bras et crie qu'elle l'a vu. Qui ? Elle parle de qui, merde ! Je regarde autour de moi mais je ne vois personne, jusqu'à ce que j'vois à travers la fenêtre un machin blanc volé. C'était une sorte de fantôme, alors je lui fais un signe de moi comme pour lui dire bonjour. Je me retourne vers Annie pour la rassurer - décidément ce soir, les zombies, monstres et fantômes sont mes amis - mais elle décide de quitter la pièce alors je la suis, ne lâchant pas sa main.

On sort de la pièce et court jusqu'au bas des escaliers pour trouver au plus vite Scarlett, à mon avis. Annie avait besoin de sa meilleure amie, vu que je ne suis pas d'une grande aide ce soir. J'ai autant perdu la tête on dirait. "Il y a des créatures étranges à l'étage Spencer. Annie ne va pas bien." J'savais pas quoi faire, alors j'étais obligé d'expliquer la situation à Spencer et elle n'a pas l'air de m'écouter puisqu'elle est concentrée sur quelque chose d'autres. Je me retourne et je vois Elias qui n'a pas l'air bien. Il a du sang partout, on dirait. Surtout au niveau de la bouche. "Mec qu'est ce qui se passe ?" Je regarde à nouveau Spencer pour lui demander ce qu'il s'est fait mais elle aussi avait du sang partout sur les mains et le visage. Effet d'optique ? J'pétais les plombs moi ce soir, j'ai l'impression de voir du sang partout. "C'est quoi tout ce sang sur vous ?" En m'adressant au deux, je recule d'un pas, faisant reculer Annie par la même occasion.

Spoiler:

Franchement c'était trop d'émotions d'un coup. Nina resta un instant par terre, à essayer de remettre les choses en ordre dans sa tête. Amy ne vint pas à son aide, apparemment trop perchée, ou alors elle s'en foutait tout simplement. Où était Mitch ? Elle l'avait vu il y a deux secondes, il avait du être effrayé par sa chute et s'était envolé plus loin. Nina se redressa un peu, et regarda tout autour d'elle où il pouvait bien être. « Mitch ? » appela-t-elle à nouveau, mais d'une voix presque inaudible cette fois. Cela rendit triste la jeune femme. Elle ne comprenait pas tout ce qui se passait, mais voyait bien que tout ne tournait pas rond. Lorsque la petite brune se releva, elle fut aussitôt attaquée par quelqu'un qui lui fonçait dessus. Limite elle faillit tomber à la renverse une seconde fois, mais réussit bizarrement à maintenir son équilibre. Nina s'écarta de la fille qui la serrait pour voir qui elle était. Puis elle sursauta brusquement. « Oh c'est toi ! » Non ce n'était pas une fille mais Austin. En réalité sa perruque de surfeur qu'il avait adoptée pour l'occasion l'avait induise en erreur. Il baragouinait des paroles incompréhensibles, dont Nina n'arrivait pas à saisir le sens. La jeune femme tourna la tête sur sa droite, Amy était morte de rire. Sympa. Bon Nina ne lui en voulait pas, c'était Amy quoi. Mais tout de même. Elle en vint à se demander si jamais elle se faisait renverser par une voiture si sa collègue de soirée bougerait le petit doigt ou serait encore morte de rire à côté de la scène. Bref, Austin. « Ouais, d'accord. Oh, Brice là-bas, tiens va voir ailleurs si j'y suis ? » fit-elle en pointant une autre personne un peu plus loin. Nina roula des yeux, se demandant qui pouvait bien être son fameux Brice. Son colocataire semblait bien trop fonsedé pour tenir une conversation normale. Nina se surprit, elle, à redevenir quelque peu lucide tout à coup. Mais pour combien de temps ?

En fait cela ne dura pas bien longtemps. La jeune femme attrapa son téléphone portable dissimulé dans l'une des poches secrètes de son déguisement - oui Nina avait forcé Natalia à coudre des poches secrètes - et envoya illico presto un sms à sa soeur pour lui signifier qu'elle venait de croiser Mitch. En se baissant légèrement pour le ranger ensuite, Nina se rendit compte qu'elle avait déchiré une partie de son déguisement, le bas de sa robe et ses collants aussi. En plus ses genoux lui faisaient un mal de chien. « Tu m'accompagnes, je vais arranger ça ? » demanda-t-elle à Amy en indiquant une porte au loin (portoloin huhu) qui, elle l'espérait, donnait sur le couloir puis sur les toilettes. Mais cette maison était hantée après tout, on ne savait jamais sur quoi on allait tomber en ouvrant une porte. De toute façon, Nina était sûre que la fête était loin d'être finie et qu'Amy trouverait bien une connerie à faire, même dans les toilettes. Encore fallait-il qu'elles les trouvent.

Alors les suppositions de Katya étaient donc vraies, à vrai dire un court instant elle avait espéré qu’elle ait fait fausse route et qu’en réalité Montaine n’était pas allée jusqu’à partager son lit avec Mr Di Maccio, mais il fallait s’en douter c’était trop évident… Maintenant qu’il n’avait plus Nina à embêter, il s’en prenait à une autre élève ! Katya ne l’avouerait pas comme ça, mais l’attitude du prof la mettait profondément hors d’elle. Il avait l’air de considérer les femmes comme des objets, les enchaînant une à une. Et le pire, c’est qu’il s’attaquait de préférence à d’innocentes adolescentes ! Mais ce qui devait l’énerver encore plus dans toute cette histoire, c’est que ce soit de ses amies qu’il était question… Kat était extrêmement aimante, et ne supportait tout simplement pas qu’on s’en prenne à ses proches. Néanmoins, elle préféra garder son énervement pour elle, et donna pour seule réponse à ce que venait de lui confier son amie : « J’ai juste envie de dire ma chère Montaine… Coucher avec son prof de maths ? Mauvaise idée ! » Et elle parlait en connaissance de cause, Nina avait vachement souffert de cette histoire, et elle ne voulait que cela se reproduise avec une autre de ses amies. M’enfin, elle n’allait pas épiloguer là-dessus, de plus Montaine devait prendre la chose beaucoup moins au sérieux que la VV, qui était vraiment tombée amoureuse de Lorenzo… Elle, elle couchait pour avoir du bon temps, c’était tout autre chose ! Repensant tout de même aux couple Di Maccio, elle reprit : « Si tu veux mon avis, elle n’est pas coincée sa femme, elle est juste frustrée d’avoir le pire mari du monde. Mrs Di Maccio est tellement adorable, c’est dommage, elle aurait pu trouver tellement mieux… » Elle haussa les épaules tout en buvant une nouvelle gorgée de sa boisson.

Elle sentit soudainement la main de Montaine l’agripper, et regardant la jeune fille elle put s’apercevoir qu’elle avait réellement l’air de se sentir mal… « Bah alors, ça va ? » Elle l’attrapa par les épaules, la regardant fixement… Elle eut néanmoins l’air d’aller mieux, mais alors qu’elle allait la lâcher, elle aperçut deux personnes derrière… Leurs visages lui étaient familiers, en même temps comment elle aurait pu les oublier ? Elle poussa un léger cri, et se blottit dans les bras de Montaine en fermant fort les yeux. « Ils sont là, c’est pas possible, c’est pas possible… » Elle continua à répéter cette dernière phrase, et lorsqu’elle rouvrit les yeux, ils avaient disparu. « Y’a un truc qui cloche… » Lâcha finalement Kat, elle regarda autour d’elle… Ils étaient un peu tous en train de délirer ou c’était elle ? Elle entendait sans arrêt des cris venant de partout, et Austin venait de se barrer en courant vers Nina en l’appelant Brice… Bon certes il avait l’habitude d’être souvent défoncé, mais elle avait passé la journée avec et il avait rien fumé depuis tout ce temps, donc le problème venait forcément de ça… Elle regarda fixement son verre, qu’elle finit par balancer par terre. « Je crois avoir compris le problème... On s’est fait empoisonner. » Elle regarda fixement le gobelet, au moins maintenant qu’elle était prévenue, elle reprendrait plus de ça.

Julia connaissait bien Zachary, pour avoir passé plusieurs soirées avec lui dans des boites de nuit, mais à première vue, il était pompettes, premier verre ou pas. Pourtant, il s'obstinait à essayer de les réconcilier rapidement. L'état faussement joyeux que Julia affichait depuis qu'elle avait vu qui accompagnait son petit ami faillit disparaître quand Zach parla de savoir qu'ignorer Julian n'arrangerait en rien les choses. Oui elle le savait. Mais quoi, elle n'allait pas faire comme si de rien n'était, comme si Julian ne l'avait pas à moitié abandonné depuis deux ans et comme s'ils ne s'étaient pas à moitié gueulé dessus à leurs premières retrouvailles depuis qu'ils s'étaient séparés. Et si le King s'en voulait vraiment, il n'avait qu'à prendre la parole lui-même au lieu de baisser la tête.
Elle remarqua cependant aussitôt le petit murmure de Zach vers Julian et haussa les sourcils. Ils manigançaient leurs plans devant elle, maintenant ? Et voilà qu'il voulait sortir ; quoi, la fête ne lui plaisait pas ? Il venait à peine d'arriver ! La blonde suivit cependant les deux hommes qui sortaient déjà, évitant un attroupement autour d'une fille qui s'était mise à crier et d'autres gens en train de délirer. Huhu, faut pas pousser sur l'alcool les gars, la nuit n'est pas finie !
Ils furent vite arriver sur l'allée menant à la maison, laissant les dernières personnes dehors sur la terrasse. Il faisait frais, comparé à l'intérieur et Julia, pas bien couverte avec son déguisement d'indienne, eut vite fait de refermer les bras sur sa poitrine pour se protéger. Elle voulait aussi que Zachary lui explique pourquoi il s'inquiétait soudainement de sa relation avec Julian - après tout, ça faisait longtemps qu'ils ne se parlaient plus et quelques mois déjà qu'elle et Zach se connaissaient et d'un coup, il décidait de se mêler de leur histoire - et ce qu'il avait fait pour être dans cet état. Il avait perdu son air de gamin, son empressement, pour laisser apparaître un espèce de malaise mais Julia ne saurait vraiment dire de quel genre de vertige il s'agissait. « Pourquoi tu voulais sortir ? » Elle était bien à l'intérieur, au chaud, bien qu'un peu serrée en particulier avec Julian à quelques mètres d'elle. Mais alors que Zach semblait se contenter de l'air frais, Julian se tourna vers elle avec une expression plus étrange encore sur le visage. Il tendit finalement la main vers la jeune fille qui, par réflexe, recula aussitôt sans comprendre ce qu'il se passait. Lui aussi, il n'avait pas l'air bien. Mais ça ressemblait plus à de la peur qu'à de la nausée, dans son cas.

« Qu'est-ce que tu fais ? »

Ça commençait à l'inquiéter elle aussi. D'abord ces gens qui se mettaient à déconner, à hurler et à crier. Puis Zach qui débarquait en assurant souhaiter qu'elle signe le Traité de Paix avant de se retirer faiblement en voulant sortir, la mine toute pâle. Et puis maintenant Julian, qui une minute avant se faisait discret, se mettait à s'avancer vers elle.

Les couleurs de la pièce paraissaient plus vivante et les gens qui l'entouraient bougeait trop vite selon lui. Comme s'il était saoul... Pourtant, il n'avait pas tant bu que ça et puis, habituellement ça lui prend plus que quatre verres avant qu'il ressente l'effet de l'alcool agir. Enfin, c'est ce qu'il croyait. En ce moment, tout lui prouvait le contraire. Le mal de tête, les hallucinations... Tous ces signes prouvaient que le jeune homme était soit déjà bourré ou drogué. Mais bon, la deuxième hypothèse était impossible étant donné qu'il n'en consommait pas. À moins qu'une personne qui n'aimait pas trop le barman avait décidé d'en mettre dans son verre. À son boulot, Elias avait été témoin de plusieurs situations du genre. Quelqu'un tourne la tête, tandis qu'un autre rajoute subtilement un truc dans son verre. La meilleure solution "Ne jamais quitter son verre de vue." C'était aussi simple que ça. Scarlett à son tour se mit à paniquer. Il avait du sang partout ? Sheirman s'examina et voyait rien d'anormal. Il avait quelques taches rouges, mais ça faisait partie du déguisement, rien de grave. « Ce n'est pas du vrai sang voyons, faut pas t'inquiéter. » ajouta-t-il sur un air interrogateur. Elle l'avait vu plutôt et n'avait rien dit. Pourquoi tout d'un coup elle se mit à paniquer pour ça. Et puis, elle aussi en avait... Lorenzo arriva par la suite suivi de sa femme. Apparement, il avait remarqué que quelque chose clochait par ici. « Non ça va pas ! » s'exclama-t-il. « J'ai un putain de mal de tête qui me rend fou. J'ai extrêmement chauuud ! C'est insupportable ! » Elias était facilement irritable et impatient, alors mélangé à l'alcool c'était pire. En fait, il ne comprenait pas vraiment grand chose à ce qui se passait... En plus, Heathcliff était de retour avec Annie bien sûr. Lui aussi voyait du sang, tout comme Scarlett. Nah mais là c'était trop bizarre. Lui hallucinait des trucs, Scarlett voyait du sang partout, Heathcliff aussi et apparement Annie n'allait pas bien. Tout leur groupe agissait bizarrement, ce qui n'était pas normal. Elias leva la tête et vit Adrian avec Lou. C'était sûrement lui le coupable dans tout ça ! Ça expliquait pourquoi il s'est éclipsé aussi vite.
Sur un coup de colère, Sheirman poussa Lorenzo hors de son chemin et se dirigea vers l'aîné O'Conell. Enfin, il essayait de s'y rendre. Dans la foule, tout bougeait si vite qu'Elias avait du mal à faire quelques pas vers l'avant. Son mal de tête prenait le dessus, mais malgré ça, il continua son chemin jusqu'à ce qu'il réussisse à rejoindre l'avocat. Il agrippa ce dernier par le collet et l'accosta sur le mur. « Qu'est-ce que t'as fait O'Conell ? » s'écria-t-il en mode rageur. Elias avait un peu de mal à contrôler sa colère pour l'instant. Il avait juste envie de lui mettre son poing en plein visage à cette espèce de connard. Par contre, sa vision était en flou et il essayait de bien visualiser le visage d'Adrian, lorsqu'il remarqua soudainement quelque chose qui descendait le long de son bras. C'était la même chose qu'il avait vu tout à l'heure dans son verre. Nerveux, il lâcha le collet du jeune homme, il secoua le bras afin de se débarrasser du serpent. Bien entendu, le serpent était seulement le fruit de son imagination.

Qu’Adrian souhaite lui parler surprenait quand même un peu Lou. Ils s’étaient toujours bien entendu, c’est vrai, et Lou avait toujours eu cette espèce de respect envers la personne d’Adrian, mais elle se demandait bien de quoi il voulait converser. Andrew n’appréciait pas tellement la présence de son beau frère, c’était visible comme le nez au milieu de la figure. Ni Adrian ni Andrew ne semblaient vouloir faire des efforts. Ils étaient obligés de se lancer des piques, pour prouver qu’ils étaient les plus fiers. Lou en voulait à toute la gente masculine d’avoir une fierté si mal placée. Trop de testostérone. Quand Adrian mentionna "la dernière fois", Lou tourna rapidement son regard vers son copain. Comment ça mal tourné ? Il avait simplement mentionné avoir eu une conversation déplaisante avec Adrian. Rien de plus. A les voir se comporter maintenant, Lou imaginait bien comment la situation avait pu dégénérer. Nota Bene : en parler et obtenir des explications tout à l’heure (pas besoin de se donner en spectacle devant Adrian). D’ailleurs celui-ci se montrait particulièrement bizarre ce soir. Il avait sans doute dans l’idée d’emmerder Andrew. Lou n’avait vraiment pas envie de se retrouver au milieu de tout ça, mais surtout, elle n’avait pas envie que la situation devienne pire. Elle voulait éviter la bis repetita de la soirée de Noël où elle finirait pas soigner Andrew chez lui… « Si tu veux on peut aller dehors oui. » elle jeta un regard coupable à Andrew. Elle espérait vraiment qu’il comprenne qu’elle faisait ça en grande partie pour éviter un scandale. « Tu m’excuses un moment ? » fit-elle à l’attention de son amoureux essayant de prendre des yeux de chat potté pour ne pas qu’il lui en veuille trop longtemps.

Mais à peine avait-elle dit cela qu’Elias Sheirman s’approcha telle une furie et vint agripper Adrian par le col de sa chemise. D’abord choquée, Lou eut un mouvement de recul. Quand elle se rendit compte de ce qui allait sûrement se produire, elle fit de nouveau un pas en avant. « Mais arrête Elias t’es complètement malade ou quoi ? » dit-elle. Pas besoin d’insister, il venait de relâcher Adrian d’un geste maladroit. Il faisait maintenant des mouvements comme s’il essayait de se débarrasser de quelque chose. Pas à dire : cette soirée devenait de plus en plus bizarre. Tout le monde agissait comme s’ils étaient défoncés. Lou ne comprenait pas cette mode, mais la trouvait glauque. Elle se retourna afin de voir si Andrew ne pouvait pas l’aider à calmer le jeu, mais il avait déjà tourné des talons. Sans doute était-il vexé. Lou pesta intérieurement. Elle avait vraiment besoin de lui présentement. Elle sentait qu’un truc louche se tramait. « Qu’est-ce qui t’arrives Elias ? T’es bizarre. » finit-elle par dire le ton plein de reproches. Elle s’entendait bien avec lui en général. Il n’était pas comme ça. Elle le savait. « Ça va Adrian ? » questionna-t-elle. Après tout, c’était lui qui venait d’être bousculé. Elle espérait simplement qu’il n’allait pas renchérir. Et que ça n’allait pas tourner à la baston générale.

Un instant de fierté quand Andrew jeta son regard le plus noir sur moi, l'impression d'avoir à mon tour touché la corde sensible... Lou, c'était aussi bien sa force que sa faiblesse. Elle l'aidait à rester grand, à être fier, à être heureux, mais lorsqu'une tiers personne s'approchait trop près d'elle, Andrew pouvait devenir fou. Et je comprenais ce sentiment... car même si j'ai moins de sentiments amoureux pour Juliet, je la protègerai toute ma vie. Quoi qu'il arrive, quoi qu'il advienne de notre couple... je serai toujours derrière elle, prêt à faire mordre la poussière à celui qui lui voudra du mal... car je suis le seul à avoir le droit de lui faire du mal. C'est triste à dire, mais je ne supporterai pas de la voir pleurer à cause de quelqu'un d'autre, ou qu'un autre gars s'en approche et ait des pensées obscènes à son égard. Juliet m'appartient, peut être plus pour longtemps et j'en suis conscient, mais c'est ma Juliet.

Parler à Lou m'aurait remonté le moral, j'aurais voulu m'excuser de ne pas savoir comment m'y prendre mieux avec Andrew. Lui dire que j'avais essayé de suivre ses conseils, mais que j'étais incapable de les appliquer. Voilà, c'était ma première motivation en venant à sa rencontre, j'avais juste besoin qu'elle sache que j'avais essayé, mais que j'avais échoué. Et alors qu'elle m'accordait un instant en tête à tête, je sentis mon corps basculer en arrière. Une grosse masse venait de me tomber dessus, je ne savais pas ce que c'était, mais c'était très violent. Je manquais de tomber en arrière, mais une autre force me retint par le col de ma chemise, faisant sauté les premiers boutons. Une main dérapa jusqu'à mon coup, et je mordais instinctivement ma langue. Je pris peur, sur le moment, me demandant ce qu'il pouvait bien m'arriver en une fraction de seconde. Je me retrouvais vite plaqué contre un mur, et compris qu'un dangereux personnage venait de m'agresser subitement. Je ne savais pas qui il était, et lorsque je levais la tête, je distinguais dans un premier temps une tête effrayante, un individu avec un nez de cochon, des yeux ensanglantés! WTF? Je tentais de reprendre ma respiration. Et Lou hurla "Mais arrête Elias t’es complètement malade ou quoi ?"... Elias? Sheirman? Subitement, je commençais à distinguer le visage de mon agresseur. La pression exercée sur ma gorge fini par se dissiper, je pu enfin reprendre mon souffle. Intrigué, je regardais Lou, puis Elias, sans rien dire. Puis mon regard se reposa dans celui de Lou, qui n'avait plus l'apparance de Lou mais... de ma mère. « Ça va Adrian ? ». J'entendais bien la voix de Lou mais ce n'était pas elle, c'était ma mère. Putain, c'était quoi ce bordel?!

Je regardais alors celle que je pensais être ma mère dans les yeux, et plus aucun bruit ne résonnait dans mes oreilles, comme si tout le monde s'était arrêté de parler. Je voyais dans les yeux de ma mère la plus profonde des peines, et la crainte. J'adressais à ma mère un signe de la tête, pour lui faire comprendre que j'allais bien... Je me mordais alors la lèvre, et reposais mon regard sur Elias. J'étais fou, fou de rage... que m'avait il fait? Et sans même me poser de question, je sentais monter en moi cette pression qui me rendrait incontrôlable. Je n'eu pas le temps de reprendre une nouvelle fois ma respiration, que je venais de décrocher une droite en pleine figure de Sheirman... "Connard...".. Puis j'enchainais sans pouvoir m'arrêter, sans plus pouvoir contrôler mes mouvements. J'avais l'impression de me venger sur le monde entier... sur cet enfoiré de Joey, sur tout le monde.

Rassuré de savoir qu'il n'était pas le seul à avoir vu le psychopathe, Jay remercia Lily par des petites pressions sur la main qu'il tenait. Son amie voulait emmener Holden avec eux, même si le chanteur comptait le faire depuis le début. Hors de question de laisser son petit ami se faire massacrer. Ce dernier montra alors une bouteille de champagne en indiquant que c'était une potion magique préparé par un druide. Jay haussa un sourcil.

- Euh...Holden c'est une bouteille de champagne...

Il soupçonna le blondinet d'avoir prit quelque chose avant de finir et s'apprêtait à lui demander des explications mais fut détourné par des exclamations qui venait de plus loin. Jay écarquilla les yeux en voyant Elias en train de se faire cogner par un zombie. La bonne nouvelle c'est qu'il ne s'agissait pas du psychopathe mais hors de question de laisser son pote se faire tabasser en restant planter là.
Le chanteur lâcha la main de Lily et se dirigea vers le groupe composé de créatures étranges mais à l'air inoffensif à part ce zombie. Malheureusement il n'avait pas de flingue sur lui pour lui tirer dans la tête mais une bouteille ferait l'affaire. Jay prit donc une bière entamé et la termina rapidement pour la vider ne faisant qu'accentuer ses problèmes d'hallucinations.

- Lâche le enfoiré de zombie !!

Il se jeta sur Adrian et le frappa de sa main libre pour détourner son attention d'Elias, brandit la bouteille en l'air afin de l'abattre mais s'arrêta au dernier moment en croisant un regard non zombiesque, mais celui de Adrian, et lâcha la bouteille qui éclata en morceaux sur le sol.

- Oh putain...

Jay recula et prit de vertige se tint à la table. Son coeur battait à un rythme trop élevé, sa tête lui tournait. Il sentait ses jambes flageoler sous son poids, ses yeux se voilait rendant le monde flou. Le chanteur se sentait très mal et finalement il tomba à genoux sur le sol, se penchant en avant pour que sa tête touche le carrelage froid pour calmer sa fièvre, ses mains couvrant ses oreilles pour les protéger du bruit trop élevé autour de lui. En se mettant à sa hauteur on pouvait l'entendre demander de l'aide.

Scarlett eut la sensation de déconnecter pendant quelques instants. Elle cria à la vue du sang sur Elias, mais se rendit rapidement compte qu’il s’agissait d’un mauvais tour de son esprit. Elias la rassura lui rappelant qu’il s’agissait de faux sang. Bien sûr, mais ce n’était pas ce qu’elle avait vu. Elle regarda alors autour d’elle, et s’apercevant des comportements étranges des autres, elle comprit qu’un petit malin s’était amusé à mettre quelque chose dans les boissons. Ils ne pouvaient pas tous délirer ainsi en même temps et avoir des hallucinations au même moment sans une raison valable. La partie rationnelle de son cerveau tenta de se reconnecter à la réalité pour démêler le vrai du faux de ses visions. Elle fit abstraction par exemple du sang qu’elle avait toujours l’impression de voir couler sur le corps d’Elias, et avec une expression légèrement embarrassée, elle se tourna alors vers la voix bienveillante qui venait de s’adresser à elle. Lorenzo, l’ami d’Elias et un de ses anciens professeurs, était venu les voir, accompagné de sa femme. Ils lui demandèrent tous les deux si tout allait bien, et pourquoi elle avait crié. « Ça va merci, ne vous en faites pas. » Les rassura-t-elle sur son état, bien qu’encore un peu retournée. « On voit tous des choses bizarres, je crois qu’une personne mal intentionnée a dû mettre quelque chose dans les boissons. ». Ajouta-t-elle en essayant de retrouver ses esprits de toutes ses forces. « Je vous déconseille d’y toucher. ». Elle avait beau avoir compris le problème, ses hallucinations ne la quittaient pas, malgré elle, alors elle essayait d’en faire abstraction. Mais Elias arrivait bien moins à contrôler ses émotions qu’elle et il s’emportait de plus en plus. Scarlett aurait bien aimé le calmer, mais elle sentit alors une main se poser sur son épaule. Annie était de retour, les yeux remplis de larmes. « Annie ? Mais qu’est-ce-qui se passe ? » Murmura-t-elle étonnée en la prenant dans ses bras. La jeune Spencer sentait déjà la colère monter en elle. Que lui avait donc fait Heathcliff pour la mettre dans un état pareil ? Mais le jeune O’Conell se tenait derrière sa meilleure amie et il semblait un peu perdu lui aussi. Il n’avait pas l’air de savoir comment gérer la crise d’Annie. Il lui expliqua alors qu’ils avaient vu des choses étranges à l’étage. « Comme ici. ». Acquiesça Scarlett qui comprit que sa meilleure amie avait dû voir quelque chose qui l’avait touché. « Qu’est-ce que tu as vu ? » Lui murmura-t-elle dans l’oreille pour essayer de la calmer et la rassurer.

Mais Scarlett fut déconcentrée par Elias qui poussa soudainement Lorenzo pour se rendre vers l’aîné des O’Conell ; il avait l’air d’être entré dans une colère noire. Mais qu’est-ce-qui lui prenait bon sang ? Une hallucination en rapport avec Adrian l’avait-il mis en rage ? Il n’était pas dans son état normal et la soirée risquait vite de dégénérer s’il s’en prenait à l’aîné O’Conell. Cependant, elle ne comprenait pas ses raisons, celles qui dans sa tête lui disaient qu’Adrian était le responsable des hallucinogènes. Pourtant, ce n’était pas le cas. Elle regarda Annie, la prit par la main d’un regard entendu –hors de question qu’elles se séparent encore- et s’excusa une seconde auprès des autres. Elle ne pouvait pas le laisser faire. Lou, qui était avec Adrian avant qu’Elias ne s’en prenne à lui, tentait déjà de calmer les deux garçons. Heureusement, le jeune Sheirman avait fini par le lâcher et s’agitait. Mais avant que Scarlett n’arrive avec Annie, Adrian venait de réagir et mit une violente droite dans le visage d’Elias. Il avait l’air d’avoir les yeux étrangement vitreux comme s’il n’était pas normal non plus. « Arrêtez ! » Cria-t-elle. Mais la jeune Spencer s’arrêta alors d’un coup, un mal de tête violent la frappait. Était-ce encore une de ses hallucinations ou bien voyait-elle vraiment cette scène se dérouler sous ses yeux ? Tout était parti de travers si vite qu’elle ne savait plus ce qui était réel et ce qui ne l’était pas. Elle se tourna alors vers sa meilleure amie pour voir si les boissons lui jouaient encore des mauvais tours ou pas. Mais l’écho des cris dans ses oreilles ne lui laissaient que peu de doute. Jay arriva alors comme un fou –lui aussi- sur Adrian pour arrêter le « zombie », mot qui indiqua la nature de son hallucination. Il faillit lui écraser une bouteille sur la tête avant de dévier son geste au dernier moment et de se laisser tomber par terre. La scène aurait limite été digne d’un film hollywoodien cocasse, si la situation n’avait pas été aussi… sérieuse. Scarlett lança un regard à Elias pour voir si ça allait, mais bon il avait quand même sérieusement provoqué Adrian. Ils avaient réagi comme deux gamins. Rassurée sur l’état du jeune Sheirman, elle s’inquiéta plutôt pour Jay qui avait l’air vraiment mal. Il avait mis ses mains sur ses oreilles et se plaquait contre le sol. Elle aperçut alors la personne qui pourrait peut-être l’aider à le ramener dans le monde réel et qui ne semblait pas atteinte d’hallucinations. Elle se faufila à quelques pas de là et interpella le jeune homme. « Holden, je crois que Jay a besoin de toi. Il vient de péter un plomb et il n’a vraiment pas l'air bien. » Lui murmura-t-elle. Elle retourna ensuite près d’Annie et d’Elias, qui cette fois, avait vraiment du sang sur sa lèvre suite au coup de poing d’Adrian. Scarlett passa son pouce dessus, ça allait gonfler un peu. « Ça va ? Vous vous êtes bien amoché. » Dit-elle. Ok en lui disant ça, il en prendrait pour sa fierté. Mais ses hallucinations l’avaient complètement aveuglé. Et s’il voulait encore se venger, alors elle ne s’en mêlerait plus. Scarlett avait l’impression de sentir sa migraine diminuer quelque peu. Se tenant toujours près du jeune homme, elle garda la main de sa meilleure amie dans la sienne, elles ne se quittaient plus depuis que Scarlett avait lu l’angoisse dans ses yeux. Et puis la présence d'Annie la rassurait aussi par rapport à ses propres images irréelles. « Vous diriez quoi de partir d'ici ? Cette soirée ne rime plus à rien. ». Demanda-t-elle. Elle aperçut alors un homme dans une sorte de cape sombre, un jedi ?! C'était Max, qui lui fit un signe de tête, mais ce n'était pas exactement le bon moment pour le rejoindre... Il venait d’arriver un peu plus loin, peut-être faudrait-il le prévenir de l’attitude des gens ? Enfin, il le verrait bien assez vite. Pour le moment, elle décida de ne plus quitter ses amis.